Comme les plus assidus d’entre vous l’auront noté, le rythme de parution de mes billets s’est altéré dernièrement. Pour différentes raisons techniques, logistiques et simplement humaines dont notamment la puissante constatation que, quoi qu’on fasse, une journée ne comporte que 24 heures, je n’ai pu trouver le temps de poster depuis quelques jours. Or, l’actualité, elle, ne cesse de fournir matière à d’incroyables hallucinations anxiogènes pour tout libéral qui se respecte. Jugez plutôt…
Alors qu’une poignée de maffieux siciliens corses font parler la dynamite et la poudre à Sartène et Bastia, probablement pour obtenir de façon musclée quelque bakchich du gouvernement en place au détriment total et égoïste de l’économie locale, on apprend que, joie et bonheur, les Français auront le privilège insigne et édifiant de se voir consultés à la suite du Grenelle de l’environnement.
Quand on évoque le mot Consultation, il vient souvent à l’esprit l’image du médecin de famille, dans son petit cabinet croulant sous d’imposants tas de cerfas, feuilles de soins, prescriptions, livres savants et petites boîtes mystérieuses pleines d’incroyables onguents aux pouvoirs quasi-mystiques. Dans certains cas, on peut aussi penser aux consultations qu’offrent certains cadres en costumes croisés pour le compte de prestigieuses entreprises facturant au millier d’euros la journée. Dans ces deux cas, ce qu’il faut noter c’est qu’une consultation se termine toujours, chose étonnante, par … une facture.
Avec les consultants, c’est entendu, la petite note est toujours salée. Mais, après tout, la moitié de leur métier est construit sur l’art de vendre l’addition finale, en plus de réaliser ce pourquoi ils ont été payés en premier lieu, bien sûr… (et encore, il arrive que parfois, la vente de la facture constitue en soi le but ultime de l’opération, sans aucun autre travail en sus). Mais bon. C’est leur métier. Personne ne les oblige à intervenir, après tout.
Pour notre Système de Santé, comme tout le monde nous l’envie, il est probable que mentionner ici qu’avec les franchises, les tarifs régulièrement en hausse, et les remboursement régulièrement en baisses, il va falloir là aussi à se résoudre à l’évidence : le médecin deviendra cher. Là encore, il sera de plus en plus question de factures.
Eh bien pour le Grenelle de l’Environnement, ce sera la même chose, et plutôt deux fois qu’une. Et comme le gouvernement le sait bien, et qu’au fond de nous tous, contribuables, nous le savons aussi, on nous prépare mentalement à cette triste vérité : nous allons être sauvagement consultés par tous nos orifices histoire de savoir comment nous allons être taxés pour des causes environnementales dont nous ignorions tout il y a encore cinq ou dix ans, et dont l’impact reste pour le moins incertain à l’heure qu’il est.
Et, paradoxalement, alors que notre pays est assez propre en matière énergétique (grâce au nucléaire, c’est ballot[1]), alors que nos voitures, grâce au contrôle technique obligatoire qui aura permis l’amélioration constante du parc, polluent de moins en moins, alors que nos habitations gaspillent de moins en moins, et que les Français recyclent de plus en plus, … malgré ces facteurs, nous allons tout de même cracher au bassinet. Quelque part, « plus » n’est jamais « assez » et l’on doit se rendre à l’évidence : tant que certains auront l’impudence de consommer, de se réchauffer en hiver, de se mouvoir et, disons-le tout net, d’exister, il y aura une faction non négligeable de la population qui leur en voudra.
Cette consultation sera donc pour nous tous l’occasion de choisir comment nous allons donc être taxés. Youpi. Si vous êtes en train, comme moi, de ressentir cette impression étrange qui laisse un goût âcre et une sensation pâteuse en bouche d’avoir à choisir entre la poire à lavement d’un côté et le sandwich au caca de l’autre, c’est normal. Cela s’appelle la Démocratie et représente fort bien l’utilisation du collectivisme pour imposer à chacun les mauvaises idées de certains pour le plus grand malheur de tous et le bénéfice finement calculé d’un tout petit nombre. Habituez-vous. C’est systématique, douloureux et répétitif.
Mais la cure d’anxiogènes ne s’arrête pas là : dans le même temps et avec une synchronisation parfaite de nageuses Est-Allemandes sous amphétamines, nos gracieuses ballerines des Syndicats Français sont rentrées dans la danse avec la légèreté et la finesse qui les caractérise depuis près d’un demi-siècle, et qui fait leur charme rugueux que – là aussi – le monde entier nous envie. Il était temps : on se demandait exactement combien de temps ils allaient pouvoir tenir, à gober des petits-fours et laper du Dom Pérignon dans le palais présidentiel. Mais ça y est, ils se sont décidés à tout faire péter, non mais nom d’une pipe on va pas se laisser faire non mais m.rd. à la fin et puis quoi encore franchement et nozacquis sociaux vous y pensez mon bon môssieu ?
Bref, vous l’aurez compris, une nouvelle grève – prévue le 17 octobre – se met en place histoire de bien terminer l’année. Il y avait longtemps… Or, pendant que les syndicats nous jouent une nouvelle représentation de leur célèbre pièce des « Cocos Effarouchés » (acte II, scène III), l’orchestre semble jouer une autre partition que celle requise, ajoutant décidément à l’impression d’hallucination quand on lit la presse.
Le MEDEF, en effet, ne semble pas se préoccuper trop de la grève en préparation : il a un nouveau problème sur les bras, qui s’appelle Gautier-Sauvagnac. Et ce qu’il y a de surprenant, dans cette histoire fort louche à 5 millions d’euros, c’est que les autres syndicats, pourtant si prompts à taper sur le Médef d’habitude, sont étonnamment cois.
