Pendant que les médias français palpitent à l’évocation des propos de Guéant et que, d’après les meilleures plumes de ces productions subventionnées, la campagne présidentielle occupe tout l’esprit de nos concitoyens, le monde, insouciant, continue sa course, course qui ne se dirige pas vers un futur rigolo et pimpant. Heureusement, l’aveuglement pépère des candidats et des médias français nous assurent d’un optimisme tranquille.
Certes, quand je dis aveuglement, j’exagère un tantinet puisque maintenant, c’est sûr, la mesure de la crise a été prise par tous les candidats qui se sont empressés de viser, sur le papier du moins, un budget à l’équilibre et une réduction des dépenses publiques histoire de faire rentrer la France dans des clous budgétaires un minimum crédibles (mais bon, un minimum, j’insiste).
Et puis même là, quand je dis tous les candidats, j’exagère encore un chouilla puisqu’en réalité, les efforts en terme de dépense publique, même sur le papier, ne sont réduits que pour un Bayrou dont on connaît intuitivement les chances de pouvoir un jour les appliquer.
En attendant, ça discutaille un peu (actuellement, sur les « civilisations ») exactement comme si l’ensemble des Français pouvait se passionner pour un tel sujet pendant que le réchauffement climatique n’en finit pas de ne pas venir au risque de provoquer des coupures de courant, que le chômage montre des signes certains de belle vitalité, que la conjoncture économique bat de l’aile et que la situation internationale, notamment grecque, pourrait en inquiéter plus d’un.
Ainsi, on découvre sans chercher beaucoup que ce qui est soigneusement évité à l’agenda de nos politiciens est, en revanche, parfaitement intégré sur les marchés financiers : pendant qu’en France, les socialistes des deux bords cherchent à se démonter la tête à coup d’anathèmes complexes sur des sujets qui n’intéressent qu’eux, certains analystes ont déjà décelé que le ralentissement marqué du commerce international avait de bonne chance d’emporter dans la tourmente les compagnies maritimes de fret, et, avec elles, les banques (notamment grecques) qui leur ont prêté les financements nécessaires à leurs opérations.
Or, le bouillon de ces compagnies maritimes semble s’ajouter à l’inquiétant mouvement de fonds massif observé par les banquiers grecs depuis quelques mois : les fonds qu’elles détiennent n’en finissent pas de fondre à mesure que les Grecs retirent les euros qui se trouvent encore sur leurs comptes.
A cette situation économique extrêmement tendue s’ajoute une situation politique dont tout montre qu’elle ne va pas non plus en s’améliorant : les mesures d’austérité coincent dans les différents partis, d’autant qu’un peu d’analyse permet de comprendre qu’elles ne suffiront pas.
On comprend dès lors que les autorités européennes (Juncker en tête) envisagent de plus en plus sérieusement que la Grèce fasse faillite. Ce changement de mentalité, progressif mais palpable, à tous les échelons des institutions européennes, des politiciens et des marchés financiers montre que la perspective d’une fin douloureuse pour la Grèce est envisagée de plus en plus sérieusement et plus comme un événement qu’on devra éviter à tout prix.
D’autant que le temps presse puisque l’ultimatum est fixé au 13 février, après quoi il n’y aura plus assez de temps pour permettre au pays de s’organiser pour le remboursement de 14.5 milliards d’euros prévu le 20…
Car ce qui couve est évident : la Grèce qui ne peut pas rembourser à l’échéance, c’est, officiellement, un défaut, une faillite d’Etat. Et cette faillite déclencherait le paiement des assurances sur les prêts accordés, les fameux Credit Default Swap, achetés par des douzaines d’établissements. Compte-tenu des montants en jeux et, parfois, des copieux leviers utilisés, on se doute qu’un tel événement — jusque là soigneusement évité par l’IFRS — provoquerait une belle panique qui s’ajouterait aux tensions déjà très fortes sur les marchés (qui n’ont pas vraiment besoin de ça actuellement).
Mais surtout, au niveau européen, la faillite de la Grèce, c’est un coup de burin violent lancé contre l’Euro. Celui-ci n’a pas arrêté de s’éroder face au dollar depuis les six derniers mois et cette faillite grecque provoquerait un nouvel affaissement de sa valeur. Les grincements de dents seraient à peine couverts par le bruit de plus en plus fort des rotatives d’impression lancées à pleine vitesse par la BCE pour couvrir ses arrières dans un quantitative easing qui ne dit pas son nom mais dont les volumes laissent songeur.
