Crise de la dette, une intéressante vidéo / débat

Je suis tombé sur la vidéo suivante dont je voulais vous faire part. Il s’agit d’un débat entre Olivier Delamarche, Philippe Herlin, Nicolas Lecoq Vallon et Hélène Feron-Poloni piloté par Media Investigation. Comme la vidéo dure près de deux heures, je l’ai décortiquée pour vous…

Le sujet de la vidéo est vaste puisqu’il consiste à passer en revue la crise actuelle, depuis son déclenchement avec les subprimes jusqu’à l’état actuel des choses et la crise des dettes souveraines. Comme mes lecteurs réguliers le savent, les intervenants sélectionnés sont connus pour leur absence de langue de bois. Delamarche est régulièrement invité sur BFM et les vidéos de ses interventions, massivement disponibles sur Youtube, amusent toujours par le pessimisme désabusé du gérant de Platinium Gestion. Philippe Herlin est aussi connu dans le petit milieu des observateurs prudents de l’économie actuelle, et son analyse a plusieurs fois été mentionnée dans ces colonnes. J’avais notamment fait la recension de son livre, France, la Faillite ? dont les analyses et conseils sont toujours d’actualité et permettent de voir que son auteur avait vu juste et continue de décrire la situation avec acuité.

Je ne connais pas les deux autres intervenants, Maître Nicolas Lecoq Vallon et Maître Hélène Feron-Poloni, tous deux avocats au Barreau de Paris, et qui ont beaucoup travaillé pour des petits porteurs floués par des banques peu scrupuleuses, mais le contenu de leurs interventions est aussi intéressant à suivre.

Dans cette longue vidéo, on pourra noter les petites phrases suivantes, que je vous livre ici sans plus de commentaires :


17:00 Madoff oblige les banques à s’expliquer devant les tribunaux sur leurs méthodes de travail (…) On ne sait même pas pourquoi on a choisi les fonds de ce type. Personne n’a vu que c’était une arnaque.

19:45 Le Chef économiste de la BCE : « Il n’existe pas de doctrine qui dit que le taux directeur de la banque centrale ne peut pas tomber sous les 1%. » En fait, c’est faux : tous les économistes de l’Ecole Autrichienne expliquent que si on met les taux trop bas, ça va favoriser une bulle de crédit.

28:13 Le retour au Franc est une solution de facilité : si jamais nous sortions de l’Euro, on n’aurait plus aucune barrière et là ce serait la fête comme en 81, distribution pour tout le monde. (…) Ca se finirait assez mal.

37:05 Il y a une espèce de déni généralisé : « il n’y a aucun français qui s’expatrie, il n’y a pas d’argent qui sort des banques, il n’y a pas de crise, tout va bien. »

37:31 Essayez de demander votre argent à votre banquier ou assureur, vous allez vous amuser un petit moment : ils (les banquiers) font tout pour le garder comme si c’était le leur.

38:43 On constate une sortie massive de la zone euro : des gens titulaires de comptes titres, de certificats, d’assurances vie, ont liquidé pour aller dans le Nord de la zone euro.

39:50 Il y a des gens assez initiés qui tiennent ce discours depuis longtemps qui ont aménagé leur patrimoine en fonction de cette menace (éclatement de la zone euro).

41:54 Le déni s’explique aussi parce que les institutions font circuler ce discours selon lequel les fonds, les dépôts sont garantis.(…) Si la SG qui a 11 millions de clients fait faillite, ce fonds de garantie des dépôts réparti entre ces 11 millions de clients fait que chacun d’entre eux percevra à peine 100 euros.

46:50 Il existe l’article L612-33 du code monétaire et financier qui « autorise les assureurs à geler les avoirs des clients en cas de rachats massifs »

48:53 Le cas de la Deutsche Bank au Portugal : quand elle s’est installée, c’était une banque de droit portugais sous contrôle de la banque centrale portugaise. Quand les choses ont commencé à aller mal pour le Portugal, ils ont changé de statut pour n’être plus qu’une simple représentation commerciale de la Banque Allemande de façon à dire aux Portugais déposant : « Nous sommes seulement une vitrine, … si la zone euro explose, vous aurez des Deutsche Mark. » Cela sert même d’argument commercial.

