Au fil de l’actualité, il est étonnant de voir à quel point l’accroissement de l’emprise de l’état passe comme une lettre à la poste, dans la plus parfaite indifférence. L’absence de réaction, tant de la part des média que de leurs cibles (lecteurs, auditeurs, spectateurs) est aussi consternante, et révélatrice d’un état de fait, d’une vaste habitude à accepter calmement, docilement que bientôt, plus aucun domaine de notre vie, privée ou supposée telle, n’échappera à l’attention cupide et libidineuse de l’état.
On commence tout doucement
Pour que cette interférence permanente et grandissante de l’état ne soit pas trop visible, on commence tout doucement. Pour éviter de prendre du retard, l’état intervient donc très tôt, au petit matin, lorsque les gens normaux, les yeux encore lourds de sommeil, se brossent les dents ou se grattent une fesse.
A pas de loups, l’état va s’introduire dans un marché neuf, un domaine vierge où ses petits doigts crochus n’ont pas encore été faire des griffures. Par exemple, la télé dite « du futur », celle qui nous permettra d’être abreuvés d’extraordinaires émissions intelligentes à tout moment, sur son portable par exemple, sur internet, en Haute Définition, et en numérique via la TNT : sans même réfléchir à la pertinence de leurs actions, les hommes de l’appareil vont légiférer.
Attention, il ne s’agira pas ici de produire une petite loi anodine donnant quelques instructions simples, quelques directives traditionnelles. Non : il s’agira de définir de façon précise exactement comment ces nouveaux média seront exploités par l’état pour en tirer profit : va-t-on ou pas attribuer des licences, les fera-t-on payer, y aura-t-il un appel d’offres, y aura-t-il une redevance ? Autant de questions palpitantes que nos petits excités députés vont trancher joyeusement avec force lois et décrets.
Le plus intéressant, c’est le ton badin avec lequel cette nouvelle incursion de l’état dans la technologie est annoncé. Prenons l’article du Monde : pas une petite ligne pour seulement se poser la question « Mais au fait, pourquoi faire de nouvelles lois ? Le marché n’est pas assez grand pour y faire tout seul ? » … La journaliste n’a pas osé, sans doute. Ou peut-être est-elle partie de la consternante habitude évoquée en introduction : l’état s’étend, c’est normal puisque ce domaine n’était pas encore souillé de ses turpitudes.
Ensuite : la peur pour stimuler
Lorsque l’état est déjà présent, si son emprise doit encore augmenter, rien de vraiment plus efficace que la peur. On fait peur à la cible pour que celle-ci, paniquée, se jette dans ses bras. C’est un vieux truc de série Z de l’été pour ados :
a) on met en place une situation où tout va bien ; les filles sont sexy bien qu’un peu connes.
b) quelque chose sent le roussi, et la situation tourne au drame. Les mâles présents jouent des gros bras.
c) en fonction des variantes, quelques mâles et quelques femelles perdent la vie, mais le(s) héros (masculins) protège(nt) les femmes qui, grelottantes d’effroi, leur tombent dans les bras. Pof. Par ici le bon scénario.
Ici, même topo : on effarouche le client contribuable, on crie à l’horreur, au désespoir ; l’état, tel Zorro sur son destrier, arrive, et zwip zwip, d’un T qui veut dire Taxons ou d’un L qui veut dire Légiférons, il « résoud » le problème. La victime Le contribuable est volé rassuré.
Dernière application en date du principe de série Z : les jeux vidéos. Famille de France, archétype standard de l’association bienpensante qui cogne, présente quelques jeux vidéos bien rigolos, dans lesquels il est notamment possible de, je cite, « utiliser des chats comme silencieux pour ses fusils. » Rien que l’idée, qui me fait me trémousser bêtement sur ma chaise, d’enfiler un canon de flingue dans un chat pour s’en servir de silencieux me fait m’interroger : achèterai-je le jeu en question ? Pourrais-je résister ?
Que ce groupuscule cette phalange terroriste association n’aie pas le même sens de l’humour que moi, cela semble évident. On peut cependant se demander pourquoi, exactement, l’état devrait intervenir dans ce marché. Les jeux vidéos sont achetés par des adultes responsables, ou par des enfants dont les parents ou tuteurs sont normalement des adultes responsables. Le problème est donc essentiellement du ressort de ces adultes. Point. Et le Ministre Du Jeu Vidéo Qui Sent Bon La Morale n’y changera rien : utiliser des félins dans un jeu vidéo pour faire des silencieux, c’est très très rigolo.
Enfin : récolter le fruit du travail
Quand, enfin, l’état s’est correctement introduit sur un marché, qu’il a correctement effarouché la pintade le contribuable, il lui reste une tâche à accomplir : récolter le fruit de son dur labeur ; cela consiste à se gâver de ponctions pour déployer la force de ses commissions, instituts, centres, etc… et dilapider rapidement les sommes récoltées.
Toujours dans la plus paaaarfaite discrétion, et avec un taAact royal[1], les hommes de l’état (et notamment le Chi, ici) ont sû créer un Institut National du Cancer, qu’ils ont festivement et citoyennement baptisé INCa (pour ne pas le confondre avec INC, Institut National de la Consommation, ce qui aurait fait mauvaise impression) ; ils y ont déversé des brouettées de subventions (nos sous). Et, comme pour toutes les commissions, instituts et centres plus ou moins bidons, ils ont réussi à :
– dilapider les sommes récoltées en fumisteries inappropriées
– fournir un service médiocre ou inexistant
– faire fuiter l’affaire pour que bientôt, une immense publicité nauséabonde entoure tout le projet
– discréditer complètement les gens qui ont touché de près ou de loin le projet
– discréditer encore une fois un domaine qui n’en avait vraiment, vraiment pas besoin (ici : la recherche sur le cancer).
