Sarkozy tacle les Socialistes. Et se banane.

Décidément, les Socialistes officiels ont très bien réussi leur coup. Attention, je ne parle pas de leur patchwork sépia de mesures vieillottes et d’idées ridicules, qui ne convainc personne, même pas eux. Je parle de cette occupation phénoménale de l’espace médiatique : des centaines de m² de papier journal sont consacrés à leur intoxication, les ondes vibrent de leurs âneries et l’internet français se gorge des commentaires puissants voire enamourés des uns et des autres. On comprend que cette couverture agace les étatistes de droite. Leur chef a décidé de reprendre la main.

C’est à la faveur d’un de ses déplacements qu’il feint d’affectionner — cette fois-ci, c’était le Puy-de-Dôme — que Nicolas Sarkozy aura donc lâché quelques petites remarques acidulées sur la tentative socialiste de programme électoral cohérent.

Il a choisi de relever, dans la myriade de pépites grotesques, la proposition de suppression des charges sur les heures supplémentaires. Pour lui, il s’agit «du seul moyen crédible d’augmenter les salaires des ouvriers». Ne vous moquez pas : il est payé pour se moquer du PS, pas pour avoir de l’imagination. Bref. Il a ajouté, taquin: «Je vois que certains proposent de les supprimer, eh bien, ils s’expliqueront avec les 5,3 millions de salariés et d’ouvriers qui en ont bénéficié sans payer d’impôt dessus».

Roh. Qu’il est espiègle, notre gentil président ! On verrait presque son œil pétiller lorsqu’il sort sa blagounette. Et on ne pourra s’empêcher de penser que Nico critique les Socialistes en trouvant qu’ils sont vraiment socialistes, ces socialistes !

La réaction, en face, n’a pas traîné. Il faut dire qu’ils n’ont pas des masses de choses à faire, depuis que leur “programme” est sorti. Comme le service après-vente n’est pas assuré (ni garanti) par Martine, c’est Hamon qui s’y est collé. Il passait par là, sans doute.

Légèrement vexé et n’ayant pas des masses de répartie, le petit père Benoît, de l’atelier Poterie & Macramé du Parti, s’est immédiatement fendu d’une réponse qu’il voulait cinglante. Soyez indulgents et n’oubliez pas que les socialistes expliquent toujours être en manque de moyens. Ça couvre aussi les moyens intellectuels.

Ben a donc proposé “une aide à la lecture du projet” socialiste à Sarkozy. Oui, il a effectivement offert une séance lecture/dédicace de son “programme” au président, histoire de bien le reprendre point par point et le lui expliquer. On a échappé au “C’est çui qui dit qui y est“… En fait, non, même pas, puisque dans son panier-réponse Hamon nous aura aussi ajouté “S’il y a quelqu’un qui est totalement disqualifié par son bilan, par son histoire, sur la question des ouvriers, c’est bien Nicolas Sarkozy“.

Et puis, tant qu’on y est, notons que si un programme a besoin d’être expliqué, c’est parce qu’il n’est pas très clair. Certes, celui qui le critiquait est intellectuellement contrarié, mais tout de même.

Sur le fond, bien sûr, Ben n’est pas très très à l’aise. D’abord, il est comme tous les autres politiciens : il n’y comprend rien à ces histoires de retenues salariales, de fiscalité, d’heures supplémentaires. D’abord parce que comme tous les autres, il n’a jamais réellement vu une feuille de paie d’ouvrier de près (et n’a jamais réellement épluché les petites lignes pour voir où pouvait passer chaque euro : il s’en fiche, il n’est pas exactement pauvre, ni ouvrier, ni concerné, hein). Et puis surtout, Hamon, lui, il fait dans l’Histoire, pas les Maths : ces questions, c’est compliqué, tous ces taux, ces chiffres, ces règles de trois et des petits calculs complexes.

Bref : de même que le paragraphe précédent est un magnifique ad hominem, notre Benoît fait un magnifique ad hominem sur Sarkozy sans répondre à sa remarque.

