Frémissements sur la dette

Une fois n’est pas coutume : la dette et les déficits budgétaires gargantuesques français, véritables marronniers sur ce blog depuis qu’il existe, commencent à intéresser d’autres chroniqueurs et les journalistes de la presse traditionnelle. Fait plus intéressant, pour une fois s’instaure un débat sur la « soutenabilité » d’une telle dette, et sur les éventuels remèdes qu’on pourrait apporter aux incontinences niagaresques de l’État.

Il faut dire que les montants en jeux ne sont plus aussi faciles à planquer sous le tapis que les années précédentes ; on pourra s’en convaincre avec mon billet précédent dans lequel Woerth nous annonçait, la bouche en cœur, qu’on se dirigeait vers un déficit record, que l’année prochaine, ce serait aussi historique – champagne ! -, et que les mesures homéopathiques proposées sauraient nous éviter le pire, si si,  qui, sans être certain, devient de plus en plus probable.

Mais ne vous inquiétez pas, on a trouvé un moyen de produire de la vaseline sans utiliser de pétrole, ce qui permettra une sodomie fiscale éco-responsable à l’empreinte carbone minorée.

La crispation des visages ministériels est à ce sujet fort rassurante.

Si, pour être complet, l’on ajoute à la dette du budget celle des organismes sociaux, on obtient un tableau aux couleurs vives, tout en nuances :

  • 120 petits milliards de rien du tout pour l’Etat, soit un doublement depuis l’année dernière suite à une petite baisse de forme dans les recettes (flûte, mais c’est la criiiiise).
  • 25 milliardounets pour la Sécu, sachant qu’en 2008, nous étions à 10. Là encore, un doublement de la performance. On sent les athlètes de la gestion budgétaire bien en forme et partis sur une courbe exponentielle pleine de surprises !
  • 5 micromilliards pour les administrations publiques locales, parce que ce qui marche pour tous doit marcher pour chacun et qu’il n’y a pas de raisons que seul l’Elysée ait des petits fours au caviar, zut à la fin.

Et c’est sur ces constats que l’information filtre doucement.

On retrouve ensuite toute la panoplie de comportements relativement standard : l’optimisme détâché (« La dette ? Même pas mal ! »), les appels (un peu confus) à la rigueur, les décontractés de l’impôt ou les Géo Trouvetou de la finance (« la Taxe Tobin ? C’est trop bien ! »),  ceux qui attendent le messie, et ceux qui font leurs petits calculs.

Le débat est donc lancé : lever plus d’impôts ? Augmenter les taxes ? Un peu des deux ?

Pour ce qui est de lever plus d’impôts, ceux-ci (tout compris : entreprises, ISF, particuliers, …) couvrant en gros 40% du budget de l’état au maximum, il faudrait les augmenter de 50% (passer à 60% du budget) pour compenser seulement de moitié les déficits observés. Je laisse imaginer la joie des contribuables et des entreprises en voyant leurs mensualités augmenter subitement ou les trois « tiers provisionnels » passer aux trois « demis provisionnels », sachant

  • que cette augmentation ne couvre que la moitié des besoins : autrement dit, c’est überpénible, mais ce n’est pas suffisant du tout,
  • que tout chiffre inférieur ne serait pas visible dans les finances publiques,
  • qu’il faudra tout de même recourir à la dette pour boucler l’année,
  • que l’année suivante, c’est rebelote.

Et d’ailleurs, même en imaginant un arrêt total du remboursement de la dette (remis à plus tard, disons), tout en conservant une augmentation de 50% de l’impôt sur le revenu … le budget est encore en déficit !

Les effets de bords néfastes (faillites d’entreprises et personnelles, accroissement de la misère) sont gommés ici : point n’est besoin d’enlaidir la mariée, elle est déjà suffisamment moche comme ça.

On ajoutera aussi que ces impôts sont très loin d’être payés par tous. En fait, ils sont surtout payés par une quantité de personnes qui constitue, zut et rezut, le cœur de cible de l’action politique. Difficile de s’assurer du calme d’une population qu’on désanusse à la chaîne.

Le raisonnement vaut aussi pour les taxes, à la différence que leur multiplication et leur pénétration sur toutes les strates de la population permet de rendre les sommes prélevées beaucoup moins visibles.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le gouvernement a choisi l’avalanche de taxes plutôt que l’explosion des impôts. Avantage évident : une explosion laisse toujours des victimes qui couinent fort, alors que l’avalanche étouffe tout le monde dans un silence sépulcral.

Reste qu’au vu de ces petites considérations, il faut bien se rendre à l’évidence : c’est cuit.

Autrement dit : on peut tortiller les chiffres comme on veut, la France ne pourra pas s’en sortir. C’est mathématiquement impossible. Il n’y aura pas de Superman Politique ou de Kamikaze Economique qui viendront sauver la situation, il n’y aura pas d’augmentations folles des impôts parce que les politiques ne sont pas fous et qu’ils sont temporaires, et il y aura bien avalanche de taxes parce que ça ne se voit pas (trop), … mais il n’y aura pas de bout du tunnel : la faillite est maintenant inéluctable.

Et ce qui est vrai en France l’est ailleurs : il y aura des dettes non remboursées, avec tout le cortège d’emmerdements que ça peut supposer pour tout le monde.

Oui, je sais, c’est dur à entendre. Mais c’est comme ça.

