Pourquoi, moi aussi, je soutiens Ségolène Royal

C’était déjà officiel, mais ça y est, maintenant, c’est super-officiel, et vraiment sûr de sûr : Ségo se lance dans la bataille. Elle le sait : la présidence est pour elle ! Et le plus intéressant dans ce choix officiellement affiché, c’est qu’il reçoit même de « nombreux » soutiens.

Attention. Par nombreux, je ne veux pas dire que des millions de Français se sont déjà bousculés pour adouber de leur voix, ou par des cris d’ovation, la nouvelle candidate. Non non.

Je veux simplement dire qu’une poignée de députés a choisi de soutenir la candidature de la présidente de la Région Poitou-Charente et ils se sont même fendus d’une explication à ce sujet dans Le Monde. On les comprend : rallier Ségo sans publier ces informations essentielles aurait laissé planer un doute sur leur équilibre mental — ou leur probité.

Pour eux, c’est très clair : la Royal est seule capable de porter le « projet socialiste » à la hauteur de ce qu’attendent les Français. Elle est prête (comme le serait un dindon le 24 décembre au soir ?), et même habituée à se lancer dans de telles batailles :

Elle y est habituée comme elle est habituée à voir ses idées d’abord conspuées avant de s’imposer par l’évidence. De l’ordre juste à la démocratie participative, de la France métissée à la fraternité, du combat pour l’égalité hommes-femmes au pass contraception, il n’est pas une de ses propositions qui ne finisse par être reprise naturellement par ceux-là même qui les avaient d’abord vouées aux gémonies.

Étonnant, non ? Nos élus se rendaient compte qu’en 2006 et en 2007, les idées de Ségolène la faisaient passer pour folle. En 2011, ces idées sont jugées crédibles. Et immédiatement, nos braves politiciens en déduisent que ses idées n’étaient donc pas si mauvaises. Les autres conclusions (que le nombre de fous a augmenté progressivement, ou que la démagogie ambiante a nettement abaissé le niveau de santé mentale nécessaire pour passer inaperçu dans le public) ne sont même pas envisagées.

Pour eux, « la France traverse une crise à la fois économique, écologique, morale et sociale. » Pour l’économique, la morale et sociale, c’est parfaitement limpide, et ce n’est pas faute d’avoir fait du socialisme depuis tant d’années.

Écologique, en revanche, on se demande où ils vont pêcher ça. Ah oui, c’est vrai : avec les vendeurs de pousses bio qui filent des diarrhées sanglantes, il est effectivement plus que temps d’interdire les expériences écologiques…

Mais pour les Zamis de Zégolène, l’essentiel est là : la France part en sucette, et seule leur pouliche peut sauver la mise. En plus, ça tombe bien : elle est hardie, la Ségolène ; c’est elle qui propose.

Et ce qu’elle propose mérite une liste à puce, tiens :

  • l’interdiction des licenciements boursiers,
  • la mise en place d’un pacte de confiance avec les jeunes,
  • le soutien massif aux TPE/PME,
  • la création d’une Banque publique d’investissement.

(note : il y en a toute un litanie, mais comme ce sont ces points qui sont cités, je m'en tiens là, j'aimerais éviter des problèmes cardiaques)

On peut sourire.

Interdire des licenciements boursiers ne sera pas bien dur : d’une part, leur définition est plutôt floue, et la réalité qu’on veut recouvrir avec cette expression est généralement trop complexe pour pouvoir, simplement … être interdite. Autrement dit, du flan pour un ensemble de trucs législatifs louches qui existent déjà.

Le pacte de confiance avec les jeunes est un nouvel avatar de ces fumisteries vagues qui cumulent le honteux et le ridicule. Honteux parce qu’on peut se demander pourquoi le pacte doit être passé avec les jeunes, et pas les moins jeunes, voire les carrément vieux ou les grabataires. Ne sont-ils plus dignes de confiance ? Ou plus prosaïquement, dès lors qu’ils sont vieux, ils sont plus calmes et on n’a donc plus besoin de leur promettre grand-chose pour les tenir tranquilles ? Ridicule parce qu’on ne voit pas quel résultat, mis à part politico-démagogue, un tel bricolage peut amener.

Soit cela s’adresse aux « jeunes » qui cherchent à s’insérer dans la société, et dans ce cas, aucun pacte n’est nécessaire : les lois courantes suffisent. Soit cela s’adresse à d’autres « jeunes », les déçus, par exemple, et on se demande si la bisounoursie qui se cache derrière ce concept de pacte ne va pas se retourner violemment contre la Ségolène et ses vingt potes (et with a vengeance pour faire bonne mesure, parce que ces conneries, c’est avec notre argent, tout de même).

