Éducation Nationale : la machine de Peillon à laver les cerveaux

Le mammouth meurt lentement mais ne se rend pas. La sclérose et l’obésité ont gagné, définitivement, mais l’animal continuera à barrir autant qu’il le pourra, afin de faire savoir à toute la France l’importance de sa couenne, l’étendue de son emprise. L’Éducation Nationale est (encore une fois) en grève : le changement, non, ce n’est vraiment pas maintenant. Et qui, mieux que Vincent Peillon, peut mieux démontrer cela ?

Il la voulait, il l’a eu, sa belle réforme Peillon, avec un retour à la semaine de quatre jours et demi de classe dans les écoles primaires et le petit air de flûtiau habituel sur le proverbial allègement de la journée des écoliers. Il aura donc les grèves, arrêts intempestifs, mouvements d’action et autres débrayages professoraux. Mais entendons-nous bien : ce mouvement de grève n’est pas gênant, il n’y a derrière et à l’évidence qu’une grogne destinée à faire valoir des petites revendications pour un aménagement du temps de travail.

vincent peillon le changement c'est pas maintenant

L’analyste/sociologue Peillon est formel : essentiellement, de la part des protestataires, tout ceci témoigne d’une seule volonté de conserver un petit confort de vie :

« Il y a un mouvement parce qu’il y a des professeurs qui sont inquiets pour leur organisation de vie »

Pour l’aimable politicien, tout se résume à une petite lutte intestine entre d’un côté certains enseignants bousculés par la nouvelle organisation de leur temps de travail, et de l’autre, les nécessaires changements pour construire l’école de demain, s’adapter au monde qui change, et tout le tralala habituel qui accompagne chaque réforme de l’enseignement en France, à raison d’une réforme tous les deux ans ou à peu près. Peillon le dit d’ailleurs ouvertement :

« Tous les adultes se sont arrangés sur le dos des enfants français. Après, ils se plaignent que le niveau baisse ! »

Ces adultes sont peut-être les parents, peut-être les enseignants, peut-être les fonctionnaires de l’institution elle-même, allez savoir, mais en tout cas, cette franche répartie est à mettre en regard du rétropédalage sportif qu’il a entrepris pour rattraper les déclarations de son ancien conseiller, ex lycéen-gréviste, ex-étudiant frondeur, futur ex-apparatchik Bruno Julliard qui avait été, selon ses propres déclarations, « frappé par le conservatisme et le corporatisme des principaux syndicats d’enseignants », illustrant en cela d’une part ce que tout le monde savait déjà et d’autre part l’incroyable naïveté du jeunot devant la réalité objective de l’Éducation Nationale. Peillon, lui, s’interdit d’arriver à ce genre de conclusion :

« Parler de corporatisme, ça n’est pas ma culture »

Comprenne qui pourra, mais le bilan est indéniablement le même : on va encore se taper une grève dans l’enseignement en France ce mardi 12 février. C’est dommage, parce qu’au départ, Peillon, lui, il était parti pour distribuer, plutôt, des bisous et des accolades comme savent si bien le faire ces socialistes toujours prodigue du temps, des efforts et de l’argent des autres. D’ailleurs, c’est bien simple,

« Personne ne va souffrir, je veux l’école de la bienveillance. »

Bref : pas question de parler de corporatisme, mais il va falloir faire une réforme sinon personne ne se souviendra de moi, mais il faut que ça se passe dans les bisous, mais la situation actuelle est la faute aux adultes et voili, et voilà, zip, zoup, emballez c’est pesé. Le grand gloubiboulga habituel a eu lieu, Peillon peut espérer continuer sur sa lancée, inaltérée.

Et quelle lancée ! On est bien, ici, dans ce constructivisme inavouable mais parfaitement planifié qui consiste à modeler la société par le deuxième versant du formatage des cerveaux après les mass-médias, celui de l’éducation, de l’instruction, voire, plus pragmatiquement, de l’endoctrinement. Il ne faut pas s’y tromper : Peillon est un parfait idéologue, le pape auto-déclaré du lavage éco-citoyen équitable de cerveau français, et il n’hésitera pas à utiliser tous les moyens pour parvenir à ses fins.

Dès lors, là où beaucoup de ses prédécesseurs ne voyaient en l’Éducation Nationale qu’un échafaudage sur lequel s’empilaient syndicats, enseignants, élèves, parents d’élèves, pédagogues, inspecteurs et myriade de lobbies commerçants ou non, Peillon y trouve un véritable instrument de ses idées, le moyen pratique pour parvenir à ses fins.

Le but n’est alors plus d’instruire les enfants, d’élever les élèves vers un niveau de savoir, mais de les éduquer parce qu’on a confondu depuis un moment instruction avec éducation ; on a tout fait pour former des citoyens conformes à une vision républicaine bien spécifique, autrement dit, on a produit des soldats de la démocratie à la française, humanistes en diable, toujours prêts à sacrifier les autres pour aider le monde entier et à distribuer l’argent pris (démocratiquement) au voisin pour aider un peu son prochain et beaucoup lui-même. Et Peillon ne veut rien tant que ça : de l’anticlérical, du laïc de combat, du socialiste qui cogne, qui lutte, qui écrase ceux qui ont le malheur de penser différemment, que ce soit en matière de religion ou en matière de politique. Il ne peut y avoir de salut qu’au travers de l’État, rien ne pourra être fait contre l’État, et surtout rien en dehors de l’État.

Partant de là, le petit personnel n’a qu’à s’accommoder des changements. Les élèves s’adapteront. L’intendance suivra. Les réformes auront lieu, point. Et c’est sans importance que le niveau général s’abime dans des profondeurs insoupçonnables, au point que certaines facultés ou grandes écoles en viennent à demander la Certification Voltaire à leurs élèves. Pour Peillon, cette catastrophe n’est pas un effet indésirable de la techno-structure bureaucratique de l’Éducation Nationale : c’est un sous-produit pratique et bénéfique pour le résultat recherché ! En effet, avec des élèves incultes ou en friches intellectuelles, à l’orthographe hésitante, au vocabulaire étique et aux connaissances réduites, on forme des bataillons de citoyens manipulables, et, par voie de conséquence, d’enseignants dociles et convaincus.

Pas étonnant, dès lors, que le ministre veuille à ce point recruter ! Pas étonnant non plus qu’a contrario, le métier n’attire plus du tout ! Non seulement, les salaires ne sont plus franchement bons, mais le savoir n’est plus un facteur de prestige. L’enseignant n’est plus une figure, un notable, quelqu’un qui pouvait, dans son village, dans sa petite ville, espérer faire partie de la bonne société. Par le travail de sape des syndicats et la multiplication des grèves, par le sabotage de l’institution à cause d’ayatollahs du socialisme comme Peillon ou de pédagogos déchaînés comme Meirieu, l’enseignant, le professeur, l’instituteur est devenu un petit prestataire de service public, avec toutes les tares qu’on y attache automatiquement, et la perte inéluctable de prestige du statut social correspondant.

Le contribuable a vu enfler ses impôts, taxes et ponctions diverses et a regardé dégringoler le niveau du bac ; et comme les guichetiers de la Poste dont il soupçonne qu’ils passent leur temps à jouer au démineur entre deux recommandés et un extrait de compte pour Mamie, comme les éboueurs dont il se doute que leurs journées font rarement plus de 4h, ce contribuable part maintenant du principe que les fonctionnaires qui se tiennent devant ses gamins pendant la journée sont, pour l’essentiel, des garde-chiourmes et des distributeurs automatiques d’une purée colorée de savoir facile à digérer, pas trop salée, pas trop sucrée, pas trop grasse et pleines de vitamines utiles pour la croissance des enfants.

Peu importe, finalement, que la réalité soit bien différente.

Peu importe que l’enseignant consciencieux se tape des journées bien plus longues que les seuls cours qu’il dispense, on retiendra surtout ses trois mois de vacances à l’année. Peu importe aussi que beaucoup ont (ou avaient) envie d’exercer leur métier correctement, en accompagnant réellement leurs élèves et en tentant de les instruire au milieu du tourbillon d’âneries des programmes toujours plus éclatés et mal foutus écrits par une volée d’imbéciles pontifiants ou d’idéologues dangereux ; on retient surtout les incessantes jérémiades d’une poignée d’entre eux sur l’absence de moyens qui n’ont pourtant pas cessé d’augmenter depuis des lustres dans des proportions invraisemblables.

Et c’est fort pratique ainsi : pendant ce temps, la machine de Peillon à laver les cerveaux continue sa tâche.

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Commentaires109

  1. PhD

    Bonjour

    Quand je dis que pour la vermine rose et verte, les sujets de société sont au moins aussi importants que les sujets économiques et que ces derniers ne sont vus que sous l’angle idéologique, voire quasi religieux comme vous le remarquez aussi.
    Pour info, meirieu est militant et élu des khmers verts à Lyon.
    Piqué dans des commentaires chez Franck Boizard
    (http://fboizard.blogspot.fr/2013/02/sur-un-etonnement-de-valeurs-actuelles.html#disqus_thread)
    – Curmudgeon : On rapporte de Mme Taubira que, en janvier 2013, lors des débats parlementaires, elle aurait déclaré ceci : « Dans nos valeurs, l’Éducation vise à arracher les enfants aux déterminismes sociaux et religieux et d’en faire des citoyens libres ».
    – Florence : C’est Peillon qui a dit, à propos de la morale laïque, que « le but de la morale laïque est de permettre à chaque élève de s’émanciper, car le point de départ de la laïcité c’est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix »
    Lisez aussi les déclarations de Danton et Robespierre mises en parallèle par Curmudgeon

  2. Boutros

    Félicitations, vous avez tout dit. L’Etat c’est lui. L’Education en place de grève : on peut rêver. Payons, payons.