C’est logique, du reste : personne ne voit vraiment comment augmenter le salaire d’un ouvrier, mis à part en réduisant ses charges. Ce qui n’empêche en rien de railler Sarkozy sur les bêtises qu’il peut dire, avec aplomb et quasiment dans le même souffle que sa précédente remarque.

En effet, sitôt le président avait-il fini de sortir sa petite pique qu’il en profitait pour proposer une de ces consternantes stupidités dont il a le secret et que la frémissante andouille du PS aurait mieux fait d’analyser plutôt que partir sur une réponse de cour d’école à côté de la plaque.

En fait, si Sarkozy raille les socialistes, c’est surtout parce qu’ils ne sont pas assez socialistes ! Pour couper l’herbe sous le pied des clowns à roulettes de gauche, le chef des clowns à roulettes de droite propose donc d’en rajouter une couche dans le collectivisme triomphant, façon détendue et déclare, un sourcil un peu froncé et le regard moins pétillant et plus sérieux histoire de faire croire à l’aspect réfléchi de sa proposition :

« Je voudrais qu’on imagine un système qui fait qu’au moment où on augmente ce qu’on donne aux actionnaires, les salariés en aient une partie aussi »

Tout comme Hamon faisait la démonstration d’un manque total d’imagination, Sarkozy se garde ici de faire preuve de toute créativité. Ce n’est pas lui qui devra imaginer l’usine à gaz qu’on devine au bout de sa dernière lubie ; lui, il se contente de vouloir calmement que quelqu’un d’autre réfléchisse au bazar et lui ponde une proposition, de préférence argumentée en moins de 300 pages A4 en police 10 avec des alinéas, des renvois et des références à des lois fiscales obscures, un paragraphe d’attendus de douze pages et deux douzaines de noms de députés obséquieux accolés à l’édifice législatif digeste qu’on va devoir mettre en place pour supporter tout ça.

Ce qu’il y a de bien, lorsqu’on conduit la France, c’est qu’on peut parfaitement le faire en état d’ébriété, personne ne semble trouver ça dangereux.

Boire ou conduire la France, il a choisi. Les deux.

Cette proposition est, encore une fois, aussi idiote, démagogique et collectiviste que les autres propositions auxquelles nous a habitué le responsable de l’État pitoyable dans lequel nous nous trouvons.

Idiote, parce que c’est une méthode efficace pour, au choix, diminuer les marges de manœuvres, le bénéfices ou les dividendes des sociétés cotées. En période de crise, c’est précisément de marges et d’actionnaires dont on a le plus besoin. Les entreprises du CAC40, auxquelles le nouveau caprice s’adresse, ont déjà pour une bonne partie d’entre elles la plupart de leurs activités rentables hors de France. Il ne faudra pas les tarauder encore longtemps avant que, lasses des ponctions et de jouer les boucs-émissaires à chaque occasion, elles aillent définitivement s’installer ailleurs.

Démagogique parce qu’il ne s’agit ici que de flatter les jalousies des uns et des autres et absolument pas de donner à tous l’occasion de bénéficier de ces bénéfices. Les socialauds officiels ont beau jeu de dénoncer la démagogie qui se planque mal derrière les propositions sécuritaires de la droite en expliquant que cela nourrit les plus bas instincts (la peur, la xénophobie) de l’électorat : ils utilisent exactement les mêmes ressorts sur la jalousie, l’envie maladive et la haine du riche.

Collectiviste enfin puisque cela revient, in fine, à raboter encore un peu plus le sens de propriété privée : les salariés ne sont pas les actionnaires. Ils n’ont mis que leur travail dans une société. C’est beaucoup, mais en échange, ils reçoivent un salaire avec cette assurance de régularité, toute la couverture sociale et le statut qui vont avec, toutes choses qui représentent exactement la raison du choix du salariat en premier lieu : une diminution calculée du risque, risque qu’on retrouve dans l’actionnariat, risque qui est rémunéré par les dividendes … et les pertes lorsque l’action dévisse.

Mais ces notions n’ont plus court dans ce pays (il n’y aura qu’à compter le nombre de trolls humides que les derniers paragraphes attireront). Tout le monde se fiche de savoir comment on crée de la richesse, puisque tous, du plus petit au plus grand, de la droite extrême à la gauche la plus caricaturale, tous cherchent les moyens de la piller, de la ponctionner ou de la détourner.

