Ce méchant capitalisme qui provoque la misère partout où on n’en veut pas

Le forum de Davos a été ouvert mercredi dernier, par Angela Merkel elle-même, et déjà, la presse française ne peut plus s’empêcher de relayer les tourments qui agitent les grands « capitalistes » du monde : le catipalimse est en train d’échouer, un autre monde est possible, la finance va nous tuer, argh et tout ça…

Et effectivement, tant du point de vue d’une presse toute acquise à cette opinion que de la part d’une frange des participants au forum, le capitalisme tel qu’ils le conçoivent est en train de vivre une passe difficile. Ce n’est plus exactement un océan de bonheur sucré aux profits toujours grossissant sur lesquels ils naviguent, et ils en sont fort marris.

Il est amusant cependant que les vocalisations les plus fortes au sujet du capitalisme qui se meurt sont finalement toujours le fait d’une brochette de personnes qui ont systématiquement évolué dans ce que j’appelle le capitalisme de connivence.

Rares, très rares sont les patrons qui, partis de rien ou à peu près, se sont hissés à un rang suffisamment élevé pour participer à Davos et émettre bruyamment en direction de journalistes aux gros micros mous prêts à bondir que « Le Capitalisme N’A Plus Sa Place Dans Le Monde Qui Nous Entoure ». En effet, les patrons les plus discrets ont généralement dû, pour se faire une place au soleil, batailler âprement contre ces corporations acoquinées depuis des lustres avec des états aussi bouffis que complaisants et corrompus, et pour eux, la notion de capitalisme ne recouvre en rien les notions que manipulent avec tant de verve les dirigeants politiques, les leaders syndicalistes, les journalistes et … les patrons de corporations parvenus à leur poste par leur réseau et leurs manœuvres.

Ainsi donc, le capitalisme n’aurait plus sa place ? Le capitalisme, finalement, ça ne marche pas ?

Pourtant, certains l’ont essayé, s’y sont frottés, et en ont trouvé suffisamment de bénéfice pour l’adopter !

Prenons l’exemple de l’Inde.

Techniquement, c’est un pays dont la constitution spécifie qu’il est socialiste. Et depuis son indépendance jusqu’en 1991, le socialisme y fut bel et bien utilisé pour dicter les politiques économiques sur place. Comme le capitalisme, c’est mal (et n’a pas sa place dans le monde qui nous entoure, selon les frétillants participants de Davos), il n’a pas été tenté dans le sous-continent qui a rapidement abrité plus d’un milliard d’humains.

C’est donc une économie dirigiste, étatique, et une politique de grands travaux cadencée par des plans quinquennaux que ne renierait pas la France d’aujourd’hui (et une Union Soviétique depuis longtemps disparue), que l’Inde a choisis depuis 1947 jusqu’en 1991, période rythmée par des famines (notamment en 1966, 1972, 1980) et une croissance modeste (autour de 3%, avec une population en croissance de plus de 2.5%) – l’expression spécifique de « croissance à l’Indienne » vient d’ailleurs de cette période.

Mais en 1991, suite à une petite crise de rien du tout (où l’Inde fut sur le point de faire défaut de sa dette – aucune similitude avec la situation européenne, hein), l’Inde a choisi de libéraliser assez notoirement son économie.

Ouvrant la voie au capitalisme le plus méchant, celui qui lance des brouettes de renards libres dans des poulaillers libres, les réformes supprimèrent un paquet de monopoles publics, baissèrent les taxes douanières et les taux d’intérêts, et autorisèrent l’investissement étranger dans beaucoup de secteurs. Le train de libéralisation a continué depuis lors, avec une réduction très sensible du contrôle de l’Etat dans l’économie, la finance et dans la vie des Indiens en général.

