Let’s Fête Du Slip In London

Le doute n’est pas permis : des rigolos ont encore branché le pignoufotron en mode “overdrive” ! Entre la crise économico-financière et les émeutes anglaises, on a le droit à toute une panoplie de fines analyses blogo-journalistiques où s’expriment la pleine palette des poncifs anti-capitalistes, socialo-bisounours et autres tempêtes de compréhension et sympathie douillette dont chaque degoche ouvert d’esprit doit faire preuve.

En gros, l’analyse sociologique est devenue un passage obligé des crises financières, pourvu que le résultat en soit une condamnation sans appel du capitalisme et de son corollaire, le profit, de la société de consommation et bien sûr des (ultra)(néo)libéraux (ou des Chinois, pour changer).

Le réchauffement climatique obéit à la même règle : l’humanité, perdue par son consumérisme débridé et des techniques de productions agressives, d’autant plus polluantes que les gens qui en usent font des profits, s’est retrouvée à idiotement cramer du pétrole et réchauffer son atmosphère, avec en ligne de mire les libéraux (et les Chinois aussi, d’ailleurs).

Pour les émeutes, on a un schéma équivalent, avec une constance presque comique dans son aspect automatique et quasi-réflexive. Evidemment, il est difficile de coller, d’emblée un lien avec les financiers de la City (seuls quelques étêtés vaguement trostkystes se risqueront a faire ce genre de cascade rhétorique un peu clownesque), mais le geste lancé, on aboutit bel et bien à une condamnation en règle … des libéraux, de la société de consommation, des écarts entre les riches et les pauvres, etc… Les Chinois sont sur la liste, mais le lien est encore trop ténu (on y travaille).

En fait, lorsqu’on lit la presse, tout le monde semble être intimement persuadé que c’est un problème de pauvre jeunesse brisée, victime du manque d’emploi et du racisme.

C’est bien simple, même si on lit une rapide analyse (recension est plus exact) des discours de Cameron, on a aussi, systématiquement, le droit au petit couplet sur “le chômage, le manque d’avenir, d’opportunités de la jeunesse locale, le racisme de la police” et bien sûr, “l’accroissement des inégalités” qui, s’il marche du tonnerre de ce côté-ci de la Manche, marchera probablement aussi bien pour Albion.

Pourtant, quand on y regarde de plus près, on est dans le même cas de figure que la France quand des émeutes s’y produisent, assez régulièrement. C’est, en somme, la même fête du slip :

1 – On trouve un prétexte (n’importe lequel fait l’affaire : “J’ai faim“, “Y a trop d’inégalités” “Un gars que je ne connais pas a eu un accident de scooter mais un cousin de Momo dit que c’est la fotalapolice“, “il n’y a plus de PQ“, choisissez le vôtre).

2 – On réunit un tas de Kevin et des paquets de Björn. Il s’agira dans ce cas de jeunes très déçus de la vie, en lutte constante contre la société (de consommation, ultralibérale) qui n’arrête pas de leur faire des misères, très pauvres mais qui ont des fringues de marques et des smartphones dernier cri. Ces jeunes ne se sont jamais préparés à, par exemple, foutre le feu avec un équipement apporté dans un sac et déjà tout prêt. Ils n’ont pas d’armes bricolées dans leurs sacs. Ce n’est pas possible puisque Kevin et Björn passent en fait le plus clair de leur temps à chercher un emploi, quand ils ne sont pas à faire du volontariat ou en train d’aider les petites vieilles à traverser la rue devant Paul Employ, qu’ils fréquentent assidûment.

Jeunes déçus

3 – On fait la fête du slip.

4 – La police n’intervient pas. Ou elle intervient trop tard, après moult atermoiements, et essaye surtout de ne blesser personne. Sa hiérarchie l’aide consciencieusement à éviter La Bavure. En Angleterre, on a un peu dépassé ce cadre, mais les premiers jours ont été clairement placés sous le sceau de la gentillesse compréhensive. Au passage, pour être logique, il faudrait demander à la police de bien prévenir les pillards de faire attention à ne pas se blesser sur les bouts de vitrine. C’est très coupant, ces machins là. L’étape suivante consiste à fournir des balais aux bobbies pour qu’ils balayent entre le moment où la racaille pénètre et celui où elle sort.

5 – Les médias, comme on peut le constater avec une facilité assommante, montent ensuite le plus possible l’affaire en chantilly, nous abreuvent d’analyses dont la distance avec la réalité se compte rapidement en Parsecs, sur le mode “Il semblerait que Ben Bernanke et Ben Landen portent une lourde responsabilité dans les actions de Björn et de Kevin. Je propose d’interdire le prénom Ben.” et variations sur thème.

