Il aura, finalement, fallu attendre toute l’année 2007 pour que ce qui était pourtant une évidence prévisible dès 2005 devienne une réalité tangible : le marché de l’immobilier est bien aussi pourri que ce qu’on pouvait soupçonner, et l’implication des banques française est tout sauf mineure… Et déjà, alors même que la crise n’en est qu’à ses prémisses, on entend les statolâtres bondir sur l’occasion.
A n’en pas douter, l’année 2008 sera une année de misère pour le moutontribuable français.
Alors que les taxes s’amoncellent au fur et à mesure que les échecs des politiques interventionnistes de Sarkozy se font plus évidents et qu’il faut bien, malgré tout, trouver des sous pour faire marcher la boutique, le troupeau bêlant des masses en attente de tonte complète n’aura même pas la consolation, une fois le rasage passé, de se réfugier au chaud dans un abri : au rythme où s’accumulent les pertes bancaires et les crises financières, la pierre ne sera bientôt plus un refuge pour personne.
A la vision de ces pauvres animaux fiscaux, tondus ras et grelottant sous la pluie grasse de taxes froides, on ne peut s’empêcher d’évoquer le Psaume 23, celui qu’on déclame, l’air pénétré et la larme à l’œil, dans tout enterrement qui se respecte. En voici, pour rappel, une version mise au goût du jour :
L’état est mon berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer à côté de pâturages où l’herbe est plus verte ailleurs, il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme, il me traîne sur les sentiers de la justice. Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort je ne crains aucun mal car il est derrière moi ; sa houlette et son bâton me tapotent doucement le dos pour que j’avance devant lui. Il dresse devant moi une table pour mes adversaires ; il oint de taxe ma tête et ma coupe déborde de directives administratives consternantes. Oui, le bonheur et la festivité citoyenne m’accompagneront tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison de l’état jusqu’à la fin de mes jours. Youpi.
Et, alors qu’une triste musique funèbre s’installe durablement en fond sonore, nous aurons une pensée émue pour tout ceux qui auront souscrit un prêt sur 30 ou 50 ans en 2006 ou en 2007, alors que les prix étaient au plus haut et qu’ils sont actuellement sur la pente descendante raide… Car en effet, les déboires actuels de la Société Générale ne sont rien d’autre, finalement, que la révélation progressive et maladroite des pourrissements substantiels dans le milieu bancaire liés aux opérations financières risquées sur l’immobilier.
Alors que la banque devait déjà faire face à d’importantes moins-values (deux petits milliards, une paille) liées aux subprimes, la voilà, semble-t-il, accablée par l’erreur d’un jeune courtier aux scrupules trop légers qui endort 5 milliards supplémentaires. Oups.
Évidemment, sa direction s’est empressée de charger le baudet. Un peu trop peut-être puisque d’après eux, l’employé indélicat aurait agi seul, et sans viser l’enrichissement personnel. On goûtera avec une certaine délectation ces explications qui ne satisfont pas les experts mais qui ont le mérite de concerner un maximum les politiques : voilà une occasion en or de taper sur le monde de la finance, monde à la fois opaque, très difficile à comprendre pour le grand public, et qui manipule des sommes colossales ce qui constitue dans un pays où l’argent, le profit, le capitalisme et les actionnaires sont des suppôts du Maâal, une cible de choix.
En réalité et comme bien souvent, la hiérarchie est probablement complice de l’ensemble de l’opération. Si cette dernière s’était soldée par un bénéfice record, la presse n’aurait entendu parler que de ce joufflu bénéfice, et pas des arrangements qu’il a fallu prendre avec la légalité pour en arriver là.
Ce qui est fort gênant, cependant, avec cette affaire dont l’ampleur médiatique ne cesse de grandir, c’est quelle arrive à faire oublier le montant pourtant déjà assez élevé des pertes liées aux subprimes américaines.
