L’autisme assumé

Alors qu’une partie de la France s’enfonce mollement dans l’attentisme pré-électoral et que l’autre, frémissante de ses lubies collectivistes, appuie sur le champignon de la déroute en klaxonnant, un constat s’impose : même si la soupe est de plus en plus mauvaise, en temps de disette, on n’en changera pas de peur de trouver pire à la place…

Le socialisme de gauche a trouvé son candidat : il s’agira du robot ménager Ségomix 2007. Multifonction, il fait le café, rase gratis, crée de l’emploi par ce petit bout-ci, et en mâchouille par cet orifice-là, et  »change la vie quotidienne des Français » quand on appuie sur le gros bouton rouge marqué « Pas Touche ». Il va sans dire que les socialistes de gauche vont beaucoup appuyer sur le bouton rouge. Petit bémol à ce robot ménager : il consomme beaucoup. Des centaines de milliards d’euros. Mais vu l’étendue de ses fonctions, on pouvait s’y attendre. D’autre part, toujours pour le socialisme de gauche, nous aurons aussi la joie de pouvoir compter sur les éternels ustensiles de retours, extrémistes des sauces piquantes, des bouillies plus ou moins goutûes et des mélanges détonnants.

Le socialisme de droite se tatouille. Oh, bien sûr, lui aussi a bien un candidat en ligne de mire, puisqu’avec le Sarko-Cuiseur, aux nombreuses options, on nous promet une cuisine savante et relevée. Mais apparemment, comme ce sont dans les vielles marmites qu’on fait les meilleures soupes, les casserolles normalement proprement rangées dans leur placard commencent à s’agiter. Finalement, peu importe, nous aurons de toute façon un choix plus qu’ample dans toutes les teintes possibles du socialisme de droite. Il sera bien représenté.

Résumons nous : du socialisme à la diable, en robe des champs, à la béchamelle, au bleu, aux deux poivres, à l’américaine, et probablement au vinaigre, nous sommes servis.

Bon. Mais on peut mettre la sauce qu’on veut, un plat dégueulasse reste dégueulasse. Pour paraphraser Jabial, une goutte de merde dans un bol de bonne soupe donne un bol de merde.

Car en effet, à part de subtiles nuances, petit goût de traîne au fond du palais, qu’est-ce qui distingue les programmes des prochains candidats qui se bousculent pour l’investiture ? L’intervention de l’état est plus ou moins marquée dans tel ou tel domaine, mais il y a toujours intervention.

Et là, une question vient à l’esprit : quel autisme contagieux a frappé ce pays ? Pourquoi, semble-t-il, personne n’est simplement capable de se rendre compte de cette évidence : le collectivisme ne marche pas. Même pas un peu. Même pas une fois. Même pas sur un malentendu. Pas du tout. Jamais.

C’est d’ailleurs étonnant que, partant de cette constation totalement factuelle, le socialisme ne soit pas totalement banni ou relégué à la place confidentielle qu’il n’aurait jamais dû quitter. L’interventionnisme d’état, fût-il pour favoriser les entreprises et le patronat (ici, ce serait le socialisme « de droite », pour simplifier) ou les ouvriers et les classes laborieuses (ce serait le socialisme « de gauche »), n’a jamais réussi à ne produire, au mieux que des monstres étatiques gluants dont la survie ne s’est opérée qu’à la force de ponctions pénibles, tant sur les entreprises et le patronnat que sur les ouvriers et les classes laborieuses.

C’est d’ailleurs tellement vrai que les chantres du collectivisme, les héraults du socialisme et les thuriféraires de l’interventionnisme d’état sont régulièrement obligés, devant leurs échecs répétés, de faire appel au marché pour s’en sortir. A ce titre, quel autisme pousse donc nos vaillants journaleux, si promptes à tirer à boulets rouges sur les méfaits du marché, à réclamer l’intervention au mieux de l’Etat (pluralité de la presse, des sous, des sous, vos sous, vos sous !), au pire du Kapitalisme ? Le retour à la réalité, pour ces gens là, risque d’être un peu rudes.

Et à la manière d’un père aidant malgré toutes les avanies son fils prodigue, le marché, le capitalisme ou la réussite d’un ou de plusieurs, l’argent des autres, finissent par aider à nouveau le coureur collectiviste alcoolisé, myope et encamisolé, tombé une nouvelle fois dans son laborieux 400m – Haies.