Hamon, au lieu de bêtement se renfrogner aux critiques de Sarko aurait du bondir sur la suite de son discours, et prendre au mot le chef des clowns de droite. Au lieu de quoi, il nous aura offert, encore une fois, la démonstration de la nullité des socialistes de gauche, et la parfaite correspondance, dans la nullité toujours, des socialistes de droite.

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Commentaires37

  1. Théo31

    Cette grosse tanche de Hamon devrait se renseigner avant de lâcher ses déjections mentales : les salariés sont souvent actionnaires d’entreprises, via les assurances-vie, la participation, etc. Et très souvent, ils sont l’actionnaire, le patron et le salarié de la même entreprise, c’est dingue non ?

    Dites H16, c’est un trouble de ma vision où le fond de la culotte dans les mains de NS est recouvert d’un fond marron ? Vu les dimensions de la culotte, on est sûr qu’elle n’appartient pas à Martine. Sinon, j’opterai pour NKM.

    1. gem

      si c’était NKM, ça serait vert, pas marron. Et puis c’est un slip pour homme. Ça nous laisse donc Marine ou Guéant comme candidats plausibles

      1. Théo31

        Bien vu pour le slip, je n’ai pas l’habitude de voir des femmes aussi habillées. 😀

  2. Before

    … même Axel de Tarlé, le keynésien de service le matin sur Europe 1 (il a “prouvé” il y a deux jours que la main invisible n’existait pas) convient que cette idée ne repose sur rien.
    Bien sûr, il ne le dit pas franchement, il tourne autour du pot, il ne prend pas parti, mais sa conclusion est limpide : depuis les années 80 la proportion des salaires dans la valeur ajoutée n’a pas changé (~60%) et l’impression que les actionnaires s’en mettent de plus en plus plein les poches est fausse.
    Il donne l’explication : c’est le salaire net qui a baissé, pas le brut. Donc plus de taxes qu’avant.
    Mais il n’arrive quand même pas à le dire clairement.
    http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Le-zoom-eco/Sons/Les-actionnaires-devront-partager-490649/

    PS 😉 : en fin de chronique il parle d’un sondage dont les résultats sont… conformes :
    68 % des allemands et des chinois, 59 % des zétazuniens pensent que le libéralisme est le meilleur des systèmes.
    En France, c’est 31 %.
    A l’ouest, rien de nouveau.

    1. “Axel de Tarlé, le keynésien de service” : il est surtout complètement nul en économie, nul en finance, nul en politique. On dirait presque un journaliste.

      1. gem

        oui, c’est fou qu’il y en ait encore autant. Le mammouth doit immédiatement revoir ses programmes sdcolaires, encore pas assez socialistes.

      2. Stéphane

        Il faudrait préciser pour savoir ce qu’ils entendent par libéralisme. Probablement mariage gay, polygamie et légalisation des drogues. A mon avis, y’en aurait entre un sur dix et un sur cent qui mentionnerait la liberté économique (refus de la “solidarité d’Etat”, respect absolu du droit de propriété, etc.) ce qui amène à un taux de libéralisme entre 0.3% et 3% de la population française, pourcentage qui me semble plus correspondre à mes observations empiriques.

        1. Heimdal

          Mouais… 59 % des Etats-Uniens??? C’est quoi ce délire? C’était quoi la question?

          Je ne peux pas croire que 41% d’entre eux envisagent un autre système… Ou alors Barack a vraiment détruit ce pays en quelques mois…

        2. breizh06

          L’expérience de Milgram est un indice pour vérifier l’obéissance des populations, et “donc” estimer la proportion d’esprits libres.
          Le taux des obéissants “jusqu’à la mort” était de 80% pendant les tests faits en France (Jeu de la Mort) et 20% plus bas aux USA dans les années 60.