  3. Emma

    Excellent billet H16. Le mammouth et ses ministres successifs sont des sujets inépuisables d’étude du constructivisme à l’oeuvre en France.

    « On est bien, ici, dans ce constructivisme inavouable mais parfaitement planifié qui consiste à modeler la société par le deuxième versant du formatage des cerveaux après les mass-médias, celui de l’éducation, de l’instruction, voire, plus pragmatiquement, de l’endoctrinement. »

    Je salue votre talent pour le dénoncer.

    1. Deres

      Je suis partagé par ce genre de mesure … D’un côté, cela va effectivement pénaliser les escrocs et les aigre-fins, mais d’un autre côté c’est aussi une mesure de coercition à l’égard des particuliers innocents.

      Cela garantit que Big Brother sait tout ce que vous faites … Cela garantit qu’en cas de forte hausse de TVA, il n’y aura pas d’échappatoire (je pense en particulier aux restaurants …). Cela garantit aussi qu’en cas de sortie de l’Euro, les particuliers n’auront pas des réserves en liquide trop importante …

      1. Deres

        Et puis, je ne vois pas le problème au final … Il suffit d’obliger à déclarer les transactions à partir de ce montant avec identification des parties. C’est juste une facilité pour utiliser les transactions bancaires directement.

        1. paf

          je ne comprends pas vore commentaire mais je trouve la limitation lamentable: les francais sont pris pour des enfants.1000 euros c’est ridicule.

        2. Pandora

          @paf
          Cette mesure a été appliquée en Italie et elle a eu un certain succès : le fisc a pu récupérer pas mal de fonds qui circulaient au noir.
          Pour une fois que le pouvoir français copie une mesure qui marche en France, c’est pour mieux nous contrôler !

  4. Curmudgeon

    Et un petit coup de Jean-Jacques Rousseau :

    C’est l’éducation qui doit donner aux âmes la forme nationale, et diriger tellement leurs opinions et leurs goûts, qu’elles soient patriotes par inclination, par passion, par nécessité. Un enfant en ouvrant les yeux doit voir la patrie, et jusqu’à la mort ne doit plus voir qu’elle. Tout vrai républicain suça avec le lait de sa mère l’amour de la patrie, c’est-à-dire des lois et de la liberté. Cet amour fait toute son existence ; il ne voit que la patrie, il ne vit que pour elle ; sitôt qu’il est seul, il est nul ; sitôt qu’il n’a plus de patrie, il n’est plus ; et s’il n’est pas mort, il est pis.

    Jean-Jacques Rousseau, Considérations sur le gouvernement de Pologne, ch. IV.

    1. Aristarque

      Ce brave Jean Jacques tant encensé qui abandonnait ses enfants pour avoir le temps de discourir et d’écrire sur l’art et la manière de les éduquer….

      1. Before

        Tout ça préfigurait les excès de la Révolution, avec les débuts prometteurs, la Fête des Fédérations, puis les prêtres qui doivent prêter serment, et ensuite le glissement vers la répression et la Terreur.
        Toute la différence entre une théorie d’organisation sociale et son application obligatoire et imposée.

        1. ODE

          Bonjour,
          c’est pourquoi la comparaison fait peur. les discours totalitaires d’une Taubira ou d’un Peillon, et anti-catholiques (non pas bêtement comme d’autres mais avec une vraie haine) d’une Delaunay ou d’une Duflot, rappellent cette époque. Il n’y a aucune raison de croire que, une fois la loi passée, les assos et lobbies LGBT ne vont pas passer à la vitesse supérieure = attaquer l’église de front, exiger des amendes envers les prêtres refusant de marier des homosexuels. Certains l’ont d’ailleurs déjà annoncé.
          Qu’il y ait une vraie volonté de persécution anti-catholique derrière tout ça semble assez évident, qu’en pensez-vous?
          Du coup, il faut aussi imaginer la suite, comme vous l’écrivez « puis les prêtres qui doivent prêter serment, et ensuite le glissement vers la répression et la Terreur ». Et la République, malgré le sang qu’elle a sur les mains, s’en sort indemne. Les catholiques ont raison de résister, à mon avis, car cette période de l’histoire fait penser à une gigantomachie dont seule l’une des deux parties sortira vivante.

          Ah, si JJR s’était contenté d’écrire les Rêveries et la Nouvelle Héloïse (qui est un véritable monument de notre littérature, pour le coup)…

        2. Le Gnôme

          Allons, c’est du mariage civil dont il s’agit, le mariage religieux n’entre pas dans le champ de la loi. Je ne vois pas le parquet attaquer un prêtre refusant le mariage homo, puisque la loi l’ignore. La séparation de l’Eglise et de l’Etat, c’est 1905. La seule obligation pour se marier religieusement est de passer à la mairie avant, après, vous faites cela suivant le rite qu’il vous plaît, même le plus exotique.

        3. Egomet

          @ ODE

          Vous dites: « exiger des amendes envers les prêtres refusant de marier des homosexuels. Certains l’ont d’ailleurs déjà annoncé. »

          Vous auriez des références précises?

        4. Théo31

          Persécution anti-catholique quand ça arrange les socialistes. Beaucoup mettent leur progéniture dans le privé pour que leurs rejetons côtoient des Pierre-Henri et Jean-Edouard, qui ont 11 ans en 6ème, plutôt que Mouloud et Aziz, qui ont 14 ans et sont aussi en 6ème avec un joli casier judiciaire.

  5. Porfirio

    Un pays dans lequel même les bouquins de Physique de 1èreS (Nathan 2011-2012) ont des parties de chapitre intitulées « Physique citoyenne » (et heureusement ça ne s’arrêtait qu’au titre) est bien promis à un grand avenir.
    Faut y pas être de mauvaise foi pour pas le voir.

    Plus sérieusement, les discours quasi millénaristes de cette clique religieuse (sens étymologique, propre et figuré) devraient en déssiller plus d’un.

    1. pi31416

      « des parties de chapitre intitulées Physique citoyenne »

      Ne savent-ils donc pas que la République n’a pas plus besoin de physiciens qu’elle n’a besoin de savants?

  6. Le Gnôme

    Je n’ai pas souvenir de manifestations monstres lors de l’instauration de la semaine de quatre jours. De même, les hurlements d’indignations lorsque les vacances de la Toussaint sont passées de dix jours à deux semaines.

    Mais là, il y a nettement atteinte aux avantages acquis, ce qui est intolérable. Ces gens qui manifestent se foutent de l’intérêt des enfants comme de leur première paire de chaussette, leur devise est carpe diem. Ou diem perdidi.

    1. Fwh

      Il ne faut pas sous-estimer le fait que les journalistes rapportent dans leurs articles ce que l’État, distribueur de leurs subventions et de leurs avantages fiscaux, leur demande de rapporter.

      L’exemple le plus concret est celui de Normal 1er invitant tous les journalistes à venir le montrer prendre le train. Et la meute de moutons rapplique, appareils photo et caméras à la main, et ça fait la une du 20 heures.

      Pas un journaliste ne fait son boulot, à savoir : rapporter que l’A330 présidentiel suit le train, ainsi qu’un hélicoptère. Et pas un journaliste pour rapporter tous les autres déplacements de Normal 1er en A330 présidentiel (notamment un Paris-Rennes, parfaitement faisable en TGV).

      Donc, pour en revenir au sujet, tout ce qu’on pourra lire dans nos journaux de type Pravda, c’est que les enseignants font grève à cause de la semaine de 4,5 jours. Mais en leur posant directement la question, l’énorme majorité répondra que ce qui les dérange, c’est l’instauration d’une pause de midi aussi large qu’un mammouth. Nul besoin d’être une élite de l’ENA ou de Sciences Po pour comprendre que 3 heures de pause le midi, c’est complètement débile.

      1. Aristarque

        Oui, mais il paraît(rait) que Normal 01er, tout président omniscient et potent qu’il fût, est tenu d’obéir aux services de sécurité élyséens qui le contraignent, à son corps défendant, évidemment (qui oserait en douter à part ces malfaisants de citoyens libéraux qui font rien que de se plaindre alors qu’on travaille tant au bonheur socialiste des Français) à prendre l’avion pour contrer les menaces terroristes (on est en guerre, les enfants, rappelez-vous).
        Donc on n’en parle pas aux Français puisqu’un missile pourrait se perdre, des fois que…

      2. Egomet

        Sans compter le fait que ça va engendrer des dépenses supplémentaires pour les mairies, et compliquer encore l’organisation des écoles.
        Il est prévu aussi tout un tas d’activités périscolaires sans utilité.

        1. Bob Razovski

          C’est le principe de base de la Haute Administration :

          créer des problèmes là où il n’y en avait pas, pour vendre une solution ubuesque et dispendieuse (avec l’argent des autres, cela va de soi…).

          Et les milliers « d’emploi d’avenir » de ce gouvernement, faut bien les caser quelque part.

