Stupeur : par le truchement d’un sondage à la précision millimétrique, on apprend que les enseignants manquent d’amour, qu’ils se sentent mal aimés dans leur profession et qu’ils sont tout « frustré » face à leur métier. Toute la presse bruisse et enquête.
C’est Le Parisien qui le dit, dans un sondage EXCLUSIF avec du rouge et tout et tout : « sur les 499 enseignants de moins de 35 ans qui ont été sondés, la moitié éprouvent de la frustration face à leur métier, 79% se déclarent insatisfaits et ce, aussi bien au niveau symbolique qu’économique », oui oui, ce sont les termes employés. À n’en pas douter, des douzaines de sociologues chevronnés se pencheront sur l’interprétation qu’on peut donner tant au pourcentage recueilli qu’à l’expression « frustré face à son métier », tout comme il faudra sans doute une armée de philosophes du travail et autres penseurs de la société pour analyser l’insatisfaction de 79% au niveau symbolique.
Comme je reste un simple d’esprit ni sociologue, ni philosophe, je me contenterai donc d’enregistrer que nos enseignants s’estiment frustrés et insatisfaits.
L’article du Parisien nous apprend en outre que, je cite,
« Paradoxalement, ce sont les instituteurs qui semblent le plus souffrir de désamour »
Et pour Le Parisien, le paradoxe se situerait dans ce ressenti alors que les Français seraient, eux, majoritairement contents de leur école primaire. En outre, le journal relate que le principal problème de l’enseignant moderne se situerait au niveau de son salaire, évidemment trop faible, et des moyens à disposition, évidemment truffés de manques. Le fait qu’un Manque De Moyen soit maintenant une revendication chez les pompiers, les policiers, les juges, les magistrats, les gendarmes, les enseignants d’écoles et de facultés, et tout le personnel travaillant dans toutes les administrations locales, régionales et nationales, dans toutes ces activités où l’État a mis ses doigts devrait apparaître comme un marqueur typique : ou bien l’État intervient exclusivement dans les domaines où, chroniquement, on Manque De Moyens, ce qui en ferait l’acteur économique le plus malchanceux de la planète, ou bien (et je sais, je vais tenter une hypothèse hardie), les domaines où intervient l’État se retrouvent rapidement en Manque De Moyens. Allez savoir.
Mais baste, passons : ce n’est pas le sujet. En réalité, si l’on oublie ce Manque De Moyen, il nous reste la question du vilain désamour et de la méchante frustration que nos enseignants ressentent. Ce n’est pas la première fois : à l’occasion de la rentrée scolaire, les marronniers journalistiques sont de sortie en petites foulées élastiques, et j’avais ainsi noté, il y a quelques années, la similitude des titres et traitements qu’infligeaient Libération et Le Monde, par exemple, à ce sujet. Au milieu d’un fleuve de larmes professorales, on apprenait toute l’horreur qui consistait à faire cours, à enseigner et à gérer des classes de maternelles pleines de peinture et de petits doigts couverts de chocolat.
Ceci posé, si l’on écarte prestement l’aspect caricatural des jérémiades relatées, le constat, lui, reste : oui, les enseignants se sentent mal aimés.
Et ils ont raison : à mesure que les années s’écoulent, on observe un décalage croissant entre l’idée qu’ils se font de leur métier au moment où ils le choisissent et leur ressenti après quelques années de pratique. La tendance existe. La question du pourquoi est rarement abordée. J’aimerai tenter d’apporter quelques pistes de réponse.
Tout d’abord, une évidence s’impose : si, il y a quarante ou même trente ans, la majorité des enseignants avait clairement choisi ce métier, il n’en va plus du tout de même à présent. Je ne crois pas me tromper beaucoup en imaginant qu’actuellement, une partie non négligeable d’enseignants est entrée dans la carrière pour, essentiellement, éviter le chômage qui semblait les attendre à la suite de leur formation. On peut s’interroger ensuite sur le niveau de motivation de cette partie là, et, par voie de conséquence, sur la qualité générale de l’enseignement que ces personnes seront capables de fournir.
Comme on peut s’en douter, le nombre toujours croissant d’enseignants recrutés par les pouvoirs publics, hors de toute considération de marché et en déconnexion totale des besoins réels et des affectations pragmatiques à des postes précis, a des effets délétères sur la profession que les individus qui l’exercent ressentent maintenant de façon grandissante.
Bien sûr, et c’est d’autant plus vrai pour les instituteurs que pour les autres, on pourrait noter qu’avec la démocratisation du savoir, la place de l’enseignant a perdu de sa superbe. Là où, en 1913, le Hussard Noir de la République, cher à Ferry, était l’ilot de connaissances dans le village avec le curé et le maire, un siècle plus tard, il n’en va plus du tout de la même façon.
Bien sûr, les profonds changements sociétaux des années 60 et 70 ont marqué la profession plus qu’elle n’aurait sans doute voulu l’admettre. Certes, on aura gagné sur la rigidité des cours et des méthodes des années précédant mai 68, et en « plaçant l’élève au cœur des préoccupations », on aura probablement permis d’assouplir la relation du maître ou de la maîtresse avec l’élève.
Mais on aura aussi largement désacralisé la fonction, à force de tutoiement, de référentiel bondissant, de méthodes aussi novatrices que catastrophiques ; et l’introduction de myriades de matières périphériques aux enseignements de base aura largement contribué à transformer, de façon inexorable, les classes de primaire en garderies ludiques où le calcul, l’écriture et la lecture sont coincés au mieux dans les ateliers de poterie, les cours de civisme, l’histoire créative, les leçons de choses, la piscine, le poney, les bricolages, les visites de musées, de théâtre, les dessins et activités diverses par lesquelles passe de nos jours toute remuante classe de France.
Ce changement aura été de surcroît largement accéléré avec le dogme idiot des 80% d’une classe d’âge menée au bac (« menée » ici comme on mène les veaux à l’abattoir) : puisqu’il est rapidement apparu qu’il n’était pas possible d’augmenter sensiblement l’intelligence des gens sans utiliser un eugénisme un peu trop voyant, on aura choisi, pour remplir le même objectif, de diminuer le niveau. Si l’on y ajoute l’uniformisation léni(ni)fiante du collège « unique », et l’absolue nécessité de ne faire redoubler qu’en dernier recours, tout en imposant de conserver tout le monde, y compris les éléments les moins motivés, aussi longtemps que possible (tant pour des raisons sociales d’alphabétisation et d’encadrement que pour de basses-œuvres statistiques sur l’emploi), on obtient un tableau désastreux où, progressivement, le niveau général s’effondre. Le cercle vicieux se referme proprement lorsqu’arrivent devant les élèves des enseignants chargés d’apprendre la lecture, l’écriture et le calcul ayant des difficultés à rédiger une phrase complète sans faute d’orthographe ou qui peinent sur des fractions ou des proportions (la règle de trois n’étant plus franchement maîtrisée).
En quelques décennies, le travail de sape s’est opéré de deux façons.
D’une part, en cédant à toutes les revendications corporatistes d’embaucher toujours plus de personnel, l’Éducation Nationale a mécaniquement dévalué la profession. Eh oui ! Chassez le marché par la porte, il revient par la fenêtre, avec une vengeance : moins une ressource est rare, moins elle est chère. L’Éducation Nationale a ainsi transformé la profession en une véritable voie de garage pour l’énorme production d’étudiants perpétuels qu’elle produit dans ses usines facultaires. Et sous forme de vengeance, cet afflux d’enseignants a mécaniquement réduit la proportion de ceux qui étaient là avant tout par motivation interne, pour qui le salaire, le nombre de jours de vacances ou les éventuels avantages ne sont rien à côté de la joie que peut procurer le sourire d’un enfant qui s’épanouit sous leur enseignement.
D’autre part, en acceptant d’abaisser le niveau, on l’a abaissé pour les élèves, et on l’a abaissé, en quelques générations, pour les enseignants. Immanquablement, les parents, confrontés à l’inadéquation grandissante entre les savoirs dispensés à leurs enfants et les besoins évidents du marché, ont très logiquement réévalué le prestige de la fonction.
Pendant ce temps, le reste du monde change. Drastiquement. Dans des proportions que les petits soldats du laïcardisme et du républicanisme à la Peillon ne peuvent soupçonner. D’une façon qui échappe totalement à la dogmatique porte-parlote du gouvernement et qui va modifier de façon profonde et irrémédiable la société française et mondiale, ainsi que l’acquisition du savoir.
Ce quatre septembre, la Khan Academy ouvre son site en Français. Comme j’en parlais dans un précédent billet, la Khan Academy met sur internet un contenu d’une incroyable richesse allant de l’arithmétique jusqu’aux intégrales et nombres complexes, en passant par la géométrie, balayant toute l’Histoire de l’Humanité, l’économie, la banque, la finance, la biologie, la physique, la chimie, l’informatique, l’astronomie, la médecine, les statistiques, et d’autre sujets encore, … sous forme de vidéos didactiques. Espérons que la richesse de la bibliothèque française sera à la hauteur de la bibliothèque anglaise, mais il suffit d’aller sur le site pour constater par soi-même le plaisir que peut avoir un enfant, un adolescent ou un adulte, à disposer d’une vidéo claire sur un sujet de son choix, au moment où il le veut, avec le temps qu’il veut : la vidéo est interruptible à tout moment et on peut faire répéter le prof autant de fois qu’on le veut. On peut l’interrompre, passer lorsque le sujet est trop simple, y revenir plus tard, …
Gratuitement.
En France, au moins, on a tout bien compris et on va donc passer la surmultipliée en décidant que si la situation empire, c’est qu’on n’a pas fait assez de ce qu’on vient déjà de faire. Autrement dit, on va embaucher encore plus et on va introduire encore plus de paillettes et d’alternatif dans le corpus de savoirs.
Le succès est assuré.
Par le first, soyez purifiés ! Pour la route, une photo de notre capitaine de pédalo essayant de passer la marche arrière : http://nsa33.casimages.com/img/2013/09/04/130904013038724186.jpg
Dites, les enfants, si vous alliez jouer ailleurs ?
Promis, je vous laisse celui de demain.
prems
Encore raté chéri!
Non
Loooool
Z’êtes tous-tes des malades !!!
TA GUEULE pauvre triso.H16 vous fait quasi la seule et unique information lisible francaise qui ne se vautre pas dans la gogolerie et vous faites un concours de prems.Putain vous le meritez votre pays de gros nazes.
zut et flute
Un panda véloce, c’est pas dans la nature… 😛
H, il faudrait VRAIMENT que tu nous livre un jour les stats aux alentours de 9h, histoire qu’on voit le pic d’idiots comme moi qui rafraichissent… 😉
« que tu nous livres » >_<
75% de ses visites ont lieu entre 8h55 et 9h05 !
Non, heureusement. Mais 10 commentaires en 10 minutes pour dire « prems », c’est vraiment gamin.
Le côté positif, c’est que ça fait toujours ça de gamins qui auront autre chose en plus de l’embrigadement de l’EdNat… 😉
Je pense que c’est aussi un moyen de lutter humoristiquement contre la septembrite qui s’installe doucement mais sûrement. C’est dur la fin de l’été, quand on commence une nouvelle année dans la même merde que la précédente.
@tous les premiers : essayez quand même de lire l’article avant. Ca évite, par exemple, un lien avec une photo alors que la photo est dans le billet. 😉
C’est ça la mentalité premier de la classe.
vengeuse, pourquoi tu bougerais pas ton cul pour avoir une vie correcte au lieu de te vautrer dans la septembrite.
Blaireau 😆
C’est en cours (il faut suivre, ce sont des épisodes éparpillés dans les commentaires…)
J’avoue que je commence à trouver certains intervenants un peu gonflés. Je ne crois pas insulter qui que ce soit, ni raconter ma vie sans but informatif, et je commence à en avoir un peu marre de ceux qui passent leur temps à déposer des commentaires injurieux, racistes, ou je ne sais quoi encore. Je trouve cela bien plus agaçant que le concours de bite du matin.
Très franchement, je pense que H16 a autre chose à faire que de passer derrière tous ces commentaires de m*** pour dire « personne ne veut vous insulter » ou « vous n’avez rien compris ».
