Euro : ça ne va pas mieux

Dans un article d’analyse assez détaillé, Aurel étudiait la possibilité de la disparition de l’Euro, en notant que cette fin pourrait être fort coûteuse mais qu’elle permettrait peut-être le retour à une certaine sagesse budgétaire des états. De toute façon, avec les dernières nouvelles économiques, on va devoir explorer assez vite les options qui s’offrent à nous…

Avant de se lancer dans la prospective, exercice au demeurant très risqué, surtout actuellement alors que les choses évoluent de plus en plus vite, tentons de brosser un rapide tableau du panorama financier actuel, avec des couleurs ocres et mordorées, ce sera plus joli.

On commencera par les bords de la toile, en observant la situation des petits pays périphériques et en notant par exemple que la situation s’est bien stabilisée, mais pas en zone confortable.

À l’image d’un radeau sur un bras de rivière plus calme entre deux chutes majeures, pour le moment, les occupants se sont remis de leurs précédentes émotions. Mais les mini-crises (politiques, comme en Belgique ou financières, comme en Irlande) s’accumulent et ne doivent leur faible impact dans la presse qu’à sa lassitude d’avoir à traiter des sujets ardus et hauts en émotions : une si longue période sans gouvernement devrait pourtant rendre perplexe les dirigeants européens vis-à-vis de la Belgique, et la dégradation assez violente de la note irlandaise aurait, en d’autres temps, déclenché une certaine agitation tant sur les marchés que dans les appareils politiques de toute l’Europe.

Mais, quelque part, l’attitude blasée de la presse permet justement aux citoyens, aux banques et aux politiciens d’encaisser les chocs qui s’ajoutent les uns aux autres. Il n’empêche que factuellement, tout ceci ne sent pas bon : la BCE, dont on rappelle que les principes fondateurs furent joyeusement passés aux broyeurs le 9 mai dernier, rachète maintenant la dette des pays en difficulté dans la plus parfaite décontraction d’un Trichet qui n’aura jamais aussi bien porté son nom.

Broyeur

Pour le moment, la Banque Centrale gobe donc les pralines au caca des pays déliquescents et excrète des liasses de billets de Monopoly à un rythme soutenu : pas loin de 70 milliards d’euros auront ainsi été généreusement distribués depuis le début, en mai, de cette innovante méthode pour saboter l’épargne de 500 millions de personnes.

À tel point, d’ailleurs, qu’à force de distribuer, … les pépettes viennent à manquer ; la purge intestinale marche trop bien : la BCE envisage maintenant une augmentation de capital. L’aspect parfaitement logique et prévisible de cette déconfiture serait drôle si les montants n’étaient pas aussi effrayants et si ce n’était pas plusieurs générations qu’on obérait ainsi.

On notera qu’on entend nettement moins les applaudissements bruyants des crétins à paillettes qui nous gouvernent, alors qu’on y avait largement droit il y a encore quelques mois.

Côté Merkel, ça peut se comprendre : les taux d’emprunts grimpent même pour les Bunds allemands, et même si l’Allemagne n’a pas encore de problème pour fourguer ses petites crottes, l’année 2010 aura enregistré six fois des adjudications sous-souscrites, ce qui n’est guère brillant.

Quant à l’activisme d’un Sarkozy sous amphétamines, il a fait place aux rides d’un front plissé par la réalisation (franchement tardive) que la situation s’empire et qu’elle risque de coûter un peu plus qu’une poignée d’euros fraîchement imprimés ; il était temps, car on s’interroge maintenant même dans les médias mainstream : la France est-elle la suivante sur la liste des pays en difficulté ? D’autant qu’avec l’augmentation actuelle des Credit Default Swap français, la question tourne à la pure rhétorique, et tourner autour du pot, comme le fait par exemple Roubini, ne sert finalement qu’à ménager les susceptibilités.