Après une telle catastrophe turbo-néo-libérale barbouillée de capitalisme cynique, l’Inde a observé une croissance très forte (7% en moyenne entre 2000 et 2009), une forte augmentation de l’espérance de vie, une amélioration notoire de la scolarisation et du niveau de vie général, la part d’Indiens vivant dans un état de pauvreté « aiguë » tombant de 26,1% en 1999 à 21,8% en 2004, sur une population totale de 1,1 milliard de personnes (soit plus d’une quarantaine de millions de personnes qui s’extraient de la plus grande misère, ce qui n’est pas mince). En 1991, le PIB s’établissait à 1186$ (ajusté en pouvoir d’achat) par habitant. En 2010, il atteignait 2972$ (soit plus de 150% d’augmentation).

Socialisme, capitalisme ...

Bref, l’horreur absolue.

On pourra lire d’ailleurs avec profit les articles Wikipedia consacrés à la question (notamment celui-là) ainsi que l’excellent article paru récemment sur Enquête & Débat qui ajoute quelques données intéressantes sur le sujet.

En définitive, d’un côté, les Capitalistes de connivence chouinent un peu à Davos en pleurant sur leurs difficultés, et refusent de voir à quel point l’État s’est imposé dans la vie de tous les Occidentaux. De l’autre et dans le même temps, l’Inde essaye le capitalisme, précisément en retirant l’État de tous les secteurs où il avait fourré son groin baveux, et trouve ça très chouette.

La conclusion qui s’impose est évidemment qu’il faut que l’État régule tout ça, c’est évident !

Impression largement renforcée lorsqu’on tombe sur un récent article de The Economist et qui fournit l’intéressant graphique suivant :

Real GDP change per person 2007-2012

Comme on peut le constater, s’il y a bien un problème de modèle, ce n’est probablement pas celui du capitalisme qui est en cause ici (la Chine n’a pas observé ce genre de performance lorsqu’elle s’en tenait aussi loin que possible sous le joug maoïste, hein). En revanche semblent moins bien s’en sortir les pays qui dorlotent leur population en les chouchoutant dans une sociale-démocrassie cotonneuse et payée à crédit sur les générations futures.

La conclusion qui s’impose est évidemment là encore qu’il faut que l’État en remette une couche, vite !

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Commentaires69

  1. El Gringo

    Comparer la glorieuse révolution cubaine avec le cloaque giga-turbo-libéral de Hong-Kong? Mais vous n’y pensez pas, malheureux!
    La meilleure preuve que le capitalimse c’est tout pourri et que le communimse fait le bonheur des peuples, c’est le grand Hugo CHAVEZ qui l’apporte depuis bientôt treize ans.

    (Normalement, le nom « CHAVEZ » étant un aimant à trolls, les commentaires devraient affluer…)

  2. Before

    Le dernier graphique prouve une seule chose : que ces putains de niakoués ne comprennent rien de rien à ce qu’est un bon modèle économique et social !
    Borrrrrrrrrrrdel, y a un siècle, une ou deux canonnières les auraient bien vite mis au pas !

  3. Deres

    L’analogie avec un poulailler est très intéressante car une partie du problème est complètement négligé. En effet, un poulailler n’est pas le paradis des poules. Le poulailler a une propriétaire « bienveillant » (l’Etat ici). Les poules y servent uniquement à pondre des oeufs tous les jours. Les poules trop vieilles ou qui ne pondent plus d’oeufs finissent dans la casserole sans pitié. Donc en un sens, le renard libre crée certes un tord aux poules mais en réalité il est pourchassé car il crée surtout un tort au propriétaire des poules. L’analogie est donc particulièrement exact. La libre entreprise est pourchassé car elle chasse dans le domaine de collecte que veut se réserver l’Etat, c’est à dire nos chers moutontribuables. Une telle concurrence est un crime.

    1. Sanksion

      Si on va au bout de l’analogie, si je me considère comme une poule et que je souhaite ne plus jouir de la protection du fermier, ni produire pour lui. Ce n’est pas le renard qui va me manger, mais le fermier.

    2. julito

      Et sans poulailler, les poules échapperont plus facilement au renard ! Mieux vaut être une poule libre avec une chance de se carapater, qu’une poule chouchoutée dans son poulailler, mais coincée dès que le renard rentre dedans 🙂

    3. Jesrad

      Saviez-vous qu’en liberté, les poules n’ont aucun mal à échapper aux renards, en se perchants aux branches basses des arbres ? Les renards le savent, et donc ils attaquent les poulaillers précisément parce qu’à l’intérieur, les poules n’ont pas moyen de lui échapper.