Une question surnage alors : pourquoi n’a-t-on pas choisi, calmement, le défaut dès que les premiers signes de grosse tempête se présentaient ? Pourquoi n’a-t-on pas choisi, clairement, il y a un an, d’expliquer que oui, la Grèce est en faillite, et oui, il fallait couper sa dette d’un montant douloureux mais négociable ?
Tout s’est comporté comme pour la guerre de Troie qui ne devait pas avoir lieu. Le défaut grec ne devait jamais être officiel. C’est raté : non seulement, la Grèce fera défaut, mais on aura ajouté, pendant tous ces longs mois de tergiversations et d’atermoiements, des dizaines, des centaines de milliards d’euros dans des marchés déjà saturés. On aura ajouté l’incertitude au stress, on aura fait durer deux illusions en pure perte : celle d’un pays en difficulté mais pas ruiné, et celle d’une monnaie stable.
L’échec de la sociale-démocratie, du socialisme à la petite semaine, de la redistribution de richesse créée ex-nihilo, de l’impression sur papier monnaie de bien-être et de dolce-vita, est maintenant patent. Le keynésianisme, l’endettement pour combattre l’endettement, arrive à bout de souffle. Ca n’a jamais marché avant, ça n’a pas marché ici non plus, et ça va même coûter de plus en plus cher…
Mais rassurez-vous. En France, les politiciens préfèrent se tenir loin de ces billevesées monétaires populaires et trop terre-à-terre. Ils préfèrent parler tactiques politiques, candidatures et petites phrases, et avant tout, parler « civilisations ».
M’est avis que la civilisation, ils vont la voir partir en sucette très vite dans les prochains mois.
J’ai apprécié les réflexions des uns et des autres sur l’accord « à bout touchant » entre la Grèce et les banques du secteur privé pour la décote « volontaire » de la dette grecque. On parle de plus de 70% de décote en ce moment….
Mais la décote ne suffira pas.
Mais l’accord ne dit rien de la participation du secteur public (FMI, BCE, FESF)
Mais les privatisations ont ramené 2 milliards d’€ au lieu des 50 escomptés.
Mais le « plan 2020 » ne tient pas compte de l’effondrement du PIB grec.
Mais les partis politiques de la coalition ne se sont pas engagé sur la poursuite des « réformes » au-delà des élections anticipées prévues au mois de mars, et la coalition vit peut-être ses derniers jours.
Absolument RIEN n’est réglé en Grèce.
Ce mois de février va être rock’n roll.
Tout les gens en phase avec la réalité et la sincérité savent et proclament depuis longtemps que la Grèce est en faillite.
Non, rien n’est réglé et ne pourra l’être tant que des politiques, par pure idéologie europhile et complètement déconnectés des faits, s’accrocheront comme des moules à un rocher au dogme « l’Europe c’est l’avenir et c’est mieux ». Dans le style gnan-gnan « si tous les gars du monde » et « les frontières c’est pas bon et c’est pas bien ». Avec comme toile de fond bisounours « le vivrensemble ».
Je ne vois pas l’opposition.
Personnellement je pense que « l’Europe c’est l’avenir et c’est mieux ». Mais en quoi ça justifirait des budgets non bouclés, le surrendettement, et de faire payer la différence aux autres ?
Je pense aussi que La France c’est mieux que les départements. Ca ne justifie pas que les départements dépensent sans compter aux frais du départements voisin.
Ou alors expliquez moi.
Pour moi le probleme n’est pas l’Europe mais :
– la « gestion » pitoyable des gouvernements Grecs de A jusqu’à Z
– l’insouciance des créanciers
– le refus des politiques de tirer les conséquences immédiatement
– les prêts sans conditions par l’Europe à la Grece, qui n’est rien d’autre que de la spoliation des européens (ce que je pourrais accepter si il y avait eu des avancées, car personnellement je me sens europhile)
– peut etre aussi : la politique de taux trop bas de la BCE (même si elle était encore recemment plus prudente que la Fed)
Personnellement, je pense que les Etats européeens avaient un droit d’ingérance dès le début : un préteur en dernier ressort fixe ses conditions, sinon il ne prête pas.
Dans l’idéal aussi je me sens europhile. Mais dans la réalité, on s’aperçoit qu’une Europe avec une monnaie unique c’est la mort des économies. La Grèce n’a pas pu dévaluer, l’Italie non plus, alors qu’elles auraient pu et du le faire depuis belle lurette.