52:00 Si les Suisses sont inquiets, c’est que la situation est grave. Ils sont plutôt bien informés, c’est eux qui reçoivent les fonds des pays en difficultés.

56:00 Que Goldman Sachs ait camouflé la situation réelle de la Grèce, d’accord, mais qui a fait rentrer un pays qui n’avait rien à faire dans l’Euro (…) ? Qui ? C’est bien une décision politique et il faut aussi s’attaquer à ces politiques.

01:03:00 Le problème actuel des banques c’est le levrage. Comme elles n’ont pas eu de sanctions, elles continuent à avoir des effets de levier de 30, 35 en Europe.

01:06:52 On parle beaucoup de cette crise comme étant une crise du capitalisme. Mais ce n’est pas du capitalisme : on vient au secours des banques ! Dans le capitalisme, un type prend des risques en mettant son argent sur la table. Le jour où il a un problème, … il saute. Et puis voilà. Là, aujourd’hui, on est en pleine crise du socialisme : on vient aider les banquiers avec de l’argent public.

01:08:37 Tout le monde pense qu’il suffit d’émettre des billets et on règle tout. Si c’était si facile, émettons-tous ! … Il ne faut pas enfermer les faussaires, il faut les laisser faire !

01:11:10 Ne faites confiance à personne quand il s’agit de gérer votre argent.

01:17:45 Les gens qui n’aiment pas l’or disent que l’or ne sert à rien. C’est justement ce qui fait sa force : la valeur de l’or est guidée par ceux qui le thésaurisent.

01:22:05 Je conseillerai aux gens qui ont des bijoux en or de les vendre pour racheter des napoléons. On paye la TVA sur les premiers, pas sur les seconds.

01:23:01 Aujourd’hui vous pouvez chercher tous les produits que vous voulez : il n’y en a pas qui vous rapporte sans risque 3% de rendement. Si on essaye de vous attirer dans l’un de ces produits, c’est qu’il y a forcément un problème.

01:26:14 Il faut voir qu’on est aujourd’hui dans une crise qu’on a jamais connu. On a pas de référence. Ce n’est pas la crise de 29-31, ce n’est pas celle de 70 avec de l’inflation.

01:40:45 Le pire de la crise est à venir.

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Commentaires47

  1. Tea Party

    Delamarche est un des rares qui annonce les choses telles quelles sont donc, c’est l’antithèse de tous nos médias, de tous nos journalistes même les soit disant ‘’ spécialisés’’, voire la pensée ambiante française complètement contaminée.
    Petite piqûre de rappel : le début de crise vient d’une idée socialisante aberrante, de Clinton pour ceux qui aiment les pléonasmes. ‘’ Tout le monde doit avoir un toit’’. Que c’est beau, que c’est grand, quel bon cœur, que c’est généreux ! Que c’est socialiste !

    Il mit à la tête des deux organismes de prêts hypothécaires aux USA : Freddie Mac, et Fanny Mae, deux de ses amis.

    Jusque-là, qui l’eut cru ? Tout allez bien dans le meilleur des monde, les gens ‘’ riches ‘’ empruntaient, remboursaient, tout allait bien.

    Seulement quand, des centaines puis des milliers, des millions de pauvres firent des défauts de paiements, le système s’écroula. Certes les financiers, moins idiots que les politiques, sentant que ces créances puaient des pieds, les ont titrisé (garanti) par des produits dérivés, assez alambiqués.

    Le summum est advenu en 2005 , et la goutte d’eau qui fit déborder le vase si j’ose dire, lors de l’ouragan Katrina à la nouvelle Orléans où les gens désargentés étaient les plus touchés, car situés dans la cuvette inondable, durent réemprunter pour reconstruire, et ne pas pouvoir rembourser leurs prêts.

    Mais c’est tellement plus facile de critiquer le ‘’ capitalisme sauvage et débridé ’’ ‘’ le capitalisme apatride’’ forcement débridé, et autres fadaises.