Eh oui : 2 milliards, c’est tout de même dix fois plus que les 200 millions maximum que prévoyait Bouton en … octobre 2007 : «L’impact du subprime devrait être compris entre 100 et 200 millions d’euros». On peut dire qu’il semblerait avoir fait une petite erreur de magnitude. Rien que pour ça, Bouton devrait être débarqué avec un coup de pied aux fesses : on ne parle pas ici d’un bénéfice plus faible que prévu, mais d’une perte dix fois plus profonde, hein…
Et cette erreur montre qu’en réalité, les banques françaises sont, on s’en doute, bien plus exposées au risque que ce que les principaux intéressés nous disent. Ce silence est logique : en effet, du côté des patrons de banque, il n’y a aucun intérêt à couler sa propre entreprise en faisant un état des lieux honnête alors que tout le monde ne joue pas le jeu ; puisque chacun s’emploie à minimiser les risques pris dans le domaine financier et immobilier, tout le monde s’accorde à dire que finalement, tout va plutôt bien.
Et du côté des hommes politiques, alors que les prévisions de croissances sont de plus en plus pessimistes, on s’empressera là encore de marcher sur des œufs : la panique risque de s’emparer des petits épargnants… Et lorsque les épargnants fuient, les capitaux disparaissent, les prêts, notamment immobiliers, ne sont plus possibles, plus personne n’achète, et … les prix s’effondrent. L’explosion de la bulle immobilière en France est sans doute l’un des premiers fléaux que redoutent les banquiers, Sarkozy et son gouvernement.
Or, à en juger par le moral, plutôt en berne, des Français, l’idée générale que les mois à venir ne vont pas être rose commence à s’installer durablement dans les esprits.
Eh oui : les gens commencent à déciller. De même que l’enchantement qui aura réussi à propulser Sarkozy à la tête de l’état est en train de s’évanouir, transformant le prince charmant réformateur en crapaud social-démocrate conservateur de base, l’immobilier n’est plus la tendance d’investissement ‘in’ ; la bulle immobilière est bien en pleine explosion aux USA, et débordera bien en France ; on n’hésite d’ailleurs plus à évoquer le terme.
Et que va-t-il se passer à présent que le retour à la réalité se profile rapidement ? Sans faire dans l’Hashtabladamus, on peut imaginer aisément que la baisse des valorisations dans l’immobilier provoquera des faillites personnelles, ou, pour certains endettés à taux variables par exemple, des situations de précarité lourdes à gérer. Il faudra aussi tenir compte de ceux qui ont acheté cher un bien qui va, de toute façon, vieillir : ce vieillissement naturel va s’ajouter à la perte purement structurelle, et sortir simplement étal de cet investissement va vite relever de la gageure.
Partant de là, et toujours sans trop m’avancer dans la prospective, les collectivistes et autres agitateurs d’extrême-gauche n’auront pas beaucoup d’efforts à faire, devant la misère de certains, pour exhorter l’Etat à intervenir tant sur les marchés financiers que dans l’immobilier pour que les méchants investisseurs profiteurs ne puisse plus refaire ce qu’ils viennent de faire, pour que tout le monde aide rapidement et obligatoirement les propriétaires malheureux, etc… Ceci aboutira, comme de juste, à de nouvelles contraintes légales, puis de nouvelles taxes et de nouveaux impôts.
La crise immobilière vécue au début des années 1990 n’aura servi à rien puisqu’on aura ressorti avec bonheur tous les poncifs qui se jouaient à l’époque : « on ne peut pas perdre avec la pierre », « louer c’est jeter son argent par les fenêtres », etc… Et pour aboutir finalement aux mêmes résultats.
Ces soubresauts auront cependant été l’occasion de mettre en avant une question fort intéressante : sachant qu’investir dans l’immobilier reste une démarche éminemment individuelle où il n’existe que des cas particuliers, pourquoi l’Etat favorise-t-il tant la sédentarité de sa population ?
Pourquoi diable le berger insiste-t-il tant pour que ses moutontribuables restent dans l’enclos ?