Le souci c’est que l’Europe est une construction complètement politique. Il y a eu un début de convergence économique pour passer à l’Euro (les critères de Maatricht). Mais un fois passé à l’Euro, les bonnes résolutions ont bien vite été oubliées … A ce moment, la convergence économique a cessé et les pays ont recommencé à diverger. Par contre, ils bénéficiait de l’Euro et de son taux d’intérêt faible qui exacerbait les travers car annulait temporairement les sanctions.
A mon avis et je me répète, il faut trouver un moyen pour que les pays ait des régulateurs économiques indépendants malgré un euro commun. je ne suis pas un spécialiste, mais le seul que j’ai trouvé, c’est le taux d’intérêt de la BCE. Celle-ci pourrait prêter à banques de chaque pays avec un taux d’intérêt différent. Ce serait plus juste que le système de transfert d’argent par els fonds structurels européens. On voit bien que quand ces fonds s’arrêtent, cela n’a rien changé …
« » »des sujets qui n’intéresse qu’eux, « » » n’intéresseNT …
Corrigé.
Et puis surtout, comme je le disais hier, tous les eurocrates, comme Sarkozy, doivent être atteint par l’ivresse du pouvoir ;
http://www.contrepoints.org/webtv-contrepoints/?tubepress_video=N9-qnk6r4xo&tubepress_page=1
atteintS
Bon cela doit être le…. Je ne sais plus combientième dealine de la mort de la Grèce.
Et je suis sur qu’il y en aura encore autant, car tant que les factures des petits fours sont honorées. Les politiques n’ont aucune raison de s’arrêter à faire des sommets de l’ultime chance de la mort qui tuent.
Donc seul solution pour arrêter cette mascarade.
Dezingué les livreurs de petits fours 😉
Qu’il y aura encore d’autres deadlines, c’est probable. Mais il est aussi probable qu’elles se rapprochent de plus en plus, et qu’elles soient de plus en plus difficile à passer.
Je crois que le baltic dry montre une realite deformee. Il y a probablement une baisse de volume par endroits, mais l’autre probleme c’est que la flotte grossit bien plus que la demande….a cause du temps de construction des bateaux.
+14% de cargos de fret en 2010, 2011, 10% en 2012…alors que la demande de fret monte de 5% par an.
Le commerce mondial dans son ensemble continue a grossir, au moins jusqu’a fin 2011:
http://stats.oecd.org/index.aspx?queryid=167
Un autre indice…l’excedent commercial allemand ne faiblit pas fin 2011, il augmente au contraire. Le gros trou est en 2009 et depuis ca ne cesse d’augmenter.
http://www.tradingeconomics.com/germany/balance-of-trade
Il est bien possible que l’economie mondiale (hors zone-Euro) soit deja au debut d’un nouveau cycle de croissance.
simple mathematiques financieres: quand le deficit budgetaire annuel d’un Pays est superieur aux interets de la dette, meme si on annule toute sa dette on ne resout pas le probleme car le pays s’endettera encore donc la Grece est dans la panade complete
Pour info le deficit annuel de la France est superieur a 100 milliards alors que les interets de la dette sont a 60, donc si demain on annulait toute la dette de la France elle serait encore courte de 40 milliards par an pour boucler son annee… et la pour les trouver…
Oui, cela s’appelle avoir un déficit primaire. Le budget est en déficit avant paiement des intérêts de la dette.
J’aime le lundi matin, un café, une saucisse d’enfant communiste, un article de H16… Une bonne semaine qui commence. Après, comme un infâme turbo capitaliste, je lis quelques nouvelles de la bourse et ce matin sur le site BNP, on peut lire « les marchés financiers ont rendez-vous à midi avec les grecs »…
Au moins, c’est clair…
Au fait, ont-il pensé à la vaseline?
A propos de vaseline, grace à Nafissatou, on a échappé de peu à une érection présidentielle.
Ce qui aurait certes été mieux qu’une érection pestilentielle 😉 – OK, ca devient décadent, sorry 🙂
Tout cet optimisme, ça me fait penser au dernier billet de Gérard: http://gerardpince.blogspot.com/2012/01/leuro-sauve-des-eaux.html
« Docteur de 3éme cycle en Economie du Développement-Université de Paris- Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris-Licencié en Droit-Chevalier de l’Ordre National du Mérite -Inventeur d’une machine comptable pour analphabètes (sic) -Fondateur et Président de Free World Academy. »
Avec un curriculum pareil on peut être certain qu’il est à côté de la plaque sur à peu près tout.