    1. Janus

      Ce n’est pas CLINTON, c’est CARTER ! Hé oui, cela date déjà de cette époque. Lisez les articles de Vincent BENARD (Ojectif eco et objectif liberté sur la crise des subprimes) et les démocrates se sont opposés aux volontés des républicains de remettre en cause toute cette législation mortifère. Ce que personne n’avait vu, c’est l’offensive de l’ultra gauche aux US depuis la guerre du vietnam (les années 60) et sa prise en main des Universités, des médias mainstream et de l’ensemble de la classe parlante , le cinéma (Robert REDFORT et autres crétins larmoyants, les complotistes de tous poils) pour influer sur une opinion occupoée à autre chose et qui n’a pas compris le travail de destruction mené par ces révolutionnaires (E. Todd) en est un exemple présentable de ces pseudos inbtellectuels bien décidé par tous les moyens à détruire le libéralisme

  2. DominiqueD.

    JP Chevallier – autre bon économiste http://chevallier.biz/ – indiquait que Sarkozy aurait pu faire un coup et relancer l’économie française en sortant de l’euro au début de son mandat. Mais faute de comprendre l’économie, et la nature mortifère de l’euro, création contre-nature, Sarkozy, fidèle ou prisonnier de la doxa européenne, et ses limites de pensée, Sarkozy a continué comme avant, et l’économie française a continué de couler (selon les graphiques de JP Chevallier, elle coule de manière plus nette depuis 2003-2004, soit depuis l’euro fort, une connerie qui nous coute tjrs plus cher, jour après jour).

    On finira par sortir de l’euro (IMHO), mais les pieds devants, forcés et à bout de souffle, alors que, par ailleurs, tout le monde aura parié sur la certitude de notre sortie, et vu, de plus, la pression de ceux qui (comme indiqué dans ce billet) voudront en profiter pour faire tourner la planche à billet, on peut bien imaginer que cela n’aura pas le même effet salvateur sur notre économie qu’une sortie surprise de l’euro qui aurait eu lieu en 2007…

    Vu les mauvaises nouvelles économiques, vu les atermoiements de nos politiques, qui semblent tous sortir du même club de procrastinateurs, j’en déduis personnellement que l’on est près du mur, et que nos politiques essayent, à leur manière, de nous sortir de notre mauvaise situation par petits pas (pour éviter, j’imagine, que par effet de rotation, et à cause de la vitesse déjà acquise, notre société ne parte, selon eux, en lambeaux). On a donc une course de vitesse entre ce changement de cap par petits pas et notre inertie, qui nous dirige droit dans le mur. Vu nos politiques, et leur mode de pensée, il est difficile de ne pas être pessimiste quant au résultat, et il est difficile de ne pas s’attendre à des dégâts majeurs.

    1. Deres

      Les absurdités continuent d’ailleurs. Le passage à l’euros a fait converger les taux d’intérêts vers ceux très bas de l’Allemagne. Après coup on s’est rendu compte que cette distorsion des taux était dangereuse car elle poussait à la dépense au lieu de la réforme. Malheureusement, on voit bien que cette leçon n’a servi à rien. Pour des raisons exogènes, la France profite à nouveau de taux bas alors que sa situation seule ne le justifie pas. le gouvernement s’en sert aussitôt pour diminuer au minimum les réformes. Comme les années précédentes depuis 30 ans, aucun des modestes objectifs de baisse des dépenses 2012 n’a été respecté mais la marge générée par cette baisse artificielle des taux permet de le dissimuler …

      1. DominiqueD.

        « Chevallier est un américanolâtre… »

        Oui, il est américanolâtre.

        Certes, comme il le fait bien remarquer, les banques US affichent de bon ratios, compatibles Bale III. Et en comparaison de cela, nos banques FR semblent bien pourries.

        Mais rien ne dit que les banques US ne nous font pas un coup de bluff (qui pourrait d’ailleurs marcher, si, par ex, certaines banques non-US s’écroulent avant les banques US principales).
        D’ailleurs, j’ai remonté à Chevallier certains signes de bluff potentiels US trouvés dans « Foreclosure gate : les gangs de Wall Street contre l’Etat US » de Vincent Bénard, mais JP Chevallier n’a pas daigné répondre.

        Quoiqu’il en soit, outre ce penchant américanolâtre, l’analyse de JP Chevallier de notre euro-URSS me semble (par contre) tout à fait correcte et juste.