  4. Calvin

    Un enième article sur le capitalisme de connivence (sur ce blog), auquel j’adhère à 100%… mais quand est-ce que le bon peuple va ouvrir les yeux ? Evidemment, H16 donne la réponse : les élites, donc les politiques, les journalistes et les patrons de grands groupes, tout ce beau monde a intérêt à faire détourner les yeux.
    N’empêche que c’est rageant.

    Et comme d’habitude, seuls les faits et l’expérience (ici indienne) prouvent que ces tocards ont tort.

    Ce qui est le plus fou, c’est que la richesse sur laquelle s’appuient ces politiques ineptes de redistribution, est procurée par le vrai capitalisme, qui lui est brocardé.

    Le réveil des européens (et américains aussi) sera terrible dans quelques années…

      1. Calvin

        En fait, je pense que jusqu’à la chute, les journalistes n’auront rien compris, donc rien dit.
        Quand je parle de réveil, c’est celui qui sera brutal, lorsqu’il faudra réellement passer à la caisse…

  5. gnarf

    A chaque fois qu’une emission francophone parle d’un pays comme l’Inde, c’est toujours le meme canvas:

    « Ces dernieres annees, l’Inde a subi des transformations economiques dramatiques. Une part importante de la population decouvre la societe de consommation, avec tous ses travers: pollution, gachis.
    Mais pour les autres, laisses pour compte, les inegalites ne cessent d’augmenter. Si les villes de l’Inde ressemblent a s’y meprendre aux grandes cites occidentales, c’est avant tout parce que 90% des habitants de la campagne vivent avec moins de 5$ par jour.
    Ne manquez pas notre emission de 23h sur les enfants indiens qui decoupent des epaves de petroliers.
    La grande question aujourd’hui, c’est comment reconcilier developpement et solidarite? Eve Detaxe, membre du think tank « pour une alternative au capitalisme », nous explique le dessous des cartes. »

    Tous les contenus francophones sont absolument satures de propagande anti-capitaliste, etatiste. Par exemple l’autre jour mon beau-frere me dit…c’est curieux, National Geographic j’aime bien, mais Planete les commentaires au bout de 10 minutes c’est insupportable.

    1. Paf

      « Tous les contenus francophones sont absolument satures de propagande anti-capitaliste, etatiste »

      oui oui c’est un lavage de cerveau constant, encore plus flagrant quand on revient d’ailleurs pour les fetes.

    2. Théo31

      Des pauvres qui s’en sortent, c’est remettre en cause les théories tiers-mondistes et xénophobes de la gauche du fumier colonialiste qui n’aime les pauvres que pour mieux les mépriser.

      Faudrait rappeler à nos journalistes qu’une partie de la pollution en Inde est le fait du tourisme de tous ces enculés de bobos hippies dégénérés qui partent la bas pour s’extasier sur le nirvana de cette société où il y a des intouchables. Et pour exprimer toute la condescendance qu’ils éprouvent à l’égard des pauvres : ces salauds qui veulent avoir un écran plat comme eux, ça ne devrait pas exister.

  6. Shnaffy

    Y a-t- il une alternative a capitalisme de connivence ?

    Non pas dans les faits mais dans les mots ?
    Pourquoi avoir choisi de mettre capitalisme dedans ?
    Quand j’en parle dans mon entourage, c’est systématique, on me répond
    «ah ya capitalisme dedans je chercher pas plus loin!»

    Après , va passer une demi- heure a leur expliquer que non c’est du capitalisme autant que les républiques bananieres de la démocratie etc….
    N’avez vous jamais cherché un autre mot ?

    Ps «du point de vue des journalistes acquis a ce point de vue »
    Pour moi ça sonne bizare, j’aurais mis “pour les journalistes acquis a ce point de vue, comme pour […] »

    1. J’ai corrigé le « point de vue », merci.

      Pour « capitalisme de connivence », je vais chercher un autre terme. Si vous avez des idées, n’hésitez pas 🙂 !