Son billet le confirme.
C’est marrant comment l’élite qui sort de la Ivy League ou des sciences pipo de France sont comme des pilotes qui regardent des indicateurs de vitesse faux (les tubes pitot ont gelé – genre le CPI), ne se préocuupent pas de la vitesse (genre le bilan des Banques centrales), et pilotent comme si de rien n’était.
ça sent le décrochage. S’ils sont aussi doués que les pilotes d’Air France sur un Airbus, je peux même dire que ça va finir dans l’Atlantique.
Oh, moi je donnais le lien pour qu’on rigole un peu. Et puis Gégé, on peut pas lui reprocher de pas se mouiller ou de se la jouer à la Attali. On verra bien si il se trompe.
Aussi revoltant que ca paraisse, c’est une possibilite…que l’Euro soit partiellement sauve par l’inflation et diverses astuces.
N’avez vous jamais remarque que bien souvent, les choses tiennent mieux qu’on ne l’a cru, et l’effondrement pyrotechnique attendu finit en affaissement?
Je ne donne pas cher de la peau de l’Euro…j’aime bien le point de vue de Charles Gave… mais les predictions d’effondrement et de catastrophes ont la mauvaise habitude de ne pas se realiser (ou alors partiellement).
C’est bien possible qu’ils la sauvent, cette cochonnerie d’Euro, en troquant la cata contre une molle glissade.
L’Euro n’explosera pas d’un coup. Son agonie sera longue et très douloureuse : dépression économique et chômage de masse au programme des vingt prochaines années. L’euro est le fondement du pouvoir des technocrates et des gouvernements européens : ils vont s’accrocher pour garder la monnaie unique par tous les moyens (ils ont déjà commencé, bonjour le déni démocratique au passage) car renoncer à l’euro, ce serait avouer sans le dire qu’ils se sont plantés depuis 40 ans.
Solution : un aller simple et définitif pour les derniers bastions de la liberté économique : Suisse, Canada, Nouvelle Zélande, Hong-Kong et Singapour entre autres.
Quand les adeptes de la secte du Solidarisme Fraternel ont pour but avoué la création d’un gouvernement mondial, on peut comprendre leur énervement de voir leur plan foirer avec l’Europe.
Vu Guaino quelques minutes hier (je ne supporte pas plus longtemps ce genre de pitre): c’est la faute aux banques et aux jeunes traders derriere leurs ecrans qui font rien qu’a faire le mal, c’est a dire la speculation.
Comment un type avec les fonctions qu’il a peut il sortir autant d’aneries et de mensonges, sans etre repris une seule fois par l’idiote qui se pretend journaliste, je ne comprends vraiment pas.
Ah, et puis derriere, sur stade 2, une phrase en gros sur l’ecran: »le XV de France vous a t il seduits? ». Je me trompe ou il n’y a pas de s a seduit?
A mon avis, il en faut un, parce que « vous » est complément d’objet direct placé avant l’auxiliaire « avoir » et donc le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec lui.
Il me semble qu’il doit y en avoir un si c’est unevouvoiement ou un tutoiement collectif, pas si c’est un vouvoiement individuel.
Alors, je vote pour une adresse collective « aux téléspectateurs ».
Il y a un s car on pourrait écrire : « vous a-t-il séduite » si le vous est du féminin
Oups! Je veaute… bien sûr.
Très bon article comme d’habitude.
H 16, aimable pamphlétaire, tu ne crois pas qu’il fait assez froid comme ça ? Tu nous glaces un peu plus avec ton billet. D’accord; le froid conserve . . . Mais on finira tous comme cons . . gelés. Belle perspective. . . .
Bon ben esperons que le paiement des CDS sur la dette grecque a deja ete provisionne par les assureurs…
Sauf que personne ne sait à combien se chiffre le montant de ces assurances. Tout se fait hors-bilan…
comment ça personne ne sait? les banques qui les ont émis doivent bien le savoir, même si elles préfèrent ne pas le dire, non?
C’est ce qu’il veut dire par « ça se fait hors bilan ». Ca se sait, mais surtout pas publiquement. Difficile d’imaginer que c’est bon signe.
Lundi 6 février 2012 :
Dette : la Grèce est déjà au-delà des délais.