6 – On recommence le lendemain jusqu’à lassitude puis on arrête jusqu’à la prochaine fête du slip. À ce moment, la police et le gouvernement disent avoir maîtrisé la “tension sociale”, Sarkozy (Cameron dans le cas anglais) se félicite et les médias se trouvent un autre jouet.

Bien sûr, dans certains quartiers, le phénomène n’arrête jamais ; on peut alors parler de “Régions Productrices de Fête du Slip” , avec une intensité simplement variable dans le temps. Le fait que tous les pays qui testent ces nouvelles formes de festivités citoyennes sont tous des pays socio-démocrates en diable, avec des aides sociales plus que généreuses et des discours câlins n’est qu’une pure coïncidence.

D’autre part, le comportement observé des forces de l’ordre est parfaitement logique, même dans le cas anglais ; les forces policières spécialisées pour l’IRA agissaient sans retenues parce que cette organisation visait, peu ou prou, à concurrencer l’Etat, et il n’a jamais aimé la concurrence et la rébellion (tentez de ne pas payer vos impôts, pour rire : à côté, casser la vitrine d’un magasin, si c’est fait dans le bon contexte, devrait être un incident mineur dans votre casier – en tout cas, ça se plaide facilement de nos jours).

Et dans le cas qui nous occupe (et a bien occupé Cameron ces derniers soirs), il s’agit tout au plus de types qui constatent qu’il y a peu de chances d’être attrapés quand toute une foule dévalise un magasin et fout le feu à des habitations. Par l’intervention hélitreuillée de médias tous acquis à une analyse extrêmement complaisante de la situation, la distribution de bisous commence et rapidement, cela perd son statut de vol ou de vandalisme, et devient Un Problème Social.

Dès lors, les flics aux ordres ne tirent pas si les pillards font mine de fuir ou de ne lancer “que” des cailloux ou des cocktails Molotov.

La réalité, bien sûr, est qu’on n’achète jamais la “paix sociale” à coup de socialisme et surtout pas avec l’argent du contribuable. On la loue, tout au plus.

Et le jour où il n’y a plus d’argent …

J'accepte les BTC, ETH et BCH !

1BuyJKZLeEG5YkpbGn4QhtNTxhUqtpEGKf

Vous aussi, foutez les banquiers centraux dehors, terrorisez l’État et les banques en utilisant les cryptomonnaies, en les promouvant et pourquoi pas, en faisant un don avec !
BTC : 1BuyJKZLeEG5YkpbGn4QhtNTxhUqtpEGKf
BCH : qqefdljudc7c02jhs87f29yymerxpu0zfupuufgvz6
ETH : 0x8e2827A89419Dbdcc88286f64FED21C3B3dEEcd8

Commentaires61

  1. Chitah

    Sur le point 4, je ne crois pas qu’il s’agisse de laxisme ou de bisounourserie, c’est juste que les Anglais ne disposent pas d’unités de Police type CRS, et ont donc subi une défaite sur le terrain.
    Ainsi donc, les policiers qui sont intervenus sont des bobbys lambda à qui on a refilé un casque et un bouclier, sans entraînement particulier au crowd control. Du coup une inefficacité absolue, on le voit bien dans les images TV : les flics avancent de façon désordonnée, pas de notion de ligne à protèger ou rien ne passe ni dans un sens ni dans l’autre, etc.

    L’avantage en France, c’est que la Police a eu, ces 50 dernières années, moultes occasions de perfectionner ses techniques opérationnelles.

    1. Oui, pour le point 4, je suis en partie d’accord. Mais il y a eu aussi pas mal d’attentisme.

  2. Infraniouzes

    C’est curieux mais à regarder les photos des émeutiers (pas trop d’images vidéo en France vue la censure implacable qui y sévit), on se croirait dans notre cher vieux pays. A croire que, comme les vacanciers sur les plages, tous les casseurs (pardon les jeunes en grandes difficultés sociales) se copient.
    C’est pratique, en cas de déplacement à l’étranger, mis à part la langue, on ne devrait pas être dépaysé.
    Voilà un des nouveaux aspects de la mondialisation qui va alimenter les gazettes et les folliculaires en mal de grain à moudre. Ils pourront même utiliser des photos prises à Trappes ou Villiers-le-Bel pour illustrer leurs pseudo reportages, le lecteur pressé n’y verra que du feu.

    1. Paf

      “(pas trop d’images vidéo en France vue la censure implacable qui y sévit)”

      les photos sont un peu emmerdantes pour les journaliss.On y voit clairement que les jeunes decus sont a 95% Issus-De-La-Diversité.Ca la fout mal.