Voyons voyons : cinq millions d’euros, un syndicat patronal d’un côté, des syndicats ouvriers muets de l’autre, Sarkozy au milieu dont les animosités avec le personnage central de l’affaire sont connues de tous, et Fillon qui tente de faire passer ses réformettes alors que, précisément, ses principaux adversaires risquent bien d’être ceux-là mêmes qui sont si circonspects face à l’affaire…
Franchement, j’ai cru halluciner en formulant l’hypothèse saugrenue que l’argent de l’un serait allé dans la poches des autres pour acheter, par exemple, une paix sociale en ces temps troubles ou, tout simplement, pour calmer certains leaders effervescents. Et l’hypothèse irait même jusqu’à constater que certain président aurait eu tout intérêt à ce que tout ça fuite.
L’anxiété, sans doute.
Mais cette anxiété sera sans doute encore plus hallucinogène lorsqu’à la faveur d’une lecture rapide de la presse ce matin, on apprend – argh ! – que DSK va prendre le poste convoité de chef d’une bande de terribles saboteurs économiques dont le passage a la clandestinité n’est étonnamment pas à l’ordre du jour.
A ce stade de la crise, qui provoque suées passagères et tremblements spasmodiques, on se demande quelle ampleur prendront les dégâts lorsque le nouveau parrain du FMI se lâchera totalement.
Pas de doute : pour calmer cette épidémie gallopante, il faudra bien aller en consultation.
Notes
[1] Eh oui, le nucléaire, c’est cracra, mais, semble-t-il et tout calcul fait, moins que le pétrole qui proute du CO2 à qui mieux-mieux
Excellent billet.
Et encore, vous n’avez pas tout vu. Ce matin, Borloo sur europe 1 a déclaré qu’il fallait limiter lexpansion du réseau routier. Evidemment, il proposait une solution toute étatique ( me souvient plus quoi ), donc à base de toujours plus de taxes, et de mauvaises décisions pour le plus grand mal de nos concitoyens. Voir aussi les déclarations de la mère Idrac il y a deux jours qui veut taxer les compagnies aériennes, afin de favoriser en sous main la SNCF : savais pas qu’on avait des cocos de droite en France ( enfin, je ne sais pas si elle est réellement de droite ).
Ah, là, là, ces hommes de l’état qui veulent notre bien…
Je pensais stupidement que nous pourrions rester vivre ici, en paix, malgré tout. Force est de constater que la guerre au bon sens et à la bonne volonté que mène, à marche forcée, la meute collectiviste à tous les étages de la grande pyramide va nous contraindre à abandonner la partie définitivement. C’est triste à dire, mais les derniers développements ont fait déborder le vase d’un coup sec.
Il va falloir choisir. Rester, "prendre le maquis" pour de bon d’une façon ou d’une autre pour atténuer autant que possible le torrent d’insanités qui se prépare et se met déjà en mouvement, s’accrocher à l’espoir fou de pouvoir se séparer de la folie ambiante, exister à part librement. Ou fuir, et rebâtir ailleurs en prévision d’un possible retour de la génération suivante ou de celle d’après.
Je suggère le Costa Rica, une fois de plus.
Hi, hi, hi.
La grève ce sera le… 18 H16. Pas le 17. Car il y a eu gourrance au niveau du calendrier. Les gentils gôchistes se sont rendus compte, horreur malheur, que le 17 c’était la journée contre la misère.
Si, véridique.
Donc le barnum a été décalé au lendemain.
Lumineux, hein ? Et seulement en France mes amis.
Au passage, bonne nouvelle : la RATP rejoint l’appel. Donc, posez déjà vos RTT, le 18 octobre, ca va être rideau à la maison. On va bien se marrer.
Voilà. Une semaine en plus en France. Comme vous le dites, l’hallucination devient perpétuelle et de plus en plus anxiogène…
Quand je pense que… j’ai un peu chaud là, présentement, en Thailande. Bon d’accord, il pleut un peu (c’est la saison)… mais rassurez vous. Je serai de tout coeur avec vous le 18 octobre.
😉
Bonne grève.
Quant à moi je serais en Australie à me marrer, cela dit ils m’ont fait un peu peur avec leur grève, vu que mon départ est le 12 octobre.
Cela dit je reviens vite après 🙁
Je pensais moi aussi naïvement qu’il serait possible de rester en France et de passer entre les goutes mais là quand même je crois qu’il va falloir envisager l’exil définitif
@chris : merci pour la correction de date – effectivement, c’est juteux, comme changement…
Une alternative plus légère au départ de la France, c’est la Province. La grève est moins dure à supporter loin de Paris. Paris qui perd des habitants et des emplois à gros bouillon, d’ailleurs. Entre les grèves multiples et les obstacles artificiels à la circulation, bientôt ce seront les touristes et les retraités rentiers de Paris qui seront les seuls à subir les humeurs des syndicalistes …
"Cela s’appelle la Démocratie et représente fort bien l’utilisation du collectivisme pour imposer à chacun les mauvaises idées de certains pour le plus grand malheur de tous et le bénéfice finement calculé d’un tout petit nombre. Habituez-vous. C’est systématique, douloureux et répétitif."
De la même veine, il y a l’extraordinaire problème des "chiens" (maîtres?) dangereux. On a de l’imagination dans les hautes sphères!!!
A propos de l’affaire Gauthier-Savagnac, c’est + qu’une hypothèse, BFM ( radio) le disait entre les mots avant hier, au travers d’une oeuvre de bienfaisance.
On ce crorait dans un trip de salvia