Assemblée nationale, lobbies et puissance de l’internet

Dans un de mes récents billets, j’évoquais l’impact de plus en plus fort des technologies d’information mises à la disposition de tous pour, littéralement, couper l’herbe sous le pied des politiciens. L’actualité me donne l’occasion d’illustrer en vraie grandeur cette tendance lourde …

Frémissements et étonnements, yeux écarquillés, lippes pendantes et exclamations surprises chez les biberonneurs de subventions de la presse traditionnelle : des gens, tous seuls comme des grands, ont aidé une association de lutte contre la corruption, Transparency International et un collectif de citoyens à produire un relevé assez étendu des lobbyistes qui interviennent à l’Assemblée Nationale.

Avant de détailler la réalisation, et en quoi elle se lie parfaitement avec les remarques que je faisais dans mon précédent billet, rappelons que j’avais évoqué récemment Transparency International au détour d’une application sur iPhone permettant de consulter en ligne le degré de corruption d’un pays. C’est grâce à ce genre d’associations qu’on découvre que la France se tapait un petit 6.8 sur 10 en matière de lutte contre la corruption, ce qui est franchement médiocre pour un phare de l’humanité.

Et on notera d’autre part que le collectif de citoyens, Regards Citoyens, est majoritairement composé d’informaticiens, ce qui corrobore assez clairement la thèse que je soutiens : dans le monde qui s’ouvre à nous, ceux qui traitent l’information, qui sont capables d’y accéder et qui donnent à tous la possibilité de la créer et de l’obtenir facilement sont, réellement, ceux qui agissent concrètement pour une perte du pouvoir des politiciens. Or ces derniers n’ont toujours pas compris que les informaticiens ne font plus partie, depuis longtemps, de la simple intendance de leurs cabinets et de leur staff technique… Tant mieux, à la limite.

Anonymous : we do not forget, we do not forgive.

Et justement, ce que ce groupe de personnes a réalisé mérite largement le détour : en faisant appel à de nombreux internautes par crowd-sourcing, ils ont réussi à établir une carte de l’influence des lobbys sur l’Assemblée Nationale.

Et l’étude des chiffres fait bondir. Même les joyeux pisse-copies sont obligés de lister quelques éléments qui font froid dans le dos.

Brut de décoffrage, on note ainsi l’écart d’un fort beau gabarit entre les registres officiels de l’Assemblée (qui référencent un peu plus de 120 organisations de lobbyistes) et le nombre total de ces organisations recensées à la main par les internautes, plus de 5000. Un petit dérapage de plus de 40x, c’est un peu bavou, mais ce n’est finalement pas si inhabituel dans le pays phare de l’humanité et de la transparence.

Et quand on regarde le détail des chiffres, l’image brossée confirme ce que les libéraux savaient déjà. On découvre que les députés auditionnent :

  • des organisations publiques, 48,3 % des cas concernés,
  • des organisations représentatives (20,9 %), parmi lesquelles on sait que se nichent douillettement les syndicats, dont la représentativité et l’homogénéité n’est plus à démontrer,
  • le secteur économique privé, qui ne pèse que 16,4 %,
  • la société civile, elle, ne représente que 7,5 %,
  • et le reste (think-tanks, notamment) à hauteur de 6.9%

Là encore, surprise et ébahissement — mais pas chez les folliculaires qui se contentent de cracher les chiffres sans y ajouter deux onces d’analyse — lorsqu’on se rend compte que, finalement, les lobbyistes travaillent majoritairement pour les groupes d’influences qui bénéficient de l’impôt (à hauteur totale de 69.2%, n’est-ce-pas) et que les autres, qui concernent donc la société civile et le secteur privé, ne se taillent même pas un quart du gâteau.

Dit autrement : nos députés passent les trois quarts de leurs auditions avec des gens qui sont ouvertement pour plus d’état, plus d’impôts, plus de régulations, et qui vivent officiellement de ces impôts et de l’accroissement de l’état. Qui a chuchoté “conflit d’intérêt” dans le fond de la salle ?

Et pour que ce soit clair comme du cristal, redisons-le : il y a, à l’Assemblée Nationale, trois fois plus de lobbyistes qui bossent directement pour des affidés de l’état que pour tout le reste de la société, celle qui paye pour les premiers.

