Un vigoureux discours pour la Sécurité Sociale

Aujourd’hui, je veux vous présenter un discours qui a été prononcé en faveur de la Sécurité Sociale, un discours qui se veut à la fois humaniste, destiné au peuple, et emplit de cette redistribution de la richesse si chère aux socialistes. Ce discours a beaucoup enthousiasmé ceux qui l’ont entendu (une foule très nombreuse), et quand on le lit, on voit que même s’il date un peu, il pourrait sans problème rassembler encore plein de beaux esprits socialistes…

Voici le discours.

Une nouvelle communauté est en train de se construire en France et c’est un projet magnifique et objectif.

Ceux qui ne peuvent même pas voir plus loin que le bout de leur nez méritent notre pitié plus qu’autre chose. C’est la chance de pouvoir aider qui récompense ceux qui sont engagés auprès de cet état socialiste et cet engagement doit être au rendez vous à chaque nouvel hiver.

Notre système de santé sociale est bien plus qu’un système de charité, parce que nous ne disons pas aux gens riches : “S’il vous plaît, donnez quelque chose aux pauvres.” à la place, nous disons : “Peuple français, aide-toi toi même ! Tout le monde doit aider, que l’on soit riche ou pauvre !

Chacun doit se dire : “Il y a toujours quelqu’un dans une situation bien pire que la mienne, et cette personne je veux l’aider parce que c’est mon camarade !” Et si on demandait : “Oui, mais dois-je me sacrifier beaucoup ?“, je réponds : c’est ça, la gloire de donner. Quand vous vous sacrifiez pour votre communauté, alors, vous pouvez marcher la tête haute.

Comme on peut le constater, ce petit extrait est finalement très proche de ce qu’on entend encore de nos jours. Quel socialiste digne de ce nom ne pourrait pas souscrire sans hésiter à de telles remarques, à de tels buts, à de tels moyens pour y parvenir ?

D’ailleurs, lorsque l’un ou l’autre leader de partis réclament une couverture totale et gratuite par la Sécurité Sociale, lorsqu’ils réclament une journée de solidarité des riches, lorsqu’ils insistent, tous, sur l’absolue importance de la solidarité nationale et ce besoin impérieux de faire passer la communauté avant soi, comment ne pas y voir l’écho, plus ou moins proche, de ce discours ?

En fait, ce discours a été prononcé, mot pour mot à part, bien sûr, “France” qui remplace l'”Allemagne” de l’époque. On a même une jolie vidéo en noir et blanc qui crépite :

Mais voilà. Comme je suis un gros méchant libéral qui mange des bébés communistes (dont je tanne la peau pour faire mes hauts de forme), on dira que ce billet est un gros troll, parsemé de méchanceté et de mauvaise foi.

Effectivement, j’assume avoir gommé un peu la différence qui existe entre ce socialiste d’hier, qui tint ce discours dans des heures réellement sombres (et le noir et blanc n’améliore pas le rendu, hein), et les socialistes d’aujourd’hui qui n’ont certainement pas la même hargne, la même haine et sont, pour l’écrasante majorité d’entre eux, de simples saltimbanques politiques qui ont compris comment attirer à eux un électorat donné en remuant les idées qui marchèrent pour d’autres avant eux.

Oui, je sais que Jean-Luc, Marine et les d’autres n’ont pas cette envie psychopathologique chevillée au corps d’envoyer dans des camps de la mort qui les riches, qui les étrangers, et contrairement à d’autres qui firent en y pensant vraiment l’amalgame Hitler / Sarkozy en déclenchant de vagues polémiques et bien peu d’indignations, non, je ne pense pas qu’il y a équivalence entre Hitler et tous les sus-cités.

Mais ne perdons pas de vue un point essentiel : le discours, lui, reste le même. L’orateur — heureusement — change, ses intentions sont sans nul doute plus pastel, mais le discours reste le même. Et comme c’est ce discours qu’on entend (et pas les intentions réelles de celui ou celle qui le déclame), ceux qui votent pour elle ou lui, qui peut dire que leurs intentions sont finalement aussi mondaines que celles de l’orateur, à savoir le pouvoir pour le simple pouvoir et les attributs qu’il offre ? Qui peut prétendre sérieusement que ceux qui écoutent et acquiescent à ce discours, qui votent ensuite pour celui qui le déclame, qui peut prétendre les connaître et savoir que ça n’ira pas aussi loin que cette fois-là ?

