Les petits coups de canif

Etre citoyen d’un pays démocratique, c’est, d’une certaine façon, avoir passé un accord tacite entre ses représentants et soi-même : en échange d’un pouvoir de décision que le citoyen délègue, il cherche à obtenir une expression de son opinion, ou une garantie, même faible, que son état d’esprit, ses convictions, seront prises en compte et, peut-être, respectées. Mais cette belle théorie est battue en brêche quand, tous les jours, nos représentants donnent des petits coups de couteaux sadiques à ce contrat tacite.

Ces derniers jours, justement, notre contrat s’est lâchement fait suriner, encore une fois, alors que nos yeux étaient ailleurs.

Cette fois-ci, c’est avec la volonté affichée du GalouzeauMan d’encadrer le Testing immobilier. Derrière l’appelation anglo-saxone hype & fashion se cache un concept simple : on teste si un propriétaire d’immobilier souhaitant louer ne le fait pas en discriminant sur des critères vilains pas beau comme la couleur de la peau, la provenance ethnique, le pays du garant de la caution … ou la dentition, tiens, pourquoi pas.

Avec un renforcement des lois favorisant de fait les locataires, le ministre cède (encore une fois) aux associations diverses et variées qui réclament une lutte plus active contre le racisme de tous les jours. Rappelons que ces associations sont subventionnées avec nos deniers, notre impôt, et que nous n’avons pas de latitudes sur leurs exactions..

Avant d’aller plus loin dans mon analyse, je tiens à expliquer clairement ma position : je ne suis pas raciste. Enfin, si, j’aborrhe les imbéciles. Mais je ne crois pas, malheureusement, qu’ils forment une race. Pour le reste, la notion même de race dans l’humanité est une bêtise véhiculée par des mous du bulbes au sujet desquels il serait oiseux de s’étendre plus avant. Je suis libéral, et à ce titre, juge que les propriétaires et les locataires devraient pouvoir régler leurs affaires directement, par contrat de gré à gré, sans qu’aucune législation étatique ne vienne interférer dans le processus.

Pour en revenir au testing, ces règlementations sont précisément le paroxysme de l’intervention étatique dans un domaine éminemment privé : la propriété foncière. Elles sont donc moralement, économiquement et politiquement condamnables.

  • Politiquement, car, par conviction libérale, je ne peux évidemment y souscrire (et je ne suis pas propriétaire). Il s’agit d’une intrusion dans le droit du propriétaire à disposer de son bien comme bon lui semble. Si le propriétaire est raciste, qu’il assume ses choix et sélectionne, c’est son choix, aussi immoral puisse-t-il être aux yeux des locataires. Dans les pays où la règlementation est beaucoup plus légère (et ne dispose d’aucun des gardes-fous typiquement franchouillards), on ne remarque d’ailleurs pas ce problème, ni même une pénurie de logement telle qu’on la voit en France alors que les logements vacants sont légions.
  • Moralement car cela revient à émettre un doute dès lors qu’un propriétaire refuse de louer son bien : était-ce parce que le locataire potentiel avait la “mauvaise” couleur de peau ? La mauvaise haleine ? Cela revient aussi à créer un biais entre tous les propriétaires finement racistes, et qui passeront au travers du testing, et les autres (ceux qui se feront prendre). On n’enlève pas le racisme, on le rend juste plus difficile à repérer. Cela revient aussi à favoriser les attitudes ambigües des gens qui, usant et abusant du risque de testing pesant sur le propriétaire, obtiendront l’appartement précisément parce qu’ils ont dans cette règlementation un moyen de pression. En clair, de la discrimination positive imposée : “si vous ne me prenez pas, moi, je pourrai vous faire tester, avec une possible lourde amende à la clef”. Ceci, évidemment, au détriment des gens qui ne pourront se faire valoir d’une minorité ethnique potentiellement discriminée.
  • Economiquement enfin, car si l’on fait un testing pour les biens immobiliers, qu’est-ce qui empêche de faire la même chose pour tout autre bien loué ou pour toute transaction d’importance ? A priori, rien. Voilà qui va parfaitement aider à désengorger les palais de justices et rendre la location fluide et simple… En toute bonne logique, aussi, il va falloir proposer du testing dans tous les sens : on fera ainsi bien attention que les propriétaires d’origine immigrée ne font pas de discrimination à la location. Mais, et ceci de façon plus sournoise, on va directement augmenter le prix des loyers : en effet, les propriétaires ne pourront plus utiliser que le critère du revenu pour sélectionner les candidats de leur choix (racisme ou non, ils sélectionnent encore en leur âme et conscience, l’état ne pouvant pas – encore – lire dans nos cerveaux).