Le plus comique, c’est que devant cette non-révélation — la surprise n’étreint que ceux qui ne veulent pas voir la vérité en face — on va encore trouver (dans les commentaires de ce billet, sur le reste de ce blog, partout dans la blogosphère, dans les papiers médiatiques, dans l’opinion d’un paquet d’hydrocéphales en mode Panurge) de glougloutants imbéciles pleurnicher que l’état rétrécit, que le turbolibéralisme est partout, que les députés sont à la solde des grosses entreprises, que l’état manque de moyens et qu’ils n’écoutent pas les syndicats, qu’ils n’écoutent pas les organisations syndicales, ouin, ouin, snif beeeuh c’est très triste.

Quoi qu’il en soit, le travail réalisé est primordial : il met en lumière ce que les libéraux s’époumonent à dénoncer, à savoir la collusion parfaite, aux joints devenus quasi-étanches, entre l’administration, les syndicats et l’ensemble de l’appareil législatif dans une course folle à leur propre profit.

Mieux : il démontre par l’exemple que les citoyens peuvent renvoyer à la face des incrédules bornés l’image de plus en plus claire de ce que vaut vraiment le pays, ses institutions, son administration.

De la même façon qu’Anonymous et Wikileaks font de plus en plus peur aux gouvernements qui vont, enfin, se sentir épiés, ces outils sont indispensables pour que les députés, les syndicalistes, les fonctionnaires, les lobbyistes,  et les personnes qui, finalement, vivent des impôts — et de ce fait, du travail — des autres sentent sur leur nuque le regard scrutateur des gens qui les payent, qu’enfin s’achève le règne où l’opacité de l’information donnait à tout ce petit monde les coudées franches pour faire, somme toute, ce qu’il voulait.

Je ne peux que tirer mon chapeau au collectif Regards Citoyens et au travail effectué : messieurs, bravo, continuez ainsi.

Et rappelez-vous : vous êtes légion. Internet n’oublie pas.

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Commentaires49

    1. Before

      Excusez le HS, mais c’est une faute d’orthographe que je vois partout, de plus en plus souvent :
      Au masculin, “public” s’écrit avec un “c”, pas “..que”.
      Un service public, la télévision publique (exemples pris complètement au hasard …).

      Vous n’êtes pas seul à faire cette faute, elle est peut-être exceptionnelle ici, mais comme je la vois très fréquemment, je m’interroge : pourquoi ? Y a-t-il une raison psychologique à féminiser “public” ? Si le “psychothérapeute” a une idée…

  1. Naufrage

    Un billet qui donne le sourire, merci H16

    Juste une petite faute de frappe, deuxième paragraphe: “des gens, tous seuls comme des grands, on aidé une association”

    Voila voila

      1. daredevil2009

        Et sans vouloir vous offenser, Hash : tout seuls 😉

        Sinon excellent billet comme il se doit!

        1. Alors ce serait “tout seul comme des grands” ou “tous seuls”, mais pas “tout seuls”, je pense.

  2. Higgins

    “…on va encore trouver (…) de glougloutants imbéciles pleurnicher que l’état rétrécit, que le turbolibéralisme est partout, que les députés sont à la solde des grosses entreprises, que l’état manque de moyens et qu’ils n’écoutent pas les syndicats, qu’ils n’écoutent pas les organisations syndicales…”. Qu’ils aillent donc lire (je pense entre autres à Grosboulet et aux pisses-copies de M. l’excellente prose qu’Aymeric Pontier consacre à ce sujet: http://aymericpontier.blogspot.com/2011/03/la-protection-sociale-augmente-en.html. Après cela, dire que Badinguet est libéral relève d’un humour de potache.

    Quant à la menace que représente l’Internet pour nos lobbyistes patentés, il suffit de lire l’autre billet du même Aymeric: http://aymericpontier.blogspot.com/2011/03/un-rapport-qui-oublie-de-rapporter.html. J’en tire cette phrase emblématique de la pensée unique qui semble régner dans certaines sphères: “La Hadopi ne doit pas se désarmer, elle ne doit pas se laisser affaiblir par une partie de l’opinion publique qui souhaite instaurer sur les réseaux une liberté qui va à l’encontre de ce que nous souhaitons, une trop grande liberté.”