Oui, ce billet est un troll avec du gros point Godwin dedans si l’on s’arrête à l’amalgame sur l’orateur.

Il est en revanche fort révélateur si l’on s’attache au discours, à la charge qu’il contient, et aux conséquences qu’il porte en lui.

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Commentaires45

  1. Woland

    L’enfer est pavé des bonnes intentions de ceux qui, sans le savoir pour beaucoup, en le sachant pour certains, vendent leur âme au diable.
    Votre billet est peut-être un troll, mais il fait réfléchir.

  2. Hollanchon

    Enfin bon, troll adolf mis a part, la facon doit je vois la solidarite comme ressentie par notre bon peuple aujourd’hui, c’est: riches crachez. En retour, nous vous cracherons dessus. De la solidarite bien temperee…

  3. Dilbert

    Je ne suis pas sûr que dans le discours hitlérien il y ait le terme de “système de santé sociale”, je pense que c’est plutôt “système social”. Mais ça ne change pas grand chose au fond du problème (la Sécurité sociale étant davantage que le système de santé, puisque incluant retraite, chômage, etc.)

      1. Bruno

        De toute façon, bien que la France soit de notoriété mondiale le pays du Progrès de l’Humanité toujours en avance sur son temps, n’oublions pas que la Sécurité Sociale inventée (chacun sait ça) par les soins de nos communistes associés à de Gaulle en 45, existait en Allemagne depuis le Prince Otto von Bismarck dans les années 1890. Donc Adolf ne pouvait que la prendre en compte. Loll

      2. bibi33

        Le chômage c’est l’Unedic pas la SS.

        La SS c’est “seulement” :
        maladie
        vieillesse (retraite)
        famille (allocations familiale)
        accidents du travail

      3. berdol

        Ne pas oublier le nom du parti nazi :
        National-Sozialistische Deutsche Arbeiterpartei : soit Parti national socialiste des travailleurs allemands NSDAP.
        La citation est donc bien à sa place et le parti nazi, un partie idéologiquement à gauche, sauf son aspect raciste, mais l’antiracisme actuel de toute la gauche bêlante n’est qu’ un racisme inversé, antiblanc , cela a été amplement démontré par les travaux de Taguieff, les écrits de Finkielkraut et les travaux de Philippe Nemo comme les pamphlets ironiques de Philippe Muray dont son XIXe siècle à travers les ages…Le cynisme rigolard de H16 est beaucoup plus profond que son humour ravageur le laisserait penser.

        1. DoM P

          Et pourquoi “son aspect raciste” serait-il incompatible avec le socialisme ? Croyez moi, le racisme est loin d’être l’apanage de la droite…

    1. nebukanetsar

      Rappelons que le chancelier Bismarck avait inventé une sécurité sociale à la mode allemande dès les années 1880. Pour les Allemands des années 1930, ce n’était pas une nouveauté

  4. Théo31

    On rappellera à l’envie avec le grand Mises que le petit caporal réalisa 8 des 10 propositions du parti communiste de Marx. Et que la sociale démocratie allemande doit plus au nazisme qu’au SPD (cf. le livre de Götz Aly, Comment Hitler a acheté les Allemands : Le IIIe Reich, une dictature au service du peuple.

    Marine, Jean Luc et tous les autres socialistes : même combat, même chiasse mentale, mêmes résultats.

    1. Durand

      Il y a erreur sur la personne du Petit Caporal… même s’il est vrai que l’historiographie anglo-saxonne récente met assez joyeusement Napoléon et Hitler dans le même sac (en gros, “ils avaient tout les deux une grosse armée qui fait peur, ils ont conquis l’Europe ou presque, on les a arrêté à temps quand même, et on a rétabli sur le continent la division, qui est bonne pour nous, et la liberté, qui est bonne pour eux”).

  5. Franck Boizard

    Jacques Ellul prétendait, et il avait quelques arguments, qu’Hitler avait perdu la guerre militairement mais qu’il l’avait gagnée politiquement; que si l’on faisait les comptes avant-après Hitler, on s’apercevrait que la différence est la place divine qu’y a prise l’Etat.

    Pour combattre Hitler, les démocraties ont été obligées d’adopter ses méthodes totalitaires de soumission entière de l’individu à l’Etat.