Et pour une fois, ce n’est pas de l’humour.
h16, j’irai jusqu’à suggérer (si techniquement possible) d’effacer les commentaires débiles du genre « prem’s » ou de bannir leur auteurs (oui je suis sévère… par rapport à notre époque de dégénérés).
De telles interventions sont non seulement idiotes, elles nuisent à la lisibilité des commentaires et sapent le sérieux implacable qui donne toute sa force à l’ironie mordante du site que nous apprécions tant.
Je suis on ne peut plus d’accord.
en effet, ils deviennent lourdingues !
J’y songe, oui.
Pourquoi ne pas les envoyer en Syrie ou, pire, travailler deux jours dans un rectorat ?
Ca c’est une puniton très sévère ! 😆
Vous n’avez qu’à être moins ponctuel dans la publication de vos billets. 😉
Ils se lasseront vite de faire F5 en pure perte.
Ceci étant dit, existe-il un moyen d’être averti quand quelqu’un a répondu à l’un de ses propres commentaires?
Je n’ai pas le temps (ni l’envie) de vérifier, après coup.
Merci pour vos billets, en tout cas.
Il y a également certains blogueurs qui ont fait le choix de filtrer (automatiquement) les « First », « Prem’s » et autres « MDR-kikoo-lol ».
Pour ma part, j’apprécie le côté « café-croissants », moins la course au Prem’s, mais je rejoins Aristarque sur ce point…
+1
Dans ce cas, exigez donc aussi, pour illustrer votre recherche éperdue du « sérieux », de la lisibilité et du bannissement de la frivolité qu’ il ôte les publicités des colifichets féminins dont il encombre à l’occasion son recueil d’ articles de code. Pour le coup, certains libéraux arrivant sur le site pourraient penser qu’ils ont tapé X16 au lieu de H16 dans gougueule, ce qui serait des plus fâcheux pour sa renommée, effectivement auprès des épouses avisant l’ avatar de B.M. dans la foulée.
« Chérie, j’ai dégotté un site libéral de première bourre, je te dis que cela!
Ah oui, et c’est tout naturellement dans un tel site qu’on trouve des porte-jarretelles, bien sûr. (et paf, une casserole rectifiée).
Hussard Bleu a déjà fait remarquer que cela faisait monter la tension des barbons au risque de quelque rupture d’anévrisme sans que le taulier y remédie en quoi que ce soit… Peut-être y arriverez-vous par ce biais…
Fichtre , on sent que vous en colère, aujourd’hui …
Restez ZEN
😉
Que nenni, ma Douce, point trop ne m’ échauffes! Mais ces bonnets de nuit qui en sont encore à penser que sérieux doit impérativement rimer avec ennuyeux parce qu’une petite dizaine de membres en sont à (se) faire des blagues de potaches , puis ensuite versent dans les insultes les plus vulgaires, pour les plus chagrins, histoire de parachever leur horripilitude. Comme si cette dizaine de membres n’ ajoutaient jamais aucun commentaire valable. Comme si ces insupportés étaient toujours de la plus haute élévation d’ esprit dans leurs commentaires ?
On trouve sans difficulté sur internet des extraits d’ interviewes, de cours magistraux ou conférences d’ éminentes personnalités comme M. Friedman ou autres où on devise de sujets des plus sérieux tout en ayant à l’ occasion des propos légers, primesautiers, inattendus, méthode très pratiquée par les orateurs anglo-saxons pour détendre un instant, l’ ambiance. Il y a des fois où c’est excellent, d’ autres où cela tombe à plat, d’ autres où c’est moyen. Est-ce pour autant que l’ orateur y a perdu de la qualité de son propos ? Je ne le pense pas mais c’est mon avis et je le partage comme les Dupondt…
Libre à d’autres de penser autrement…
L’ éternel problème de la liberté est là et je constate avec horreur que certains, sans préavis, envisagent froidement censure, bannissement, et s’ils en avaient les moyens, peut-être le gnouf ou le bagne, et pourquoi pas la guillotine (virtuelle, vraiment ?) pendant qu’ on y est ?
On rigole un peu pour ne pas pleurer devant le désastre en cours. Mais cela dit, tes billets recueillent maintenant dans les largement plus de 250commentaires quotidiens qui sont loin d’être en majorité des gamineries ou du gentil trollage ou du like banal… De tous les blogs que je fréquente, il faut reconnaître que ta prose est non seulement pertinente, longue et en phase avec l’ actualité mais qu’ elle est motivante pour les commentaires ainsi que pour les commentaires sur ceux des autres. Et j’apprécie personnellement que tu ne censures rien non seulement des gamineries mais aussi des trolls graves. Je sais bien que l’ inconvénient de la liberté est qu’ on voit passer de tout de l’ excellent au pire en passant par toute l’ éventail mais c’est la liberté.
Puis là, tout le monde a râlé, même le maître des lieux, donc on peut espérer que demain, ce sera un peu moins gamin, voilà tout. Rien de bien grave.
http://xkcd.com/1258/
Il avait raison …
Non, pas sûr.
Il y a une grande diversité du public h16zien.
Même des fonctionnaires, c’est dire ! 😆
Et assimilé fonctionnaire comme dans mon cas !!
C’est le moins de 35 ans qui est important ici.
Comme le salaire des instits / profs est uniquement fixé par l’ancienneté, c’est les plus jeunes enseignants qui se tapent le sale boulot : banlieues chaudes, mobilité etc… Par contre, passé cet age, ils commencent à arriver à se « planquer » dans une petite commune pas trop loin de leur résidence, et deviennent indéboulonnables tout en profitant de meilleurs salaires. Ceux là, personne ne les entendra se plaindre…
C’est l’inverse qu’il faudrait : pouvoir payer plus ceux qui choissisent d’enseigner dans de mauvaises condictions. Mais ça irait à l’encontre de la sacro sainte égalité salariale.
Ils se planquent surtout en faisant du syndicalisme. De cette manière, ce sont des débutants et des contractuels qui vont se faire massacrer.
Déjà, une première mesure : il faudrait stopper toute progression du salaire des gens travaillant dans l’éducation nationale et de donner une prime à ceux qui font effectivement la classe.
L’éducation nationale est un moyen pour l’Etat de garantir des revenus à la partie la moins productive de sa population, comme la prison d’ailleurs.
Les instits ont de quoi être frustrés quand on constate que 20 % d’une classe d’âge entre au collège en situation d’illetrisme. Les profs itou , car 150.000 jeunes sortent sans diplômes et sans formation du système scolaire. Même pour remplir les rayons d’un hyper, il faut savoir lire un minimum.
Voir l’article de Contrepoints qui est accablant.
http://www.contrepoints.org/2013/09/03/137368-rentree-scolaire-tableau-noir-lecole-francaise
D’après mes souvenirs et les dires de mes potes profs, la raison de la chute de niveau est simple et de la crise d’autorité : hordes africaines (+ les bon vieux cassos de notre jeunesse) + recrutement préférentiel de femmes + chute de la cotation de la valeur « autorité ».
Pourquoi le métier est-il en crise ?
Simple : personne, pour un salaire de prof, n’a envie de supporter les hordes ethniques de bac-12 des territoires perdus de la république.
C’est vrai que quand on voit un reportage télé sur la rentrée on cherche des yeux les chères têtes blondes…
M’est avis que l’enseignant doit avoir du fil à retordre avec une palanquée de jeunes d’origines tellement diverses que les réunions parents-profs doivent se muer en réunion « Tour de Babel ».
Il y aussi l’effet « pauvres chéris »
http://pst.chez-alice.fr/image6/ckoicnot.jpg
Certes, mais les instituteurs de la fin du XIXème, les fameux hussards noirs, qui enseignaient à des populations dont la langue naturelle était essentiellement dialectale, comment ont ils fait ? L’argument ne tient pas, ils ont appris le français à des enfants qui ne l’entendait pas chez eux. Le service militaire obligatoire a achevé la tâche.
Alors, les hordes africaines, je veux bien, mais il n’y avait rien d’irrémédiable à la base. Il y a autre chose que l’origine ethnique. Je vois plutôt un travers idéologique.
@Le Gnôme : As-tu une idée de ce que peut représenter d’enseigner des matières même simples à des élèves dont le cortex, sans doute faible au départ, est détruit par la TV, les jeux vidéo, une « éducation » familiale inexistante, et des usages totalement étrangers à la culture française ?
C’est vrai, le hussard noir n’était pas concurrencé par la télé et les jeux vidéo.
Allons, allons, je vous propose un peu d’eau dans ce vin, M. HB : tous les us et coutumes étrangers ne sont pas incompatibles avec l’apprentissage scolaire. Il s’agit de volontés individuelles, ici : certains ont envie de s’en sortir, et s’en donnent les moyens, d’autres préfèrent la facilité. Je me souviens de ces reportages télévisés poignants, d’il y a dix-douze ans (à l’époque je regardais encore la télévision, il y a peut-être eu du changement depuis), racontant la lutte des pitits nenfants de la brousse courageux qui voulaient tant apprendre.
Autre point, le QI ne fait pas les hommes. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas un génie en maths qu’on ne peut pas faire quelque chose de sa vie ; et le génie n’est pas incompatible avec la connerie (petit renvoi ici à une discussion sur ce blog il y a quelques jours déjà, relative à la formation et au profil des zélites de notre nation… vous me pardonnerez de ne pas aller fouiller les archives ^^).
Enfin, je suis de l’avis – très partial à vrai dire – que la bêtise précède les jeux vidéos, non l’inverse. Mais je fais partie de ces trentenaires qui n’ont jamais vraiment grandi, et qui aimeraient passer plus de temps sur leur console de jeux…
Bien à vous 🙂
@Nyamba : tu as raison – sans doute même – sur le plan individuel, mais la massification du problème l’a rendu parfaitement insoluble. Et crois bien que je le regrette…
Mouais…
Extraits de ma petite expérience pro de pion en collège ZEP.
1 : allez dire à un môme qui se fait en une semaine de chouf se que vous faites en un mois de respecter les règles de vie en société.
2 : en plus vous ne pouvez même pas les toucher, voire même les engueuler, même s’ils vous crachent dessus.
3 : des parents absents ou qui vous reprochent la nullité scolaire de leur progéniture.
4 : une hiérarchie qui préfère baisser la queue et fuir, mais qui se fait un plaisir de taper sur ses employés.
5 : + le constat. Les problèmes posés par un élève sont souvent corrélés avec l’adresse de résidence, le port de tenue sportive, et le taux de mélanine.
🙁 Mon taux de mélanine est élevé*, je suis cependant capable de modérer mes instincts primaux… d’autant que personne ne m’a demandé mon avis à ma naissance.
Bref, je chipote parce que moi aussi, comme M. Tlön, les raccourcis « raciaux » me dérangent (je pense que c’est, en effet, un phénomène de « massification du problème », quand mon seul étalon est l’individu…) (ou alors, vous avez heurté ma sensibilité, et c’est très très méchant tout ça).
En revanche, et ceci est important, je suis bien évidemment contre le port de tenue sportive, ou de tout autre signe ostentatoire de beaufittude. On n’en parle pas suffisamment, mais je crois qu’il y a là tout un champ d’actions et de répressions légitime à explorer.
*encore que je n’entre dans aucune case ethnique, et ce n’est pas faute d’avoir cherché… maudit métissage multiple ! Je ne sais même pas de quelle souche j’ai été rejetée (<- notez la jolie métaphore botanique), mais le résultat me semble, somme toute, assez sympathique…
@Nyamba
Je n’ai rien contre les réunionnaises, bien au contraire ! Ma voisine de bureau pourrait vous en parler (et en plus, elle me trouve plus naïf et gauchiste que son copain, c’est dire).
Apparemment, l’ile de la réunion a importé plus que des députés véreux…
Le problème quand on commence à caractériser les problèmes en fonction du taux de mélanine, c’est qu’on rencontre assez vite de nombreux spécimens qui n’ont rien à voir avec les stéréotypes. Normalement, on en conclut que le stéréotype est soit faux soit daté, bref qu’on s’est gourré. On ne conclut pas que bah non, on n’a rien contre les réunionais. Non non non, surtout quand ce sont des filles. D’ailleurs, tu connais quelqu’un qui connait quelqu’un qui est réunionais donc ça va.
De même, tu (ou d’autres hein, ce n’est pas exclusif) n’as rien contre les sarrazins, bien sûr. Mais au bout d’un certain nombre de remarques, bon… c’est agaçant.