  3. Calvin

    Ce que je ne comprends toujours pas, c’est pourquoi on n’organise pas un “Grenelle de la Production de la Fête du Slip”.
    Chacun pourrait y apporter ses agréments, ses justifications, sa litanie de processus psycho-sociologiques expliquant pourquoi et comment la jeunesse est en droit d’exprimer sa déception face à l’avenir que d’aucun croyait éternellement rose grâce aux zakis sociaux et à l’argent gratuit.
    Ne vaut-il pas mieux une bonne fête du slip mouvementée qu’une morne réunion d’indignados où la chaleur étouffante interdit le moindre geste sportif comme le lancer de caillou et la course de fond chargé d’écran LCD…
    Pour le reste deux mots me viennent sur le fond et la forme de ce billet : féroce et lucide…

  4. dotblauw

    J’ai un projet à proposer à Cameron pour éviter ce genre de situation couteuse à l’avenir: offrir 2 semaines gratuites de vacances à la Costa Del Sol aux djeunes pov’ des banlieues avec conso gratuite d’alcool ad glouglou.

  5. breizh06

    “…agissaient sans retenues parce que cette organisation visait, peu ou prou, à concurrencer l’Etat, et il n’a jamais aimé la concurrence et la rébellion (tentez de ne pas payer vos impôts, pour rire…”

    Plus précisément, concurrence pour récupérer l’argent des administrés. Je ne vois pas de différence avec le comportement d’un Don Corleone à Naples: paternalisme et brutalité absolue pour ceux qui cherche toucher au grisbi. Vous auriez aussi pu parler des tentatives d’échapper au monopole de la CPAM/URSSAF pour les salariés.

  6. Paf

    une personne tentant de se defendre a ete abattue par la police.etat de droit et tout ca.Un jour ca va faire pouf.

  7. Polo

    Merci.
    Pourriez vous vous lancer dans la campagne présidentielle 2012 avec un programme calinou “Vive les calins” ? Je voterai pour vous car je veux une société caline avec des bisous partout.

    “Moi à mon bisounours je lui fais des bisous …”

  8. Harald

    Depuis les premiers travaux de l’école de Chicago (criminologie) dans les années 1920, on sait qu’un des principaux facteurs générateurs de criminalité et autres comportements déviants antisociaux tient au pourcentage de multiculturalisme. Plus la population est homogène, c’est à dire composée majoritairement de l’ethnie locale, moins la criminalité est importante. Et inversement. Etonnement, personne n’aborde le sujet.

    Il y a également d’autres facteurs comme l’abaissement de la morale (au sein de certaines population comme dans l’appareil de gouvernement), la prépondérance de la tolérance tant de la part des parents que de l’appareil judiciaire, le relativisme culturel qui professe que l’on doit s’interdire de juger certains comportements au motif qu’ils sont normaux pour des individus étrangers à notre culture, la culture de l’excuse. Nicolas de chez ILYS a également produit un texte intéressant qui apporte un éclairage intéressant bien que partiel, car niant l’importance au moins égale à celle avancée de la question ethnique.

    1. poum

      ouioui ok mais quelles que soient les raisons, il n’en reste pas moins tres facile pour n’importque quelle bande d’organiser une Depouille-Partie qui depasse la police, et de changer d’endroit le lendemain.les assurances payeront les degats et les pauvres pequins qui se trouvent sur le passage se feront casser la gueule youkaidi youkaida.
      une fois qu’on a compris tout ce que la police ne peut pas faire c’est La Fete Du slip.Endiguer l’immigration ne changera rien au fait que maintenant, il y a une recette qui marche, que les Jeunes Decus se passent, qui passe a la tele, et que tout le monde connait.Et vu le temps de reaction des autorites on peut etre sur que la recette va fonctionner encore un bon moment.
      tu dis que les traditions s’en vont mais tu vois, dans vingt ans la Fete Du Slip sera une tradition europeenne 😀

      1. nordyck

        Bonsoir, H16 .

        Si la misère était la vraie et seule cause de ces émeutes , alors nos campagne serait à feu et à sang.

        Je vous transmet ce lien où Xavier RAUFER traite du sujet:culture de l’excuse et criminalité . Cela vient en complément de l’intervention de @ HARALD .

        Succulent billet , comme d’habitude . Merci .

      2. fifou

        Il est vrai que la majorite des voyoux qui ont pille a londres etaient noirs, les emeutes etant partis de plusieurs quartiers a majorite noire…
        Je vous invite a regarder sur youtube des clips sur les emeutes a Manchester ou vous constaterez que la majorite des voyoux etaient… blancs et oui et anglais ‘de souche’ de surcrois…
        L’explosion de la criminalite en Europe est aussi largement du fait de bons gars bien blancs (bien que nes un peu plus a l’Est que vous)
        Moralite: la criminalite n’a pas de race, les assassins sont assassins et les victimes victimes
        Maintenant si ca en fait jouir certains qu’on precise systematiquement un groupe d’agresseurs compose de deux noirs, un autre plutot noir mais pas tout a fait, un tres blanc (meme pale) et 2 plutot blancs mais pas tout a fait a agresse 2 personnes, une legerement noire et une autre plutot blanche mais avec les yeux brides… ca peut se faire mais les textes risquent d’etre long…

  9. David Brabant

    “seuls quelques étêtés vaguement trostkystes se risqueront a faire ce genre de cascade rhétorique un peu clownesque)”

    Ah ! Fallait entendre le représentant du PTB (Parti des Travailleurs de Belgique, Trostkyste-Léniniste) sur la Première ce matin. Il a risqué les cascades rhétoriques. Avec un plein succès. Terriblement clownesque.

