Numergy, la fumeuse histoire de Cloud français

Champagne et cocoricos, la France vient de faire un grand bond en avant dans le 21ème siècle : le mercredi 5 septembre dernier, le consortium composé de Bull et SFR a pris de vitesse l’alliance concurrente Orange et Thales en annonçant le lancement commercial de son offre d’informatique “en nuage”, baptisée Numergy, qui propose de stocker en France les données informatiques sensibles nationales. La palpitante course engagée par ces mastodontes, suivie de très près par toute la presse spécialisée qui brûlait de savoir enfin qui allait sortir la première offre française sur ce tout nouveau marché, se termine donc par la belle victoire du consortium bullo-séférien.

Ne retenez plus votre souffle ! La France vient donc de se lancer dans l’aventure du Cloud et ça va faire mal.

Et je dis ça avec d’autant plus d’assurance que j’ai découvert l’existence de ces deux projets d’informatique en nuage à la lecture des dépêches de jeudi et vendredi sur le sujet. Ainsi donc, Orange et Thales d’un côté et Bull et SFR de l’autre s’étaient lancés dans l’aventure d’un gros cloud à la française… Je me suis très brièvement demandé pourquoi et je suis tombé sur la composition de l’actionnariat de Numergy.

Cette société est détenue à 47% par SFR (filiale de Vivendi), à 20% par Bull et à 33% par la Caisse des dépôts et consignations, via le FSN (Fonds national pour la société numérique). En clair, l’État a mis 75 millions d’euros (un peu plus de 100 personnes au SMIC chargé pendant 30 ans) pour aider la petite PME Bull et la start-up SFR dans le domaine tout nouveau, tout beau, tout chaud du Cloud Computing. Attention. Tout a été fait dans les règles de l’art puisque l’État a mis aussi 75 millions d’euros (plus de 240 places de crèches pendant 20 ans) pour aider Orange, le petit artisan des télécoms et Thales, la micro-entreprise d’informatique.

Un tel effort mérite d’être souligné. D’ailleurs, tout frétillant, le PDG de Bull, Philippe Vannier a déclaré :

“Le marché demandait une action rapidement. On a mené cette affaire tambour battant, notre première réunion de travail ensemble remonte seulement au weekend de Pâques.”

Eh oui, seulement quelques mois depuis avril 2012 ! Certes, les géants informatiques Cisco, IBM, Microsoft, Google ou Amazon investissent depuis des années des milliards de dollars dans le “cloud”, mais il ne faut pas perdre de vue que c’est une bande de branleurs ce sont des débutants qui n’y connaissent rien …

On comprend que l’affaire se soit menée d’autant plus “tambour battant” qu’elle a déjà des années de retard sur la concurrence américaine. Et puis, pendant que cette concurrence investit donc des milliards, la fine fleur de l’informatique industrielle française va, elle, investir des miyons, plein de miyons. Enfin, la fine fleur… Disons que certaines entreprises vont investir quelques millions et, pour compléter comme je l’expliquais plus haut, l’État va évidemment y aller de sa poche, c’est-à-dire de la nôtre.

Oui, cher contribuable : alors que la concurrence américaine a déjà investit dix à cent fois plus, qu’elle a littéralement des années d’avance, les politiciens — qui savent mieux que toi ce qui est bon pour leur retraite — ont décidé unilatéralement de mettre ton argent en jeu dans cette histoire, le tout lors d’un plantureux repas, offert par nos capitalistes acoquinards, qui sera probablement défalqué au frais du ou des députains et sénateurs corrompus participants.

Cloud

Mais bon, après tout, qu’importe que l’État dépense un peu de menue de monnaie dans cette expérience qu’on sent déjà enrichissante (pour ces entreprises) ? Parce que, ne l’oublions pas, si la CDC a mis des billes dans cette histoire, c’est pour une raison de la plus haute importance stratégique : si seuls les Américains disposent de ces technologies, à coup sûr, les entreprises françaises (et plus largement, européennes) qui veulent en bénéficier seront obligées de passer par eux. Et tout le monde sait que mettre des données sensibles dans les Clouds d’Amazon, Google ou d’autre revient à laisser les fourbes anglo-saxons d’outre-Atlantique lire et espionner nos plus précieuses informations !

Oui oui, bien sûr.

Pour arriver à faire claquer 150 millions d’euros au contribuable, l’astuce aura été pour les entreprises impliquées de faire croire deux choses.