Au final, les propriétaires vont hésiter à louer.

Pour ceux qui voudront encore le faire, les loyers ne seront donc abordables que pour les classes sociales les plus aisées ou les plus stables, celles où, précisemment, on a le moins de personnes d’origine étrangère.

Par augmentation de ces loyers, les propriétaires vont donc favoriser la spéculation foncière et la bulle immobilière.

A terme, tout le monde y perdra gros : les propriétaires quand la bulle éclatera. Les locataires qui auront de plus en plus de mal à trouver un logement. Les associations de protection contre le racisme, qui auront, par leur acharnement aveugle, favorisé les ghettos et augmenté les difficultés des populations immigrées dans l’accès au logement.

Avec de bonnes intentions, on pave l’enfer.

Avec le testing immobilier, Galouzeau et ses sbires y taillent de larges dalles…

Libération : Testing immobilier

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Commentaires4

  1. dko

    Vaste hypocrisie que cette histoire de racisme, ségrégation ou discrimination, appelez ça comme vous le souhaitez. L’exercice de ses préférences se loge partout, tout le monde est raciste à sa manière et à sa mesure. Les illustrations de cet état de fait sont innombrables. Vous en avez sans doute fait plusieurs fois l’objet d’ailleurs. On ne va pas s’attarder là-dessus…

    Faites comme moi, soyez un caméléon ! Vous verrez, c’est un jeu succulent, personnellement, je m’en délecte. L’être humain est ainsi câblé : il a appris à répondre automatiquement à des codes que la société lui inculque dès son plus jeune âge. Il suffit de servir sur un plateau les éléments que les autres souhaitent trouver en vous. Sans résoudre tous les problèmes, c’est une attitude qui évite bien des tracas. En tout cas, je la préfère bien des fois aux affrontements directs, stérils.

    C’est vrai que cette tactique présente ses propres limites : pas facile de se transformer en africain du Mali quand on est Suédois ou l’inverse ; pas évident non plus de jouer les multi-milliardaires quand on est RMIste… mais avec un peu d’imagination, c’est possible de tirer son épingle du jeu.

    L’état continuera à fourrer son petit museau malsain là où il n’a pas lieu d’intervenir. A chaque fois que quelque chose fonctionne pas trop mal il faudra vicier le système librement mis en place… Mais ne vous y trompez pas, ce n’est pas dans l’intérêt des plus faibles que GalouzeauMan et consors le font, c’est pour paraître et récupérer l’assentiment de la masse. Ils assurent ainsi leur futur.

    Les hommes politiques ont compris qu’il fallait être caméléon ! C’est pour ça que la gauche exerce une politique de droite et la droite une politique de gauche (si toutefois cette segmentation signifie encore quelque chose). Maintenant que vous connaissez les règles du jeu, à vous de jouer.

  2. Testons les mariés

    Les français ne se marient pas de façon assez "plurielle". Voilà qui est scandaleux. Nous allons donc instituer des quotas de mariages mixtes, et il faudra avoir démontré qu’on ne discrimine pas avant d’avoir le droit de se marier. Avez-vous rempli votre quota de petites amies nègres ? Vous êtes-vous fait baisée par assez de maghrébins? Quid du plombier polonais? Vous êtes-vous fait sodomisé par un gay ?

    Si vous êtes incapables de montrer vos certificats annuels de baise plurielle, vous serez envoyé en centre d’ouverture à la sexualité républicaine.

  3. C’est dit crûment, mais on peut proposer le testing pour tout et n’importe quoi… sans permettre une quelconque amélioration des moeurs, au final. D’ailleurs, il doit exister des boîtes de nuit exclusivement féminines qui font, de facto, de la discrimination à l’entrée. C’est scandaleux. Testez les boîtes lesbiennes…

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