    Ce n’est bien entendu en rien un hasard que notre moderne “Etat-providence” trouve ses racines théoriques dans le rapport Beveridge publié en Grande-Bretagne au plus noir de la guerre.

    1. gem

      Elles n’étaient pas obligés. Les méthodes totalitaires ne sont pas plus efficaces que les méthodes libérales, au contraire. La soumission de l’individu à l’État n’est pas un produit de la politique ou des nécessités de la guerre, sans quoi elle aurait régressé pendant la paix. C’est plus probablement un produit de la technique (contrôle des informations, fichage, mobilité)

      1. berdol

        Tout à fait d’accord : les techniques de contrôle des masses exploitées par tous les totalitarismes qui puisent l’essentiel de leur conceptions sociales dans le socialisme ne permettent que de maintenir une caste au pouvoir, elles n’ont pas pour but de faire le bonheur des peuples. ces cates s’emparent des mots ronflants pour faire adhérer les gogos, mais le bonheur des gogos n’est pas leur problème. D’ailleurs les individus se débrouillent très bien pour faire leur bonheur. Ils n’ont pas besoin de Hitler, Staline, PolPot ou Mao.

  6. something

    “ceux qui sont engagés auprès de cet état socialiste”

    Ça ce n’est pas du trollage, c’est dans le texte.

  7. gem

    J’ai cliqué sur “more info” puis sur l’auteur “33eWaffSS” et j’ai gagné un message
    “Cette chaîne n’est pas disponible dans votre pays. ”

    Étonnant, non ?

      1. eheime

        Votre billet avait l’intelligence de montrer les points communs mais aussi de distinguer les differences … ce que ne fait pas cette video.

  8. Homo-Orcus

    Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei
    La propagande n’y peut rien, elle ne peut supprimer à son grand désespoir : sozialistische
    Lors de la commémoration des camps, la traduction francaise du discours ne mentionnait pas : socialiste
    Le PS est fasciste – c’est à dire tout état, tout ce qui n’y est pas est sous son contrôle et éventuellement sous sa bienveillance.

    on ne cite pas souvent qu’Hitler a démantelé le grand commerce au profit du petit.
    Les fortunes s’adaptent (capitalisme de connivence, je prèfère capitalisme courtisan) Porsche, BMW, Mercedes , Varta enfin toutes les entreprises actuelles. Elles s’enrichissent puissance ² car lorsque la paix revient elles peuvent exploiter civilement leurs acquis militaires. De là à dire que la vitalité de l’industrie allemande actuelle… est un héritage

    N’oublions qu’Hitler ou un autre avait été annoncés dès 1919, il n’y avait rien de prémonitoire là dedans, c’était la réalité toujours ignorée par les socialos, des hommes de système ont l’esprit étroit par définition. Clémenceau puis Blum et Boum.

  9. Yrreiht

    Pour la première fois, h16 me déçoit franchement.

    Il n’y a rien de mal en soi à un système social ! Évidement ce qu’il est devenu en France, sa corruption, est catastrophique mais ce billet reste un point Godwin de taille hors concours.

    1. Il n’y a rien de mal à un système social, non. À l’étatisation d’un système social, si, si, et re-si. C’est tout l’intérêt du billet.

    2. berdol

      C’est terrible que la vérité choque à ce point les esprits faibles. Tout ce que dit là H16 est la vérité historique et les fondements intellectuels de ce délire étatique sont bien le socialisme, hérésie dévoyée et assassine !

    1. nebukanetsar

      dont les membres féminins seront les Nationales Socialistes Députées A Paris.

  10. Natrép

    les socialistes d’aujourd’hui qui n’ont certainement pas la même hargne, la même haine et sont, pour l’écrasante majorité d’entre eux, de simples saltimbanques politiques

    Je ne suis pas d’accord.
    Je pense que les socialistes sont toujours aussi haineux au fond d’eux-mêmes (et pas seulement Mélenchon) ; le système actuel — notamment médiatique — est simplement beaucoup plus insidieux.

    1. Je parle de tous les socialistes, y compris les gens qui ne font “que” voter pour eux. La majeure partie sont simplement des moutons qui suivent la tendance. Quelques uns sont des chafouins qui ont compris que le socialisme était pratique pour récupérer des voix. Et quelques uns croient vraiment au message, et sont prêt à utiliser la force pour le faire passer (on les retrouve un peu chez certains types d’élus, de militants, de journalistes engagés, …) . Ces derniers sont, oui, haineux. Les autres sont manipulés (plus ou moins consciemment), manipulateurs, et la plupart sont douillettement hypocrites, mais haineux, c’est un peu fort.