  10. Franck Boizard

    @ Harald

    Vous auriez un ouvrage à conseiller ?

    @ h16

    Que fera-t-on quand il n’y aura plus d’argent ?

    C’est très simple : Il y aura toujours de l’argent. On imprimera de la monnaie de singe, des assignats modernes.

    Regardez tout le cinéma que font nos bons socialistes de droite et de gauche pour exiger de la BCE qu’elle monétise la dette des Etats faillis. C’est cela les assignats de 2012.

    Ca relancera l’inflation ? C’est tout bon : on augmentera à mesure les allocations et traitements des assistés de tous poils, le peuple socialiste ne sera donc pas touché. Les épargnants seront ruinés et les riches partis.

    Tout sera bien : justice (socialiste) sera faite.

    Les Allemands rechigneront ? Pas grave : on fera peser sur leur conscience le scrupule d’être responsables de la fin de «l’Europe» et ils se coucheront.

    Avec un système pareil, on devrait encore tenir vingt ans, le temps des quatre mandats de Martine.

    Ensuite, les problèmes ne se poseront plus de la même façon : grâce à l’action décidée de Martine, nous serons en Ripoublique Islamique du Frankistan. Il suffira alors de faire travailler les Dhimmis pour le compte des fidèles. Ah, cette bonne vieille tradition arabe de l’esclavage …

    1. Vous avez bien sûr raison. Mais s'”Il y aura toujours de l’argent”, il n’y aura plus de richesses …

      1. kohaagen

        Bien vu ! La désintégration du lien entre richesse et monnaie, c’est la même logique que celle du débiteur qui signe des chèques en bois pour payer ses dettes. Jusqu’à présent, le débiteur a toujours réussi à minauder auprès du créancier afin de lui faire repousser la date d’encaissement. Mais jusqu’à quand ? Je suis curieux… Il vaut mieux qu’il n’essaie jamais de l’encaisser, son chèque…

    2. Harald

      Vous auriez un ouvrage à conseiller ?

      Dans l’immédiat, non. Ce sont des restes de vieilles lectures criminologiques anglo-saxonnes. Ceci dit, je ne saurais trop vous conseiller, ainsi qu’à H16 et à tous ceux qui sont intéressés par la criminologie cette section de la bibliothèque des sciences sociales de l’université du Québec : http://classiques.uqac.ca/contemporains/criminologie/criminologie.html
      On trouve des ouvrages complets en téléchargement libre et une foule d’articles et d’études. Je ne saurais trop vous encourager à commencer par Maurice Cusson et Jean-Paul Brodeur. Je pense entre autres à l’article intitulé ” La délinquance, une vie choisie “.

      La revue Criminologie met en accès libre la quasi totalité de ses articles parus de la fin des années 60 jusqu’à aujourd’hui : http://www.erudit.org/revue/crimino/2011/v44/n1/index.html

      De même on trouve en accès libre les articles publiés par la revue internationale de criminologie et de police technique et scientifique : http://www.polymedia.ch/fr/Revue_criminologie/Archives/Archives-de-la-revue-de-criminologie.html

  11. Théo31

    Faudrait rappeler aux sociologues mongaulliens de droite comme de gauche qu’un emploi illégal est un emploi et que donc la pauvreté n’est pas une explication et encore moins une excuse.

  12. Franck Boizard

    J’opine.

    Mais l’impression de monnaie de singe permet, en masquant certaines réalités, de biaiser le débat (et de b(i)aiser les Français).

    Or, sur l’économie comme sur l’immigration, toute la stratégie de la gauche est là : non pas résoudre les problèmes, mais empêcher que les problèmes provoqués par cinquante ans de socialisme soient correctement posés et analysés, pourrir le départ au point que, les choses étant tellement embrouillées, on continue par découragement à faire comme avant, c’est-à-dire du socialisme.

    Grâce aux assignats, les socialistes nieront la disparition de richesses comme ils nient aujourd’hui que la disparition des riches et il sera impossible de poser dans merdias dominants un diagnostic juste.

    Or, sans diagnostic posé publiquement, pas de nouvelle politique. H16 et La lime (qui ne sont pas sur la place publique) pourront continuer à gueuler comme des putois encore longtemps.