C’est pénible : c’est, finalement, toujours l’inventivité des hommes, le domaine privé, le capitalisme privé et les initiatives de personnes hors du système qui auront produit les plus grandes richesses. Ce sont toujours les personnes les plus libres dans leurs actes et dans leurs têtes qui auront amené le plus de valeur ajoutée à ce monde. Et, dans le même temps, ce sont toujours les collectivistes, les jaloux, les profiteurs qui l’auront mené à sa ruine.

Pourtant, en France, alors même que l’affaire est évidente, on s’entête.

  • Chacun demande un travail. Beaucoup n’en ont pas. Le marché français du travail est le plus régulé du monde.
  • Chacun demande la meilleure protection sociale. Beaucoup n’en ont aucune. Le marché français de l’assurance santé est le plus régulé du monde.
  • Chacun demande un logement. Beaucoup n’en ont qu’un tout petit ou pas du tout. Le marché français de l’immobilier est l’un des plus régulé du monde.
  • Chacun demande une bonne retraite après un long travail. Beaucoup n’en ont pas ou une misérable. Le marché français des fonds de pension en particulier, et de la retraite en général est si régulé qu’il n’existe pas.

Mais même devant ces évidences, que proposent nos Ségomix 2007, SarkoCuiseur, Voynetomatic et autre PenCuisine ?

  • De plus réguler le marché du travail.
  • De plus réguler le marché de l’assurance santé.
  • De plus réguler le marché du logement.
  • De plus réguler le marché de la retraite.

Ben oui. C’est bien sûr !

Et comme cela a marché dans tant de pays célèbres comme la Russie, l’Ukraine, la Pologne, la Hongrie, la Roumanie, la Corée du Nord, la Chine, le Cambodge, le Chili, l’Argentine, Cuba, …, cela devra marcher avec autant de brio en France.

Non ?

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Commentaires14

  1. daget

    C’est encore avec plasir qe je viens de lire ton article, d’autant plus que je me tue à dire exactement la même chose autour de moi.

    A savoir: l’état est trop présent dans la vie active.

    En second lieu je voudrais donner ma propre annalyse de la composition de la France. Je pourrais et je pense que j’ai raison la comparer au modèle du Tiers Etat.

    En effet, on voit actuellement trois classes: politiciens, fonctionnaires et l’initiative privée.

    En allant plus loin on voit quoi? Simple.

    Politiciens: ce sont eux qui détiennet le pouvoir et dictent les lois comme l’aristocratie d’avant la révolution.

    Fonctionnaires: ils ne font que se ranger auprès des politiciens et récoltent l’argent de l’initiative privé comme les religieux d’avant la révolution.

    Et enfin l’initiative privée: ils nourissent les deux précédentes comme le Tiers Etat encore d’avant la révolution.

    Le plus dingue dans tout ça c’est que l’initiative privée contribue parfoi voir souvent à élir la première classe et donc à maintenir en même temps la seconde. Je crois que cette troisième classe est la plus mazo.

    Enfin la seule chose qui fera changer quelque chose est:
    soit la révolution (tout foutre en l’air)
    soit la désobéissance fiscale (aucune personne ne paye ses impôts)
    ou soit l’expatriation (exporter ses connaissance et faire profiter un autre pays un peu moins contrôlé par l’état)

  2. 19292395843762

    oh oui moi je veux que Ségolaine m’attache me fouette et me taxe
    ou non plutôt Clémentine Autain

    mmm non mettez Arlette finalement oui Arlette

    plus dépravée

  3. sweet dreams (of greatness)

    @ daget l’expatriation est de loin la contre-mesure la plus efficace car l’écart devient double (au moins)

    J’explique. La revolution ici a toujours mene a pire (ex: la terreur avec le renforcement de l’etat et des controles); la desobeissance fiscale : au mieux vous arrivez a divertir des % de votre valeur. Mais en vous expatriant vous privez le machin de votre valeur et vous l’amenez ailleurs, l’ecart n’est pas autre que deux (deux fois votre valeur, enlevant 1 d’un cote et ajoutant 1 de l’autre – relativif -) et si vous etes un entrepreneur l’ecart est de deux fois votre entreprise!