      3. ODE

        j’en ai moi aussi parlé avec la maîtresse de mon fils: elle se fiche de travailler 4 ou 5 ou 6 jours en effet. Par contre, on veut, comme vs dites, coller des pauses de 3h en milieu de journée: à ce moment-là, la maîtresse sera priée de quitter sa classe pour la laisser à des animateurs de loisirs qui vont occuper les enfants (percussions, macramé?). cela viendrait du fait que l’esprit est un peu lent après le déjeuner, et donc qu’en reprenant la classe tardivement, les élèves pourraient être plus dynamiques intellectuellement.
        Je suis tombée d’accord avec les remarques de bon sens de la maîtresse:
        – la plupart des maîtresses n’habitent pas à 5 minutes de l’école, et dans beaucoup d’écoles la salle des profs est limitée en espace: pendant que des enfants s’amuseront à faire de la poterie dans leur classe, qu’elles ne pourront donc pas utiliser cette classe pour préparer leur travail (ce qu’une maîtresse fait d’habitude pendant l’heure des récréations quand elle n’est pas de surveillance), qu’est-ce qu’elles seront censées faire? Rester 3h dans une salle des profs minuscule et bruyante, aller au café, quoi?
        Visiblement, ça n’intéresse pas le ministre, les personnes, puisqu’il parle de petits états d’âme. Sympa.
        – pense-t-on vraiment que passer 3h de plus à l’école dans une ambiance survoltée, sans silence, à faire encore des activités supplémentaires, sera bon pour le rythme des enfants????? Par contre, ça servira sûrement à recruter et payer des tas d’animateurs supplémentaires pour les faire jouer à 123 soleil sur une musique de rap ou les faire ragarder kirikou.
        – pense-t-on que les maîtresses n’adaptent pas déjà leur travail aux rythmes des enfants (on sait très bien que certaines périodes de la journée sont plus efficaces pour l’apprentissage et on adapate son travail en fonction… enfin, normalement les enseignants font cela: mais comme le dit notre hôte, les media et tout le monde ne voit que des bêtes petits fonctionnaires attachés à leurs avantages)?
        – enfin, il y a d’autres solutions qui existent: voyez les pays où l’école commence plus tôt et finit plus tôt et où les apprentissages sont plus intensifs…
        On pourrait aussi faire en sorte que certains parents ne soient pas obligés de laisser leur gamin à la garderie jusqu’à 19h.

        Sauf quelques abrutis, les profs doivent toujours être soutenus.
        Personnellement, je ne voudrais pas que mon enfant passe 3h de plus de loisir à l’école: ce n’est pas pour cela que je l’y mets.
        De plus en plus de familles s’intéressent à l’enseignement hors contrat: vous avez dit bizarre??

    2. Deres

      C’était la grande réforme courageuse de Jack Lang : augmenter les congés !!! Ça c’est du courage politique qui fut bien récompensé ! Quand on on comprend cela, on réalise mieux le dérapage des 30 dernières années …

      1. Deres

        C’est aussi un exemple des dégâts que peuvent faire les hommes politiques aux manettes. Quand ils n’ont pas accès au budget pour inonder tous leurs client d’argent gratuit et acheter la paix sociale, ils jouent nerveusement avec toutes les autres manettes qui se voient moins à court terme. C’est pour cela que les gouvernements ont tant de mal à faire des économies.

        Ils peuvent donc au lieu des augmentations accorder des congés supplémentaires, des avancements plus rapides, des promotions avant la retraite, du pouvoir aux syndicats et aux petits chefs, de l’argent à des associations formés par les salariés au lieu du domaine d’action du ministère (cf le ministère des finances), plus de logements sociaux, des voitures de fonctions, des téléphones gratuits de service, des ordinateurs personnels, rembourser les frais internet à domicile, des locaux somptueux, des autorisations de pantouflages, des sous-fifres stagiaires pour faire le travail, ….

        La moindre brèche est rapidement exploitée afin de donner des avantages qui ne se voit pas dans le budget, du moins à court terme. Cela fait par contre exploser les retraites, diminuer les vrais budget d’intervention, diminuer la capacité de travail des administrations, …

        1. Pandora

          Avantages en nature, comme les primes de chauffage des sénateurs, qui sont tellement mal indemnisés de leur travail parlementaire qu’ils n’ont pas les moyens de se chauffer…

        2. PAF

          moi je trouve ca genial! les socialistes et les profs votent un president triso qui monte un gouvernement d’abrutis finis et ca leur revient dans la tronche! genial!

        3. ManInBlack

          @ PAF: … »les profs votent un president triso… »
          Ne généralisons pas!
          Il y a des profs qui n’ont jamais voté à gauche. Certains sont de droite. Il y en a même qui sont libéraux et les plus irrécupérables vont jusqu’à lire avec délectation H16 tous les jours.
          J’en suis.

  7. Deres

    Je pense que l’aspect endoctrinement progressiste est un aspect secondaire, plus destiné à satisfaire des gens à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’éducation nationale. En fait, pour moi, tout ce battage a encore une fois uniquement un but clientéliste. N’oublions pas que l’éducation national est le premier employeur de France avec un million de personne. C’est donc un client à cajoler en priorité. je vous rappelle que c’est la seule catégorie socio-professionnel qui ait droit à une rubrique spécifique dans l’Immonde ! Même EdF et la SNCF n’ont pas droit à des pages dédiés probablement car ils lisent moins els journaux !

    Les mesures clientélistes sont donc :
    – des embauches car sans cela, leurs prédécesseurs sont coincés dans les ZUP et ne peuvent pas accéder à la riante province où le nombre d’élève diminue et où donc on devrait supprimer des classes. Le but n’a jamais été d’augmenter l’encadrement dans les zones difficiles …
    – des primes spécifiques sans justificatif particulier pour compenser le fait que comme tout les fonctionnaires le point d’indice a été gelé
    – une réforme auto-déclaré majeur qui n’est en fait qu’un retour à ce qui précédait afin de bien signifier à la France et au monde que l’EdNat est le fondement de notre nation. Eux aussi ils aiment les spots. de plus, les syndicats doivent avoir de quoi négocier avec acharnement pour montrer leur caractère indispensable à leurs troupes …

    Le vrai souci de Peillon est que les enseignants sont tout à fait conscient de leur importance pour les socialistes. Comme ils les tiennent par les c****, ils n’hésitent pas à faire de la sur-enchère. Les syndicats veulent donc diriger la maison. Les enseignants veulent le beurre et l’argent du beurre,etc … Ils ont donc bénéficié d’un passage à 4 jours à salaire constant (pour le bien des élèves bien entendu 😉 ) mais veulent une prime pour revenir à 4.5 jours comme avant …

    Nous ne serions pas dans une tel environnement clientéliste, le gouvernement aurait tout simplement augmenter les heures de cours par enseignant de 10% (2 ou 3 heures) pour atteindre à peine 30h par semaine au maximum. Cela correspondrait instantanément à 80 000 postes complets sans augmentation de coût. Soyons réaliste, ce temps correspond facilement à celui gagné ces dernières années par les enseignants grâce à l’informatique afin de préparer leurs cours, leurs contrôle et leurs correction en faisant quelques QCM …

    1. Deres

      La fausse excuse de la préparation des cours et de la correction des copies est le type même de la fausse excuse bidon. Mon point de vue est qu’il suffit de leur demander 1650 h de présence dans les établissements. Ces activités seraient faites sur place et pas à domicile … le travail à domicile est un privilège et ne doit pas être détourné pour diminuer les heures de travail.

      1. Guillaume

        D’ailleurs, la correction des copies pourrait être sous-traitée sur des plateaux en mode industriel.

      2. daredevil2007

        On voit que vous n’avez jamais corrigé de copies 😉 Quant à passer son temps dans un établissement : pourquoi faire? Juste de la présence… Mais rassurez-vous, c’est dans leurs cartons et dès que l’occasion se présentera, ils le feront! Cela étant, il faut aussi mettre en parallèle la désaffection régulière vis-à-vis de ce métier des jeunes diplômés arrivant sur le marché de l’emploi et la dégradation constante des conditions de travail due à la démagogie de la rue de Grenelle et de la FCPE, sans oublier le mépris manifeste d’un nombre non négligeable de gens pour le savoir et ceux censés le transmettre…

        1. YP

          Ah le problème de la discipline et de devoir supporter des sauvageons : Tout ceci n’est que la conséquence d’un choix de société que les enseignants sont les premiers à supporter…

          Un juste retour de bâton ?

        1. daredevil2007

          @ YP Vous généralisez 😉 En fait, tout dépend de l’endroit où l’on se trouve car les générations qui se succèdent d’année en année n’ont clairement pas le même niveau… mais là n’est pas fondamentalement le problème : comme le dit un autre intervenant, c’est l’administration de type soviétoïde qui est aujourd’hui à l’origine de l’échec du mammouth (ainsi que les syndicats et les associations de parents d’élèves qui ont décidé qu’elles savaient mieux que les enseignants ce qui étaient bon et juste pour leurs rejetons) par ses « circulaires » permanentes qui n’en finissent pas de tomber du ciel… pardon du ministère 😉
          On doit faire les choses d’une façon une année et opérer un virage à 180° l’année d’après! C’est le royaume d’Ubu…
          Tiens, avez-vous récemment ouvert un livre d’histoire de collège (ou d’une autre matière)? Je pense que vous en serez effaré… et je ne parle pas du niveau des examens!
          Mais rassurez-vous, m’est avis que la situation va très probablement encore empirer d’autant que le recrutement se fait de plus en plus difficilement; la preuve en est, certains élèves se retrouvent sans professeur des semaines durant car le rectorat censé gérer ce genre de situations ne parvient pas à trouver de remplaçant… sans oublier la baisse constante, depuis plusieurs années, du nombre de candidats aux concours et le « turn-over » sur lequel personne ne s’étend – on se demande bien pourquoi 😉

      3. Deres

        Un article de l’Immonde éclairant sur le sujet des prébendes distribuer discrètement :

        http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2013/02/12/quelques-specificites-des-ecoles-parisiennes_1830442_1473688.html

        – les professeurs des écoles de Paris ont 3.5 h de décharge par semaine pour les activités pris en charge par des Professeurs de la Ville de Paris (PVP)
        – les directeurs d’école primaire sont déchargés d’enseignement à partir de 5 classes au lieu de 14 ailleurs

      4. Bob Razovski

        Vous êtes sérieux ? Obliger les gens, quels qu’ils soient, à des heures de présence ne les rendra pas plus efficaces pour autant. Ca les fera juste chier… Et le travail à domicile n’a rien d’un « privilège ». C’est un mode de travail comme un autre. Et franchement, les élèves se fichent de savoir où leurs copies ont été corrigées.
        Des tire au flanc, il en existera toujours (il y a des champions du monde de la glandouille même avec des heures de présence obligatoires). Alors laissons au moins les gens responsables s’organiser comme ils le souhaitent. Parce qu’il existe aussi des gens responsables, de moins en moins certes, mais il y en a encore.