Les discussions entre la Grèce et ses créanciers pour éviter au pays le défaut de paiement au pays en mars sont déjà au-delà des délais prévus, a averti lundi un porte-parole de la Commission européenne.
« La vérité, c’est que nous sommes déjà au-delà des délais », a déclaré Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, ajoutant que la balle est dans le camp des autorités grecques à ce stade.
http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___Dette_la_Grece_deja_au_dela_des_delais_060220121302.asp
Vraiment, on sent que tout s’arrange…
http://www.romandie.com/news/n/DETTEGrece_Il_faut_conclure_et_bloquer_les_interets_Sarkozy_et_Merkel060220121402.asp
Grèce: « Il faut conclure » et bloquer les intérêts (Sarkozy et Merkel)
« Avec la chancelière, nous disons que la situation de la Grèce doit être réglée une bonne fois pour toutes », a déclaré M. Sarkozy lors d’une conférence de presse commune à Paris.
« Les Grecs ont pris des engagements, ils doivent les respecter scrupuleusement, il n’y a pas le choix, le temps presse, c’est une affaire de jours, maintenant il faut conclure. C’est un message sans ambiguïtés et très confiant (sic) adressé » à la Grèce (…)
« Je ne comprends pas très bien l’intérêt qu’il y aurait à laisser passer encore du temps, le temps presse », a estimé Mme Merkel.
« Jamais nous n’avons été aussi proches d’un accord », a assuré Nicolas Sarkozy, « c’est une affaire de jours » et « nous n’imaginons pas qu’il n’y ait pas d’accord ». Mais « maintenant il faut conclure », a-t-il insisté.
« Nous proposons que les intérêts de la dette grecque soient déposés sur un compte bloqué, qui garantirait ainsi que les dettes de nos amis grecs (re-sic) seront réglées », a expliqué le président français sans donner plus de précisions.
Ils sont débiles ou ils font exprès de ne pas voir que les Grecs continuent à se foutre de leur gueule depuis 2 ans ?
se foutre de NOTRE gueule. Nos grands chefs à plumes s’en foutent complétement, eux aussi, c’est pas leur pognon qu’ils jettent dans l’incendie grec pour soi-disant l’éteindre (en fait l’alimenter).
« Une question surnage alors : pourquoi n’a-t-on pas choisi, calmement, le défaut dès que les premiers signes de grosse tempête se présentaient ? »
> moi j’y réponds ainsi : parce que « on » ne le voulait pas !
Toute personne sanchant faire une simple addition pouvait comprendre il y a deux ans que la Grece ne pouvait pas rembourser, memes dans des conditions extremements favorables.
Le politiciens sont peut etre idiots, mais tout de meme. Je pense que c’était clair pour eux. A mon sens, l’Europe, c’est à dire les Etats, c’est à dire en fait les contribuables ont « prété » à la Grece en sachant qu’ils ne seraient pas remboursés. C’était délibéré.
Pourquoi ?
Qui avait intérêt à ce que l’Europe prête ?
Réponse : Les créanciers d’alors.
Qui étaient-ils ?
Au hasard : des banques, des créanciers privés, peut-être aussi des personnes bien placées qui se sont fait « surprendre ».
C’est ça la question à laquelle il faudrait répondre.
On peut imaginer que ce année de répis ait permis à certains de se retirer en toute discrétion, en revendant, même à perte, leur créance, et évité ainsi de tout perdre.
C’est juste une idée. Je n’ai rien pour étayer.
Un article intéressant, je partage !
« Toute personne sanchant faire une simple addition pouvait comprendre il y a deux ans que la Grece ne pouvait pas rembourser, memes dans des conditions extremements favorables. »
Non. Je ne pense pas que nos chers dirigeants pensaient sincèrement que la Grèce puisse se retrouver en cessation de paiement. Vous savez, ce sont les mêmes types qui prétendaient crânement que « les Etats ne paient jamais leurs dettes » et qu’ils ne peuvent pas faire faillite…
Ils raisonnent à base « d’indicateurs » macro-économiques, de seuils sortis du chapeau (genre 7% d’intérêt c’est « pas bon », mais 6.95% ça passe!) et de multiplicateurs keynésiens grotesques… Enfumés dans leurs théories (et celles d’académiciens de l’économie qui n’ont jamais mis les pieds dans le privé) comment s’étonner de cet aveuglement? Ces absurdités ont tenues pendant des décennies. Qui parmi eux aurait pu penser que le violent retour à la réalité surviendrait non seulement de leur vivant, mais pendant leur mandat?
