Amazon et le numérique ont effectivement tué le dépôt légal

En août 2023, un lecteur me faisait part de ses inquiétudes concernant la BNF, la Bibliothèque Nationale de France, et de son respect de plus en plus léger de ses obligations concernant le dépôt légal. Ceci avait abouti à un précédent billet dans lequel, outre un petit rappel sur ces obligations, étaient détaillées les dérives actuellement observées.

La lecture des problèmes, dont une liste peut être consultée ici, se résume essentiellement au constat que la BNF, noyée dans les documents provenant de l’auto-édition, ne parvient plus à remplir sa mission de base, inscrite dans la loi depuis 1537, qui est de conserver le patrimoine national écrit.

Or, au lieu de demander une adaptation de la loi aux nouvelles réalités du terrain, ou, comme on pourrait s’y attendre concernant un service public, à demander plus de moyens, de sous et de personnels (cumul gourmand possible), les dirigeants de cette vénérable institution se sont enfoncés dans le déni : pour eux, il n’y a aucun problème et la mission est bel et bien remplie, circulez il n’y a rien à lire ou plutôt, si, tout est à lire, il ne manque pas un bouton de guêtre pardon pas un livre auto-édité à l’appel.

Le billet paru en août 2023 avait cependant été repris dans Atlantico, ce qui lui avait donné un peu de publicité, sans pour autant que la BNF n’en fasse cas.

Quelques mois plus tard, l’affaire semble close : les trous dans le dépôt légal continuent de croître d’autant plus vite que l’auto-édition attire chaque jour plus d’auteurs, mais au moins personne ne semble s’en offusquer. Quant aux remarques narquoises trouvées dans Atlantico (et sur ce blog), elles sont bien vite oubliées dans un soupir de soulagement de toute la hiérarchie de la BNF et au grand dam des employés consciencieux de l’institution, véritables victimes des légèretés coupables de leur hiérarchie.

C’est donc avec une certaine surprise que la question est relancée lors d’un entretien que Laurence Engel, alors présidente de la BNF, accorde à Marguerite Catton de France Inter en mars 2024.

Sur le point de quitter ses fonctions en avril 2024, la présidente fait alors part de son bilan à la tête de l’institution, lorsque la journaliste lui demande si le dépôt légal ne poserait pas quelques petits soucis du côté de l’auto-édition, d’autant qu’un article paru sur Atlantico fait justement mention de ces aspects.

Magie des intertubes bien connectés, l’entretien est encore disponible (ici, calé au passage pertinent) et mérite l’écoute puisqu’avec un aplomb assez stupéfiant, voilà que elle n’hésite pas à expliquer que si, si, les livres auto-édités n’échappent pas à l’obligation de dépôt légal, m’enfin que pensez-vous là :

« Ça… ça, c’est absolument faux. […] Nous conservons, évidemment, l’auto-édition. Ce serait une erreur, là, encore une fois, de ne pas le faire, puisque cela correspond à une réalité… euh… c’est quasiment un quart de la production éditoriale d’aujourd’hui, donc c’est absolument considérable. Voilà. »

Ce serait une erreur en effet, mais c’est bel et bien une erreur qui est encore actuellement commise : l’obligation de dépôt légal, qui concerne pourtant toutes les parutions en France, y compris l’auto-édition, n’est pas correctement appliquée ; tout comme le ministère de la Culture, les responsables de la BNF sont au courant (au moins jusqu’au dernier changement de tête), et les actions entreprises jusqu’à présent pour corriger le tir n’ont pas été à la hauteur de l’enjeu, pour le dire gentiment : l’écart entre ce qui aurait dû être fait et ce qui l’est vraiment ne cesse de se creuser.