SégoléoEnfin, les deux autres propositions citées (le soutien « massif » — comme dans l’expression « or massif » — au PME, et la création d’un n-ième bidule républicain de succion fiscale) donnent une excellente idée de ce qu’obsession de l’interventionnisme veut dire : cela fait des dizaines d’années que l’État intervient et prétend favoriser les grandes, les moyennes et les petites entreprises, avec le résultat qu’on peut mesurer d’un tissu économique de plus en plus sinistré. Et on ne voit pas par quel miracle, quelle nouvelle poudre de perlimpinpin une nouvelle émanation d’investissements publics permettrait de réussir avec brio là où les précédentes ont médiocrement merdouillé ; OSEO, ça devrait vous dire quelque chose, Marie-Ségo, non ?

Enfin bon, au moins notre vingtaine d’élus fait-elle preuve de lucidité et admet sans rire après avoir balancé ces propositions : « la crédibilité a changé de camp. »

Oui, effectivement.

À la lecture des excellentes raisons qui allèchent l’élu anecdotique et le scotchent tendrement à leur égérie, on comprend qu’en réalité, il s’agit là encore d’un pur calcul politique, parfaitement en ligne avec ce que Royal a l’habitude de commettre sans aucune vergogne.

Se prétendant candidate « du peuple« , ce qui est passablement rigolo tant on voit mal un présidentiable quelconque se réclamer « de la bourgeoisie » ou « du patronat« , Ségolène montre par sa pure opération de communication, à quelques heures de la candidature officielle de la Maire de Lille, qu’elle ne cherche en réalité qu’un magnifique strapontin pour la phase 2 de son plan.

Soyons clairs : même s’il est vrai que Royal, à l’instar d’Aubry, a plus d’expérience du pouvoir, ses chances sont microscopiques.

À ce propos, il est piquant de noter que c’est justement celui qui a le moins été au contact des réalités gouvernementales, Hollande, qui se retrouve en meilleure position pour emporter la queue du Mickey dans le manège socialiste. Ce n’est pas fortuit : les autres ont déjà donné toute la mesure de leurs capacités, en fait. Il est toujours plus facile de dire qu’on sera génial que de prétendre l’avoir été quand le bilan des uns et des autres est facilement consultable…

En réalité, Ségolène sait fort bien qu’elle n’a pas la moindre chance de remporter les primaires socialistes, mais son objectif est à la fois bien plus modeste et beaucoup plus facile à atteindre : en se présentant ainsi aux primaires, elle ajoute à la confusion générale et à l’éparpillement des voix sur les deux candidats principaux. Toutes ces voix grappillées lui permettront de juteuses tractations pour se rallier au gagnant le moment venu, pour obtenir un maroquin replet dans un hypothétique gouvernement socialiste.

Un ministère d’État aux Désirs d’Avenir et à la Bravitude ?

Royal : la champagnitude attitude

Quoiqu’il en soit, tous ces éléments (la grouille aux primaires, l’agitation médiatique minable, des opérations de communication bancales, un programme au protoxyde d’azote) et la déconfiture qui se pointe à l’horizon me font souscrire à fond pour sa candidature.

Moi aussi, je soutiens Ségo !

D’ailleurs, je soutiens aussi Méluche (FdG), Poutou (NPA) — un nom qui fleure bon la République du Bisounoursland, ça — Arthaud (LO), la pléthore d’autres socialistes (comme par exemple le gentleman farmer Montebourg), les verts, et les cinq ou six autres candidats de droite. Allez-y, mes lascars ! Le résultat va être grandiose !

Et pour le pop-corn, lâchez-vous : c’est la République qui régale.

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Vous aussi, foutez les banquiers centraux dehors, terrorisez l’État et les banques en utilisant les cryptomonnaies, en les promouvant et pourquoi pas, en faisant un don avec !
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Commentaires65

  1. Christophe Garcia

    Salut h16. Comme tu dis, ça va être grandiose. J’attends avec impatience ces élections pour me marrer grave.

  2. Cultilandes

    « Elle est prête (comme le serait un dindon le 24 décembre au soir ?) »
    H16, j’admire votre pondération, votre tact, votre prudence: « Dinde » aurait été misogyne!

  3. Laetitia

    Elle va se faire massacrer par Marine Le Pen. Si elle veut avoir une chance, il faut à tout prix éviter le moindre débat avec elle avant les élections.

  4. ichabod

    J’interviens juste sur un point que j’estime mal commenté : Créer une banque publique d’investissement n’est pas une mauvaise chose en soi, et n’a rien à voir avec une quelconque obsession d’interventionnisme je pense.
    Il s’agit juste de tirer les conclusions de cette crise financière, qui a montré finalement que les banques commerciales privées sont incapables de se réguler elles-mêmes, elles ne maitrisent plus rien car elles sont inter-dépendantes, et ne comprennent même pas les actifs financiers qu’il y a dans leurs livres. Sans parler de leur cynisme (cf Foreclosuregate).