      1. Le libéralisme pour les débutants

        D’accord sur le diagnostic, pas sur l’impact des blogs militants de h16 comme de Franck.

        Vous préparez le terrain d’une pression forte sur la classe politique malgré un seul désavantage comparatif -l’absence de subventions de presse-.

        La situation actuelle est d’abord le fruit de défaites idéologiques avant d’être de défaites politiques. Les courants peuvent s’inverser parfois plus vite que l’on ne croit surtout en situation de crise.

        Aujourd’hui grâce à Internet, l’omerta est en train d’exploser. Cet été, je suis tombé sur des hebdos (le point, l’express etc..). Je suis frappé par leur insipidité par rapport à ce qu’on lit sur internet…

        Le rapport de forces s’inverse petit à petit.

        1. Franck Boizard

          Les blogueurs ont tendance à surestimer l’influence d’internet.

          Comme l’explique Philippe Nemo, pour qu’une idée entre dans le débat politique, il faut non seulement qu’elle soit exprimée publiquement, mais que cette expression soit de notoriété publique, c’est-à-dire que personne ne puisse faire comme si il ignorait cette idée.

          Or, c’est précisément le contraire d’internet : on peut sans difficulté prétendre ignorer un blog ou un site, même ouvert à tous.

          Tenir un blog, c’est l’équivalent de monter sur une caisse de bières sur le trottoir en bas de chez vous et déclamer vos idées. Ca amuse les passants mais ça ne change rien au débat politique.

          Ce qui change quelque chose, c’est d’aller à une réunion publique du maire et d’y poser vos questions gênantes. Là, on ne peut plus ignorer vos idées (en théorie. Je connais des maires qui méprisent toute idée différente des leurs depuis des décennies).

          Dans notre monde moderne, il n’y a en réalité qu’un instrument qui permette cette mise sur la place publique : la télévision.

          Quand une idée est passée à la télévision, on ne peut plus faire comme si elle n’existait pas.

          Depuis des années, on trouve sur internet des articles sur le communisme de marché (1). Pas une seule fois cette thèse n’a émergé d’une manière ou d’une autre autre dans le débat public.

          On est même en régression : le Front national, qui est le parti français le plus proche de cette thèse, a abandonné le libéralisme pour verser dans le socialisme en promettant encore plus d’assistanat et d’étatisme.

          ************
          (1) : c’est-à-dire l’ensemble consumérisme / mondialisme / immigration / assistanat / étatisme / endettement public.

        2. Le libéralisme pour les débutants

          Votre vision était à mon avis encore correcte il y a 10 ans, peut être 5.

          L’influence des blogs et d’autres outils naissants sur internet est en train de devenir cruciale. Ils ont déjà une influence sur la campagne d’Obama.

          Ils en auront davantage dans le futur. Cela ne veut pas dire que toutes les initiatives seront favorables aux idées libérales, loin de là, mais entre le milieu médiatique et le milieu internet, ce transfert de pouvoir est une bonne nouvelle.

          La regression est apparente. La crise qui vient ne permettra pas d’échapper à l’addition de la social démocratie. Les Etats ne pourront plus s’endetter, sauf par l’inflation peu populaire. Chaque gaspillage sera payé cash par des citoyens de plus en plus détachés de ce modèle social.

          Le mouvement de fond de conservatisme politique qui vient aujourd’hui pourrait bien être suivi par un mouvement beaucoup libéral.

  13. Shad

    “En gros, l’analyse sociologique est devenue un passage obligé des crises financières…”

    Toute crise économique ou financière a un impact sociologique, c’est valable pour toutes les sociétés depuis l’antiquité. Dans le cas présent, l’enchainement rapide “ponzi économique des années 2000/Plan de rigueur drastique” est le principal facteur des troubles actuels en Grande Bretagne, Grèce, Espagne, Israël…

    Maintenant, suivant les sensibilités, libre à chacun de juger les diverses analyses. On pourrait tout autant critiquer celles qui se contentent d’ignorer le contexte et abuser avec le simplisme “racaille vs police absente”.

    1. Dans le cas présent, l’enchainement rapide « ponzi économique des années 2000/Plan de rigueur drastique » est le principal facteur des troubles actuels en Grande Bretagne, Grèce, Espagne, Israël…

      Rien ne le prouve. Plein d’éléments prouvent que ça n’a aucun lien. Du reste, quelle rigueur ?

      1. Franck Boizard

        Les sociologues, ce sont bien ces gens qui sont payés à longueur d’année avec nos sous pour nous expliquer que nous sommes cons, que nous nous ne voyons pas ce que nous voyons et que nous avons tort de penser ce que nous pensons ?

        Si nous le jetions tous dans la Seine, nous ferions à la fois une économie, une avancée de la science et une bonne action ?