    À rapprocher de ce que nous rapporte notre psy préféré dans un de ces derniers billets intitulé “Hybristophilie : Nathalie et Alain” à propos d’une militante UMP et de sa conception du rôle des partis politiques ( http://psychotherapeute.blogspot.com/ ). Qui a dit libéral?

  3. Sanksion

    Internet et le partage sans limite des connaissances. Quoi de plus beau pour empêcher de dormir un élu ?

  4. Laurent Duval

    Il y a tout de même un problème, qui consiste à confondre “personne ayant été auditionnée par l’Assemblée” avec “lobbyiste”… Que je sache, quand un directeur d’administration centrale vient faire un état des lieux du fonctionnement de son administration au titre du contrôle parlementaire de l’exécution du budget voté, on est tout de même très loin du groupe d’influence au service d’intérêts particuliers.

    Quant à supposer que parce qu’un intervenant est payé par l’Etat, il va forcément réclamer plus de moyens, plus de contrôle et plus de pouvoir… C’est prendre les hauts-fonctionnaires pour des disques durs bien formatés, ce qui n’est pas si étonnant sachant que l’analyse vient d’informaticiens, fussent-ils “citoyens”.

    1. “on est tout de même très loin du groupe d’influence au service d’intérêts particuliers.”
      Ah parce que vous pensez que le type en question va faire un compte-rendu parfaitement neutre et ne pas demander de moyens supplémentaires ?

      C’est un peu naïf, pour le dire gentiment. Rien qu’à lire la prose de tous les tracts syndicaux, de tous les épais rapports, livres blancs et autres, le discours dominant est tout de même “On a besoin de plus de sous”. Et le fait que les budgets soient toujours revotés à la hausse semble corroborer cette affirmation, étayée en outre par le nombre incalculable de billets (qui renvoient aux articles et médias correspondants) de ce blog qui, précisément, recense ces demandes incessantes.

      1. Laurent Duval

        Je ne pense pas qu’il y ait de compte-rendu “parfaitement neutre”, de même que je ne pense pas qu’il suffise de réunir 3000 quidams raisonnant sur des prémisses fausses pour aboutir à un résultat juste. Recenser des “demandes incessantes” ne signifie absolument pas que la tendance lourde de ces auditions aille dans ce sens… Pour le prouver, il faudrait autre-chose que des stats ou du wishful thinking.

        Il y a des budgets qui baissent, figurez-vous, et des audités qui n’ont pas le choix : ils sont commis de l’Etat, ils défendent les choix du gouvernement, y-compris devant l’Assemblée. D’autant que les parlementaires auditionnent en fonction de programmes (principe de la LOLF) et non plus par département ministériel. Vous pouvez donc avoir une enveloppe plus lourde pour un ministère, avec des coupes sombres sur certains secteurs qui feront l’objet d’auditions de suivi : exemple de la Défense, où le budget des opérations extérieures peut exploser alors que des unités sont dissoutes, et que certains matériels tiennent grâce à la peinture. Le général qui se pointe en commission et penaud, reconnaît que la moitié ou plus de ses avions ne peut pas voler est-il un agent secret de Dassault ou fait-il simplement son métier ?

        En fait, cette étude serait sans doute plus intéressante si elle était mise en perspective avec les évolutions que connaît le Parlement en matière de suivi des dépenses, qui augmente considérablement le nombre d’auditions et provoque, à mon avis, quelques illusions d’optique.

        1. “Il y a des budgets qui baissent, figurez-vous”
          Oh oui.
          Mais il y a des budgets qui montent, figurez-vous. Et ces derniers montent plus vite que les premiers descendent. Et je vous mets au défi de me prouver le contraire (ou alors, expliquez de façon alternative comment la dette s’accroît dans des proportions inouïes en 30 ans).

          Bilan : on s’enfonce.

        2. Higgins

          L’exemple du général est particulièrement pertinent et confirme bien les dérives que notre hôte dénonce. La Défense, comme la Justice, fait partie des fonctions régaliennes d’un état. En France, les deux sont dans un état très difficile et contrairement à notre fameuse EN, les syndicats y pèsent très peu. Pour la Défense, je vous renvoie à l’audition du CEMAA par l’assemblée nationale en octobre dernier: http://www.communaute-defense.com/actualites-defense/1819-armee-de-lair-audition-du-general-darmee-aerienne-jean-paul-palomeros-assemblee-nationale-le-13-octobre-2010.html .