Cette nouvelle crise illustre bien à mon sens les dérives de ce capitalisme d’état tel qu’on le pratique en France. A la tête d’une honorable vieille dame, on retrouve une fois de plus un de ces inénarrables hauts fonctionnaires qui effectue régulièrement des allers et retours entre un cabinet ministériel et une grosse entreprise nationale en fonction de l’alternance politique. Comment s’étonner dans ces conditions de la volonté permanente affichée par l’état de se mêler de tout et de rien? La sagesse commanderai de couper une fois pour toute ce cordon bien encombrant et dont les méfaits ne se comptent plus.
Il est plus que probable que ce trader a agi avec la complicité passive de sa hiérarchie. Ses premières déclarations semblent à priori l’indiquer. A ce sujet, il est tout de même curieux de voir comment nos chers médias traitent de la présomption d’innocence. On va bientôt tout savoir de la vie privé et public de cette personne et de certains membres de sa famille. Quant aux déclarations émanant de la classe politique, elles sont conformes à l’habitude: très médiocres et nullement à la hauteur du problème. Jean-Michel Apathie, dans son post d’aujourd’hui, effectue une analyse pertinente de la situation et souligne bien, à mon sens, une des causes majeures de la césure profonde qui s’est creusée entre les dirigeants (gauche et droite confondues) et la population.
Lien: blogs.rtl.fr/aphatie/
"Pourquoi diable le berger insiste-t-il tant pour que ses moutontribuables restent dans l’enclos ?"
Tout est dit … et encore une fois mon cher h16 on retrouve du Bastiat dans votre billet … (quand il disait: "Or, s’il y a diminution générale de satisfactions, comment votre part, ouvriers, se trouverait-elle augmentée? Donc les riches, ceux qui font la loi, auraient arrangé les choses de telle sorte que non-seulement ils subiraient leur prorata de la diminution totale, mais même que leur portion déjà réduite se réduirait encore de tout ce qui s’ajoute, disent-ils, à la votre? Cela est-il possible? cela est-il croyable? Oh! c’est là une générosité suspecte, et vous feriez sagement de la repousser". in "Sophismes économiques, XII. La protection élève-t-elle le taux des salaires ?"
J’aimerais citer pierre lemieux, qui me semble une superbe réponse en guise de conclusion:
"Il importe, quand Léviathan est aux abois, d’en profiter pour le harceler, lui donner des coups de pique, l’épuiser, jusqu’au jour où un nombre suffisant d’individus libres lui diront simplement et calmement: Non serviam. "
(http://www.pierrelemieux.org/ch-...
sam
"Pas tres rose" ? Vous voulez dire… noir anthracite.
Fabius a bon dos d’évoquer le nuage de Tchernobyl. Et la vache folle. Au passage on pourrait aussi parler du sang contaminé mais bon.
Je veux dire par là : l’honnête homme ne peut s’en prendre qu’à lui. Tous les infos sont dans la nature depuis longtemps déjà. Il suffisait de suivre quelques blogs américains, et les dépêches de Bloomberg depuis fin 2005 pour savoir que la crise allait être massive.
Il était évident que les mensonges pèteraient à la gueule des banques françaises.
Mais comme d’habitude, comme le SIDA, cela ne passera pas par moi, nous répétaient les politiques français.
Alors, il ne s’agit même plus de faire du hashtradamus : la crise de 2008 va être saignante.
Car le "subprime" n’est qu’une toute petite partie du paquet de merde bien fraîche qui va nous tomber sur la gueule :
-c’est tout le marché de la dette corporate qui est aussi pourri
-sans parler de l’immobilier commercial
-et des dettes cartes de crédit aux US
Vous secouez le tout, multipliez par des effets de levier X, et une dissémination mondiale (merci la mondialisation) et vous obtenez un potentiel de crise d’une amplitude jamais vue.
Encore une fois, je le répète, nous n’avons aucune excuse.
Pour prendre un exemple très simple : seuls les imbéciles heureux ont pu oublier qu’à Paris, entre le pic des prix en 1992, et le fond en 97/98, les prix au m2 furent divisés par DEUX.
Et seuls les imbéciles heureux ont pu penser que maintenant "cela serait différent".