    1. Il s’agirait de ne pas tout mélanger. Si vous faites allusion au Foreclosuregate, vérifiez bien les tenants et les aboutissants de cette crise avant de déclarer péremptoirement « que les banques commerciales privées sont incapables de se réguler elles-mêmes » ce qui est complètement à côté de la plaque.

      Enfin, je ne vois absolument pas en quoi le fait qu’une banque d’investissement soit publique va permettre d’assurer que les investissements seront judicieux.Là encore, le track record des institutions correspondantes joue nettement en leur défaveur.

      1. Rom1 Nz

        en même temps, les banques ne prêtent plus !!!
        elles ne prennent plus aucun risque ( vis à vis des entrepreneurs )!

        Et avec Ségo, on serait sur que les vannes seraient grande ouvertes !

        1. Fx 2.0

          En même temps, ce n’est pas vraiment le rôle d’un banquier de prendre des risques. Lui il prête de l’argent. Celui qui est censé prendre des risques, c’est l’assureur.
          Faudrait pas mélanger les rôles….

        2. Jimbo

          Peut-être pas mélanger les rôles, mais dire que le banquier ne prend aucun risque en prêtant serait exagéré.

      2. ichabod

        Heu, « péremptoirement » (un peu moins que vous quand même quand vous parlez « d’obsession de l’interventionnisme » !), je dirais qu’une banque publique devrait avoir des principes et des objectifs d’investissement qui ne soient pas « exactement » ceux des banques commerciales ou d’affaires, qui ne sont malheureusement pas là pour le bien être du pays mais pour le leur. J’espère que vous en conviendrez.

        Ca ne veut pas dire pour autant qu’on va assurer que tous les investissements soient judicieux, mais au moins il y aurait eu des entrepreneurs qui auraient pu être mieux soutenus, voire sauvés, depuis cette crise de 2008. (des gens qui demandaient juste un petit peu de trésorerie court-terme pour tenir…)

        1. Pascale

          Le problème de la gestion catastrophique des banques tient surtout au fait qu’elles étaient peu ou prou assurées qu’en cas de défaillance ce serait à l’État de les renflouer, donc aux contribuables. Elles n’ont pris aucun risque alors que une des bases du libéralisme c’est que les banques soient rémunérées par rapport aux risques qu’elles prennent en prêtant. Se sachant protégées (par l’État) quel besoin auraient eu les banques de s’entourer de précautions quant à leur gestion ?

          Travailler sans filet c’est autre chose que ce qu’ont fait les banques. Et, elles auraient réellement travaillé sans filet, gageons qu’elles auraient regardé d’un peu plus près leurs comptes.

        2. gem

          Les banquiers gagnent leur salaire en prêtant (pas seulement, mais c’est quand même leur principal fond de commerce), et plus ils prêtent plus ils gagnent. Si ils arrêtent de prêter ils y perdent, ils ne font pas ça sans raisons.

        3. Rocou

          « …banques commerciales ou d’affaires, qui ne sont malheureusement pas là pour le bien être du pays mais pour le leur. J’espère que vous en conviendrez. »

          Personne « n’est là pour le bien du pays ». Tout le monde travaille avant tout pour soi.
          Personne n’oblige quiconque à emprunter de l’argent aux banques. Si les entreprises ou les particuliers le font, c’est qu’ils y trouvent un avantage à le faire. Idem pour les banques: elles trouvent un avantage à prêter de l’argent.

          Par conséquent, ce qui est « bien pour le pays » découle de cette liberté pour chacun de nous de contracter avec qui l’on veut, quand on veut.
          Si j’ai besoin d’emprunter de l’argent, je suis bien content de trouver des banques pour le faire et ces dernières sont bien contentes de trouver des clients.

          Si le « bien du pays » consiste à mettre des bâtons dans les roues de ceux qui veulent échanger entre eux, je me demande ce que représente le « mal pour le pays ». Flinguer tout le monde?

    2. R2M4

      @Fx 2.0 @gem …

      La banque prête l’argent de qui ?

      @Fx 2.0

      Prêter de l’argent c’est prendre le risque de ne pas être remboursé. Mais vous avez quand même raison, les banquiers font prendre ce risque aux propriétaires de l’argent qu’ils prêtent. L’assureur prend le risque d’assurer un risque, l’assureur de l’assureur… Qui est prêt à prendre le risque d’assurer les risques liés au nucléaire et aux OGM ? À ma connaissance personne.