          Pour la Justice, les évènements récents parlent d’eux-mêmes. J’ajoute que ce sont deux domaines que je connais intimement et que je peux témoigner de leur inexorable abaissement.

          Pourtant, jamais la France n’a tant dépensé et si mal. Où va donc l’argent? Peut-être dans des subventions inappropriées. Si, dans cet exemple, on assiste à un sursaut salutaire et bienvenu, il en dit par ailleurs très long sur la gabegie qui règne dans les milieux “culturels”: http://authueil.org/?2011/03/16/1788-rebelles-subventionnes . Ce sont les petites sources qui font les grandes rivières et on peut faire confiance à nos “représentants” pour en créer de nombreuses tout aussi inutiles que clientélistes.

  5. Aurélien

    Quelques questions:

    – Y a-t-il un lien direct entre la “quantité d’écoute” accordée à tel ou tel lobby et la satisfaction aux intérêt de ce dernier?

    – Dans ces auditions n’y a-t-il pas une part de contrôle, de suivi et d’audit? Si c’est le cas il est normal que les parlementaires mettent plus le nez dans les affaires publiques que privées.

    – Quand on regarde la répartition en fonction des thèmes, il y a de quoi modérer votre propos, non? Par exemple le privé est plus autionné au sujet d’Internet que le public, et c’est le contraire en matière de Justice.

    1. Pour le lien direct, c’est impossible à savoir, par principe même : si on pouvait relier systématiquement chaque nouvelle loi appliquée à chaque lobby, les lobbies en question se feraient d’autant plus discret (les blattes courent vers l’obscurité lorsqu’on balaie avec la lampe torche).

      Pour le reste, si les députés font de l’audit, il paraît logique que cet audit apparaissent comme tel. Or, force est de constater que les rapports d’audit des parlementaires sur les différents ministères de l’état ne sont pas légions. Mieux, on trouve surtout cette fonction d’audit à la Cour des Comptes. Autrement dit, s’il y a des audits, que deviennent-ils ? Pourquoi la presse n’en parle-t-elle pas ? Et s’il n’y en a pas, … c’est bien du lobbyisme tel qu’on l’entend. Non ?

      1. Laurent Duval

        Sauf cas particuliers (services spéciaux), les auditions sont publiées au journal officiel, et il y a une tripotée de “rapports au Parlement” fournis par les administrations, qui sont eux aussi publics, et sont commentés par la presse.

        Les rapports de la Cour des comptes sont de nature différente : la Cour appartient à l’ordre administratif et non législatif ; elle contrôle la régularité des comptes et non leur opportunité ; elle produit elle-même des rapports au profit du Parlement, en plus de ceux destinés au public qui sont les plus connus.

        Enfin, il ne faut pas oublier que l’initiative des lois est principalement d’origine européenne ou gouvernementale. Un syndicat qui vient pleurer en commission ne fait pas franchement le poids face à Bruxelles, ce qu’il sait parfaitement, et ce qui peut le pousser à agiter les bras très vite pour faire croire à sa base qu’il finira par voler (au sens figuré, bien entendu).

        1. sam_00

          “il ne faut pas oublier que l’initiative des lois est principalement d’origine européenne ou gouvernementale”

          DADVSI, HADOPI?? et bien d’autres …
          Certes, on peut trouver une origine européenne à ces lois, et surtout une origine gouvernementale. Pour autant, il semble difficile de ne pas y voir une origine corporatiste de certains gobeurs de subventions déguisées, et de lobbies …

          Il m’avait semblé que la loi était l’expression de l’intérêt général, et que de facto, elle ne devait pas s’occuper de l’intérêt de certains … genre des majors.

          Et pour aller plus loin, a quoi sert le ministère de la culture si ce n’est à distribuer de l’argent public à des intérêts particuliers??