Pourtant, quelques jours plus tard, Laurence Engel qui vient de quitter son poste réitère les mêmes affirmations douteuses, cette fois-ci dans un podcast de France-Culture (qu’on pourra écouter ici à partir de 28’20), dans lequel on apprend (surprise renouvelée !) que le dépôt légal concernerait bien l’auto-édition mais seulement au-delà d’une centaine d’exemplaires et ce serait à l’auteur (dans le cas de l’auto-édition) de faire les démarches. Devant le doute du journaliste qui se demande si l’auteur moyen réalise effectivement cette démarche, la dame d’aplomb n’hésite pas et affirme sans hésiter :

« Si, il le fait. Oui oui oui et donc on a beaucoup, beaucoup… D’ailleurs, les seuls chiffres qui sont solides sur le développement de l’auto-édition en France, c’est ceux qui sont produits par la BNF à l’occasion de l’Observatoire du Dépôt légal… »

On pourra lire avec profit l’intéressant florilège de citations des responsables de la BNF à ce sujet, qui montre un inquiétant décalage entre la réalité et leurs discours que certains, hardis, pourraient même qualifier de gros bobards commodes.

Ces accommodations avec la réalité sont pourtant étranges : on comprend intuitivement que la mission initiale de la BNF est maintenant complexe à réaliser et d’autant plus que les volumes de production ont explosé cette dernière décennie grâce à internet et l’auto-édition. Il serait donc compréhensible que les responsables de l’institution fassent état de leurs difficultés, et qu’ils réclament par exemple une adaptation de la loi.

Pour le moment, ce n’est pas ce qui est choisi, puisqu’on constate surtout un camouflage du problème voire un véritable déni officiel de toute dérive. Ainsi, les difficultés à imposer effectivement le dépôt légal aux distributeurs derrière les plateformes numériques ne sont pas mentionnées et l’adversité manifeste à collecter les données sous format numérique (trop souvent, ce sont des ouvrages papiers qui sont manipulés en lieu et place des souches numériques – un comble au XXIe siècle) sont souvent niées ou minimisées.

Enfin, signalons que les magistrats de l’Agence française anticorruption ont confirmé qu’il y avait bien un délit fiscal (ici, une exonération arbitraire d’une contribution en nature) et ont donc transmis le dossier au procureur de la République le 2 juin 2023.

On peut raisonnablement douter que tout ceci fasse plus qu’un petit pschitt : il n’y a jamais eu de contrôle efficace par le parlement de l’activité du plus gros établissement culturel du pays, celui qui engloutit le budget le plus conséquent. Cependant, les contribuables, qui émargent tout de même à hauteur de 247 millions d’euros pour le budget de la BNF, seraient pourtant en droit de demander des comptes.

Rassurez-vous : personne ne leur répondra.

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Commentaires106

  1. Ryan

    Ah, je ne suis pas sur d’avoir compris le propos de l’article!
    Voulez-vous vraiment que la BNF « flique » toutes les œuvres éditées? Ou alors vous plaignez-vous du pognon englouti?

    1. C’est une illustration d’un service public qui ne fait pas le taf pour l’argent qu’il reçoit, et qui ment lorsqu’il est pris la main dans le sac.

      1. leherisson

        le service en question commence à se sentir juste un peu gêné aux entournures : l’association que je préside et qui publie un revue semestrielle se fait rappeler à l’ordre depuis 2 ans pour ne pas avoir souscrit à ses obligations du dépôt légal. Ce qui est cocasse, c’est que ledit dépôt est effectué avec une régularité métronomique. Donc le service du dépôt légal semble effectivement quelque peu merdoyer …

    2. sam player

      D’accord avec Ryan, si le flicage merdoie c’est très bien, même si ça coûte du pognon… et comme tu le disais, pour que ce fonctionne il faudrait plus de moyens, pognons, lois, peut-être 250M de plus, donc faut laisser tomber, e nous tirons pas une balle dans le slip

            1. Pheldge

              il s’en fout le sam d’ici là il aura claboté : il avait 10 ans avant 1963 d’après ce qu’il a raconté hier – il était au lycée à 10 ans – sonc au mieux, ça lui fait 71 balais aujourd’hui il a à peine 12 ans d’espérance de vie 😉

  2. Lao Slump

    Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre du dépôt légal ? Les livres de Pascal, Baudelaire, Jésus Christ et les 12 apôtres, Montesquieu et même JJ Rousseau ont ils eu besoin de dépôt légal pour traverser les siècles ?