      1. Aloux

        Moi je trouve que c’est déjà pas mal capitalisme de connivence, ça décrit assez bien le phénomène. Mais si on doit trouver une alternative, peut-être kleptocratie, même s’il me semble que c’est un néologisme au sens encore assez flou.

      2. Shnaffy

        Faudrait un truc basé sur du Canada dry : ça a la goût, ça a la couleur( ou du moins ça veut) mais ce n’est pas du capitalisme

        C’est aussi pour ça ça capitalisme de copinnage, une fois expliqué, est un terme que ce révèle judicieusement choisi …

        1. Lucius Tarkin

          Je soutiens la proposition de Roman : Corporatisme.

          Finalement, on retrouve les travers des corporations de l’ancien régime (monopole, clientélisme…) tout en reprenant le terme américain de « corporation » qui est souvent utilisé pour désigner les grand groupes.

        2. voltaire

          comme Benito, en 1925 ; corporatisme qui devint, avec l’apport du nationalisme, le fascisme. On y est pratiquement.

      3. Epicier vénéneux

        Konétalisme ou Konitalisme. Capitalisme du renvoi d’ascenseur, avec de vrais morceaux de connivence coincés dedans.

      4. Calvin

        Quelques propositions :
        « prébendalisme », « ententalisme », « inféodalisme », « monopolisme »

        Pour ma part, on peut bannir le mot « capital », vu que dans le cas de ces entreprises, leur succès est moins dû au capital qu’aux accords et aux ententes entre puissants.

    2. Jean Karl

      Dans ce cas, les démocraties aussi devraient changer de nom de régime pour ne plus être « confondue » avec les démocraties populaires républicaines démocratique.

      1. hervé

        dans ce cas on peut citer cette phrase :
        le capitalisme de connivence est au capitalisme ce que sont les démocraties populaires aux démocraties…

      1. Pascale

        Je crois qu’il faut utiliser un terme dans lequel n’apparaît pas la racine « capitalisme », mais plutôt la racine « étatisme » pour indiquer que le coupable ce n’est pas le capitalisme mais l’étatisme. C’est l’État qui est actif dans sa recherche clientéliste et sa corruption, c’est lui qui pourrit le système et qui interdit à l’économie de s’équilibrer d’elle-même, librement.

  7. Ernest Botafoin

    La vision de Hong Kong en 2010 ne me semble pas vraiment constituer un idéal à atteindre…

    Oh, c’est sûr que celle de Cuba est un net mieux. Et puis, chacun ses goûts.

    Et concernant le graphique j’aurais aimé savoir ce qu’il montre : c’est quoi « Real GDP »?? Ca peut se manger?

    Enfin une remarque : je vous trouve bien râleurs les gars, détendez-vous un peu du slip. Vous m’avez l’air de manger tous les jours, vous avez des ordis et ptet même des calculettes, quand vous ouvrez le robinet y’a de la bonne eau qui coule, vous pouvez prévoir 3 mois à l’avance de prendre le train n°xx qui partira (presque) à l’heure dite le jour prévu, vous pouvez vous péter une guibole en montagne, on vient vous chercher en hélico et vous serez soignés par des gens compétents, vous pouvez manifester ou vous syndiquer sans vous faire dézinguer… Bref, je sais bien qu’on va me répondre « argument débile » m’enfin je le trouve pas si débile, ça fait pas de mal, de temps en temps, de voir en face qu’on vit dans (ou qu’on vient d’) un pays pas si dégueu, bien qu’il n’ait semble-t-il jamais été gouverné de la manière qui vous semble bonne. Voyager en fait prendre conscience.

    Parce que tu crois être le seul à voyager, ici ?

    Ceci dit, je suis d’accord sur le fait que c’est parce que ça marche mieux qu’ailleurs qu’il faut dire amen à tout! Il faut continuer à progresser, donc critiquer, réfléchir, débattre (qu’on soit libéraux comme vous dites l’être ou « de gauche » comme j’espère l’être, hyark hyark (ce qui ne m’empêche pas de lire ce blog tous les jours)).

