[Redite] Baisser les impôts de 110 milliards par an, c’est possible

Billet initialement paru le 05.04.2015

En France, le temps passe sans pour autant altérer la course des événements et des décisions politiques qui semblent avoir été prises dans des temps immémoriaux et appliquées consciencieusement depuis. Ainsi, il semble avoir été décidé, il y a plusieurs décennies, que les dépenses des administrations publiques ne pourraient qu’augmenter et que le déficit de l’État ne pourrait aller que croissant. Depuis, tout indique que ces principes ont été gravés dans le marbre et sont devenus inaltérables.

Il y a trois ans, je notais pourtant qu’on pouvait presque facilement faire économiser 110 milliards d’euros à l’État, tout en faisant plaisir aux gauchistes. Avec l’avènement de Macron au pouvoir, on pouvait (naïvement) croire qu’une solution approchante aurait été tentée. Malheureusement, les bonnes habitudes et les principes (toujours gravés dans le marbre) sont les plus forts : il n’en a rien été.

Les dépenses, les impôts et les déficits continuent d’augmenter.

Magie de l’internet et des petites infographies animées et colorées, on découvrait récemment dans un article du Figaro que les deux années et demi passées sous la férule de Hollande avaient permis aux impôts de gonfler d’un peu plus de 90 milliards d’euros, qui seront supportés par une base contribuable à la fois moins large et plus pauvre, ponctions obligent.

hollande poids de l'impôt

Eh oui, mine de rien, une petite hausse de la TVA par ci, une augmentation de l’impôt sur les sociétés par là, et, de petits milliards en petits milliards, on parvient à une somme rondelette d’augmentations tous azimuts, de l’ordre de 126 milliards d’euros. Cette hausse n’est même pas compensée par les petites baisses et les crédits d’impôts saupoudrés sur différents secteurs pour donner le change : lorsqu’on retire ces 36 milliards de baisses, il reste une ardoise de plus de 90 milliards. Finalement, l’austérité dont on nous rebat les oreilles se traduit essentiellement par cette averse de ponctions sans que s’amenuise le train de vie de l’État et notamment sa prodigalité à redistribuer l’argent des autres.

Devant un tel montant, on serait en droit de demander, alors que la situation française est particulièrement mauvaise, un effort de la part des institutions françaises, et notamment de Bercy, pour faire un peu mieux que ces 36 milliards.

Il y a une solution. Mieux : il est possible de rendre 110 milliards d’euros aux Français qui payent des impôts. Et là encore, même de nos jours où les billets sont photocopiés à un rythme démentiel par la BCE, 110 milliards, ce n’est pas rien.

Et pour y parvenir, l’idée, simple mais efficace, serait de supprimer, purement et simplement, toutes aides, directes et indirectes, de l’État envers les entreprises. Certes, sucrer ainsi les 6000 aides référencées aboutirait probablement à quelques neurasthénies chez les fonctionnaires chargés de les calculer, de les distribuer, de les suivre et d’en tenir scrupuleusement le compte comme on peut l’attendre des institutions républicaines gérées avec la rigueur que l’on sait. Mais 110 milliards, tout de même ! Difficile de passer à côté d’une telle aubaine !

Ainsi, c’en serait aussi fini de tout ce que l’État compte d’institutions diverses, variées et généralement « catastrogènes » qui investissent les petits sous des contribuables dans des opérations financières douteuses que l’État adoube. Fini, la BPI dont les bilans sont, pour le dire pudiquement, ouverts à débat. Fini l’État stratège qui a montré, comme dernièrement avec Areva et sa perte record de 4,8 milliards d’euros, qu’il fourre aussi souvent les doigts dans son œil que dans les pots de confitures des contribuables.

Pour les contribuables, à la joie de retrouver ces 110 milliards d’euros ponctionnés s’ajouterait le bonheur de voir enfin l’État se désengager complètement des entreprises dans lesquelles il n’a normalement plus rien à faire, comme GDF, EDF, France Telecom qui ont fait régulièrement l’objet d’entrefilets dans la presse pour des subventions diverses et cossues.

crony capitalism

Bien sûr, avec cette disparition complète des subventions d’État aux entreprises disparaîtraient aussi toutes les niches fiscales afférentes, à commencer par le crédits d’impôt recherche dont le fonctionnement, pour le moins complexe pour ne pas dire opaque, aura entraîné un nombre assez conséquent de gabegies et d’utilisations douteuses, sans même évoquer, à l’autre bout du spectre, les innombrables contrôles fiscaux qui tabassent ceux qui osent bénéficier de ce fameux crédit.