Trouvez-moi, sur le papier, un mécanisme qui permette de diminuer l’emprunte de la dette en France dans un horizon raisonnable (disons, à 10 ans), de ramener les déficits publics sous la barre des 3%, tout en conservant une population suffisamment riche et calme, et en maintenant vaguement les niveaux de prestations de l’état observé, exposez-le ici, pour rire, et je pourrai discuter.

Mais en attendant ce calcul extraordinaire, la seule conclusion est : c’est impossible.

Il y aura effondrement du niveau de vie, des prestations fournies (on le constate déjà, tous les jours), de la note de la dette française. Il y aura plus de chômage, beaucoup, beaucoup plus, plus de misère, et plus pauvres. Il y aura des pleurs et des grincements de dents.

Oh, je vois déjà quelques uns, rouspéter en s’emportant : « Quel déclinologue ! »

Soit.

Je lance un défi : proposez moi un programme économique, applicable hic & nunc, qui sorte la France de l’ornière.

« Les pompes vous donneront plus de temps, mais c’est une question de minutes. A partir de cet instant, quoi que nous fassions, le Titanic va couler !

– Mais ce navire est insubmersible!

– Il est fait de métal, monsieur. Je peux vous l’assurer, il coulera. C’est une certitude mathématique. »

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Commentaires77

  1. Silent bob

    moi je dis qu’on peut espérer avec des choses drastiques, il faut remettre les gens au boulot pour rapporter plus d’impôt, que cela engendre un coût moindre à l’Etat.
    1/ privatisation immédiate de tous les services publiques. Grâce à cela l’Etat n’a plus à payer les fonctionnaires.
    2/ le fonctionnaire devient un travailleur comme un autre. Fini les avantages et les travail à vie.
    3/ toutes les taxes en vigueur sont abolies et instauration d’une flat tax de 10%.
    4/ Vente de tous les biens de l’Etat français hors patrimoine historique.
    5/ Monopole de la Secu déchut.
    6/ abandon de la TIPP
    7/ les charges sociales sont abolies, l’assurance chômage devient privée. On fait soi-même sa retraite.
    8/ aucune taxe sur les plus values
    9/ Toute nouvelle entreprise venant s’implanter en France paiera 5% de taxes pendant 5 ans puis la flat tax de 10%.
    10/ Instauration de votations (comme en Suisse)
    11/ l’Etat devra « vivre » avec 100 000 employés seulement.
    12/ police privée possible mais au même pouvoirs qu’une publique (qu’ils aillent pas tabasser tout le monde pour le plaisir lol)
    13/ Abolition des lois sur la propriété privée pour n’en garder qu’une: « je suis chez moi et je fais ce que je veux »
    14/ retirer les passages chez le notaire obligatoires en case de cession ou acquisition de biens immobilier ou tout autre action.
    15/ ouverture totale des frontières
    16/ plus de HLM, marché totalement privé
    17/ Secret bancaire absolu
    18/ Tout homme politique jugé coupable ne pourra plus jamais exercer aucun mandat ou travailler pour l’Etat.
    19/ Fin de tout monopole.
    20/ application stricte du droit naturel.
    21/ dissolution des assemblées devenues inutiles.
    22/ Justice privatisée.
    etc…

    Déjà avec ça on pourrait espérer s’en sortir, je dis bien espérer.

    Ah mais tout ça est tentable. Mais en pratique, là, tu jettes dans la rue tout le monde. Guerre civile et barricades. C’est une voie possible.

  2. Krissou

    Un chouette programme que voilà mais que je vois mal appliqué en France, y compris si on sonne l’état d’alerte ou la patrie en danger.

    Je rejoins h16 dans sa pessimiste analyse de la situation alors même que je n’avais pas mesuré l’ampleur du gouffre qui a été creusé en l’espace de quelques mois.

  3. dieu_dollar

    La situation est catastrophique, c’est certain. Si je ne peux les chiffrer, les solutions sont dans un mix restauration des recettes / réduction des dépenses :

    _ suppression des niches fiscales et sociales.
    _ suppression des aides diverses au batiment (construction, location).
    _ suppression du statut d’intermittent.
    _ vente d’une partie du parc hlm.
    _ même niveau de retraite et de chomage pour tous (700, 800 euros?).
    _hausse des frais de scolarité pour le supérieur
    _ déremboursement de tout ce qui n’est chirurgie ou maladie grave.
    _ retour en arrière sur certains allègements sur les successions.
    _ suppression de la prime à l’emploi, rsa allocation de rentrée scolaire.
    _ baisse modulée des salaires de la fonction publique.

    Bon, il y a plein d’autres sources d’économies… Ce qui est dommage, c’est qu’on aurait pu provisionnner tout cela dans le temps, mais qu’on a préféré empiler de nouvaux droits et favoriser la constitution d’un patrimoine par les baby-boomers avec une gestion à crédit.

    Merci pour votre blog..

    1. @dieu_dollar : ok. Examinons : suppression des niches fiscales et sociales, ça nous un maximum de 5% de l’IR et l’IS en plus. Disons 10%, soit moins de 10 milliards en tout état de cause. Pour les aides diverses et variées, c’est effectivement un gain net immédiat pour les finances de l’état, avec un effet de bord immédiat dans du chômage (compensé par la suite puisque l’activité est plus saine sur le secteur, mais dans l’immédiat, c’est plus douloureux). La suppression des intermittents ne jouera pas directement sur le budget de l’état, mais sur celui des ASSEDIC disons. Pour la vente du parc HLM, c’est une piste intéressante qui permet de ramener quelques milliards dans les caisses. La même retraite pour tous : vous mettez la France en arrêt total (grèves SNCF, RATP, fonction publique en générale). Ceci dit, si le programme est bien présenté, la grève peut-être amoindrie et ne durer qu’une ou deux semaines. Pour les déremboursements, rebelote et cette fois avec probablement un tiers ou la moitié de la population dans la rue. Il ne faut pas oublier qu’aussi mauvaise soit la sécu, les gens voient, individuellement, très bien ce qu’ils sont ponctionnés. Avoir un service à ce point minimal en face risque de les faire grogner. Pour le reste, c’est de bonne guerre, mais ça ne jouera qu’à la marge.