Par ailleurs, au sujet de la TV et des jeux vidéo, je suis d’accord avec Nyamba. Avant les jeux vidéo, il y avait autre chose et plein de gens sont intelligents et cultivés avec TV et jeux vidéo. Ce ne sont jamais que des moyens que l’on peut choisir de mettre au service de l’intelligence ou de la stupidité. Malheureusement, la stupidité gagne vraiment du terrain.
@Nyamba : caf, malbare ?
@VM : :’) :like: (tes deux derniers commentaires).
@ M. Peste et Co : Je ne serais pas réunionnaise, ce serait donc un souci ? Allons, ne cédez pas à la facilité, vous êtes plus intelligent que cela 😉
@ GG : Who cares ? I don’t 🙂
(Je suis à court de smileys, mais soyez assurés que j’apprécie grandement cette discussion !)
A l’ époque, si on voulait une situation dans la fonction publique, il fallait impérativement parler et écrire français, surtout pas en patois. Cela a aidé au glissement linguistique. Reprenez, pour les dubitatifs de l’ attraction de la F.P. à cette époque, certains paragraphes de La Gloire de mon père par Pagnol et on en reparle après (particulièrement la cour que fait le futur Oncle Jules que Marcel a découvert comme un menteur aussi roué que lui…)
Votre racisme est affigeant.
C’est de l’ironie, ou des oeillères ?
Des oeillères.
Pardonnez ma
bienpensance mais la banalisation de la xénophobie dans les commentaires de ce site me dérange.
Alors, bon vent, mon ami : je crois, et tous les jours nous en apportent la preuve, que nous n’avons tout simplement plus les moyens de la xénophilie…
Ce matin, je lisais que des étrangers « sans papiers », c’est à dire clandestins et donc délinquants, déboutés du droit d’asile occupaient une place de Clermont-Ferrand pour exiger des logements… ils sont 400 environ, et certains étaient jusque là logés à l’hôtel, depuis trois ou quatre ans… et aux frais de qui ? à ton avis ?… et ce n’est qu’un exemple…
Aaah! quand il y a trop d’Auvergnats…. et de Trolls de l’Empire du Bien…
http://auvergne.france3.fr/2013/09/02/clermont-ferrand-plusieurs-centaines-de-personnes-sont-la-rue-faute-d-hebergement-310915.html
Mais quel est le rapport?!
Faut-il être xénophobe pour intégrer qu’on ne peut accueillir toute la misère du monde?
Soit, mais ce n’est pas moi qui ai introduit le sujet de la xénophobie : ceci dit, le raccourci est classique dans la stratégie de diabolisation…
Rejet raisonné de l’immigration/invasion vers xénophobie vers racisme : et donc l’Empire du Mal, à partir de constatations objectives et chiffrées…
J’aurais dû poster mon petit commentaire par ici plutôt que plus haut. C’est agaçant parce que tout cela ne veut plus dire grand chose. Si toi tu es bien blanc, c’est bien pour toi. Mais je serais curieuse de savoir qui, parmi les intervenants, n’est pas issu de métissages divers et variés. On a déjà Nyamba mais aussi Black Mamba et ma pomme qui sommes assez mélangées, par exemple.
Ce n’est pas une apologie de l’immigration, le sujet n’est pas là. C’est juste que ce critère ne permet pas de caractériser ce que tu souhaites, c’est tout. Nous sommes tous d’accord pour dire qu’on ne souhaite pas accueillir toute la misère du monde et qu’on aimerait bien donner des permis de travail à des migrants super qualifiés plutôt qu’à des Bac -12.
La solution ne peut qu’être individuelle : c’est le ratio aberrant qui rend le problème insoluble, sinon dans le sang, comme je le crains, un jour ou l’autre…
Moi, je suis probablement du métis franco-flamand, peut-être mâtiné d’ espagnol (les Flandres ayant été longtemps sous occupation espagnole) sans parler du risque sarrazin qui en découle. Aucune importance. Quant à ma Tendre que je pensais fille de Provence, les recherches généalogiques d’ un de ses oncles ont montré que j’ avais une Italo-Belge mais avec un nom tout à fait français, le mien étant d’ origine picarde… Bref, le Français pure souche est plus un mythe errant qu’ une réalité…
L’ état comme intervenant dans les secteurs à manque de moyens : quand c’est à base d’argent gratuit des autres, la seule limite impérative est la fonds des poches desdits autres… La réalité est ce qui reste quand on cesse de croire…
Et même pô, car sans épuiser le fond de nos poches , le crédit généralisé prend alors le relais : nous sommes donc endettés, mais cela ne se voit pas ( et ne provoque pas de remous ), car justement il en reste encore un peu au fond de nos poches.
La résilience de ces ordures de gouvernants est alors sans limites…
Bonjour à tous !
La thématique du jour me paraît d’autant plus intéressante que, vilain petit canard bassement salariée dans une famille d’enseignants à divers degrés, je me trouve souvent en porte-à-faux lorsqu’il s’agit de compatir aux conditions troporibles que ma fratrie rencontre dans l’exercice de ses fonctions.
Bref, le monde scolaire change, c’est indéniable (pour le pire, qui plus est). Je suis cependant surprise que devant un accès de plus en plus aisé à la connaissance [merci au passage pour l’info « Khan academy »], on observe des effets pervers (liés à un sursaut de foi religieuse en réaction à la laïcité, je suppose). Je pense, notamment, aux partages sur FB d’une page de vulgarisation scientifique telle que « I Fucking Love Science ». Partages aussi étranges qu’étrangement réguliers, appelant par les mots de Neil deGrasse Tyson (par exemple) les followers à la raison et à choisir, pour leurs enfants, l’enseignement de la théorie de l’évolution en lieu et place du créationnisme (!!!) à l’école. Ou aux bienfaits de la vaccination.
Bon, ça se passe aux US, la fRance a évidemment d’autres soucis. Hier, ma collègue m’a appris que désormais, pour le brevet des collèges (que je n’ai jamais passé personnellement, donc que je ne jugerai pas), la randonnée était obligatoire (à raison de 3h par mois). C’est juste ici (Réunion, terre d’obèses en puissance) qu’ils pondent des idées pareilles, ou la métropole en fait aussi les frais ?
Il semble que la randonnée soit propre à la Réunion (mais faut avouer que cette magnifique île s’y prête admirablement). Ma fille a dû plancher sur l’histoire de l’art l’année dernière. Soit. Mais pas sur une langue vivante, hein !
H16 nous dit que le métier d’ enseignant serait choisi pour éviter le chômage. Mouais! Il y a déjà 50 ans, il était déjà choisi pour l’ abondance du temps libre y attaché (et il était moindre que de nos jours) qui permettait, soit de ne rien faire pour le reste, soit de se livrer à d’autres occupations comme de la politique au niveau local tout en étant un minimum subventionné. Prenez n’ importe quelle liste électorale de France, surtout celles de gauche, faites le compte des fonctionnaires la composant et à l’ intérieur de cette catégorie, comptez les membres de l’ Educnat… C’est toujours un très gros pourcentage.
Il y avait évidemment encore des instit’ à la mentalité hussard noir (je les ai rencontrés du CP à la terminale, mais avec une segmentation par l’ âge de plus en plus perceptible, les « nouveaux » étant de moins en moins dans cette ligne… Je poursuivrai plus tard car le boulot m’appelle…
Des Hussards Noirs, j’en ai croisés, et pourtant, j’ai fini ma scolarité dans les années 90.
4 profs.
juste 4.
4 personnes particulières, et dont je conserverai le souvenir et l’admiration jusqu’à mon dernier souffle.
1 prof de français
1 prof de Maths
1 prof d’Histoire/Géo
1 prof de philo.
Des personnes investies, ayant le souhait, non d’éduquer, mais de transmettre leur savoir.
Des individus justes et droits (au sein de la classe, dans leur vie privée, je n’en sais rien)
Sur ces 4 là, je n’ai pu en remercier qu’un seul de vive voix (mon Prof de Français), et je crois n’avoir jamais vu autant de gratitude dans le regard de quelqu’un.
Ces 4 là n’étaient jamais en grève, toujours sur le pont, jamais à pleurer à propos d’un manque de moyen (en revanche, à pleurer sur la baisse du niveau, ça oui…mais à leur manière, ils faisaient en sorte de le relever, soit par des cours plus fournis, soit par la proposition de lectures à faire au CDI ou chez soi)
Enfin, bref, à mes yeux, l’Archétype du Professeur.
Maintenant, je pense aussi à d’autres profs, qui se débattaient pour essayer d’avoir une participation de la part des élèves, allant jusqu’à leur demander le style de cours qu’ils voudraient avoir. Et là, ces profs se transformaient en victimes. En tentant de créer une proximité avec leurs élèves, ils s’enfermaient dans une cage où la toute puissance était donnée à des gosses, centrés sur eux-mêmes, comme une souris qui irait voir un chat en lui demandant s’ils pouvaient être pote.
Pour ma part, en écoutant les parents d’élèves, et les profs, je me dis qu’au final, l’EdNat est le reflet précis de la société française :
-tout avoir sans faire d’effort
-ceux qui sortent du lot et cherchent à s’élever honnêtement doivent servir de mules pour tirer l’attelage, sans en être récompensés (ou servir de cibles privilégiées)
-ne rien changer, sauf si c’est pour en faire encore moins, et avoir moins de responsabilités, ou pour favoriser un groupe au nom de l’égalité
-une frange refuse cette servitude.
On est pas tous doués. Et les profs ne font pas exception. De plus on est pas réceptif au meme gens, aux memes idées, aux memes mots.
Il est donc logique qu’on est tous eu des bons et des mauvais profs et certains exceptionnnels.
On ne peut pas empecher ça. Et il ne le faut pas car ce serait un echec.
Ce qu’on peut faire c’est essayer de faciliter la vie des profs, directeurs et des eleves du mieux qu’on peut. L’idée maitresse étant, je pense :
– de laisser ceux dont c’est le travail bosser comme ils pensent que c’est le mieux et en les jugeant sur le produit fini, l’Etat pouvant jouer un rôle de proposition, mais pas de patron, laissons ça aux directeurs et parents d’éleves pour diriger/juger,
– et les éleves, comprendre qu’ils ne sont pas tous pareils et qu’un moule uniforme (meme si je reconnais l’utilité d’un socle minimal commun) n’est pas la bonne methode
Les eleves et profs à problemes doivent pouvoir etre exclus.
au meme gens > aux memes
qu’on est tous > ait
désolé
Nous sommes d’accord 🙂
Aristarque:
« H16 nous dit que le métier d’ enseignant serait choisi pour éviter le chômage. »
Il a raison, mais il peut y en avoir d’autres, de raisons. De faire payer des études supérieures par le gournement (comme l’appelait le colonel Ramollot).
Exemple.
En Australie, jadis, si vous vouliez faire des études après le Bac (« Matriculation » là-bas) pour pas un rond vous signiez un contrat de deux ans avec leur Educ Naz et, en échange de vos deux ans de servitude (mais quand même rémunérés au tarif syndical), le gournement vous offrait l’université gratos.
Vous ne pouviez pas choisir votre poste, il fallait accepter ce qu’on vous proposait. Généralement à Trifouillis-les-ornithorynques, où personne n’aurait voulu aller de son plein gré. Mais ça marchait. Deux ans à Trifouillis-les-ornithorynques, c’est pas la mort.
Ça a marché… jusqu’à la Grande Récession des années 70.
Avant, aussitôt finis vos deux ans vous aviez l’embarras du choix question boulot. Après ls récession… ben… c’était moins facile.
Si bien que les profs sous contrat de deux ans infoutus de se trouver du boulot ailleurs se sont recyclés dans… le syndicalisme! (vous aviez deviné)
Vous me direz « tes antipodes, on s’en fout »
Point taken. Mais le vrai but de mon commentaire c’était de faire de la pub pour un film australien: Wake in fright. Un chef-d’oeuvre. Mad Max sans la science-fiction
http://www.imdb.com/title/tt0067541/synopsis
100% chez « Rotten tomatoes »! Qui dit mieux? http://www.rottentomatoes.com/m/wake_in_fright/
« A more nihilistic view of Australia has never been filmed. » dit un critique.