    2. Egomet

      L’informatique n’a pas fait gagner de temps, parce que c’est utilisé par l’éducation nationale pour imposer des systèmes d’évaluation kafkaïens et des méthodes pédagogiques absurdes. On n’utilise pas l’ordinateur quand on en a besoin, mais parce qu’on nous dit qu’il faut l’utiliser.
      Quant aux heures de présence dans l’établissement, ce serait peut-être une bonne chose, si l’on disposait de locaux pour cela. Dans le secondaire, il est très rare d’avoir des bureaux où l’on puisse préparer efficacement les cours. Dans le primaire, la question ne se pose pas puisque le temps de présence est déjà très grand. Si vous voulez garder les profs 35 ou 40 heures, prévoyez le budget immobilier. Un des aspects les plus lourds du métier est qu’on fait très difficilement la coupure avec la vie privée. On ne se contente pas d’exercer le métier, on est professeur, le soir, pendant les vacances etc. Travailler à la maison n’est pas forcément confortable. Je suis sûr que beaucoup de profs travailleraient moins en restant au lycée.

      La préparation des cours qui disparaît après la première année, c’est seulement à moitié faux. Quand on a de nouveaux programmes tous les 3 ou 4 ans, on n’a pas beaucoup le temps de rentabiliser.

      1. Tea Party

        @ Egomet: mettez vous une bonne fois pour toute en tête, vous et vos alter ego, que le moindre artisan, ce qui n’a rien de péjoratif, le commerçant, la profession libérale, l’entreprenant, travaillent tous au minimum à mi-temps: 12 h/24, sans mercredi est il utile de le préciser, sans parler des vacances à rallonge, quand vacances il y a.

        Quant à la scission entre la vie privée, et le  »chez soi », un peu de sérieux, il faut être enseignant bien que je vous prie d’accepter mes excuses pour cette vulgarité, pour en parler, car vous ne connaissant manifestement pas de quoi vous vous plaignez, en oubliant de regarder autrui.

        Rajoutons pour pour le travail ha-ras-sant de la correction des copies, de la préparation des cours, de grâce, nous avons tous de la famille, voire d’ex-femme ! de votre corporation, certes c’est un surcroît de travail, mais arrêtez ! un peu de retenues ! d’autant que vous de convainquez personne.

        Aucun métier n’est facile, le votre pas plus que le notre quel qu’il soit, mais vous avez fait un choix assumez le.

        Par contre, connaissez vous une corporation, qui comme la votre se plaint sans arrêt , perpétuellement, avec jours de gréve à l’appui, et jérémiades incessantes ce, de tout temps ?

        On ne vous prend plus du tout au sérieux,trop c’est trop, vous en avez trop fait, sans oublier que nous avons été à l’école pour juger de votre efficience, votre déontologie, votre ardeur au travail ! que nous sommes devenus parents voire grands parents.

         » Le plus beau métier du monde  » disiez vous fut un temps, même là, vous vous moquiez du monde. Qu’aurait pu dire le corps médical, qui sauvent plusieurs fois par jour des vies ? De toute façon tous les métiers sont importants et beaux, il suffit de l’aimer, pour autre chose, que celui d’avoir pour vocation : VACANCES.

        1. vengeusemasquée

          Je pense qu’il ne faut pas caricaturer non plus et surtout ne pas mettre tout le monde dans le même panier. Effectivement, pour certains, ce sont surtout les vacances et les bons sentiments qui l’emportent dans la motivation à être profs mais pour d’autres, et comme h16 le rappelle dans son billet, la vocation est réelle. Le temps passer à préparer les cours et corriger les copies peut être vraiment énorme. Je pense que les enseignants consciencieux travaillent bien plus des 35h hebdomadaires légales, soyons sérieux.
          Cela dit, et ce ne sont certainement pas les grévistes qui le diront, le problème est vraiment le vide intersidéral des programmes et le niveau dramatique des élèves. Ce n’est certainement pas en faisant des pauses méridiennes de 3h pour dérouler les bons sentiments « républicains » (comprendre gauchistes) avec force projets subventionnés et animés par des associations lucratives sans but que l’on pourra y remédier.

        2. Deres

          La question de la productivité du corps enseignant n’est pas anodine pour le pays … En effet, avec un million de personnes dont 800 000 enseignants, l’Education Nationale est le premier employeur de France. Les postes prévus par Hollande en plus correspondent donc presque à une augmentation de 10% des effectifs alors que les marges d’augmentation de la productivité interne sont immenses (heures par semaines, durées des congés, …) mais consciencieusement non évoqués par prudence politique. Il faut bien voir qu’en 2017, il est établit que cela coûtera 2.5 milliards par an (coût moyen d’un enseignant 41000€ par an) ! Et cela ne tient compte que des salaires car il faut parler des formations et des frais administratifs qui augmenteront probablement proportionnellement (on sait que les chiffrages des politiques sont fait au doigt mouillé de toute façon sans tenir compte des effets de 2ème ordre …). Quand on voit les efforts demandés au reste du pays, je trouve fort de café ce traitement de faveur envers ceux qui sont actuellement les plus favorisés au niveau des heures de travail annuels. Des points qui me semblent hallucinant sont par exemple que les travaux en dehors des cours sont considérés comme des heures supplémentaires malgré la faiblesse des horaires annuels. La correction de copie d’examens est donc payé en plus, tout comme les colles de prépas … Les formations ont parfois lieu à la place des cours … Les agrégés peuvent donner des cours au Lycée sans pour autant faire les autres travaux associés à leur salaire, … Au final, la faiblesse de la productivité enseignant coûte des milliards au pays pour un service qui n’est pas à la hauteur de l’investissement.

        3. Egomet

          Je ne veux pas rentrer dans un concours pour savoir quel est le métier le plus difficile ou le plus beau.

          Je n’aime pas beaucoup le ton condescendant que vous employez, comme si vous connaissiez mon parcours professionnel. Pour votre gouverne, j’ai dû quitter l’enseignement en raison d’un désaccord sur le fond avec l’inspection. En ce moment, je fais de la manutention. C’est moins bien payé, et plus dur physiquement, bien sûr. Mais quand j’ai fait mes heures, j’ai l’esprit dégagé. Et moralement, c’est beaucoup moins pénible qu’enseigner devant une mauvaise classe.

          Je ne vais pas nier bien sûr le fait que d’autres métiers sont prenants. Le chef d’entreprise a aussi l’esprit lourd de toutes ses responsabilités. Ai-je dit le contraire?
          Je rétablissais juste quelques faits sur un métier que je connais bien.

          Quant aux avantages du métier, heureusement qu’il y en a! Sinon comment trouverions-nous des professeurs?

          Les plaintes des professeurs sont agaçantes par leur caractère systématique. J’en conviens. Mais comprenez bien ce qui se passe. Depuis trente ans, les conditions de travail ne cessent de se dégrader, la liberté pédagogique a disparu. Et les salaires se sont érodés. Malheureusement, aucun consensus ne peut être trouvé sur les questions de fond. Il est très difficile de résister à toutes les aberrations des pédagogues de salon. Je pense que les syndicats de professeurs se trompent souvent de combat. C’est vrai d’ailleurs dans beaucoup de métiers. On souffre au travail mais on fait grève pour gagner trois francs six sous, ou pour une hypothétique retraite dans quarante ans. C’est dommage, mais ça s’explique: il est beaucoup plus facile de formuler ce genre de revendications.
          Mais même sur ces choses très terre-à-terre, les conditions se sont dégradées. Les professeurs ne tiendront plus très longtemps avec des petits chantages à la vocation. En fait, non, je dis une bêtise, ils ne tiennent déjà plus. On n’arrive pas à pourvoir les postes. Les anciens n’attendent plus la fin de l’année scolaire pour prendre leur retraite.
          Le métier d’enseignant est très beau quand les conditions sont réunies. Ce n’est plus le cas en France. Sans doute en grande partie parce qu’on s’imagine qu’il doit être exercé par des fonctionnaires.

          Prière aussi de ne pas juger l’école d’aujourd’hui par l’expérience que vous en avez eu en tant qu’élève, sauf si vous avez moins de vingt ans. On a des réformes en permanence!

        4. vengeusemasquée

          @DERES : « Les agrégés peuvent donner des cours au Lycée sans pour autant faire les autres travaux associés à leur salaire »

          Je ne comprends pas ce que tu veux dire par là.

        5. Tea Party

          @ egomet : Ce n’était pas une attaque personnelle, bien sur, je parlais de votre corporation au sens général, même si je dois reconnaître que j’ai eu la main lourde, et si je l’ai toujours !