        1. Crucol

          Et vous avez pense a la décomposition des corps et la pollution dans la Seine? Inconscient, va! Je pense que s’en servir comme engrais dans les jardins de la capitale serai plus utile et donnerait a réfléchir ( surtout pour le jardin du Luxembourg )…

          Votre idée mérite réflexion, il nous faut une commission theodule pour déterminer les conditions et le bilan carbone de cette affaire…

          Bonne journée,
          Crucol

      2. Shad

        Rigueur annoncé en Octobre 2010, un plan à plus de 100 milliards d’euros, le plus fort depuis la dernière guerre mondiale. Les anglais ont toujours connu des émeutes. De la faim au début du 19ème siécle, suite à la crise de 1929 et durant la période Thatcher.

        Rien de neuf sous le soleil donc, toute rupture brutale économique provoque des troubles sociaux auprès des classes populaires.

        Calfeutrez vous bien dans votre joli pavillon, c’est pour bientôt ici.

        1. Un plan de 100 milliards au regard d’une dette massive plusieurs ordres de magnitude supérieure, c’est à mourir de rire. Et quand on voit la population qui pille et s’émeute (middle class, il y a même des fils et des filles à papas millionnaires) on comprend que cette thèse, toujours la même (célafotalasociété), ne tient pas la route.

          Des excuses, toujours des excuses.

        2. Théo31

          La Grande Bretagne n’est pas membre de la zone euro.

          “conséquences sociologiques”
          Mouais. C’est comme les indignés espagnols, s’ils étaient les victimes de la société, ils défileraient pour demander la liberté d’entreprendre et l’arrêt de l’assistanat.

          “De la faim”
          En plein Ramadan, c’est risible. Et si cela était vrai, ils iraient piller des magasins alimentaires, pas des magasins de fringues, à moins de m’expliquer qu’ils anticipent un hiver rigoureux.

        3. Shad

          Vous occultez délibérément les facteurs et raisons de ces émeutes. La ligne Cameron est beaucoup moins défendable que celle des critiques dénoncées ici.

          L’excès inverse qui consiste à dénoncer les casseurs/pilleurs est largement exagéré dans vos analyses. Ces individus sont des citoyens britannique, qui s’expriment comme leurs prédecesseurs des décennies précédentes.

          Il y a également un conflit générationnel qui apparait dans les multiples crises actuelles. Une lutte s’amorçe entre des jeunes ayant une prespective d’avenir sombre dû à
          la raréfaction des matières premières et des générations dorées ayant usé et abusé du système à leur profit grâce à l’abondance de ces mêmes matières premières.

          Préparez vous, aucun libéral ne vous protègeras dans les années à venir nulle part sur cette planète.

          1. ” Ces individus sont des citoyens britannique, qui s’expriment comme leurs prédecesseurs des décennies précédentes.”

            -> casser, piller, voler, mettre le feu, détruire, tuer n’est pas un mode d’expression valide.
            “J’aime pas la politique de Cameron, alors je vais voler un écran plasma et une paire de baskets.” Lol. On voit tout de suite l’expression politique articulée devant un tel acte. Utiliser “s’exprimer” pour ces actes, c’est absolument ridicule. Vous êtes pathétique de ridicule et d’autruchisme.

            “la raréfaction des matières premières”

            Après le socialisme, le malthusianisme et le peakoilisme. Bravo. On peut cocher toutes les cases. Dans le genre poncifs et discours déjà entendus cent fois en cent ans, ça se pose là.

            Et j’aime bien la petite menace à peine voilée sur la fin. Les masques tombent.

  14. GrosBen

    “Non, l’épisode a lieu il y a 24 ans à Oxford et les 10 jeunes gens étaient tous membres du Bullington Club, une association étudiante oxfordienne de 150 ans d’âge, fameuse pour ses frasques estudiantines, ses cuites et pour considérer la vandalisation de boutiques et restaurants comme le fin du fin de la distraction. Restaurateurs, commerçants et dénonciations à la police, tout est remis en ordre avec quelques généreuses indemnisations qu’on va puiser dans les grassouillets portefeuilles paternels.”

    Ca confirme que les fils de riche peuvent aussi s’adonner au vandalisme et que ce n’est donc pas un problème de détresse sociale.
    Ca confirme aussi que l’on vandalise quand on sait que l’on ne sera pas puni, que ce soit grâce à l’influence des parents ou le laxisme de la justice.

    1. Voilà. Faut être assez pourri de socialisme dans la tête pour y trouver d’autres raisons sociologiques sur l’air de “célafotalasociété”…

  15. lesuisse

    Malgré des blogs magnifiques, percutants – et très suivis je suppose – tels que ceux de H16 ou de Franck Boizard :
    – quelle présence des idées libérales dans le débat public français ? Moins de 1% !
    – combien de candidats à la prochaine présidentielle française porteront les idées libérales ? 0% !!
    – combien de candidats seront socialistes et keynésiens : 100% !

