La branlée de magnitude 9 sur l’échelle de citoyenneté que s’est pris l’UMP aux régionales n’en finit pas de provoquer des remous autour de l’épicentre présidentiel sarkozien. Et le déplacement du chef de l’État aux États-Unis aura permis de donner une nouvelle ampleur à son arrogance et sa cuistrerie.
Panique dans la majorité : depuis deux semaines, c’est la crise de pleurs incontrôlable dans les rangs des élus de la majorité qui sentent bien que l’absence totale de cap clair de la politique présidentielle est en train de faire tourner en rond le bateau gouvernemental et en bourrique une bonne partie de l’électorat traditionnel de droite.
Filant des coups de rames frénétiques tant sur la droite que sur la gauche, le frêle esquif n’avance plus et fait des cercles de plus en plus agités alors que la mer, démontée, inciterait plutôt à choisir une direction (peu importe laquelle, au point où nous en sommes) et à souquer ferme au lieu de compter fébrilement les rations de survie. Mais non. Un coup, c’est oui, un coup, c’est non. Pour les constructions en zone inondable, par exemple.
Ainsi et de façon pragmatique, cette panique aura coulé par le fond – outre la majorité – la taxe carbone, ce qui est une excellente chose pour toute personne ayant encore deux sous de bon sens dans un portefeuille déjà lourdement ponctionné par les invasions fiscales. Mieux, on décroche la timbale lorsqu’on apprend que, vexé comme un pou, Adolf Hulot se tire de la barcasse en dérive.
Si l’on ajoute les petits pleurnichements de Jouanno, les cris d’orfraie de Papy Rocard et les atermoiements pathétiques d’un Juppé au pantalon toujours sur les chevilles depuis fin décembre 1995, on se dit que cette Taxe Carbone aura été, finalement, un véritable révélateur de Tartuffes écologistes et un vrai plaisir à abandonner. C’est comme une bonne fessée sur les parties charnues d’enfants insupportables dont les hurlements capricieux ont émaillé toute une journée : les petits cris qui suivent la vigoureuse sanction sont en réalité une détente pour des nerfs mis à rude épreuve.
Mais à cette joie toute printanière et quasi-revigorante, on doit ajouter les autres pitreries récentes qui se sont accumulées dans l’actualité alors que le président tente fébrilement de rattraper une situation pourtant désespérée.
Entre les deux tours, il fut tenté de « ralentir » les « réformes » : en somme, après n’avoir absolument rien fichu à grand bruits et avec beaucoup de moulinets et de petits mouvements de menton pendant les deux premières années de son mandat, si on faisait une pause ?
Las. Cela n’a pas marché.
Alors on remet les couverts une fois les élections passées (qui ne sont que régionales, hein, et n’auront que des conséquences régionales, comme, par exemple, un remaniement ministériel national… hem… Et puis zut !) : finalement, on va se concentrer sur les réformes d’importance.
Enfin, « les », c’est vite dit. On va en prendre une, mettons « la retraite », et on va la travailler au corps jusqu’à obtenir un résultat, peu importe lequel, parce que « renoncer, ce serait contraire à l’intérêt national, au pacte passé avec les Français en 2007, et donc finalement à l’intérêt même de la majorité » a averti François Fillon (qui est toujours, selon les dernières rumeurs, premier ministre). Ce même Fillon qui en a profité pour plaider pour le « cap vertueux » de sa « ligne économique », qui « se résume en quatre mots : compétitivité, investissement, modération fiscale et maîtrise budgétaire » (ici : rires nourris du lecteur habitué).
En fait de « ligne économique », il s’agit d’une courbe, de plus en plus volumineuse …
Mais baste, il faut bien ça ! Après tout, on nous répète que l’ultranéolibéralisme fait des ravages, ce qui justifie certainement de dépenser 1400 milliard d’euros en plus des ressources normales, puisqu’on a réussi à endiguer le chômage, payer grassement de solides retraites, fournir un système de santé en béton armé et une éducation plaqué or à nos chères têtes blondes. Encore 1400 milliards de plus, et le Paradis Sera A Notre Portée.
Non ?
Je ne sais pas, mais en tout cas, on va beaucoup parler retraite, histoire d’occuper le terrain. Car occuper (le terrain, les esprits, les élus), c’est une spécialité maison, comme pour la Burqa-Vite-Une-Loi, l’Internet-Vite-Une-Loi et la Pédopornographie des Nazis de l’Interweb-Vite-Une-Loi.
