Le bruit et l’odeur, l’insulte et le tracas : Mélenchon se présente

Et pan ! À peine le paisible teckel frisé s’est-il présenté que ping ! c’est au tour du yorkshire psychotique d’y aller à son tour : Jean-Luc Mélenchon tente la présidentielle !

En tout cas, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Ou au contraire, qu’il a joué avec brio sur un velours dont le côtelé ne déplairait pas à Montebourg, le gentleman farmer.

Oui, ces deux extrêmes semblent possibles, car à lire ce que la presse écrit sur ce bouillant tribun, on est soit tombé dans le populisme le plus tonitruant, soit dans les manoeuvres politico-politiciennes les plus subtiles.

Du côté figaresque, on nous explique que le bruyant orateur s’est tant frotté au côté populiste qu’il risque bien d’en faire les frais ; quant aux autres socialistes, ils sont jugés trop mous, et Jean-Luc prône donc une “révolution citoyenne”, qu’on imagine mal calme et pondérée…

Pour Libération, en revanche, ce même populisme qui fait jazzer la droite semble au contraire s’être mis en sourdine : “Qu’ils s’en aillent tous !” n’est plus qu’un slogan sur les affiches, et les critiques se font tout en nuances.

Bref : s’il y a bien une caractéristique saillante qui ressort de son discours, c’est qu’on ne sait plus si Jean-Luc veut ruer dans les brancards où s’il veut au contraire se faufiler entre eux. Autrement dit, voilà notre panzer qui tente le patinage artistique.

Mélenchon, sympathique et jovialPourtant, à lire ses déclarations, on est tout de même bien loin des glouglous roucoulants et liquides du gentil Montebourg : “Je suis le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas” a en effet lancé dimanche Jean-Luc, devant un parterre de millions de centaines de personnes. On dirait du Macbeth, parlant de la vie racontée par un idiot, selon lui pleine de bruit et de fureur, mais vide de signification. On pourra s’interroger sur le nom de l’idiot…

Car c’est vrai qu’en terme de signification, les discours bruyants du leader du Parti de Gauche laissent planer un doute sur ce qu’il compte réellement faire puisqu’il s’annonce prêt à transformer son propre parti, «le dissoudre, l’additionner, le coaguler à d’autres.» Après la gauche plurielle, nous aurons droit à la gauche coagulée… C’est beau, un bout de parti qui coagule avec d’autres bouts, mais une fois tout ça encroûté dans une belle coagulation d’ensemble, on se demande exactement ce que ça peut bien faire si ce n’est se rattacher, pardon coaguler derechef au Parti Officiellement Socialiste histoire d’avoir une chance, le moment venu, de récupérer quelques bricoles d’une présidentielle qu’on sent déjà bien mal partie.

Arghn

Et maintenant qu’on a pu voir que notre ami Jean-Luc manie la langue de façon diablement ambidextre, que trouve-t-on sur le fond ? Ici, il ne s’agit pas de savoir s’il aime ou pas Dominique Strauss-Kahn (la réponse est non, cela semble clair), s’il adule les propositions du Parti Socialiste (trop pastel à son goût), ou comment il compte mener sa barque, mais bien de connaître les fondements de son idéologie.

Et là, c’est très dur : d’une part, les mouvements de micro de ce week-end furent essentiellement là pour ameuter la presse, trop contente de se mettre sous la dent du bruit et de la fureur d’opéra (un bon spectacle, c’est toujours sympa, surtout quand c’est gratuit), et d’autre part, même en fouillant le site officiel, il est bien difficile d’y trouver des propositions.

Au-delà, en effet, des effets de manches de son leader et de l’incantation quasi-religieuse à la Révolution Citoyenne dont la définition se rapproche pas mal d’un soviétisme vaguement repeint aux couleurs modernes, avec tous les accessoires et toutes les options, goulags inclus, on ne trouve rien. Ou si peu qu’à côté, le pénible discours de Montebourg fait figure d’abondance de concret.

En fait, au doute synthétique joué par une presse qui, finalement, adore les saltimbanques, on peut clairement opposer la certitude que tout ceci est une vaste bouffée d’air tiède: gros aérostat gonflé d’une importance médiatique artificielle, Jean-Luc se place, poussé par des vents favorables, comme opposant à tout et n’importe quoi tant que ça peut faire parler de lui et, par conséquence, enquiquiner le PS.

Mais au-delà…

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Commentaires23

  1. Kornic

    En fait, c’est un peu le De Villepin de la gauche. Il ramasse les pots cassés de la gauche en brassant beaucoup de vent autour de rien.

