Dans le discours du politique, la justice est souvent présentée comme une institution détachée des vicissitudes du monde des mortels, et devant faire preuve d’une saine abstraction de la vie tourmentée pour rendre des jugements impartiaux et solides. En réalité, bien sûr, le système juridique est totalement plongé dans la société humaine, et le passage de la justice s’apparente bien souvent à une foire d’empoigne entre différents protagonistes médiatico-politiques. Avec la paillétisation et la pipolisation forcenée de la société actuelle, ce phénomène est en passe de devenir institutionnel.
Prenons un crétin moyen. Dans le cadre de cet exercice, il nous faudra un crétin de qualité supérieure, ce qui nécessitera de passer au marché. Le Marché à Crétins (une invention (c) ™ Demaerd Retail Distributions) est rempli des meilleurs crétins sélectionné avec attention par nos meilleurs agents à crétins qui ne se satisfont pas d’un fluffy de base ou d’un petit altermondialeux à dreadlock emmitouflé dans un vague poncho péruvien. Sur le Marché à Crétins(tm), on trouve du Crétin qui remplit tous les critères standards de raisonnement court, de braillage facile et de mauvaise foi en béton armé à l’épreuve des arguments les mieux taillés. Mais, pour assurer la qualité supérieure du Crétin Demaerd, il faut le petit plus qui fait la différence.
Ce blog aura été souvent l’occasion de présenter des crétins de classe mondiale, avec des caractéristiques extraordinaires : ce n’est pas un secret, pour un produit de première fraîcheur et de bonne qualité, l’auteur de ce blog se lève tôt le matin pour aller le chercher ; il connaît bien les principaux fournisseurs, il s’est même entretenu avec quelques uns, pour s’assurer une qualité constante dans la fourniture de Crétins Abyssaux, de Crétins Hydrocéphales Fluffyesques, ou de Crétins Altermondialieux.
Pour en revenir au cas qui nous préoccupe, je me suis donc procuré un Crétin Altermondialeux Médiatique à Poils Drus. On l’aura reconnu, il s’agit de la variété Josébové, variété issue directement de la culture hydroponique : des générations de chercheurs de l’INRA se sont épuisés pour arriver à cette variété biologiquement pure qui procure au consommateur une sensation spécifique de brûlure d’épithélium, d’agacement profond, et de perte massive d’oligo-éléments (de l’argent essentiellement).
Avec ce Crétin bien spécifique, vous allez pouvoir vérifier en grandeur réelle que la Justice, comme, en fait, toutes les institutions de notre pôvre République Démocratique Populaire, se contente de réagir à chaud à l’actualité, et ce d’autant plus qu’il est question de paillettes, de journalisme, de Sujets de Société, etc…
A ce propos, faisons une rapide parenthèse sur le Sujet De Société : il s’agit, en réalité, d’un sujet monté en épingle par une toute petite partie de la population dont l’agenda n’a à peu près rien à voir avec la sauvegarde des intérêts du reste de la population à laquelle elle s’adresse.
Avant la mise en exergue artificielle du « sujet de société », ladite société se portait bien, allait tranquillement d’un petit pas chaloupé sur les routes parfois tortueuses mais globalement assez pépères de la vie de tous les jours. C’est alors que, masqué derrière un buisson anodin, se cache une faction de « faiseurs d’opinions » qui se sont positionnés sur un sujet pour lequel la société n’avait pas d’avis – et n’avait d’ailleurs pas besoin d’un avis du tout.
Ces faiseurs sortent alors brutalement de leur cachette, tombent à bras raccourcis sur la société qui passe par là, et, tel le syndicaliste distributeurs de tracts bavous photocopiés à la va-vite sur un xerox du CE de l’entreprise qui n’arrive pas à le déloger, s’en prend à elle et lui serine qu’il faut absolument se forger un avis (le sien de préférence) sur la question.
