Le Breaking Bad de l’État français

Pour lutter pied à pied contre contre le crime organisé, quoi de mieux que l’État, le crime désorganisé, piloté par Macron et sa clique ?

C’est en tout cas la direction que prend la nouvelle gesticulation du locataire de l’Élysée : pour le frétillant chef de l’État, la place de la drogue dans le pays devient préoccupante et il appelle donc à une mobilisation collective, notamment en fustigeant « les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants » entre deux rails de coke. De façon assez stupéfiante, il apparaît donc que le Président de la République vient de prendre conscience de « l’importance d’une politique de prévention et de sensibilisation » au sujet des drogues, en axant assez clairement son discours du côté des consommateurs.

Ce n’est pas une grande surprise : il est bien plus facile de s’adresser à ces derniers qu’aux producteurs et aux distributeurs. Les premiers, mammifères calmes et dociles, ne protestent qu’assez peu au contraire des seconds qui sont souvent armés et n’hésitent pas à répliquer.

Et c’est là en réalité tout le cœur du problème : si Macron lance ainsi le sujet au milieu de ses autres spasmes médiatiques crisogènes, et qui plus est en tapant discrètement dans son électorat (le bobo de centre-ville qui s’encanaille de temps en temps), c’est parce que la situation en terme de trafic de stupéfiants sur le territoire français est suffisamment grave pour devenir électoralement périlleuse.

Dit autrement, la situation est en réalité catastrophique : plus une région, plus une ville n’échappent au trafic ni à ses débordements, la violence qu’il génère via règlements de comptes et disputes de territoires. Même les campagnes reculées et des petits villages d’apparence tranquille peuvent servir de bases arrières ou de laboratoires de chimie pour Sinaloa, un cartel mexicain.

Malgré leurs airs martiaux et leurs déclarations parfum testostérone de synthèse, les autorités apparaissent complètement dépassées, la question de ces trafics revenant en force dans le débat public suite au récent assassinat à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d’un militant engagé contre le narcotrafic.

Devant la montée des violences, l’augmentation des faits divers de plus en plus inquiétants, on assiste à beaucoup de mouvements de menton, d’explication sur les nécessaires dispositifs qu’on va s’empresser de mettre en place ici ou , transformant ce qui est déjà complexe en usine à gaz (hilarants). Face à des cartels structurés comme des multinationales, nos politiciens veulent riposter avec moult Powerpoints, force numéros Verts et plein de réunions interministérielles.

Et au passage, le chaos – dans la population et dans la réaction de ces autorités – que ces trafics provoquent devient pour les dirigeants un prétexte pour pousser des mesures d’espionnage supplémentaires sur les citoyens.

Par exemple, le robinet à platitudes de Retailleau est d’ailleurs ouvert en grand pour nous expliquer que la guerre contre les trafics sera gagnée, moyennant l’interception des messages chiffrés, l’intéressant spécimen politique feignant ici de croire que c’est ce genre d’outils qui permettrait d’obtenir des résultats alors que tout indique qu’il n’en sera violemment rien du tout, ne serait-ce que parce que cela fait 30 ans que ces « méthodes » et ces bricolages sont déjà déployés en pure perte.

Pendant ce temps, plus les autorités et les politiciens en charge de ce bordel tentent de nous faire croire qu’ils agissent, plus l’actualité leur inflige camouflet sur camouflet.

On apprend ainsi que l’assassinat de Mehdi Kessaci a été commandité depuis sa cellule par Mamine, sobriquet de l’actuel chef du gang DZ Mafia. Ceci laisse entendre un lourd problème de gestion carcérale des détenus et des communications sortantes.

Ce grave problème est d’ailleurs confirmé dans la foulée lorsqu’on apprend qu’un des 100 détenus les plus dangereux du pays obtient une sympathique petite permission de sortie. Bien que condamné à 8 ans (peine somme toute légère pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs), l’homme de 52 ans est considéré comme l’un des barons du trafic de drogue mais bénéficiera donc de cette permission qui, on en est certain, ne servira pas du tout à reprendre son doux commerce.