Comme dit l’adage, n’attribuez pas à un complot ce qui s’explique si bien par l’incompétence.
Ils ont pataugé et ils pataugent encore.
Savent-ils seulement que la Grèce ne sera pas la dernière du lot?
Si, Stéphane, ils le savent, c’est justement leur petit problème du moment.
La restructuration a sonné le branlebas de combat depuis août 2011.
Pour les Banques, encore des actifs toxiques à faire avaler à la BCE. Avec 1 ou 2 Trillons le compte sera bon.
Pour les États, vite des impôts nouveaux et quelques miards supplémentaires.
Ce sont les heureux citoyens Européens qui crachent au bassinet, c’est plus facile que d’ouvrir les yeux et de prendre une calculette.
Rappelez mois combien vous payez les plus-values immobilières depuis fèvrier 2012 ? De combien ont augmenté vos impôts cette année ? de combien sera votre TVA dans quelques temps (septembre?)…
Étalé sur une cinquantaine d’année, cela devrait le faire… Gloups (c’est le bruit quand j’avale.) Beurk (c’est le bruit quand je vomis)
Si vous ne le savez pas c’est parce que vous aimez les surprises.
Les socialistes de droite, ceux qui disaient qu’ils n’augmenteraient jamais les impôts, nous montrent que c’est très facile de faire de la politique, que même mon gamin de six ans a plus d’imagination.
Que tu soit béni oui-oui ou béni non-non, la Grèce, le Portugal, Bruxelles et tous les autres comptent sur toi pour ta généreuse compréhension.
à peluche de bisou.
(Stéphane étant Suisse, on comprendra qu’il n’est qu’indirectement concerné par les bévues européennes)
Merci, h16, pour cette précision, je m’a suis emballé.
J’eus eu travaillé en Suisse, un vrai régal professionnel avec un accueil chaleureux inoubliable. Hélas, j’suis Français… vous savez un de ces bougnoules Européens qui se doit de passer à la caisse à chaque péage. En plus je ne suis même pas fonctionnaire.
Ni incompétence, ni conspiration, il s’agit avant tout de politique : ni Sarkozy, ni Merkel, ne voulaient se présenter à leurs élections en tant que fossoyeurs de facto de l’état européen et de sa monnaie. Quittes à mettre un peuple entier à la rue, et à contracter des milliards de dettes supplémentaires sur le dos des peuples voisins.
@ stephane
Fillon, arrivé au pouvoir a declare que la France etait en faillite. Je vois donc mal comment il aurait pu se faire des illusons sur la Grece bien plus endettee. Je maintiens qu’ils nous jouent une piece de theatre.
Vous n’y êtes pas, vous oubliez l’essentiel : le principe de base du politicien c’est d’acheter du temps, à n’importe quel prix, de quoi passer l’échéance électorale suivante : « à long terme, nous serons tous mort » (Keynes) et surtout « Il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout. » (Henri Queuille).
Ce dernier a d’ailleurs une autre maxime qui s’applique parfaitement aux réactions quand Fillon a déclaré l’état français en faillite : « La politique n’est pas l’art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent. »
Non seulement il y a un ralentissement du traffic maritime, mais on est aujourd’hui à des taux NEGATIFS!!!!
En d’autres termes, certaines compagnies se mettent à payer une partie du fuel pour que les bateaux continuent de naviguer.
Donc la faillite desdits armateurs est proche…
Si tu as un lien pour cette dernière info, je suis preneur.
http://investmenttools.com/futures/bdi_baltic_dry_index.htm
mais le probleme n’est pas nouveau, les taux sont extremement bas depuis cet ete
Houputain!
A propos du Baltic Dry Index:
http://articles.businessinsider.com/2012-01-29/markets/30675248_1_shipping-costs-baltic-dry-index-demand
tout a fait d’accord, la chute des taux peut s’expliquer a la fois par une baisse de la demande mai aussi (et surtout?) par une surcapacite
dans le cas present, il y a eu enormement d’investissement dans des nouveaux bateaux moins gourmants en fuel (pour garantir une rentabilite a plus long terme), mais l’arrivee de ces nouveaux bateaux se heurte a une baisse de la demande ce qui fait chuter les prix. Cela dit je ne pense pas que ce soit precurseur d’une catastrophe mais simplement un cycle comme on en voit beaucoup (cela dit les armateurs grecs sont dans la mouise…)
Les armateurs grecs dans la mouise ??? HAHAHA ! aussi crédible que de la pluie sèche.
que la cale seche dans le cas present 😉
Lundi 6 février 2012 :
Grèce : taux des obligations à 1 an : 504,061 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND
Grèce : taux des obligations à 2 ans : 184,980 %.