      1. Raoul

        J’ai passé la semaine qui a précédé les élections en production avec des intermittents du spectacles et des choristes professionnels (mariés à des enseignants…) Tous ont voté à gauche dans ce seul espoir d’une augmentation de leur salaire (qui sont franchement misérables, il faut bien le dire) c’était comique à pleurer.

    1. eheime

      Les intentions sont, heureusement, différentes entre le PS et le parti nazi. Mais il est interessant de voir que 60 ans plus tard, les memes discours attirent encore les gogos avec une efficacité égale. Les gens marchent à l’emotion plus qu’à la reflexion

  11. Le Gnome

    Si le parallèle est amusant, ce discours a été prononcé pour la mise en place du Winterhilfe (secours d’hiver), et les dons récoltés sur la base du bénévolat et n’était donc pas obligatoire. Il date de septembre 1933, à une époque où la composante socialiste du discours nazi était encore bien présente pour s’effacer un peu après la nuit des longs couteaux.

    1. eheime

      En sept 1933, la partie était alors gagnée pour le parti nazi. Plus besoin de séduire une fois le pouvoir conquis. C’est pourquoi il est intelligent de se poser les questions avant plutot que de constater les degats apres.

  12. jpascal

    Ce peut être l’occasion de rappeler le mot de Jacques Rueff,qui ne concourait pas pour le Godwin:”Après Hitler,vint Keynes.”

  13. Homo-Orcus

    Le totalitarisme vu par Aaron.
    « Il me semble que les cinq éléments principaux sont les suivants :
    1.Le phénomène totalitaire intervient dans un régime qui accorde à un parti le monopole de l’activité politique.
    2.Le parti monopolistique est animé ou armé d’une idéologie à laquelle il confère une autorité absolue et qui, par suite, devient la vérité officielle de l’État.
    3.Pour répandre cette vérité officielle, l’État se réserve à son tour un double monopole, le monopole des moyens de force et celui des moyens de persuasion. L’ensemble des moyens de communication, radio, télévision, presse, est dirigé, commandé par l’État et ceux qui le représentent.
    4.La plupart des activités économiques et professionnelles sont soumises à l’État et deviennent, d’une certaine façon, partie de l’État lui-même. Comme l’État est inséparable de son idéologie, la plupart des activités économiques et professionnelles sont colorées par la vérité officielle.
    5.Tout étant désormais activité d’État et toute activité étant soumise à l’idéologie, une faute commise dans une activité économique ou professionnelle est simultanément une faute idéologique. D’où, au point d’arrivée, une politisation, une transfiguration idéologique de toutes les fautes possibles des individus et, en conclusion, une terreur à la fois policière et idéologique. (…) Le phénomène est parfait lorsque tous ces éléments sont réunis et pleinement accomplis.”

  14. bruno

    Bravo pour ce billet, car sous son aspect ironique il montre une réalité fondamentale, à savoir que tous les totalitarismes ont le même soubassement idéologique : vouloir faire le “bien” des gens malgré eux, parce qu’il sont trop cons pour le faire eux-mêmes.

    J’ai lu récemment “la route de la servitude” de Hayek, écrit en 1942 en pleine guerre, et qui ne dit pas autre chose. En particulier il analyse à quel point les Allemands avaient dans tous les cas déjà gagné la guerre idéologique, puisque l’Angleterre, patrie du libéralisme, était – déjà à cette époque – en train de céder à toutes les sirènes socialisantes et collectivistes. Tendance d’ailleurs confirmée durant tout l’après-guerre, jusqu’à… Thatcher.

  15. gnarf

    Ce qui est curieux c’est que les premiers fans du national socialisme en France etaient des gens qui haissaient Blum et le socialisme.
    Ils disaient que le socialisme etait la cause de la defaite, de la demoralisation, du pacifisme, et le fascisme au contraire une methode pour faire une societe extremement forte et robuste.
    Le socialisme en tongs et le socialisme en bottes ont en commun le desir de faconner la collectivite aux depens de l’individu. Mais a part ca ils sont sur des rails bien differents, ils ont une idee tres differente de ce que la societe doit etre. L’un ne peut pas devenir l’autre et les discours s’ils emploient les memes mots ont un sens different.

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