      Et il vous reste encore au moins 30 ou 40 milliards à trouver. Pas simple. Surtout dans un pays paralysé 🙂

      Bien joué, cependant (je me moque, mais je sais que l’exercice est particulièrement compliqué).

  4. Higgins

    Brrr!!! Refroidissant au possible mais au combien juste. Honte sur moi, j’ai voté, à reculons et sans entrain (le choix entre Charybde et Scylla ou bien entre la peste et le choléra), pour les guignols qui nous gouvernent actuellement en pensant, imbécile que je suis, que leur première préoccupation serait de juguler (je n’ai pas dit supprimer) la dette et de remettre la maison France sur des rails corrects. Hélas, la guignolade politique a continué de plus belle. Réformettes sans avenir, agitation et/ou discours à caractère essentiellement brownien, délires écologiques sans fondements. Le réveil sera douloureux (le sommeil, avec son cortège de cauchemars et de rêves désagréables, l’est déjà).

    A lire sur ce sujet, l’éditorial du jour de JM Aphatie ( http://blog.rtl.fr/aphatie/20091001/et-si-en-2012-on-arretait-de-nous-raconter-n-importe-quoi-01-10.html ).

  5. Toréador

    Non la France n’est pas en faillite. Si je suis endettée de 100 000 euros mais que je possède sur mon compte 90 000 euros d’assurance vie, je peux m’en sortir. Surtout si ma banque a des clients encore plus mal en point que moi !

    1. @Toré : le souci, c’est qu’en réalité, on t’a caché que tu n’as pas 100.000 euros de dette, mais 250.000. Et sur le compte, il n’y a pas 90.000 puisqu’ils sont en partie gagés sur ta capacité à pouvoir rembourser.

      Quelques remarques : les retraites ne sont pas comptées dans la dette. 0 provision. C’est criminel et insensé. D’autre part, plus un pays est interventionniste, plus ses statistiques officielles sont sujettes à caution.

      Bref : Les stats françaises sont certainement améliorées, et les calculs oublient des pans énormes de ce qu’il va falloir payer…

  6. Hoho

    Toréador: puisque vous en parlez, a votre avis, en France, il va ou l’argent des assurances vie ? 😀

    > Surtout si ma banque a des clients encore plus mal en point que moi !

    Pourquoi donc ? Si vous avez un rhume et que votre voisin a le sida, vous avez toujours un rhume.

  7. Higgins

    D’ailleurs, si la dette est présentée en francs, elle est encore plus parlante. Le déficit annoncé de la SS en 2010 est de 30 milliards d’euros, soit près de 200 milliards de francs. Celui du budget (vaste rigolade quand on voit comment les budgets précédents ont été respectés) avoisine les 115 milliards d’euros ou 800 milliards de francs (celui de cette année va être de 141 milliards d’euros soit 926,37 milliards de francs)!!! Pour l’année prochaine, nos élus envisagent d’emprunter 147 milliards d’euros soit près de 1000 milliards de francs.

  8. Krissou

    @ Toréador :
    Je pense que le propos n’est de déterminer si oui ou non la France est en faillite au 01/10/2009.

    Prendre une photo de la situation à un instant T n’est pas révélateur de la galère dans laquelle nous sommes embarqués.

    Si l’on prend le problème en incluant sa dynamique, on s’aperçoit que le système est structurellement déficitaire et que l’ampleur du déficit s’accroit exponentiellement.

    Le délire du grand emprunt n’est pas de nature à nous rassurer…

    Pour reprendre l’analogie que vous faites avec les procédures collectives, il est plus que temps de déclencher la procédure d’alerte.
    De plus, l’incapacité patente de l’Etat à redresser sa situation financière conduirait immanquablement à la liquidation s’il n’existait la faculté de racketter indéfiniment la population pour faire face aux échéances.

  9. chocolat
  10. Filibert

    Et le référendum d’initiative populaire, alors, sur l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement et d’un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales ?

    Il est dans la Constitution (article 11). Le Gouvernement traîne pour l’autoriser, j’imagine qu’il ne le fera en mai 2012.

    Une fois qu’il sera autorisé, ça va dépoter ! : avec un référendum sur le statut des fonctionnaires, par exemple…

    Difficile

  11. Tortue joviale

    Annoncer publiquement que l’on renonce a rembourser cette dette et a en payer les interets.

    –> plus de dette
    –> un futur sain puisque l’Etat ne pourra plus jamais emprunter

  12. Tortue joviale

    Je rajoute que les gens qui perdent leur capital parce qu’ils ont eu la stupidite de jouer le risque d’investir dans une promesse de remboursement faite par un Etat en faillite ne sont pas a pleindre.