    Enfin H16, vous « traitez » (insulte suprême dans vos doigts) de socialistes ceux qui sont considérés par le commun des mortels comme libéraux ; l’UMP par exemple. Serait-il donc possible que vous exposassiez plus souvent dans vos billets ce qui est à votre goût, les solutions que vous prônez? A vous lire l’Etat est toujours trop gros ; jusqu’à quoi voulez-vous le réduire? A néant? Vous n’avez pourtant pas l’air anarchique…

    Tchuss

    Ce n’est pas une insulte, c’est un fait. Ceux qui sont considérés par le commun des mortels comme libéraux sont, en pratique, des socialauds parfaitement standard : dès lors qu’on réclame une intervention de l’Etat bien au-delà de son domaine régalien, on est, effectivement, un collectiviste (dur ou mou, comme pour le caca, reste à voir). Quant à exposasser, je le fais régulièrement.

    1. Paf

      « ceux qui sont considérés par le commun des mortels comme libéraux ; l’UMP par exemple »

      par le commun des gogos tu veux dire ? j’ai ri.

      1. Ernest Botafoin

        Paf, merci pour ta réponse éclairée et éclairante, c’est sympa.

        H16 merci aussi mais:

        J’ai pas dit que Cuba est plus beau, et je n’ai nulle part prôné le communimse… Mais je préfère les arbres aux buildings, désolé.

        Je n’ai pas dit non plus que je suis le seul à voyager, bon sang! J’aurais dû dire « voyager M’a fait prendre conscience que notre pays est pas si dégueu ». Et je pense que beaucoup de français gueulent contre leur pays sans avoir de base sérieuse de comparaison.

        Quant à considérer qu’il suffit qu’un Etat sorte de ses fonctions régaliennes pour qu’il ne soit pas libéral, ça peut tout de même se discuter… M’enfin c’est pas nécessaire ici et maintenant, de toute façon on serait pas d’accord.

        Sinon on sait toujours pas ce que c’est « Real GDP »… C’est moi qui suis ignorant, ou tout le monde fait semblant de savoir, ou j’ai mal lu?

        Et non vous exposassez pas tant que ça, en tout cas c’est ce que je ressens à vous lire depuis quelques temps.

        Bises au chat.

        1. beaucoup de français gueulent contre leur pays sans avoir de base sérieuse de comparaison.

          Et beaucoup d’autres le font en toute connaissance de cause, avec comparaison.

          il suffit qu’un Etat sorte de ses fonctions régaliennes pour qu’il ne soit pas libéral

          C’est la définition du libéralisme tout ce qu’il y a de plus classique, désolé. Etat dans ses limites régaliennes, point.

          Et non vous exposassez pas tant que ça,

          Oh, en creux, c’est tout de même assez visible. Avec un minimum d’effort, on trouve.

          Et pour real GDP, c’est ajusté en tenant compte de l’inflation (en 10′ sur google : http://en.wikipedia.org/wiki/Real_gross_domestic_product )

  8. eheime

    La Chine (dernier pays de votre tableau) est un pays difficile à classer je trouve.

    Elle n’est assurément plus communiste sur le fond, et l’économie doit certainement son succès au liberalisme dans une grande partie du monde des affaires.

    Mais ce liberalisme est loin d’etre total. Et d’un autre point de vue on peut estimer que l’interventionnisme est prédominant, que l’Etat garde une main-mise énorme. Du points de vue des libertés individuelles, mais aussi dans la vie économique. Exemples : on ne s’implante pas en Chine sans l’accord du Gouvernement …, politique de grands travaux, volontarisme économique, etc …

    Ce Gouvernement est d’ailleurs fort critiqué, tant par les libéraux (du points de vue des libertés), que par les gens de gauche (du point de vue des libertés ET des aspects économiques) ne s’en sort pourtant pas si mal. Force est de constater que sa politique est loin d’être un échec pour le moment. Depuis 20 ans on observe qu’il passe une à une des difficultés importantes avec une certaine adresse.

