Il devient de plus en plus difficile de suivre les amusantes (ou effrayantes) histoires de la presse de grand chemin : la vérité du jour se révèle complètement bidon quelques temps plus tard.
Et s’il fallait jadis plusieurs mois pour que le bidonnage soit révélé, ce n’est plus vraiment le cas dernièrement où quelques heures suffisent parfois pour renvoyer les équipes de clowns journalistes et les bouffons politiques à leurs études.
Pour s’en convaincre, voici quelques éléments d’appréciation de l’ampleur des farces tragiques que la presse et nos dirigeants politiques nous assènent ces derniers mois.
Ainsi, le 15 novembre 2022, un missile frappe le village de Przewodów (à vos souhaits) en Pologne, près de la frontière ukrainienne. Immédiatement, nos fiers soldats de l’information montent à l’assaut : armés de leurs informations de première main, Le Monde ou Le Figaro (parmi les ribambelles de journaux du même acabit) nous expliquent que ce missile, évidemment russe, pourrait déclencher l’article 5 du traité de l’OTAN, avec guerre mondiale à la clef.
Tremblez, lecteurs, la guerre est à nos portes !
Manque de bol, le lendemain, les enquêtes préliminaires font rapidement basculer le récit vers la bévue bête. Le président polonais Andrzej Duda annonce en effet que le missile « provient probablement de la défense antiaérienne ukrainienne », soulignant qu’il s’agissait d’un « accident ». Caramba, c’est raté.
Les années suivantes, d’autres cas similaires se reproduisent : tout indique que, bien sûr, c’est les Russes et – ah, on me dit à l’oreillette qu’en fait il s’agit d’un tuyau de cheminée, etc.
Plus récemment, le 1er septembre dernier, la presse s’est tout aussi brillamment illustrée avec la découverte – effroi, horreur, scandale ! – que le GPS de l’avion transportant Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission, aurait été brouillé alors qu’elle allait se poser à Plovdiv, en Bulgarie. La Commission européenne et la presse confirmeront, selon les rapports initiaux, que l’appareil aurait ainsi « tourné en rond pendant une heure » au-dessus de l’aéroport en raison d’une perte de signal GPS, forçant les pilotes à recourir à des « cartes papier » pour atterrir via le système ILS (radionavigation au sol).
Tremblez, lecteurs, les Russes nous brouillent l’écoute le GPS !
Manque de bol, le 10 septembre suivant et dans une médiatisation particulièrement feutrée, on apprend – au travers de l’Usine Nouvelle par exemple – en utilisant notamment les données publiques et disponibles via Flightradar24 qu’il n’y a eu absolument aucun brouillage.
Tout au long du vol, le signal GPS était de « bonne qualité » (valeur NIC de 8 indiquant une intégrité navigationnelle élevée, et NACP élevé pour la précision positionnelle), sans signe de jamming ou spoofing sur le transpondeur ADS-B. L’approche d’atterrissage n’a été prolongée que de quelques minutes (avec un retard total de 9 minutes, en partie dû à un décollage tardif d’une heure), sans cercle pendant une heure.
Bref, c’était du flan. Caramba, encore raté.
De la même façon, il est indispensable de passer quelques lignes sur les actes perpétrés sur les tuyaux de gaz de Nordstream 2, qui entraînèrent le 26 septembre 2022 une rupture des gazoducs et une quasi-rupture d’anévrisme des journalistes de la presse occidentale concluant tous, les yeux paniqués, qu’il s’agissait évidemment d’un acte de guerre russe, capable d’un auto-sabotage particulièrement audacieux rien que pour nous enquiquiner, les maroufles.
Manque de bol (oui, c’est une constante), ces dernières semaines apparaissent des articulets de la presse occidentales expliquant avec le plus grand sérieux l’arrestation de deux plongeurs ukrainiens soupçonnés d’avoir détruit ces gazoducs et qui sont actuellement réclamés par les Allemands.
Contre toute attente, les Russes étaient ukrainiens. Caramba, encore raté.
À la fin de ce mois de septembre, la presse frémit : plusieurs aéroports européens signalent des survols de drones suspects, provoquant des interruptions de vols et alimentant les craintes d’une campagne coordonnée… russe évidemment ! Dans la lignée d’autres incidents en mer Baltique ou en mer Noire, les autorités danoises, norvégiennes et polonaises évoquent explicitement une « possible » implication de Moscou. Notez bien le « possible » qui permet de camoufler toute incertitude : en pratique, ces allégations s’appuient sur un pattern d’incursions russes présumées, mais n’apportent en réalité aucune preuves concrète à ce stade.
Et manque de bol, les premières enquêtes sentent la déroute et la chaussure humide avec finalement l’arrestation de trois Allemands soupçonnés d’avoir fait voler des drones sur des zones sensibles. Au plus grand dam de nos politiciens et d’une presse tendue comme un ex-prisonnier après 10 ans d’abstinence, ce ne sont pas des Russes.