Ici, nous sommes en présence des deux phénomènes : le Sujet de Société, et le Crétin à Poils Drus, ce dernier n’étant bien sûr pas du tout étranger au premier. Jusqu’à il y a quelques années, les OGM n’étaient pas un sujet de société. C’est d’ailleurs pour cela que des centaines de millions d’êtres humains ont déjà consommé des centaines de millions de tonnes de ces produits de par le monde sans s’en douter, et – apparemment contre les attentes des Crétins à Poils Drus – ne s’en portent toujours pas plus mal (et même mieux pour certains d’entre eux).
Mais le Crétin à Poils Drus ne peut exister que s’il s’agite et fait connaître ses préoccupations : gagner le pouvoir en occupant la scène médiatique et en faisant peur aux gens faire connaître tous les dangers rédhibitoires de ces produits. Car, de façon officielle, le Crétin à Poils Drus est altruiste, généreux, et naturellement vitaminé par une vie saine dans la campagne. Il aime aider les autres, il adore donner son avis, il peut s’auto-bombarder expert sur telle ou telle question si ça lui permet une bonne exposition médiatique de faire connaître ses idées. Officieusement, c’est un collectiviste reconverti qui recourt volontiers à la violence, aime le conflit et la confrontation, se contente de slogans chocs et de phrases lapidaires, et dont l’égocentrisme maladif devient une marque de fabrique.
Muni de notre Crétin et de notre Sujet, nous laissons le premier agir; rapidement, un conflit éclate, et une situation parfaitement balisée par la justice traditionnelle se met en place. Le Crétin (qui, rappelons-le, ne brille pas par son respect des lois et normes en vigueur) se met ici dans le pétrin simple d’une violation de propriété privée, d’une destruction de biens privés en bande, joue de l’association de malfaiteurs, et use de la pression psychologique conduisant à la mort (pour laquelle ce minable cancrelat ne sera jamais poursuivi).
Dans le cas standard (i.e. vous, moi, le voisin), cela se termine rapidement par une mise en taule, ce qui est – ma foi – normal. Mais pour le Crétin à Poils Drus, et dans le cadre d’un Sujet De Société aussi artificiel que pénible, cela se termine par … une procrastination ridicule parfaitement éclairante sur la politisation galopante de la justice.
En gros et pour résumer : puisqu’on va discuter OGM, et qu’on va peut-être les interdire, après tout, pourquoi ne pas attendre les résultats du « Grenelle » pour rendre le verdict ? Voilà qui est une forme subtile de bidouillage de faveur pour un multirécidiviste pour lequel, d’ailleurs, une peine plancher assortie d’une douzaine de paires de baffes n’auraient pas été de trop.
Quand l’agenda politique bave aussi visiblement sur l’institution judiciaire, on est en droit de se demander quelle justice on peut attendre, quelle isonomie de pacotille on nous présente et quelle crédibilité on peut apporter aux jugements rendus.
Chaque jour apporte la preuve que cette institution, en France, n’est plus que l’ombre de ce qu’elle aurait dû être dans un pays se gargarisant des droits de l’Homme.
"chez Demaerd Retail Distributions, nous ne vendons pas que des crétins, nous offrons une solution complète !
Bravo !
"la pression psychologique conduisant à la mort (pour laquelle ce minable cancrelat ne sera jamais poursuivi)."
Qu’est-ce qui conduit un homme (ou plus rarement une femme) au suicide?
L’invasion imminente de cancrelats alter mondialistes? Peut être…
Avant de condamner cette crapule de José Bové, rappelez-vous que c’est avec ce genre d’argumentation que les "faiseurs d’opinions" nous expliquent comment les pauvres clandestins sont victimes de la police:
http://www.liberation.fr/actuali...
ou que les pauvres travailleurs sont victimes de leurs méchants patrons:
http://www.liberation.fr/actuali...
Vos excellents articles n’ont pas besoin de ce genre de "sentences" habituelles des comités de soutiens de sans papiers et autres gauchistes de la CGT.
Allons allons : le paysan ne s’est pas suicidé exclusivement à cause de Bové et de ses altercomprenants. Mais on ne peut leur retirer toute responsabilité. Et il ne faut pas oublier qu’un peu de Josébové bashing, ça fait du bien.