Aurel, dans son billet, se réjouissait que Merkel, par son “non” ferme aux “Euro-bunds” — emprunts émis au niveau européen et non plus au niveau des états membres — marquait le retour de chaque pays à la responsabilité dans la gestion de ses finances. Je crains que la réalité politique ne vienne contredire cet enthousiasme : même si le prochain sommet européen n’abordera pas cette question, elle continuera d’occuper les pensées humides des apprentis sorciers qui n’ont pas tout tenté pour se défausser de leur responsabilité dans la catastrophe qui s’annonce.

Quand, de surcroît, on voit l’absence calamiteuse d’efforts de la part du gouvernement pour remettre de l’ordre dans le merdier apocalyptique des finances françaises, et son foutage de gueule en cinémascope pour faire croire à une amélioration du déficit, on comprend que la prise de conscience est minimale et cantonnée au strict nécessaire pour sauver la face.

Ce refus borné de vouloir prendre des mesures vigoureuses pour redresser la barre s’accompagne de l’autisme consternant de la part des administrations elles-mêmes, incapables de se détacher de leur fix annuel de dette publique : une mise à la diète, aussi légère soit-elle, est vécue comme un affront.

En définitive, et pour terminer sur une courte note prospective, j’ai bien l’impression de devoir doucher les espoirs d’Aurel : il voyait dans la tempête actuelle sur l’Euro une opportunité pour les états de remettre en ordre leurs finances. Je crains que les politiciens des pays les plus endettés (France et Italie, en tête) n’aient déjà fait le calcul que, politiquement, les efforts seront trop importants et trop impopulaires pour être même tentés. Si l’on y ajoute leur méconnaissance crasse de l’économie, on peut raisonnablement parier pour une magnifique fuite en avant.

Concernant la France, les derniers éléments fournis dans ce billets penchent en faveur de cette thèse.

Pour moi, c’est clair, ce pays est foutu.

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Commentaires51

  1. JB7756

    Le gouvernement attendra le dernier moment pour faire les réformes.

    D’une part, il a beaucoup à perdre électoralement parlant et c’est le point d’intérêt N°1 chez un politique.
    D’autre part la rigueur répandra la peur et cassera la fragile reprise comme on le voit chez les PIGS.

    Certains diront que les réformes arriveront trop tard, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire.

    1. Stéphane

      Le gouvernement attendra qu’il soit beaucoup trop tard pour faire les réformes.

      En fait, les réformes s’imposeront d’elles-mêmes, et il n’y aura rien à décider. Il n’y aura par exemple même pas besoin de décider politiquement de diminuer le nombre des fonctionnaires, une bonne partie d’entre eux cessera du jour au lendemain de toucher son salaire. Pareil pour les retraites, les subventions, les APL, etc.
      Financièrement, le gouvernement n’est plus maître de son agenda. Seuls peuvent espérer survivre à la purge les forces vives de l’Etat, les gens dont le travail permet immédiatement au Moloch de récupérer du fric, le fisc, par exemple (et ça fait beaucoup de monde.) La police et/ou l’armée devraient aussi survivre un temps, parce qu’il faudra bien protéger les clowns qui nous gouvernent de la populace en colère.

      1. Flak

        les clowns oui, pas les autres: la police, l’armee et les pompiers vont subir des coupes massives, et on peut s’attendre que ca soit la ou on a le plus besoin d’eux, parce que, une fois de plus, les consequences n’en seront pas subies par les clowns du gouv.

        1. adnstep

          la police, l’armée et les pompiers ont déjà subi des coupes massives. Et s’ils doivent protéger quelqu’un, ce ne sera pas le gouvernement, mais leur famille. Charité bien ordonnée commence par soi-même.

    2. YP

      Cela me rappelle d’un article paru chez F.Boizard, qui commençais par “Alain Madelin dit : Avant, on avait le choix entre la réforme ou l’endettement. On a choisi l’endettement. Maintenant, on a le choix entre la réforme ou la faillite. Ca sera la faillite. Le seul doute qu’il y a, c’est la date.”

      http://fboizard.blogspot.com/2010/10/la-reforme-ou-la-faillite-ca-sera-la.html

      Je suis entièrement d’accord ; en ce qui me concerne, la seule stratégie cohérente pour une personne raisonnable est “sauve qui peut” pendant qu’il en est encore temps (troubles sociaux, lavements fiscaux et stagflation probables).