        1. Arno

          JP Chevallier ne valide pas les commentaires des lecteurs qui critiquent ses écrits, j’en ai fait l’expérience… Une preuve de sa suffisance et de sa malhonnêteté intellectuelle.

          D’ailleurs son vocabulaire est plutôt grossier s’agissant de ceux qu’il n’aime pas (« ces cochons de pays du club Med » et autres gentillesses…).

          1. Pour le coup, Chevallier fait ce qu’il veut avec les commentaires. Il est chez lui.
            Et il m’arrive aussi de temps en temps de virer des trolls (pas quelqu’un qui argumente poliment, ceci dit).

  3. dede

    « 01:03:00 Le problème actuel des banques c’est le levrage. Comme elles n’ont pas eu de sanctions, elles continuent à avoir des effets de levier de 30, 35 en Europe. »

    Le probleme n’est pas qu’il n’y ait pas eu de sanctions mais qu’elles sont encouragees a le faire! La regle (qui evolue un peu en ce moment) est d’avoir suffisament de fonds propres pour financer 8% des prets (le reste des prets etant finance par des emprunts, c’est le metier d’un banquier de faire de l’intermediation) mais si il s’agit de preter aux etats, on considere que c’est sans risque (bonjour la Grece hier, l’Espagne aujourd’hui et la France demain) et cette regle ne s’applique pas. C’est ainsi que l’on constate que les fonds propres correspondent a 2-5% des actifs des banques, et quand un souverain fait defaut, ca pose probleme…

  4. Clarence Boddicker

    Je vois surtout qu’il s’agit d’un débat sur l’épargne.

    Hors si Delamarche a indéniablement un certain sens de la réalité et des fondamentaux économiques sur les plateaux télé, j’en dirai un peu moins quant il s’agit de réaliser un minimum de performance sur les marchés*. C’est sûr que c’est plus simple en période de croissance hein.

    Du coup, on a droit à un lénifiant débat sans véritables solutions mais de larges redites sur l’origine de la crise et du rôle si néfaste de la finance et des banquiers.

    M’étonne plus de voir le CAC mourir petit à petit, et les épargnants saignés de toutes parts rêvant d’immobilier.

    Pour le reste, oui, le pire reste devant nous, à force de vouloir repousser à demain les échéances d’aujourd’hui, et d’hier, en prenant toutes les solutions de facilité en chemin (Quantitative Easing and so on).

    Des trucs dont on se doutait un brin quand même.

    C’est la crise quoi.

    Clarence, qui aime bien Ben & Mario

    * Suffit de jeter un oeil sur les résultats de son fond pour comprendre.

    1. Les dernières minutes apportent quelques recommandations sur les investissements et les sauvegardes de capital, tout de même.

      1. Clarence Boddicker

        La diversification des devises. L’art, l’or. Et comme d’habitude, un toit sur la tête pour résumer (avec l’équipe d’Ayrault et sa brigade fiscale pour veiller sur votre patrimoine). Et pour l’assurance-vie, ne pas oublier son conseil avant de signer. Faudrait pas léser les avocats non plus.

        Et beh. On avance pas.

        Delamarche qui avoue son impuissance totale, et promet un résultat nul voir négatif à ses clients, ça vous mouillerai presque les yeux. Pour ne pas dire LOL.

        Faudrait qu’il songe à arrêter la finance de marché pour se tourner vers le conseil télévisuel. EN TEMPS PLEIN.

        Moralité: On épargne pas l’épargnant de la médiocrité ambiante quoi.

        Mais merci pour le partage. On ne se lasse pas d’observer ce pays plonger à tous les niveaux. Surtout intellectuellement.

        Clarence, il retourne lire The Economist

        1. « Et beh. On avance pas. »

          Ca dépend. Peut-être avez-vous vous-même quelques intéressantes lumières à nous apporter ?

        2. Stéphane

          La diversification des devises? Pour varier la couleur des papiers qui ne valent rien?

          L’or, oui, c’est une évidence, et les investisseurs avisés se sont déjà rabattu de ce côté (et pas dans de l’or papier, hein, il faut du vrai métal jaune!).