Ca s’appelle un cycle.
Le problème est double :
-bcp de gens ont voulu tricher sur les cycles (en retardant les épisodes de récession, qui doivent suivre les périodes de bulle)
-et aujourd’hui est malgré tout différent d’hier… car nous avons des effets de levier totalement inédits.
Alors oui : ca va être bien pire que ce que nous avons vécu dans le passé.
Et comme vous le dites, gageons que notre génie français en profitera pour appeler à l’aide l’Etat.
Exactement comme dans les années 30…
Marrant aussi, concernant nos collectivistes toujours prompts à dénoncer le vilain argent, capitalisme, spéculateur demander sa part du lion quand même pour pouvoir augmenter son pouvoarrrr d’achat !!! Sacré collectivo-capitalistes !!!
""(merci la mondialisation) "", nous dit Chris, mais il oublie que lors de la crise de 1929 qui a touché le monde occidental, le mot "MONDIALISATION" n’existait pas……..alors inutile de trouver un phénomène pour expliquer que d’une économie libérale on est passé à une société capitaliste pure et dure, ou tout les moyens sont bons pour le pouvoir et l’argent…….nous sommes tout a chacun les moteur de ce système ,………….j’en veux plus toujours plus, et qu’importe l’autre il n’a qu’a se débrouiller……….
Une société capitaliste « pure et dure » est une invention fantasmagorique; le capitalisme actuel est un capitalisme dirigiste massivement investi par l’Etat et ses sbires, ce qui fausse toute réflexion. En outre, le « j’en veux toujours plus » est typique d’une société où l’on a corrompu la charité pour l’imposer en solidarité obligatoire.
S’il y a dérive c’est bien celui du capitalisme financier libéral. Aujourd’hui le système financier est un système entièrement privé qui est totalement indépendant des états. Ce système est en faillite parce qu’il n’y a absolument aucune régulation comme c’était le cas sous Bretton woods, aujourd’hui on peut faire tout et n’importe quoi, et surtout n’importe quoi sans qu’aucun dospositif de sécurité puisse parer aux risques systémiques.
Le résultat est qu’on est en pleine crise systémique. Quelle surprise !
Les banques ont perdu gros parce qu’elles ont récupéré sans s’en rendre compte la patate chaude qu’elles croyaient avoir refilé à d’autres, à savoir les créances des subprimes. C’est un jeu débile qui consiste à surfer sur la bulle tant qu’elle est porteuse et à refiler sa merde aux autres au dernier moment. Il se trouve que les banques ont perdu à ce jeux débile. Et ce qu’on a vu jusqu’à maintenant n’est que le début.
C’est un fonctionnement qui est destructeur pour l’économie réelle, les crédits ne vont pas à l’investissement dans la production et au développement d’un certain capitalisme entrepreneurial, mais à des imbéciles qui s’imaginent le système financier est leur propriété et qu’ils peuvent s’en servir à leur prore fin, y compris en déclenchant des krachs, ne serai ce que pour contrôler le moment où ils ont lieu et ainsi garder le contrôle des événements.
C’est un système à irresponsabilité illimitée.
Vite ! Un nouveau Bretton woods :
http://www.solidariteetprogres.o...
Ouais, vivement que l’État, notre sauveur omniscient, qui sait mieux que tout le monde ce qu’il faudrait faire, règlemente tout ça!
Ses réalisations font référence, d’ailleurs: 1200M€ de déficit, une "sécurité sociale" (ahhh le grand mot) en faillite dès sa fondation, etc.
Ça, c’est de la création de richesse!
Et comment les hommes de l’État savent-ils mieux que tout le monde? Ben… parce que ce sont les hommes de l’État, quoi! L’ENA, ça forme à ça, non?
Leurs décrets feront plier la réalité, non mais, c’est qui qui décide!
Pas de pensée magique là dedans…
(ben non, on est rationnel, nous en Fraônce!)
Euh… "S’il y a dérive c’est bien celui du capitalisme financier libéral. Aujourd’hui le système financier est un système entièrement privé qui est totalement indépendant des états"
C’est une blague? Du second degré?
