La Suède : un secret de la surperformance de Stockholm

un article de Henry Bonner

Le graphique ci-dessous vous montre la comparaison du marché-actions de Stockholm avec la Bourse de Paris, le CAC 40, depuis janvier 2010. Vous verrez que la Bourse de Suède en ressort au-dessus du marché parisien, en dépit de l’absence des maisons de mode et les fortunes comme les Arnault.

Bien sûr, Stockholm ne surperforme pas Paris sur toutes les périodes de temps dans l’Histoire. Au cours des dernières années, les places boursières françaises et suédoises font environ la même performance. Sur une plus longue durée, vous pouvez voir une surperformance des sociétés suédoises, avec 682 % de retours depuis 1995, contre 318 % pour le CAC 40 (ce qui dépasse les effets de change).

La Suède représente toujours une cible possible pour la recherche d’opportunités en Bourse. En effet, le pays contient une concentration de sociétés qui suivent un modèle spécifique, capable de générer des ventes et des bénéfices en croissance exponentielle.

Ainsi, sur le marché suédois, vous trouverez diverses entreprises avec un courbe de revenus en “exponentielle”. Ces sociétés suivent le modèle de Berkshire Hathaway, la société de Warren Buffett : elles rachètent des sociétés plus petites, qui génèrent des excédents de trésorerie ; ensuite, elles investissent les revenus des acquisitions pour racheter davantage de sociétés, les ajoutant au portefeuille d’activités.

L’une des plus anciennes en Suède est la société Lagercrantz. Ses activités remontent à 1906, lorsque deux ingénieurs ont démarré dans l’importation de composants avancés pour l’industrie. Dans les années 80, suivant une introduction en Bourse, la société a mis en place une stratégie d’acquisitions à travers l’Europe, en particulier le Nord du continent ; ensuite, au début des années 2000, la société a fait une scission des activités, créant du même coup un autre groupe coté, avec le même modèle, Addtech.

Depuis la scission, Lagercrantz continue à racheter des petites sociétés et à les intégrer à son portefeuille. Il compte à ce jour plus de 80 groupes distincts, et poursuit toujours des acquisitions. La stratégie porte ses fruits, avec une croissance en exponentielle du titre dans la Bourse depuis deux décennies : depuis septembre 2001, son action prend 4676 %.

Le succès de Lagercrantz ne tient pas juste des capacités de ses gérants. En effet, son ex-subsidiaire, Addtech, affiche le même type de parcours depuis la scission : sa croissance est de 6927 % sur la même période.

En somme, le succès de ces sociétés ne dépend pas juste d’un bon gérant, ni d’une bonne opération, il provient du modèle des acquisitions en série. Du moment que les nouvelles acquisitions créent plus d’excédent de trésorerie, la société dispose de davantage de moyens, et peut mettre encore plus de groupes en portefeuille.

Tout comme avec des marques sous contrôle de LVMH, les acquisitions gardent en général une indépendance dans le groupe. Elles font partie d’un ensemble de sociétés, avec les mêmes actionnaires, mais les équipes travaillent en parallèle, et prennent des décisions de manière indépendante. Par ailleurs, la totalité de la croissance provient des revenus sur les opérations : ni Addtech, ni Lagercrantz n’ont eu recours à des levées de fonds via l’émission de titres dans le passé.

Le succès du modèle de l’acquisition en série explique donc peut-être la surperformance de la Suède en Europe.

Cependant, rien ne garantit plus de succès de ce genre. La performance peut bien souffrir à l’avenir. Néanmoins, si vous recherchez les actions à croissance en Europe, sans prendre de risques sur un zombie qui tourne à pertes, ces types de société peuvent vous intéresser : pour plus d’informations sur les acquéreurs en série et des idées de placement, rejoignez-nous dans notre lettre gratuite sur l’investissement en cliquant ici.