  13. dieu_dollar

    Chocolat,

    outre que votre emploi de pleureuse est condescendant (vous êtes quoi, vous, un rieur?), sachez qu j’ai lu le rapport d’Econoclaste. Il repose sur deux postulats :

    _ la dette n’est que le substitut d’un impôt non-prélevé. Pourquoi pas, même si le signal économique pour le prélevé/bénéficiaire n’est pas le même…

    _ Avec une population qui épargne autant, nul souci (voir Japon qui s’autofinance). Là, je crois qu’il fait fausse route car rien ne dit que les français aient le même souci de la tonte que nos amis japonais (voir le cas argentin et la fuite de capitaux).

    En résumé, cela repose sur une sorte de discours tisane où les fameux riches acceptent le système, en sont prisonniers, et ferment leur gueule (voir Alternatives et leurs sempiternelles demandes de hausses d’impôts, de toujours plus d’Etat). Pari qu’a fait Louis14 dans un autr registre avc la Revocation de l’Edit de Nantes. On connaît le résultat.

    1. Oui, éconoclaste fait de bons articles éco quand il s’agit de décrire des mécanismes bien maîtrisés, mais … comme beaucoup d’économistes français (pour ne pas dire tous), délivre des analyses relativement teintées de keynésianisme et bien portées à gauche lorsqu’il s’agit de politiques économiques d’état. Outre que les articles de 2006, remis au goût du jour, nécessiteraient de prendre en compte le fait que la dette est maintenant détenue au 2/3 par des étrangers et non par des Français eux-mêmes ce qui rend les choses un tantinet plus compliqué, on se rend compte que l’argument principal est : puisque chaque Français dispose en moyenne d’un patrimoine de 500K€ (patrimoine France / nb habitants), que la dette est de l’ordre de 10K€/habitant, zip zoup, tout va bien et on a même de la marge.

      Sauf que le premier est un patrimoine privé, qui n’appartient bien qu’à ces Français, individuellement. Et que la dette est collective, souscrite au nom de l’état français (personne morale) et gagée … sur la capacité d’icelui à ponctionner les premiers. Si la capacité n’existe plus (ou que le Français la refuse), le gage disparaît et … c’est un défaut de paiement. Et là, … pouf, plus rien. Econoclaste passe sous silence cette vérité pourtant simple : si l’Etat ne rembourse plus, on ne lui prêtera plus (et probablement plus avant un long moment). Ce qui risque de le ramener à la saine gestion budgétaire avec une bonne claque sévère.

      Je ne suis pas sûr que tout ceci se passe sur du velours ; ce n’est plus de l’optimisme béat, c’est de l’autisme. Surtout lorsqu’on ajoute qu’une « dette est moins nuisible que des impôts », en oubliant que ce qui n’est pas payé maintenant devra l’être plus tard, avec intérêts, par … des impôts.

      Floutage de gueule.

  14. adnstep

    1/ « privatisation immédiate de tous les services publiques. Grâce à cela l’Etat n’a plus à payer les fonctionnaires » : C’est quoi un service public ? Quid de toutes les activités nécessaires qui ne sont pas rentables et qu’aucune entreprise ne voudra récupérer (en gros, les fonctions régaliennes de l’État).
    2/ « le fonctionnaire devient un travailleur comme un autre. Fini les avantages et les travail à vie. » : bravo, comme ça les ex fonctionnaires seront mieux payés. Quand au « travail à vie », c’est de moins en moins vrai. C’est même dans les ministères et les entreprises publiques qu’on trouve le plus de contrats précaires. renseignez-vous.
    4/ « Vente de tous les biens de l’Etat français hors patrimoine historique. » : vu l’état du marché, c’est pas le moment. Le Mindef espérait justement retirer beaucoup des ventes des bâtiments de sites abandonnés. C’est raté.
    5/ « Monopole de la Secu déchu »: il n’y avait pas monopole, à sa création. Nombreuses sont les branches professionnelles qui n’y ont pas adhéré (libéraux, artisans). Ils s’en sont mordus les doigts après.
    7/ « les charges sociales sont abolies, l’assurance chômage devient privée. On fait soi-même sa retraite. » : pas viable. CE qui se passe, c’est travail à vie. Si travail, d’ailleurs.
    8/ « aucune taxe sur les plus values » : aucune taxe sur les plus-values réinvesties dans des PME/PMI locales.
    9/ « Toute nouvelle entreprise venant s’implanter en France paiera 5% de taxes pendant 5 ans puis la flat tax de 10%. » : c’est don cl afin des aides à l’implantation des entreprises, et leurs crédits d’impôts ?
    10/ « Instauration de votations (comme en Suisse) » : pour lutter contre la privatisation de la poste ?
    11/ « l’Etat devra « vivre » avec 100 000 employés seulement. » : pourquoi pas 93 272,5 ?
    12/ « police privée possible mais au même pouvoirs qu’une publique (qu’ils aillent pas tabasser tout le monde pour le plaisir lol) » : mdr. Vous allez bien faire rire tous les policiers de la création, y compris les plus libéraux.
    13/ « Abolition des lois sur la propriété privée pour n’en garder qu’une: « je suis chez moi et je fais ce que je veux » » : si votre gros son de rappeur sort de chez-vous pour venir chez moi, a qui appartient-t-il ? Et la balle de la kalash qui va partir de chez moi vers chez vous, à qui appartient-elle (parce que chez moi, je fais ce que je veux) ?
    14/ « retirer les passages chez le notaire obligatoires en case de cession ou acquisition de biens immobilier ou tout autre action. » : et qui va enregistrer légalement les actes ? Parce que sinon, ce qui est à toi est à moi. Et chez moi, je fais ce que je veux.
    15/ « ouverture totale des frontières » : contradictoire avec la notion de propriété privée. Ma frontière, c’est la limite de mon chez-moi. Et chez moi, je fais ce que je veux. Et je ne laisse pas rentrer n’importe qui.
    16/ « plus de HLM, marché totalement privé » : oui, que du Robien et du Scellier, à deux fois le prix du marché, vide, et déjà en ruine.
    17/ « Secret bancaire absolu » : quel intérêt ?
    20/ « application stricte du droit naturel. » : c’est quoi, ça, le droit naturel ?
    22/ « Justice privatisée. » : ???

