De façon assez inattendue, la campagne présidentielle 2012 se sera caractérisée par deux éléments essentiels : le premier, c’est l’absence de débat de fond sur les questions économiques, pourtant cruciales. Et le second, c’est la disparition de l’agenda écologique, au fur et à mesure qu’Eva Joly aura été remplacée par un ectoplasme transparent.
Pour la première disparition (celle des débats de fond), on ne peut que constater la tendance, entamée depuis plusieurs années, à l’appauvrissement des sujets de la classe politique au fur et à mesure de son enrichissement financier personnel.
C’est donc tout naturellement que les débats de campagne présidentielle se sont rapidement cantonnés aux échanges de petites phrases aussi ridicules et sans intérêt que possible. Le but, ici, est à la fois d’occuper l’espace médiatique et de faire oublier l’absolue nullité de nos dirigeants (qu’ils soient de droite ou de gauche) dans les questions économiques.
Incapables de comprendre les ressorts des drames qui se jouent devant eux, les politiciens en sont réduis à pontifier sur ces sujets qu’ils ne maîtrisent même pas vaguement. Et tous partent du principe que l’action de l’homme d’état peut et doit servir à améliorer la situation, alors que sur toutes les dernières tentatives (sur les quatre décennies précédentes, en gros) montrent le contraire de façon évidente.
Pourtant, tout indique que la crise n’est pas terminée : la situation économique européenne empire (le Portugal et l’Espagne montrant tous les deux des signes de fatigue) et les Américains se préparent d’ailleurs à une nouvelle vague de faillites. Mais vendre du pessimisme, en période électorale, n’est pas porteur…
Parallèlement, le peuple, lui, constate le tarissement rapide de ses propres ressources, sans avoir réussi à faire clairement le lien avec les agitations de plus en plus frénétiques des gouvernants, pourtant parfaitement synchrone. La réalité s’impose cependant à tous : comme les sous rentrent moins bien, il faut faire des coupes, plus ou moins claires, dans des budgets de plus en plus étriqués.
Dès lors, il n’est pas étonnant de constater la disparition du discours écologique, en conséquence logique du tarissement des ressources pour les caprices de riches et de biens portants. En effet, l’écologie telle qu’elle nous est vendue en politique est une donnée électoralement motivante lorsqu’on a du budget à y consacrer, mais devient embarrassante lorsqu’on doit resserrer ses prétentions à l’essentiel.
On m’objectera que c’est précisément lorsque les ressources sont minces que l’écologie pourrait être pertinente. Cependant, cette écologie là se confond parfaitement avec l’économie, qui est bien, par définition, la façon de gérer des ressources rares. Or, l’écologie politique, celle vendue par Eva Joly et les autres fanfarons socialistes et collectivistes, n’est qu’une longue suite de contre-sens économiques. On pourra prendre pour exemple la dernière lubie en date, celle qui consiste à installer en haute mer des appareils très coûteux, polluant, dont la production énergétique est incertaine, pour calmer les ardeurs carbono-centrées d’écolos en mal de Grands Ouvrages qui marqueront les esprits (et surtout, les portefeuilles des citoyens lorsqu’il s’agira de payer une facture monumentale à des lobbys commodément acquis à ce genre de dépenses idiotes).
Il est maintenant amusant de constater que les Verts se réfugient dans l’auto-critique molle pour justifier leur futur score catastrophique aux prochains scrutins. Soit, c’est la candidate qui n’est pas la bonne, soit c’est le « programme » qui ne convient pas exactement, soit ce sont les militants qui ont du mal à se faire entendre, soit ce sont les médias qui ne relaient pas les bonnes paroles (!) … On peut pouffer.
En réalité, la tendance lourde, économique, évidente, est qu’on ne peut pratiquer l’écologie de ces partis opportunistes (qui reconvertissent le communisme et le socialisme à base de chlorophylle) qu’en période faste, là où on a les moyens de subventionner grassement ses lubies sur le dos de contribuables qu’on aura longuement culpabilisé pour mieux les tondre.
Lorsque la tonte n’est plus possible, le moutontribuable se rebiffe et revient aux fondamentaux. Et tant pis pour Eva.
« …qui reconvertissent le communisme et le socialisme à base de chlorophylle… »: Osons un néologisme, je propose socialo-chlorophyllisme pour dépeindre ce mouvement politique.