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Commentaires29

  1. Aristarkke

    Petit inconvénient : acheter des actions à la bourse de Stockholm entraîne des frais conséquents pour un particulier pas spécialement fortuné.
    C’est un peu le même type que Gave qui recommande l’achat d’obligations émises par la Chine sauf que ce n’est pas à la portée du particulier ne disposant pas d’un gérant de fortune.

    1. Student of Liberty

      Pas tout à fait d’accord. Le problème des obligations, c’est le marché OTC. En ce qui concerne les marchés organisés d’actions (dont Stockholm), un courtier comme Interactive Brokers n’est pas particulièrement cher (disclaimer: je n’ai pas d’intérêts et n’ai pas fait d’analyse sur le risque de faillite).
      Et si vous avez 100000 dollars US, vous devenez même un client « privilégié » qui ne doit pas payer un abonnement mensuel minimum.

      1. BXL

        @Pythagore. Je ne sais pas si c’est dû à l’heure tardive, mais quelle puissance dans le verbe!! Ne vous y trompez pas, vous tous, je sais que cette petite phrase sera tortillée et pétrie dans tous les sens… Ne vous en privez pas!

  2. Simon

    La Suède superforme aussi dans le domaine de la délinquance liée à l’immigration. Magdalena Andersson, premier ministre, a déclaré récemment que « la Suède n’a pas réussi à intégrer les nombreux immigrés qu’elle a accueillis au cours des deux dernières décennies, ce qui a donné naissance à des sociétés parallèles et à la violence des gangs. »
    Selon la chaîne de télévision suédoise « SVT », 58% des hommes condamnés pour viol ou tentative de viol au cours des cinq dernières années étaient des immigrants nés en dehors de l’UE. En majorité, ces hommes sont des Sud-Africains, des Nord-Africains, des Orientaux et des Afghans. Selon des chiffres établis depuis 2018, 80% des criminels sexuels inconnus de leurs victimes sont nés à l’étranger.
    Bienvenue au Swedistan (Den Islamiska Fascistiska Staten) !

      1. Husskarl

        Ca ne laisse cependant rien présager de bon pour l’économie si le placement est sur un objectif de plusieurs décennies.

  3. Pythagore

    Merci H16 pour relayer les articles d’Henri Bonner, ils n’ont pas l’air de faire recette auprès des commentateuses z’et teures. Certes il n’y a pas de recette magique, mais il ne me serait pas venu à l’idée d’investir en suède et je trouve intéressant d’avoir des points de vue et des conseils qui sortent des sentiers battus.
    La suède n’a pas de LVMH mais ils ont H&M.

  4. Reddef

    Il faut lire les articles précédents de monsieur bonner cela paraît plus clair comme stratégie.

  5. Vauban

    Est ce que ce n’est pas une espèce de Ponzi ? L’aspect concentration du gros qui rachète les petits, bien que la subsidiarité semble de mise, est inquiétant.

  6. Yrr

    Se servir de ses bénéfices pour racheter d’autres entreprises bénéficiaires, n’est pas original du tout.
    Ce n’est pas non plus une recette gagnante à 100%, il faut encore, évidement, gérer correctement ses entreprises une fois qu’on les a acheté.
    Tout cela me rappelle mon expérience personnelle, je travaillais dans une petite boite industrielle qui marchait pas mal (caoutchoucs Verneret), qui s’est faite racheter par deux frères ayant fait un gros héritage dont l’ambition bien affichée était précisément d’acheter ensuite d’autres entreprises pour créer un groupe industriel important (Malesherbes industries qu’ils l’avaient déjà baptisé). Mais ces deux rigolos étaient des financiers, pas des industriels, et ils n’ont pas fait 4000% ils ont fait moins de 0% quand la boite, sous leur impulsion éclairée à vouloir plus de bénéfices pour moins d’investissements, s’est retrouvée au bord du dépôt de bilan et fut revendue à perte à Rhône-Poulenc.
    Bref, l’auteur nous montre deux exemples, je suis certain qu’il existe des contre-exemples.

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