Je ne sais pas si c’est nihiste, je sais juste que c’est l’Australie que j’ai connue quand j’y ai débarqué il y aura bientôt cinquante ans. Et je m’y suis trouvé comme un poisson dans l’eau.
Merci pour cet article astucieux et profond, qui pose de vraies questions sur les Moyens, et montrent de vraies solutions comme l’EducOnLine.
Une remarque. Je suis allé sur le site du gouvernement et lu l’article consacré à la rentrée et la refondation scolaire.
J’ai rarement autant lu sur un site officiel autant de « c’est la faute au précédent gouvernement », « la droite a détruit », etc.
L’actuel gouvernement démontre ainsi que le changement… c’est faire comme avant sarko (qui n’a pas vraiment bouleversé l’EN, loin s’en faut). Donc, comme sous chirac, mitterrand, giscard (désolé mon clavier refuse ici d’écrire de majuscules)…
@H16
Je vous remercie pour le sujet du jour…
Si certaines personnes de ce blog ont eu le courage de lire le sujet d’hier et bien dès le jour de la rentrée scolaire je me suis « disputée » avec un enseignant qui est venu partager son point de vue sur ce blog
Son agressivité et son manque d’argument m’ont encore une fois conforté mon point de vue et m’a permis de mieux comprendre ce que ressentent mes enfants face au manque total de compréhension à la fois du corps enseignant et des autres enfants qui n’ont plus la liberté d’expression et l’esprit critique .
Merci H 16
😉
J’ai remarqué bon nombre de fois que les membres de ce corps d’élite avaient toujours un indécrottable sentiment de savoir TOUT sur ce qu’il faut faire, que si l’Etat les écoutait on résoudrait TOUS les problèmes, etc…
L’une de mes belles sœurs a quitté l’enseignement à cause de ça.
Elle en avait également marre d’entendre gémir ses collègues sur leurs conditions et a préféré partir travailler à son compte dans un autre domaine.
Depuis, elle ne produit plus de « savoir » mais de la richesse (abondamment siphonnée par l’Etat, je vous rassure).
Ahahah, des barres.
Blague à part et comme j’imagine qu’il s’agit de moi, je m’excuse si vous vous êtes disputée. Personnellement, je ne me voulais pas agressive.
Je suis pacifique et pour la paix dans les ménages.
Ah, et parce que j’y tiens, mais je ne suis pas enseignante, je suis professeur de lycée. Les enseignants, c’est pédagogue, perso’ les élèves chiants, je leur casse la gueule.
Un brin d’agacement ? (pas d’offense, hein)
« perso’ les élèves chiants, je leur casse la gueule »
Je suis fan ! (surtout venant d’une prof de philo !)
Mais non, jamais. C’est la rentrée, après deux mois de rouille, je suis prête à leur faire la guerre, s’il le faut, pour leur inculquer trois sous de culture et quatre grammes de raisonnement.
Sans compter que c’est toujours classe de se faire traiter de fénéasse, de sous-merde improductive qui pille l’argent des autres et qui occupe ses journées à juste défendre ses droizàquis ; surtout quand ça vient d’une presse sous perfusion qui ne sait pas parler français – ce qui exclu, de fait, le maître des lieux. Cela dit, à force de raconter n’importe quoi, je comprends que les jeunes profs soient déstabilisés : on leur raconte depuis tout petit que quand on est professeur, on ne bosse pas, alors qu’il faut bosser minimum cinquante heures par semaine si on veut le faire bien.
Blague à part, le pire c’est bien que les élèves sont demandeurs de discipline et d’exigence – d’autant plus quand à la maison il n’y a aucune autorité – contrairement à ce qu’imaginent les pédago’ de tous bords et sont stupéfaits quand je leur raconte les conneries des IUFM. Ils sont aussi, bizarrement, très demandeurs de vérité, de franchise et d’honnêteté.
La bise, Nocte !
« se faire traiter de fénéasse, de sous-merde improductive qui pille l’argent des autres et qui occupe ses journées à juste défendre ses droizàquis »
Je ne crois pas que ce fut fait ici.
Non, évidemment. Et puis, vous le savez, je vous trouve plutôt lucide sur la question éducative et le malaise des profs – notamment la dévaluation du savoir, parce que ne nous leurrons pas, si problème il y a, il est bien là (et, comme j’ai dit ailleurs, le fait que l’Etat se mêle scandaleusement des pratiques individuelles).
Je suis désolée, je pensais avoir été claire, visiblement pas.
Parfois, tout va mieux en le disant 🙂
Merci d’avoir pris la peine de préciser.
Bonjour à vous,
« il faut bosser minimum cinquante heures par semaine si on veut le faire bien. » (oubliez l’italique je ne sais pas faire)
Le problème n’est-il pas la ? Que les prof viennent en se disant : « j’ai 18h de cours et je corrige les copies point ? »
Quand on voit que certains prof lisent leurs bouquins et seulement cela. Il y a de quoi se poser des questions.
Il y a de cela, oui des brebis galeuses, des incompétents et des planqués, qui refont (mais comment font-ils ?) le même cours depuis des années.
J’ajoute quand même que je reste auteur de mon cours (auteur, autorité, hein, il aurait pu y penser VP, il paraît qu’il est « philosophe »). Clairement, si j’étais prof’, mettons, de français, j’aurai envie de me suicider. Ils ont zéro marge de manœuvre et j’avoue que ce n’est ni très motivant, ni très responsabilisant.
La suite est logique : cours travaillé, classe à peu prêt calme ; cours de merde pompé sur Internet ou sur le livret du professeur donc mal maîtrisé (déjà vu : on repassera pour l’exemplarité du professeur), classe qui fout le boxon. Les élèves sentent très bien quand un prof’ n’en fiche pas une.
Reste que ce n’est, à mon avis, qu’un aspect du problème. Les gamins de collèges voire de lycée qui organisent des concours de branlette en classe, qui pissent dans les distributeurs de savons, qui se masturbent sur les poignées de porte, qui se battent dans la classe, qui vous menacent physiquement, les parents qui débarquent avec l’idée de vous péter la gueule – voire le font – les gamines qui se prostituent dans les chiottes, ça existe. Je ne pense pas que le professeur y soit pour grand chose mais ça aide à mettre de l’ambiance, ça c’est sûr.
« il faut bosser minimum cinquante heures par semaine si on veut le faire bien. »
C’est bien tout le problème, certains profs sont fascinés par les « 18h de cours », et limitent un maximum le travail au-delà. Et ils font partie de ceux qu’on entend le plus. (normal, une personne qui investit 18h de cours + correction de copies+ préparation de cours, elle a autre chose à foutre qu’aller brailler).
« le pire c’est bien que les élèves sont demandeurs de discipline et d’exigence »
Oh que oui. Et c’est effectivement inversement proportionnel à l’autorité qui existe à domicile (néanmoins, il y a des irrécupérables.).
Et pour ceci : « C’est la rentrée, après deux mois de rouille, je suis prête à leur faire la guerre, s’il le faut, pour leur inculquer trois sous de culture et quatre grammes de raisonnement. « , je vous retourne une bise ! (je pense que je vous aurais appréciée en tant que prof de philo… le mien était barré, mais il m’a conforté sur un point de vue que j’avais : ne te contente pas d’ingurgiter, garde un esprit critique, et réfléchis !)
Merci, Nocte. De toute façon, la philosophie ne sert qu’à ça et heureusement qu’on arrive à survivre malgré les tentatives systématiques et presque schizophrène des différents gouvernement pour nous transformer en « Histoire des Idées ». Sérieusement, on forme des jeunes à l’exercice du jugement libre, on est very dangerous comme dirait l’autre. Je le dis tout net, le jour où ça arrive, je me casse, avec perte et fracas.
Rien à voir, mais je viens de me rendre compte en lisant la fiche wikipédia de VP qu’il a fait du trafic de saumon fumé, c’est inquiétant si ce n’est pas une blague : « Il travaille pour la Compagnie des wagons-lits sur la ligne Paris – Copenhague et importe en cachette du saumon fumé. Il fonde alors l’Office de ventes d’import-export et de diffusion avec comme slogan « du saumon norvégien pour tous » (…) »).
Si jeune et déjà tellement socialiste. C’est fou.
« Blague à part, le pire c’est bien que les élèves sont demandeurs de discipline et d’exigence – d’autant plus quand à la maison il n’y a aucune autorité – contrairement à ce qu’imaginent les pédago’ de tous bords et sont stupéfaits quand je leur raconte les conneries des IUFM. Ils sont aussi, bizarrement, très demandeurs de vérité, de franchise et d’honnêteté. »
Je confirme pour l’avoir vécu et le vivre encore. Nombreux sont ceux qui tentent de se réfugier dans l’armée, la gendarmerie, voire la police, avec plus ou moins de succès pour trouver un univers plus cohérent où règnent encore des valeurs (que l’on est pas obligé de partager mais qui ont fait leur preuve).
Le collectivisme et le centralisme démocratique, ça ne marche pas, car ça déresponsabilise l’individu, alors qu’en final, tout passe toujours par lui.
Or, les dirigeants Français n’ont jamais analysé et tiré les conclusions de l’échec universel des « démocraties populaires », quelque soit le peuple concerné. Pourquoi ça marcherait en France?
Mais parce que justement, nos dirigeants savent pertinemment que si on donne le pouvoir au peuple, on n’aura plus besoin d’eux !!!
Croyez vous qu’ils le veulent ?
Je pense qu’il manque quand même un petit quelque chose pour compléter cette analyse :
Si le niveau général baisse, ce n’est pas uniquement le fait de l’Etat et de ses administrations, c’est aussi à cause des parents et enfants qui ne respectent plus l’autorité des enseignants (enfants que les instituteurs n’ont même plus le droit d’effleurer). Lopétisation de la société comme certains l’appellent. 😉
Il y a un peu de poule et d’oeuf ici. Les parents ne respectent plus autant l’institution et les enseignants mais n’est-ce pas largement parce que l’institution est très loin d’être aussi respectable qu’elle le fut par le passé ?
C’est un ensemble de ces plusieurs choses, c’est évident. Mais comme on surprotège l’enfant, la situation ne pourra qu’empirer.
Je me souviens des coups de règle, des éponges ou craies qui volent à travers la salle en direction d’un élève turbulent, et nos parents en remettaient une couche, après que l’instit’ leur a dit qu’on s’était mal comporté en classe.
Maintenant l’enseignant est aussitôt mis à pied, convocation au tribunal etc.
Le respect se perd, à mesure que croît la débilité de certains parents qui se permettent de remettre en cause, non pas leur chérubin – même si c’est un sale con* – mais forcément le prof, son enseignement et ses tendances au harcèlement moral. Pas de statistiques ici, malheureusement ; juste le vécu de mes proches et amis. L’une d’entre elles m’avouait récemment que ses évaluations étaient systématiquement biaisées côté positif, pour éviter que les hordes de parents furibonds ne débarquent, non pas chez elle, mais chez son principal (qui ensuite lui fait des misères, et ça c’est troporible aussi).
* Si, ça existe, des gamins qui sont aussi des sales cons. J’attribue cela – très arbitrairement, n’étant (heureusement !) pas parent moi-même – au syndrome générationnel des enfants-rois (qu’il ne faut surtout pas traumatiser sinon ils piquent une crise et c’est fatigant les crises).
Conséquence aussi de la féminisation du métier : allez dire à des parents furibond que son gosse est une tache, alors que vous faites 50 kilos…
Les kilos bien répartis permettent d’obtenir de la « présence » au sens Audiardesque du terme.
Bof.
J’avais en CP une maîtresse d’1m50 à tout casser, toute frêle, mais vigoureuse. Aucun parent ne se serait permis de lui faire quoi que ce soit. Bilan, fin du CP, les enfants savaient lire, écrire et compter correctement. Et lorsque ça déconnait sur les bancs, on se prenait quelques claques bien senties. Jamais de plainte.
J’avais une instit qui donnait des devoir en CP. Une fois arrivé au collège mon père m’a dit qu’elle s’était fait crachée au visage par un père. Et que d’autres étaient aller la voir pour lui dire que les enfants travaillaient trop. Les pauvres choux.
Arrivé au collège, une prof d’histoire qui lorsque les élève parlaient jetait (gentillement et j’insiste sur le gentillement) la brosse sur l’élève, fallait entendre les élèves choqué à la fin du cours.