      1. gem

        L’argent de qui ? Quelle drôle de question. Vous semblez croire que la banque prête avec l’argent qu’il y a dans ses coffres… Idée complétement fausse. Le banquier n’a pas besoin d’avoir de la monnaie pour prêter, au contraire, il crée de la monnaie en prêtant !
        « prêter » c’est simplement « faire crédit » c’est à dire « faire confiance », et il n’y a pas besoin d’argent pour ça ; ce qu’il faut, c’est soi-même inspirer confiance, donc avoir par le passé prouvé qu’on était fiable.

        Alors, prêter de l’argent ce n’est pas vraiment prendre le risque de ne pas être rembourser. C’est plus compliqué que ça. Ça peut par exemple vous rendre responsable de l’ensemble des pertes de l’entreprise à qui vous avez prêter, si on estime que par votre prêt vous avez contribuer à sa ruine…

      2. gem

        Quant aux assurances…
        Assurer le bateau n’empêche pas le bateau de couler ; au contraire, même, l’assurance réduit la perte de l’assuré, le dé-responsabilise, et finalement augmente le risque.

        On peut jouer à ça avec un bateau, pas avec une centrale nucléaire. Si les assurances sur un évènement type Tchernobyl existaient, il faudrait songer à les interdire.

        Pour assurer un risque, il faut qu’il … existe ! Les « risques liés au nucléaire et aux OGM », ça n’existe pas. L’expression est trop floue et n’a aucun contenu observable. Plus généralement les assureurs n’assurent jamais les technologies nouvelles, parce que le droit est instable et qu’ils n’ont pas de chroniques d’évènements permettant de quantifier la fréquence et les couts d’un sinistre.

      3. R2M4

        @gem

        « Le banquier n’a pas besoin d’avoir de la monnaie pour prêter, au contraire, il crée de la monnaie en prêtant ! »

        D’accord donc le banquier ne prête pas d’argent. Il créé de la monnaie qu’il alloue à qui il veut sous forme de dette. Quel risque prend-il dans ce cas ? Pourquoi fait-il payer des intérêts ? Tous les risques sont supportés par l’endetté. Et pourquoi même demande-il à être remboursé ?

        Il serait quand même plus juste (les hommes naissent libres et égaux en droit) que la création monétaire soit allouée équitablement entre chaque individu.
        _____________________

        « « prêter » c’est simplement « faire crédit » c’est à dire « faire confiance », et il n’y a pas besoin d’argent pour ça ; ce qu’il faut, c’est soi-même inspirer confiance, donc avoir par le passé prouvé qu’on était fiable.  »

        Oui mais quand je prête, je prête bien quelque chose, que ce soit de l’argent une voiture, une maison… Et si possible quelque chose dont je suis propriétaire, sinon ce n’est plus un prêt.
        _______________________

        « Les « risques liés au nucléaire et aux OGM », ça n’existe pas. L’expression est trop floue et n’a aucun contenu observable. »

        Trois mille milliards de doses létales (plutonium) rien qu’à Fukishima, mais le risque n’existe pas… La possibilité non nulle (le Japon est un pays mort, je pense) de rendre la planète entière inhabitable ne serait donc pas un risque. Que personne ne soit capable d’assurer un risque, ne signifie pas que celui-ci n’existe pas.

        1. « Il serait quand même plus juste (les hommes naissent libres et égaux en droit) que la création monétaire soit allouée équitablement entre chaque individu. »

          Dans ce cas, plus de banque centrale, plus de monnaie unique … plus d’état. Je dis banco.

        2. Théo31

          « Il serait quand même plus juste (les hommes naissent libres et égaux en droit) que la création monétaire soit allouée équitablement entre chaque individu. »

          Ca a déjà été tenté entre 1917 et 1989. Résultat : 100 millions de morts.