    Ça tient pas la route un instant. Beaucoup d’idées toutes faites et de présupposés. Comme celle qu’un fonctionnaire coute plus cher (à qui ?) que son équivalent dans le privé.
    Subissant la RGPP (encore un truc à Woerth) de plein fouet, je peux vous dire que c’est loin d’être vérifié. Pour un service rendu, le seul gain éventuel pour l’état de l’utilisation du privé sur le public, c’est éventuellement le versement d’une retraite au mec du privé par sa boîte au lieu de la pension au fonctionnaire payée par l’état. Sinon, service de moindre qualité (en tout cas dans mon domaine, l’informatique) pour un prix plus élevé. Je vous laisse juste chercher les infos sur Chorus, belle usine à gaz, elle aussi soutenue par Woerth.

    De gains de productivité, il y en a à faire, et des pans entiers des trois fonctions publiques sont à réformer. Mais les méthodes (gains immédiat) et les objectifs (filer les marchés aux potes des grands groupes) vont tuer toute idée de réforme.

  15. adnstep

    Tiens, un autre exemple : « 46 000 en 2007-2008, 320 000 en 2009-2011. Telle est l’évolution du nombre de chômeurs confiés à des cabinets privés plutôt qu’à Pôle Emploi, incapable de gérer l’afflux de nouveaux demandeurs d’emploi alors qu’il fait face à une fusion compliquée des personnels des Assedic et de l’ANPE.

    Pour les syndicats, cela confirme les craintes d’une privatisation du service public de l’emploi. Et même les opérateurs privés préfèrent parler de co-gestion du chômage plutôt que de sous-traitance et s’inscrivent dans le long terme plutôt que dans l’opération ponctuelle.

    Seul hic, les conclusions préliminaires d’une évaluation de l’efficacité des opérateurs privés indiquaient l’an dernier que le privé n’était pas forcément plus efficace que le public, voire moins dans certains cas, alors que les surcoûts sont, eux, considérables. »

  16. Curieux

    @ chocolat

    Wharfff, « pour cela, il doit geler 100 euros, ne pas les consommer, pour pouvoir indéfiniment payer les intérêts de sa dette. Lui reste donc 1100 – 10 – 100 = 990 euros + des vêtements. »

    Voilà un mec endetté à vie pour des chemises à durée de vie limité à un an, brillant. Donc dans vingt ans sa dette sera de… 2000 € (pour un revenu de 1100) et un remboursement de 200 €/an.

    Ouais vous avez réussi votre brevet de politicien français !

  17. carole

    Le grand emprunt, c’est du colmatage. Il faut se rappeler l’emprunt VGE, un gouffre pour l’état.
    La dette est considérée comme une élastique, mais quand elle va « péter » ça va faire mal.
    Cette situation catastrophique ne va pas s’améliorer. Quand l’AFT ne pourra plus rembourser les intérêts de la dette (adieu veaux, vaches, lait, cochons, recettes, retraites, rsa…..)alors ce sera la faillite.

    Pour lire depuis quelques années l’économiste J-P Chevallier, je peux dire qu’il a toujours vu juste. En autre ceci :

    http://www.jpchevallier.com/article-32557063.html

    Quand j’ai vu ce matin ce turc balancer une chaussure sur Strauss Kann en lui criant « FMI ladron/voleur », je me disais que le comble du comble serait que N Sarkozy lui demande de l’aide pour sauver nos finances. Quoique maintenant, ils sont de la même famille.

    Concernant la dette, il faudrait tout cumuler : les retraites non provisionnées (rap Pebbereau), les collectivités, le déficit des hôpitaux…..

  18. Hoho

    > Quand l’AFT ne pourra plus rembourser les intérêts de la dette (adieu veaux, vaches, lait, cochons, recettes, retraites, rsa…..)alors ce sera la faillite.

    La terre ne s’arrêtera pas de tourner, mais le gouvernement se retrouvera au pied du mur et devra faire des coupes budgétaires en urgence.

  19. adnstep

    Rembourser, rembourser, c’est vite dit. Et si la France disparaît, au profit de 3 ou 4 nouveaux pays, qui va rembourser ?

  20. vincent

    @ Toreador: la vieille antienne des « actifs » qui collatéraliseraient la dette est démontée par Philippe Herlin ici.

    http://ladettedelafrance.blogspot.com/2009/03/limposture-des-actifs-publics.html

    Ajoutons que certains économistes en prennent à leur aise avec l’actif « de la France », comme si c’était celui de l’état Français…

    @ Chocolat: le livre des éconoclastes est excellent, leur site aussi, mais s’il y a un principe sur lequel je suis en désaccord, c’est celui de la dette publique. Certes, ils ont raison lorsqu’ils disent que l’emprunt public agit comme un impot sur lequel serait payé un intérêt, et que le mode de financement de l’état n’a pas d’influence sur la qualité (généralement mauvaise) des « outputs ». C’est l’application à l’état des principes de Miller-Modigliani pour les entreprises.