    Qu’est-ce qu’on en a à branler de la BnF ? Qu’on la ferme. Les livres et leurs auteurs qui méritent d’être conservés le seront naturellement.

    1. MCA

      Elle possède des manuscrits uniques au monde qui sont de pures merveilles (vu de mes propres yeux) et qui méritent d’être conservés dans les meilleures conditions, donc la BNF a qd mm un rôle de conservation à jouer.

      1. Le Gnôme

        Il y a des livres absolument passionnanat pour qui s’intéresse à l’Histoire dans son site électronique Gallica qui permet de télécharger gratuitement ces ouvrages (libres de droits) et de les lire tranquillement chez soi. J’en ai un millier soigneusement sauvegardé sur disuqe dur externe.

            1. Le Gnôme

              Non, ce n’est pas gratuit, mais c’est quand même plus utile que payer le reprisage des chaussettes ou la réparation du biclou. Les subventions à la presse ou aux associations à but lucratif sont aussi inutiles que couteuses.

    2. Jacques Huse de Royaumont

      On a retrouver récemment dans une bibliothèque italienne une partition d’une valse de Chopin oubliée.
      Souvent, ce qui traverse les époques n’est pas ce qui tient le haut du pavé lors de sa création. Botticelli a été oublié pendant 3 siècles et Turner était un second couteau de son vivant. Ne parlons même pas de Van Gogh.
      C’est pareil en littérature, Baudelaire est resté longtemps marginal.
      Sans conservation un peu systématiques de ces oeuvres, c’est la meilleure part qui est perdue.

      1. Mitch

        Baudelaire est resté longtemps marginal.

        Perso, cela ne m’aurait pas gêné qu’il le reste. J’ai du passé aussi un BAC français en plus de son équivalent international pour faire mes études et france et me suis tapé cette purge pendant des mois.

          1. Mitch

            Pas sur qu’il ai écrit une ligne sans être fait comme un (vieux?) rat 😉
            Il devait en voir par troupeaux entier des éléphants roses 😀

        1. Jacques Huse de Royaumont

          Le Poète est semblable au prince des nuées
          Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
          Exilé sur le sol au milieu des huées,
          Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

        2. Higgins

          Un poème s’impose :

          Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme,
          Ce beau matin d’été si doux :
          Au détour d’un sentier une charogne infâme
          Sur un lit semé de cailloux,

          Les jambes en l’air, comme une femme lubrique,
          Brûlante et suant les poisons,
          Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique
          Son ventre plein d’exhalaisons.

          Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
          Comme afin de la cuire à point,
          Et de rendre au centuple à la grande Nature
          Tout ce qu’ensemble elle avait joint ;

          Et le ciel regardait la carcasse superbe
          Comme une fleur s’épanouir.
          La puanteur était si forte, que sur l’herbe
          Vous crûtes vous évanouir.

          Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
          D’où sortaient de noirs bataillons
          De larves, qui coulaient comme un épais liquide
          Le long de ces vivants haillons.

          Tout cela descendait, montait comme une vague,
          Ou s’élançait en pétillant ;
          On eût dit que le corps, enflé d’un souffle vague,
          Vivait en se multipliant.

          Et ce monde rendait une étrange musique,
          Comme l’eau courante et le vent,
          Ou le grain qu’un vanneur d’un mouvement rythmique
          Agite et tourne dans son van.

          Les formes s’effaçaient et n’étaient plus qu’un rêve,
          Une ébauche lente à venir,
          Sur la toile oubliée, et que l’artiste achève
          Seulement par le souvenir.

          Derrière les rochers une chienne inquiète
          Nous regardait d’un oeil fâché,
          Epiant le moment de reprendre au squelette
          Le morceau qu’elle avait lâché.

          – Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
          A cette horrible infection,
          Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
          Vous, mon ange et ma passion !

          Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
          Après les derniers sacrements,
          Quand vous irez, sous l’herbe et les floraisons grasses,
          Moisir parmi les ossements.

          Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
          Qui vous mangera de baisers,
          Que j’ai gardé la forme et l’essence divine
          De mes amours décomposés !

          Charles Beaudelaire (qui a également fait connaître en le traduisant Edgar Alan Poe).