Idem pour moi,
Monsieur Sabatier etait proche de la retraite a la fin des annees 70. On prenait des raclees quand ca deconnait trop et on se gardait bien de s’en venter a nos parents.
Le type serait en taule de nos jours. C’est certain.
En attendant, il a reussi a m’apprendre a compter, moins a ecrire a sans fotes. J’ai pas du prendre assez de baffes.
Je confirme, la taille de l’enseignant n’a aucune importance dans l’autorité.
La directrice de l’école élémentaire tous les enfants du CM2 la dépasse et pas un enfant ou parent ne feront aucune remarque ou le moindre désaccord sur son jugement et pourtant cette enseignante a une voix douce, très sereine .
Mais ils avaient la présence.
Pour ma part, j’ai eu le droit au privé hors contrat, avec une bonne part de franciscains. Effectivement ils envoyaient les taloches… et mes vieux en rajoutaient une couche.
Aujourd’hui, les mômes sont de pauvres chéris qu’il ne faut surtout pas perturber. Même s’ils vous meancnent de mort sur facebook.
Menacent, dsl.
Au concours, j’ai justement droit à cette question. Ils n’ont pas du tout apprécié ma réponse…
Ma réponse sur la « présence » est motivée par deux de mes connaissances, trentenaires, en ZEP.
– une prof de français, 50 kilos, qui n’arrive pas se faire respecter (surtout face à deux chancres de 25 ans, CAF oblige).
– son mari, 120 kilos de muscles et d’agressivité. Il n’a jamais eu trop de problèmes d’ordre dans sa classe.
Blabla que tout ça. J’ai plusieurs amies minces, polies et bien élevées qui ont enseigné dans des zones « très prioritaires », on va dire, et n’ont jamais eu de problèmes d’autorités. Les gamins étaient tous au garde-à-vous, sans crier, sans menacer.
*autorité sans s, mea culpa.
H16 président !
Inutile! H16 a déjà dit et à de nombreuses reprises qu’il n’ irait jamais à la candidature.
Même si on le lui demande poliment, avec un calibre bien en pogne ?
Il dira « oui » ! C’est sûr, y’a des statistiques sur ces cas….
C’est comme ça que M. de Charette y est allé… bon, mal fini, d’accord… mais il a bien rigolé….
Sur un sujet connexe, une tribune intéressante sur l’université
http://www.lopinion.fr/3-septembre-2013/e-education-vaine-querelle-qui-cache-vrais-enjeux-3588
Je confirme l’absence de vocation chez certains des jeunes étudiants pour qui l’enseignement devient l’alternative au chomage: j’ai dans mon entourage proche un étudiant qui est en passe de devenir prof d’histoire et géo – par défaut. Et de se construire une logique a posteriori: « emploi sécurisé, 10-15 ans de galères dans des zones pourries certes, mais enfin, ça peut pas être si dur que ça, et puis après, peinard, vacances, petit emploi du temps etc. ». Ses amis de fac, tous sympas au demeurant, sont tous comme lui, plutot bien largués et gémissant sur le sort qu’ils se sont réservés, ce qu’ils reprochent déjà à l’Etat, un comble. Trop fort.
La descente continue.
Pour pénétrer dans les méandres de la pensée Merieuzienne:
http://www.la-croix.com/Famille/Education/Philippe-Meirieu-La-reforme-des-rythmes-scolaires-risque-d-introduire-des-inegalites-2013-09-02-1005390
Bénéficiant de confidences quotidiennes sur l’EducNat vue de l’intérieur (collège-lycée principalement), je peux confirmer l’état catastrophique dans lequel se trouve cette institution dont l’avenir est plus que compromis. Oui, « plus que compromis ». Bien sûr, très peu de professeurs et très très peu de français se doutent de ce que l’école telle qu’on la connaît pourrait disparaître purement et simplement dans les prochaines décennies (à part maternelle et primaire, avis personnel).
Cher h16, vous anticipez mon prochain billet, un exemple croustillant de conservatisme et de gaspillage dans un établissement pourtant bien tenu.
Je l’ai déjà dit ici plusieurs fois : je ferai tout pour que mes enfants n’aillent pas au-delà du primaire dans un établissement français. Ou alors à l’étranger, hein…
y’a un petit coté marronnier de marronnier dans cette article
Oui, c’est exact 🙂
Enfin, une alternative à l’enseignement national.
Nous allons de ce pas tester Khan Academy …
😉
Je conteste.
Vous glissez les avocats dans ceux qui demandent plus de moyens.
Les avocats ne réclament pas plus de moyens… en tout cas ceux que je connais.
Ce que nous réclamons en revanche c’est moins de charges et d’impôts.
Parce que les charges et les impôts font fuir nos clients à l’étranger (et bientôt on va nous demander de jouer les balances).
Parce que les charges et les impôts renchérissent nos honoraires.
Et pour ceux qui ont une clientèle de particuliers, ça joue fortement, car ces derniers ne récupèrent pas la TVA…
Et le renchérissement de nos coûts constitue un obstacle pour les classes moyennes qui souhaitent avoir accès à la justice et n’ont pas droit aux aides juridictionnelles.
En bref, ce que nous souhaitons, ce n’est pas plus de moyen, c’est moins d’état, qui en plus permettrait un meilleur accès à la justice pour tous les justiciables.
Bref.
« avocats »
C’est une erreur de ma part, il s’agissait de magistrats.
Ahhh, si l’Etat pouvait nous oublier et nous f..tre la paix…
Comme nous serions heureux et comme nous pourrions produire de la richesse dans ce pays.
Bonjour
Il y a un article dans le point sur la Khan academy.
Bien entendu, une tete d’oeuf bien pensante, bien de chez nous, -un normalien pensez vous- y explique par le menu que rien ne remplace un veritable prof. Il y a sans doute une part de verite la dedans.
Khan explique etre partisan ce l’education inversee (je ne suis pas sur des termes exactes). Anyway, c’est a dire cours theoriques sur le net avec ses videos, application avec le prof en classe.
On aura tot fait de crier a la descrimination, qu’il y ceux qui ont acces au net et les autres, ceux qui on le bon environnement et ceux qui ne l’ont pas.
Je crois surtout qu’inevitablement cette methode d’apprentissage, que je trouve personnellement efficace, va en effet accroitre encore l’ecart qui separe ceux qui veulent apprendre et les autres.
RIEN ne peut remplacer un prof, même quelconque mais qui fait son métier avec coeur pour que ses élèves quittant son cours, sachent ce qu’ ils doivent savoir dessus. Mais, en revanche, à un prof, même brillant mais qui ne sait pas enseigner et motiver ses élèves, la Khan Ac’ (soyons in) fournira le répétiteur indispensable.
Toujours cette déplorable tendance française plus-que-perfectionniste où seul l’ ultra-excellent-parfait-irréprochable-abondant et universel aurait le droit de vivre sa vie, l’ eugénisme réglant le problème pour tout ce qui n’ est pas sublime. Ah, j’ oubliais, il faut qu’ à toutes ses qualités, la totale gratuité soit ajoutée…
Elle est en Nouvelle-Calédonie, la Khan Ac’ ?
Pour ma part, j’applaudis ces initiatives de transmission de savoir. J’ai vu chez Coursera, l’arrivée d’un cours en Français sur le développement en C++ pour débutant, dispensé par l’Ecole Polytechnique de Lausanne (et un autre sur java).
Je vais tester et je verrai ce que cela donnera.
Je n’y vois que du bénéfique :
– je ne suis pas développeur, ça me donnera donc un point de vue sur un élément de ce métier (le langage C++), qui potentiellement pourrait me plaire, et je pourrais donc investir du temps pour bosser chez moi, et de l’argent via des bouquins pour approfondir (ce qui me permettrait de rebondir et de m’adapter si mon cœur de métier venait à souffrir).
– j’aime apprendre (même si je ne retiens pas tout, ça laisse une marque qui permet d’agrandir mon prisme de compréhension, et d’y revenir un peu plus tard pour approfondir ou revoir les bases)
J’attends avec impatience les premières velléités de régulation et de taxation de ce genre d’initiative ! Des cours gratuits sur le net, même pas vérifiés par Notre Administration Bien Aimée ! Impossible !
Je suis certain qu’il y aura au moins un ou deux pignoufs qui ira de sa belle déclaration bien-pensante, égalitaire et indignée.
Imaginez un peu que des cours d’économie non-orthodoxe y soit dispensés…
De nombreux enseignants partagent les points de vue défendus sur ce blog, en moins en grande partie. Ceux-là font aussi partie des enseignants frustrés. Cette frustration est généralement centrée sur les conditions de travail dans le sens des directives absurdes de l’Educ Nat, des inspections surréalistes par des crétins sectaires qui ont droit de vie ou de mort sur la carrière des enseignants. De fait, ce qui crée leur frustration est l’impossibilité de mener à bien la mission pour laquelle ils ont été recrutés, c’est-à-dire l’enseignement.
Certes, le niveau est loin de monter, mais je pense que si les enseignants avaient au moins la possibilité de faire leur boulot, ils en sortiraient plus motivés parce que, même si cela peut vous sembler cynique, quand on part de rien, un petit progrès peut être miraculeux.
Ce phénomène s’est largement accentué avec l’arrivée sur le « marché de l’Education » des collectivités territoriales qui financent les collèges, lycées et même universités. Dans leur discours, on a l’impression que l’argent sort directement de la poche des élus. C’est parfaitement scandaleux. Il n’empêche qu’ils exigent des reconnaissances, sous la forme d’une ingérence révoltante dans l’éducation avec des chartes et conventions en tous genres pour entériner des conneries du style « co-éducation » (ne rigolez pas, c’est le jargon employé en seine-Saint-Denis, comme si Stéphane Troussel allait faire lui-même cours dans les salles de classe) et avec l’attribution de certains fonds sous réserve de respecter la doxa locale avec des bullshits genre appel à projets pédagogiques.
De fait ici, on a un fonctionnaire totalement déconnecté de la vie des établissements qui a la mainmise sur un budget, parfois considérable, pour accorder, ou non, des subventions aux projets qui lui plaisent et laisser de côté ceux qui seraient un peu trop déviants à son goût. Et les profs ont intérêt à s’exécuter s’ils veulent des thunes pour agrémenter un peu le quotidien des gamins.
Et pendant ce temps-là, les compétences obligatoires des collectivités ne sont pas assumées. Céti par merveilleux ?
Merci H16 pour cet article de fond vraiment intéressant. Les enseignants ont mis beaucoup du leur pour aboutir à cette désaffection du public qu’ils ressentent : il suffit de constater leur dégaine, leur laisser-aller vestimentaire pour voir qu’ils n’ont aucun respect pour les élèves.
Et bientôt, nous allons les voir défiler pour demander qu’on leur ouvre un compte pénibilité. Vous verrez, on y arrivera.
P.S. : je n’aime pas non plus ces commentaires-gamins qui polluent l’ambiance ni certains avatars fessus qui n’ont rien à faire ici – il y a des sites pour ça mais c’est vous l’hôte, H16.
Aie Black Mamba est mal vue ! Comme c’était du pluriel, il est possible que le mien soit un peu trop évocateur aussi. Zut !
Un peu d’indulgence madame SVP 😉
Certes elle a une photo osée. Tel Aristarque, vm et d’autres, ils jouent a qui pisse le plus loin. Mais ils font aussi vivre le blog et apportent des pensées et des histoires concrètes et intéressantes. Il ne faut pas réduire certains utilisateurs à cela.
Alors quand je lis qu’il faut carrément les banirs …
Ce n’est pas la première fois que je suis mal vue!
Mon avatar exprime ma liberté d’expression et le non conformisme .
Et cela fait moins d’une semaine que je teste cet avatar, je pense que je vais le garder à mon que notre Hôte oppose son veto car trop libertin à son goût
😉
Le garder, oui, bien sûr, surtout! Pour une fois que je vois un avatar marrant et avec un(e) propriétaire qui assume en plus! A fortiori sur des sujets plutot sérieux et qui le restent – from time to time a little levity won’t hurt –
Enfin, méfions nous de ces tentations facile et rapide (pour certains d’entre nous?) de devenir des préfets des moeurs, on est pas chez France Inter and Co. Seul Dieu (enfin je veux dire H16) pourra décider.