    Allons un peu plus loin: avec un peu de maths tres simples. On sait (les experts) que le continent europeen est actuellement a croissance zero, on sait que le potentiel de croissance sur longue periode est de 1,7% ne soyons pas vache donnons lui 2%! On sait que la croissance moyenne mondiale est entre 4 et 5 % ne soyons pas delirants prenons 4%!

    Voici ce que cela donne en vingt ans: d’un cote on a 1,02 puissance 20 et de l’autre 1,04 puissance 20 respectivement 1,48 et 2,19 qui representent les accroissement de richesse des deux; ce qui compte c’est le rapport des deux.
    Admettons que initialement la richesse du premier soit A% du total, au bout de vingt ans le second represente seulement 1,48 divise par 2,19 soit 67,5% x A% du total! Recul de en gros 1/3!

    Ce qu’il est interessant de constater c’est que ce mecanisme joue deja depuis 20 ans et qu’il y a de bonne chances de jouer encore vingt ans ce qui voudra dire que quarante ans apres on aurait recule de… 55%! Retenez en gros un recul de moitie!

    Ce qui veut dire que a structure etatique identique la base taxable s’est effondree et que par compensation on a emprunte; comme de plus on a deguise bien du chomage dans l’etat et tous les machins etatico-business et ceci a grand coup d’argent public qu’on n’avait pas on a emprunte encore plus! Comme on a soutenu des secteurs par des depenses de BTP notamment, d’equipements des machins cites plus haut et avec l’argent qu’on n’avait pas on a emprunte bien plus encore.

    Quel que soit votre activite en fait, prise dans cet environnement elle revient a etre handicapee. Pire encore dans les domaines pointus car les entreprises ou l’etat a investi ont de terribles besoins en ressourcement technologique et vous risquez fort de vous faire avoir (en mille mecanismes tordus dont le "mieux embrasser pour mieux etouffer" et ensuite racheter a prix casse) Entrepreneurs mefiez-vous des machins!

    Triste realite de l’exception economique dont on sait maintenant en quoi elle est reference : le zero!

    Dans ce contexte d’escroquerie pure et simple vous etes parfaitement fonde a refuser cette donne et le meilleur moyen est l’expatriation.

    Une remarque: il ne faut pas dissocier politique et bureaucratie, en ce pays la majorite des politiques viennent de l’administration et font des politiques pro-administration… D’ou l’immobilisme francais!

  4. Franck

    @h16: encore un article dont la tournure me ravit, je ne m’en lasse pas… Continuez, il me reste encore un peu de pommade!

    @sweet dreams et aux expatriés en général: avez-vous quelques infos à communiquer à tous ceux ici qui voudraient vous imiter?
    Quels sont les pays intéressants? Angleterre, pays de l’est, Etats-Unis, Nouvelle Zélande… Quels sont les domaines porteur?
    Merci 😉

  5. chris

    Bravo à sweet dreams. Je n’ai pas bien suivi ses équations (il est tard), 😉 mais je suis totalement d’accord. Différentiel de croissance, laps de temps, l’Europe recule, l’Asie avance, on continue à s’endetter pour maintenir l’illusion etc.
    Bref.

    Sa conclusion est bien sûr la bonne : partir.

    Le monde est vaste.

    Une valeur que j’aime : l’Australie. Très porteur de mon point de vue.
    Ensuite bien sûr, l’asie. De la Chine à la Thailande, en passant par le Vietnam, Singapour etc.
    La croissance, le boulot, ils sont là bas.

  6. Arnaud

    Bien qu’un peu trop social démocrate et pas très ambitieux, le Canada est un pays agréable à vivre, ou la bureaucratie est étonamment absente, ou du moins efficace.

  7. sweet dreams (of greatness)

    Pas de recette a donner…

    Simplement peut etre un mode de reflexion.