    Même si les institutions fonctionnent différemment, je trouve que le gouvernement est comparable aux gouvernements « d’hommes forts » dirigistes, style Franco, Pinochet, de Gaulle, Meiji, etc. Criticables mais marquant incontestablement un pas en avant pour leurs pays respectifs.

    1. « Mais ce liberalisme est loin d’etre total. »
      C’est le moins qu’on puisse dire.

      La Chine est l’exemple parfait que même une goutte de libéralisme peut faire un bien fou, là où une goutte de socialisme transforme les belles aventures en cloaque putride. La comparaison du gouvernement avec Franco, Pinochet, de Gaulle et Meiji n’est pas mauvaise.

      1. eheime

        « ne goutte de libéralisme peut faire un bien fou »

        C’est là où je les trouve bons.
        Je me trompe peut-être mais j’ai le sentiment que délibérement , ils ne lachent pas tout d’un coup, contrairement à la Russie qui a eu à mon avis moins de succès (compte tenu de leurs situations de départ).

        Le but final étant, j’espère une libéralisation totale, mais progressive, pour éviter le bigbang qu’aurait provoqué le passage du communisme dur à l’économie de marché car trop de problèmes à gérer en même temps (exode rural, infrastructures lourdes manquantes, competitivité nulle, etc..)

  9. Florian

    Oui mais en Inde y’a des milliers de paysans qui se suicident à cause du maïs OGM!
    It’s a joke, je l’ai lu l’autre jour sous un article sur les ogm…Si si, des gens y croient encore!

  10. Higgins

    Audiart avait raison, ça ose tout: http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20120127trib000680867/telecommunications-une-concurrence-destructrice-d-emplois.html

    La réponse (très anticipée) de Frédéric Bastiat: http://bastiat.org/fr/concurrence.html
    Avec cette petite saillie: « Et c’est pourquoi, pendant que les Socialistes voient dans la Concurrence la cause de tout mal, c’est dans les atteintes qu’elle reçoit qu’il faut chercher la cause perturbatrice de tout bien. »

  11. BA

    Vendredi 27 janvier 2012 :

    Les taux des obligations du Portugal battent leurs records historiques.

    Portugal : taux des obligations à 2 ans : 17,177 %.
    Portugal : taux des obligations à 3 ans : 21,111 %.
    Portugal : taux des obligations à 5 ans : 19,822 %.
    Portugal : taux des obligations à 10 ans : 15,220 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND

    L’agence de notation Fitch abaisse la note de la dette souveraine de cinq pays de la zone euro, dont l’Italie et l’Espagne.

    L’Italie est ainsi rétrogradée de « A+ » à « A- » avec une perspective « négative ».

    L’Espagne passe de « AA- » à « A », avec une perspective « négative ».

    La Belgique est abaissée de « AA+ » à « AA », perspective « négative ».

    Chypre passe à « BBB » à « BBB-« , la perspective étant aussi « négative ».

    La Slovénie est rétrogradée de « AA- » à « A », avec une perspective « négative ».

    L’Irlande est confirmée à « BBB+ » avec une perspective « négative ».