De façon générale, personne ne croit plus en une quelconque rigueur carcérale, la prison française oscillant entre espace de co-working un peu rêche et camp de vacance dangereux, aux participants volontiers violents, mais très loin d’un cadre où loisirs et occupations seraient fermement encadrés. Visites conjugales, drogue, trafics et même activité d’influenceur sur les réseaux (l’unboxing de produits du terroir livrés par drones ou le tuto youtube n’étant plus très loin), la différence avec la vie à l’extérieure est de plus en plus symbolique, à l’instar de tout le reste de la justice en France, dont le laxisme devient une marque de fabrique.

En pratique, il apparaît que le chaos décisionnel actuel ne provient pas d’un manque d’information de la hiérarchie ou du politique : tout le monde sait à quoi s’en tenir. Le problème est plus profond et se situe au niveau des compétences de l’opérationnel de terrain (il n’y en a plus, ou plus suffisamment) et au niveau du courage et de la volonté au niveau du décisionnel, qui se sont complètement évaporés (comme l’actualité récente le prouve amplement, ici par exemple).

Quant à ce qui fonctionne vraiment, aux méthodes qui donnent effectivement des résultats, on a maintenant suffisamment d’exemples en grandeur réelle pour savoir comment procéder : ainsi, on pourrait prendre exemple sur le Salvador de Nayib Bukele, un pays qui fut bien plus violent et gangrené par les gangs et le trafic de drogue que la France est parvenu à redresser drastiquement sa situation au point que les regards se tournent automatiquement vers lui lorsqu’on parle de vraie lutte contre les narcotraficants.

Bien évidemment, ce qui y a été mis en place nécessite une justice intègre (dont la France ne dispose plus), une police efficace (ce n’est plus le cas depuis un moment) et surtout, avant tout cela, une volonté politique courageuse. Cette dernière, indispensable, n’est pas près de se manifester avec les invertébrés actuellement en charge de ces questions, Emmanuel Macron le premier.

Les gesticulations vont donc continuer, et la violence en France continuer de s’accroître.

J'accepte les BTC, ETH et BCH !

1BuyJKZLeEG5YkpbGn4QhtNTxhUqtpEGKf

Vous aussi, foutez les banquiers centraux dehors, terrorisez l’État et les banques en utilisant les cryptomonnaies, en les promouvant et pourquoi pas, en faisant un don avec !
BTC : 1BuyJKZLeEG5YkpbGn4QhtNTxhUqtpEGKf
BCH : qqefdljudc7c02jhs87f29yymerxpu0zfupuufgvz6
ETH : 0x8e2827A89419Dbdcc88286f64FED21C3B3dEEcd8

Commentaires6

  1. Aristarkke

    « pour le frétillant chef de l’État, la place de la drogue dans le pays devient préoccupante »
    Il aurait dû mal à être fourni suffisamment ?

  2. Aristarkke

    « Ceci laisse entendre un lourd problème de gestion carcérale des détenus et des communications sortantes. »
    Cela a été déjà mis en évidence avec Salaud Abdeslam qui, à part d’être privé de sortie, même pour une offre d’emploi à honorer vers 2040, bénéficie de tout le confort moderne relationnel entre une ex-vierge paradisiaque du Walhalla islamiste matérialisée à sa disposition et les moyens de l’intertube… Dans sa cellule où il gérait donc son petit business terroriste provisoirement empêché d’action personnelle directe…

  3. Aristarkke

    Dans la première vidéo de Flop Joene intercalée dans le texte, il a les coquillards une fois de plus très écarquillés…
    L’excitation d’avoir un public obsequieusement attentif ?

  4. Ryan

    C’est le principe de la guerre contre la drogue qu’il faut contester.

    C’est l’interdiction de ces produits qui induit un trafic clandestin et la criminalité associée (violence de rue, règlement de comptes,…).

Laisser une réponse

(obligatoire)
(facultatif)