Lobby du tout-électrique, PwC, Jean Tirole : dépenses pour la croissance

Un article de Henry Bonner

Et voilà, c’est fait : Fitch abaisse la note de la dette de la France… Et en dépit de l’envolée des taux d’intérêt, le gouvernement continue les dépenses.

Comme l’échec du Premier ministre en France, la « défaite » du parti de M. Milei en Argentine dans une élection locale ce mois-ci montre le problème des baisses des dépenses : les populations adorent les distributions !

Pour les journalistes, la hausse des déficits provient des baisses d’impôts depuis une décennie. Ils veulent le retour de taxes, au lieu de réductions de dépenses. Le tableau ci-dessous montre les effets des baisses d’impôts sur les recettes, selon le budget de 2024 (source).

Jean Tirole : déficits au nom de la croissance

Beaucoup de journalistes, d’économistes, et même des patrons d’entreprise veulent le maintien ou les hausses de budgets étatiques, même au coût de taxes et d’endettement supplémentaires. Ainsi, Jean Tirole, pourtant lauréat du prix Nobel d’économie de la Banque de Suède en 2014, défend par exemple les dépenses des gouvernements. Pour lui, l’UE ne « dépense pas assez, mais dépense aussi mal » pour le soutien aux entreprises et à la consommation.

Il veut plus de budget pour des “les techs, la biotech, l’IA”. En effet, les avancées dans la tech font partie des raisons aux gains de productivité des États-Unis par rapport au Vieux Continent.

Il évoque comme modèle le budget de 48 milliards $ par an pour le soutien à la recherche en santé aux États-Unis.

Le graphique ci-dessous montre les écarts de productivité, entre la France et les États-Unis, par secteur. Les colonnes en rouge indiquent des activités dans le secteur de la tech.

M. Tirole propose ainsi plus de financements pour la tech sur le continent et fait aussi allusion aux programmes de M. Biden. En effet, les programmes de l’ex-président américain pour le soutien à l’économie comprennent 1.100 milliards $ de subventions et plus de 500 milliards $ d’exemptions d’impôts.

Selon M. Tirole, en Europe, la stagnation de la croissance requiert des plans de relance. Il promet de la richesse et de la croissance à l’avenir en résultat de dépenses dans l’immédiat.

Verkor, Volvo, tout-électrique : lobby des subventions et amendes

En plus d’économistes comme Jean Tirole, des entreprises prennent aussi la défense des programmes d’investissements étatiques. Sans surprises, dans beaucoup de cas, ces entreprises ont des conflits d’intérêt et font partie des bénéficiaires de ces aides, quotas, ou barrières aux importations !

Par exemple, malgré la débâcle pour la majorité des constructeurs de voitures, un consortium de 150 entreprises a signé une lettre pour le maintien des quotas de voitures électriques jusqu’à l’interdiction des voitures à moteurs en 2035. Or, comme le montrent les chiffres de la Plateforme automobile française, l’électrique perd des parts de marché, en France, depuis 2 ans.

Globalement, les ventes de voitures piquent du nez au cours de l’année, en particulier dans les camions et fourgonnettes. Pour les 7 premiers mois de 2025, les ventes de camions baissent de 18 %. Les entreprises mettent en pause la conversion des flottes à l’électrique, face aux coûts et l’incertitude sur les quotas ou amendes.

Le graphique ci-dessous montre l’indice WTLP des émissions, une estimation des rejets de carbone des voitures ou camions. L’indice fait du surplace malgré les objectifs. En effet, les consommateurs continuent les achats de voitures thermiques !

Face à l’évidence de la débâcle pour le secteur, l’Union européenne remet à 2027 l’application des amendes. Les constructeurs prévoient tout de même des milliards d’euros de pertes, et la fermeture d’usines, en l’absence d’une envolée de la demande dans l’électrique.

À l’inverse des constructeurs, le lobby du tout-électrique fait pression sur les autorités pour plus de mesures contre les voitures thermiques. Ils veulent encore davantage d’incitations et de contraintes sur les entreprises et les consommateurs, via le renforcement des quotas, et l’application des amendes.

Volvo et Polestar, des constructeurs spécialisés dans les voitures électriques, et Verkor, le gérant d’usines à batteries, font par exemple partie des signataires ; c’est normal puisqu’ils tirent directement profit de l’interdiction des voitures thermiques !