Le système monétaire est anti-libéral avec son monopole accordé (de force) aux banques par les états, le système de réserve fractionnaire qui est une violation pure et simple de la propriété privée (je rappelle que la base du libéralisme est la défense du droit naturel, dont la liberté et la propriété sont les pierres angulaires) etc.
Je ne développerai pas, il suffit de lire le livre du libertarien Rothbard "What government has done to our money". Le livre est lisible gratuitement en ligne, et il y a même une version audio gratuite en ligne sur le site du Mises Institute…
Bientôt on dira que les crimes communistes et le délabrement de la société russe, c’était à cause "de l’utlra-néo-libéralisme-capitaliste-sauvage-mondial"…
@pp : Depuis l’interdiction formelle imposée par l’état à ses citoyens d’utiliser l’or comme monnaie directe d’échange, puis la décorrélation du dollar – suivi des autres monnaies – d’avec l’or, rien ne va plus. La source du problème est là. Si l’on ajoute les monopoles de droits (et non de fait) pour les banques, l’impossibilité pour tout un chacun de faire sa propre monnaie et en confronter la fiabilité au marché, on a là tous les ingrédients nécessaires pour séparer complètement le monde financier du monde réel avec toutes les dérives auxquelles on aboutit actuellement. Rien de libéral dans ces prémisses.
C’est une illusion que de croire que ton système h16 changerai quoi que ce soit au système actuel. Ce serai pareil, du pain béni pour les puissances financières en place. Le système actuel est déjà libéral, on pourrai rajouter quelques mesures libérales en plus ça ne le changerai pas profondement et ça ne changerai pas sa nature déjà totalement inefficiente.
Pour avoir un système équilibré qui permette à l’économie de fonctionner il faut des gardes fous pour que la sphère financière soit cantonée à un rôle de financement de l’économie réelle (chose qu’elle ne fait plus), cela veut donc dire limiter autant que possible la spéculation. C’était le but du système de Bretton Woods, ça a fonctionné, il faut donc s’en inspirer. Aucun système libéral, i.e. basé sur la régulation du marché ne peut faire ça.
« Mon système » est un système qui a fonctionné pendant des siècles. La spéculation, les marchés financiers très détachés du monde réel existent depuis au moins trois cents ans et fonctionnaient très bien sans intervention étatique. Les différences essentielles résident dans l’informatisation et la rapidité d’échange des informations d’une part, et dans l’étatisation galopante des sphères capitalistiques d’autre part, la connivence aggravée entre le pouvoir politique, l’usage de la force, et le monde financier. Les problèmes qui apparaissent sont dûs précisément à l’intervention massive de l’état, et que réclames-tu ? Plus d’état ! Comme le dit MiniTax, mauvais prémisses => mauvaise conclusion. En outre, ta définition du libéralisme laisse furieusement à désirer, je le crains…
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"aujourd’hui on peut faire tout et n’importe quoi, et surtout n’importe quoi sans qu’aucun dospositif de sécurité puisse parer aux risques systémiques."
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#6 hypothèse fausse (pour ne dire grotesque) => conclusion fausse.
je me lance dans le commentaire libéral, merci de votre soutien
"qui a fonctionné pendant des siècles" … hem …
tu comptes donc là dedans les colonies de l’empire britanique qui se sont fait piller sur plusieurs sciècles. Puisque je rapelle que c’est sous cet empire (une des plus grandes tyranies de l’histoire connue) que se sont développées les idéologies du libre-échange et du monétarisme (même si a l’époque ça ne s’appelait pas encore comme ça). Je rappelle aussi que Locke, père du libéralisme, était favorable à l’esclavage et c’est une conséquence directe de sa philosophie, en particulier sur la propriété. Je ne crois pas que "fonctionner" soit le terme adéquat.