Et puis, comment ne pas se réjouir de la disparition de toutes les aides aux entreprises de presse et de média, depuis les journaux jusqu’aux télévisions ? Bien sûr, pour certains, cette nouvelle indépendance financière se traduirait à l’évidence par une faillite retentissante, mais peu nombreux seraient les Français à regretter perdre certains éléments les plus subventionnés de leur « patrimoine journalistique » …

corporations in bed with governmentDu reste, ce qui est vrai au niveau des médias l’est bien sûr au niveau de toutes les entreprises en général, dont un nombre un peu trop grand a appris à ne plus se passer de ces aides, subventions et autres niches, et la fermeture de ce généreux robinet serait pour elles comme la signature d’un arrêt de mort inéluctable. Peut-on vraiment regretter que les entreprises les plus faibles disparaissent ? En regard de ce que cette suppression promettrait, je n’en suis pas sûr.

En effet, si une entreprise va bien, pourquoi la subventionner ? Et si elle va mal, pourquoi mobiliser l’argent des contribuables dans un tel projet ?

Ne peut-on plutôt trouver des actionnaires, des investisseurs dont c’est, justement, le métier, pour reprendre, aider et porter ces entreprises en difficultés, en dehors du giron public où tant de milliards furent dépensés en pure perte, tant de fois ? En plus, si la France a bien besoin d’entreprises actuellement pour absorber un chômage galopant, elle a surtout besoin d’entreprises fortes et indépendantes d’un État devenu omniprésent, cacochyme et fiscalement obèse.

D’ailleurs, une suppression des aides d’État aux entreprises, cela veut aussi dire une fiscalité nettement plus lisible et prévisible et, par voie de conséquence, une plus grande difficulté pour certains, politiciens en tête, à camoufler leurs intérêts lorsqu’ils passent des lois. En effet, comment oublier que derrière beaucoup de subventions se cachent en réalité des aides déguisées aux entreprises dans lesquelles ces politiciens ont, hasard et coïncidences heureuses, lourdement investi ?

Enfin, sur le plan médiatique, ces suppressions auraient le mérite évident de rasséréner l’électorat normalement acquis à la cause hollandiste et à tous les suiveurs mélancho-filochistes qui hurlent depuis bien trop longtemps au scandale que peuvent représenter de telles sommes ponctionnés sur les Français pour leurs entreprises. Voilà qui devrait faire réfléchir un président dont les sondages post-charlesques ne sont redevenus banalement médiocres.

Et ça, couper l’herbe sous le pied des gauchistes qui réclament la disparition de ces aides depuis si longtemps, après tout, ça n’a pas de prix.

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Commentaires33

  1. Dr Slump

    Ben ouais mon vieux, mais les augmenter de 110 milliards, c’est possible aussi! alors pourquoi s’en priverait-on? Tant que l’oie garde des plumes et ne se débat pas trop, on peut continuer de la plumer, pas vrai?

    1. Calvin

      Pourquoi veux-tu que l’oie se débatte ?
      Il n’y a plus de débat en France : le gouvernement dicte les médias qui dictent l’opinion qui dicte les élections.

      1. Dr Slump

        C’est vrai ça, le bon peuple s’est tellement bien laissé domestiquer, qu’il reste bien sagement dans l’enclos républicain, et se laisse tondre la laine sur le dos sans moufter. Il suit la voix de ses maîtres à la télé qui déverse sur lui des tombereaux de conneries, et je pense même qu’il les suivraient bien docilement s’ils décidaient de le conduire à l’abattoir. Vive la liberté hein, l’égalité, et vatferniquer!

    1. Hussard Bleu

      C’est Dimanche, Calvin, le jour du (Mon)Seigneur ? hmmm ! en forme, hein? rien de tel que la Présence Réelle, pourtant….

  2. Jo le Taxé.

    Le plus dommage, c’est que l’Histoire ne sert jamais de leçon !

    Ainsi, juste avant la Révolution, la construction du « Mur des Fermiers généraux » autour de Paris fut l’une des causes de la Révolution.
    Son but final était de percevoir « encore » quelques impôts supplémentaires aux bureaux d’Octroi jusqu’à ce que la goutte d’eau mette le feu aux poudres comme disait mon Père !

    D’ailleurs à l’époque, un marrant injustement anonyme, avait inventé cette amusante formule qui aurait du néanmoins inspirer les autorités Royales et devrait toujours faire réfléchir les autorités républicaines deux Siècles après, tant l’avenir incertain se cache derrière l’humour :

    « Le mur murant Paris rend Paris murmurant »

    1. Hussard Bleu

      En fait, c’étaient les Fermiers Généraux qui empochaient le montant de l’octroi, et pas le Roy, puisqu’il percevait seulement un forfait !

      Sans compter que les Propylées de Ledoux, c’était autrement élégant que Bercy-Staline…

      Nos Haufonx de Bercy se font des petites douceurs financières non imposables, et ne valent pas mieux que les frères Pâris… le seul FG que j’aurais aimé, c’était M.des Islettes…

  3. Citoyen

    « Les dépenses, les impôts et les déficits continuent d’augmenter. »
    Qu’à cela ne tienne !….
    Quand c’est le contribuable qui paie, ça ne coûte rien …
    La preuve : Quand on a plus le sou, ça n’empêche pas de balancer des missiles à 2,86 millions d’euros ….Faut bien renouveler le matériel … sinon, il rouille …

    1. Jo le Taxé.

      J’en étais resté à 1 Million d’€uros le missile !