    D’abord votre projet et vous. Nous avons tous un domaine d’excellence et une formation de base plus ou moins poussee. Loin de prendre la formation comme une finalite c’est le debut et je l’exprime talent + travail travail et encore travail jusqu’a arriver a exprimer dans votre domaine ce que vous avez au fond de vous! Cette approche n’a rien de formattee, elle exprime la diversite.
    Ensuite l’environnement. Il s’agit un peu du climat mais surtout du fonctionnement de la societe, liberte, poids de l’etat, complications reelles pour faire telle ou telle chose et culture des gens. Ce point est la cle, les risquophobes versus les pioniers pour eclairer le propos! Poids de l’etat, un etat qui recycle 33-34% du pib ou bien 44% ou bien 55%, respectivement Irlande USA, UK, france… Complication: le poids de paperasse par an… Culture formatage ou diversite, le present en reference au passe ou faire au present l’avenir!
    Ensuite les considerations familiales. Eloignement en heures et non en miles. Facilite a faire ou pas quelques voyages par an.
    Enfin la valorisation.

    Puis le raisonnement des adequations (desole pour le terme)… Par un exemple: si je suis dans les high tech, a la pointe, en recherche de partenariat academique et en recherche de X $ c’est pas pareil qu’etre excellent concepteur de jeux video; on voit des specialisations par lieux (clusters)

    Plus une question de bon sens et d’estomac!

    Les domaines porteurs. Il y a une reserve de travail enorme contrairement aux delires exprimes par le partage de la penurie des trente cinq heures! Mais aux metiers traditionnels que l’on peut etendre sur la planete se superpose la generation de nouveaux metiers. Chaque metier et domaine trouve son ecosysteme ad hoc (la recherche avancee aux usa) les services de haut vol idem, la chine comme usine de la planete pour encore au moins vingt ans (le temps d’integrer son arriere pays, actuellement la chine developpee pese en quart de son potentiel humain…).

    Pas de recette. Un etat d’esprit qui n’est pas tres dans la culture francaise, mais qui petit a petit se diffuse avec des exemples de plus en plus nombreux. Une necessaire desinhibation, vis a vis de l’usage de la langue anglaise (vehiculaire) et de l’attitude "allant", "volontaire", oser!

    Pour la high tech, je peux en dire un peu plus si certains sont interesses.

  8. JiCé

    J’ai des vieux souvenirs d’histoire donc peut-être me trahissent-ils mais le new deal après la crise de 29 prôné et mis en place par Roosevelt, n’est-ce pas de l’interventionnisme d’état qui a fonctionné ?

    La protection sociale scandinave, impliquant une forte imposition des contribuable, n’est-elle pas un interventionnisme d’état fonctionnant ?

    A l’inverse, la faillite des systèmes de retraite privée des big three dans l’automobile américaine mettant en péril les pensions actuellement versées et le développement économique de ces groupes n’est-elle pas le contre-exemple de votre théorie ?

    A vous lire…

  9. Le New deal aura eu un bilan au mieux médiocre. Création de l’AAA pour lutter contre la surproduction, ce qui se traduit par un relèvement des prix agricoles d’un côté et le maintien de prix bas pour le consommateur (contradiction de buts). Création du NIRA qui aura aboutit à une relance cartellisée de la production. Super, les cartels. Le recours au déficit budgétaire devait permettre d’embaucher des chômeurs. Mais c’est un échec global car la reprise de l’économie est faible et incertaine (rechute en 1937/38). L’économie ne retrouve pas en 1939 son niveau de 1929 (–10%). L’offre agricole en 1939 est supérieure à celle de 1929 et l’offre industrielle en 1939 est inférieure à celle de 1929, d’où l’évidente contradiction avec ce qui était recherché. Toujours pendant le new deal, lois sur la criminalisation de la possession de l’or…. Etc.
    Au bilan, tout ce qui aura été fait avec le New Deal (notamment l’interventionnisme bancaire) aura été bien vite arrêté. Notons enfin que Roosevelt a fait sa campagne contre Hoover en l’accusant d’interventionnisme, ce qui est tout de même rigolo…

    La protection scandinave n’est pas vraiment utilisable comme exemple. Compte tenu de la panade dans laquelle furent les pays dans les années 80 et de la remise à plat totale (le nombre de fonctionnaire a totalement fondu), la comparaison avec le système français donne encore largement raison au système libéral. Je me permets ici de citer Lucilio:Durant de (trop) nombreuses années, la Suède a été le modèle d’État providence que tous les pays désiraient imiter. Les socialistes adoraient ce pays qui semblait pouvoir concilier croissance économique et égalitarisme social ; mais après avoir été balayé par la crise économique, ils ne mentionnent plus le « miracle » suédois. Mauricio Rojas, député du Parti libéral suédois explique que les sociaux-démocrates ne veulent plus entendre parler de cette expérience parce que les Suédois – après s’être rendus compte que ce système ne fonctionnait pas – l’ont réformé de manière drastique, dans un sens plus libéral : cf ici

