L’europe et la crise ? Tout, deux fois, avec beaucoup de sauce !

Dans l’activité de la blogosphère de ces derniers jours, c’est l’Hérétique qui s’est tapé une petite revue de presse et de blogs. On peut d’ores et déjà lui rendre un hommage : ce n’est pas facile de se cogner la soupe assez moyenne qu’on nous sert à droite et à gauche pour tenter aussi vainement que maladroitement de lancer la campagne européenne… Campagne dont l’actuelle lourdeur pachydermique n’est pas sans évoquer les meilleures envolées lyriques d’un Joffrin, ronchonnant de n’avoir point été choisi pour France Inter, et manifestement coincé dans le registre “Sarko Facho” depuis mai 2007.

Dans son billet, l’Hérétique faisait le navrant constat que tout, dans cette campagne européenne, semblait concourir pour la rendre fade, distante, bien loin des préoccupations des citoyens. On en vient même à chercher des noises au pov’Bayrou alors que celui-ci n’est pas candidat dans ces élections… Certes, comme il est l’un des rares à s’exprimer longuement sur ses positions pro-européennes, il est plus facile pour ses détracteurs de l’attaquer, mais c’est surtout pour dissimuler l’absence de positions claires chez eux.

Mais bon : sur ce constat, l’Hérétique a raison. L’Europe semble en panne et la campagne ressemble de plus en plus à un vague happening pour de rares concernés. Même dans Libé, pourtant vibrant de passion européenne à en juger par ses nombreux articles, éditos et chroniques sur le sujet, on en vient à constater la morne évidence : ces élections n’intéressent pas et la campagne ne mobilise pas.

On peut d’ailleurs proposer un test simple pour mesurer l’étendue du néant qui s’offre à nous pour ces palpitantes échéances électorales de juin : qui connaît les principaux points des programmes des grands partis en présence ? Sauf à vraiment fouiller sur leurs sites respectifs, il est assez difficile pour ne pas dire impossible, en particulier en lisant la presse quotidienne, de distinguer les différences entre un PS tiraillé par ses pathétiques pulsions internes et un UMP dont l’homogénéité s’apparente de plus en plus à de la fadeur.


Et elle met le chocolat dans le papier d’alu

Si l’on ajoute les amusantes sottises proférées par les partis d’extrême, à commencer par celui de la Marmotte A Grosses Joues, et qu’on tient compte de son dérapage non contrôlé dans les sondages, malgré (ou à cause de ?) sa mobilisation effrénée, on en arrive à la conclusion qu’il faudra bien un miracle pour que cette campagne devienne un tantinet intéressante.

Et, si l’on y réfléchit bien, c’est un bilan consternant : il y a pourtant, en matière d’Europe et au vu de l’actualité internationale, tant de choses à dire qu’il est pour le moins triste de voir à quel point le débat semble difficile à prendre place et s’élever. Pour le moment, on en est surtout aux petites manoeuvres politiciennes sans intérêt.

Car pendant ce temps, la criiiiise, elle, continue de faire des dégâts. Et alors que le PS et l’UMP tentent à tout prix de faire parler de leur programme, les problèmes et gros nuages s’accumulent. Pendant que nos politiques ferraillent mollement sur les petits enjeux européens, Continental ferme ses portes, le déficit public explosera allègrement les 6%, et si quelque chose menace l’Europe, c’est bien plus la déflation qu’un éventuel changement de spectre politique du parlement européen… Quant à la France, plus ça va, moins ça va.

Heureusement, il est toujours possible, pour nos fins politiques, de puiser dans les ressources abondantes en conseils éclairés dispensés par les habituelles divas de l’économie. Ainsi, pour Stiglitz, on ne change pas une méthode qui ne marche pas : puisque le keynésianisme est l’alpha et l’oméga de tout étatiste avoué ou honteux, on va en remettre une double dose. Troublant. Le constat est relativement sensé (on le voit mal nier des évidences quant aux dégâts causés sur les banques), mais semble oublier que les injections massives qui ont déjà eu lieu … n’ont absolument pas changé la donne initiale : même les “stress-tests” réalisés dernièrement, pourtant pas trop contraignants, admettent la nécessaire recapitalisation des principaux établissements bancaires américains et on voit déjà se pointer le même bilan pour les européens.

Quant à l’autre diva, Krugman, il nous annonce de façon détendue que le plus gros de la crise est passé. Moyennant, là encore, quelques injections diverses et généreuses d’argent public, tout devrait bientôt rentrer dans l’ordre, c’est-à-dire dans l’orgie de crédit et de dépenses inadaptées et incontrôlées, la punition des travailleurs et la récompense des escrocs.

Pas de doute : l’argent public est l’opium du peuple qu’on peut endormir avec des petits bouts de papier à la valeur constamment en chute, en échange de leur travail.


Looks like fun, eh ?!

Pourtant, les signes que cette crise n’est pas terminée sont bien là : les banques américaines ne sont pas sorties d’affaire, et l’attitude générale des gens qui signent les chèques en blanc sur notre dos fait froid dans le dos. Manifestement, certains souhaitent insidieusement un re-run de 1923, même s’ils prétendent pouvoir contrôler quelque chose qu’ils n’ont jamais réussi à dompter sur les 100 dernières années. Bande de rigolos.

Et de tout ça, dans la campagne … Point. On en est à distribuer des petites phrases et de futurs postes de Commissaire ou de Député Européen, et bien sûr de l’argent public, deux fois avec beaucoup de sauce, histoire d’occuper le bon peuple.

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Commentaires2

  1. l’hérétique

    Très intéressant billet. A propos de la Crise de 29, ce qui m’inquiète, c’est qu’elle avait pris la même orientation, c’est à dire un bref rebond d’une année, puis, la dégringolade…

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