      2. Pierre 82

        J’ai une vieille encyclopédie Larousse datant de 1906.
        Antonio Vivaldi n’y est même pas mentionné, il était complètement tombé dans l’oubli. Pour rappel, il s’agir du compositeur baroque le plus joué actuellement, et de loin.
        Pourtant, l’équivalent de la BNF italienne, si elle existait, n’y est pour rien : on a juste retrouvé dans les années 1920 dans une vieille bibliothèque d’un obscur collège, des caisses de partitions que personne n’avait touché depuis près d’un siècle et demi.

        Nul besoin de l’état pour faire des découvertes.

    3. Jacques Huse de Royaumont

      Par ailleurs, des livres qui auraient mérités d’être conservés ont été perdus, comme les trois quart de l’histoire de Rome par Tite Live ou des oeuvres de Platon et d’Aristote connues uniquement par des citations.
      La conservation des oeuvres n’est pas naturelle, c’est un combat.

          1. durru

            Une partie, celle choisie par Origène. Et on n’a strictement aucune idée de l’exactitude des citations.
            Mais t’as bien compris l’idée.

            1. Habeas Corpus

              Tite Live qui ne mentionne pas le Christ d’ailleurs (sauf sur une ligne)
              Etrange pour un « révolutionnaire » aussi important.
              Probable qu’il ait jamais existé …

    4. Ba

      Exactement. Ce billet est totalement aberrant. En plus de ça, il inculpe Amazon dès le titre alors qu’Amazon n’a rien à voir là-dedans.

      A aucun moment, il n’est rappelé que le libre jeu du marché assure déjà la conservation de tout ce qui doit être conservé jusqu’aux œuvres de l’esprit les plus confidentielles, et j’ai des exemples personnels de cette immense vérité. Et on peut penser aussi à Google qui avait entrepris de numériser et mettre à disposition tous les livres du monde gratuitement, avant d’être entravé par les criminels étatiques.

      De manière générale, comment imaginer qu’une bande de voleurs sédentaires puisse rendre un véritable service, alors que s’ils le rendaient, ce véritable service, ils se financeraient par les revenus d’une clientèle payant volontairement pour ce service, et non par l’extorsion de fonds ?

      La seule conservation pérenne ou « éternelle » comme le disent les guignols de la BNF, des livres, comme de tout produit, ne peut se faire que de manière décentralisée, et dans la liberté et la responsabilité individuelle. Absolument pas de manière centralisée, et dans la coercition et la criminalité.

      1. Mitch

        Notre Ba est de retour.
        Et sur ce coup, je suis d’accord. La question de fond est: est-ce utile?
        La seconde est le pognon de dingue ™ mis en jeu pour des conneries pareilles

  3. Aristarkke

    247 M€ de budget ! Z’êtes sérieux, Monseigneur ? Allez hop, un coup de pouce sur la TVA des eaux en bouteilles et on double ce budget sans peine…
    Bon le plus étonnant est que la clameur habituelle du mankdemoyen ne monte pas de cette administration. Ce qui laisserait supposer qu’il est convenablement taillé.
    A moins que sa taille réduite ne lui permette qu’un murmure de protestation face à d’autres beuglant leur détresse financière ?

    1. Pheldge

      vas-y, rigole, toi et ton alcoolyte le tégéviste vous ferez mois les malins le jour ou c’est la TVA sur les couches pour adultes et le déambulateurs qui va doubler ! 😀

  4. MissKat

    Il reste plus qu’à prier pour que la production littéraire de Bruno Lemaire et Marlène Schiappa soient effectivement bien enregistrée à la BNF pour la postérité!

    1. Aristarkke

      Vu l’appartenance de ces « écrivains » au sérail des fonx, je n’ai aucun doute sur l’enregistrement effectivement de ces « œuvres ».

          1. bob razovski

            Faut dire aussi que les idées véhiculées par les auteurs prisés ici bas feraient passer Mein kampf pour un coloriage de CM2.
            Heureusement que ces livres sont autodafés à vue. Imaginez, la france tendre vers l’Argentine…
            Vision d’horreur !