    3. simple citoyen

      La réalité est plus sombre Ichabod, dès qu’elle se met en place.
      Il ne suffit malheureusement pas de donner le nom d’un besoin à une institution pour que ce besoin soit « servi ».
      Aujourd’hui ce qui tue le plus sûrement nos entreprises (pas le grandes) parce qu’ils divertissent nos entrepreneurs de leur tache première, sont les excès de régulation et l’insécurité juridique.
      Ce sont les armes les plus sûres pour ériger des barrières compétitives destinées à protéger les grandes entreprises (et annexement les administrations) de la concurrence normales de leurs soeurs plus petites.
      Comme il se trouve concommitamment que nos politiques sont un savant mélange d’incompétents et de veules, ils se prêtent volontiers au jeu, en particulier quand un texte, même absurde et controversé, peut leur valoir plus de temps d’antenne qu’un travail de fond de défense de leurs administrés, ou encore mieux si la chance et l’entregent frappent à la bonne porte: un loi qui portera symboliquement leur nom.
      Enfin concernant la régulation bancaire et la crise actuelle, tous les dérapages ont une et même source: la régulation par l’état qui a permis une déresponsabilisation et une dénaturation des rôles. L’état (les politiques en l’occurence) a volontairement faussé le jeu économique en demandant aux banques de les suivre et en leur fournissant les moyens de le faire. Ensuite, ce même état n’a pas régulé au sens où il n’a pas pris les mesures destinées à lutter contre les dérapages du système. Il y a eu moins d’enquêtes financières au cours de la crise que pendant toute autre période précédente, et un mémop de la Maison Blanche demandait même aux procureurs de regarder avant d’instruire une affaire qu’il n’y aurait pas de conséquence négative pour les fonds publics engagés (ceux du TARP et quand on sait comment ils ont arosé, ils auraient aussi bien pu dire de ne pas attaquer de banque). Quand enfin les régulateurs et les états ont refusé de laisser les marchés sanctionner les faillis, la messe était dite.
      Au-delà de la banque, regardez l’affaire GM et ce qu’a effectivement ordonné et obtenu Barak Obama. C’est proprement édifiant. Il a obtenu que les créaciers soient passés à la trappe, y compris les détenteurs d’obligations et les ouvriers qui avaient un plan de retraite lié à leur emploi chez GM (ils ont été quand même plus de 20.000 à perdre leur pension). Tous? Non. Les employés syndiqués, eux, ont reçu 40% du capital de l’entreprise et la garantie de l’état US. D’ailleurs de nouveaux documents montrent qu’ils en étaient jusqu’à expliquer comment il svoulaient que soient rédigés les communiqués de presse de la firme…

      1. ichabod

        Donc au final, d’après vous ce sont les régulations les méchantes et il n’y en a en même temps pas assez. Difficilement compatible tout ça.

        Je ne dis pas qu’une banque publique soit LA réponse, je dis juste que ce n’est pas un symptôme d’obsession d’interventionniste de la part d’un Etat. D’ailleurs il y a quand même déjà une ‘pseudo’-banque, la CDC, qui gère ses/nos actifs de façon très ‘bancaire’, et ma foi ça a l’air de bien de passer.

        Une banque publique ne serait pas moins bien gérée qu’une banque privée, j’en suis persuadé, et pourrait, en plus, avoir un rôle social plus important.

        1. « la CDC, qui gère ses/nos actifs de façon très ‘bancaire’, et ma foi ça a l’air de bien de passer. »
          Là, vous vous discréditez. Renseignez-vous un peu. Comme ça, sans même peiner pour trouver de mémoire, je peux vous citer les affaires avec Albert Frère, Quick et la CDC.
          Il y en a des douzaines d’autres, sans même aller jusqu’au Crédit Lyonnais, hein.

          Non, la CDC n’est pas « très bancaire ». C’est une monstruosité utilisée par l’état pour ses incontinences.

          1. T’es un gros marrant, toi. Il t’appartient de prouver que la gestion de la CDC est suffisamment bonne. En pratique, elle ne l’est absolument pas, et pas meilleure que les banques commerciales.

            Et la grosse différence des banques commerciales avec la CDC, c’est qu’elles ne jouent pas avec l’argent des contribuables. Enfin… Jusqu’à ce que les keynésiens du gouvernement arrivent et forcent tout le monde à faire des bailouts, hein (eh ouais : encore un interventionnisme d’état).

        2. ichabod

          ouais je suis un gros marrant mais j’ai pas d’a priori sur les institutions sous prétexte qu’elles sont une émanation d’un Etat.
          Pour le moment la CDC n’a pas provoqué directement une crise financière, et n’a même été touché par les subprimes uniquement que par l’effondrement de la bourse, pas par des actifs toxiques car elle n’en possédait quasiment pas.

          Le sauvetage des pays comme la Grèce, c’est uniquement pour sauver ses créanciers, et comme par hasard c’est pas la CDC qui arrive en tête… ça vous a échappé ?
          Après y’a le Portugal, et d’autres pays, mais le plus drôle ça sera quand on arrivera à l’Italie…

          Les banques et les fonds ont prêté de l’argent massivement à ces pays en sachant pertinemment que leurs comptes étaient bidonnés, mais tant que personne ne le dit ça va on engrange de l’argent facilement….et en plus on leur permet d’importer nos produits (allemands pour la plupart)…

          Bref, votre idéologie vous oriente vers des raisonnements pour le moins absurdes, sinon partiaux. Je viens de participer à une conférence sur la finance à Londres, c’est triste de voir l’hypocrisie et l’insouciance de ces personnes qui sont prêtes à fermer les yeux sur pas mal de choses uniquement pour gagner une fraction supplémentaire de bénéfice.