          L’art? Non, bien sûr – pas de marché plus douteux, manipulé, étroit et artificiel que celui de l’art. Allez fourguer une croûte d’art moderne hors du cénacle, vous verrez… Je m’attends à un joli éclatement de bulle de ce côté.

          L’immobilier? Vu que c’est toujours un gros investissement (si on parle de résidence principale) gare à bien choisir son point de chute à long terme… Je ne parle pas de ville ou de région, mais de pays.

          Reste les actions de sociétés solides et défensives en temps de crise. Mais perso je privilégie l’or.

          1. Des actions dans les sociétés qui font des armes, de l’alcool, des drogues (cigarettes et anxiolytiques), du sexe (pornographie ?) voilà l’avenir !

        3. Clarence Boddicker

          @ h16: La réponse est toute trouvé du coup:

          http://www.usamutuals.com/vicefund/phil.aspx

          Soit une performance qui laisse pantois notre bon vieux Delamarche.

          Autrement:

          En gardant à l’esprit la maxime: « Les conseilleurs ne sont pas les payeurs ».

          Profiter de la volatilité actuelle sur les marchés financiers pour des investissements de court terme, avec les produits dérivés adéquats selon l’horizon visé. Quitte à s’exposer au risque marché, autant le faire avec un potentiel de haute profitabilité et l’avantage du long/short selling.

          Les stratégies global-macro sont également une possibilité de diversification assez poussée d’un portefeuille, et peuvent intégrer une vision de moyen-long terme intéressante suivant les secteurs ou les investissements réalisés.

          L’avantage des marchés financiers: La liquidité, et la possibilité de s’excentrer géographiquement sans subir fiscalité abusive et incurie gouvernementale.

          Du coup, l’or ok, mais uniquement en contrats. Et peu de physique.

          L’art reste une niche, surtout appréciée pour défiscaliser une partie de son patrimoine. Aucuns intérêts de se constituer un revenu avec, si ce n’est de prier et d’espérer que l’investissement soit porteur à long terme. Très long terme.

          Autrement dit, chercher à optimiser ses investissements financiers en période d’incertitude pour investir sur d’autres types d’opportunités ou de secteurs sous pondérés dans le réel.

          C’est à ce moment là que l’immobilier pour la constitution d’un patrimoine peut devenir intéressant. En espérant profiter d’une baisse substancielle d’au moins 30 % des actifs (minimum). Mais ça devrait pas tarder.

          Autrement, vu la longueur des cycles dans la pierre et l’investissement « lourd » que représente ce fardeau, j’y mettrai pas un pied. Surtout avec le gouvernement actuel et les garanties sans valeurs des banques.

          Et pour faire coucou à Cahuzac et consorts: La protection de son patrimoine financier via le placement en zones off-shores offrant une multitudes de services financiers et un pare-feu fiscal très intéressant (Singapour-HK pour l’Asie par exemple).

          Cela suggère tout de même de strictes notions de risk management (et la maîtrise qui va avec), de connaissances assez importantes sur les marchés financiers et des différents acteurs autant que l’environnement direct (courtage, produits, etc), ainsi qu’une mobilité géographique importante le cas échéant.

          Sans compter qu’il faille s’intéresser à limiter son patrimoine et son exposition en France de manière la plus réduite qui soit. Ce n’est malheureusement pas donné à tout le monde.

          Mais en même temps, c’est l’occasion de profiter à plein de la mondialisation plutôt que de la subir.

          Bref, l’éventail est large.

          Je serai vous, je garderai un oeil sur l’agriculture, et la sécurité. Avec Christiane Taubira dehors, des ak47 en pagaille et la mode du Home-Jacking, les lendemains risquent d’être très porteurs pour le secteur.

          Clarence, living in a financial world.

  5. Higgins

    Excellent post.