J’en rirai presque si la gravité du sujet n’était pas aussi forte et les éclaboussures par les magouilles répétées de ces empilements étatiques foireux aussi destructrices.
Le plus agaçant, c’est tout ce calme, ces caisses de tranquilles révélations, ces palettes de discrétion et ces containers blindés d’absence de réactions ulcérées de la part de tous les média : dans les agendas, aucune question brûlante devant les responsables politiques, les individus mouillés dans ces affaires, les manipulateurs complices, les compromissionnaires[2] zélés.
Trop banal, sans doute.
Excellents, vos articles sont excellents. Excusez l’absence d’accentuation, mais je suis sur un clavier "english".
Cela s’appelle la "captation etatique".
Si comme vous le dites, elle s’exerce en un double mouvement de taxation et de facture de lois "ad hoc" (en ce sens ce n’est plus le droit mais un devoiement, la loi "orientee" n’est plus le droit et sert des interets particuliers), elle peut prendre des chemins differents. En ce qui concerne l’economie, et bien des francais l’ignorent, la "captation etatique" a pris le chemin des confiscations d’activites ou l’etat est seul juge apte. Il faut classer dans ce registre, les secteurs technologiques avances (pas les utilisations de techniques issues des usa, mais l’avancement comme il est a l’oeuvre aux usa; exemples: technologies aerospatiales, materiaux avances, technologies de l’information, comprendre l’emergence des nouveautes et leur vente en perspective globale…), laissant aux pme la place de sous-traitant (sans innovation) et l’utilisation des technologies comme identiquement a la reconstruction apres guerre, on utilisait des machines et process venus d’ "ailleurs".
Si ce que vous dites concerne directement le citoyen, cette extension concerne la dynamique et l’avenir de l’economie du pays. Ils ont cru qu’en concentrant autour de champions, au besoin en spoliant les pme (les entrepreneurs) les technologies ils permettraient a ces champions de "briller"; il n’en fut rien et aujourd’hui on mesure tout le retard pris, car : c’est precisement dans le type d’entreprise qu’ils ont "eteintes" que la croissance est et qu’est le moteur technologique americain ( et egalement partout a cette image).
Il faut comprendre ce que vous denoncez comme la consequence de ce que je dis car sans moteur, on cherche a compenser: en taxant et legiferant. Ils sont dos au mur. Les champions ne "perfoment" pas et l’economie plonge…
Alternative. Laissez faire les "entrepreneurs innovateurs", laisser emerger des midsized companies (high- tech, fully fledged). Je pense qu’aujourd’hui l’ecosysteme n’est pas adequate, comme un contre courant dans la globalisation, dans le sens de laquelle il faut nager. On s’epuise vite a nager a contre courant du contre courant francais.
En attendant, vous verrez les faiseurs de lois et les confiscateurs de revenus exercer leur art pour compenser les faibles performances de l’economie du caillou, celle qu’ils adorent! L’economie de l’intelligence et du savoir echappe. Les entrepreneurs innovateurs floues ont fait les echos requis pour que la generation montante ne se fasse pas a son tour pieger.
Si vous etes un esprit innovant et entreprenant, de grace, partez, vous rendrez a ce pays le plus grand service, aidant a accelerer le colapsus necessaire a l’ouverture d’une periode de reforme.
Honni soit qui mal y pense!
Mais il y a un autre aspect. Les gens pris dans ce systelme de leur naissance a leur mort ne savent plus agir. Il n’imaginent meme pas qu’une autre logique soit a l’oeuvre, pire, ils croient que le "machin" recouvre la notion d’humanisme. Il n’en est rien, le machin francais est un dictat de bureaucrates, une affaire de clan, ayant reinvente l’ancien regime par etat dit republicain interpose… Les gens ont des chaines et des murs dans la tete. Il ne voient le monde que suivant ce schema, ils se precipitent vers des hommes dits providentiels, leur jetant leur liberte; c’est l’absolutisme monarchique avec une couche de cosmetique dit republicain, l’expression d’une democratie inachevee.
Les esprits sotn ainsi prepares!
Le clan etatique, dont est issue la politique et les tenants des champions nationaux (a l’oeuvre derriere la captation etatique volet edconomique expose plus haut) se partagent le pouvoir; cela a l’aspect de la democratie et de l’economie, c’est en fait une habile contrefacon.
Ce pays, la france, le pays ou je suis ne, d’un vieux continent l’europe, plie sous les limites imposees par ses tenardiers, ploie sous ses contradictions internes, et ce n’est pas la globalisation qui est coupable, elle revele seulement les limites et contradictions…
Programme: achever la democratie, liberer l’economie et faire jouer pleinement la concurrence, etablir la realite des comptes nationaux, retablir les comptes des entreprises francaises dans le strict cadre des normes internationales (FASB – IFRS); atterir sur la realite pour partir sur des bases saines.
En attendant mefiez vous des contrefacons. Le language est trompeur, un mots ici peut avoir un sens particulier et sans rapport avec le sens anglo-saxon; liberalisme, capital risque, loi, liberte… A force d’avoir tout reinterprete a l’aune du caillou, ils ont perverti tous les systemes positifs en en faisant de pales copies utiles a leur systeme, tout de partout et meme en philosophie et meme en franc maconnerie, de partout, republique, separation des pouvoir, conflit d’interet. Des copies americaines et anglosaxonnes mal digerees!
Ecrit pour servir! Remettre les choses a l’endroit!
Amicalement! Un photon qui s’eclipse a la vitesse de la lumiere!