    L’exemple parfait d’une vraie démocratie socialiste, et cela sans dictature ! Chapeau Bas !

    1. Ah bah vous prêchez un convaincu (CPEF et tout ça). Mais je ne vais certainement pas décourager ceux qui se lancent héroïquement/inconsciemment dans la bataille politique avec des idées libérales !

      1. lesuisse

        La France au 17, 18 et 19e siècle fut un des porte-étendard de la pensée critique. Aujourd’hui c’est à ma connaissance l’exemple le plus parfait d’un peuple moderne qui a renoncé de lui-même à la liberté de parole et au pluralisme. L’idéologie socialiste, sous une forme ou une autre, est obligatoire.

        Quelles sont les causes de ce déficit démocratique : les guerres perdues ? le régime de la Ve République ? mai 68 ? les purges mitterrandiennes ? le système éducatif ? un affaissement biologique et moral ???

        J’espère que vos blogs sont les catacombes d’une génération à venir.

  16. Norbert

    Quelles que soient les raisons pour ces débordements, quelles que soient les coupables, les gouvernements laissent la situation s’envenimer de manière à pouvoir mettre en avant de nouvelles politiques sécuritaires, qui ont pourtant montré leur inanité :
    – tolérance zéro aux US alors que les études ont montrées que la réduction de la délinquance n’était pas liée à cette politique mais à l’amélioration de la situation économique ;
    – vidéo-surveillance à outrance, qu’on met encore en avant en France (rappelez moi ce que vend un M. Bauer ?), alors que l’exemple UK montre leur inutilité.
    Mais ça permet à bon compte de satisfaire un certain électorat, de remplir les poches des amis et de ne surtout rien faire contre les causes du problèmes. Les inégalités qui explosent ? Le travail dévalorisé par les élites et qui ne permet plus de nourrir les populations ?
    Bercez-vous de vos douces illusions, plus dure sera la chute lorsque les masses rejetteront massivement cet “ordre mondial” des parvenus.

    1. – pour la tolérance zéro, elle n’est en pratique pas appliquée (car inapplicable) et ses effets sont discutables effectivement. Des douzaines d’études ont montré en revanche que ce n’est pas la lourdeur de la sanction mais la certitude de celle-ci qui permet de modifier les comportements.
      – pour la vidéo-surveillance, cela a toujours été une idée idiote. J’ai fait plusieurs articles dessus.
      – les seules inégalités qui méritent largement de s’inquiéter sont celles devant le droit. Le reste, c’est de la fanfreluche marxiste.

      Quant à mes illusions, je ne risque pas de me bercer dedans : ce blog est un témoignage concret de ce que je pense de la situation et des “élites”. Je ne suis pas surpris qu’un discours qui ne cadre pas à l’opposition (factice, du reste) gauche/droite traditionnelle et ne rentre pas dans les cases simplistes qu’on vous présente ne vous convainc pas. Trop d’années d’endoctrinement social-démocrate.

      1. Harald

        On parle beaucoup du concept de tolérance zéro, de la théorie de la fenêtre brisée sans véritablement savoir exactement de quoi ça parle autrement que par les vagues régurgitations des folliculaires. Autrement dit, mis à part quelques fondus prêts à se taper études et rapports, la majorité sait que dalle. Sans compter que le biais anti-américain de la majorité de nos journalistes les pousse à dénaturer ces concepts.

        Si je suis bien d’accord sur le fait que le déclin de la délinquance new-yorkaise a commencé environ deux ans avant l’arrivée de Giuliani et de Braxton, son chef de la police, il n’en reste pas moins vrai que cette amorce était légère et que l’impulsion de la réduction importante de la délinquance a correspondu à ce changement de la philosophie policière. Et si cela a pu déranger des bobos liberals, les mères de familles qui rentraient chez elles à Harlem ou dans le Bronx étaient ravies de pouvoir le faire sans la trouille au ventre. Ceci dit, il ne faut pas être naïf, l’amélioration de la situation économique n’a pas contribué à la diminution de la criminalité, elle a seulement permis aux pousse-mégots du crime de changer de créneau et de fait d’être moins dans la rue pour s’en prendre aux plus vulnérables.

        Sur la vidéo, là encore il faut être plus nuancé et ne pas cèder aux deux options agitées actuellement à droite et à gauche : ” c’est super, ça va tout régler ” ou ” ça ne sert à rien “. Tous les gens sérieux savent que la vidéo ne modifie en rien les habitudes et le comportement des délinquants qui ont un casier long comme un jour sans pain. Pire, on sait qu’elle contribue à repousser les apprentis délinquants vers les secteurs voisins qui ne sont pas encore équipés. Cependant, elle peut se révéler utile dès lors qu’elle ne vise que certains spots précis, qu’elle s’inscrit dans un projet plus vaste combinant le déploiement d’hommes sur le terrain à divers partenariats locaux. Comme n’importe quel outil, elle se révèlera décevante dès lors qu’on pense qu’elle est LA solution.