Caramba, encore raté.
Rassurez-vous : les Russes ne sont définitivement pas lavés de tout soupçon, car – heureusement ? – des drones sont retrouvés presque intacts pour certains, écrasés dans des champs ou sur des maisons locales. La presse en profite (avec un soupir de contentement ?) pour présenter les dommages à une maison dans le village de Wyryki, dans l’est du pays, où un toit a été détruit.
Manque de bol, ce qui était initialement présenté comme l’impact direct d’un drone russe, s’avère après une enquête de terrain être un missile polonais utilisé pour abattre l’un de ces drones.
Quant aux drones eux-mêmes, on s’étonne de leur portée significativement plus importante que prévue pour être venue de Russie et avoir ainsi traversé toute l’Ukraine et s’écraser bêtement en Pologne. L’autre explication – plus logique mais terriblement conspirationniste d’extrême-droite pro-Kremlin – voudrait que ces drones aient été lancés juste de l’autre côté de la frontière, depuis l’Ukraine, et seraient le rafistolage ukrainien de drones russes récupérés précédemment.
Impensable et surtout scandaleusement faux. Oubliez.
Du reste, les drones danois permettent de faire naître un nouvel embranchement dans le récit occidental : la Russie semble avoir fait le coup par l’intermédiaire d’un pétrolier « fantôme » duquel seraient partis les engins. La tension est donc à son comble quand, enfin, les autorités – maritimes et françaises, dans ce cas-ci – décident d’arraisonner le bateau fantôme. Au large de Saint-Nazaire, une page de l’histoire s’écrit, avec ces caractères d’imprimerie un peu baveux, typiques des meilleures histoires d’espionnage et de rebondissements inattendus.
Rebondissements qui ne tardent pas : tout compte fait, le commandant est Chinois, et si la cargaison est bien russe, elle est destinée a un acheteur indien mais il n’y a pas plus de drones que de beurre en broche et tout le monde est relâché. Le bateau repart en dodelinant doucement dans les vagues de l’Atlantique.
Caramba, encore raté.
Si vous avez noté comme un motif lancinant qui se répète, ce n’est pas complètement fortuit : il semble en effet qu’un schéma se reproduit avec obstination dans la presse occidentale. Dans un premier temps, quelque chose semble se produire qui pourrait s’apparenter à une provocation ou un motif de conflit, et, avec une gourmandise suspecte, les autorités déboulent pour asséner leurs allégations comme des vérités, relayées par des médias qui comptent sur l’effet « Trust Me Bro » pour blanchir leurs informations pourtant douteuses.
Et patatras, à chaque fois, les allégations sont largement tempérées, pastellisées voire contredites par les faits et les éléments – cette fois-ci sourcés – qui finissent par apparaître dans une presse qui, alors, ne fait plus du tout ses choux gras de ces nouvelles informations. L’existence d’une menace russe ne justifie en rien de raconter n’importe quoi, ce que font pourtant avec crânerie les médias actuels.
De façon claire, ces médias et ces autorités veulent absolument inscrire un message impératif (« tremblez, les Russes veulent nous attaquer ») qui permet de justifier leurs différentes opérations : instillation de la peur dans les esprits des citoyens afin de les manipuler à accepter tous les détournements et toutes les gabegies qu’ils mettent en place avec des levées de fonds gigantesques pour les marchands de canons, le tout avec une polarisation extrême des débats en présentant ceux qui osent – même avec des sources et des éléments solides – douter ou remettre en cause les discours dominants.
Le but est de plus en plus évident : il s’agit de garantir pour les actuels dirigeants politiques une voie de sortie, via la guerre ou la multiplication de crises. C’est non seulement grotesque, c’est aussi très dangereux.
« La seule chose exacte dans un journal, c’est la date » disait Coluche avec sa justesse populaire. Cela n’a jamais été aussi vrai qu’actuellement.
À propos de nos médias et des journalopes, on m’a envoyé cet interview de Tommy Robinson, un très vilain méchant (wikipedia.org/wiki/Tommy_Robinson) :
x.com/Outofnone1/status/1975630788290093441?t=CoYdeqHbCcgA9-8maWm3Iw&s=08
Ça dépote un peu.
J’ai vu ça hier, et je me suis dit que les gauchistes, s’ils n’attaquent pas en bande, sont complètement perdus face à un débat socratique.
Dès lors qu’ils n’ont pas la possibilité d’empêcher leur interlocuteur d’exposer leur point de vue, ils se liquéfient.
La pauvresse, elle a dû accumuler une telle quantité de haine en elle, que à la place de Tommy Robinson, je me méfierais un peu…
On comprend mieux pourquoi Kirk s’est fait butter. Ils ne lâcheront rien.
Oui, ils deviennent très dangereux, leurs khmer-soja fanatisés ne sont plus les paysans solides de 36 ou 75, mais leurs amis muzz sont bien là.