    Enfin, concernant les systèmes de retraite privée, je ne vois pas en quoi c’est un contre-exemple. Cela montre simplement que quelqu’un de prévoyant ne mettra pas tous ses oeufs dans le même panier. La plupart des gens qui jouent en bourse ne misent pas tout sur Eurotunnel, n’est-ce pas. Non ?

  10. JiCé

    Quelques commentaires rapides (je suis fâché, j’avais fait un beau post mais j’ai malencontreusement fermé l’onglet sur lequel j’écrivais avant de le poster donc je recommence…) :

    – Le new deal aura, malgré tout, au mieux, inversé et, au pire, stoppé les effets de la crise de 29 (et donc donné un peu d’air à l’économie américaine).

    – Une politique interventionniste ne peut être une fin en soi : elle n’est qu’un palliatif pour se substituer à un "creux" économique en créant une bulle économique (cf. traitement social du chômage avec les emplois jeunes ou les emplois borloo). Le plus important reste la gestion du "dégonflage" de cette bulle et le passage de témoin entre l’état et les secteurs de production, quels qu’ils soient. C’est ce qui n’a pas été fait à la fin des emplois jeunes et j’espère que cela sera fait pour les emplois Borloo sinon tout cela n’aura été que vain.

    – Que ce serait-il passé sans le new deal ? Je ne crois pas (en mon for intérieur) que la situation se soit améliorée d’elle-même, mais je peux me tromper, à toi de me démontrer le contraire.

    – J’étaye l’exemple des big three. L’état américain a un avantage concurrentiel sur des pays comme la France par exemple car la protection sociale y est plus faible. La majorité du coût social est reporté sur les salariés et les entreprises via des accords de branche. Tout le monde est censé y gagner puisque l’état modère ses prélèvements sur les salariés et les entreprises, les enteprises peuvent négocier au mieux les accords de branche, les salariés sont mieux taxés sur leur fiche de paie. Dans le cas des big three, des fonds de pension se montent en accord avec les syndicats pour gérer les pensions de retraites versées conjointement par l’employeur et l’employé, en contrepartie, l’employeur dispose de liquidités car il gère le fond de pension.
    Jusqu’au milieu des années 80, les big three écrasent le marché américain (et mondial) de l’automobile par des tarifs plus avantageux notamment parce que le coût de la main d’oeuvre y était plus faible (car moins de cotisations sociales notamment). Et puis, années 80, les japonais arrivent et patatra, les big three s’effondrent car leurs produits sont encore moins chers. Moralité : les big three renégocient tant bien que mal les versements des pensions de retraite avec les salariés (pas de solution trouvée aujourd’hui sauf virer les salariés) et demandent l’intervention de l’état pour payer les pensions à verser aujourd’hui. C’est drôle ça aussi…
    Résultat : GM est au bord de la faillite et voit sa part de marché mondiale s’effondrer depuis plus de 5 ans ; Chrysler vit sous perfusion de Mercedes ; Ford rachète des entreprises européennes de taille modeste (volvo, land-rover) plus concurrentielles et voit son marché intérieur rogné de toute part.
    En bref, tout ça pour dire, il y a aussi des revers de médaille.

    – Concernant le "cas suédois", laisse-moi le temps de lire le PDF de Rojas. Je suis rouillé en anglais !

    Je comprends ton propos quand tu dis que les politiques interventionnistes ne marchent pas mais c’est un peu trop réducteur, je trouve. Qu’as tu d’autres à proposer ? En quoi le libéralisme serait-il meilleur ? A partir de ces cas, qu’est-ce que le libéralisme a de mieux à proposer ?