      2. Norbert

        L’égalité devant le droit : y a-t-il un concept plus creux ? Bon d’accord, l’égalité des chances mais à part l’égalité des chances ? Qu’est-ce que l’inégalité devant le droit ? Le fait qu’à délit ou crime égal, le pauvre (pardon, celui qui ne bénéficie pas des bons codes) est plus lourdement condamné que le riche (celui qui bénéficie des bons codes) ? Le fait que ce soit les riches (pardon, les puissants) qui définissent le droit et punissent donc plus légèrement les crimes et délits qu’ils commettent (détournement de millions, massacres de milliers de civils à travers des opérations militaires à visée économique, mise en danger de la vie des peuples pour préserver les marchés des amis) que ceux que les pauvres (les faibles) commettent ?
        La devise de la République est « Liberté, Egalité, Fraternité ». Pas une quelconque égalité de quoi que ce soit mais l’égalité !

  17. Franck Boizard

    A propos des Chinois :

    > ils ne sont certes pas responsables de nos malheurs. Nous ne devons nos mauvais choix qu’à nous-mêmes.

    > cependant, je suis persuadé que, fidèles à leur politique de puissance, ils ont repris les techniques d’influence et de désinformation qui ont si bien marché pour les soviétiques. Ce sont des outils efficaces pour affaiblir les adversaires dont je ne pense pas qu’ils aient la bêtise de se priver. Par exemple, Greenpeace était financée par l’URSS, je ne serais pas surpris si Sortir du nucléaire était financée par la Chine.

    1. Higgins

      Bonjour,

      De mémoire, je n’ai pas souvenir que ce point de vue y soit explicitement abordé (celui des subventions secrètes) mais ce livre devrait sans nul doute vous intéresser: “Les Services secrets chinois de Mao aux JO” de Roger Faligot (Nouveau Monde éditions: http://www.nouveau-monde.net/livre/?GCOI=84736100960650)
      Il est très éclairant sur la politique chinoise et sur les ambitions des dirigeants de ce pays.

      Bonne journée

    2. Norbert

      Et la désinformation dont nous sommes victimes de la part de nos élites, de la presse, unanimes derrière notre alignement belliciste. Qui sait que la Libye était le pays d’Afrique avec le plus fort indice de développement humain ? Qui sait que la Lybie est très probablement innocente dans l’attentat de Lockerbie ? Qui se souvient que tous les conflits récents (Kosovo, Afghanistan, Irak, maintenant Libye, bien avant Vietnam) ont été déclarés sur la base de mensonge de nos gouvernements ? Et on a déjà oublié qu’il y a quelques semaines il n’était pas question d’intervenir en Libye pour renverser un dictateur mais pour protéger des civils. Nous avons maintenant des troupes au sol, de même que nos alliés, livrés des armes à des terroristes (mais c’est une longue habitude), bombardé des installations civiles (la rivière artificielle amenant l’eau à Tripoli notamment et l’usine produisant les tuyaux pour l’entretenir) et finalement tuer plus de civils peut-être que n’en aurait jamais tué le dictateur en question. Tout ça parce que le monsieur en question ne respectait pas nos règles du jeu et défendait une Afrique indépendante (souvenez-vous de Saddam éjecter alors qu’il a commencé à accepter les euros en paiement de son pétrole). Voila la désinformation “occidentale” qu’il est bien utile d’oublier.

    3. Norbert

      Un rapport vient de sortir aux Etats-Unis qui dénonce les millions de dollars investis par certaines institutions pour développer la peur de l’Islam (au fait, saviez qu’aux Etats-Unis toujours, un message politique peut être totalement mensonger et qu’il ne subit pas le même droit qu’un banal message publicitaire – on ne peut quand même pas demander un homme politique de dire la vérité…).
      Mieux vaut-il écouter le message ou regarder d’où vient le financement ? C’est vrai qu’un “c’est financé par l’URSS” ou “c’est marxiste” permet à peu de frais d’économiser la réflexion.
      C’est particulièrement étonnant de voir des libertariens, sauf erreur, défendre le nucléaire qui est la forme de production d’énergie qui demande la plus grande intervention de l’Etat à toutes ses étapes. Mais ce n’est pas la première contradiction de personnes qui abhorrent l’Etat mais veulent en même temps un Etat suffisamment fort pour leur assurer qu’ils n’auront pas affaire à l’autre…

Les commentaires sont fermés.