  6. kelevra

    si l etat ne s occupait que de ces missions regaliennes : police justice armee, on en serait pas la. au contraire l etat (fonctionnaire et politique) veut s occuper de tout et “qui trop embrasse mal etreint”.
    a t on besoin d un ministere de la culture? qui ne fait que subventionner des pseudos artistes
    d un ministere de l industrie? vous croyez que les entreprises ne savent pas ce qu elles ont a faire etc etc

    dans l essonne, vous avez une riviere “l’orge” et deux syndicats intercommunaux pour s en occuper, le syndicat de l orge amont et bien sur celui de l orge aval. et bien depuis plusieurs annees pour des raisons douteuses, ces deux entites sont en proces. ces 2 syndicats finances exclusivement par l impot verse par les communes pour des budgets totalement opaques. ce n est qu un exemple de la gabegie generalisee de la republique francaise.
    on comprend que tous ces beaux messieurs veuillent controler internet, maintenant on sait de plus en plus et il va etre de plus en plus difficile de cacher la poussiere sous le tapis.

  7. Joe

    La CFDT, la CGT et FO sont dans le top 5 des organismes les plus audités (avec le ministère des affaires étrangères et le ministère de l’intérieur).

    Quand on vous dit qu’ils sont représentatifs, on veut dire “représentés” en fait…

  8. Nord

    Ah! alors là, bravo à la fois pour le billet et les références, merci, thanks, danke, bisou (non, pas ‘bisou’ 🙂 ) et toute cette sorte de choses.

    Mais bon, je ne vais pas commenter le contenu, j’en étais, moi, de ces affreux-pas-beaux lobbyistes (pour des intérêts privés hein! faut pas déconner non plus 🙂 )

  9. Deres

    Et encore, dans les pourcentage pour l’économie privé, on doit trouver principalement les grandes sociétés proches du pouvoir dont certaines furent publics et bénéficient encore de son écoute privilégiée (EDF, SNCF, RATP, France Telecom, Renault, …). Quand à la société civile, je suis certain que des associations bénéficiant de subventions ne font partie.

  10. Sébastien

    En parlant de lobby… aujourd’hui reçu au courrier de ma boite une lettre de la SCPA disant que nous avions de la musique d’attente sur 6 lignes de standard. A payer : 94 € !

    La bonne blague : on a 1 ligne, sans musique, sous traité à un standard externe.

    Le plus “drôle” : leur culot. A défaut de réponse sous 1 mois, notre silence vaut acceptation de leur lettre et nous devrons payer.

    Vive la France quand même, ceux qui doivent cachetonner à la SCPA (ou la SACEM, SCPP, Théodule & Hadopi, Arjel etc…) doivent trouver leur place bien chaude…

    en +, pour recouvrer des “taxes” sur des musiques d’ascenseur, du Mozart ou du Vivaldi… je me demande bien qui sont les soit disant “ayant droit” de ce qui doit être dans le domaine public & ultra-amorti depuis le temps.

    1. Hiigins

      “Le plus « drôle » : leur culot. A défaut de réponse sous 1 mois, notre silence vaut acceptation de leur lettre et nous devrons payer.”
      Là, ça calme. Je crois que c’est Hitler qui disait que, plus c’est gros, plus ça passe. Certains ont été à bonne école semble-t-il!

    2. sam_00

      Lettre recommandée avec avis de réception? plis officiel remis par huissier?

      Si la réponse est non, je crois ne pas me tromper en disant que cela a la même valeur que l’avis que le kapo de la redevance télé me pose (dans ma boite au lettre ou coincé dans la porte) de temps à autres … (ben oui, vous comprenez, pas de télé c’est louche! et si vous ne confirmez pas votre déclaration, attention à vous … dépensez un timbre et subventionnez la poste, à votre bon coeur msieur dame), ou les menaces bidons de pseudos huissiers à la solde d’un opérateur téléphonique qui me réclament depuis trois ans (prescription) une box que j’ai rendu (j’ai les preuves :p).

      Si tel est bien le cas, nous avons encore un organisme para-étatique qui joue sur la peur des citoyens, à défaut de pouvoir faire appliquer une loi inapplicable.

    3. Monoi

      Il me semble clair que la seule reponse a apporter est une facture de votre societe, car ouvrir une lettre, la lire, consulter autour de vous, etc… et y repondre prend du temps.

      Je ne sais pas combien vous facturez au taux horaire, mais c’est exactement ce que je ferais.