    A te lire.
    ;o)

  11. L’espace des commentaires est un peu réduit pour rentrer dans une longue argumentation. Cependant :
    A- démontrer que cela aurait été mieux sans le new deal revient à faire de la pure prospective. Cela revient à imaginer ce qu’aurait été le tournant de 1945 sans la bombe A, l’année 1917 sans la grippe espagnole ou même 1973 sans choc pétrolier. On ne peut avoir aucune assurance d’une amélioration ou d’une détérioration de la situation sans cette politique. Tout au plus peut-on constater que le new deal a été l’occasion pour Roosevelt de réduire pas mal de libertés (c’est un fait), de modifier notablement certains aspects des politiques économiques, financières et bancaires, et on ne peut que constater que les effets ont été franchement mitigés. Si Roosevelt n’avait pas mis en place le new-deal, que se serait-il passé ? Je n’en sais rien. Il aurait pu faire mieux. Il aurait pu faire pire.
    En tout cas, quel que soit le pays dans lequel le libéralisme (et la libéralisation afférente des marchés) a été tenté de façon profonde et durable, à chaque fois, cela se sera traduit pas une nette amélioration des conditions de vie des habitants, une nette amélioration des finances de l’état et un gain net en terme de richesse pour le pays. Ce fut vrai dans le passé, est encore vrai dans le présent, et reste logiquement vrai dans le futur.
    B- concernant les big three, encore une fois : un employé qui met toute sa retraite dans sa propre entreprise a une confiance d’airain dans celle-ci, à tort ou à raison. S’il lui est possible d’épargner autrement (ailleurs) tout ou partie de sa retraite, le choix qu’il fait est alors à son entière responsabilité. S’il a obligation de cotiser dans sa propre entreprise, je ne vois pas exactement la différence avec le système français…
    C- Les hommes ne sont pas naturellement mauvais, mais pas naturellement bons non plus. Comment peut-on alors dire qu’une fois au pouvoir, ceux-ci prendront des décisions meilleures que s’ils n’y avaient pas accès ? Comment peut-on supposer que la puissance publique (composée de ces hommes en tout point aussi faillibles que n’importe quels autres) fera le bon choix, prendra les bonnes décisions ? L’interventionnisme étatique, c’est la croyance naïve d’une amélioration naturelle et irresistible de l’homme qui lui permet de trouver le bon « truc » pour faire en sorte que tout se passe bien. Désolé, mais j’ai arrêté de croire au Père Noël. En quoi le libéralisme est-il meilleur ? Précisément parce qu’il ne prétend jamais reposer sur un ou plusieurs hommes ou sur un pouvoir centralisé, parce qu’il n’offre aucun Père Noël et renvoie chacun à ses responsabilités. Mieux : il laisse la possibilité aux plus naïfs d’entre nous de se faire mal dans leur coin, en se faisant leur propre gouvernement, leurs propres impôts et leur propre malheur via leur propre route de leur servitude, tant que ceux-là laissent les autres tranquilles. Ainsi, si vous désirez cet interventionnisme, moi, je n’en veux pas : ne prélevez donc pas dans ma poche l’argent dont vous aurez besoin pour tester vos théories, surtout si je n’y crois pas. Si je me plante, j’assume. Si l’état se plante, tout le monde paye. Pourquoi ?

  12. JiCé

    "A – démontrer que cela aurait été mieux sans le new deal revient à faire de la pure prospective."
    Cela faisait partie de mon post effacé malencontreusement et oublié par la suite… Tout à fait d’accord, le point de vue que j’exprime n’est qu’une croyance (je n’aime pas ce terme) et n’engage que moi. Je me pose juste la question.

    B – Concernant la différence avec le système français, je dirais que le système qui était en place était peut-être encore plus vicieux. Je persiste à croire que le système français par répartition mérite une certaine considération car c’est une "belle" idée. Concernant la liberté de ne pas mettre ses oeufs dans le même panier, il me semble qu’il existe des systèmes de retraire complémentaires non ? Reste le cas des régimes spéciaux : connais-tu leurs impacts sur le régime classique ? est-ce si pénalisant (c’est une vraie question de néophyte) ?