          Mais bon vous avez raison, honte à l’Etat, honte à l’interventionnisme ! (sauf quand il nous sauve…. bouhhh)

          1. Ben tu vois, avec tout ce que tu as écrit, on voit clairement que tu n’as pas compris. Dès lors, partant de prédicats faux et de raisonnements mal digérés, tu obtiens une conclusion erronée. Logique.

            Tiens, par exemple, tu sais évidemment que les Banques sont tenues (légalement) d’avoir dans leurs portifs certaines quantités de fonds souverains ? Et qu’en conséquence, elles ont été tenues de prêter massivement à des pays qu’elles savaient pourris ?

            Bon. Moi, ça ne m’intéresse pas de refaire toute une éducation économique et tout un travail d’explication alors qu’il y a déjà, sur ce blog et ailleurs, des explications détaillées des mécanismes de la crise, de la part de responsabilité des banques et de celles des états. Après, on peut se la jouer consensuel « mais non tout le monde est un peu coupable » ou dire les choses telles qu’elles sont : si les états ne s’étaient pas mêlées de finances, les banques n’auraient pas embrayé, et on ne serait pas dans la merde.

        3. Théo31

          Une assurance-vie, c’est, il me semble, 20 % d’obligations d’Etat minimum obligatoires. Avec l’âge, la part obligations augmente pour devenir majoritaire dans le porte-feuille. Avec les faillites en chaîne des Etats qui se profilent, ceux qui sont dans cette situation devraient se faire énormément de soucis pour leurs économies.

  5. Pere Collateur

    Effectivement, avec tous ces candidats rigolos à droite et à gauche, il y a des chances que ça soit fun 2012.
    Et vu que c’est à nos frais, c’est la moindre des choses!

    J’espère que les habituels zozos microscopiques comme Chivardi, Tobira et autres chasseurs vont aussi présenter leur clown.

    Plus on sera de fous, et plus ce machin républicain et festif aura de chance d’exposer devant tout le monde ce qu’il est en réalité: Une bien mauvaise comédie.

  6. Boutros

    Le désirement d’aveniration reste une bonne imagité même si on sent la maroquinade et la ridiculitude. Vivement le votement !

  7. Flo

    Ca y est c’est reparti avec les slogans « nom + adjectif » à deux balles.
    Elle nous avait déjà gavés il y cinq ans avec ses imbécilitudes tordues:
    « force citoyenne », « ordre social juste » (Ah non tiens on innove c’est à trois balles celui là)…
    Elle prend vraiment les gens pour des demeurés.
    Dire que vous déploriez l’absence de débat de fond entre les François…

    1. Calvin

      Je rajoute : ni « citoyen », ni « citoyenne » n’ont été, ni ne sont des adjectifs. Vérifiez sur un dictionnaire !!
      Ce sont des NOMS, ils représentent des individus.
      Exit l’école citoyenne, l’entreprise citoyenne, le pacte citoyen, la mafia citoyenne, le caviar citoyen, que sais-je…

        1. Calvin

          Ben normalement si…
          Les dictionnaires reconnus de la langue Française sont tous formels à ce sujet, c’est le terme « civique » qu’il faut utiliser.
          Par ailleurs, l’article que tu donnes le rappelle clairement !
          Mais je suis beau joueur !
          Un auteur a donc décidé de légitimer (en 1995) l’emploi de « citoyen » en adjectif.
          Je m’incline, tu as raison.

          De toute façon, je ne suis pas attaché à la valeur des mots. Après tout, la langue ne doit-elle pas s’aligner avec le niveau culturel d’un peuple ?
          L’Académie Française ne représente pas la langue Française.

          Autre exemple.
          « Libéral » est devenu synonyme de dictature dans l’esprit et la plume de tant de gens.
          Je pense qu’un jour, enfin (!), un auteur de dictionnaire ajoutera ce sens, parce qu’après tout, ce serait dommage de faire croire que tant de gens se trompent.

          Vive la Novlangue !

        2. poum

          « Après tout, la langue ne doit-elle pas s’aligner avec le niveau culturel d’un peuple ? »

          absoluproute.Gna glouglou pipi, citoyen ecofestif poil caca, votez Segolene, zob, broutze.

  8. pod

    Quand on connaît les antécédents de la donzelle, on s’attend a minima à quelques ratitudes… et du Juste Bidule Étatisé, il y en aura.

    Et si elle n’a aucune chance , ne serait-ce que face à son ex le bon Fronçois, le fait que plusieurs crânes d’œuf Péhesse essaient de loger un pote de l’inspec’ des Finances à la tête du Bidule, ça fera de toutes manières très très (très) mal.