          PS: je viens de recevoir mon “Égalité, Taxes, Bisous” 😉

  3. Before

    “risque qu’on retrouve dans l’actionnariat, risque qui est rémunéré par les dividendes … et les pertes lorsque l’action dévisse” : vrai, mais faut pas oublier non plus les grosses entreprises sauvées par les gouvernements, ce qui relativise certaines prises de risque.
    (bien sûr, ma remarque ne concerne pas le petit entrepreneur du coin ou le patron de la PME qui fait vivre 200 personnes, et qui lui en prend plein la gueule, pour quelques fois pas grand chose…)

  4. Mr T

    « Je voudrais qu’on imagine un système qui fait qu’au moment où on augmente ce qu’on donne aux actionnaires, les salariés en aient une partie aussi »

    Sur le coup j’ai vraiment réagi par un /facepalm irl tellement c’est à la fois touchant de naïveté et hallucinant de bêtise de sortir des trucs pareils pour un président.

    1. Before

      C’est juste un Everest de démagogie.
      Faut pas croire, hein : ils sont pas cons, ceux qui nous “gouvernent”; ils essaient seulement de bien faire leur boulot…

      …qui est bien sûr de se faire élire ou ré-élire.

        1. Heimdal

          J’sais jamais si vous êtes sérieux ou pas…
          C’que j’ai écrit, c’tait ironique, hein?

    2. stilicon

      Et puis je hais ces salauds qui se cachent derrière un “on” anonyme. Derrière ce “on”, il y a les salauds comme lui qui s’assoient sur les droits de propriété, ie in fine, sur la liberté individuelle. Les actionnaires en tant que proprio d’une société sont LIBRES de décider seuls de leurs rémunération sous forme de dividende. Mais une fois de plus, h16 a bien dit tout ca …

  5. Lib

    Poursuivons dans cette logique, je propose que quand des actionnaires souscrivent à une augmentation de capital, on réduise le salaire des employés.

    1. ANT1

      Ou que lorsque les actionnaires ne touchent pas de dividendes, les salariés ne touchent pas de salaire.

      1. Higgins

        C’est ce à quoi j’ai pensé ce matin en entendant les propos du keynésien d’Europe. Je suis d’accord pour un rapport proportionnel et inconditionnel entre les dividendes et les salaires (petite agitation à prévoir à la SNCF!!!).
        Pour la socialisation de la France, un sondage donne plus de 60% des français favorable aux emplois jeunes de l’UMP de gauche. Le sevrage sera sévère et douloureux.

        1. Flo

          Comme je sais que vous en êtes friand:

          “Aussi les ouvriers qui s’étaient enthousiasmés pour l’association, tant qu’ils ne l’avaient aperçue qu’à l’état théorique, se sont-ils ravisés dès que la Révolution de Février a paru rendre la pratique possible.

          À ce moment, beaucoup de patrons, soit qu’ils fussent sous l’influence de l’engouement universel, soit qu’ils cédassent à la peur, offrirent de substituer au salaire le compte en participation. Mais les ouvriers reculèrent devant cette solidarité des risques. Ils comprirent que ce qu’on leur offrait, pour le cas où l’entreprise serait en perte, c’était l’absence de toute rémunération sous une forme quelconque, c’était la mort.

          On vit alors une chose qui ne serait pas honorable pour la classe ouvrière de notre pays, si le blâme ne devait pas être reporté aux prétendus réformateurs, en qui malheureusement elle avait mis sa confiance. On vit la classe ouvrière réclamer une association bâtarde où le salaire serait maintenu, et selon laquelle la participation aux profits n’entraînerait nullement la participation aux pertes.”

          Frédéric Bastiat – Harmonies économiques – Des Salaires.

        2. Higgins

          Merci pour la citation. Elle est d’une justesse confondante. C’est bien pour cette raison que le terme UMPS sonne tellement juste. L’un et l’autre n’ont aucun état d’âme à pratiquer à grande échelle la spoliation si finement décrite par Bastiat: http://bastiat.org/fr/spoliation_et_loi.html
          S’il faut en retenir une phrase, gardons celle-ci, si prémonitoire: “Si, au contraire, vous faites de la Loi, dans l’intérêt des individus ou des classes, un instrument de Spoliation, chacun d’abord voudra faire la Loi, chacun ensuite voudra la faire à son profit. Il y aura cohue à la porte du Palais législatif, il y aura lutte acharnée au dedans, anarchie dans les esprits, naufrage de toute moralité, violence dans les organes des intérêts, ardentes luttes électorales, accusations, récriminations, jalousies, haines inextinguibles, force publique mise au service des rapacités injustes au lieu de les contenir, notion du vrai et du faux effacée de tous les esprits, comme notion du juste et de l’injuste effacée de toutes les consciences, gouvernement responsable de toutes les existences et pliant sous le poids d’une telle responsabilité, convulsions politiques, révolutions sans issue, ruines sur lesquelles viendront s’essayer toutes les formes du socialisme et du communisme: tels sont les fléaux que ne peut manquer de déchaîner la perversion de la Loi. “