Le gouvernement et l’UE répondent au lobby du tout-électrique par l’annonce de subventions : de son côté, la France augmente de 1.000 euros les subventions pour les voitures électriques. Quant à l’UE, elle crée un fonds de 1,8 milliard d’euros pour les producteurs de batteries.

Les entreprises du tout-électrique, dont les usines à batteries, opérateurs de bornes de recharge, ou de constructeurs comme Volvo et Polestar, dépendent des dépenses du gouvernement et demandent donc plus de mesures et des hausses de budgets, malgré les dégâts pour les constructeurs et les consommateurs en raison de la conversion de force à l’électrique.

PwC : encouragements au gâchis dans les batteries

Les impôts et les restrictions sur les producteurs et les consommateurs créent des freins à la prospérité. En revanche, des intermédiaires dans la finance et les sociétés de conseil obtiennent des contrats ou des frais grâce aux programmes étatiques. Ils apportent des soutiens aux autorités, via des rapports ou des communiqués.

Par exemple, le groupe PwC, un géant du conseil aux entreprises, prévoit ainsi un essor des ventes de voitures électriques dans les 10 prochaines années !

Un rapport de cet été explique :

“Les prévisions de court-terme sur les voitures électriques prévoient que ces voitures formeront environ 20 % de la demande en 2025. Elles atteindront 60 % de la demande en 2035. Cette croissance va porter la demande de batteries à 5 TWh.”

Ils partagent le graphique ci-dessous de la demande de batteries jusqu’en 2035.

La hausse de la demande pour les voitures électriques provient, selon eux, d’une baisse des prix de vente grâce aux avancées dans les batteries. Ils prévoient l’égalité des prix d’achat entre l’électrique et thermiques en 2030.

Le graphique ci-dessous montre les projections par région de la part de marché de l’électrique (en rouge). En 2035, ils prévoient 93 % de part de marché en Europe, pour les voitures électriques grâce au « succès » des quotas et l’interdiction des thermiques !

Le rapport de PwC promet le succès du programme grâce à une hausse de la demande. Or, tout comme les entreprises du tout-électrique, ils ont un conflit d’intérêt évident : le groupe tire directement profit des subventions et des quotas pour le secteur !

Croissance : manque de liberté, excès d’impôts

Les avantages des États-Unis, dans la technologie ou d’autres domaines, viennent de la capacité d’innovation chez les entreprises ou les entrepreneurs. Par exemple, la mise au point de médicaments contre l’obésité par des groupes comme Novo Nordisk, une société de pharmaceutiques danoise, créent à la fois des solutions pour des consommateurs et des sources de bénéfices pour les innovateurs.

À présent, l’intensité de la concurrence dans le domaine entraîne des baisses de prix. Les analystes chez Goldman Sachs prévoient une baisse des prix de médicaments contre l’obésité de 7 % par an pour les prochaines années en raison de la concurrence. Ils prévoyaient une baisse de 2 % auparavant.

Eh oui : la concurrence accroît l’offre de médicaments au profit des consommateurs. Elle crée aussi une incitation pour l’efficacité. La baisse des marges chez Novo Nordisk, en raison de la concurrence, entraîne une réduction du personnel de 10 %, et la fin du télétravail… De même, en France, la pression de la concurrence dans le secteur des télécoms a entraîné une chute des prix. Le graphique ci-dessous montre l’évolution d’un forfait de 20 Go par mois.

La hausse de l’offre en produits et les baisses de prix viennent de l’innovation et de la concurrence.

À l’inverse, les régulations et les impôts créent des freins aux entreprises, freinent aussi la hausse du niveau de vie.

Union européenne : subventions sans baisses de régulations

Dans l’Union européenne, les gouvernements offrent des subventions aux entreprises et des exonérations de charges ou d’impôts.

STMicroelectronics, le groupe de semiconducteurs, reçoit des centaines de millions de la part des autorités : le nouveau super-calculateur chez Atos, JUPITER, provient d’un financement de 500 millions d’euros par les gouvernements.

Les économistes, journalistes, et entreprises demandent encore plus de dépenses. Ils promettent la croissance de l’économie, comme solution à la dette et la stagnation des niveaux de vie.

En réalité, les politiciens sont à la source du décrochage, à savoir le manque de rentabilité et de productivité, à cause du poids des impôts et des régulations et la rigidité des règles sur l’emploi.

Des profiteurs des programmes, comme Volvo, Verkor, ou PwC, demandent encore plus de distributions, et de régulations.

À l’inverse, les tentatives de coupes de budget entraînent des crispations ou la chute du gouvernement comme en France.