          Un simple exemple, mon dernier en FAC aux USA, vient de faire trois W.E d’affilés de cours. Bien sur tous les élèves étaient là, comme les profs concernés, tout simplement car il y avait du retard sur le programme. Quand  »nos » enseignants, arriveront tranquillement à cela, sans gréve, sans râler avec leurs syndicats si puissants, nous pourrons parler du  » bien être » des élèves, mais nous en sommes très loin ! dans une ou deux générations peut être?

          Là aussi, sans aucune attaque personnelle, si vous saviez la qualité des profs aux USA ? Certes ils ne sont a pas agrégés, mais ils sont sélectionnés sur leurs cursus, leurs savoirs, sur leurs vécus et surtout sur leur valeur pédagogique, , quand ils sont en chaire, cela fait une sacrée différence.

          Tout le système est à revoir, j’ai eu un prof sommité incontesté dans son domaine, bien sur qui avait écrit plusieurs livres de référence, qui commençait son cours, partait par la première porte de l’amphi, continuait son cours dans le couloir et réapparaissait par la deuxième. Bien que  » ponte  », les flics sont venus lui retirer son permis, à une époque où ce n’était pas la mode, car il ne voyait pas les stop, les priorités, ni les feux rouges, il était dans ses équations.

          Personne n’a pu le déboulonner, c’était un crime de lèse- majesté, mais nul n’a jamais rien appris ni compris avec lui.

        6. Egomet

          @ tea party

          Je suis bien d’accord avec vous, le système est à revoir. Je dirai même, qu’au stade où nous en sommes, il faudrait supprimer le ministère de l’éducation nationale et son monopole de fait sur l’école.

          Si vous voulez gagner une guerre, il ne sert à rien de pester contre les caporaux (même s’ils se sont effectivement enfuis). Si la déroute est générale, c’est que la stratégie est mauvaise.

          Le dévouement, dont vous regrettez l’absence, existait encore il n’y a pas si longtemps. Pas chez tout le monde, certes, mais suffisamment pour que l’école fonctionne.
          Mais il nous est par exemple interdit d’imiter les professeurs que nous admirions quand nous étions élèves, car ils n’appliquaient pas la doctrine pédagogique officielle. Bien souvent d’ailleurs, ils n’avaient aucune doctrine. Ils étaient tout simplement de bons praticiens.
          C’est la loi qui nous empêche aujourd’hui de faire notre travail correctement. Elle est souvent invoquée lors de nos réunions, des conseils de classe ou des inspections. Pour un passage en seconde générale, vous vous demandez s’il ne faudrait pas tenir compte du français ou des maths plutôt que du dessin ou de la musique, le directeur vous rétorque que la loi interdit de mettre des coefficients au collège. Vous ne comprenez rien au Livret Personnel de Compétences, parce que c’est une ineptie, c’est la loi, vous devez l’appliquer. Vous donnez des lignes en punition, vous êtes convoqué par le chef d’établissement. Ne parlons même pas d’une gifle! Vous n’imaginez pas le degré d’hypocrisie des professeurs devant les inspecteurs…
          Je ne suis pas étonné que la situation soit meilleure dans les universités américaines. Elles sont beaucoup plus libres que les nôtres. Pour l’enseignement secondaire, en revanche, ce n’est pas toujours vrai, et les doctrines constructivistes y ont cours depuis plus longtemps que chez nous.

          Face aux mauvais professeurs, vous avez raison de vous plaindre, mais ce serait sympa pour ceux qui sont consciencieux de vous rappeler que le problème vient de plus loin. Quand un élève bavarde, je le punis, parce qu’il le faut. Mais je sais que le système provoque ces bavardages. J’essaie de ne pas en accuser toute cette génération, parce ce serait injuste.

        7. Tea Party

          @ Alex6 : effectivement c’est assez rare pour être souligné ! Ne désespérons pas, un jour nous serons sans arrêt d’accord, mais il y a un sacré Rubicon à franchir ! Entre libéraux authentiques, les bases sont malgré tout là, tous les espoirs sont donc permis !

  8. Josselin

    Moi je comprend pas se qui vous fais dire que l’orthographe est en baisse contente.

    Est-ce que le problème vient des élèves qui ne sont plus aussi concentrés en classe et n’arrivent plus à retenir des règles de grammaire plutôt simplistes (différence se/ce, sa/ça, etc), ou de la faute des profs, moins motivés et n’expliquent plus aussi bien qu’il y a encore une vingtaine d’années ?

    J’ai pu m’entretenir avec des personnes qui systématiquement écrivent « sa » à la place de « ça » sur un ordinateur pour la simple et mauvaise raison que « s » et « a » sont rapprochés sur le clavier et que donc ça s’écrit plus vite. Evidemment, ces personnes perdent l’acquis grammatical qu’elles avaient et ne sont plus capables de dire pourquoi on écrit de telle ou telle manière. Triste.

    Au passage, un de mes profs de BTS insistait lourdement sur la différence entre élève et étudiant. On est élève jusqu’au lycée et on est étudiant en études supérieures. Question de terminologie et de responsabilité.

    1. mlallier

      « Moi je comprend pas se qui vous fais dire que l’orthographe est en baisse contente.»

      Vous venez pourtant d’en donner un bon exemple.

        1. Josselin

          @Before : Je me suis surtout demandé comment mal orthographier les autres mots sans que ce soit complétement abusé.

    2. Pandora

      Quand l’institutrice de votre enfant vous répond sur deux pages de cahier petit format (bonjour la concision de la pensée, mais passons) et qu’il y a deux énormes fautes de grammaire, on peut affirmer que le niveau baisse.

      1. vengeusemasquée

        Si vous saviez à quel niveau il faut recruter les instituteurs et profs pour pouvoir ne serait-ce qu’en recruter, vous comprendriez pourquoi on en arrive là. Le métier est tellement déconsidéré que plus personne ne veut l’exercer. Par conséquent, il devient un métier choisi par défaut, dans lequel l’excellence n’est absolument pas valorisée.

  9. cherea

    C’est tout à fait bizarre que l’on appelle encore cela l’Education Nationale(lorsque l’on sait la détestation de tous pour tout ce qui est national) j’ai toujours pensé que l’Education c’était le boulot des parents. Faudrait changer le nom en quelque chose comme Instruction Générale ou Instruction Publique…bref vous voyez le topo. Il faudrait également une vraie concurrence à l’E.N., déjà c’est pas mal les écoles privées mais bon le contrat tout cela…Je suis persuadé que les enfants devraient passer de moins en moins de temps à l’école- Lorsqu’on voit qu’un type qui entre dans une Grande École après 12 ans de primaire, collège lycée + les 2 ans de prépa et qui est pas foutu d’aligner 3 mots sans faute d’orthographe…

    Un exemple: la dernière fois je suis en contact avec une entreprise, je communique avec le commercial ( je me renseignai pour ouvrir une structure à Gibraltar), le type sortait d’une école de commerce bac+5 ou quelque chose d’équivalent:
    en trois lignes il m’écrit :

    « car à mon sens et vous me donnerais surement raison avant de faire un achat il vous faut bien comprendre le produit.

    Interrogez vous bien sur certains paramètres tel que :

    – La fiabilité de l’entreprise choisie

    – Ne régler de prestation qu’après l’ouverture du compte, en effet cela peut devenir un cauchemar si vous payez avant et attendez 6 mois pour l’ouverture, il faut donc poser comme condition que « pas de règlement si pas de numéro de compte ». »

    Des fautes d’orthographe impossibles, une syntaxe hasardeuse, je lui ai répondu que je ne pouvais faire affaire avec lui, car un type qui est incapable d’aligner trois phrases sans faute d’orthographe et que le message qu’il communique est difficilement compréhensible n’est pas digne de confiance pour traiter avec des notaires dans des affaires d’écritures…

    Autre exemple, le niveau catastrophique des bacheliers en Anglais, personnellement je me rappelle avoir appris plus en regardant des séries ou des films en V.O. plutôt que de passer 3 heures par semaine dans une classe de 30. Je recommanderai à l’E.N. de passer des accords avec Rosetta Stone et Pimsleur, et de faire une heure de conversation avec des Indiens, des Anglais, des Anglophones et en un an, on en fait de parfaits bilingues…

    Je pense qu’avec tous les modules d’e-learning disponibles, le rôle du professeur sera d’orienter l’élève vers un cours et non plus de lui apprendre ou simplement d’être là en appui…

    1. YP

      Le rôle de l’école… Ceci est un débat tabou. Pourtant définir clairement le rôle de l’école devrait être la plus urgente des choses à faire.

    2. Egomet

      L’e-learning, c’est bien beau, mais pour en profiter, il faut déjà certaines bases. Savoir lire, écrire, compter, par exemple. On ne peut pas appliquer à l’ensemble du système éducatif ce qui convient à l’enseignement supérieur.
      C’est d’ailleurs avec des erreurs de ce genre qu’on a provoqué la crise actuelle: accès direct au sens (méthode globale), maths modernes, méthodes d’apprentissage inductives ou documentaires (analyses de documents en histoire par des enfants qui ne comprennent rien à la chronologie et n’ont aucune référence)…

      Cela dit, il faudrait juger chaque méthode d’e-learning sur pièces. Mais je doute fort qu’on puisse en faire un principe systématique.

      1. Pandora

        Exactement.
        On demande aux élèves de réfléchir mais pour se distancier il faut un repère ou du moins une référence. Avant de comprendre, il faut apprendre mais ce n’est plus à la mode…

    3. vengeusemasquée

      Autre exemple, le niveau catastrophique des bacheliers en Anglais, personnellement je me rappelle avoir appris plus en regardant des séries ou des films en V.O. plutôt que de passer 3 heures par semaine dans une classe de 30.