  6. daredevil2007

    Comme toujours, hash, vous frappez fort et juste!

    Une petite remarque : “car en effet” = pléonasme ; c’est soit l’un soit l’autre 😉

  7. FrédéricLN

    “Tout le monde se fiche de savoir comment on crée de la richesse, puisque tous, du plus petit au plus grand, de la droite extrême à la gauche la plus caricaturale, tous cherchent les moyens de la piller, de la ponctionner ou de la détourner.”

    Ben voilà.

    C’est un peu alimenté par le fait que les porte-parole les plus visibles de la “création de richesses” ces dernières années, se sont avérés des rois dans l’art de la piller, de la ponctionner ou de la détourner.

    Sur le fond, cela ne justifie en rien ce tragique “abandon de poste” par les responsables politiques. Mais ça explique un peu qu’ils soient tentés de leur faire concurrence dans le pillage, la ponction et le détournement.

  8. kwak chung seok

    Excellente trouvaille que cette phrase : “Ce qu’il y a de bien, lorsqu’on conduit la France, c’est qu’on peut parfaitement le faire en état d’ébriété, personne ne semble trouver ça dangereux.”

    Les jeunes de France répondront à ce mépris avec leurs pieds : ils partiront vers des cieux meilleurs, tout simplement.

    Je songe aux menaces hallucinées de l’écrivain Céline, qui prédisait dans certaines de ses œuvres (entretien avec le professeur Y) l’arrivée conquérante des Chinois en France, pour mettre au pas le peuple gaulois et lui faire construire le “canal Brest Yang Tsé Kiang “!!

    En 2012, braves gens, vous aurez le choix entre du purin, de la bouse et de l’étron, surendettement, surendettement ou surendettement !!!

  9. Martin Lothar

    Si même les Chinois se font sociaux-(pseudo-)démocrates (chrétiens, là-hic, martiens ou musulmans) ce monde est foutu (CMEF)

  10. DiadoreCronos

    Bon, puisqu’il vous faut un troll – sec pour ma part -, je me dévoue.

    Je préviens: je ne soutiens pas la proposition de Sarko sur le couplage progression des dividendes/progression des salaires.

    Je lis juste ceci:

    “Collectiviste enfin puisque cela revient, in fine, à raboter encore un peu plus le sens de propriété privée : les salariés ne sont pas les actionnaires. Ils n’ont mis que leur travail dans une société. C’est beaucoup,…”

    Non, ce n’est pas “beaucoup”: c’est TOUT ce qui constitue l’intérêt d’une société, sa valeur ajoutée. La seule source de création de richesse, c’est le travail. Je ne dis pas que le capital apporté dans la société ne résulte pas de travail, mais en soi il ne crée pas de richesse.

    ” mais en échange, ils reçoivent un salaire avec cette assurance de régularité, toute la couverture sociale et le statut qui vont avec, toutes choses qui représentent exactement la raison du choix du salariat en premier lieu : une diminution calculée du risque”

    En parlant de “choix du salariat” par opposition à l’actionnariat, vous montrez que vous confondez deux chose : le travailleur indépendant et l’actionnaire. On est (à moins de pouvoir occuper deux emplois) obligé de choisir entre activité salariée et activité indépendante, la seconde étant plus porteuse de risque que la première, pour les raisons que vous évoquez. Mais il n’y a pas de choix à faire entre salarié et actionnaire, plusieurs millions de personnes sont les deux à la fois (mais pas tous les salariés, et certainement pas au même niveau ni avec les mêmes gains).
    Bref, évitons l’assimilation entre l’actionnaire et le patron qui trime 80h/semaine et supporte 200 emplois : la plupart des actionnaires de France n’ont rien à voir avec le second cas.