      A plus long terme, ça vaudra peut-être le coup de revenir. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il va fallir passer par une période qu’il vaudra mieux voir de loin…

  2. Nicolas B.

    Je pense que le gouvernement va tenter de faire tenir la machine jusqu’en 2012 afin de laisser une situation pourrie aux suivants! Ils tenteront de faire l’illusion avec leurs économies de bouts de chandelles et adviennent ce que pourra en 2012!

  3. pp

    h16, je suis surpris que tu ne parles pas de la remise en place d’une loi de type Glass-Steagall comme une mesure de remise en ordre des finances publiques.
    C’est pourtant cette mesure qui permettra de mettre fin au renflouement des spéculateurs perdants à nos frais. Je vais finir par croire que tu trouves ça normal!

    1. Joe

      Une loi du type Glass-Steagall ne résoudrait pas le problème de déresponsabilisation des banquiers. C’est la transparence et la responsabilité des banquiers qu’il faut renforcer, pas mettre en place une nouvelle règlementation qui s’ajoutera aux existantes et comportera forcément des failles.

      Que le board d’une banque aille en taule et se retrouve sur la paille à vie pour avoir mal fait son job, ça calmerait les ardeurs de pas mal de monde et notamment des petits malins de JP Morgan, Morgan Stanley et Goldman Sachs qui se font des petites réunions entre amis pour maitriser le marché des dérivés : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5h7dVUJEPrRYmCBnGybSHx73wh7fA?docId=CNG.10e1651740b549728ea2190c4949e0fe.341

      1. pp

        Bien sûr que si ça les responsabiliserai, car sous Glass-Steagall, rien que pour les 3 banques que vous avez cité, la crise de 2008 aurai dû provoquer une procédure de faillite au lieu du TARP et ses trillions de dollars aux frais de l’état.
        Idem en europe.

        1. Joe

          Oui, oui. Et le UK aurait accepté de voir 15% de son PIB faire faillite sans rien dire et sans renflouer personne.

        2. Mais bien sûr. C’est beau de rêver que les lois seraient appliquées alors que la collusion entre la finance et la politique assure justement qu’il n’en sera pas ainsi.

      2. Stéphane

        La Loi Glass-Steagall obligeait une séparation nette entre la banque d’investissement (le casino, les Warrants et autres “produits financiers”) et la banque de dépôt (économies de la ménagère, les prêts aux particuliers et aux entreprises, etc.).

        Les banquiers d’affaires devaient se porter garant personnellement lorsqu’ils jouaient. Ils étaient associés et solidaires sur leur patrimoine en cas de perte. Les banquiers de dépôt, eux, vivaient chichement de l’intérêt de l’argent qu’ils louaient dans un monde moins strass et paillettes, mais moins risqué.

        Cette loi était excellente, mais a été abrogée par Clinton, Bill.

        Depuis, les banquiers d’affaires et de dépot se sont mariés. Unis, ils ne font plus qu’un, et vont jouer au casino avec les économies que leurs clients ont déposé.
        – C’est irreponsable, puisqu’ils jouent avec de l’argent qui ne leur appartient pas.
        – Ca permet de jouer des sommes pas possibles (=> bonus de fin d’année)
        – Ca ruine même les pauvres ménagères qui avaient confié leur compte courant à la banque en cas de faillite (=> l’Etat éponge, Too Big To Fail, etc.)
        – Plus personne ne prête à ces sales cons d’entrepreneur, prendre des risques pour un rendement minable de 2-3% alors qu’à la place on peut amener le fric au CASINOOOO!

        C’est la fête.

        Vivement le retour du Glass-Steagall act.