Heureusement, l’incroyable inefficacité bureaucratique de l’Etat permet de saboter rapidement les efforts pathétiques des uns et des autres dans leurs tentatives de réguler tout de notre vie, du téton au sapin, par exemple en oubliant les décrets d’applications de cette avalanche de lois.
Et pendant que le premier minustre (un minustre est un ministre dont l’envergure n’est pas très grande) s’agite pour les retraites, son patron va se refaire une santé, un footing à Central Park et grignoter des petits fours à la Maison Blanche.
Il est comme ça, Sarkozy : il aime, il adore, il adule l’Amérique, il est tout émoustillé à l’idée de se coller contre Obama.
Cette admiration s’en ressent même sur le site officiel de l’Elysée, dont la ressemblance avec celui de la Maison Blanche est … frappante. Et un peu triste, aussi : n’y a-t-il aucun créatif, en France, pour nous faire quelque chose d’un peu différent, franchouillard yet classy ?
Et donc, pour endiguer la chute dans les sondages, notre frétillant président va voir Obama et là, c’est le drame. Suite à une émotivité mal contenue, c’est l’ouverture des vannes du Grand Barrage de Rétention de Conneries, et c’est un flot puissant et ininterrompu de billevesées déversées dans la vallée du bon sens.
On découvre, abasourdi, les consternantes sottises qu’il a proférées – sans être inquiété, d’ailleurs – à l’université de Columbia, sur la crise économique ou le système de santé américain.
Pour la crise économique, il a su, avec tact, passer pour un inculte, en déclarant d’un trait :
«En deux ans, le prix du baril de pétrole est passé de 30 à 150 dollars, est-ce normal ? N’avons-nous pas intérêt à poser les bases d’une régulation qui permettrait d’avoir un baril à 80 dollars ?»
Ben oui, suffit de le demander, pardi ! Et pourquoi 80, d’ailleurs ? Pourquoi pas 18, beaucoup moins cher, finalement ? Et puis, réguler un marché où ce sont des états qui disposent de toutes les réserves naturelles, qui décident unilatéralement qui aura le droit de les exploiter (moyennant fortes rétributions), c’est plutôt comique. D’autant que la production, depuis les années 70, est, grosso-modo, totalement régulée … par des états. OPEP, monsieur Sarkozy, ça vous dit quelque chose ? Vous voulez un accès direct V.I.P. sur les robinets saoudiens ou émiratis ?
Quant à la santé, notre président a réussi, en deux petites phrases vite torchées, à s’aliéner à peu près la moitié des Américains, et à passer pour un trou-du-cul arrogant auprès de l’autre moitié. C’est assez fort :
«Quand on voit ce débat sur la santé, on a parfois du mal à y croire, en Europe cela fait cinquante ans que nous avons résolu le problème. En France, on ne vous demande pas votre carte de crédit avant d’aller à l’hôpital. Bienvenue dans le club des États qui ne laissent pas tomber les gens malades !»
Ben voyons. Ceux qui ont voté contre ce système (la moitié des sénateurs, donc) seront ravis de l’apprendre. Quant aux autres, …
Déjà, sur le plan pratique, le président français – qui mérite des baffes – est assez mal placé pour donner des leçons. Encore une fois, ressortir un orgueil national très mal placé devant des gens qui en savent plus long que soi, c’est comme péter à table en demandant très fort qui a osé lâcher un vent.
D’autre part, le système de santé français est en solde déficitaire depuis plus de dix ans, avec un cumul à plus de 60 milliards. On peut vraiment parler d’une résolution du douloureux problème des caisses de l’État trop pleines…
Bref.
Encore une fois, nous pouvons mesurer ce que la politique française apporte au peuple : au delà des manoeuvres ridicules et des changements perpétuels de direction, on ne voit que gesticulations, agitations, frétillements, dépenses somptuaires, dettes, déficits, arrogance et cuistrerie.
Rien n’a changé avec les élections…
Heureusement, les Français conservent le moral.
Ce pays est foutu.
Le coup du site de l’Elysée m’a donné un immense éclat de fou-rire. C’est absolument génial, ça me rappelle tellement le peu d’inspiration qui règne en France dans pratiquement tout les domaines, mais bon quand il y a la « french touch » ou devrait-on plutôt dire la « franchouillard pignoufery », on a droit au fin du fin en matière de connerie.