@Calvin, ci-dessous: « Les enseignants d’aujourd’hui sont les élèves d’hier ». Oui. Ce sont aussi dans l’immense majorité, des gens qui n’ont jamais quitté l’école.
« Ce sont aussi dans l’immense majorité, des gens qui n’ont jamais quitté l’école. »
C’est d’ailleurs ce qui me choque avec les néo-enseignants, qui regrettent qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’IUFM (quoique c’est malheureusement remplacé).
Ils disent : « ouiiiin, on ne sait pas ce qu’est une classe, ni des élèves, etc… », alors qu’ils ont passé 15 ans (au moins) dans les classes, à varier les profs, les méthodes, les matières, les élèves, les cours, les salles, le matériel, etc…
Pire, qu’ils n’ont même connu rien d’autre !
Les enseignants ont besoin de liberté d’action, pas de gavage pédago(go)logique…
Je vous confirme qu’en philosophie nous nous battons pour conserver le précieux « L’ordre dans lequel les notions sont abordées et leur articulation avec l’étude des œuvres relèvent de la liberté philosophique et de la responsabilité du professeur, pourvu que toutes soient examinées. » du BO.
Les autres corps sont pourris par les directives.
Tout à fait d’accord, je reviens d’un an de stage à l’étranger en tant que professeur justement, et spontanément j’ai reproduit les méthodes et les cours que j’ai eu dans le supérieur, j’ai certainement commis des erreurs mais pour une première fois ça s’est quand même bien passé !
Tous ensemble avec moi:
On leur montrait notre cul
Et nos bonnes manières
En leur chantant…
C’était à l’intention de Black Mamba
Jacques Brel
« Les Bourgeois »
😉
+ 1
😉
Emma, en ce qui concerne la dégaine, comme du niveau éventuel des enseignants, il faut constater juste une chose.
Les enseignants d’aujourd’hui sont les élèves d’hier.
En revanche, à mon humble avis, l’absence de respect pour les élèves est conséquente à une demande des pontes de l’éducation de mettre l’apprenant (comprendre élève) au centre de son éducation.
Il n’y a plus d’élèves ou même d’enfants à l’école. Il n’y a que des citoyens.
L’enseignant s’adapte comme il peut à ce changement complet de paradigme.
Il n’a plus à être le « Maître » face à l' »Elève », mais le copain de jeu de son égal qui fait juste la moitié de sa taille…
D’ailleurs, et ça je râle, les nouveaux lycées ultra-tendance, sans estrade c’est ridicule. Non seulement quand on n’est pas très grand, elles permettaient de voire le fond de la salle mais en plus elles avaient le mérite de bien montrer qu’entre eux et moi, y’avait comme une petite différence.
La presse pourrait en parler.
Tout à fait d’accord.
Et pour avoir donné des cours de pratique, après mon DESS en poche, je confirme que de l’estrade on voit tout, on entend tout, et que c’est par souci d’efficacité qu’on ne reprend pas un élève qui perturbe un cours (alors que le malin croit être furtif).
J’adore c’est quand j’en reprends un qui cause et qu’il continue en mettant sa main devant la bouche. Là, j’humilie publiquement.
Terrible constat mais si juste. Le drame, c’est qu’on assiste actuellement à l’arrivée comme enseignant de tous ceux, qui comme tu le soulignes si bien dans ton billet, sont déjà eux-même les fruits de la déliquescence de l’institution: « Le cercle vicieux se referme proprement lorsqu’arrivent devant les élèves des enseignants chargés d’apprendre la lecture, l’écriture et le calcul ayant des difficultés à rédiger une phrase complète sans faute d’orthographe ou qui peinent sur des fractions ou des proportions (la règle de trois n’étant plus franchement maîtrisée). »
Il est impossible de sortir de ce cercle vicieux et proprement délétère en s’appuyant sur un Etat lui-même en état de décrépitude absolu. Je n’envie surtout pas toutes les familles qui, forcées ou complices, doivent confier leurs chers petites têtes blondes à cette caricature qu’est devenu l’EN. Un de mes amis a choisi l’école privée hors contrat mais combien de temps cette liberté sera-telle encore autorisée?
Pour la photographie de Normal 1er qui illustre cet article, une petite décision de l’AFP: ww.leparisien.fr/insolite/la-photo-de-francois-hollande-que-vous-ne-deviez-pas-voir-03-09-2013-3104377.php
Mais la presse en France n’est pas aux ordres, hein 😉
Un petit exemple de la pluralité des opinions qui règne chez l’AFP: http://www.enquete-debat.fr/archives/lafp-demande-a-contre-attaque-de-ne-plus-lui-envoyer-de-communique-de-presse-33569
j’ai cru en voyant l’image qu’il s’agissait d’un habile montage, d’une photo retouchée… et puis j’ai vu que finalement non !
quand le dehors transpire le dedans !
La photo a été retouchée légèrement. L’AFP s’est auto-censurée pour l’originale : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/09/03/97001-20130903FILWWW00539-l-afp-retire-une-photo-de-hollande.php
D’ici à ce qu’ils poursuivent certains blogs :
La photographie, prise lors de la journée de rentrée des écoliers français, a été retirée des serveurs des agences qui ont également prévenu leurs clients de l’interdiction de l’utiliser.
http://www.lexpress.fr/actualite/medias/reuters-et-l-afp-retirent-une-photo-peu-flatteuse-de-francois-hollande_1278517.html
Avec ce magnifique : « Mandatory Kill »
Et la tronche de Hollande sous le « kill », ça fait un peu bizarre…
Voui, avec un petit 100 000 000 € en dessous…
A mon avis, le photographe qui l’a tirée et celui qui l’a mise en diffusion peuvent mettre à jour leur CV et peaufiner, voire ciseler leur dossier Polemploi !
Je pense à une affectation de trois ans à Saint-Paul-et-Amsterdam (http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Paul-et-Amsterdam) sur l’Ile d’Amsterdam, la bien nommée. Il serait bon, d’ailleurs, d’envisager d’y interner tous les hommes politiques condamnés le temps de leur condamnation!!!
En attendant, la photo traîne partout sur la toile, sur tous les réseaux sociaux… tout le monde la partage, moi la première. Bon Dieu qu’ils peuvent être cons !
Brighelli, dont je regrette qu’il ait fermé son blog, note Peillon: http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/rentree-scolaire-vincent-peillon-hors-sujet-03-09-2013-1720470_1886.php
H16, je me demandais, à titre personnel, combien de temps mettez-vous pour rédiger un article ? (rédaction, recherche d’infos, d’images, de thèses étayant votre analyse inclus)
Il ne peut vous répondre : il emploie une foultitude de travailleurs non payés pour lui filer infos, sujets, liens, docs, etc…
Quant à son analyse, c’est un méchant turbo-libéral, donc ça ne prend pas plus d’une minute : « que pense le génie Marx sur ce sujet ? On va dire l’inverse »
Cette question vaut de l’or…..plusieurs années que je me la pose !
A mon avis, d’étudiant, peut importe le fait que les professeurs fassent leur métier par conviction ou par amour.
Ce qui compte c’est qu’ils le fassent bien. Certes, les deux réunis c’est un plus. Mais peut m’importe un prof qui vienne tous les matins le sourire aux lèvres pour nous raconter des bobards et essayer de nous rallier à sa cause.
Peu m’importe le fait que les maîtres d’écoles soient joyeux de faire apprendre à lire en faisant joujoux. Ce qui compte c’est que nos enfants, enfin les vôtres pour le moment, sortent en sachant lire et écrire.
http://www.contrepoints.org/2013/09/03/137368-rentree-scolaire-tableau-noir-lecole-francaise
Les budgets augmentent, les gens se plaignent, les élèves sont illettrés (moi le premier au niveau orthographe).
Mais oui les gens pensent que l’EdN c’est super, c’est gratuit, les programmes sont cool et efficace. Alors la privatisation on en parle même pas.
Bon c’est pas le tout mais la : réunion de présentation des syndicats étudiants !
Donc non, la photo de « Hollande c’est la rentrée » n’est pas un montage. C’est bien lui au naturel avec son visage poupin exprimant toute la lumière de notre glorieuse culture encyclopédique. J’imagine Bachar consultant les infos internationales tombant là dessus (malgré le fait que l’afp se soit sentie obligée de retirer tardivement le cliché rigolo). Il doit se dire, ça va je gère, mon pire adversaire est un abruti…
Notre bon mètre le pire adversaire de Bachar ? Il n’est même pas sûr que ce dernier puisse le reconnaitre dans une foule de trois personnes. C’est d’ailleurs le cas de nombreux autres chefs d’Etat.
Je viens de m’étrangler de rire en imaginant effectivement la tête de Bachar, donc pas franchement un gros rigolard, tomber sur CETTE photo du Président de la République des bisous et des leçons de morale au monde entier. Je serais bien curieuse de savoir si cette photo est l’objet de moqueries de la part de nos amis d’autres pays.
10h15 et déjà 67 commentaires !!!
Punaise, il est où le bon temps où il y avait 25 commentaires sur la journée et où, parfois, l’article paraissait vers les 10h ? !
Je peux plus suivre …
Le ratio bruit/signal était aussi moins important …
C’est-à-dire que les commentaires du blog deviennent presque indépendants. Les intervenants mènent leur petite vie sur le blog et tout le monde s’amuse. Pour autant, les interventions riches et intéressantes sont toujours très nombreuses et chaque intervenant a ici des expériences personnelles liées aux sujets débattus.
Le bruit doit être la rançon du succès. Allez, tout le monde va faire un petit effort.
Je pense à tous les potentiels libéraux que je redirige vers ce blog. Que vont-ils penser en lisant les commentaires ?
que les libéraux ont de l’humour ? Allons allons, n’exagérons rien.
Ils se diront que même ici la loi de Pareto se vérifie.
80% des commentaires viennent de 20% des commentateurs 🙂
Je plaisantais.
Après vérification, « Papa porte une robe » n’est pas encore disponible (no results) sur le site de la Kahn Academy…
Moi qui suis légèrement à la droite de Gengis, je me froisse de voir ce nom ainsi galvaudé…. en plus d’être mal orthographié…
Pendant que la France vit une « révolution douce » (lol), le reste du monde vit une vraie révolution. Notamment au travers des travaux de Sugata Mitra.
Et comme d’habitude, on est à la traîne.
On n’est même pas à la traîne, on recule !
Et j’ai connu Sugata Mitra ici même sur ce blog.
H16, reconnu d’utilité publique !!
Vive les petits pas Peillon du savoir !
Il y a un gros gros péché originel, qui se retrouve tant dans l’enseignement que en matière d’immigration … Non, ni l’enfant ni l’immigré ne doivent être « au centre de problème ». Et ce n’est pas à la société de les intégrer, mais bien à eux de le faire.
L’enfant va alors acquérir, par le jeu des erreurs successive, un comportement social adéquat, alors qu’à force de bienveillance, le même gosse devient un simple caractériel qui se prend pour le nombril du monde … et sombre ou se suicide quand il découvre tardivement que personne ne l’est. Notre système pédagogique a donc tout faux !
Pour les enseignants, on centre inlassablement tout sur les diplômes. Certes, il faut des connaissances, mais l’essentiel est la stabilité psychologique et l’empathie des maîtres. Et sur ce point, on ne voit pas la moindre cote d’exclusion ! On mène cependant plus facilement un groupe avec de l’assurance et une pointe d’humour qu’avec l’Encyclopédie britannique !
En fait, le recrutement est purement statistique (réduire le chômage et montrer qu’on fait « tout pour »), mais ne tient aucun compte des aptitudes réelles à enseigner.
Quand on met ces deux constats ensemble, le ratage total est fatal.
je ne vois qu’un commentaire à apporter à votre 3ème paragraphe ; beati pauperes spiritu !
Laurent Vronsky, qui intervient fréquemment sur BFM les experts, relatait il y a un bon paquet de mois toute la difficulté rencontrée pour recruter dans sa PME industrielle, un banal magasinier. Imaginez qu’il faille en trouver un qui sache lire et écrire un minimum syndical pour qu’il s’y’retrouve dans les stocks entassés dans les réserves. En fait, le niveau demandé est celui que fournissait autrefois le banal CEP et cela paraît être devenu plutôt rare…
Non, mais si ça se trouve il est obligé d’embaucher un gars qui a un CAP de magasinier, un beau diplôme, sans quoi, pour des problèmes de sécurité et de non prise de risques intolérables pour la population (principe de précaution), il est interdit d’embaucher le simple pékin pour ce poste. J’exagère bien sûr.