        Mais comme même des libéraux n’ont pas compris l’enjeu, c’est pas gagné.

        1. pp

          Vous avez parfaitement compris l’enjeu du Glass-Steagall. Mais je pense que les libéraux ont très bien compris, le problème est qu’ils n’arrivent pas à se prononcer en fonction d’autre chose que de leur idéologie, idéologie à laquelle ils sont trop attachés pour raisonner. Lorsque vous lisez les réponses de Joe et h16, vous ne voyez que quelques pretextes, pas des raisons qui font que pour eux ça ne marcherai pas.
          Je leur signale d’ailleur au passage que cette année, un amendement à été présenté au sénat américain pour réintroduire l’intégralité de la loi Glass-Steagall. Certes il a été écartée (il n’y a même pas eu vote) car Obama a tout fait pour l’écarter (il roule pour wall street). Mais dans l’avenir, peut-être proche, les conditions pourraient devenir plus favorables. Je ne sais pas si vous avez remarqué, les choses changent à une vitesse incroyable en ce moment.

          1. Tu n’as pas compris le sens des réponses. C’est pour ça que tu te réfugies sur “idéologie”, “trop attachés pour raisonner”, etc…
            Remettre “Glass-Steagall” ? Ok, vas-y. Mais tu ne résoudras pas le problème actuel, lié aux dettes galopantes des états. Résoudre un petit bout (les banques) sans s’occuper d’abord du gros morceau (les états), c’est procrastiner. Le problème des états est un problème de fond (et de fonds), lié aux mentalités. Tu peux décréter toutes les lois que tu veux, les mentalités (keynésiennes) ne changeront pas plus.

        2. flak

          “Certes il a été écartée (il n’y a même pas eu vote) car Obama a tout fait pour l’écarter (il roule pour wall street).

          bon bah voila c’est pas possible alors pourquoi tu nous prends la tete pp?

          “Remettre « Glass-Steagall » ? Ok, vas-y”

          avec quel armee? c’est bien joli d’avoir la bonne idee (une loi, enplus) mais vu que les premiers interesses ne remettent pas la loi en action je ne comprends meme pas pourquoi on en debat. Ca doit etre l’amour du debat a cote de la plaque.

          1. C’est très important d’attaquer des moulins. Ainsi, une fois qu’on a sauvagement taclé les banques, on est épuisé et les politiciens peuvent continuer à faire ce qu’ils veulent discrètement, tout le monde s’en fiche.

        3. pp

          h16, le problème de la dette des états est l’arbre qui cache la forêt … amazonienne, celui de la dette des banques.
          Mais toi, h16, en bon libéral bien discipliné tu t’acharnes sur ce pauvre arbre, en faisant semblant de croire que c’est le plus important, alors que ce n’est pas LE problème du moment. La dette générée par le renflouement des banques croît bien plus rapidement (de plusieurs ordre de grandeur) que la dette générée par fonctionnement habituel des états, et ça s’accélère au fur et à mesure de la désintégration du système.
          Je sais, c’est ton dada de taper sur l’état, les fonctionnaires & Co. Alors s’il n’y a que ton dada qui a de l’importance, continue ! … si tu n’as pas peur du ridicule.

        4. Stéphane

          La question n’est pas de savoir qui, entre les Etats et les Banques, a la plus grosse (…dette.)

          Le Glass-Steagall act résoud un problème bancaire, point barre. Avec lui, on revient à la saine séparation entre banque d’investissement et banque de dépôt. C’est sain, important, et compte tenu du flou depuis dix ans, ça se fera dans la douleur.

          Les déficits galopants des Etats socio-démocrates en perdition n’ont rien à voir là-dedans. Sauf peut-être dane ls cas de l’Irlande, ce n’est pas le sauvetage des banques qui plombe les bilans, c’est l’endettement cumulé de décennies de gabegie.

          Ne confondons pas tout.

          1. Voilà.

            Accessoirement, pp, la dette franchouille provient à 0% des banques (puisqu’elles ont tout remboursé) et elle a explosé ces trois dernières années.