Bref, si déjà l’immense branlée (pour ne pas dire le grand coup de pistolet agrafeur dans les testicules) que s’est reçu l’UMP n’a pas du tout suffit à clouer le bec au nain à talonnettes, ni même à ses congénères tous plus crétins les un les autres. Pour ce qui est de Adolf « Hitler » Hulot, j’espère bien qu’il ne la ramènera plus de si tôt, ce type est l’un des plus grands abrutis qu’il m’ait été donné de voir…
« En France, on ne vous demande pas votre carte de crédit avant d’aller à l’hôpital. »
bien sur que si, ca m’est arrive, en 2001.
Pareil, on a demandé ma carte de crédit pour faire des radios suite à une fracture, en 2008.
Sarkocon ignore qu’en France, si on a pas de médecin référent, on sort sa carte bleue à l’hosto.
De toute facon un president ne devrait pas etre un nain avec un syndrome de napopo.
On ne confie pas la representation de la nation a un moins de 1m70, ca en dit long sur les pontes de l’ump.
Allons, Badinguet n’a fait que mettre un grand coup de frein à l’immobilisme national. Celui-ci est donc en marche et rien ne pourra l’arrêter.
melenchon dechire!
http://www.liberation.fr/brut-de-net/06011816-ou-melenchon-declare-que-le-journalisme-est-un-metier-pourri
quel bonheur!!
et pouf la tache!
Va lire l’ami Franck: http://fboizard.blogspot.com/2010/03/la-connerie-des-journalistes.html ou encore http://tv.lepost.fr/2010/03/29/2008950_u-comme-humiliation-la-culture-sms-chez-delahousse-fullhdready.html
Mélenchon a raison sur ce qu’il dit, mais ça n’enlève rien à l’aspect méprisable du bonhomme.
tututut, c’est la meme chose que Zemmour.Il dit quelque chose de fondamental et tout le monde chiale autour, surtout que ca s’en prend aux sacro-saints (et surtout aux-manettes) journalistes.
J’ai hate de voir la suite 😀
Mais bien sûr qu’il dit quelque chose de fondamental et bien sûr que le pignouf d’en face ne le comprend pas, ne l’écoute pas et continue, bille en tête.
Cependant, ce type là est coutumier des petites phrases à la con, xénophobes et haineuses. Quand deux trous du culs se disputent, en général, ça sent rapidement le prout.
Toutafé. Il ne se prend pas pour une merde le Mélenchon.
Mélenchon a raison sur ce qu’il dit ?? Parce que traiter les prostituées en criminelles c’est normal ?? C’est acceptable de les obliger à pratiquer leur activité dans des conditions abominables ?
Ok le journaliste le lance sur un sujet qui a rien à voir, mais ses propos sur les maisons closes sont inadmissibles.
Melenchon dit qu’il s’en fout et pour le coup, il a le droit de s’en foutre. En revanche, il a raison de dire que le journaleux qui l’interroge n’a rien compris à ce qu’il a voulu dire et qu’il reste coincé sur son rail.
Hahaha je me suis bien marrée 🙂
J’ai beaucoup aimé également la petite interview mise en lien par Higgins.
j’adore Mélenchon lorsqu’il révèle qui il est vraiment càd une sale petite teigne. 🙂
En plus, il ne se prend pas pour une starlette, le nabot :
– il réclame un expresso italien
– il réclame de monter à l’estrade via la grande tribune pour faire durer les applaudissements
Le New York Post relève les exigences de « Kozy » (et en profite au passage pour rappeler son taux de popularité en France 🙂 :
http://www.nypost.com/p/news/local/cafe_his_way_at_columbia_W67XWpLFjLDK80AIfPsqnO
Lorsque j’ai découvert la prose accompagné d’un bon café éthiopien .. je n’ai pu retenir mon rire gaélique devant mon ordi !Vraiment de quoi réveiller les mauvaises consciences d’ailleurs inciterez vous à sortir des idéologies bolcheviks , à afin regarder la réalité en face entre la lune et le doigt il faut choisir .
Donc voilà un remarquable plaidoyer ce petit chef d’œuvre pourrait être un bestseller ! j’ai encore en souvenir Toujours plus de François de Closets qui avançait déjà des arguments analogues sur une édifiante théorie
« La France et ses mensonges » sur la « ligne économique » française dire qu’il y en a qu’ont le doigt au odeur de rose dans notre beau pays faisandé
Les grandes réussites de Badinguet:
http://lupus1.wordpress.com/2010/03/30/nicolas-baverez-refondation/ et http://lupus1.wordpress.com/2010/03/19/nicolas-baverez-france-la-pause-requiem-pour-la-rupture/
Dans ce dernier post: « …En l’absence de réformes, la France se prépare à devenir une future Grèce.