D’accord, sauf que pour le moment je ne vois pas le moutontribuable se rebiffer. Je vois plutôt le troupeau attendre en rase campagne, en stabulation entravée, la venue de l’équarrisseur. Il redoute une halalisation finale, sans savoir aucunement comment y échapper.
D’accord sur l’ensemble mais pas sur le fait que nos politiciens de haut vol (2 sens) sont des imbéciles en matière d’économie. Au contraire, informés comme ils le sont, c-à-d directement à la source, ils savent que le pire est à craindre. Mais comme dans un navire qui sombre lentement, on essaye de piquer tout ce qu’on peut avant de mettre la chaloupe à la mer, direction des contrées plus douces genre paradis fiscal de bonne tenue; Sinon, comment revenir sur:
– les avantages (acquis) sociaux
– les avantages (acquis) syndicaux
– les avantages (acquis) fiscaux
– les avantages (acquis) des parlementaires
– les avantages (acquis) des fonctionnaires
– les avantages (acquis) des immigrés de toutes les couleurs
– les avantages (acquis) de tous les brailleurs qui ne servent qu’à grossir les manifestations de gauches avant de retourner à leurs légitimes occupations…
sans faire exploser la marmite. Un politicien a pour rôle de calmer le jeu, d’apaiser les tensions, de distribuer des tranquillisants (notre argent) à ceux qui crient le plus fort. Pas de dire la vérité .
Maintenant j’ai une pensée émue pour ceux qui perdront leur siège de député ou leur portefeuille de ministre. Quel malheur ! Mais ils pourront toujours manger (gratuitement) aux cantines de la République, celles où c’est tellement bon et si peu cher (quand on paye) qu’on est persuadé que la France est le royaume du bien manger et du bien vivre….
Tiens j’attends la liste des élus qui vont régulièrement tester les Restos du cœur, l’Armée du salut, la cantine du secours catholique (ou populaire), et même les cantines scolaires et autres restau-U. Si vous avez la Légion d’honneur, ça vaut bien un petit sacrifice… non ?
Au début, c’est ce que je pensais aussi (à savoir que les politiciens avaient l’info mais pas la volonté de se remettre en cause). Je n’y crois plus : ils sont entourés d’ « économistes » comme on en voit par pelletées dans les journaux, keynésiens au mieux, marxistes au pire. Ce sont ces clowns qui les fournissent en analyses fines et conseils désintéressés. Donc non, ils ne savent pas. Pire, ils ne veulent pas savoir, ce qui est la marque des imbéciles cyniques.
C’est marrant ce que tu dis, H16.
Je suis en train de suivre le même cheminement que toi, avec quelques années de retard (normal, je suis un garnement).
Je pensais que la plupart étaient machiavéliques, qu’ils savaient qu’il valait mieux s’adresser à l’affectif, à la peur des gens et non à leur logique.
Mais, désormais, je suis intimement persuadé que ce sont simplement des gros nuls, incapables de reconnaître leurs erreurs ni leur ignorance.
Ils ne progressent pas, s’appuient sur des idées (préjugés) toutes faites, et nous conduisent vers le gouffre tranquillement.
Quelque part, ils savent qu’il y a un truc qui cloche, mais
comme cela ne peut pas venir d’eux, ils sèchent.
Je suis également un garnement ! Moi aussi j’ai toujours été persuadé que les politiques agissaient tout en sachant (je suis d’accord avec vous sur tout les points que vous abordez, pas besoin de les répéter). Depuis quelques temps mon avis change pour tendre vers ce qu’a exprimé H16. Étonnant !!
J’ai lu quelques livres sur la politique et l’économie récemment. Et j’ai été particulièrement frappé de découvrir que même le FMI est un organisme régit par la politique et les croyances infondés plutôt que régit par la raison, l’expérience et le bon sens.
Certains d’entre vous ici doivent surement le savoir, je m’efforce d’en apprendre plus tout les jours 🙂
Je ne comprend vraiment pas comment tout cela est possible. Comment ne voient-ils pas, politiques, économistes, organismes internationaux etc. qu’ils foncent systématiquement dans le mur ?
@Macfly : « Comment ne voient-ils pas, politiques, économistes, organismes internationaux etc. qu’ils foncent systématiquement dans le mur ? »
La devise de la France devrait être : c’est seulement au pied du mur que les Français voient le mur.
