La seule surprise qu’on peut avoir en découvrant que le Louvre s’est fait cambrioler, c’est de constater qu’il aura fallu attendre autant de temps avant que ça arrive.
En effet, à voir l’état lamentable des boiseries des fenêtres et des portes de ce vieux musée, à voir la décontraction pour ne pas dire le laisser-aller moyen des personnels de surveillance, il était assez clair qu’au moins des tentatives seraient faites un jour, inévitablement.
C’était presque attendu : il y a quelques mois, quelques lignes dans une presse indigente retraçaient les déboires de pépites d’or du Muséum d’Histoire Naturelle, volées sans grande difficulté, ou de cette porcelaine rare de Limoges dérobée par quelques opportunistes bien informés…
Au moins ces vols ont-ils fait l’objet d’une petite indignation locale ou quelques froncements de sourcils dans l’une ou l’autre administration culturello-patrimoniale, pendant que des lieux de cultes dans tout le pays se font régulièrement piller ou incendier dans l’indifférence générale.
Le cambriolage du Louvre a sans doute permis de ramener quelques Français à la réalité catastrophique d’un pays en plein délitement.
Afin d’atténuer l’aspect ridicule – par sa simplicité – de l’opération, il a rapidement été rebaptisé en « braquage » par une presse toujours plus nulle, histoire de faire croire que des violences auraient été utiles, alors que le gruyère sécuritaire n’en nécessitait aucune.
Tout pointe sur des responsabilités écrasantes de la direction, qui connaissait les failles de sécurité, béantes. Des complicités en interne sont absolument évidentes, mais rassurez-vous, la presse ne l’évoquera qu’une fois poussée dans ses retranchements.
En réalité, ce qui s’est passé au Louvre n’est qu’une énième avanie qui nous est infligée depuis que Macron est arrivé au pouvoir, et la suite logique de la déliquescence complète du pays depuis plus d’un demi-siècle, avec une accélération massive ces vingt dernières années, l’épopée macronienne semblant marquer un véritable point d’orgue dans la désinvolture des autorités, des personnels et des Français eux-mêmes face aux événements.
Le délitement est partout, palpable, visible d’un bout à l’autre du pays. Il a même une odeur, mélange peu subtil d’urine chaude, de bière renversée et de chichon, de merguez syndicaliste grillée à point, de grenade lacrymogène, celle des pneus cramés dans des rodéos sauvages et celle de la poudre d’un mortier de feu d’artifice… Une odeur difficile à cacher.
Et dans ce délitement, tout est touché : administrations de plus en plus approximatives, agents qui n’ont plus ni le goût ni l’envie de servir un public qu’ils détestent, méprisent ou ignorent de plus en plus ouvertement, institutions autocentrées et bien décidées à lutter pour leur propre survie au détriment de tout bénéfice public, rien n’y échappe.
Le délitement du personnel politique est maintenant si profond que plus personne ne s’offusque de voir la réaction parfaitement décalée de la Ministre de la Culture, pourtant directement concernée, oscillant sans broncher entre qualifier le cambriolage de « nouvelle forme de criminalité » et la découverte niaiseuse que les musées puissent représenter des cibles.
Le délitement des institutions est tel que le niveau d’exigence pour les gardiens de ce musée leur permet de recevoir des louanges pour leur action efficace et déterminante : grâce à eux, les cambrioleurs n’ont pas paniqué ce qui aurait risqué de les faire tomber de leur échelle, et les accidents du travail ne sont pas couvert dans cette profession.
Gageons que ce délitement permettra avec la même décontraction à Dominique Buffin, la pointure à la tête de la sécurité du Musée, d’être aussi récompensée voire promue après un tel fait d’arme.
Délitement qu’on peut lire, ligne à ligne, dans le communiqué de presse relatif au drame, communiqué complètement approximatif dans sa typographie, son orthographe et sa syntaxe. La relecture ? C’est un truc du passé, pour des générations soigneuses, conscientes de l’importance d’un travail bien fait. Plus de ça chez nous, voyons !
C’est aussi le délitement qui permet à des institutions comme la Cour des Comptes à la fois de connaître parfaitement l’étendue des dégâts, pour avoir même fait un rapport circonstancié des failles de sécurité du Louvre, et à la fois de ne faire paraître ce rapport qu’une fois les faits accomplis : comme pour d’autres failles, comme pour d’autres déroutes, tout le monde savait, les documents étaient tous là, bien collationnés, mais ils n’auront servi à rien.
Le problème de ce délitement est qu’il touche maintenant à l’essentiel, au plus important : le culturel.
Une société qui se fout de ses racines, de sa culture, de son patrimoine, c’est une société qui a renoncé à exister.
La vente du tableau « Le Désespéré » de Courbet au Qatar illustre très bien cette tendance. L’appel au don, un classique pour certains hôpitaux, touche maintenant des châteaux aussi emblématiques que celui de Chambord qui se délite faute de soins.