La prochaine décennie se présente comme la chronique d’une faillite annoncée sous l’effet de quatre facteurs:
-Une croissance de moyen terme amputée de 2,8 % par la crise et bridée par 56 % de dépenses publiques.
– Un déficit structurel de 6,2 % cumulé avec des prélèvements de 45 % du PIB et une dette par habitant très supérieure à celle de la Grèce (38 100 dollars contre 35 400).
– Une compétitivité minée par l’inefficacité du travail et du capital, ce qui se traduit par le recul des exportations de 16 à 12 % en Europe depuis 2000… »
J’ai une analyse un peu plus aboutie de la connerie journalistique que la petite histoire que j’ai mise sur mon blog. Je la posterai demain.
Elle est très bien cette video de Mélenchon !
« Suite à une émotivité mal contenue, c’est l’ouverture des vannes du Grand Barrage de Rétention de Conneries, et c’est un flot puissant et ininterrompu de billevesées déversées dans la vallée du bon sens. »
Grand cruel, vous voulez me faire mourir! (d’après « La voiture immergée » de Maurice Tillieux.
Ah tiens une petite friandise
http://fr.news.yahoo.com/blogs/politicia/article/275/
Des passages cultes !
c’est culcul-la-praline 🙂
Je ne comprend pas le tableau de la dette : le titre est « évolution de la dette en % du PIB » alors que le tableau est exprimé € sans référence au PIB.
Sur quel site aq-tu trouvé ce graphique ?
Je suis intéressé par une vrai courbe représentant la dette/PIB année/année.
Effectivement, le titre ne correspond pas au graphique, mais les chiffres sont corrects 😉 – je l’ai trouvé ici : http://www.crisedusiecle.fr/ (et plus particulièrement là : http://www.crisedusiecle.fr/france-bulle-dette.html )
Merci beaucoup pour le lien, le premier tableau est exactement ce que je cherchais.
On constate que les politiques ne comptent que sur la croissance pour réduire le poids de la dette, jamais sur leur politique.
Ce couterai quoi de faire machine-arrière ?
Petite mise en perspective :
En continuant avec cette méthode (45G€ de dette en + chaque année) pour revenir au niveau d’il y a 30 ans :
il faudrait 840% de croissance. Soit 27% pendant 10 ans de suite, de 11.9% pendant 20 ans ou 7.6%/an pendant 30 ans.
La dette serait alors de +2700G€ et le PIB de +13500G€ (Le PIB de la totalité de l’UE aujourd’hui).
En faisant un ENORME effort , c’est à dire avec un budget à l’équilibre, pour revenir au niveau d’il y a 30 ans,
il faudrait une croissance de 434% soit : 17.8% pendant 10 ans de suite, de 8.1% pendant 20 ans ou 5.2%/an pendant 30 ans.
Le PIB serait de 7000G€. (L’équivalent du cumul de la Chine, de l’Inde et du Japon aujourd’hui).
C’est insoutenable, très improbable (LOL!), et surtout ça fait un paquet de CO2 à rejeter imho (gnark gnark). C’est pas un boulet qu’on met aux pieds de nos enfants : c’est une montagne de merde.
Il est clair que seule une « super-inflation » (super-sodomie) pour nous sortir de cette spirale.
Au passage le dernier tableau fait froid dans le dos.
Super-inflation ou super-défaut de paiement avec méga-baston à la clef.
‘tain mais quel cretin ce Sarko!
Reussir a encenser un systeme non-constitutionnel, impose de force par un « gouvernement » non-elu et franchement oriente rouge sans que jamais personne n’aie eu son mot a dire c’est vraiment costaud.
Et quelle imbecilite que de vanter de ne pas avoir a presenter sa carte de credit alors qu’il s’agit d’un prelevement obligatoire sur salaire impose et illegal car contraire aux textes europeens.
Ce type est a l’image de ce qu’est devenue la France, un desastre dont une majorite reste fiere, sans remise en question, jamais.
Que les USA aies mis le doigt dans un engrenage qui pourrait bien definitivement les broyer n’interpelle pas le nabot-pedant, bien sur.