Il ne posait pas le problème par rapport à un CAP obligatoire ? Simplement, il mettait en avant l’ obligation de devoir tester le prétendant sur ses capacités d’ expression et de lecture alors que cela aurait dû aller de soi, compte tenu que le moindre gamin de 18 ans a officiellement usé ses fonds de culotte pendant dix à douze ans sur les bancs d’ école… Quel gâchis à tous les stades…
La plus grosse imbécilité (excusez-moi du mot), vient directement de la façon dont l’administration centrale définit le métier de prof aujourd’hui : on lui impose des missions qui ne sont pas de son ressort, des méthodes pédagogiques tirées par les cheveux, et surtout AUCUNE liberté sur la manière de gérer son cours. Comment peut-on avoir envie de devenir prof aujourd’hui puisque même dans ce cadre, on ne peut plus enseigner, on ne peut pas faire l’éloge d’une matière, on doit seulement « animer le groupe de classe », « faire émerger la connaissance de l’enfant », qui va apparaître comme par magie. Où est le plaisir de faire apprendre là-dedans ? Disparu ! Le prof, d’après les instructions officielles, n’est plus qu’un coach…
C’est justement ce système débile qui ne laisse la place qu’aux plus favorisés : si l’école n’apporte pas le fond de connaissance à l’enfant, qui va le faire ? Ben son entourage, ou des cours de soutien façon Acadomia chèrement payés, naturellement !
La logique est la même pour le contenu des cours. Les programmes sont de plus en plus réduits à la portion congrue, au prétexte que c’est parce qu’il vaut mieux apprendre moins de choses mais que ce soit mieux intégré. Quelle blague ! Souvenez-vous du temps passé sur des « analyses de documents » que l’on ne pouvait même pas situer dans leur contexte ! Souvenez-vous des travaux de groupe interminables, où tous nous étions heureux d’échapper ainsi au cours en trouvant le cadre rêvé pour bavarder ! Et je passe sur le temps de correction en groupe de ces travaux, dont on ne sortait qu’avec des prises de notes approximatives !
En outre, en plus d’être réduit, le contenu des cours est complexifié à l’extrême. On a jugé utile de calquer un mode de raisonnement et d’enseignement universitaire sur les cours de primaire. Par exemple en histoire, tout est conceptuel avant d’être une trame générale qui permettrait de comprendre le contexte logique (qui avait compris ce qu’était l’hyperinflation allemande au collège, franchement !)
En français, toute la grammaire de base a été passée au peigne fin pour enrober tout ce qui semblait trop simple. Combien de temps passé sur le complément d’agent et la voie passive, alors que le complément d’agent n’est rien d’autre que le nouveau sujet ! Après seulement qq compléments circonstanciels tous simples (lieu, temps, manière), on nous a ajoutés les compléments de but, de conséquence, de concession, de condition, de matière, de quantité, de prix, de masse, de distance, d’accompagnement (je n’invente rien).
Et c’est là qu’est le drame, il suffirait d’expliquer ce qu’est une circonstance et on n’en parlerait plus. Le vocabulaire n’est plus expliqué. Au lieu de partir du début en expliquant les termes, on commence par la fin, en espérant que l’enfant découvrira par lui-même les postulats de départ. On applique à tout va la démarche scientifique : hypothèse, test de vérification de l’hypothèse etc. C’est ce qui bouffe un temps monstrueux. Dans la formation scolaire initiale, on doit admettre que certaines choses sont comme ça et pis c’est tout.
Aussi curieux que cela puisse paraître, la même méthode a été appliquée aux mathématiques, alors qu’il n’y a pas de matière plus logique, fondamentalement. On balance des exercices de découverte au pif, en espérant que l’enfant découvre la règle mathématique tout seul, pour ensuite donner la leçon (et par ailleurs montrer à quel point l’élève a été nul et doit maintenant écouter la suite pour se racheter…). Je me souviens avoir galéré pendant des années sur l’algèbre parce qu’on ne m’avait tout simplement pas expliqué que x =1 voulait dire que dans l’équation, on remplaçait la lettre par la valeur donnée au début. Mais non, il ne faudrait pas briser le sceau des arcanes mathématiques dès le début, cela ruinerait le « plaisir » que pourrait prendre l’enfant à découvrir ça tout seul… Et en attendant, que de temps perdu !
Une fois encore, qui s’en sort ? Ceux qui ont la chance d’avoir leurs parents disponibles pour les aider, et/ou ceux qui bénéficient de cours particuliers pour décrypter tout ce charabia, tout ce carcan méthodologique qui interdit au profane de progresser. Celui qui ne dispose pas d’aide d’extérieure, qui n’a pas accès aux clés de traduction n’a dès lors aucune chance.
Alors, on propose à ces enfants classés d’office comme abrutis de se recycler dans d’autres domaines, parce qu’ils n’auraient aucune chance dans la filière classique : t’es nul à l’école, va faire de la musique. A mon avis, cela ne règle pas le problème. Sans compter d’ailleurs que ces matières alternatives sont également trustées.
Ou alors on les envoie direct en filière professionnelle, comme damnation. Dans ce pays, on considère encore malheureusement que le manuel est inférieur à l’intellectuel.
Là où je me marre, c’est que la réalité du monde rappelle qu’il n’y a pas de sot métier, contrairement à des idées trop largement répandues. On ne peut que s’en réjouir !Les filières courtes sont boostées, les élèves sortant de parcours pro sont très demandés, tandis que les fiers Bac +5 se trouvent de plus en plus désappointés.
Pour résumer : la faute à une idéologie encouragée par la droite comme la gauche, qui complexifie et rend inaccessible le savoir de base.
Ce n’est pas le goût d’apprendre les fondamentaux qui a disparu, ce sont les fondamentaux qui ont été cachés derrière un paravent prout-prout intello, qui permet d’interdire aux plus humbles, aux plus normaux, l’accès à la culture.
Je plussoie
L’année dernière en juillet ma petite de 6 ans me regarde d’un air désespéré, elle me dit qu’elle ne comprend rien aux soustractions et elle a été puni par sa maîtresse.
Pas une seule fois, je n’ai vu dans ces devoirs de maison la moindre soustraction .
Comment puis je lui expliquer quoique ce soit si personne ne nous dit où ils en sont ?
Cette été j’ai pris moins d’une heure pour lui montrer comment résoudre une soustraction avec ces petits doigts puis ensuite l’opération posée sur son cahier… Elle était fière d’elle car elle avait compris et elle a vu que ce n’était pas si compliqué.
Il y a 15 ans c’était déjà la même chose.
Un de mes enfants alors au lycée me demande de l’aider en maths. Comme j’avais besoin de me rafraichir la mémoire dans cette discipline, ce qui veut dire que j’avais besoin de vérifier certains théorèmes ou de les rapprendre, je lui avais demandé son livre de mathématiques en me disant que j’allais me pencher quelque temps dessus.
Après une recherche infructueuse dans le livre, étonnée de ne voir aucun théorème énoncé dans le livre, j’ai demandé à mon enfant où était son autre livre de maths. Non, c’était le seul.
À l’époque internet n’existait pas encore je n’ai donc pu aller chercher ces fameux théorèmes indispensables à la résolution des problèmes.
Aujourd’hui encore, 15 ans après, je ne comprends toujours pas, je refuse d’accepter cette expérience et je me rassure en me disant que c’est moi qui avait mal regardé dans le livre de maths, que j’avais déjà besoin de lunettes, que j’étais fatiguée, ou qu’il y avait bien un autre livre de maths et que mon enfant avait été distrait, que sais-je encore.
Ce que vous racontez est affreux ( par ex, qu’il soit laissé dans le flou que X=1 )… Passant un jour chez une copine qui s’était mise en tête d’aider un enfant soit disant dyslexique, j’ai moi même failli faire une crise d’angoisse en lisant un manuel de grammaire de 4 eme. Je ne comprenais rien , justement à propos de compléments divers et variés.. ( et autres caractéristiques qui n’amenaient rien mais limitaient la compréhension ). Obligée de lire les phrases plusieurs fois pour entrapercevoir de quoi l’on parlait. J’avais même l’impression que ce n’était pas écrit en français.
Comment fait le gamin qui justement n’a pas les bases de la lecture, pour comprendre un texte aussi obscur, censé lui apprendre la grammaire ? on tourne en rond…
La liberté ne s’octroie pas, elle se prend. Mais comment expliquer cela à des instituteurs devenus, au fil des ans, des 4 sur 20 ?
Cette idéologie a néanmoins un point positif.
Les autres pays sont ravis d’accepter les surnuméraires bac+5 français, pour peu qu’il aient des compétences utiles.
Onze heures et, non pas le bouillon, mais déjà nonante neuf commentaires! Pas tous pour du prems, loin s’ en faut. Les bonnets de nuit peuvent aller se recoucher illico.
camarades syndiqués bonjour,
tout ce que vous écrivez sur la démotivation du corps enseignant me semble assez justifié et bien trouvé.
je me permettrai d’y ajouter les considérations suivantes :
le niveau de recrutement (des instit) : là où il y a encore 30 / 40 ans (à la louche) les instituteurs sortaient de l’école normale, ils doivent aujourd’hui suivre un parcours que je trouve assez ubuesque de type bac + 5 voire plus et l’on retrouve donc dans cette belle profession des gens qui ont un Mastère (écrit à la française) + IUFM (ou son équivalent renouvelé). comment ne pas devenir un jour frustré lorsque l’on passe toutes ces années à étudier et que l’on devient instituteur avec le salaire et le statut actuel ?
on ajoutera pour faire bon poids que, en bon Français que nous sommes, on recrute des enseignants sur des aptitudes académiques élevées à un point délirant mais absolument pas sur leurs aptitudes à la pédagogie.
le statut d’enseignant est un statut rigide, bouclé et que l’on ne peut embrasser qu’en étant passé par les fourches caudines des divers diplômes et examens français. je réfléchis des fois (dans le vide hein) à devenir enseignant : la quarantaine atteinte et quelques brouzoufs mis de côté, je me dis que cela pourrait être pour moi une activité qui m’intéresserait et qui, ne l’exerçant pas pour l’argent, serait un exemple de motivation et d’ouverture d’esprit pour la caste des enseignants : c’est bien sûr totalement impossible, n’ayant pas le stampel officiel.
Si. Il y a le privé hors contrat.
« le stampel officiel. » Quelque chose me dit que ca vient du fond de la Moselle ou de l’Alsace ca…
bien vu §
mais non.
Pour ma part je suis toujours adepte du B-A BA, qui a su former le génie français tout au long des siècles. Même si l’instruction n’était réservée qu’à une élite. Là, le génie français, il va se retrouver au ras des pâquerettes, s’il n’y est déjà, d’ailleurs.
Allez, la perlouze « Retraite » de la journée :
Les fonctionnaires pourraient éviter une double hausse des cotisations…
————————-
La hausse des cotisations retraites annoncée le 27 août ne touchera peut-être pas les fonctionnaires au même rythme que les salariés du privé. “Le sujet est sur la table”, assure la ministre de la Fonction publique, ‘soucieuse’ de préserver le pouvoir d’achat des fonctionnaires (…)
http://bit.ly/15X7mrM si vous avez le courage…
C’est merveilleux. Il n’y a que nitre pouvoir d’achat à nous fonctionnaires qui intéresse l’Etat. Les autres, vous pouvez aller vous rhabiller. C’est consternant.
Soucieuse de préserver le pouvoir d’achat ? ou soucieuse de préserver une partie de sa clientèle électorale ?
uniquement celà.
Le pillage des courageux qui continuent à s’acharner à travailler, continue. J’ai lu l’article. Ca fait peur. La tonte va continuer.
Ce n’est plus une tonte : le gras a disparu et l’os approche…
Vous n’allez quand même pas commencer à pleurer sur le sort de ces sales gueux qui bossent dans le privé !
Z’avaient qu’à passer les concours, s’ils étaient capables de mériter les droizakis de la fonction publique !
Non mais !
Un commentateur de ce blog disait récemment (hier, je crois) qu’ on pouvait rayer le mot liberté des frontons républicains. Celui d’égalité également. 🙁
Non ! Non, non et non !