      J’approuve totalement. J’ai appris à parler anglais uniquement de cette manière. L’enseignement qu’on m’a dispensé pendant toute ma scolarité ayant été, à quelques rares exceptions près, totalement lamentable et inutile.
      Lorsque j’ai passé un concours public avec un oral d’anglais, mon niveau était tellement supérieur à celui des autres que les examinateurs m’ont demandé combien de temps j’avais vécu aux Etats-Unis. Ils m’ont difficilement crue lorsque j’ai dit la vérité, à savoir que j’avais beaucoup regardé de films et de série TV et côtoyé des anglo-saxons mais beaucoup plus tardivement.

      1. Alex6

        Ca le niveau en anglais des Francais…
        Ce qui est marrant c’est que malgre cela, la plupart sont persuades de bien parler. J’en ai meme qui me donne des lecons quand ils viennent ici, parcequ’ils suivent deux heures de cours par semaine avec une prof anglaise… Mes 6 annees de vie en Australie ne pesent pas lourd en comparaison…

  10. Cyrielle

    Si j’en crois ce que j’entends autour de moi, les instituteurs (je continue à les appeler ainsi) devraient être nombreux à ne pas enseigner aujourd’hui.

    J’aurai plutôt tendance à penser que c’est plus leur confort personnel qui les motive, que le bien-être de leurs élèves. Mais bon, reconnaissons que cette loi est très perturbante pour les enfants et pour tous ceux qui gravitent autour d’eux.

    On veut maintenir les élèves de primaire à l’école 3 heures de + par semaine pour leur dispenser le même nombre d’heures de cours. A quoi va t-on les occuper pendant le temps où ils n’étudieront pas ? Si j’étais concernée et heureusement je ne le suis plus, je serais très inquiète.

    Quelques effets collatéraux de la reprise de l’école les Mercredis ou Samedis matin :

    – Contraindre les enfants à se lever tôt un jour de plus par semaine. Pour moi, cela suffit à effacer le bénéfice de l’allègement des cours journaliers.

    – Priver les assistantes maternelles de 3 H de travail par semaine, soit une bonne douzaine d’heures par mois.

    – Par contre les parents vont « s’enrichir » d’autant et même d’avantage pour ceux qui choisiront d’occuper ce temps libéré pour bosser. Toute une organisation à repenser.

    – Quant aux instituteurs, ils subissent les effets inverses : Temps de nourrice supplémentaire pour ceux qui ont de très jeunes enfants non scolarisés, frais de déplacement, organisation à revoir,…

    – Une incidence financière non négligeable pour les communes qui doivent s’impliquer dans le système.

    – etc…

    Il est vrai qu’on peut réellement avoir des doutes quant à l’objectif réel de cette nouvelle loi qui à mon avis ne profitera pas aux enfants dans le cadre de l’enseignement proprement dit….

    1. Deres

      En tout cas, ce genre de réforme régulière des horaires désorganise complètement le pays. Les plus à plaindre sont toutes les assistantes maternelles qui se sont mis à leur compte en pensant bénéficier pour longtemps de ces 3 heures de travail. Elle vont le payer directement de leur porte-monnaire sans contre-partie aucune. A ce que je sache, personne ne les plaint et le ministre n’enchaîne pas les réunions pour leur faire plaisir et les caresser dans le sens du poil … Je sens venir les remarques du type : elle n’avait qu’à être fonctionnaire …

  11. Skan

    Un petit mot sur le mister Bruno Julliard, pour l’avoir connu du temps de Fillon sinistre de l’éducation nationale. Ce n’est pas un corporatiste, il est égoïste, il se fiche éperdument des autres … un futur minustre en somme … on en parle pas beaucoup ( quoique, ça c’est pas plus mal ) mais il est représentatif de ce que produit l’éducation nationale, un inculte « socialiste » qui arrive au pouvoir …

    J’aime bien ce billet, toujours aussi intéressant à lire cher H16.

    1. Tea Party

      Bruno Julliard, est l’archétype de la tête à claques socialiste aux discours creux et formatés. Parents enseignants dont la mère est une ancienne élue PS, le hasard fait bien les choses !

      De toute façon si l’on milite quel que part, surtout dans un syndicat étudiants, à gauche pour ceux qui aiment les pléonasmes, c’est que l’on ambitionne de faire  » carrière », ou que l’on est un gros con qui n’a rien compris.

      Je me demande si Julliard, n’est pas malgré tout, cumulard.

    2. paf

      la plupart des socialistes sont tres ignorants, en particulier de l’histoire des consequences du socialisme, mais pas que; ils ignorent aussi generalement la version non PC de l’histoire de France et sont presque tous des taches en economie, et donc en histoire de l’economie.
      Un bon socialiste choisit le Camp Du Bien par facilite, par paresse intellectuelle.

      1. Tea Party

        Pire, les socialauds n’ont même pas conscience qu’ils sont regardés par le monde entier et que leurs aberrations à des répercutions. Le bac pour ceux qui ne veulent pas le prendre, car il le donne, dans l’absolu peut maintenant permettre d’avoir de part le jeu des options plus que le maximum ! J’ai des enseignants américains sachant que je suis français, (la honte) qui m’ont demandé si c’était vrai ! histoire de me prendre, bien que je n’y sois pour rien, pour un débile profond.

        Dans certaines FAC surtout celles de renom outre-atlantique, pour les français, il y a quelques années, il suffisait du bac et d’un bon carnet scolaire bien sur, puis au fil des années, il fallait en plus au moins une mention, puis les meilleures de celles ci, pour être sélectionné.

        Oui, nous savons, ils prennent les meilleurs ! salauds de non marxistes.

      2. YP

        Non, un socialiste choisi le camp du bien par avidité. Ce n’est pas de l’ignorance, ils ont très bien compris que leurs prébendes sont obtenues au dépend d’autrui – mais ils n’en ont rien à foutre.

        1. gem

          allons, allons… un méchant n’est pas « autrui », on peut lui prendre tout ce qu’on veut ; en fait c’est même pour son bien : une fois correctement rééduqué à la solidarité par le fait, il deviendra un gentil

    3. MIA

      J’ai encore le souvenir du débat du CPE où cette énergumène et sa pote d’un autre syndicat (soit disant modéré) ont promis des « Etats Généraux de la Jeunesse ». On a rien vu de tout ça. La réforme a été jeté et rien n’a été fait.

      Pire, confronté à un vrai jeune chômeur (masqué) lui demandant ce qu’il connaissait à la précarité et au marché du travail (donc qu’il fallait flexibiliser le marché de l’emploi pour les outsiders), le gai Bruno n’a pu s’empêcher de lui jeter un regard de mépris avant de lui dire qu’il se battait pour lui (!).

      Que dire aussi de la gestion de la sécu étudiante (SMEREP ou LMDE) qui servent de machine à cash aux cadres de l’UNEF. 1900 euros pour les administrateurs à ne rien foutre, on ne vas pas se priver…En attendant les coûts sont près de deux fois plus élevé que le régime général. Bien sûr l’UNEF touchera pas à sa vache à lait.

  12. Curmudgeon

    Il n’y a pas de doute, avec Peillon, nous avons à faire avec un vieux croyant de la para-religion laïciste. Mettre un tel militant au Ministère de l’éducation nationale est pratiquement une provocation, car un tel poste exigerait une certaine délicatesse. Mais son grand projet d’enseignement de la morale laïque semble tourner à l’eau de boudin. Et je ne suis pas sûr que, devant leurs élèves, les professeurs auraient manifesté un enthousiasme débordant. De toute façon la propagande passe plus efficacement, de façon indirecte et dispersée, par l’histoire, la littérature, l’économie. Et cela, le plus souvent, à l’insu même des professeurs. Ils sont par exemple formés à vénérer les Lumières (françaises) en bloc, sans trop chercher à opérer certaines distinctions. Attirer l’attention sur certains points litigieux vous vaut les foudres du Français cultivé moyen, élevé dans le culte des « philosophes ». Si vous lui mettez sous le nez des passages desdits philosophes, il ne veut même pas les lire.

  13. Flo

    Et voilà (entre autres raisons) le résultat de tout ça :

    http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2012/12/11/alerte-sur-le-niveau-de-la-france-en-lecture/

    On en est même plus à parler d’orthographe. Pour ça il vaut mieux attendre la première année des « grandes écoles »:

    http://etudiant.lefigaro.fr/orientation/actus-et-conseils/detail/article/des-grandes-ecoles-s-alarment-du-niveau-d-orthographe-1106/

    Par ailleurs H16 vous avez entendu cette ahurissante histoire de RER qui ne s’arrêtent plus à certaines gares (où un arrêt était prévu) pour…ne plus avoir de retard?

    1. Deres

      Oui, car le STIF donne des objectifs de retard max en % des trains avec amendes à la clé. Il suffit donc de ne plus s’arrêter aux stations pour rattraper le retard. CQFD. C’est comme cela sont géré toute nos administrations.

      1. Flo

        Oui j’ai entendu ça. Et il ne donne pas que des amendes mais aussi des bonus en cas de « bonnes performances »!

  14. mlallier

    Arte, il y a quelque temps, avait comparé les livres d’arithmétique français et allemands vieux d’une centaine d’années.

    On y apprenait que, pour tuer un ennemi allemand, il fallait quatre balles en moyenne (je cite au hasard, je n’ai pas encore essayé de tuer un Allemand, et je ne connais pas leur résistance à ces projectiles), et il fallait déterminer le nombre de réserves nécessaires pour prendre un avantage certain sur le Teuton.

    L’inverse existait bien sûr en Allemagne.

    À l’époque, ce n’était que de l’instruction.