La première fut, par un marketing déjà largement survendu par les américains, d’expliquer que le Cloud Computing était révolutionnaire, nouveau, extraordinaire, et bien sûr inévitable et indispensable au rayonnement technologique de la France.

La seconde consista ensuite à faire comprendre que l’Etat, ayant lui-même intérêt à héberger ses données dans un Cloud, aurait par le fait même, tout intérêt à s’impliquer dans la réalisation, diminuant ainsi ses coûts.

Mais deux secondes d’analyses permettent de se rendre compte que le Cloud Computing est, peu ou prou, une (jolie) variation sur le thème de l’hébergement de données par un tiers, centralisé ou non, avec une couche de virtualisation des serveurs ; on utilise des “machines virtuelles”, c’est-à-dire des programmes “légers” qui simulent des ordinateurs et qui tournent sur des machines puissantes, permettant ainsi de tirer parti au maximum des bêtes de course, en s’assurant une charge optimale de leurs processeurs qui ne tournent plus à ne rien faire la plupart du temps comme dans les architectures non-virtualisées parfois difficiles à dimensionner pour le client dont l’activité peut s’avérer très fluctuante.

Autrement dit, si le Cloud apporte évidemment des avantages en terme de souplesse (et donc, de facturation), il n’est en rien indispensable et en tout cas, ces avantages doivent toujours être mis en rapport avec l’importance de l’hébergement en propre des données et informations concernées. En clair, il est parfois certes plus coûteux d’avoir un hébergement spécialisé et centralisé chez soi pour une administration ou une société, mais si les données sont effectivement très sensibles, le déport de ces données ailleurs qu’en environnement parfaitement contrôlé et sécurisé peut représenter un risque bien plus coûteux…

Jouant sur ce risque, insistant sur le danger que constitue l’hébergement de données sensibles sur du matériel et du logiciel américain (pouah, pouah, berk, berk), les sociétés françaises, lourdement acoquinées avec l’intelligentsia politique du cru, n’ont guère eu de mal à pousser leur propre solution, locale et … aussi parfaitement sensible.

En effet, on voit mal, une fois le “cloud” français en place, Free, OVH ou n’importe quelle autre boîte privée héberger ses données dans ce genre de centre au prétexte que “C’est Français, C’est De La Qualité Française, Monsieur” ; ou bien les données ne sont pas trop sensibles et le cloud français, arrivant plusieurs années après la bataille, devra concurrencer des acteurs déjà fort affûtés. Ou bien elles sont sensibles, et le principe même du cloud sera à soupeser, français ou non. Quant aux administrations, elles ont déjà un mal de chien à libérer leurs données pour le citoyen, on les voit mal les exporter sur des hébergeurs qui auront tôt fait d’éplucher les passages les plus croustillants pour eux.

Et pour ceux qui m'objecteront qu'en théorie, les données des uns sont cryptées aux yeux des autres, je noterai qu'on ne peut jamais, par définition, savoir ce qui est effectivement écrit sur un plateau de disque dur quand ce dernier est loin et hébergé chez un concurrent / espion potentiel.

Au delà même de ces arguments de bon sens, on peut aussi noter que l’État ayant mis ses gros doigts potelés dans l’affaire (les affaires, même), on peut déjà prendre les paris sur l’échec cuisant qui va en découler.

En attendant cette phase terminale prévisible, sachez en tout cas, cher moutontribuable, que vos deniers sont bien employés : magie du service public, on va les brûler pour réaliser plusieurs années après tous les autres un service en concurrence frontale et n’offrant aucun avantage décisif.

En période de crise et de disette budgétaire, c’était indispensable, non ?

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Commentaires76

  1. Aristarque

    Vous êtes dur, H 16.
    Demander un investissement de recherche à de petites PME cotées au CAC 40 ou au moins au SBF 120 ne peut que s’accompagner d’un chèque à unité de base de la dizaine de millions d’euros, voyons.
    Vous ne pouvez tout de même pas ignorer que cette “pauvre” SFR par exemple, doit dégraisser ses effectifs depuis qu’un manant de concurrent (non énarque, en plus) a montré qu’on pouvait très nettement baisser le prix de vente d’une prestation et gagner néanmoins honorablement sa vie !…

    Il fallait tout simplement l’aider à ne pas faire faillite de même qu’ORANGE qui cependant verse encore de très corrects dividendes à ses prébendiers d’actionnaires (assoiffés de flouze gagné à la sueur des plans sociaux boursiers) au premier desquels on trouve, qui ? voyons, voyons, ah oui l’Etat…

  2. Guillaume

    Surtout que des boites style OVH vendaient déja du Cloud, sans avoir besoin de subventions ni d’aide.