      Avec une surcharge pour fausses accusations, menaces, etc…

  11. Robert Marchenoir

    Remarquez, ce n’est pas tout à fait faux, que leulibéralisme rogne les ailes de l’Etat. A condition de mettre les choses en perspective.

    Ainsi, on pleure sur leulibéralisme qui ferme les petits bureaux de poste dans les petits villages où végètent les braves petits producteurs.

    Et je suis sûr que cépafo.

    Mais on oublie de dire en même temps que le centre de tri postal de Trifouillis-les-Oies (dans les Ardennes) vient de donner des vélos de facteur à des étudiants marocains pour qu’ils les apportent à un village pauvre du Maroc.

    Le fonctionnaire qui annonce ça, très fier de lui, dit qu’il s’agit de vélos très solides, qui ont cinq ans mais peuvent rouler encore cinq ans de plus, etc.

    Se pose alors la question : s’ils peuvent rouler encore cinq ans au Maroc, pourquoi ne pourraient-ils pas rouler cinq ans de plus sous le cul des facteurs ardennais ?

    Eh bin, parce qu’on va acheter aux facteurs ardennais des vélos à assistance électrique (qui doivent coûter un bras, et qui, eux, ne dureront sûrement pas dix ans).

    Donc, oui, pour payer (avec de la monnaie de singe, mais bref) les vélos électriques des facteurs trop feignasses pour pédaler comme un vrai facteur (plus les milliards d’autres gaspillages qu’on ne connaît pas), leulibéralisme ferme des bureaux de poste et contribue à la casse du service public.

    De même, les soldats envoyés en Afghanistan se payent eux-mêmes des équipements pour améliorer leur dotation avant de partir (c’est la faute à leulibéralisme), mais un général assure, sur Radio Courtoisie, qu’on pourrait rendre l’armée française beaucoup plus opérationnelle sans augmentation de budget, simplement en taillant dans les gigantesques dépenses inutiles consacrées au Rafale et au nucléaire.

    Etc, etc.

  12. Théo31

    “des organisations représentatives (20,9 %), parmi lesquelles on sait que se nichent douillettement les syndicats”

    Vu l’ampleur du lobbyisme, “proxénètes de la classe ouvrière” est plus pertinent comme terme que syndicalistes.

  13. WilnocK

    C’est un peu la preuve par neuf que la liberation des donnees publiques a beaucoup plus d’interet a l’etre de maniere gratuite, car visiblement ceux qui ‘consomme’ de la donnee publique… ce sont les organismes publiques avant tout

  14. LudwigVonMisesFan

    “que les députés sont à la solde des grosses entreprises”. Ben ça c’est plutôt vrai. Quand on est une grosse entreprises on peut utiliser la régulation pour tuer la petite concurrence. On peut aussi lui demander des sous quand on a pas vu que le marché immobilier américain était à moitié socialisé et donc destiné à s’effondrer.

    Exemple: les grands laboratoires pharmaceutiques ont intérêt à ce qu’il existe une autorité sanitaire. Ca hausse les coûts de production mais ça tue les entreprises innovantes dans l’oeuf. Tout bénèf!

    Je ne peux que trop conseiller le site de l’institut Ludwig Von Mises sur ce point.

    1. Epicier vénéneux

      “Exemple: les grands laboratoires pharmaceutiques ont intérêt à ce qu’il existe une autorité sanitaire. Ca hausse les coûts de production mais ça tue les entreprises innovantes dans l’oeuf. Tout bénèf! ”

      Ne vous focalisez pas sur Pfizer, GSK, Roche et Sanofi-Aventis; concentrez-vous plutôt sur les milliers de Contract Research Organizations et les Contract Manufacturing Organizations, ainsi que sur les centaines de boîtes de biotechnologies qui innovent au quotidien.

      1. LudwigVonMisesFan

        L’autorisation de mise sur le marché fait augmenter le prix des médicaments. Tout comme le nombre limité de médecins fait augmenter les coûts de soins.
        Je maintiens les grandes entreprises, comme les médecins, ont intérêt à la régulation et sont donc alliés des députés. Mais il est vrai que dans notre pays on ne peut pas dire que les médecins représentent le privé. Malheureusement.