    1. Higgins

      Oui, il toute l’apparence de l’Albatros, cet oiseau, certes magnifique quand il vole, mais complètement idiot dans son comportement. Les marins les attrapaient en accrochant un bout de viande sur un morceau de bois fixé à un bout. Les oiseaux se jetaient sur le morceau de viande et ne le lâchaient plus. Les marins procédaient ainsi car ils les détestaient, les albatros fracassant les têtes des malheureux tombés à l’eau. L’intéressé est ainsi, séduisant peut-être, dangereux sûrement. Compte tenu de son positionnement politique, on pourrait aussi le comparer utilement à une éolienne. Comme elle, il brasse de l’air, il a une efficacité douteuse et surtout, il ne fonctionne qu’à coups de subventions.

  2. kelevra

    melenchon me fait penser a l histoire du coq qui bat des ailes sur son tas de fumier et qui a soudain une idee lumineuse. il reunit les poules, leur montre un oeuf d autruche, et dit “maintenaint c est cette taille la qu il va falloir pondre”.

    1. Gil

      Vous avez raison, c’est rien que des sales fascistes libéraux qui mériteraient d’être fouettés par des queues de chats soyeux. En plus y font rien qu’à travailler pour la CIA, ç’t’un monde.

      Au fait, h16, c’est sérieux cette histoire de t-shirts “rép. du bisounoursland” ? C’est pas Roman Bernard qui pose sur une des photos ? Où aurais-je déjà trop bu ?

        1. Gil

          Aaaargh, j’en étais sûr ! On me dit jamais rien, ç’t’un monde… en tout cas, j’aime bien le caleçon et le nounours. Pour l’instant je suis fauché, mis une fois que mon ami Jean-Luc of the dead et moi on aura fait la révolution et fait dégorger le capital ultra-néo-libéral de droite capitaliste, je viendrai me servir !

  3. Théo31

    “bruyant orateur”

    Bruyant, assurément. Orateur : n’est pas Démosthène ni Cicéron qui veut.

    “comme opposant à tout et n’importe quoi tant que ça peut faire parler de lui et, par conséquence, enquiquiner le PS.”

    Mais c’est un (Mé)Le(n)Pen(chon) de gauche !

  4. Raoul

    J’aime énormément ton blog! J’en ai entrepris la lecture depuis les premiers posts. C’est génial! Un vrai album souvenir comme je les aime… Il manque cependant un système de lien qui permettrait de lire les articles les uns après les autres ( lien vers le précédent, lien vers le suivant) qui rendrait cette lecture moins cliquante, si j’ose dire…(en tant que français, je n’aime pas trop l’effort, même pendant le plaisir, donc sans te commander… Ah! au fait, puisqu’on parle de plaisir, il me manque celui du 20 novembre)

  5. simple citoyen

    Quelle rigolade!
    Merci H, ça fait du bien.
    Nous voici donc héritiers d’un nouvel Hercule qui se prend pour papa! De la glaise primordiale (du PDG, vous dis-je!) ses petites mains fébriles façonnèrent l’Homme Nouveau…
    P’tain de Panthéon!

  6. Obsédé Textuel

    Bof ! Encore une petite gouape gauchiste qui essaie d’émerger du trop grouillant marigot de la gauche.

    Cet opportuniste tente de faire monter les enchères: si la gauche gagne en 2012 il sera ministre d’Etat ou au perchoir de l’Assemblée pendant que ses anciens potes seront secrétaires d’Etat, chargés de mission ou simple députés.

    Si la gauche perd on n’en entendra plus parler, il reviendra au PS par la porte des goguenots pour tenter de se faire élire aux législatives.

  7. Jolivet

    Facile, facile de publier des photos retouchées! Facile, facile de présenter Mélenchon comme un Le Pen de gauche alors que ce sont des valeurs complètement opposées! Facile, facile de critiquer sans présenter aucunes alternatives! personnellement je ne voterais pas Mélenchon à la présidentielle mais je me garde de certains commentaires complètement inutiles et qui ne feront en aucun cas avancer le pays car c’est de cela qu’il est question. Mais vous avez raison, votons à gauche pour encore se faire bousiller notre retraite ou nos services publics!

    1. Ah mais l’alternative, mon brave commentateur brouillon, c’est le libéralisme, l’absent de la politique mais qui a toujours tort. Et croyez vous que les Français sont prêts à voter pour ? Que nenni. Il ne sert donc à rien de proposer si on sait que ce sera refusé avec haine.

      Pour le reste, vous n’avez clairement pas lu les programmes pour affirmer si péremptoirement que Méluche est diamétralement opposé à Le Pen. Au hasard, les deux sont d’accord sur l’euro, sur le protectionnisme, sur les impôts, ce qu’il faudrait faire des riches, etc…

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