Ca me semble exact. Dans un ouvrage de psychologie évoquant la névrose permanente de la vie sous régime soviétique, certains chercheurs se sont demandés si les élites de l’URSS, les membres du Politburo et autres, disposaient d’un « canal d’information parallèle » leur livrant des données véridiques, loin de la bouillie de la Pravda à destination des masses.
Eh bien non.
Eux-mêmes étaient baignés dans le même océan de propagande, de déformation et d’exagération que tous les autres pékins avec un peu de pouvoir, de la base au sommet.
Quand on est conseillé par des cons obséquieux lécheurs de bottes à longueur de temps, prendre une bonne décision tient du miracle (on ne peut guère dire que nos élites fassent preuve d’une grande volonté d’émancipation dans ce domaine non plus…)
Une différence quand même entre élites et bas-peuple. Lorsque la Pravda annonce que le communisme c’est le paradis, les avant-gardes ouvrières éclairantes ont quelques raisons d’y croire sincèrement.
Si les cliques au pouvoir depuis 50 ans en France étaient cyniques au sens moderne du terme, cela signifierait qu’elles savent qu’un régime d’économie libre apporte développement et prospérité, et que pour autant elles ne l’appliquent pas. Comme cela est dit ici, je les vois en réalité profondément incultes en économie, au même titre que 95% des citoyens baignant dans le modèle centraliste planificateur.
Nous demandons, en tant qu’élus , à tester la cantine, mais pas facile. Pourtant nous l’ avons repris en syndicat mixte depuis 2 ans, et nous aimerions comparer avant , après.
Je partage totalement l’analyse d’infraniouzes 😉 Cher Hash, vous avez oublié votre formule emblématique à la fin de votre billet 😉
Petite correction : « la situation économique européenne s’empire = la situation économique européenne empire »
Mon cher H , vous avez l’ air ( amusant ) d’ en avoir après les éoliennes. J’ en ai vu des champs, au Danemark en 1990, visibles de la côte. Y a-t il des données sur ces installations ? Et les connaissez- vous, si elles éxistent ? 20 ans de recul, çà serait intéressant dans une région plus ventée, certe, mais moins vantée. Quoi que. Merci.
Après 20 ans de recul, on se rend compte que les éoliennes ont toujours besoin d’un backup au fioul pour fournir du courant lorsqu’il n’y a pas de vent. Ce sera vrai dans 20 ans aussi.
Au Danemark, l’eolien a ete developpe a fond. Ils produisent 15% de leur electricite avec, c’est chouette. Seulement en plus du backup au fioul necessaire pour les jours sans vent, ils ont mis plus de 10 ans pour construire les eoliennes (ce qui est assiz rapide). Et en 10 ans, l’augmentation de consommation est de 20%. Donc, avec cet effort et cette volonte enormes sur ces eoliennes, ils n’ont meme pas reussi a combler les besoins …
Taux des obligations italiennes à 10 ans :
19 mars : 4,84 %.
20 mars : 4,90 %.
21 mars : 5,00 %.
26 mars : 5,03 %.
27 mars : 5,12 %.
30 mars : 5,12 %.
3 avril : 5,16 %.
4 avril : 5,37 %.
5 avril : 5,45 %.
Taux des obligations espagnoles à 10 ans :
5 mars : 4,97 %.
9 mars : 5,00 %.
12 mars : 5,06 %.
13 mars : 5,13 %.
14 mars : 5,17 %.
15 mars : 5,18 %.
16 mars : 5,20 %.
20 mars : 5,23 %.
28 mars : 5,33 %.
30 mars : 5,35 %.
3 avril : 5,45 %.
4 avril : 5,69 %.
5 avril : 5,75 %.
Le Titanic « ZONE EURO » prend l’eau de toutes parts.
http://www.youtube.com/watch?v=Vxz8p3QdD3Q
Dans le même genre, j’ai lu chez Aymeric Pontier que les US, grâce aux hydrocarbures de schiste ont :
(i) retrouvé leur indépendance énergétique et;
(ii) réduit leurs émissions de CO2 (le gaz de schiste en émet 3 fois moins que le charbon)
Mais les écolos, qui détestent les hommes ET la nature, s’opposent à l’exploitation de ces ressources.