Grèce : taux des obligations à 5 ans : 52,654 %.
Grèce : taux des obligations à 10 ans : 34,237 %.
Oui, ça sent le sapin!
Le un an à 504 % c’est un taux zimbabwéen !
Bientôt un dictateur Mugabis en Grèce ?
http://www.youtube.com/watch?v=Cya2bncVVDg&lc=I88FNnjYTZIFQS_VO–e1oaz71rUaqWLejQp3ycbFvI&context=G271a581FAAAAAAAAAAA&feature=g-all-c
Vendredi 10 février 2012 :
La Grèce se révolte contre le plan d’austérité.
Six ministres du gouvernement ont remis leur démission, vendredi, alors que le chaos régnait à Athènes. Prévu dimanche, le vote du Parlement sur le plan d’austérité est compromis. Les marchés perdent confiance.
Les Grecs sont en colère. Plus rien ne les arrête. Armés de banderoles, de haut-parleurs et de drapeaux, des milliers de Grecs se sont rassemblés place Syntagma, face au Parlement. Fini le temps des quolibets moqueurs, des étudiants aux retraités, tous vocifèrent:«kleftes, kleftes!» (voleurs, voleurs!). Ils menacent directement leurs députés, appelés à se prononcer, dimanche, sur l’adoption des nouvelles mesures d’austérité exigées par les créanciers du pays.
Au lieu d’une simple formalité, le vote au Parlement est plus incertain que jamais. Le déblocage des 130 milliards d’euros par l’Union européenne et le Fonds monétaire international en dépend pourtant. Mais c’est justement là que le bât blesse. «Ils ne peuvent pas voter notre mort. Sauver la Grèce pour tuer les Grecs avec des salaires de misère !»,scande Katerina, une fonctionnaire de 55 ans, avant d’appeler à la résistance. «Ces politiciens sont responsables de la dette, pas nous. C’est du chantage, on nous manipule. Ils sont à mettre dans le même sac que la troïka !», renchérit-elle.
Dans cette atmosphère très tendue, les représentants de l’UE et du FMI sont devenus la cible privilégiée des manifestants, mais aussi celle de la police. Le syndicat des policiers grecs a lancé un mandat d’arrêt contre la troïka pour motif de «destruction de la cohésion sociale».
Sous pression de la rue et des partis, les ministres du gouvernement Papademos donnent leur démission les uns après les autres. Après le départ de Giannis Koutsoukos, le vice-ministre du Travail, qui considère que le plan de rigueur est «insoutenable pour les travailleurs», les partis politiques sont en ébullition. Le leader du LAOS, parti d’extrême droite, a retiré son soutien à la coalition nationale. Ses quatre ministres, dont le ministre de la Défense, ont immédiatement démissionné du gouvernement. Le chef du gouvernement tentait en vain de les retenir.
Babis Papadimitriou, analyste politique, réfute les rumeurs d’un coup d’État colportées par certains diplomates occidentaux en poste à Athènes, tout en reconnaissant une crise du système. «Le problème politique en Grèce est plombé par deux aspects. D’abord les politiques réalisent que cette fois-ci, ils devront véritablement appliquer les réformes, ensuite dépendants des prochaines élections législatives prévues avant l’été, ils ne veulent pas endosser le coût politique de la rigueur», explique-t-il.
Aujourd’hui les partis conservateur et socialiste réunissent leurs comités de direction pour décider de leur position pour le vote de dimanche. Tous les syndicats du pays et les Indignés appellent à un rassemblement au moment du vote, ce même jour.
Les capitales européennes sont inquiètes. Leur ultimatum lancé à l’Eurogroupe de jeudi soir a plongé la Grèce dans un chaos à l’issue incertaine.
«Laisser la Grèce dans une situation de défaut aurait des conséquences incalculables», a mis en garde Angela Merkel, jeudi, devant les députés du Bundestag, appelés à voter sur le second plan de sauvetage de la Grèce le 27 février.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/02/10/20002-20120210ARTFIG00673-la-grece-se-revolte-contre-le-plan-d-austerite.php
« Les Grecs sont en colère. »
Certains.