    Dans une veine identique, on trouve les billets de Bruno Bertez. Extrait du dernier en date: « Hollande ne prendra aucune initiative politique, parce qu’il n’en a pas la possibilité, il est dans la seringue, comme l’était Mitterrand dans la même situation. Il est dans la seringue comme l’était Mitterrand, prisonnier de la finance après ses erreurs. On ne peut mener une politique autonome et, en même temps, rester soumis aux contraintes de l’euro, des marchés, des banquiers. Hollande dira comme Mitterrand: ils ne sont pas contents? Oui et après! La démocratie c’est: « cause toujours ». Depuis le début, la finance sait, comme nous, que Hollande est son allié. »(http://leblogalupus.com/2012/11/15/politique-friction-du-jeudi-15-novembre-2012-non-hollande-na-pas-change-de-cap-par-bruno-bertez/)
    Idem pour le blog d’Olivier Demeulenaere. On retrouve des diagnostics ou interrogations similaires: http://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2012/11/15/la-france-bombe-a-retardement-au-coeur-de-leurope/

    Et pendant ce temps, les journaleux s’extasient devant les « 0,2% » de « croissance » de l’économie française, chiffre que je considère avec beaucoup de suspicion tant il est opportun.

    1. Alain F.

      Oui les chiffres sont désormais suspects…. on nous balade sans scrupule d’un mensonge à un autre. Ecoeurante époque.

  6. Sceptique

    Il serait logique de faire défaut sur notre dette. Par contre pour l’euro est il possible de revenir à une monnaie commune plutôt qu’une monnaie unique ?

    1. El Gringo

      « Il serait logique de faire défaut sur notre dette. »
      Le lendemain de ce défaut, le système s’écroule: privé de crédit, l’état ne peut plus faire face à ses échéances, ce qui signifie par exemple que des fonctionnaires de sont plus payés , que des factures ne sont plus réglées entraînant la ruine des entreprises qui les ont émises et donc le chômage de leurs employés, chômage qui par ailleurs ne peut plus être indemnisé…
      C’était quoi l’autre question? La monnaie commune?

      1. dede

        Il me semble que l’ecu etait la monnaie commune : il n’empechait pas la devaluation des monnaies nationales… Je reste septique sur tout ce que l’on reproche a l’euro : il me semble que le probleme actuel est un probleme de dette des gouvernements, l’euro leur a juste enleve la devaluation comme variable d’ajustement, ce qui n’est peut-etre pas si mal.
        Maintenant, il est vrai que la ou l’euro a fait mal, c’est que les investisseurs on accepte jusqu’a la crise de considerer les dettes gouvernementales comme identiques car leur valeur etait identique (1 euro allemand = 1 euro grec) et ont totalement ignore le risque de credit (ils n’etaient pas habitues a compter du risque de credit sur un etat capable de battre monnaie)
        Beaucoup de pays emergents empruntent en USD : cela fait en quelque sorte une monnaie commune mais qui reagit comme une monnaie unique. Les gouvernements ne peuvent ni battre monnaie, ni devaluer pour payer les interets ou rembourser. Par-contre, ils peuvent faire defaut, et ca fait aussi mal en USD qu’en EUR….

      2. Sceptique

        Je suis d’accord avec vous mais avec un Japon à 200 % de dettes cela expose tous les banques des autres pays a risque de défaut en plus des problèmes de la dette européenne et celle des Etats Unis. La situtation me parait inextricable.

    2. Stéphane

      Je ne sais pas si c’est « logique » mais ça va arriver (y aura-t-il hyperinflation avant, vaste question). Et nous assisterons en effet aux conséquences décrites par El Gringo.

      Question de mécanique comptable plutôt que de logique.

  7. Stéphane

    L’euro n’est pas et n’a jamais été la racine du problème, c’est juste un carcan empêchant certains pays de se livrer à une dévaluation pour alléger leur dette, comme de par le passé. Un facteur aggravant en quelque sorte, mais il est bien commode parce qu’il permet d’éviter de parler des vraies raisons…

    Mais même si des pays pouvaient sortir de l’euro et dévaluaient leurs monnaies (ce à quoi on arrive de toutes façons, mais plus lentement, par le biais de l’inflation), ils resteraient dans la panade, parce qu’ils sont incapables de réduire leurs dépenses.

    Les social-démocraties européennes sont basées sur le clientélisme, remettre en cause la dépense publique serait un anathème, le renoncement de ce auquel croit toute la classe politique pan-européenne.

    Or, il n’existe qu’une seule voie de sortie de la crise, la réduction du périmètre de l’Etat. Qu’elle soit choisie ou subie, tous les pays européens passeront par là – à brève échéance.