    Mais de même qu’une entreprise très endettée par rapport à son bilan est plus fragile qu’une entreprise qui ne se développe que sur fonds propres, un état fortement endetté est bien plus fragile que celui qui ne se finance que par l’impôt, s’il ne maîtrise plus sa dette ou ses recettes fiscales.

    Un simple calcul : sur une dette égale à 60% du PiB, un intérêt moyen de 3% repésente 1,8% du PIB : raisonnable, en apparence du moins, même si ça représente à peu près 3,6% des dépenses publiques totales, ou encore la moitié des recettes de l’IRPP.

    Mais sur une dette aux alentours de 100% du PIB, l’addition annuelle va monter à 3% du PIB, 6% des dépenses publiques, etc… Et partis comme nous sommes, nous allons en rajouter encore quelques gros pourcentages dans les années à venir.

    En plus, aujourd’hui, l’état réduit dramatiquement la maturité moyenne de sa dette, car seuls les taux courts sont très bas. Mais cela veut dire qu’à chaque tranche d’OAT venant à échéance, il faut que l’épargnant accepte de repréter la somme, ou qu’il soit remplacer par un autre épargnant. Le tout à un moment ou TOUS les pays font pareil.

    La compétition pour l’épargne disponible va faire monter les taux. Résultat, les intérêts de la dette vont bientôt engloutir plus du cinquième des dépenses de l’état, et ainsi de suite. Cet argent ne retourne pas à des résidents pour 60% des titres de dette émis.

    L’état va raréfier le capital pour les entreprises (effet d’éviction) et va faire monter les taux auxquelles elles peuvent se refinancer: LA REPRISE EST MORTE NEE, et les recettes fiscales dont l’état espère qu’elles vont par miracle se rétablir ne viendront pas non plus (en tout cas pas assez).

    L’état sera donc OBLIGE de tailler ses dépenses à la Hache, comme en californie, sauf à faire défaut sur sa dette, ou encore à ce que la BCE monétise la dette des états de la zone EURO, ce qui veut dire passeport pour une forte inflation, voire une hyper inflation (en clair, la faillite de l’état est transférée sur les franaçais), car une surmonétisation de la dette, à la longue, surpassera en force inflationniste le trend déflationniste actuel occasionné par le deleveraging bancaire.

    H16 a raison: ça va pèter. La seule incertitude porte sur le quand. Combien de temps les rafistolages d’urgence vont tenir ? La seule mince consolation est que la France ne sera peut être pas le premier domino à tomber.

  21. gnarf

    Ca fait 35 ans que les Francais vivent (bien) plus haut que leurs moyens, par le truchement d’un systeme de Ponzi generalise. Sante, logement, retraite, allocations, education…Ponzi partout.

    Et on leur repete tous les jours que c’est normal, que ca devrait etre partout pareil, que tout va bien et que ce sont les autres pays qui sont anormaux.

    Donc ce pays est paranoiaque, il n’y aura aucune reforme. Mieux encore, plus l’Etat poussera a la faillite, plus il y aura d’etatistes dans la population, s’auto-persuadant que la menace vient des mechants etrangers (la delocalisation, la chine, et autre-chose si necessaire). Comportement typiquement paranoiaque.

  22. argone

    h16

    Je viens de lire votre post en réponse aux éconoclastes (bon blog d’ailleurs).
    Vous dites que la dette est détenue au 2/3 par des étrangers. Avez vous une source ? J’en étais resté à la proportion de 1/2.

    La France est endettée depuis 35 ans et nous sommes toujours là ! Beaucoup d’autres pays sont endettés plus fortement que nous et ils sont toujours là.
    Donc où placez vous le curseur de l’endettement intenable ?

    ET plus globalement ne croyez vous pas que le niveau d’endettement est un faux problème , que le vrai pb serait plutôt la gestion des ressources ?
    Mon avis perso est que la France n’est pas en faillite mais que l’argent est très mal géré et que c’est surtout là-dessus qu’il faudrait appuyer plutôt que s’hystériser sur un niveau d’endettement.

    Moi je fais le pari que l’Etat n’aura aucun pb à emprunter, à trouver des financeurs dans les années à venir ; ce qui m’énerve par contre c’est de voir comment l’argent est mal utilisé, gaspillé par une haute adminisrtation pléthorique créant des situations ubuesques supportées par le citoyen de base. L’un des symptomes est la création d’usines à gaz débiles.

  23. argone

    Ah j’oubliais :

    Si vous augmenter drastiquement disons les impôts de ceux qui les paient , et que vous fassiez payer ceux qui jusque là n’en payaient pas pour contrebalancer l’endettement , ne croyez vous pas que cela serait le meilleur moins de bloquer net toute reprise de croissance par amputation du pouvoir d’achat ?

    Quelle serait la(les) condition(s) pour qu’il y ait corrélation entre croissance et désendettement ?

    Une piste : supprimer la moitié des ministères ? (lesquels garder ?), Mettre à la rue la 1/2 des fonctionnaires (mais où trouver les fonds pour financer reconversions, allocations chômages et toutes mesures d’accompagnement) , Y a t-il dans le privé suffisamment d’offres d’emploi pour 2 millions de personnes (est ce que les Ets embaucheraient vraiment plus si les charges étaient diminuées de 50% ?)

  24. jesrad

    « Beaucoup d’autres pays sont endettés plus fortement que nous »

    Pas en comptant vraiment tout, non. Et en tenant compte de l’inertie idéologique ambiante dans ce pays, c’est encore pire.