      Quand j’ai lu 2,86 Millions d’€uros, je me suis dit, tiens j’ai oublié la TVA !
      Mais il en manque encore, même en rajoutant le malus écolo à 10 000…………..

      1. albundy17

        Oui, ça me parait bizarre ce prix, un Tomahawk doit être dans les 600.000 us $.

        La défense aérienne du gazeur d’enfants et de chatons en aurait intercepté 71 sur les 103 envoyés, une belle facture pour péter un établissement de contrôle sanitaire alimentaire

        1. Jo le Taxé.

          D’après LCI, un missile MdCN coûterait effectivement 2,86 Millions d’€uros.!

          Bon d’accord, c’est plus cher qu’un boulet de 20 livres mais ça fait moins rustique !

          1. albundy17

            ça sent bien encore une réussite bien française qui va se vendre comme des chocolatines aux parigots, d’après challenges, c’est l’équivalent du thomas, pour 6 fois plus cher.

            Et on peut pas dire que la qualité reste ^^

          2. Calvin

            « c’est plus cher qu’un boulet de 20 livres »
            Hollande n’a écrit qu’un livre, pas vingt…
            Et il nous coûte bien plus cher.

          3. Citoyen

            Oui, c’est bien ça, le MdCN coûte beaucoup plus cher que le Tomahawk ….
            Mais chez nous, quand on aime, on ne compte pas …
            Cela dit, ils n’en ont pas balancé beaucoup, c’était juste pour les essayer …

      2. Aristarkke

        Monté sur un Rafale à 75 M€ la pièce, cela fait presque bon marché…
        Mais autrement dit, au change actuel, le Tomahawk coûte aux alentours de 550 k€ (moyenne) la pièce si bien que les States tirent 5 missiles pour un grançais…

        Cela se voit que les States ont une SS de m..de….

  4. Gerldam

    Tous ceux qui sont encore assez jeunes, fuyez vers l’Asie!
    Ce pays est en décomposition avancée. Je viens de (re)lire Jean Baptiste Say: tout y était déjà dit.
    Il y a 200 ans.

  5. Blol

    On pourrait tenter la création d’une société libérale dans la tour Montparnasse. Ce ne serait que justice, l’extrême gauche a Tolbiac et NDDL pour expérimenter son système à elle (sans impôts non consentis, sans normes et règles pléthoriques, sans déclarations et autorisations dans tous les sens, sans droit du travail, sans …oh wait!). Vu qu’apparemment la solution pour être tranquille c’est de squatter une tour (non évacuable pour des raisons toponymiques ‘paraît), Montparnasse semble idéale.

  6. Kamogawa

    Juste pour info, la BCE n’imprime pas elle-même la monnaie. Si l’on peut critiquer la politique monétaire expansionniste, l’idée selon laquelle il y aurait une « planche à billets » aux ordres du banquier central est une contre-vérité. En réalité, la BCE achète la monnaie auprès d’imprimeurs privés (entre autres, Oberthur) à la suite d’appels d’offres ouverts à concurrence.

    Et par ailleurs, la majorité de la création de la création monétaire est le fait des banques de second rang.

    Enfin, la banque centrale n’a pas le pouvoir d’influer comme bon lui semble sur la quantité de monnaie en circulation dans l’économie… Elle peut l’influencer en faisant varier le coût de refinancement des banques, en leur achetant ou vendant des titres, ou en faisant varier le montant de réserves obligatoires.

    On peut néanmoins critiquer (d’un point de vue moral ou en termes d’incitation économique) les politiques monétaires non-conventionnelles qui consistent à autoriser la Banque centrale à racheter des bons du Trésor des pays de la Zone euro. Celles-ci peuvent avoir un effet d’ « aléa moral », bien connu en économie, où les Etats seraient incités à s’endetter allègrement, puisque, in fine, ils seraient financés par le banquier central.

    Bonne journée.

    1. albundy17

       » pour info, la BCE n’imprime pas elle-même la monnaie.  »

      « les politiques monétaires non-conventionnelles qui consistent à autoriser la Banque centrale à racheter des bons du Trésor des pays de la Zone euro. »

      Elle n’imprime pas le bifeton que j’avais ds ma poche, elle fait comme les banques de secondes zones, à crédit, sans mandat ni signatures de ceux qui vont payer: elle tape une ligne sur son pc windows.

      la planche à billet est une façon de parler, la dette BCE a récemment dépassé celle de la fed, plus de 4.500 milliards qui repose sur de l’autre dette, pourrie.

      Mais oui, ce n’est pas en valisette de bifeton, seule vérité de votre intervention

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