L’état n’est qu’un bouc émissaire, plus aucun état occidental n’a le pouvoir, il est passé dans les mains des financiers privés lorsque les états leurs ont tous cédé leur privilège de battre monnaie. Ca ne veut pas dire non plus qu’il suffit de rétablir l’état dans ses prérogatives pour que tout s’arrange tout seul, mais la politique de relance ne serai plus en pratique interdite comme c’est le cas aujourd’hui. Quand je dis relance, je ne parle pas de plan comme le plan catastrophique de Bush, qui consiste à jetter de l’argent dans un système qui ne fonctionne pas. C’est une approche typiquement kenesienne. Ce que j’entend par relance c’est l’investissement dans le développement du capital physique, dans l’outil de production et dans tout ce qui concourt à la production comme les infrastructures.
@miniTax : j’enfonce le clou, non seulement le système actuel est devenu fou, mais il ne pouvait pas mener à autre chose qu’à un effondrement. C’est le sort de tout système pyramidal et il n’est rien d’autre que ça.
"Le système actuel est déjà libéral" -> FAUX. Je t’ai déjà expliqué. Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veu pas entendre.
"Je rappelle aussi que Locke, père du libéralisme, était favorable à l’esclavage" -> Euh je ne savais pas (c’est possible, je n’en sais rien). Source(s)?
"[…] l’esclavage et c’est une conséquence directe de sa philosophie, en particulier sur la propriété." -> FAUX, mais alors, archi archi FAUX. On ne pourrait pas faire plus faux en fait. C’est absolument l’inverse!!!!
La première des propriété est celle du corps! C’est une des BASES du libéralisme.
Pour rappel, la base du libéralisme est la défense des droits naturels tel que définis dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (liberté, droit de propriété, le corps étant la plus élémentaire des propriétés) et l’égalité en droits entre les individu.
Franchement avec des énormités comme celle-là, tu te décridibilises complètement.
Mateo,
Pour Locke, la différence entre un citoyen et un esclave est que l’esclave ne possède rien, pas même sa propre vie. Dès Lors que pour Locke les droits dont bénéficie le citoyen découlent de la jouissance de sa propriété, celui qui ne possède rien n’a aucun droit et devient esclave. Logique.
Source ? Locke. Tu peux aussi te documenter sur la constitution qu’il avait écrit pour la Caroline du Nord, c’était bati sur un modèle de société féodal.
La propriété n’a rien à faire dans le droit naturel, sa place est dans le droit positif, sous peine d’idéologie immonde comme celle de Locke.
T’en fait pas pour ma crédibilité.
@pp : une petite lecture de ces articles s’impose.
Propriété
Propriété de soi-même
John Locke
A leur lecture, on voit qu’il existe un décalage sensible entre ce que tu en penses, ton interprétation, et ce qu’en pensent la plupart des gens, les historiens et les libéraux de référence…
h16, épargne moi cet argument systématique qui n’a pas de sens, il est tout à fait connu et reconnu que Locke était favorable à l’esclavage, y compris par des libéraux !
En l’occurrence, ce n’est pas de l’esclavage en tant que tel que je parlais, mais bien du contexte : il en parle très clairement dans le cadre d’une guerre « juste ». Tu commets l’erreur de faire correspondre un discours d’un penseur du 17ème sur le libéralisme tel qu’il est défini maintenant. Partant, tu en arrives à la conclusion totalement absurde que le libéralisme produit l’esclavage, ce qui est aussi gros qu’une maison. Cela est équivalent à utiliser les raisonnements aristotéliciens pour comprendre la théorie de la relativité ; Locke se situe dans la continuité d’Aristote et de toute la pensée chrétienne médiévale, pour laquelle l’esclavage est une faveur accordée au vaincu à l’issue d’une guerre juste : on aurait pu le tuer, on décide de l’épargner. Ce qui à notre époque a changé, c’est que nous avons fort heureusement élaboré depuis une vision un peu plus cohérente du droit naturel.
De plus, comment croire un seul instant qu’un régime tyranique comme celui de l’empire britanique ai pu laisser se développer en son sein des idées de nature à libérer les hommes ? Comment croire un seul instant qu’il n’ai pas été autorisé ou commandé à écrire ce qu’il a écrit ? Comment croire qu’il ai pu faire autre chose que servir sa majesté ? et cela même s’il l’a fait de son plein gré.