    « les conclusions préliminaires d’une évaluation de l’efficacité des opérateurs privés indiquaient l’an dernier que le privé n’était pas forcément plus efficace que le public, voire moins dans certains cas, alors que les surcoûts sont, eux, considérables. »

    De mon expérience, les fonctionnaires de l’ex-ANPE dépensent une grande partie de leur temps à produire de fausses stats de leur propre « succès ». Alors que dans le privé, ils ne peuvent pas se le permettre. Et c’est amusant aussi que l’état se défausse de ce genre d’activité sur les boîtes d’intérim au moment même où la crise frappe… le travail temporaire.

  25. bibi33

    @argone ça vous va comme source l’agence france tresor?

    http://www.aft.gouv.fr/aft_fr_23/dette_etat_24/principaux_chiffres_70/qui_detient_dette_etat_163/index.html
    Même si étrangers non residents ne sont pas equivalents la différence est bien maigre.

    Sinon mon programme sur 10 ans.

    Point 1 :
    L’Allemange reviens au mark devant l’incurie des principaux etats, membres de l’euroland dont France Italie Espagne en particulier.

    Point 2 CPEF!

    Point 3 vente à la découpe de la France et retour de l’Aquitaine dans la couronne d’Angleterre.

  26. Hoho

    > La France est endettée depuis 35 ans et nous sommes toujours là ! Beaucoup d’autres pays sont endettés plus fortement que nous et ils sont toujours là.

    On peut imaginer un groupe de personnes qui tombent d’un gratte-ciel : « nous avons chuté de 20 étages et nous sommes toujours la ! En plus, certains sont plus bas que nous et ils sont toujours la eux-aussi ! »

    L’Etat de Californie est « toujours la », mais cet été il a du payer ses fonctionnaires avec des reconnaissances de dette.

    > Donc où placez vous le curseur de l’endettement intenable ?

    L’endettement devient intenable lorsque le service de la dette devient intenable. Le risque étant d’entrer dans un cercle vicieux.

    > ET plus globalement ne croyez vous pas que le niveau d’endettement est un faux problème , que le vrai pb serait plutôt la gestion des ressources ?

    C’est plus ou moins le même problème : le système social français étant de par sa nature même en déficit chronique, l’Etat s’endette. C’est une dette « subie » plus qu’une dette « utile ».

  27. argone

    Ds cette liste il y a des items que je remplacerais par d’autres comme :

    – Ramener les impôts au niveau où ils étaient en 2000: 30 milliards par an

    – Réels contrôles sur la fraude fiscale: récupération de 30 à 40 milliards par an

    – Coût bouclier fiscal + heures supplémentaires: 4.4 milliards par an

    – Suppressions aides aux entreprises (efficacité remise en cause par la cour des comptes, sauf peut être sur bas salaies): 60 milliards par an

  28. adnstep

    « gaspillé par une haute administration pléthorique créant des situations ubuesques supportées par le citoyen de base. L’un des symptômes est la création d’usines à gaz débiles. » : o que nous sommes d’accord !

    Et je repose ici ma question d’un autre fil : si la France n’existe plus, remplacée par trois ou quatre nouveaux pays, qui va rembourser la dette ?

  29. adnstep

    « 50 projets pour redynamiser l’économie » :
    J’en propose un 51ème. Créer une Agence France Bonheur, qui distribuerait des bons de bonheur en échange d’espèces. Muni de ces précieux bons, qui pourraient être côtés sur une place de marché, chaque Français pourrait ainsi évaluer son capital-bonheur, qui, personne n’en doute, est très élevé en France, particulièrement dans les prés.

    Ainsi, nous serions rapidement enviés par le reste du Monde, qui se précipiterait pour acheter nos bons de bonheurs. Voilà de quoi renflouer les caisses de notre état.

  30. dieu_dollar

    Bonjour,

    après ces considérations générales, j’aimerais avoir une opinion personnelle des membres sur les stratégies individuelles. Sachant que que le problème est structurel, qu’aucun gouvernant ne fera rien pour y remédier (par biais électoral, voir sociologie électorale, par biais culturel, morale..) avant l’écroulement final, que faut-il faire? Je sais qu’on ne peut généraliser (considérations d’âge, de profession, familiales, patrimoniales…etc… mais on peut néanmoins dégager qq chose. Moi, par exemple, j’envisage l’expatriation, je refuse tout investissement où les taxations vont exploser (immobilier notamment) et je me méfie de l’obligataire. Je suis aussi bcp plus vigilant dans mes dépenses.

    Au plaisir de vous lire

    1. Pour ma part, j’ai racheté de la poudre et des balles. Quand on n’a pas d’or, il faut avoir du plomb.

  31. GB

    De mon côté, je suis double-diplômé en janvier de bonnes business schools (si on ferme les yeux sur les conneries qu’on m’assène, comme partout, en business ethics).

    En gros, ma stratégie perso, c’est capitaliser sur ce que je peux avoir en France (ma copine y vit), sécuriser ma situation, et avoir un maximum de situations de rechange hors zones de sozial-democrassie.

    En vrac :
    – J’ai passé 6 mois à travailler à Singapour pour jouir d’un réseau quand ça pètera en France.
    – Je passe mon MBA à Istanbul pour renforcer ce côté international. Je rédige aussi un blog en anglais sur les department stores d’Istanbul (démarche de marketing personnel).
    – Je me mets à la boxe anglaise (et plus tard au Krav Maga) car je me retrouvais tout les 3 mois dans une situation dangereuse à Paris
    – Je vais trouver un taffe à Paris facilement reproductible ailleurs (retail management au Printemps ou aux Lafayette), et accumuler de l’expérience.
    – Côté logement je vais réduire la dépense, ne pas investir en meubles, fournitures, costumes, etc : je reste mobile.
    – Dès mes premiers salaires, je vais envoyer un maximum d’euros à Singapour à mon meilleur ami qui m’achètera de l’or physique(peu taxé là-bas).