    Quand on est passé à l’éducation, il a fallu se taper les robinets qui fuient, les trains qui se croisent et les champs qu’il faut clôturer. La poésie changeait d’objet mais la méthode pour résoudre le problème restait identique.

    Éducation, instruction, le terme a-t-il réellement une importance ?

    1. H.

      Oui, ça a une importance!
      Quand « on » est passé à l’éducation, on a commencé à déresponsabiliser les parents. l’éducation c’est le boulot DES PARENTS.
      L’école doit se cantonner à l’instruction.
      Et on voit bien que point n’est besoin de « morale républicaine » pour faire du bourrage de mou: des balles pour casser du teuton au début du XX° et du vivrensemble bisoudurable protèjlaplanète festif au début du suivant.

      1. Egomet

        J’irai même plus loin, il y a beaucoup de pédagogues haut placés qui estiment que l’école doit soustraire les enfants à l’influence de leurs parents, et qui pensent l’école contre la famille. L’éducation conçue par le ministère va bien au-delà des applications quotidiennes de l’arithmétique. On va essayer de glisser du « citoyen » et de l’anti-discrimination un peu partout.

        Cela dit, fondamentalement, la distinction entre l’éducation et l’instruction n’est effectivement pas si nette que certains voudraient le croire. La rigueur intellectuelle et le savoir constituent la meilleure des préparations morales. On ne peut pas former intellectuellement sans assurer un minimum de savoir-vivre. Et vice-versa.
        L’enjeu me semble-t-il, c’est surtout de trouver une véritable complémentarité entre l’école et les parents. Et une vraie subsidiarité.
        Commencer par laisser le choix aux familles en supprimant la carte scolaire serait une bonne piste.

  15. philipem

    Le diagnostic a été fait dès les années 1980 par beaucoup.
    A mon sens, c’est le livre de Jean Claude Milner, paru en 1984 : « De l’école », qui constitue le démontage le plus impeccable et implacable de la machine à démolir l’école. Style admirable ; la lecture est un régal.

  16. gem

    Le pire, c’est qu’il n’y en a pas un seul pour imaginer qu’on pouvait laisser chaque établissement choisir son rythme à sa guise. Pas plus les « journalistes » que les ministres ou leur administration, tout le monde trouve normal de faire marcher le mammouth au pas et à la baguette. En somme, où on va on s’en fout, l’important c’est d’y aller « tousansam-bleuh, Tous en sang, bleu ».

    1. Aristarque

      Sang bleu, n’est-ce pas abominablement et odieusement aristocratique pour la Socialie???
      Gare aux lanternes! 😉

  17. Fucius

    « de l’anticlérical, du laïc de combat, du socialiste qui cogne, qui lutte, qui écrase ceux qui ont le malheur de penser différemment, que ce soit en matière de religion ou en matière de politique. »

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_congr%C3%A9gations_chr%C3%A9tiennes_en_France

    1880: À l’issue du court délai, les congrégations non autorisées, bénédictins, capucins, carmes, franciscains, assomptionnistes… sont expulsées

    1902: 3000 écoles non autorisées de congrégations autorisées sont fermées sur le territoire national. Est frappé d’amende ou de prison :
    – Quiconque ouvrirait sans autorisation un établissement scolaire congréganiste,
    – Toute personne qui après ordonnance de fermeture continuerait les activités de l’établissement ou en favoriserait l’organisation ou le fonctionnement.

    1904: L’enseignement de tout ordre et de toute nature est interdit en France aux congrégations.
    Près de 2 000 écoles furent fermées, et des dizaines de milliers de religieux qui avaient fait de l’instruction leur terrain d’action privilégié se trouvaient interdits d’exercer leur profession et confrontés à l’alternative de la reconversion, et donc de l’abandon de l’état religieux, ou l’exil.
    30 à 60 000 religieux français partent ainsi fonder des établissements à l’étranger.

     Conclusion :
    Le triomphe actuel du socialisme découle de la prise de l’enseignement par les socialistes entre 1880 et 1904, au moyen de la force publique.
    Les socialistes avaient compris qu’ils devaient endoctriner les enfants pour faire triompher leur idéologie; et que le christianisme enseigne une anthropologie foncièrement libérale (responsabilité, individu, société civile, subsidiarité…).

    Ce qui démontre que le socialisme est fondamentalement une religion, qui ne sépare par le religieux du régalien, mais emploie celui-ci pour s’imposer – et appelle laïcité ce qui en est l’exact opposé.

  18. DLR 06

    Bravo, heureusement ou malheureusement vous avez tout dit !
    Pouvons nous y faire quelques chose ? Je me le demande vraiment. Nous doutons vraiment par ces temps incertains et morose..

    1. Alex6

      Vous pouvez toujours vous barrer. Ou accepter que la spontaneite, l’optimisme et la motivation de vos enfants soient reduits a neant par une armee de profs qui repeteront en boucle: « il n’arrivera jamais a rien », « inutile de s’engager dans cette voie, il n’a pas le niveau », « il n’arrivera jamais a s’adapter au monde du travail »…
      Je tire ces phrases de mon experience perso. Si je les avais ecoutes, je serais probablement devenu comme eux: aigris, cretins et depressifs. Je me felicite tous les jours de leurs avoir dits par la pensee d’aller tous de faire foutre!

  19. gnarf

    « Par le travail de sape des syndicats et la multiplication des grèves, par le sabotage de l’institution à cause d’ayatollahs du socialisme comme Peillon ou de pédagogos déchaînés comme Meirieu, l’enseignant, le professeur, l’instituteur est devenu un petit prestataire de service public, avec toutes les tares qu’on y attache automatiquement, et la perte inéluctable de prestige du statut social correspondant. »

    Il y a eu un peu de ca, mais l’enseignant a aussi perdu son prestige dans tous les pays occidentaux avec ou sans socialisme. C’est surtout le niveau general d’instruction de la population qui a augmente. L’enseignant est en quelques sortes victime de son succes…il y a autant de gros cons chez les enseignants et les cures qu’ailleurs…mais avant guerre les gens se soumettaient a tout si la personne etait instruite. Aujourd’hui les gens sont moins naifs…du coup il ne suffit plus d’etre instruit pour etre respecte, il faut aussi etre respectable.

  20. chiquito

    Le magazine « L’Ordinateur Individuel » révèle que 5 profs sur 6 n’ont encore jamais fait appel à des supports numeriques pour leur cours.
    Soit par ignorance, soit par refus souvent d’origine syndicale, soit par habitude de recourir aux livres.

  21. Le Confort Intellectuel

    Bonjour.
    Bien que lisant régulièrement et avec plaisir les billets de ce site, j’interviens rarement car, s’il fallait systématiquement répondre à tout ce qui parait sur le net au sujet de l’éducation nationale, ce serait un pensum sans fin… 🙂
    L’image de l’enseignement dans notre pays est désastreuse, c’est un fait. Et c’est certainement notre faute, à nous enseignants. Nous n’avons pas su depuis trois décennies au moins faire aimer ce métier, qui est pourtant, je peux vous l’assurer, tout aussi gratifiant qu’il est pénible. Directeur d’école en maternelle, je passe chaque matin une heure à préparer le travail de mes élèves, sans compter un certain temps pris sur mes week-ends et mes mercredis. Travailler sur place est peu possible, j’ai toute ma documentation chez moi, et je peux y travailler à mon rythme sans être interrompu. Le télé-travail n’est certainement pas un luxe, c’est une nécessité, et à mon sens un gage d’efficacité.
    Tout ce que je lis ici, dans le billet ou les commentaires, est juste… ou du moins n’est pas faux! Mais comme pour la température extérieure, il y a une marge entre le réel et le ressenti. Je peux parfaitement comprendre que ce ressenti soit désastreux pour la profession qui, entre grèves absurdes et revendications incompréhensibles, est incapable de s’expliquer à elle-même ce qu’elle fait dans la rue. Mais ne mettez pas tout le monde dans le même sac! 35 % de grévistes dans le primaire, cela fait 65% qui n’y sont pas. Pourtant la paupérisation de ce métier et sa grandissante difficulté sont réels, en témoignent depuis deux lustres au moins quantité de rapports intérieurs comme extérieurs (ceux de l’OCDE sont frappés du coin du bon sens). Pour ma part, je vois surtout deux causes parallèles à l’incapacité de l’éducation nationale à aujourd’hui remplir sa mission:
    – le centralisme jacobin destructeur du système;
    – la volonté forcenée, en dépit de l’évidence, à vouloir amener 80% d’une classe d’âge au baccalauréat (alors qu’il y a quarante ans seuls 20% y accédaient).
    Si vous regardez de près le fonctionnement d’une école, d’un collège ou d’un lycée, vous trouverez toujours quelques ahuris et un incompétent notoire invirable. Mais vous trouverez surtout beaucoup d’enseignants qui se décarcassent pour exercer leur métier, souvent malheureusement contre un système sclérosé qui ne tient absolument pas compte ni de leurs problèmes ni de leurs idées. Et il y a à tous les niveaux d’enseignement autant des uns que des autres.
    Mettons fin à la pyramide monstrueuse de ce ministère où tout part du sommet et tombe comme un fruit pas mûr -ou pourri, cela dépend-, et où 200 000 bureliers (comme disait Zézette) gèrent 800 000 agents de terrain: un fonctionnaire de bureau pour en gérer quatre autres dans les écoles et établissements, joli score!
    Je pourrais ajouter un certain nombre d’autres raisons pour expliquer pourquoi la machine est détraquée (directeurs d’école sans aucun pouvoir, blocage des initiatives par les IEN, etc), mais ce serait un billet entier qu’il me faudrait écrire. Je m’arrête là. Mais vous n’avez pas fini d’entendre parler de l’éducation nationale…

      1. Le Confort Intellectuel

        Merci pour le compliment, mais comme je l’écrivais, s’il fallait que je réagisse partout sur ce thème, mon Dieu! 🙂 Néanmoins, je promets de continuer à venir ici aussi souvent qu’il m’en est gré.