Certes, mais quel est le rapport ? Ca vient renforcer l’argument selon lequel il regardait la liberté et la propriété avec ses références, références qui ont depuis tellement évolué que le prendre comme référence unique, c’est oublier les 300 ans de développements qui ont suivi, et qui, il faut bien le dire, n’ont pas grand’chose à voir avec ce que tu dépeinds.
La doctrine de Locke n’est qu’un habillage pour tenter de rendre acceptable des idées qui ne le sont pas. Leibniz a très bien démontré les graves défauts de la philosophie de Locke (cf. nouveaux essais sur l’entendement humain), et les personnes éprises de liberté feraient bien mieux de s’inspirer des idées de Leibniz, qui d’une part n’était pas sujet de sa majesté et d’autre part bénéficiait de la protection et bienveillance d’un prince beaucoup plus humain. Ca n’a pas empêché Leibniz de subir des calomnies de l’empire (par l’intermédiaire d’un certain Issac Newton), mais au moins a t il pu s’exprimer librement, ce qui ne pouvait être le cas de Locke.
Encore une fois, quel rapport avec le fil initial, et surtout avec le libéralisme tel qu’on l’entend aujourd’hui ? Les traders sont des esclavagistes lockéens ?
Bon je me suis documenté: pour Locke, on ne peut être esclave qu’en guise de "punition" dans le cas où l’agresseur est prisonnier d’une "juste" guerre (où le pays agresseur est perdant). Je précise que je ne partage pas du tout son point de vue.
Toujours est-il que l’esclavage est par nature anti-libéral. Voir http://www.wikiberal.org/wiki/in...
Pour la propriété, c’est justement ça que les beaucoup de personnes ne comprennent pas: cela fait partie des droits naturels et cela ne pourrait être autrement, car la propriété est la condition sine qua non de la liberté. On ne peut pas être libre sans être propriétaire, la première des propriété étant celle du corps.
La propriété c’est la liberté! Comme dirait… Proudhon (et oui ;))
A titre de remarque, depuis Locke, il y a eu quelques personnes qui ont développé la philosophie libérale. Bastiat, Constant, Von Mises, Hayek, Rothbart etc… Chacun ayant eu des positions un peu différentes sur des douzaines de sujets, je suppose qu’il suffit alors de prendre celui qui a dit un truc choquant à son époque pour en conclure que le roi est nu et que le libéralisme, c’est mâââl ?
Ouahhhhhh!!!c’est chaud!!!
Rien ne sert de raisonner ou d’argumenter …. PP possede la science infuse et nous devons nous soumettre!
@PP
Le "systeme", ou la "theorie", ou le " principe" que vous nous présentez … non! je sais tres bien que vous détestez les théories et les systemes et que vous dites qu’il n’y a pas de principes en économie.
Alors pour paraphraser Bastiat, je parlerais donc de "votre pratique; sans théorie et sans principes"
Mais donc, la CHOSE que vous nous proposez consiste en quoi? Qui va payer les organes de régulation ? Qui va financer les vérificateurs ? Qui va donner à manger aux empêcheurs d’acheter et de vendre, d’importer du chinois sans taxes, etc etc ?
En un mot comme en mille, dans votre monde merveilleux, qui paye pour tous les "services" que l’état est supposé nous apporter?
Si ces services vous protègent et vous donne satisfaction, il serait légitime que ce soit vous qui apportiez votre écot!
Par contre si ces "services" ne me satisfont pas, quel autre moyen aurez-vous que d’employer la force publique pour me forcer à les financer?
Faites très attention, car ce faisant, vous aurez violé la devise française qui commence par ce mot: "liberté!"
Aussi, soyez assuré mon cher PP, que lorsque vous serez a même d’appliquer votre pratique et de traduire dans nos lois vos arguments; vous me trouverez sur le chemin pour vous dire "NON SERVIAM!!!"
sam