    – Et si ça pète avant, je pars tout de suite après le diplôme en Asie du Sud Est.

  32. Hoho

    GB, tout ça c’est parfait, mais si je peux me permettre un conseil (ou au moins une interrogation), l’achat d’or ne me paraît pas judicieux. Je pense qu’un certain nombre de libéraux font une erreur à ce sujet : oui, l’or est sans doute une meilleure monnaie que les monnaies fiduciaires. Mais dans le contexte actuel posséder de l’or, ce n’est ni posséder de la monnaie, du posséder du capital : c’est posséder un ticket de loterie.
    Quant aux sports de combat, est-ce qu’un entraînement au sprint ne serait pas plus judicieux ? (je dis ça candidement, je ne vis pas en zone de conflit)

    Moi je n’ai pas de solution de secours en dehors de l’UE (je suis actuellement en Irlande, et je ne sais pas du tout comment va évoluer la situation ces dernières années). Peut-être la Nouvelle-Zélande ou l’Australie dans quelques années.

  33. dieu_dollar

    Gb, rien à redire (un ami qui a pratiqué le krav maga m’en a dit le plus grand bien) mais je suis assez d’accord avc Hoho : l’or physique ne pourrait apporter qu’une hypothétique protection contre l’inflation (aura-t-elle lieu?), mais il ne procure aucun revenu et il est manipulable par les gouvernements (voir les positions des commercials..). Aucun pouvoir n’acceptera son retour comme monnaie de substitution, et surtout pas les usa.

  34. julito

    Comment ça l’or est manipulable par les gouvernements ? L’or joue un bon rôle de couverture face à une inflation qui nous pend au nez, et même dans le cas d’une déflation, l’or est un des actifs dont la baisse est la plus faible.

    L’or pourra en outre toujours rester un moyen d’échange entre gens de bonnes compagnies qui se foutent royalement de l’État. La seule chose étant, comme l’indique Jesrad, d’avoir son or en sécurité pour ne pas se le faire piller par les gouvernements aux abois.

  35. GB

    @Hoho, @Dieu_dollar,
    En gros, je pensais conserver 2 mois de liquidité et de l’or physique au delà. Je comprend vos remarques, mais je ne vois pas trop quelles autres solutions sont à ma portée en cas de plantage. Des devises étrangères peut-être? mais ça me parait tout aussi spéculatif que de l’or (qui ne l’est pas tant que ça), et moins tangible. Vous faites quoi de votre côté?

    Pour le sprint, on est d’accord sur le principe: la meilleure solution de défense, c’est d’éviter ou fuir le danger (c’est d’ailleurs ce qu’on apprend en premier au krav maga). Mais la course face à deux loubards dans une rame de RER, ça ne va pas m’aider.

    @h16, @Jesrad,
    Avec quoi êtes vous armés? Avez-vous passé un permis pour vous procurer des armes?
    tutututut on est sur un espace public, ici 😉

  36. Lulu

    Après la chute du mûr de Berlin qui marqua la fin de l’époque soviétique, et la faillite du libéralisme en ce moment, le Gaullisme représente l’unique solution de sorti pour la France. Il est donc temps de réagir, et de mettre fin à toutes ces dérives, notamment les baisses d’impôts effectués sous Sarkozy, qui ne permette plus à l’état d’obtenir un budget équilibré et de remplir ces obligations sociales.

    1. Oooooooh encore un gogoliste. Bon. Faillite du libéralisme ? Mais où, exactement, voyez-vous du libéralisme ? Moi, je ne vois que sociale-démocratie qui poudroie et corporatisme qui verdoie ! Quant au gaullisme, pardon, mais c’est kwâ, exactement ? Un mélange de corporatisme, de communisme et de sociale-démocrassie ! Aaaah, oui, ce qui a si bien fonctionné sur les 50 dernières années 🙂 … Non mais lol, quoi.

  37. bibi33

    h16 je ne puis croire que vous n’ayez pas vu de différence entre Sarkozy et Villepin.

    C’est pourtant évident : la taille.

    Mais c’est bien la seule!

  38. Hoho

    > notamment les baisses d’impôts effectués sous Sarkozy, qui ne permette plus à l’état d’obtenir un budget équilibré et de remplir ces obligations sociales

    Dans un budget il y a d’un côté les recettes, de l’autre les dépenses (je sais, c’est parfois dur à comprendre pour un socialiste).
    Il est donc faux de dire que c’est uniquement un problème de recettes (surtout avec un taux de prélèvements obligatoires de plus de 45%)

  39. Hoho

    Ah, pardon. Vous êtes gaulliste. Ce qui n’a évidemment absolument rien à voir, de près ou de loin, avec le socialisme. A part peut-être deux/trois minuscules petits détails de rien du tout comme, par exemple, le contrôle de l’économie par l’État. État dirigé, comme il se doit, par un homme providentiel / petit père des peuples / guide suprême (rayer les mentions inutiles).

    Méchencon, Chavez-nement ou Ducon-Gnangnan, c’est à peu de choses près la même bouillie « nationale-républicaine » nauséabonde.

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