    1. Siegfried

      OVH aurait effectivement merité des subventions plus que les autres. Mais meme eux, je ne trouve pas que leur offre merite d’etre appellé du “cloud” au meme titre que celle de Amazon!

      1. Calvin

        – OVH, pas plus qu’aucune autre entreprise ne mérite de subventions : ou c’est rentable ou cela ne l’est pas, ou on a les moyens de la R&D ou pas…
        – le Cloud d’OVH est effectivement un habillage marketing mais reste bien adapté à l’usage conseillé.

  3. Aristarque

    Effectivement, stocker ses données ailleurs que chez soi présente un énorme risque qu’elles se fassent attaquer par des hackers (qui vont quand même de l’adolescent boutonneux qui bidouille des intrusions pour le simple fun de casser une barrière d’entrée jusqu’aux officines d’état ou barbouzes spécialement dévolues à ces attaques en passant par toute la gamme des niveaux intermédiaires…

    Mais je vous rappellerai, cher H16 que nous sommes au pays es bisounours, que tout le monde y est beau, tout le monde y est gentil et qu’un tel altruisme désintéressé (ce n’est pas vraiment sûr) ne peut pas cacher, ne serait-ce peut-être qu’un truc mirobolant et attractif permettant de créer de la facturation ex-nihilo…

    1. Guillaume

      Quand je vois la politique de sécurité de certaines boites qui tentent d’héberger bonnant malant leur propres données ou même messagerie : mots de passes pourris, systèmes non patchés depuis 3 ans, intervenants multiples, sauvegardes foireuses … je me dis que non, les données seraient bien plus sécurisées sur un nuage.

      1. “bon an, mal an”
        Il y a des données qui ne devraient pas se trouver sur un cloud, aussi solide soit-il. Et si la société a des problèmes de sécurité, elle doit résoudre ces problèmes là avant. Les humains qui doivent utiliser un système immunitaire de remplacement (médocs) en lieu et place du leur défaillant sont généralement malheureux. Il en va de même avec les entreprises.

        1. Calvin

          N’empêche que la formule “bonnant malant” est plaisante !

          Puisque j’y suis, j’aurais préféré le néologisme esséférien au lieu de séférien, mais “ça fé rien” (!!).
          (ce qui me rappelle une vieille fausse pub : “SFR, le monde s’enfile”)

        2. Guillaume

          Pour une multinationale, oui, pour une PME, le passage de patches et mises à jour sans regression, la disponibilité des applications et la mise en place d’une politique de sécurité correcte impliquent des couts fixes bien trop élevés. Il est moins cher de passer sur le cloud. Rien que pour la messagerie, plus grand chose ne justifie d’essayer de la maintenir soit même, pour une grosse majorité d’entreprises.

          Enfin c’est mon avis!

      2. Grain2Sel

        Ce n’est pas un problème de sécurité (enfin si mais non), c’est surtout un problème de compétences tant techniques que communicationnelles (j’aime bien les gros mots).

        Expliquer pourquoi il ne faut jamais baisser la garde sur la sécurité ce n’est pas évident, surtout qu’il faut avoir les compétences techniques pour vérrouiller son machin.

        Le mieux est d’embaucher un “Bastard Administrator Of Hell”. dont la seule réponse doit être : “NON”, après on négocie. Un type comme moi quoi 🙂 (pub – Ouvert à toutes propositions mais pas en France).

        Je m’attends au pire avec le :”Bring your own device” 🙁

        1. Josselin

          L’autre problème, en plus des compétences techniques insuffisantes, est le temps prévu pour un projet. Temps qui généralement ne tient pas compte de la charge supplémentaire qu’inflige la durée de développement de la sécurité du bousin.

          Et à mon humble avis, en 5 mois, pour une application aussi complexe, la sécurité a été soit bâclée, soit complétement oubliée (volontairement, il va sans dire).

        2. Calvin

          @Josselin : “Et à mon humble avis, en 5 mois”

          Meuh non, il devait y avoir 50.000 ingénieurs sur le pont.