        1. vengeusemasquée

          la déresponsabilisation des directeurs d’école est valable dans les autres établissements scolaires. Je travaille en lien avec les collèges donc c’est cet « étage » que j’ai à portée de main et je constate la même chose. Aucune autonomie financière puisque tout est déjà prédéterminé au moment des attributions de dotations de fonctionnement, entre dépenses incompressibles (entretien du bâti) et programmes milimétrés, il n’y a aucune marge.
          A côté, comme tout déraâge est pris en charge par la collectivité de rattachement (idem pour les lycées), il n’y a aucun intérêt à faire de la bonne gestion. Le principe de double hiérarchie des personnels d’entretien aggrave encore la situation puisqu’ils dépendent de la collectivité mais sont encadrés par des personnels EducNat qui, de fait, n’ont aucune autorité sur eux.

          Et je ne parle que des frais de fonctionnement parce que je ne connais pas grand chose à la pédagogie.

  22. Riton

    Bien vu , les profs , j’en ai connu un ! avant de prendre ma retraite, travaillent parfois beaucoup , mais l’Education Nationale, c’est le Titanic, irréformable, gangrenée à mort par son idéologie reductrice et destructrice, – républicaine si vous voulez. ( Cela n’ôte rien au mérite des premiers hussards , mais le ver était déja dans le fruit; Une école n’est pas au service d’un régime..;
    Mais comme sur le Titanic avant de plonger dans l’au froide, on peut toujours profiter et écouter l’orchestre jouer juste, comme certaisn profs rescapés.
    C’est ce que je disais à mes élèves, il y a dix ans, apprenez à quitter le navire!

  23. Stephane

    Extraits de son livre lu dans le Nouvel Obs »…Ce que je crois finit souvent par être vrai (….) si je crois que l’ enfant que j’ instruis est incapable d’ apprendre, cette croyance écrite dans mes regards et dans mes discours le rendra stupide; au contraire, ma confiance et mon attente est comme un soleil qui mûrira les fleurs et les fruits du petit bonhomme.(…)
    Alors primo… cui cui les petits zoiseaux.
    Secundo, les petites bonnes femmes ont le droit de gueuler contre la non parité du texte. Toutes dans la rue avec Frigide Barjot le weekend prochain.
    Et tertio je le soupçonne de ne pas faire semblant comme tous ses copains, c’ est peut-être un vrai socialiste du début 20ème alors méfions-nous les gars ( et les garces).
    Et de quatre, bonjour l’ enfonçage de portes ouvertes…

  24. pi31416

    Il y a … une trentaine d’années peut-être (comme le temps passe!) de passage en France, je vais voir un collègue rencontré vingt ans plus tôt (ça ne nous rajeunit pas!) dans les DOM-TOM. D’instit il est passé principal et c’est à son école qu’on a rendez-vous. « Assieds-toi là » me dit-il « je suis à toi dans cinq minutes. » Sur le bureau un paquet de copies que je feuillette. Il revient.

    — Ben mon vieux, lui dis-je, t’es pas gâté avec tes potaches.
    — Oh, tu sais, l’orthographe, la grammaire, ça n’est pas important. Ce qui est important, c’est qu’ils sachent s’exprimer.

    Cela m’a tellement coupé le souffle que j’ai jugé inutile de lui faire la réponse évidente: « comment peuvent-il s’exprimer s’ils ignorent les rudiments de leur langue? »

  25. hipparchia

    Bonjour,

    Je voulais vraiment vous remercier pour cet article, cela fait tellement de bien de voir que les individus sont encore capables d’aller au-delà des débilités mises en avant par la presse et trop souvent par les syndicats.

    Je suis cela étant consternée de lire certains commentaires. Si l’association systématique libéral = mangeur d’enfants est parfaitement stupide, l’association systématique prof ou instit’= gros branleur kipensekaséakis est tout aussi dérangeante. Je m’imaginais, visiblement à tort, que les individus que l’on dénigre ouvertement et publiquement d’une façon totalement dégueulasse avaient parfaitement compris ce mécanisme et ne l’utilisaient pas.
    J’ose des questions tout de même : considérez-vous également que les personnes qui télétravaillent sont des fénéasses ? Je fais effectivement dix-huit heures de cours effectifs, mais croyez-moi qu’avec la magie des emplois du temps je passe beaucoup plus d’heures sur site. Et je pourrais y rester plus si cela servait à quelque chose mais c’est parfaitement inutile. Mon credo reste d’être disponible pour les élèves qui veulent travailler, je n’en ait jamais vu un venir à mes permanences pour un suivi individualisé, alors bon.

    La future réforme est parfaitement débile : la pause méridienne est consternante, mais surtout elle suit cette ligne parfaitement bordélique qui consiste à régionaliser l’enseignement, une manière subtile pour nos dirigeants DE GAUCHE de rétablir le système des castes : moi, Président, je n’en ai rien à foutre parce que mon gosse ira à Henri IV et toi, petite merde qui a eu le malheur de ne pas m’avoir, moi, Président, comme papa tu iras dans ta pauvre école sans moyen.

    En même temps, venue d’un traître, cette réforme ne m’étonne pas. Que peut-on attendre, franchement, d’un ex-étudiant en philosophie qui cherche à faire une carrière politique ? Le mec n’a même pas dû comprendre le premier cours, celui où on explique que la philosophie se crée contre la sophistique ie : les montreurs de marionnettes. Je ne vois pas d’autre explication.

    De deux choses l’une, soit on reste sur un diplôme national – je veux dire pas le pastiche actuel qui n’est que le certificat de fin de vie cérébrale – soit on libéralise l’instruction. Pourquoi donc, diantre, donner ce pouvoir à des régions, ie : des autres élus. Je prends vos explications.

    Je ne sais pas si je suis pour la libéralisation de l’enseignement, très sincèrement. Je constate qu’il est possible de créer une école en France qui ne soit pas sous contrat avec l’Etat : les écoles indépendantes mais que peu s’y risquent et les seules que j’ai vue avait l’air légèrement louche sur les bords. Je ne sais pas comment cela marche et me base uniquement sur mon expérience et n’a que que cette valeur, c’est certain.

    Je sais en revanche qu’attendu que ce qu’ils font de l’école est lamentable, que la gauche est pire que la droite parce qu’ils sont plus copains avec les syndicats. En revanche, personne n’apprend à grands coups de bisous, de câlins et de macramé. On apprend à force de volonté et d’effort, pas en s’occupant de son poil de cul qui gratte. Par conséquent, je n’ai même plus peur d’une libéralisation de l’enseignement : je sais que j’aurai du travail parce que je suis bonne dans ce que je fais et je pense même avoir un meilleur salaire et un patron moins voyou <3.

    Peut-être même que, truc de dingue, le fait de disposer d'un savoir et d'avoir le désir de le transmettre reprendra ses lettres de noblesse.

    1. Heu. Si vous répondez à moi (je ne sais pas trop), je tiens à vous rassurer tout de suite : non, je n’ai jamais considéré que les profs (pris en groupe, en paquet) sont des feignasses ou des tire-au-flancs. L’écrasante majorité, comme expliqué dans le billet, tente tant bien que mal de s’accommoder des consternantes brouettes de conneries déversées par la hiérarchie d’une institution qui a largement perdu les pédales, le nord et le sens des priorités.

      Pour ce qui est des écoles indépendantes, outre les coûts de structures qui sont artificiellement conservés très haut par l’Etat pour écrabouiller toute concurrence, oui, une école privée serait plus que possible, mais carrément souhaitable en France. La Suède offre un excellent exemple de ce qui est possible de faire en matière d’enseignement privé (chèque éducation, liberté des établissements pour le programme, implication forte des parents dans le système éducatif, par exemple).

      1. hipparchia

        Je vous rassure, j’ai vu à la relecture que ce que j’avais écrit portait à confusion. Je ne vous accuse pas, vous, au contraire je vous remercie. Certains commentaires, en revanche, sont insultants. Comme quoi, vous avez aussi vos mauvais lecteurs.

        Je sais, mais cela étant nous ne sommes pas la Suède, en France nous en sommes à la troisième génération de sacrifiés sur l’autel de la haine du savoir et de la pensée libre. Je n’ai pas confiance, je croise les parents : ce n’est jamais la faute du chérubin, ce n’est jamais la faute de la dégradation de l’enseignement s’il ne pige pas, par exemple, la différence entre différence de degré et de nature ; c’est la mienne.

        Quelque part, donner les clefs à une bande de décérébrés, je ne sais pas si c’est une bonne idée. Comment ne pas avoir cette crainte lorsqu’on est français ?

        Mais je vous aime, hein, vraiment parce qu’au moins ça pense. Et vraiment, merci pour cet article.

  26. hipparchia

    Ah, sinon ce pays est vraiment foutu. Au-delà du manger-bouger-pas-trop-salé-sucré, mes élèves ont l’air convaincu que la démocratie, c’est mieux que tout parce que l’on y demande l’opinion du peuple alors que, dans une dictature, par exemple, on ne demande pas au peuple s’il veut faire la guerre.

    Au moins « Mali ? » c’est pas trop long à écrire.

    C’est vrai, en fait, je suis trop partisane du moindre effort.

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