Dans le même temps, les Français se saignent de 4 milliards d’euros pour supporter les médias d’État, les reportages bidonnés d’Elise Lucet, la propagande niaise de Léa Salamé ou « l’humour » insultant des chroniqueurs de France Inter. Chambord attendra ses réparations et le Louvre pourra oublier sa sécurité.
Dans le même temps, les députés se bousculent en débats parlementaires pour savoir par quel angle le fisc devra tabasser les contribuables, quelles nouvelles taxes inventer, quel impôt augmenter sans que soient jamais remis en cause le niveau pourrissime des services publics offerts en contrepartie.
Il faut se rendre à l’évidence : ce qui s’est passé au Louvre n’est pas un cambriolage. C’était un exercice artistique de démonstration par l’exemple du délitement complet d’un pays qui se tiers-mondise à grande vitesse, géré par des abrutis et des jeanfoutres.
Ce pays est foutu.
Sarkozy, le nouveau Navalny ou Bolsonaro…
La « droite » populaire trahie par Sarkozy se réjouit de sa mise en prison sur les réseaux (77% contents dans certains sondages) sans voir les énormes éléphants dans le couloir :
– Sarkozy a subit 5 ans de manifestations, grèves, casses, violences et campagne de haine dans les médias. Il aurait dû les Pinochetiser pour « gagner », mais il aurait perdu la population et justifié sont étiquette de « facho », pile je gagne, face tu perds.
– Procès stalinien, il n’y a RIEN dans le dossier qui permette de le mettre en taule ou alors tous les élus devraient y être (bonne idée en fait).
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Vae victis, je suis bien d’accord, mais la violence de la gauche et la justice rouge ont totalement disparue de l’équation ce qui ne me semble pas du tout être une bonne idée.
Beaucoup de faux droitards, mais vrais rouges en profitent pour accuser « la droite » de tous les maux.
Ce n’est même pas fini d’être commencé que le révisionnisme qui absout systématiquement la gauche depuis un siècle est DÉJÀ en marche. C’est ça qui lui permet de recommencer encore et encore. Nous ne sommes que 36 ans après la chute de l’URSS.
« Au sujet de l’incarcération provisoire qui semble émouvoir une bonne partie de la classe politique en particulier à droite : « Inutile de rappeler que la droite et l’extrême-droite, sans en avoir le monopole, sont les principaux porte-paroles de cette évolution vers un durcissement toujours plus importante des sanctions judiciaires.
En la matière, M. Sarkozy a toujours figuré au premier plan, déclarant : « Il faut que les peines soient exécutées. La non-exécution des peines, c’est l’impunité » (2012) ; « quand un individu revient pour la 17ème fois devant le tribunal, il doit être puni pour l’ensemble de son œuvre » (2014) ; « Je souhaite qu’il n’y ait pas de mesures d’aménagement de peine pour les peines supérieure à 6 mois. » (2015). Les juges qui ont condamné l’autre jour M. Sarkozy n’ont fait donc qu’appliquer la loi ; et, d’une certaine manière, se sont placés dans la continuité de la politique pénale prônée pendant des années par l’ancien président de la République. »
Ceci dit, cette personne, tout président de la république qu’il fut, n’est qu’un vulgaire délinquant (c’est sa troisième condamnation au pénal) : actu-juridique.fr/institution-judiciaire/condamnation-de-nicolas-sarkozy-justice-politique-ou-justice-independante/
C’est un commissaire de police qui parle. Quant à Talonnette 1ère, il sait que la vie politique n’est pas un long fleuve tranquille.
Dans cette vidéo, la dernière Farce tranquille que je conseille de regarder en entier (elle fait sourire), ses copains ont une curieuse façon de se considérer :
youtu.be/RcKAscW0erY?
« La prison, ce n’est pas pour nous, c’est pour les autres ». C’est à 17’26 »
Absolument.
Sarko en prison, toute proportion conservée, Pokemon 1er mérite le peloton
Je ne sais pas si les gens en France mesurent à quel point à l’étranger la France est devenu un sujet non pas de plaisanterie, ça c’était avant, mais d’effarement devant cet effondrement généralisé. Tous les mois la France fait la une, avec des actualités de plus en plus affligeantes.
Le nombre de gamins que je vois débarquer avec un diplôme d’ingénieur qui me disent « mes parents m’ont conseillé de me barrer »..
Certain n’attendent même pas le diplôme pour partir. Témoin ces jeunes partis ou en partance pour la Roumanie, le Portugal ou plus loin faire des études de médecine, véto, commerce ou architecture.
alors qu’ils pourraient devenir fonctionnaires…. 🙂
Ce que j’ai exactement conseillé à mes deux fistons, qui m’ont écouté tous deux.
pendant ce temps-là aux USA :
ripostelaique.com/la-ministre-de-la-justice-americaine-presente-laddition-aux-magistrats-anti-trump-et-les-inculpe.html
Oui mais c’est différent, ils sont élus aux USA !!!
Merci pour le lien, mais l’histoire ne dit pas si Zohran Mamdani qui se revendique « progressiste et musulman » n’accèdera pas à la mairie de New-York sous les couleurs du Parti démocrate, début novembre ?