          Quoi ? Quelle ironie ??

          Ah, euh, non, j’ai une autre théorie : ils ont bien programmé en interne, mais ils ont fait tester par des politiques…

  4. infraniouzes

    Si j’ai bien compris on va, tous, avoir la tête dans les nuages ? C’est beau, c’est romantique…. Mais concernant les politiciens français, merci, c’est déjà fait depuis longtemps.

  5. Egomet

    “Et pour ceux qui m’objecteront qu’en théorie, les données des uns sont cryptées aux yeux des autres, je noterai qu’on ne peut jamais, par définition, savoir ce qui est effectivement écrit sur un plateau de disque dur quand ce dernier est loin et hébergé chez un concurrent / espion potentiel.”

    Sauf si on l’espionne soi-même et qu’on a ainsi démontré la fragilité des systèmes de sécurité.

  6. Calvin

    “La France vient de faire un grand bond” (et non “bon”, H16 !)
    Sauf que j’espère que le Nuage ne sera pas au Cloud ce que le Minitel était à Internet.
    Certes, le premier a précédé le second, mais j’ai peur que, même en partant après les autres, nos ingénieurs inspirés par les étatistes et nourris par les subventions ne se plantent pas…

  7. galt17

    Sympa ton analyse H16 et relativement proche de la réalité.
    Je suis moi même architecte et ingénieur système virtualisation IBM.
    La révolution des technos de communications ont fait sortir de grands esprits le cloud, qui a pour but principal d’héberger dans des infras dédiés et déportés des données.
    Mais n’oublions pas qu’il a pour but aussi d’apporter une solution au licensing (lutte contre les forces maléfiques de la copie) des softs en contraignant l’utilisateur/acheteur de ne pouvoir utiliser qu’avec une connexion au petit nuage de l’éditeur.
    En gros tu payes juste pour voir…

    1. Exemple type avec les jeux vidéos dont une société propose, moyennant un ping bas, de faire tourner des instances chez eux et le joueur s’abonne. En fait, le display est assuré par les serveurs, l’image / streaming est renvoyée au joueur. Habile.

      1. Shnaffy

        Ouais mais pour les jeux vidéos c’est double plus bon parce que :
        Globalement tu paye moins cher (suffit d’estimer la durée de vie et de rammener en coût à l’heure
        T’as plus de risque de cramer ta carte vidéo si ta bécane est dépassée puisque c’est “juste” de la lecture de vidéo

        1. Je n’ai pas d’avis sur cette techno. C’est un peu un retour au client léger et centralisation, mais bon… Pourquoi pas si le plaisir de jouer reste le même…

    2. ecto

      Cela va même au delà de çà.
      aujourd’hui les communications unifiées (téléphone, présence, chat, etc..) sont proposées en mode SAAS (en OPEX) ou en Cloud (plus orienté CAPEX).

      Le client n’a plus la moindre infra chez lui sauf les postes IP. mêmes les communications transitent par un tiers qui peut jour le “man in the middle” quand il le souhaite.

  8. Serge Cheminade

    Cela va faire de la concurrence déloyale à des entreprises françaises comme OVH qui propose du Cloud depuis un moment déjà.

    En période de crise c’est tellement indispensable d’ajouter de la concurrence déloyale que l’Etat s’en donne les moyens. Voir : Ayrault annonce 30 milliards d’euros pour la banque publique d’investissement (lepoint.fr 11/09/2012)

    http://www.lepoint.fr/economie/ayrault-annonce-30-milliards-d-euros-pour-la-banque-publique-d-investissement-11-09-2012-1505100_28.php

    1. Théo31

      Et par quoi va-t-elle être financée cette banque ? Par l’épargne des Français. Quand je disais que les socialistes allaient siphonner les bas de laine…

  9. Bisournous Jaune

    A vous lire, on a l’impression que les centres de données d’OVH et FREE ne sont pas en France, je crois pourtant que les deux sociétés ont des grands centres CLOUD en France (OVH a même une belle histoire en tant que PME Francaise devenu géant international)

    1. Eh bien vous lisez mal (c’est précisément parce que ces sociétés ont *déjà* des clouds qu’elles sont citées dans l’article 😉 )

  10. NEV

    A leur place je prendrais les millions de l’état, monterait un petit proxy et utiliserait le cloud de Google (ou autre).