        5. pp

          Stephane, Le problème est de savoir où est le danger aujourd’hui. Le danger vient de l’effondrement en cours du système financier, et le fait que l’on veuille faire amortir cet effondrement par les états, ce qui en plus de ne rien amortir du tout fera s’effondrer les états eux-même. Là est le danger et ça ne pourra être stoppé que par le retour à un Glass-Steagall. Ca n’est donc pas simplement un problème bancaire.

          1. Tu y tiens vraiment comme à la prunelle de tes yeux, à ce petit sparadrap “Hello Kitty”.

            Pendant ce temps, la gangrène gagne, mais au moins, le petit pansement coloré et le bisou qui va avec soulagent.

        6. Monoi

          Pauvres truffes.

          Repeter les poncifs casinos/gestion pepere, c’est vraiment etre cons comme la lune (c’est une expression, je n’en veux pas a la lune).

          Le credit lyonnais n’a pas eu besoin de glass steagall pour faire faillite. RBS s’est foutue dedans toute seule en rachetant ABN trop cher. Votre glass steagall n’y pouvait rien.

          Il est a noter que Barclays, banque d’investissements et de depots par excellence s’en est tres bien sortie, sans aide de l’etat. Le fait est qu’elle a ete gere par des bons, c’est ca la difference. Au contraire de Lloyds qui s’est foutue dedans a cause de gordon brown qui lui a fait rachete Halifax.

          Par contre, de l’argent pas cher, associe a une bulle immobiliere provoque par des restrictions etatiques (tout n’a pas bulle aux US, renseignez vous), ca doit etre la faute des banques effectivement.

          Alors c’est sur, il y a eu des erreurs de faite mais les subprimes, c’est du pret hypothecaire. Exactement ce que font les banques de depots depuis longtemps. Je ne vois pas trop le rapport avec le casino, le principe du subprime et obligations associees en lui meme etant une repartition du risque. Exactement ce que doit faire une banque.

          Les politiques les ont sauvees parce que sinon, qui va acheter les dettes des etats?

          Le probleme maintenant, c’est que les subprimes, ca s’appelle obligations d’etat en euros. Vous savez, ces placements de pere de famille que les banques sont obligees d’acheter. Mais que les etats ne peuvent plus rembourser ou payer les interets. Donc on fait marcher la planche a billets pour preter aux grecs et aux irlandais, pour qu’ils puissent continuer a rembourser. En gros, on creuse un trou plus grand a terme pour boucher un trou moins grand maintenant.

          Glass Steagall, pauvres tares.

        7. pp

          Soit disant les banques ont remboursé l’argent que l’état leur a prêté ! SG a vendu à la BCE pour 45 milliards en titres foireux. Disont donc plutôt que la BCE a donné 45 milliards à la SG ! Mais le petit peuple doit croire que les banques ont tout remboursé !

        8. Mr T

          Ca n’a rien à voir. Les 45 milliards que la BCE prête à SG contre actifs merdiques lui permettent de se refaire une santé financière, aux frais de tout le monde au final mais ce n’est pas une dette supplémentaire pour l’état.

        9. Mr T

          Et pour Glass Steagall on s’en tamponne un peu. L’idée c’est plus de réformer le système bancaire dans son ensemble pour qu’il fonctionne selon les règles du marché libre (transparence, monnaie non imposée par les autorités, pas de banque centrale ni de bailouts du trésor public), au lieu d’appliquer un sparadrap sur une jambe de bois comme dit.

  4. Sébastien CERISE

    Je commence véritablement à penser que la moins pire des options (Pour la France) serait une sortie de l’Euro, voire de l’Europe.

    J’ai écouté une conférence de François Asselineau et j’avoue être très sensible à ses thèses.

    1. L’Euro & l’Europe sont des révélateurs des problèmes français, c’est tout. Structurellement, dans ou hors de l’Euro ou de l’Europe, la France fait n’importe quoi.