  12. Pod

    La mode grecque progresse et s’exporte bientôt au Portugal : et de 2

    By Natsuko Waki
    LONDON (Reuters) – World stocks fell from a 5-1/2 month high on Friday as gains spurred by the Federal Reserve’s pledge of low interest rates gave way to concerns about Portugal, seen as the next domino in the euro zone crisis, and uncertainty over Greek debt talks.
    Portuguese five- and 10-year government bond yields were set to remain under pressure after hitting euro-era highs on Thursday as fears grow that the country may follow Greece in requiring another bailout or seeking to restructure its debt.
    Athens is locked in tough negotiations with its private creditors on a restructuring it needs quickly to avert a disorderly default when a major bond redemption falls due in March. Greece’s bondholders are demanding the European Central Bank contribute to a deal to put the country’s messy finances back on track.
    « With all the focus on Greece, attention has also started to shift to Portugal, whose own bond yields are continuing to rise sharply, with 10-year yields pushing on towards 15 percent, as fears rise that it could well need a second bailout, » said Michael Hewson, market analyst at CMC Markets in London.
    The MSCI world equity index fell a quarter percent, after hitting its highest since August on Thursday after the Federal Reserve pledged to keep interest rates near zero for the next three years.
    European stocks lost 0.4 percent while emerging stocks rose 0.3 percent.
    U.S. crude oil fell 0.1 percent to $99.56 a barrel.
    Bund futures rose 30 ticks.
    The dollar rose slightly against a basket of major currencies. The euro fell 0.1 percent to $1.3091.
    After weeks of wrangling over the coupon that Greece will pay on new bonds it will swap for existing debt, the focus has shifted to whether the ECB and other public creditors will follow private bondholders in swallowing losses.
    Euro zone members may have to increase their financial support for Greece if Athens and the private sector do their part to address the country’s debt crisis, Eurogroup head Jean-Claude Juncker told a newspaper.
    Italy, on the other hand, has enjoyed a recent rapid decline in yields, mostly driven by demand from domestic banks awash with three-year loans taken out from the European Central Bank. Italy will sell 8 billion euros of six-month bills and 3 billion euros of 11-month bills on Friday after a successful short-term bond auction on Thursday and before a key sale of longer-dated debt next week.
    « Italy has seen some relief, » Hewson said.
    (Editing by Catherine Evans)

  13. channy

    oh les belles photos de cuba, y pas a dire la misere c est beau quand c est bien fait et puis observez l espace dans les rues qui autorise un air pur et frais sans trop Co2 ,peu de voitures, des gens qui marchent et ca c est des maladies en moins , des finances meilleurs..je ne sais pas s ils ont droit aux 5 fruits et legumes par jour parc ontre..bref cuba c est un develpoppement qui respecte la nature et les hommes..regardez maintenant les photos de hong kong ou tout est agressif, serre sans espace..
    ca va j ai bon?

  14. yoananda

    Très bien tout ça, sauf que le « capitalisme de connivence », le corporatisme, c’est le capitalisme tout court, comme l’avait expliqué Adam Smith. Sauf cas particulier et temporaire.
    Faire la distinction entre les 2, c’est un peu beaucoup trompeur.
    Le capitalisme idéal des bisounours, ca n’existe pas, puisque la capitalisme couplé au libéralisme pousse a la lutte de tous contre tous, et donc, forcément, y en a qui trichent, y en a qui se regroupent.

    1.  » la capitalisme couplé au libéralisme pousse a la lutte de tous contre tous,  »
      C’est beau comme du Georges Marchais.

      1. Calvin

        C’est tun scandaaaaal, Mr H16 Kab-H !
        Nous zot’, les communissss, nous nous opposons à la dictature des marchais, au méchant capital qui exploite les ouvriers.
        Je sais que c’est pas la question, mais c’est ma répooonsss…

        Bon, Liliane, fais les valises, on rentre à Paris.

    2. Pascale

      Ah, parce que le socialisme ce n’est pas la lutte de tous contre tous. D’ailleurs n’est-ce pas, ainsi que son nom l’indique LA LUTTE des classes ? ? Le socialisme n’est pas discriminatoire à la base, avec ses clivages riches/pauvres et ses incitations à diaboliser les riches pour monter les pauvres contre eux ?

      1. breizh06

        d’ailleurs dans le discours socialiste de Hollande on peut passer rapidement de « je hais la finance » à: « je hais les financiers », puis: « je hais les Rothschild », puis enfin le national sociamislme « je hais les juifs ». Il suffit de lire les tracts des ancêtres du NPA simplement dans les années 50 pour voir cette dérive.
        On sait pourtant grâce à l’EN et aux multiples émissions récentes sur l’holocauste où mènent les discours de haine…

  15. Pascale

    Mais qu’est-ce qui a fait que les Indiens ont ouverts les yeux sur les bienfaits du libéralisme et du capitalisme et qu’est-ce qui fait que notre pays semble coincé à jamais dans un système socialo-collectiviste-soviétiforme et qu’il redemande encore plus de ce système ? si les Indiens l’ont fait, pourquoi pas nous ?