    1. RTP

      Marrant, mais justement je pensais poster ce commentaire. Quitte à enfler le citoyen et l’état, autant le faire à fond.

  11. Pere Collateur

    Bonne analyse d’informaticien sur la problematique du cloud.

    Déja ca existe depuis 30 ans. Ca a juste été vaguement re-marketé et renomé ces derniers temps pour que ca soit decideur compliant. Et ca marche, même chez moi, on a une décente de peignes cul de la direction qui n’ont plus que ce mot à la bouche et qui veulent qu’on implemnte une solution cloud de nos produits.

    Sauf, sauf, que ces types ne se sont pas une seule fois posé la question de savoir si nos clients (qui sont des entreprises parfois 100 fois plus grosses que nous), seraient chauds pour confier de leurs données à une boite dont la pérénité n’est pas avéré.

    Enfin, l’offre de cloud actuelle est hyper fragmentée: Chaque provider fait ca à sa propre sauce, avec son propre jeu d’api, ce qui au final, vous lie plus ou moins à celui que vous avez choisi, car les cout de migration vers un concurrent seraient dissuasif.

    Bref, je ne dis pas que c’est sans interet le cloud. C’est juste que comme pour pas mal de choses, il y a des utilisations intelligentes, des cas ou ca s’adapte bien et d’autre ou c’est hors sujet, voir dangereux.

    Maintenant, connaissant pas mal la solution d’Amazon que je trouve la plus aboutie, j’ai un doute sur le fait que ce qu’ont fait les deux conglomerats francais puisse rivaliser avec ca.

    Comme vous h16, je mise sur un truc dont on entendra plus parler dans quelques mois…

    1. Before

      “Chaque provider fait ca à sa propre sauce, avec son propre jeu d’api, ce qui au final, vous lie plus ou moins à celui que vous avez choisi, car les cout de migration vers un concurrent seraient dissuasif” : rien de neuf dans le monde de l’informatique ! (Ah! la portabilité du C !)

  12. Before

    Bull, “la fine fleur de l’informatique” … Puis-je me gausser ?
    Allez, je me gausse… (ceci dit, ils ont quand même arrêté de fabriquer des DPS8. Enfin, je crois).

    1. vdf

      Bull, c’étaient les DPS7. En Italie, le DPS6. Le DPS8 venait de la série 6000, du “cloud” Honeywell, HB, donc USA.

  13. Philippe Baichette

    Et hop encore 75 millions dans Bull!

    Est-ce que quelqu’un sait dire combien de millions (milliards surement?) d’euros d’argent du contribuable ont été mis dans Bull depuis 25 ans?

    Le chiffre doit être à tomber par terre

  14. cherea

    le pognon mis par la force publique dans le CLAOD me fait penser aux grands projets européens comme quaero pour concurrencer google ou encore Galileo pour concurrencer le gps américain, beaux projets, pas mal de pognon foutu en l’air là dedans…

  15. Zulzeen

    Hello,

    Je rejoins parfaitement l’analyse sur la concurrence déloyale (il est vrai que je prêche un peu pour ma paroisse au passage…), ce qui m’a particulièrement marqué c’est la vision so 1970 de leur marketing (on est d’accord que quand on parle de Cloud on a facilement 60% de marketing) – l’industrie énergétique, toussa – avec leur logo pompé honteusement sur le logo d’iCloud (a priori il y a une façon unique de dessiner un nuage, que ce soit chez Numergy ou chez Cloudwatt – dédicace au “mince, on a été pris de cours, vite sortons une page web”). Et ce qui est particulièrement beau, c’est également le “détail” des offres de Numergy (http://www.numergy.com/offres) qui juste pour rire ressemble à n’importe quelle offre de n’importe quel hébergeur depuis 1999. De là à se demander si ils ont compris de quoi il en retournait, à part surfer sur une vague aux frais de la princesse…

    Concernant l’utilité ou la “nouveauté” des “concepts” du Cloud, ce que nous (Outscale) entendons derrière Cloud et qui est je crois l’aspect important, c’est l’aspect “industrialisation” du déploiement via des API (ce que mets également en avant Amazon et nos API sont compatibles avec celles d’AWS, ce qui permet de basculer entre leur service et le notre de manière transparente), ce qui n’était pas le cas dans le cas d’hébergement “non Cloud”. Et l’aspect “Cloud français hébergé en France” à son importance pour les données considérées comme sensibles / stratégique, principalement vis-à-vis du Patriot Act. Cloud ne signifie pas forcément “je ne sais pas où sont mes données”, on le voit avec les zones chez Amazon, juste l’aspect “je monte de manière automatique mes machines le strict temps nécessaire grâce à aux API qu’on me fourni”.