En conséquence, les dirigeants continuent les dépenses et programmes. Ils créent ainsi les conditions de la stagnation de la croissance et des niveaux de vie.

Idées de placements : 2 métaux précieux (rapport gratuit)

Les analystes de mon réseau évitent en général les placements dans le tout-électrique. En revanche, une source de gains, depuis la création de mon groupe en début 2021, vient de la performance de l’or, en hausse de plus de 80 %. L’or reçoit beaucoup d’attention à présent, en raison des gains depuis 3 ans.

L’un de mes analystes cible un autre métal précieux, avec peut-être plus de potentiel de hausse.

Voici ce que m’écrit l’un de mes experts :

“Le système des devises fiduciaires approche d’un moment de rupture. Les gérants de montants d’investissements colossaux – probablement en Asie – montrent une perte de confiance envers les devises.”

Les banques centrales accélèrent leurs achats d’or depuis 2024. L’or surpasse à présent l’euro, pour la deuxième place parmi les actifs de réserve des banques centrales.

Il continue :

“Il est impossible de prédire exactement l’ampleur des mouvements. Mais la tendance globale reste en notre faveur. Je recommande d’avoir des pièces d’or physiques, pour des raisons psychologiques. Il est plus facile de ne pas vendre.”

Depuis un peu plus d’un an, mon expert vise aussi un second métal (et non, ce n’est pas l’argent). Ce métal est 30 fois plus rare que l’or sur Terre. Au début des années 70, ce métal coûtait 5 fois le prix de l’or. En 2009, il coûtait deux fois le prix de l’or. À présent, ce métal vaut seulement le tiers du prix de l’or.

Pour ces raisons, mon expert préfère acheter cet autre métal au lieu d’acheter de l’or.

Je peux tout de suite vous envoyer gratuitement votre guide sur comment acheter de l’or et cet autre métal.

J'accepte les BTC, ETH et BCH !

1BuyJKZLeEG5YkpbGn4QhtNTxhUqtpEGKf

Vous aussi, foutez les banquiers centraux dehors, terrorisez l’État et les banques en utilisant les cryptomonnaies, en les promouvant et pourquoi pas, en faisant un don avec !
BTC : 1BuyJKZLeEG5YkpbGn4QhtNTxhUqtpEGKf
BCH : qqefdljudc7c02jhs87f29yymerxpu0zfupuufgvz6
ETH : 0x8e2827A89419Dbdcc88286f64FED21C3B3dEEcd8

Commentaires5

  1. Aleph

    Le Prix Nobel d’Économie n’est rien qu’un label valant argument d’autorité permanent arbitrairement attribué sur critères politiques à des gens généralement socialistes. Tirole est de ce point de vue moins pénible que Klug-Man. Il est étonnant que la droite n’ait jamais « dynamité » ce prix en en créant un plus prestigieux (mieux doté) pour le supplanter. Au contraire, on la voit courir après le Nobel de la Paix, qui ne vaut pas mieux !

    1. Grosminet

      @ Aleph 20 septembre 2025, 12 h 42 min
      « Le Prix Nobel d’Économie n’est rien qu’un label valant argument d’autorité »
      Un label qui certifie la qualité d’escroc en son domaine. Entre Kmug – Man* et Ben l’imprimante, ça envoie du steak le Nobel.
      * j’ai souvenir qu’il y fort longtemps, au moins dix ans, le patron avait commis un billet à propos du Bulb-Man en question.

  2. Higgins

    Un état des lieux de la vente des voitures électriques avec quelques considérations plus philosophiques à la fin : youtu.be/P9mGJkCpDuU?
    L’UE va-t-elle pouvoir continuer à imposer son calendrier stupide et ses choix imbéciles longtemps ? En 2027, ce sont les élections présidentielles en France. Il y a des questions intéressantes à poser aux prétendants à la queue du Mickey.

  3. Val

    Bon billet mais je suis gênée par le côté « liste à la Prévert » . J’aurais préféré un article approfondi / sujet , en effet chacun des thèmes est en soi un sujet très complexe et à approfondir . Pour rebondir le sujet des entreprises du CAC et leur propension à applaudir les subventions, il est clair qu’il est plus facile -pour eux- de les obtenir (pour preuve l’installation par ex d’éoliennes par EDF ) que d’avoir du succès dans des hypothétiques innovations , surtout dans notre contexte européen (lois débiles , normes .. ) .

Laisser une réponse

(obligatoire)
(facultatif)