  15. corsobey

    Si les idées exprimées ici étaient réellement d’inspiration libérale et ne faisaient pas qu’obéir à un réflexe pavlovien anti-gauche (une gauche plutôt fantasmée), eh bien, l’analyse irait plus loin et inclurait aussi les oligopoles dont les actions n’ont pas besoin de la publicité des auditions parlementaires. Téléphone (80 % de marge brute !!) , ciment, grande distribution, etc, l’économie française est pressurée. En résumé, entre l’Etat ponctionneur plus que de raison et les oligopoles, que reste-t-il ? Ou est la pensée libérale quand on défend le quasi-monopole de Total et son alliance avec l’Etat ? Libéral ?? lol

    1. Petit comique. Où vois-tu que je défends le monopole de Total ?
      Et puis, tant que tu y es, c’est quoi, pour toi, le monopole de Total ?

    2. Nord

      “Si les idées exprimées ici étaient réellement d’inspiration libérale et ne faisaient pas qu’obéir à un réflexe pavlovien anti-gauche”

      C’est amusant, j’ai lu et relu le billet et je n’y trouve point d’antigôche … autre part, je ne dis pas, mais ici ???

      Enfin bref …

      Mon ami gauchiste (qui existe, j’en ai déjà parlé ici) à qui j’ai fait part de ces chiffres a eu une réaction plus intelligente: “vu la collusion entre les organisations publiques et représentatives avec le grand capital, il n’est pas étonnant que le secteur privé puisse se contenter de 16,4% d’auditions …”

      Ce-disant, il ne se rend pas compte que c’est exactement ce que nous-autres, libéraux, pourfendons, mais peut-être est-ce déjà trop subtil?

    3. Flak

      Corsobey as-tu lu plus de quatre articles de ce blog qui existe depuis plusieurs annees?
      je sais pas ce que tu fumes mais ca a l’air de defoncer grave.

  16. corsobey

    “C’est amusant, j’ai lu et relu le billet et je n’y trouve point d’antigôche … autre part, je ne dis pas, mais ici ???”
    “Corsobey as-tu lu plus de quatre articles de ce blog qui existe depuis plusieurs années?”
    Mettez-vous d’accord entre vous. faut tout lire ou pas ?
    “je sais pas ce que tu fumes mais ca a l’air de defoncer grave”.
    De la bonne en effet. Pas celle que vous fourguent vos copains lascars du dpt annexe.
    Et puis, et là je m’adresse à votre gourou, Total bénéficie d’une position dominante de fait et du soutien de l’appareil d’état français à l’Etranger. Situation que j’ai qualifié de monopolistique emporté par l’exigence du parler juste qu’exhale ce blog. Le résultat est identique à celui d’un monopole, cher gourou grand comique.

    1. Bon. Total n’est pas en situation monopolistique. Ni en France, ni dans le monde. Il bénéficie d’un soutien modéré de l’état français, c’est exact, mais comme je n’ai jamais soutenu ni ce soutien, ni Total, peu me chaut. En revanche, j’insiste pour dire que l’article de Marianne est écrit par un imbécile.

      Quant à vous, la valeur ajoutée de vos commentaires est de plus en plus marginale.

      1. Nord

        “valeur … marginale?” Cher ami, mon brave hash, noble et élégant bipède: serait-ce un jour de faiblesse? Allons! reprends-toi camarade, nous te connûmes plus en verve! Je ne sais pas, moi: autant dire “kerlvinesque” pour néologismer.

        (par ailleurs, belle utilisation du verbe “chaloir”! soyons précis, merde 🙂 )

      2. corsobey

        Cher gourou,
        Si vous aviez mieux potassé vos cours d’éco, vous sauriez que la valeur se détermine à la marge. Ce qui valorise considérablement votre blog, s’agissant de mon apport. Sinon, je me contrefous de Marianne que je trouve bien trop cher pour ce qu’on y trouve.
        Cher gourou, ne soyez pas si nerveux. Reprenez-vous !

        1. Tenez, qu’est-ce que je disais ? L’avorton passe par là et pond une nouvelle crotte à côté de la plaque. Marginal, synonyme de mineur, donc… Et le mineur doit parfois se prendre une petite claque histoire d’apprendre sa place. C’est ainsi qu’on grandit.

          Bon. On va devoir nettoyer.

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