    M’enfin de mon côté, entre la peine de voir ces espèces de vieux mamouth prendre les brouzouf et l’ubuesque de leur vision complètement à l’ouest, je me dis qu’il reste une place pour que les “vrais” acteurs…

    1. zecrocwhite

      “N’importe quelle offre depuis 1999”

      C’est vrai, ça m’a rappelé l’aspect visuel des offres d’AOL…

  16. gnarf

    subcapitalisme dans toute sa splendeur. En general ils se lancent precisement dans ce qui va tomber par terre.

    Donc pronostic: un gros pepin de cloud va arriver chez un acteur majeur et on va chercher des solutions differentes.

    1. gnarf

      pas forcement differentes mais plus robustes. Le cloud c’est genial, mais ca augmente a la fois le risque de securite et l’etendue potentielle des degats en cas de breche de securite 🙂

  17. Guillaume

    Je vois que beaucoup d’informaticiens fréquentent ce blog, et surtout, ont le temps de le commenter en journée 🙂

      1. Before

        Je me disais, aussi, pour connaître aussi bien les séries DPS de Bull et Honeywell !
        (je ne savais pas pour les DPS8, d’ailleurs).

    1. ecto

      Ouais ! me faisais la même remarque.
      ça sent bon l’intercaca dans les SSII, les projets merdiques à traiter pour les autres…
      je ne suis donc pas le seul à buller devant mon PC

  18. Lx

    Offre promo.
    Pour toute licence 3G achetée, nous vous offrons un atout anti concurrenciel* et 150M€ d’investissement dans un projet wtf de votre choix.
    *Cette offre est limitée au trois premiers participants

    1. Calvin

      Tu as oublié :


      ** Offre sous condition de ressources et de copinage.

      *** Attention, cette offre n’interdit bien sûr pas une éventuelle entente illicite complémentaire.

  19. Pascale

    Un ingénieur en informatique me disait il y a peu qu’il ne fallait jamais, jamais au grand jamais faire confiance à l’informatique. Et c’est vrai que je suis très méfiante au sujet de ces histoires de cloud, quand on sait que certains hackers réussissent à forcer la sécurité de certaines institutions US.

    1. Before

      Boarf, l’informatique, c’est vaste d’une part, et d’autre part ce n’est qu’un ensemble d’outils.
      Il y a des bonnes scies, et des mauvaises et il y a des façons sûres de les utiliser et des façons dangereuses…

      Rien de magique; et bien sûr ne pas faire une confiance aveugle.

      1. Calvin

        Attends, il y a deux catégories d’informaticiens.
        Le mauvais informaticien, bon, on lui dit ce qu’on veut, et zou, il code, il code, il code, et au final, ça ne marche pas parce que c’est un mauvais informaticien.
        Le bon informaticien, lui, on lui dit aussi ce qu’on veut, et zou, il code, il code, il code, et au final, ça marche pas mais, lui, c’est un bon informaticien.

  20. Pascale

    L’avance des américains sur le clouding que vous mentionnez me fait penser à l’avance technologique que ceux-ci sont en train de prendre dans le domaine de l’extraction du gaz de schiste.

  21. LTL375

    L’Etat aurait été plus inspiré en subventionnant des projets concrets à la condition que les données restent en France.

    Je pense par exemple aux pôles logistiques hospitaliers qui permettent de regrouper des fonctions centrales comme la Blanchisserie, les Cuisines, la Pharmacie, … entre plusieurs établissements de santé d’une région.

    Ces bâtiments contiennent tous les composants de base d’un Data Center (m2, énergies, climatisation, réseaux, …) mais aucun des hôpitaux, cliniques ou maisons de retraite d’une région qui sont contraints et forcés d’abonder au pôle logistique de leur région n’a l’idée d’y regrouper ses moyens informatiques.

    Mais pour cela il faudrait que le ministère de la Santé s’occupe aussi de l’informatique des hôpitaux tout en permettant au Ministre du Redressement Improductif d’être sur la photo sans gêner le Ministre chargé de l’économie numérique qui n’y a pas pensé puisque c’est quand même son métier.