    2. Jacques Huse de Royaumont

      Il seront au programme de l’agrégation ou du CAPES de littérature dans quelques années. Rien de tel que des clients captifs pour liquider un vieux stock invendable.

      1. Pierre 82

        A propos de ces romans improbables, je suis tombé là-dessus récemment.
        Assez curieusement, il n’en dit pas que du mal (quoique ça tape quand même assez violemment)
        https:/ /www.youtube.com/watch?v=2kvuEWFz8uI

  5. Pierre 82

    Perso, il n’y a qu’un mot qui me vient à l’esprit : OSEF.
    Et la conséquence : Afuera.

    Ce « dépôt légal » date d’un autre âge et n’a plus aucune raison de subsister, point barre.

    1. Le Gnôme

      Je ne suis pas d’accord, le dépôt légal permet de conserver la mémoire d’une époque en un seul lieu, de pouvoir ensuite le numériser pour le mettre à la disposition du plus grand nombre. J’ai vu des bouquins fort intéressants du XVIIème siècle proposés à une centaine d’euros chez des bouquinistes du quartier latin alors qu’ils sont disponibles gratuitement sur Gallica. La mémoire d’un pays, ça se paye, mais il y a d’autres choses inutiles à suppromer..

          1. Pheldge

            il me semble qu’un commentateur anonyme résume le propos du billet : je cite : »C’est une illustration d’un service public qui ne fait pas le taf pour l’argent qu’il reçoit, et qui ment lorsqu’il est pris la main dans le sac. »
            Et franchement comme l’a rappelé le Gnôme, le budget de la BNF c’est peanuts, c’est pas sa suppression qui va changer quoi que ce soit au déficit, il y a d’autres trucs à supprimer avant. Je ne pense pas que si Elon & Vivek débarquaient ici, c’est le premier truc qu’ils fermeraient !

      1. Minou

        À une certaine époque ça pouvait être une bonne idée.
        Aujourd’hui avec internet n’importe qui peut trouver n’importe quel livre en quelques clics et le télécharger. Légalement ou illégalement d’ailleurs.

          1. Pheldge

            tant qu’à faire, les musées pareil on vire, puisque la Joconde est disponible sur le Net et que tu peux te l’imprimer en HD, allez hop, on vend les tableaux aux émirs, aux noiches, et à tous ceux qui z-ont du pognon, comme ça, y’a de quoi rembourser la dette, et continuer à faire la fête !
            Vous êtes vraiment désolants …

    2. Habeas Corpus

      Un gars qui aurait écrit conneries sur conneries il y 30 ans, pourrait racheter les maigres éditions subsistantes et se refaire une virginité.
      (genre : « dans 30 ans , il fera 50 ° tous les étés »)
      Le dépôt légal permet de tout garder et consulter

      une intw :
      lepoint.fr/editos-du-point/laurence-neuer/a-quoi-sert-le-depot-legal-11-01-2020-2357314_56.php#11

      1. bob razovski

        Le dépôt légal me fait penser à ces conneries de l’INPI.
        Celui qui contrôle le dépôt légal contrôle celui qui aura le droit de se refaire une virginité.
        L’argument d’antériorité n’est qu’un floutage d’Hegel pour qui a foi en la sécurité étatique.

  6. sam player

    À ceux qui défendent le dépôt légal version étatique, vous devez croire que sans ça il n’y aurait pas de solutions pour sauvegarder ce patrimoine
    En effet c’est bien connu que les gens brûlent les livres après les avoir lus

    Bon c’est vrai que la solution pour les consulter ne serait pas forcément gratuite… mais actuellement l’est-elle ?

    1. fauvoir

      Bonne remarque et je répondrai : oui et non.

      A 247M€ le « bousin », il n’est pas permis de tout consulter.
      Gallica écarte ce qui n’est pas dans l’aire de la bien-pensance, et de plus, lorsque vous trouvez des ouvrages mal référencé ou erroné dans leur résumé et que vous leur en faite part de façon prouvée, la réponse 1 est non et la réponse 2, si vous fournissez encore plus d’éléments tangibles et vérifiables, est : « _____ »
      Pour ce qui est en disponible à la BNF, une grande majorité est accessible que sur inscription et déplacement, dommage pour la province, et encore pas tous, car certains ouvrages « sensibles » sur le plan technique ne sont réservés qu’aux « chercheurs » officiels. En effet, où va t’on si tout le monde, à l’heure de la numérisation, peut accéder à ces ouvrages. Je n’aborde pas non plus le fait que, comme gallica, est accessible à l’individu lambda, ce qui est autorisé par la doxa.