        1. Nord

          Je crois pour ma part que le problème n’est pas tant ‘dans’ ou ‘hors’ de l’Euro, il est principalement politique et révèle très précisément (outre les problèmes français) l’ineptie de la construction européenne. L’économique sans le politique, c’est l’unijambiste sans sa jambe de bois – jambe de bois sur laquelle les gouvernants européens, ces chers hommes!, s’empressent d’appliquer des emplâtres de méchante facture. L’Euro n’est qu’un moyen, pas un but, mais à ce moyen il eut fallu adjoindre des structures économiques et financières harmonisées et, surtout, (le mot m’arrache le coin de la gu*** mais tant pis): une gouvernance! Entre le tout-national et le fatras actuel, il y a quand même une marge importante et des options qui n’ont pas été explorées par manque de courage politique car il a fallu ménager la chèvre (coopération intergouvernementale) et le chou (entité supranationale). Quel que soit le modèle, il est clair que nous allons dans le mur non tant à cause de l’Euro mais à cause du manque ou de l’ineptie des structures et infrastructures adéquates.

          Tiens, je viens de me référer à Marx … étonnant, non? J’ai même pas fait exprès!

  5. Stéphane

    Au sein des la classe politique française, l’irresponsabilité est érigée au rang d’art majeur.

    La crise financière frappera donc le pays de plein fouet.

    J’invite tous les gens qui pensent le contraire à placer leurs économies en souscrivant de la dette française: un placement de bon père de famille comme ça, ça ne se refuse pas! AAA, on vous dit! Allez-y les yeux fermés!

    En attendant, on est dans la phase de déliquescence.

    Les Allemands ne veulent pas d’un emprunt européen, puisqu’il serait moins bien noté que leur propre pays (en termes de taux uniquement – pour ce qui est de la note, le AAA du titanic “insubmersible” restera en place probablement jusqu’au dénouement) et cela renchérirait le coût de ses emprunts sur les marchés. Et même les Allemands ont une (grosse) dette à financer.

    Comme Merkel n’est plus à une couleuvre près, je pense que ces emprunts européens verront le jour à très court terme, comptons sur l’activisme de nos dirigeants. Mais avec une compensation à la con pour que les Allemands n’aient pas trop l’impression de se faire, hum, au passage.

    Ce qui nous donnera encore quelques mois avant que le monde ne découvre que le roi est nu et une belle inflation à deux chiffres. Et ce sera encore plus sympa parce que comme ça toute l’Europe coulera ensemble au son de l’Hymne à la Joie.

    Pour une vraie catastrophe aux proportions bibliques, consultez votre politicien le plus proche pour qu’il arrange le coup.

  6. lg

    H16, Quand vous dites “Pour moi, c’est clair, ce pays est foutu.”, perso je pense qu’on n’a pas le monopole de ce truc là. 🙂

  7. Transtextuel

    Et pour les petits pays périphériques, là, eh bien, tout s’annonce pour le mieux…

    “Un Européen sur quatre est menacé de pauvreté ou d’exclusion sociale.

    Selon les statistiques d’Eurostat, pas moins de 81 millions de personnes (soit 16,5% de la population de l’UE) étaient confrontés au risque de pauvreté en 2008. Ces personnes, vivant principalement en Lettonie, en Roumanie et en Bulgarie, disposaient d’un revenu se situant au-dessous du seuil national de pauvreté, y compris en prenant en compte les transferts sociaux.

    (…)

    Près de 7 millions d’Européens (1,4% de la population de l’UE) relèvent quant à eux des trois critères de pauvreté et d’exclusion sociale à la fois, surtout en Bulgarie (4,5% de la population), Hongrie (2,7%) et Roumanie (2,4%).”
    http://www.20minutes.fr/article/638349/economie-un-europeen-quatre-menace-pauvrete-exclusion-sociale

  8. Chris

    Voilà …” A mal comune , mezzo gaudio ” !…quand le mal est commun , demie jouissance …..
    C’est carrément l’ Europe qui va exploser …en meme temps que l’ Euro …
    Bon débarras !