    Et pour faciliter cela, les données relatives aux patients sont des données classifiées qui doivent rester en France sous l’autorité des professionnels de la Santé, il n’y a plus qu’à passer des marchés vers les professionnels français du Cloud et comme ils viennent d’être subventionnés, ça ne sera pas cher !

    1. zecrocwhite

      Sauf que ce sera fait par le biais des marchés publics, et qu’à l’instar du Syndicat des Transports d’Ile de France, ça finira dans un data center à l’étranger, parce que ce sera l’offre économiquement la plus avantageuse (la moins chère)…

    2. Alex6

      “L’Etat aurait été plus inspiré en arretant de subventionner des projets bidons à la condition que y’a plus de sousous dans les caisses”
      J’ai corrige.

  22. Tablis

    L’avantage du Numergie est qu’on pourra accéder au bureau ouvert sans barrière de feu.

    Arrêtez vos médisances.

  23. Jean

    “Et pour ceux qui m’objecteront qu’en théorie, les données des uns sont cryptées aux yeux des autres, je noterai qu’on ne peut jamais, par définition, savoir ce qui est effectivement écrit sur un plateau de disque dur quand ce dernier est loin et hébergé chez un concurrent / espion potentiel.”

    Sauf si vous les cryptez vous même en amont… Des affaires récentes comme la fuite de données chez Dropbox rappellent qu’on ne peut faire confiance à personne.

    1. Bof. Sauf à utiliser des systèmes rapidement complexes, l’asymétrie même de capacités de calcul des hébergés et des hébergeurs donne l’avantage aux derniers. Mais en théorie, oui, bien sûr.

  24. J’aime l’humour français

    Il y a quelques semaines, il y avait ca:

    Cloud computing : les Français rivalisent avec les Américains

    http://www.lefigaro.fr/hightech/2012/06/27/01007-20120627ARTFIG00348-cloud-computing-les-francais-rivalisent-avec-les-americains.php

    Mais c’est plus drole encore car ca vient quelques jours avant l’annonce de la fin du Minitel! Probablement pour faire de la place pour installer leur « claode commepioutinegueu », les Français désinstallent leurs Minitels. Comme dirait ma femme : « comment ils vont faire mes beaux-parents pour chercher l’adresse de quelqu’un ? »

    Ces millionnaires qui doivent tout…au Minitel

    http://www.latribune.fr/technos-medias/20120626trib000705856/ces-millionnaires-qui-doivent-toutau-minitel.html

  25. 3G

    J’adore la comparaison avec les 100 personnes au SMIC chargé pendant 30 ans et Orange, le petit artisan des télécoms et Thales, la micro-entreprise d’informatique. Je suis d’accord sur le fond, mais le hic c’est que si toutes nos données chez les Chinois ou les Amerloques ont n’est mal barré. C’est vrai que les US eu ne subventionne pas leurs TPE

  26. Fournier

    La récente affaire d’espionnage américain vient mettre un peu de saveur à tout çà non ? 😉

    Pousser les entreprises à faire confiance au Cloud, à qui çà profite au final ? hum ? 😉

    1. gameover

      Retour vers le futur – Cloudwatt, le souverain descend de son nuage…

      “L’hoverboard finit sa course dans un parterre de bégonias devant le domicile de Marty McFly. Le docteur Emmett Brown bondit dans l’allée :
      – Nom de Zeus Marty, c’est terrible ! Je rentre tout juste de 2017 et aucune trace des 500 millions d’euros de chiffre d’affaires promis par Cloudwatt… et Numergy d’ailleurs.
      – Et pourquoi vous ne demandez pas simplement un prêt à votre banquier ?
      – Marty, tais-toi ! Sors la DeLorean du garage, nous partons en 2012 aux débuts du Cloud souverain pour comprendre ce qui s’est passé.”

      La suite ici :
      http://www.zdnet.fr/actualites/retour-vers-le-futur-cloudwatt-le-souverain-descend-de-son-nuage-39813666.htm

      1. Black Mamba

        “- Alors Doc, le Cloud souverain c’est un peu comme le made in France, ça ne prend pas
        – Tu expliqueras cela à Arnaud Montebourg…
        – Qui ?
        – Désolé nous n’avons pas le temps de faire un détour en août 2014”
        😉

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