    "C – Comment peut-on alors dire qu’une fois au pouvoir, ceux-ci prendront des décisions meilleures que s’ils n’y avaient pas accès ?"
    Je te retourne la question : est-ce parce que des politiques vont arriver au pouvoir qu’ils vont prendre, nécessairement, les mauvaises décisions ?
    Je ne suis pas d’accord quand tu dis que "L’interventionnisme étatique, c’est la croyance naïve d’une amélioration naturelle et irresistible de l’homme". De mon point de vue, c’est justement le contraire : c’est considérer que l’état est mieux placé pour résoudre un problème qui n’est pas à l’échelle de l’homme mais à celle de la société car l’homme est faillible. Tu me diras, à juste titre, que le pouvoir est exercé par des hommes, faillibles eux aussi donc que c’est un risque. Maintenant, je te dirai qu’un risque pris collectivement est moindre qu’un risque pris à titre personnel.
    C’est le principe de la société : délégation du pouvoir afin qu’il (le pouvoir) s’exerce dans une volonté et une communauté d’intérêts dont, entre autres, avoir une retraite (dans notre cas précis). Tu ne peux pas dire que tu ne prends que ce qui t’arrange dans la société : tu dois l’accepter, une et indivisible ou bien la faire changer par ses outils (dont les élections, etc.). Maintenant, la société ne doit pas aliéner l’individu et doit lui laisser le maximum de libertés, l’interdiction ne devant être qu’une exception. En ce sens, notre société est peut-être malade.
    Maintenant, cela ne reste que mon opinion.

  13. Prout

    @H16 et Jicé
    "Si je me plante, j’assume. Si l’état se plante, tout le monde paye. Pourquoi ? "

    Parce que les gens qui croient au pere Noel ont oublié que l’Etat n’a jamais été la pour leur torcher le cul, mais bien pour les soumettre par la force, de facon a détourner une partie des richesses vers une caste de privilégiés.

    Prout

  14. @Jicé, concernant B, la retraite complémentaire n’enlève rien au problème : vous avez toujours une partie obligatoire (et non négligeable puisque généralement beaucoup plus grosse que la complémentaire) de votre retraite qui vous aura été ponctionnée autoritairement, et affectée à une dépense à laquelle vous pouvez très bien ne pas vouloir du tout subvenir (c’est exactement le cas actuel avec les soultes diverses et variées que les salariés du privés doivent se taper pour l’unique bénéfice des salariés du publics, ce qui constitue en soi une injustice ignoble). En outre, je signale qu’en France, la constitution d’une caisse de retraite via des fonds de capitalisation est interdite : une entreprise ne peut en aucun cas le proposer. Seuls les fonctionnaires y ont droit. Pour la question « est-ce si pénalisant ? », il suffit de faire un calcul simple : il y a 6 millions de fonctionnaires ou assimilés qui vont prendre leur retraite et 100% de ces retraites (+ ou – en tenant compte du trou déjà existant) devra être payé par les salariés du privé. A vous de voir, mais la panade actuelle donne une bonne idée de la « soutenabilité » de l’édifice (cf mes posts précédents, bonne lecture)

    Concernant C, la réponse est « oui, ils prendront nécessairement les mauvaises décisions ». Pourquoi ? Parce qu’aucune fonction, aucun moyen n’existe (nulle part, jamais) d’agglomérer les préférences individuelles en une préférence collective. C’est une chimère intellectuelle. A ce titre, un risque pris collectivement n’est moindre comparé à un risque pris à titre individuel exclusivement si ce risque est collectivisé volontairement par chacun des acteurs et que chacun peut s’en retirer en connaissance de cause, en clair, de façon privée.
    Pourquoi ? Parce qu’un risque qu’on prend collectivement en forçant les individus à le prendre sera orphelin de toute responsabilité, au contraire d’un risque pris collectivement de façon libre, où chaque individu est responsable de son choix (et s’engage contractuellement). C’est la raison essentielle de la réussite des assurances privées et celle de la faillite manifeste des systèmes d’assurance collectivistes (santé, chômage, retraite).
    Pourquoi les assurances privées font-elles des bénéfices là où la Sinistre Sécu fait des trous abyssaux ?
    Pourquoi les fonds de pension privés sont-ils aussi puissant là ou nos caisses de retraites croulent sous les déficits ?
    La raison est toujours la même : l’assurance privée, par construction, se doit, ne peut vivre QUE pour l’individu, par l’individu. L’assurance collective, par nature, ne peut QUE le broyer pour obtenir un magma lisse et docile.

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