    La seule solution consiste donc à faire exactement ce à quoi ils ne renonceront jamais…

    Je pense que les élites européennes ont vaguement conscience du mur qui les attend (elles ne sont pas stupides) mais pour l’instant chacun pédale et s’agite avec pour unique horizon la réélection de X ou Y. Les échéances électorales, c’est-à-dire le pouvoir, les intéresse bien davantage que la survie à terme de leur société civile. Même chez les grecs, il ne m’a pas semblé qu’on manquait de candidat aux élections.

    La véritable cause du problème, intrinsèque, irrémédiable et définitive, c’est la [strong]dette publique[/strong]. L’effondrement des banques et la sortie de pays de l’Euro ne sont que des péripéties, conséquences de cette cause fondamentale. Je ne les prend pas à la légère pour autant: il y aura des émeutes, des morts, et beaucoup de pauvreté.

    Et bien sûr beaucoup de bouc-émissaires sacrifiés.

    1. Deres

      Oui, il faut bien comprendre que la source du mal est la dépense publique excessive. A un moment, l’Etat commence à étouffer le pays qu’il est censé aidé. D’ailleurs il faut en tenir compte dans les comparaisons au sein de l’Europe. La France parait donc en bonne posture mais avec des prélèvements records nous sommes très mal. Idem quand on compare l’Espagne à l’Italie. On a beau jeu de dire que l’Italie n’est pas en déficit structurelle mais que l’Espagne l’est. En effet, si l’Espagne avait un taux de prélèvement égal à celui de l’Italie, adieu le déficit. Augmenter les impôts comme en France est une solution à court terme qui ne résout en rien les problèmes mais va les aggraver long terme. Les impôts sont le problème et pas la solution.

      Le tempo de la politique est malheureusement différent de celui de l’économie. Les augmentations d’impôts permettent de gagner un peu de marge de manœuvre pour les politiques clientélistes typique de la social-démocratie à l’horizon de quelques années (moyen terme). Le mécontentement des impôts n’est que temporaire (court terme) et peut être voilé comme actuellement devant de pudique paravent comme des mensonges, la justice ou des minorités servant de boucs émissaires. Une tel politiques est donc favorable en vue d’élection futures de par son tempo. Par contre, les effets délétères de tels politiques de la dépense (pas de la demande …) se font sentir lors des mandats suivants. Mais qui vivra verra …

      1. anonym

        Rien à voir avec la dépense publique. C’est le financiarisme et le mondialisme destructeurs qui sont en cause.

        1. Arno

          Je suppose qu’anonym veut parler du libre-échangisme, sans frein ni règles, fondé sur l’idéologie du tout marché qui ne profite qu’aux gros…

        2. Arno

          … aux gros et aux tricheurs (concurrence déloyale, exploitation du travail humain, non-souci de l’environnement, moins-disant fiscal, oligopoles, etc.).

          Il y aurait des pages et des pages à écrire.

          Le capitalisme irresponsable, quoi.

        3. Arno

          Le libre échangisme, c’est le libre échange sauvage, systématique, délié de toute règle.

          Le libre échange comme idéologie et comme fin en soi.

      1. dede

        Super, mon message ne veut rien dire car il m’a mange une balise…
        Je repondais a Stephane : strong est entre plutot que []

        1. dede

          Decidement! Il faut utiliser avec « strong » au milieu. Ensuite on ferme la balise avec

          H16, j’espere que vous ne recevez pas tous les messages par email. Le cas echeant, je suis desole de pourrir votre boite et ne recommencerais pas a tenter d’aider mon prochain pour du code html de base.

        2. Stéphane

          Oui enfin bon si le taulier pouvait modifier mon commentaire pour écrire dette publique ce serait cool, à supposer qu’il n’ait rien de mieux à faire 😛

  8. Brice

    Étrangement, ils ont l’air d’avoir une dent contre l’argent (métal). L’argument est que les gens veulent thésauriser l’or car ils croient en sa valeur monétaire, alors que la valeur de l’argent va rester proche de sa valeur comme matière première. Un peu fumeux je trouve. 1) La valeur monétaire d’un bien ne peut être durablement déconnectée de sa valeur comme matière première + sa valeur comme moyen de stockage et d’échange commode (l’or et l’argent sont semblable sur ce dernier point) 2) Ce ne ne sont pas les métaux précieux qui voient leur valeur augmenter, ce sont les monnaies papier qui voient leur valeur baisser. Donc par rapport à l’euro, l’or comme l’argent devraient grimper, probablement dans les mêmes proportions sur le long terme.