    “, risque qu’on retrouve dans l’actionnariat, risque qui est rémunéré par les dividendes … et les pertes lorsque l’action dévisse.”

    Une remarque: si le risque était la principale justification de la dividende, alors on pourrait concevoir que les dividendes servent juste à couvrir le risque de perte, et que l’espérance de gain soit nulle. Comme dans une loterie où on aurait une chance sur deux de gagner dix et une chance sur deux de perdre dix. Le risque de perdre est certes un repoussoir, mais c’est un prix à payer pour la possibilité d’un enrichissement sans cause (si l’on gagne). Dans ce genre de loterie, il y aurait quand même des gens qui joueraient, mais beaucoup refuseraient, alors qu’en moyenne ils n’y perdraient pas.
    Il ne me semble pas que l’espérance de gain à long terme des actions soit nulle en réalité. Donc c’est autre chose que le risque objectivement calculé qui suscite la dividende : c’est le fait que la crainte de perte est plus vivement ressentie que l’espoir de gain (risquophobie), donc on demande une espérance de gain positive. Et d’autant plus positive que le rapport de force entre celui qui dispose de capital et celui qui en a besoin est en faveur du premier (si l’emprunteur est dans l’urgence, qu’il y a beaucoup d’emprunteurs et peu de prêteurs…).

    Autre remarque : dans la réalité, en France en tout cas, peu de gens sont de purs rentiers, beaucoup d’actionnaires ont un emploi ou une pension (de retraite par exemple) à côté. Je suis moi-même actionnaire et salarié. Si mes actions et mes assurance-vies voyaient leur rendement tomber au niveau de l’inflation, je me dirais : “pas cool”. Si je perds mon emploi, et ce durablement, je suis dans une vraie merde.
    De plus, en prenant un contrat de travail salarié, je prends un risque: celui de me tromper de boîte, de rentrer dans une qui va faire faillite, me bloquer dans ma progression, m’infliger des coûts si elle déménage, éventuellement user ma santé si le travail s’intensifie, etc…Des choses que la protection sociale (ou une assurance commerciale) ne peut entièrement assurer. Donc quel revenu correspond le plus à un risque : celui du capital ou celui du travail?

      1. DiadoreCronos

        Ben déjà répondre à votre appel d’offres : “(il n’y aura qu’à compter le nombre de trolls humides que les derniers paragraphes attireront).”

        Plus sérieusement, je voulais dire ce que je pense des affirmations selon lesquelles :
        -le salariat est le choix d’une diminution calculée du risque (par rapport à l’activité indépendante oui, par rapport à l’actionnariat non, et le salariat est quand même un choix risqué, qui peut l’être plus qu’un placement);
        – la dividende rémunère le risque (ça ne l’explique pas intégralement, car il y a aussi des prises de risque qu’on prend en ayant une espérance de gain nulle voire négative – si on joue au casino par exemple – ce qui n’est normalement pas le cas des dividendes; la dividende récompense en partie la risquophobie et un rapport de force entre détenteurs et demandeurs de capitaux).

        1. C’est un peu plus clair. Pour répondre rapidement, je n’oppose pas salariat et actionnariat, mais je les inscrits dans des démarches de prises de risque différentes (et j’entends actionnariat au sens le plus capitalistique qui soit – établir son patrimoine dans une entreprise, essentiellement – pas au sens “j’ai une action d’eurotunnel je peux donc me la péter capitaliste”). Quant au dividende, il était la raison première pour laquelle les gens devenaient actionnaires (il compensait le risque). De nos jours, c’est devenu un accessoire, les gens jouant sur la valeur de l’action pour acheter et revendre en fonction de la plus-value dégagée.

          Mais bon, vous ne remplissez pas votre contrat : ce n’est pas du trolling, ces remarques sont pertinentes. Notez cependant que vous n’avez pas défendu la position sarkozienne (ou alors, je n’ai pas saisi où ni pourquoi elle serait valable).

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