D’autres ont compris, et ont mis leur argent loin.
« Ces politiciens sont responsables de la dette, pas nous. »
Mais bien sûr : ils sont arrivés au pouvoir par magie, n’ont absolument rien promis, et surtout pas tout plein d’argent gratuit des autres.
Dimanche 12 février 2012 :
Kastelórizo ou Megísti est une île de Grèce, baignée par la mer Méditerranée orientale et située à moins de cinq kilomètres de la côte Sud de la Turquie, environ 110 kilomètres à l’est de Rhodes.
Le 23 avril 2010, Georges Papandréou s’y rend, pour nous annoncer par un très mauvais direct télévisé et en moins de six minutes que « la Grèce accepte le Mécanisme de soutien économique, institué par le Fond Monétaire International, l’Union Européenne et la Banque Centrale Européenne (…) Les marchés ne nous laissent pas le temps (…) Mais les partenaires de la Grèce nous offrent cette possibilité, afin de conduire notre navire dans les eaux d’un port alors protégé, pour pouvoir ainsi le réparer, utilisant des pièces solides et fiables (…) ».
Notre dernière île si loin au large a été depuis surnommée par les journalistes, «île du Mémorandum ». Mais plus maintenant, et de manière officielle.
Car son maire, Pavlos Panigiris, vient de proclamer « le retour à la drachme et ainsi à l’indépendance » de son île : « Nous reviendrons à la drachme, car sous l’euro notre patrie n’est plus souveraine. Pour rester libres et Grecs, il faut partir (…) Nous ne voulons plus les voir ici [ces politiciens], plus jamais » (journal des Municipalités – aftodioikisi.gr).
http://greekcrisisnow.blogspot.com/2012/02/article-120.html
Le centre ville d’Athènes a des airs de champ de bataille ce dimanche soir. Une dizaine de bâtiments vides sont en flammes, selon les pompiers, dix-huit selon la police. Des incendies causés essentiellement par des cocktails Molotov, a précisé un porte-parole des pompiers, qui explique que les véhicules de secours ne peuvent pas s’approcher de tous les lieux des sinistres en raison du nombre de gens dans les rues.
Dans la journée, quelque 80 000 personnes ont manifesté à Athènes, aux alentours du Parlement où doit être voté dans la nuit un nouveau plan d’austérité imposé par l’UE et le FMI. Ils étaient également 20 000 à Salonique, la deuxième ville du pays, dans le nord, où des heurts ont également éclaté entre les manifestants et les policiers.
A Athènes, les affrontement ont débuté quand un groupe de contestataires regroupés devant le parlement a fait pression sur l’important cordon policier disposé autour du bâtiment. La police a aussitôt riposté en faisant usage de gaz lacrymogène. Les manifestants se sont alors retirés dans les rues adjacentes, transformées en champ de bataille. Les pierres, morceaux de marbre prélevés à coup de masse et cocktails Molotov volaient sur les forces anti-émeutes, qui répliquaient par gaz lacrymogène. Les heurts se sont poursuivis pendant plus de deux heures. Deux heures pendant lesquelles la situation est restée «hors de contrôle», selon une source policière.
Les manifestants avaient commencé à affluer en début d’après-midi pour protester contre l’adoption prévue après minuit heure locale d’un plan de rigueur, condition du maintien du pays sous perfusion et au sein de l’euro. La manifestation, à l’appel des deux grandes centrales syndicales du pays ainsi que de la gauche radicale, a drainé des familles entières. Un grand-père portant masque à gaz et lunettes de piscine se frayait ainsi un passage au milieu de la foule, tandis qu’un vendeur ambulant de masques en papier – destinés à se protéger des gaz – faisait aussi ses affaires en vendant des drapeaux grecs.
Plusieurs milliers de policiers avaient été déployés en prévision des affrontements entre des groupes de contestataires et la police qui ont régulièrement émaillé les rassemblements anti-austérité de ces dernières années.
A l’intérieur du parlement, dont les abords étaient gardés par 3000 policiers, les discussions battaient leur plein, marquées par de fréquents incidents de séance entre les rangs gouvernementaux et l’opposition de gauche. « Il y a du gaz lacrymogène jusqu’à l’intérieur de l’assemblée », a déclaré un député.
Suivre les émeutes en centre-ville d’Athènes en direct :
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