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  9. Dastics

    « Il s’agit juste de tirer les conclusions de cette crise financière, qui a montré finalement que les banques commerciales privées sont incapables de se réguler elles-mêmes, elles ne maitrisent plus rien car elles sont inter-dépendantes, et ne comprennent même pas les actifs financiers qu’il y a dans leurs livres. »

    Je reprends vite ça, en excluant le foreclosure gate, qui est bien différent. Même si les banques n’étaient pas capable de se réguler (c’était pas tout à fait ça le problème, il faut regarder du côté de Fannie/Freddie, des crédits pourris assurés/demandés et rendus obligatoire par l’État US, des flots d’argent gratuit qu’avaient les banques, etc etc), les régulateurs ne sont pas mieux. Aux US, je sais même pas combien il en existe, mais en voilà quelques-un : SEC, FED, CFTC, OCC, et probablement d’autres.

    ça, c’était à partir de la phrase « les banque ne s’auto-régulent pas ». Mais comment veut-on qu’elles s’auto-régulent si on les sauve ? Il suffit de ne plus donner possibilité à l’État de les sauver, et je peux te dire que les diminutions d’effet de levier et les augmentation de capital, ainsi que les augmentations de paie aux gars du risk management, ça se fera bien vite.

    Je suis pas un pro-banque absolutiste, mais tant pour la crise que pour la régulation (auto-régulation ?), il ne faudrait pas tout leur imputer, alors que c’est plutôt le gouvernement fédéral qui a screwed up, comme on dit.

    1. simin

      Oui, il faut réhabiliter la notion de risque!

      Souvent le libéralisme est accusé (entre autres!) de produire le chaos, mais je pense que c’est l’inconnu qui est pointé.

  10. Théo31

    En 2012, il faut voter pour un vrai socialiste. Comme ça, le pays ira encore plus vite dans le mur.

    1. El Gringo

      Ouais… c’est surtout dommage qu’il n’y ait pas de candidat libéral. Et puis quand on y sera (dans le mur) tout le monde trinquera.

      1. Scaletrans

        Combien de franchouilles éprouveront ce « lâche soulagement » dont parlait je ne sais plus qui un socialo de droite est élu ?

      2. chrome

        Le libéral que je suis espère surtout qu’aucun libéral ne va accepter de se mettre au volant du camion maintenant qu’il est lancé à pleine vitesse en direction du mur de la réalité, que les freins sont sabotés et la direction bloquée…

        J’espère qu’aucun libéral n’aura l’idée saugrenue d’aller jouer les hommes (ou les femmes) de devoir et permettre ainsi aux pourris qui nous ont mis dans cette situation de prétendre que le crash inévitable est la faute du libéralisme puisque c’est un libéral qui était aux manettes à ce moment…

        Les gens un minimum prévoyants ont pris leurs dispositions : ils sont partis ou s’y préparent (avec ou sans exit tax)en adoptant une configuration taillée pour la tempête (peu ou pas de placement dépendant des banques ou de l’Etat en particulier). Ceux là n’ont pas besoin d’un libéral qui viennent sauver la France. Les autres… méritent ils que quelqu’un cherche à les sauver?

  11. alex6

    J’avoue que je bois du petit lait. Pour la premiere fois, je vais pouvoir assister a cette farce grotesque l’anne prochaine sans avoir debourse un seul centime pour la financer.
    Et oui, j’espere que les socialo seront elus pour deux raisons:
    – Ils sont beaucoup plus marrants que l’UMP et au meme niveau d’incompetence.
    – Ils enverront le pays dans le mur un peu plus tot ce qui est toujours ca de pris.
    L’alternative vraiment amusante serait l’election de Marine, rien que pour voir les bobos paniquer.

    Non vraiment, le monde va bien se marrer l’annee prochaine, les Francais de France, moins…

  12. Flo

    Tiens vous parliez de Royal prête comme un dindon le soir du 24 décembre alors de je ne peux pas résister au fil news de lci pris à la volé (lire en commençant par la fin):

    Sarkozy et Fillon visitent un élevage de volailles
    Aubry : « il nous faut redonner à la France sa voix et son poids »
    Aubry : « pour moi, la liberté rime avec l’égalité »
    Aubry : « tout ne sera pas possible tout de suite, mais les efforts seront justement répartis »
    Aubry : « je suis confiante dans le projet du changement »
    Aubry : « je veux rendre à la France sa force, son unité »
    Plus d’articles »

  13. Drake

    « Certains ont jeté le soupçon sur sa compétence malgré toute son expérience de l’action politique … Elle y est habituée comme elle est habituée à voir ses idées d’abord conspuées »