    Il me semble que ce sont des décisions gouvernementales (cours légal) qui ont historiquement fait de l’or un bien plus apprécié comme monnaie que l’argent, non le marché.

  9. peste et coriza

    @anonym

    Une illustration : le cours des actions de Smith et Wesson…

    Je n’aurai jamais du les vendre…

  10. investisseur-privé

    bonjour,
    je souhaiterai avoir un conseil.
    Suite à la vision et au debat très pessimiste de cette video.
    Actuellement j’ai en portefeuille 200 000 euros en oblig credit agricole sa qui me rapportent autour de 4,5/ 5,25% d’intêret par an.
    J’ai verifié ces oblig cotent en bourse autour de 105% à 115% de leur vaeur nominale.
    Me conseillez vous de m’en debarrasser au plus vite et de recuperer mon capital (et même un peu plus) pour l’investir dans autre chose ou d’attendre le remboursement à terme qui interviendra d’ici 5 ou 6 ans.
    Avec les risques de chaos economique d’ici cette echeance.

    1. CASA est une banque, avec un leverage ratio important (comme toutes les banques françaises). Elles sont assises sur la capacité de l’Etat à les protéger.
      A vous de voir, mais moi, je ne garderais pas ça dans ce genre d’investissements. Il y a des sociétés qui passeront la crise bien mieux (armement, alcool, drogues). Blue chips dans l’informatique, les pharmas et notamment le génie génétique. Sinon, de l’or. Le rendement est nul. Mais la sécurité totale.

  11. duff

    Merci de relayer cette vidéo.

    Scrutant la toile de manière à me préparer au pire des scénari, je l’avais déjà vu. Olivier Delamarche est certes pessimiste mais force est de constater que les économistes qui craignaient en 2009 un cycle en « W » en non en « V » de la crise ont été à l’époque peu écoutés. A l’époque, ils disaient que les coûteux plans de relance keynésiens produisaient un effet bien faible et que le transfert des risques du secteur bancaire au secteur public d’Etats déjà surendettés sans législation sérieuse risquait de nous conduire vers le chaos.

    En Europe, Bâle III prendra effet bien tardivement. Hollande et Moscovici enterrent un vrai Glass Steagal Act dans une usine à gaz similaire à la TVA sociale sous condition…

    Bref, c’est seulement fin 2012 que les banques virent du personnel et revoient leurs le périmètre de leurs actions, soit 4 années après le moment où des mesures fortes devaient être entreprises.

    C’est tard, pendant ce temps là, les marchés ont pu gagner de l’argent sur le dos des contribuables en agitant des peurs réelles sur des faits réels. Delamarche pointe du doigt, finalement sans le dire assez explicitement, que les mesures politiques sont hélas toujours prises avec un grand retard par rapport aux évènements et ce décalage peut nous envoyer par le fond.

    Bien au delà des réflexions économiques, il y a une réflexion démocratique à mener au plus vite : La réponse politique suit une trajectoire beaucoup trop lente par rapport à la vitesse des bouleversements économiques engendrés par des opérations financières rapides et court-termistes.

    Ce sera ma conclusion : Le marché ira toujours plus vite que le politique et le service public. C’est la raison pour laquelle je crois en un marché non pas régulé politiquement mais réglementé de sorte qu’il agisse avec sa réactivité sans interférer avec le service public qui suit le temps politique.

    Cette crise n’est pas celle du libéralisme mais celle d’Etats comptant trop sur des services publics trop lents par rapport au marché. Et je souhaite un marché libre, rapide mais suivant des règles qui imposent que le risque systémique ne doit pas exister (le fameux too big to fall qui transfère le risque privé sur les contribuables) et des politiques publiques rendues plus responsables pour éviter l’endettement massif qui déresponsabilisent les électeurs.

    Amicalement
    HD

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