      Enfin, quand une plateforme comme Amazon (mais aussi certains éditeurs importants) reprend un ouvrage et le vend via son site… pour des ouvrages libres de droits et devenus accessibles grâce aux deniers du contribuable, cela me questionne et quelque part me dérange.

      Culture d’accord, mais bon y a des limites quand même, surtout pour ceux qui paye : « Sécurité, Santé, Terre_au_rysthme, complotisme, etc.)

      1. Mitch

        +100.Confier la garde d’ouvrage à l’état est le meilleur moyen de finir avec:
        – la censure
        – la corruption (rendue légale)
        – le placement de copains
        – un pognon de dingue ™ qui produit un service de merde

        NB: je reste fasciné que certains fassent encore confiance à l’état (et même sur ce blog)

        1. Pierre 82

          +1 à Mitch
          Il y a plusieurs questions à ce sujet :
          1. Faut-il conserver les bouquins dans des endroits où on peut les retrouver, ou du moins en faire des copies et les maintenir ? La réponse est bien sûr oui, une civilisation qui se respecte a besoin d’une mémoire
          2. Faut-il confier ce rôle à l’état ? La réponse est bien évidemment : non, jamais de la vie

          C’est exactement comme l’éducation : on appelle ça la subsidiarité.

    2. Mildred

      « En effet c’est bien connu que les gens brûlent leurs livres après les avoir lus », vous ne croyez pas si bien dire, Sam, ça peut arriver !
      Ainsi je me souviens qu’après avoir mis la main sur « L’amant de Lady Chatterley » de mon grand cousin, je l’avais lu en entier, décidé que c’était une cochonnerie, et l’avais non pas brûlé, mais jeté dans le vide-ordures.
      Je ne crois pas que ce haut-fait de mes quinze ans, ait empêché le dit livre de poursuivre son petit bonhomme de chemin jusqu’à vous ?

    3. Pierre 82

      +100 à sam
      Chaque pays est truffé de gens passionnés qui s’occupent de conserver une foultitude de choses.
      Ils sont bien sûr bien plus qualifiés que des fonctionnaires biberonnés aux subventions pour effectuer une nomenclature, conserver.
      Prenons pour exemple les généalogistes.
      Naturellement, ça se paie.

      1. durru

        « Naturellement, ça se paie. »
        Horreur ! Et les pauvres, comment qu’ils font ? Hein ? Tu veux garder les pauvres analphabètes, salaud de riche, va !

        1. Pierre 82

          Excellente remarque : vite, un chèque-culture pour les classes laborieuses, afin qu’elles puissent s’abonner à un service de livres.
          Et tant qu’on y est, que ces chèques puissent servir également pour les abonnements Netflix, car c’est la liberté de chacune et chacun de choisir ce qu’il.elle entend par « culture ».

    4. Simon

      Dans ma commune on trouve des boites à livres d’occasion que les gens mettent à la disposition de chacun. Régulièrement des jeunes s’amusent à les brûler ….avant de les avoir lus !

        1. Simon

          Oui les livres sont en accès libre dans des boites comme celle-ci : https:/ /zupimages.net/viewer.php?id=24/48/8uqt.jpg. Dernièrement ils ont mis le feu à la boite en bois, tout a cramé.

  7. Néré, le boxer

    L’article dépasse complètement la question des livres et de la BN. Il dit clairement qu’un service public fait n’importe quoi, hors-la-loi, et que rien dans la branche exécutive n’est parvenu à rétablir la situation, et rien, dans la branche législative, censée exercer un contrôle sur la première et lui fixer un cadre adapté, n’a réussi à rectifier ce bazar qui dure depuis des années, de sorte qu’il ne reste d’espoir que dans une maigre enquête de la branche judiciaire (voie normale pour réformer une bibli, convenons-en) qui va à sa vitesse. Le tout avec la complaisance de la radio de propagande d’Etat.