    1. Glam

      parce que les froncais croient tout savoir, sont persuades d’etre le top de la creme et boivent avec gourmandise le lavage de cerveau servi dans leurs medias.

  16. gnarf

    La France est le berceau du socialisme. Le socialisme est l’essence meme de la culture francaise.
    Ca fait 4 siecles que la prise en main de l’economie par l’Etat est theorisee, mise en pratique puis exportee par les Francais.

    On voit nettement comment la revolution Francaise croit s’inspirer de la revolution US, mais finit en terreur socialiste…exportee en Russie. La culture francophone est malheureusement une machine a transformer tous les concepts en bouillie sovietique.

    1. J’en ai bien peur. Il n’y a qu’à voir le nombre de tyrans socialistes que nous avons formés dans nos universités, et le biais socialiste de tous les territoires francophones du monde…

      1. Pascale

        Et la réponse se trouve finalement aussi dans les posts précédents qui relatent la manière dont nos médias racontent la vie en Inde. Le système français est bien verrouillé par les zélites troskystes.

  17. simple citoyen

    La difficulté que nous ressentons à nommer correctement ce mode d’accaparement du pouvoir, et donc le sentiment d’inexactitude que produit l’utilisation de l’expression « capitalisme de connivence » par exemple, vient à mon avis du fait qu’il ne s’agit pas d’un mode de gouvernement ou d’organisation de la société civile, mais d’une usurpation ou d’un dévoiement, d’une corruption d’un régime en place. Or ce dévoiement est également possible quel que soit le régime. Simplement nous le considérons, à juste titre, consubstantiel à la plupart d’entre eux: socialisme révolutionnaire, communisme, fascisme, étatisme, etc.
    Aussi est-ce l’opposition la plus forte: entre cet accaparement et les libertés d’entreprendre et de concurrence prônées par le capitalisme qui interpelle le plus. D’où le fait, comme par une sorte de réflexe devant une abomination évidente, d’appeler aujourd’hui ce dévoiement le capitalisme de connivence.
    Bien entendu, cela correspond également à la maturité du capitalisme devenu régime économique de référence, et cela sied également bien aux thuriféraires de ce même capitalisme que de le voir ainsi affublé d’une connotation négative, un peu comme on ne parle jamais de libéralisme mais toujours d’ultra libéralisme.
    Tout ça pour dire qu’il faudrait changer de référentiel, et plutôt que d’accoler la notion de corruption à un modèle économique, conviendrait-il de souligner l’universalité de ce mode de fonctionnement.
    En ce sens, on s’aperçoit vite que l’élément central, celui qui est nécessaire à tout pouvoir pour exercer indûment une influence rémunératrice, c’est la place centrale de l’état et des bureaucraties non élues (ces dernières cherchant d’ailleurs à évincer les états-nations, avatars dangereux pour elles). Toutes les dérives, toute la corruption, tout l’exercice de l’influence de groupes d’intérêts particuliers ne peuvent s’exercer sans que soient réunis un état omniprésent, une administration opaque et ne rendant pas de comptes et bien entendu tout ce qui en découle et que vous connaissez tous.
    Il s’agirait donc moins d’un capitalisme de connivence que de l’impossibilité de lutter contre l’accaparement des pouvoirs par un cercle restreint d’acteurs dès lors que les véritables règles du jeu sont établies et mise en oeuvre non plus par des élus (au sens large) responsables devant le peuple, mais par des non-élus de plus en plus souvent totalement à l’abri et des regards et des juridictions quelles qu’elles soient, comme c’est le cas de toutes les nouvelles créations supranationales comme le MES par exemple.
    Je me doute que cela ne rend pas la recherche plus aisée, n’ayant rien trouvé de probant non plus, mais je crois qu’il est important de sortir de ce canevas imposé qui ne peut que permettre à ceux qui précisément vivent de cette connivence, de jouer sur le terrain politique, alors que nous savons à quel point il s’agit d’un faux semblant, et occulter ainsi la véritable origine de leur pouvoir.

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