  9. Théo31

    Je constate qu’on a droit aux cris d’orfraies quand il s’agit de laisser une planète pas trop pourrie aux générations futures. A l’inverse, bourrer le cul de ces mêmes générations avec des montagnes de dettes et un détonateur n’émeut absolument personne.

  10. BA

    La Banque Centrale Européenne a dans son bilan des dizaines de milliards d’euros d’obligations pourries : ce sont des obligations de l’Etat portugais, de l’Etat irlandais, de l’Etat italien, de l’Etat grec, de l’Etat espagnol.

    En clair : la Banque Centrale Européenne est devenue une gigantesque fosse à merde.

    Le capital de la Banque Centrale Européenne est dramatiquement insuffisant par rapport à ces dizaines de milliards d’euros d’obligations pourries. Les contribuables européens vont donc payer des dizaines de milliards d’euros pour recapitaliser la BCE !

    Lisez cet article :

    La BCE songe à une augmentation de capital. L’Allemagne serait d’accord.

    http://www.lemonde.fr/depeches/2010/12/14/la-bce-songe-a-une-augmentation-de-capital-l-allemagne-serait-d-accord_3214_236_44048775.html

    Autrement dit :

    Et maintenant, contribuables européens, préparez-vous à payer des dizaines de milliards d’euros.

    Et maintenant, contribuables européens, préparez-vous à payer des dizaines de milliards d’euros pour recapitaliser la Banque Centrale Européenne.

    1. Je signale juste que l’information selon laquelle la BCE songe à une augmentation de capital est dans le billet.

      Quelqu’un suit les liens, des fois ? Sinon, autant que je n’en mette pas, hein 🙂

      1. adnstep

        Sisi, on suit les liens, mais comme on est des grosses feignasses d’internautes, ce serait encore mieux si le lien s’ouvrait tout seul dans un cadre en passant la souris dessus.

  11. Alex6

    Ouvrez des comptes non-libelles en euros… il est encore temps (franc suisse, dollar australien, yen, mais pas de dollar us ou livre sterling)
    Keytrade en Belgique le permet, il y en a sans doutes d’autres.
    En faisant cela, on s’assoit sur les interets mais c’est peanuts par rapport au desastre que serait un retour au franc pour la valeur du cash en epargne. Difficile d’evaluer de combien la monnaie serait devaluee, mais l’ordre de grandeur serait probablement de 5-6 fois.
    Le pire des scenarios serait une sortie anticipee de l’Allemagne, effondrement de l’euro garanti dans des proportions encore jamais vues.

    Allez, c’est bientot Noel…

  12. Higgins

    En attendant, la situation française est en constante amélioration, que ce soit au plan économique ( http://www.jpchevallier.com/article-balance-des-paiements-francaise-octobre-62938502.html ), sécuritaire ( http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20101215.OBS4729/marseille-agression-de-surveillants-a-l-arme-blanche-dans-un-college.html ) ou énergétique ( http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jd1Y_p_ZNQwD9yWH7bpdJR_G7czw?docId=CNG.2e87e126f0ccba510c7a5355833b5355.9e1 . Au passage, merci à tous ceux qui contribuent à implanter ces superbes éoliennes qui ne défigurent pas le paysage, sont économiquement productives et nous évitent le clash électrique en période de froid). Nos chers parlementaires, eux, se penchent sur des problèmes sérieux ( http://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/12/14/adoption-d-une-taxe-de-1-sur-la-publicite-en-ligne_1453402_651865.html ) et veillent à ne pas toucher aux libertés fondamentales ( http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20101214.OBS4690/l-etat-va-vendre-vos-donnees-personnelles-de-carte-grise.html ).

  13. BA

    Il suffit de lire les chiffres pour comprendre les besoins de la BCE. Ses comptes affichent un montant de capital souscrit de 5,8 milliards d’euros pour un total de bilan de 138 milliards d’euros, et encore, ces données remontent à fin 2009, avant que la BCE ne se lance dans des opérations de sauvetage.