Tu confonds l’égalité des droits avec l’Egalité, la grande, celle qui prend le pas sur la méchante liberté.
Cette Egalité-là est raffermie par nos membres du Comité de Salut Public (2013).
D’ailleurs Peillon veut que l’on rétablisse la devise de la France ainsi que les drapeau au fronton de toutes les écoles.
C’est dire !
Ce qui est énervant avec la rengaine du manque de moyen, c’est qu’à aucun moment n’est posée la question : les moyens actuels sont ils bien utilisés ?
Ne peut on pas faire mieux ou plus avec la même chose ?
surtout pas ! c’est réfléchir comme un chef d’entreprise, c’est considérer les forces vives comme un capital (humain, certes, mais un capital quand même), et foi d’étatiste, on ne peut gérer l’Etat et ses branches comme on gère une entreprise ( c’est sûr, restons en roue libre, ne gérons rien chez nous, allons faire chier les voisins en leur faisant la leçon).
Manquerait plus que ça que la France soit bien gérée, nanmého !
Nous n’en sommes pas encore là en Suisse, mais quand même… En vous lisant, j’ai reconnu des tendances que l’on retrouve par chez nous (on ne fait plus redoubler, ou le moins possible, et tant pis pour les gamins qui pataugent et ralentissent le rythme). Et la « bonne » nouvelle de la rentrée, c’est que nos enfants ont vu leurs heures d’anglais hebdomadaires passer de quatre à trois! Si, si, à l’heure de la mondialisation, les crétins qui sévissent au département n’ont rien trouvé de mieux que pénaliser LA langue qui permet de faire ses valises pour à peu près n’importe où. Evidemment, c’est une socialiste qui est à la tête du département, mais il y a quand même des idiots qui ont voté pour que soit validée cette nouvelle loi scolaire, déjà débile sur le papier. Si j’en tiens un, je me passe les nerfs dessus. Et non, ça ne me console pas du tout de savoir que c’est encore pire en France.
L’éducation nationale usurpe déjà son nom. Elle devrait se contenter d’instruire, l’éducation revenant aux parents.
Mais les parents ne s’occupent plus de leurs enfants, donc l’école prend naturellement le relais., pire, elle se substitue aux parents tout comme les assistantes maternelles, crèches et autres centres de loisirs.
Ma femme est mère au foyer, par choix, et éduque nos enfants full time. Souvent elle me raconte comment toutes les nounous « s’occupent » de leurs bambins livrés à eux-même au parc tandis qu’elles sont en train de bavarder ou de pianoter sur leur smartphone et j’en passe.
Il me semble très dangereux de laisser nos enfants entre les mains de l’état. L’idée est de créer un enfant de la république conformiste, médiocre et qui ne remettra rien en question. Nous avons opté pour avoir des enfants, et donc de s’en occuper. Nous sommes en train de nous organiser pour faire l’école à la maison.
un bon article outre atlantique sur le sujet:
http://studentsforliberty.org/blog/2012/08/10/the-libertarian-case-for-homeschooling/
@Pierre
« L’éducation nationale usurpe déjà son nom ». Pas nécessairement. En la prenant au second degré, elle fait peur et fleure le soviet…
Pourquoi au second degré notamment quand le ministre de tutelle se comporte comme un religieux dogmatique ?
Merci encore pour ce billet, qui va un peu plus en profondeur sur un sujet qui agite beaucoup de monde.
J’en profite pour apporter mes deux sous dans le débat. Lundi, une de mes filles est rentrée en CP, dans une contrée pas si éloignée de la fRance mais qui mène son petit bonhomme de chemin. En trois jours je suis émerveillé par ce que j’ai vu:
– D’abord la rentrée c’est lundi, pas mercredi. Ca parrait idiot comme remarque mais pourquoi donc les français ont des dates de vacances et de rentrée en milieu de semaine?
– Cérémonie dans la bibliothèque avec tous les parents, tous les profs et bien sûr les enfants, à 8h30. Pas 8h35, 8h30.
– Speech, court, du dirlo, et ensuite toutes les profs ont chanté ensemble une chanson de bienvenue pour les enfants. Franchement, c’était rafraichissant, sans faire pétainiste. J’ai vu de la joie dans le yeux des instits.
– Les enfants sont appelés un par un, et se mettent en ligne, par classe. Ensuite, avec leur instit, ils (et les parents) vont dans la classe.
– Une fois installés, les enfants sont de nouveau accueillis par l’instit. Elle fait ensuite l’appel, les enfants viennent à elle en lui disant bonjour et souvent en offrant une fleur. (on étaient à la bourre, nous n’en avions pas, mon épouse m’en veut encore!)
– Et là, le pompon! Les enfants reçoivent un petit bouquet de fleur et un certificat avec leur nom dessus, pour célébrer le premier jour de classe. De tous les parents présents, je suis le seul à ne pas associer mon premier jour d’école avec un souvenir marquant et positif.
– Sur leur pupitre, un petit sac plastique (simple), avec quelques fournitures scolaires fournies par l’école. Si tu perds tes ciseaux, tu en achètes d’autres, pas des énormes pots anonymes sur les tables, avec renouvellement aux frais de la princesse.
– Bien sûr tous les mômes étaient bien habillés, et silencieux!
– L’école débute à 7h50 le matin (fermeture des portes à 8h00) jusqu’à 11h30. Cinq jours par semaine. L’après-midi, les enfants peuvent rentrer chez eux, rester en garderie (40€ par semestre), ou bien faire des activités périscolaires (entre 20€ et 50€ par sem.) . La cantine coûte 1€ par jour. Menu unique, pas de choix vegi ou hallal/kosher. (Mais il faut dire que le jambon est presque considéré comme un légume ici!)
– Evidemment, il n’y a pas de vacances de la Toussaint, qu’une semaine à Noël, pas de vacances en Fév. et une seule semaine à Pâques.
– L’école est fermée à clé pendant les heures de cours, il faut sonner à l’interphone pour entrer. (il y des collégiens dans cette école). Pas de va-et-vient incessant. Les enfants d’ailleurs disent bonjour lorsqu’ils me croisent. Pas d’hurlement, ni de course-poursuite dans les couloirs.
– L’emploi du temps est simple: langue & calcul la moitié du temps, et un peu de sport, de dessin et de choses de la nature (sc. nat en gros). C’est tout. Rien sur l’empire Songhai, pas d’initiation informatique (ils font ça tout seuls), pas de découverte artistique au musée du coin (ils ont des parents pour ça).
– Ah oui, j’oublie, il faut apporter son en-cas, ce n’est pas fournit par l’école. C’est une école, pas un restau.
Vous n’avez pas idée combien je suis heureux qu’elle aille dans cette école, et pas dans l’EdNat. Rien que pour ça, je conseillerais à beaucoup de partir.
C’est beau…. mais c’est où ?
Si c’est en Allemagne, alors l’auteur n’est pas tombé sur les graines de libs (les chancres locaux, pire que les turcs).
Un peu à l’Est de l’Allemagne, au Nord de l’Autriche, à l’Ouest de la Slovaquie, au sud de la Pologne… 😉
Ah ben alors, si c’est chez les semi-sauvages d’Europe de l’Est…
Ceci dit, c’est une coutume qui ressemble fort à un héritage du communisme, non ?
Oui et non. Le folklore (fleurs, certificat, etc) est effectivement assez répandu dans les pays ex-communistes, mais l’organisation de l’école (horaires en particulier), le rapport enfant/instit/parents, et la mentalité de chacun vis-à-vis de l’institution est plutôt ancrée dans la région (j’aime bien semi-sauvages!), hérité de l’Empire Austro-Hongrois.
Je trouve qu’il y a un bon équilibre modernité/tradition. Et puis surtout, on ne dépense pas trop l’argent qu’on a pas encore taxé aux autres, comme en fRance!
Pays-Bas ? Pays Scandinave ? Centre de l’Europe ? On a du mal à imaginer. Même moi je n’ai pas connu ça, pourtant, lorsque je suis entré au CP, De Gaulle n’était pas encore mort.
Quel pays ?
Dommage que les merdias français nous ressortent les mêmes marronniers au lieu de montrer ce qui se fait mieux ailleurs…
Oui pour l’anglais… indispensable d’avoir une bonne formation en anglais… je regrette infiniment d’avoir eu aussi peu d’heures de cours d’anglais .
Par contre, la vieille rengaine comme quoi le LATIN est INDISPENSABLE, car il forme la LOGIQUE.. a toujours cours chez les parents d’éléves :
« faites du latin… c’est bon pour le cerveau. Il en restera toujours quelque chose »
Quand j’ essaye de leur dire que cela ne sert à rien, ils ne sont pas d’accord..( tout en avouant n’avoir jamais fait de latin , ce qui est un comble tout de même)
J’aurais largement préféré plus d’anglais que du latin, qui ne m’a jamais servi à rien dans la vie réelle ( et question logique, j’aurais préféré plus de math ou de physique ).
De surcroit, apprendre une langue morte, que personne ne parle n’est guére motivant. ( mais c’est pour la logique, vous dit on.. ça forme le cerveau correctement ) 🙂
il y a 2 semaines, je suis tombée sur un texte de Bastiat qui démontait l’argumentaire » latin indispensable à la culture » et expliquait que les sciences étaient préférables.
Cela me fait souci, car le texte date de 1830…
@topolou : « Ce changement aura été de surcroît largement accéléré avec le dogme idiot des 80% d’une classe d’âge menée au bac (« menée » ici comme on mène les veaux à l’abattoir) »
Omnes eodem coguntur… Horace (slightly modified)… le latin fournit un substrat intellectuel, même si son « utilité » n’est pas immédiatement apparente.
Montaigne pensait en latin… et si j’approuve votre dilection envers Bastiat, je ne considère pas qu’il ait eu raison sur tous les sujets.
Pas nécessairement d’accord. Le latin, fardeau que j’ai trainé des années, « formate » dans le bon sens du terme, le cerveau des enfants en le préparant à une logique des langues que nulle science ne pourra remplacer. Le latin a de plus irrigué la plupart des langues européennes de son riche vocabulaire. Ce n’est bien des années plus tard, en utilisant l’Espagnol, un peu d’Allemand et de Portugais tous réappris en travaillant que je me suis aperçu de ses vertus insoupçonnées. Je suis bien désolé que mes enfants n’aient pas pu l’étudier, car des années plus tard, je m’aperçois qu’il fut un réel enrichissement pour moi.
Pouvons nous être davantage en accord ?
Pour reprendre ton argument, en anglais, on trouve par exemple contempt, procrastination, aperture, focus etc. et toute la littérature anglaise du XVIII° siècle est farcie de tels mots…. ce qui aide bien quand on lit du Jane Austen, ou du Fielding…
oups, je répondais à un post plus haut , à propos de la suppression d’une heure d’anglais.
@hussard et marc auréle..
Je pense que le latin donne une certaine logique « linguistique »..( il y a plein de formes de logiques différentes ), mais c’est tout. Cela apprend probablement aussi, la rigueur, ou la persévérance ( qui peuvent s’apprendre par d’autres matiéres )
Comme j’apprenais l’allemand, qui a la même structure linguistique, je ne voyais pas l’interêt de faire » doublon. »
Je me retrouve donc à avoir appris une langue morte, et une langue que plus grand monde ne parle… Super… ! j’ai donc appris l’anglais sur le tas, et dans le désordre pourrais je dire, grâce à google translate, béni soit il..et beaucoup de persévérance. 🙂
Vous faites de la peine au Pape, en disant cela.
Faites-leur donc faire du grec ancien à vos enfants, le latin c’est pour les faibles.
En vrai, les langues mortes, cela aide surtout à comprendre l’histoire et par conséquent le sens des mots et à comprendre la signification de ceux qu’il ne connaît pas. Un helléniste qui découvre le mot, mettons, céphalée va tout de suite comprendre.
Je déplore de n’avoir pas fait de grec ancien, en effet, mais illo tempore (début des Sixties) quand on étudiait déjà anglais, allemand, latin outre une initiation au russe…. c’était beaucoup pour le fils d’ouvrier amélioré que j’étais…
Cool, t’as même pas eu besoin de photoshoper la photo de Hollande, cette fois-ci. ^^
En fait plus globalement, avec les socialistes au pouvoir, on n’a même plus besoin de forcer le trait pour le rire et la critique.