    Effectivement quand les 21 zamis qui composent son « conseil politique » commencent par rappeler combien au cours de la précédente campagne elle a pu passer pour une conne (mais affirment qu’il faut malgré tout laisser sa chance au produit) on se dit que la démonstration est déjà mal engagée…

    A la manière des enfants soldats de Sierre Leone qui partent au combat démembrer vives leurs victimes, j’imagine que pour soutenir Ségo et supporter les horreurs, les atrocités que cela implique (devoir par exemple assister régulièrement aux meetings de désir d’avenir), ces gens sont obligés de se droguer. On ne prétera donc pas trop d’attention à leur appel sous psychotropes à un « protectionnisme européen intelligent » ou à leur vision d’une Sego conduisant le PS à la victoire.

    1. Théo31

      Sur les compétences de la dinde, on se rappellera que, ministre de l’enseignement scolaire, elle a proposé d’interdire le string au collège parce que « Le string est une atteinte à la dignité de la femme ». Bah oui, rien que ça.

      Cette pintade est faizandée.

  14. fred2vienne

    c’est affligeant de voir autant d’aigris d’un coup d’un seul sortir du bois,

    je ne pratique pas assez l’ironie pour tourner mon commentaire comme le fait excellemment h16;

    alors je vais être direct:
    vous pouvez baver et cracher sur cette femme, mais sa région tourne, ses propositions fonctionnent, elle le prouve, et ne s’en cache pas.

    Maintenant si vous vous arrêtez à ses commentaires sur la dignité de la femme par rapport aux strings aux collèges, c’est sur, sur CE point c’est pas lumineux, mais c’est son droit d’expression, elle n’a rien autoritairement et arbitrairement décidé en ce sens, si?

    alors? vous en restez là, où vous décidez de faire quelque chose de constructif au lieu de ces commentaires complètement dégueulasses, et grotesques.

    1. Sa région tourne ? Oui, j’ai entendu parler de cette théorie, une fois, dans la rue. Ce n’est pas la première fois que Ségo survend son bilan.

      L’idolâtrie, c’est rigolo deux minutes, mais ça mène généralement à la catastrophe.

      1. fred2vienne

        ok sur ce point (soulevé par libé « hum » en 2009) elle survend son bilan mais au moins, elle cache pas un désastre.

        Elle redresse heuliez, et produit une voiture electrique.
        Elle lance le pass contraception, et le reste de la France suit.
        Elle débloque de l’argent pour les agriculteurs de sa région, et Sarko suit.
        Elle fait pas des cadeaux à coup des milliards, elle.

        Alors quoi?
        Vous allez remontez jusqu’à quelle date pour trouver un truc moyennement contradictoire?

        Si, un truc horrible (et je le pense vraiment, comme quoi je suis réaliste): elle soutient le pacte de Lisbonne et ne tient donc pas compte de la voix des Français par référendum,

        et ça, ça me pose un problème, mais sur le reste, globalement, c’est plutôt pas mal.

    2. Théo31

      « elle n’a rien autoritairement et arbitrairement décidé en ce sens, si? »

      Non parce que son ministre de tutelle, Claude Allègre, s’y est opposé après s’être bien fendu la gueule devant elle.

      « Elle redresse heuliez, et produit une voiture electrique. »

      Ca, c’est ce que l’on voit. Ce que l’on ne voit pas : combien d’entreprises et d’emplois a-t-elle détruits par l’impôt pour ce résultat ?

      1. NoName

        « Elle ne fait pas des cadeaux à coups de milliards ».
        Non c’est sur, pour plusieurs raisons:
        1/ il faudrait qu’elle soit à la tête du gouvernement pour pouvoir le faire
        2/ Sarko fait des cadeaux aux riches à coup de milliards. Soit. Mais Ségo elle souhaite donner tout notre pognon à des chomeurs et à de « pauvres immigrés » pour qu’ils puissent porter plainte contre l’Etat parce qu’on leur à interdit de voiler les filles de moins de 13 ans et que cela va à l’encontre du « vivre ensemble ». Et j’exagère à peine…

  15. NoName

    « Bravitude ». Mouhahaha! J’adore Ségolène et ses fautes d’orthographes plus grosses encore que celles des maternelles de mon village. Elles valent au moins les bourdes de Rachida !
    Pardon, je sais que c’est de la critique facile. Mais avec Ségolène, malheureusement, y’a pas d’autre critique. Tacitement, on comprend que la critique facile se base sur des choses faciles à critiquer, et que pour pouvoir faire une critique intelligente, il faut que le niveau de la cible ait un minimum requis (je dirais dans les 80 de QI).
    Quelque chose me dit que la critique facile ne va pas s’arrêter de sitôt pour elle…

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