    Le ratio de levier financier s’élève donc à 24, score que l’on jugerait dangereux pour une banque commerciale et qui est à peine inférieur… à celui qu’affichait Lehman Brothers avant d’imploser.

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/12/15/les-banques-centrales-des-pigs-doivent-se-recapitaliser-sans-tarder_1453711_3234.html

    Ces données remontent à fin 2009.

    Et fin 2010 ?

    Où en est la BCE fin 2010 ?

    A combien s’élève son ratio de levier financier ?

    En tout cas, la situation de la BCE est à ce point désespérée que jeudi 16 décembre, les dirigeants de la BCE vont aller à Bruxelles mendier auprès des chefs d’Etat et de gouvernement.

    Les dirigeants de la BCE vont implorer les chefs d’Etat et de gouvernement :

    « Nous avons fait le sale boulot : nous avons racheté des obligations pourries, que plus personne ne veut ! Nous avons racheté des obligations pourries de l’Etat portugais, de l’Etat irlandais, de l’Etat italien, de l’Etat grec, de l’Etat espagnol ! Et maintenant, nous sommes en faillite ! Vous devez nous recapitaliser ! Vous comprenez, la Banque Centrale Européenne est TOO BIG TO FAIL ! »

    Comme d’habitude, les chefs d’Etat et de gouvernement vont renflouer une banque en faillite avec l’argent des contribuables.

    Cette fois, les contribuables européens vont payer des milliards d’euros pour recapitaliser la Banque Centrale Européenne.

    Mais à part ça, c’est toujours la même chanson : recapitaliser une banque en faillite avec l’argent des contribuables.

    Comme d’hab.

  14. BA

    Les investisseurs internationaux n’ont plus aucune confiance dans la capacité de l’Espagne à rembourser ses dettes.

    Conséquence : l’Espagne est obligée de payer des taux d’intérêt de plus en plus exorbitants pour emprunter.

    Plus les jours passent, plus l’Espagne se surendette.

    Plus les jours passent, plus l’Espagne se rapproche du défaut de paiement.

    – Emprunt à 12 mois :

    En août 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 12 mois : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 1,836 %.
    En septembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 1,908 %.
    En novembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 2,363 %.
    Mardi 14 décembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de … 3,449 % !

    – Emprunt à 18 mois :

    En août 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 18 mois : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 2,078 %.
    En septembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 2,146 %.
    En novembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 2,664 %.
    Mardi 14 décembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de … 3,721 % !

    – Emprunt à 10 ans :

    Jeudi 16 septembre 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 10 ans : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 4,144 %.
    Jeudi 18 novembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 4,615 %.
    Jeudi 16 décembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de … 5,446 % !

    Dernier chiffre connu (jeudi 16 décembre, vers 21 heures) :

    Espagne : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 5,516 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG10YR:IND

    – Emprunt à 15 ans :

    Jeudi 21 octobre 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 15 ans : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 4,541 %.
    Jeudi 16 décembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de … 5,953 % !

    1. Et la Grèce voit sa note baissée par Moody’s.

      Franchement, la fin d’année ne va pas être relax pour tout le monde. Et le mois de janvier promet du vent dans les branchages.

  15. Finance

    La Banque d’Angleterre vient en effet d’annoncer la mise en place de nouvelles mesures économiques, afin d’investir 75 milliards de livres sterling dans des achats d’obligations d’État. Elle justifie sa décision par le fait que son précédent programme d’achat d’obligation avait permis une baisse des taux d’intérêt de 1,5% et provoqué une hausse du produit intérieur brut de l’ordre de 1,5 à 2%.
    Dans le même temps, la BCE décide d’agir sur les établissements financiers européens ; elle mettra ainsi en place un programme de refinancement illimité aux mois d’octobre et de décembre 2011. Banque Centrale Européenne

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