    Que ce soit des livres, des SNLE, etc. le problème reste le même : l’Etat trompe une masse de fonctionnaires qu’il emploie finalement à autre chose que prévu, une masse plus grande de contribuables qu’il oblige à payer pour autre chose que prévu, et une masse plus grande encore à laquelle les politiciens offrent un simulacre délirant pour décider de textes qui restent sans effet aucun sauf quand il s’agit de taxer. Tout est vermoulu. Le deep state n’est pas là où on l’attend à la BN, mais il y est, où de haufonx ont redessiné les règles qu’ils s’appliquent à eux-mêmes (plus de séparation des pouvoirs).

    Enfin, pour le point plus précis du Dépôt légal, il est d’une grande utilité (preuve d’antériorité en cas de plagiat), et la recherche d’exhaustivité est utile pour éviter les censures arbitraires et la constitution d’une mémoire officielle tronquée à la 1984. Sinon, vous aurez seulement quelque chose d’aussi répugnant que Wikimachin, où des coteries d’influence réécrivent tout et empêchent de corriger quoi que ce soit. Voyez par exemple :

    https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Martin_Ajdari&diff=prev&oldid=190120597

    La mention du scandale étouffé a disparu. Il s’agit de la page du nouveau directeur de l’Arcom, la censure des médias. Il faut aller loin pour avoir des bribes effarantes :

    https://cabinetktorza.com/decisions-de-justice/un-dirigeant-de-france-televisions-condamne-par-la-cour-de-discipline-budgetaire-et-financiere-pour-infraction-aux-regles-dexecution-des-depenses-de-lentreprise/

    https://www.bnf.fr/fr/mediatheque/la-loi-contre-la-manipulation-de-linformation-et-ses-enjeux

    1. nemrod

      de toute façon les Services Publics ne sont plus que les extensions d’un Etat Maffieux détournant le pognon pour la clique au pouvoir j’ai nommé la technostructure et ses complices.
      Le service rendu s’il ne débouche pas sur plus de ressources pour le Moloch, tout le monde s’en fout et puis même ça va vers le même truc…en faire le moins possible avec l’argent volé .
      Tout est corrompu et les agences d’extorsion n’ont rien à envier aux petites frappes de la Camora.
      Hier j’étais en réunion avec deux consoeurs …de braves filles un peu beni oui oui qui sont traitées comme des criminelles par la DGCCRF dans le cadre de l’affaire Urgo.
      Leur crime ?
      Avoir préféré des rétributions en  » nature » style un appareil photo plutôt que des remises commerciales équivalentes de la part du labo…de bonne foi à n’en pas douter.
      Urgo leur répétant sur tout les tons que c’était légal…d’ailleurs je ne vois toujours pas ce qui tombe sous le coup de la Loi…bref.
      Elle ont passé 5 h ( 5 h !) à la question genre garde à vue et risquent 75000 euros d’amendes et condamnation pénale…casier tout ça !
      Pour un « préjudice  » de quoi…500 balles !
      En France en 2024 !, royaume des mafias et des hors la Loi de toute obédience…je suis écoeuré !
      Celui qui me dit  » j’ai confiance en la Justice de mon pays », je lui colle une mandale.

      1. Croix du Sud

        Notre hôte utilise souvent l’expression « l’ennemi intérieur » pour parler de l’état dit français.

        C’est très pertinent et de plus en plus visible même pour les béni oui oui comme vos deux consoeurs.

        La mésaventure leur a t-elle enlevé les peaux de saucisson qu’elles avaient devant les yeux ?

        1. nemrod

          Je pense que oui.
          Je les plains malgré tout.
          Une est en dépression et l’autre va suivre.
          Si ça m’arrive, je me battrais comme un chien.
          Je suis de cette race bizarre que l’adversité stimule en décuplant des forces ténébreuses et endormies.
          Il vaut d’ailleurs mieux le reste du temps qu’elles restent en sommeil.

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