Les vacances viennent de heurter la France de plein fouet. La blogosphère s’enlise mollement dans l’à-peu-près somnolant des après-midis de juillet coincés entre un repas copieux, la sieste et une partie de pétanque sans conviction. On pouvait s’y attendre : traditionnellement, le pays s’arrête quasi-complètement à partir du 14 juillet, après les rots présidentiels compassés, pour reprendre lentement son activité un mois plus tard.
Pourtant, quelques blogs résistent vaillamment à la torpeur de l’été.
Notons ainsi le dernier billet de Ruminances qui arrive assez logiquement à constater que le service public de télévision devient de plus en plus un véritable service hagiographique pour le président. On saluera au passage le temps que le blogueur aura passé pour retrouver et regarder la vidéo correspondante ; quelque part, c’est un véritable travail sur soi de s’infliger un tel ennui. Pour ma part, j’utilise depuis plusieurs années le filtre internet des blogs pour m’éviter un temps trop long devant le petit écran.
Pendant ce temps, Aurel nous propose une lecture alternative intéressante de la place de la Culture et de son ministère dans la vie politique française, lecture qui lui aura permis de passer les fourches caudines de la sélection Vomigorax pourtant si volontairement boboïde d’habitude.
On pourra aussi jeter un œil sur le billet d’Authueil concernant l’affaire pathétique d’Orelsan, dont je ne dirai rien de plus. Le buzz ridicule sur ce pitre sent la fausse bonne idée et une bien inutile publicité pour un anonyme bouffon qui aurait mérité de le rester.
Et pendant, donc, que quelques bloggueurs pondent des billets sous des températures en hausse, et qu’un clown trostkiste se fait sauvagement caricaturer, le PS qui continue de couler.
Ce qui auparavant tenait du film catastrophe Demaerd se transforme sous nos yeux en comédie burlesque, style anglais avec non-sense et humour so british. C’est un régal.
Jugez plutôt.
Tandis que l’été est plutôt l’occasion pour le marigot socialiste de s’apaiser, ce 14 juillet aura été l’occasion pour le jeunot Valls d’acheter une petite paire de couilles en promo et de s’en servir. Si l’on filtre les variations brutales d’octaves dans son discours liées aux pics irréguliers d’hormones qui font passer ses pépiements de branleur à de mâles intonations pendant quelques secondes, le député-maire d’Evry a en effet décidé qu’il allait parler. Et quand il veut faire son gamin capricieux qui remue, quand il veut du bien blanc, bien franc, il sait y faire, le Manuel.
Alors, là, ça charcle, ça taillade, ça tacle grave aux tibias. Comme il est jeune, il a la vigueur pour lui et sait cogner là où ça fait mal et c’est pourquoi il demande carrément a/ un changement de nom, b/ de revenir à un parti capable de proposer des utopies concrètes et c/ estime qu‘aujourd’hui, le PS dévore ses enfants. Il y a une génération qui a failli.
Sans rire.
Pour le changement de nom, j’ai plusieurs propositions dans mes cartons, à commencer par le Parti d’En Rire. Plus à propos, on peut proposer le Parti Anti Nouveau Parti Anticapitaliste (PANPA) ce qui colle à sa patronne, parfois rude, qui reste toujours courtoise mais que la vérité oblige à dire que le Manuel commence à les lui briser menu. Nous y reviendrons, parce qu’avant, on peut s’attarder sur cette métaphore étrange : le PS aurait, dernièrement, mangé ses enfants.
On se perd en conjectures fumeuses sur ce que notre Valls d’Evry a bien pu vouloir dire.
Pour les besoins de la réflexion, on écartera une allusion cryptique à un cannibalisme rituel pratiqué par les chefs du gang PS pour l’initiation des nouveaux entrants. Rhétoriquement, Manuel voudrait donc dire, en somme, que le PS, par sa structure, aurait littéralement empêché une nouvelle génération de gagneurs (dont on suppose qu’il s’imagine faire partie, hein) qui aurait naturellement pu prendre les commandes et diriger le bouzin vers une victoire éclatante.
Evidemment, on comprend que la Martine prenne mal ce genre de compliment dans les gencives. Mais si c’est bien le message confus que veut convoyer Valls, il n’a pas tort : le PS est, maintenant, aussi pertinent dans le paysage politique français qu’une table en formica et des chemises avec col en pelle à tarte. Et en plus, il s’accorde admirablement bien avec ces deux éléments : même époque, même impact générationnel. Le PS insuffle ce petit design subtilement 70’s dans la vie politique française.
PS au volant, Epic Fail au tournant.
Valls est finalement trop bon quand il dit qu’une génération a failli. D’abord, ce n’est pas une génération, mais bien plusieurs d’affilée, et « failli » est un gracieux euphémisme pour « merder dans des proportions bibliques ».
Mais s’il est lucide sur l’océan de purin dans lequel tout le monde barbote calmement et s’il a bien compris qu’en plus, certains y font des prouts sonores pour le seul plaisir de faire des bulles, Valls n’en reste pas moins délicieusement à côté de la plaque.
Il nous annonce ainsi, probablement avec un air pénétré, que le parti n’est plus capable de proposer des utopies concrètes.
Et là, évidemment, je me trémousse.
D’une part parce que ça pue la novlangue soviétoïde protéiforme. L’utopie concrète, dans le monde de M. Quidam, c’est comme le sorbet braisé, un gros dodo en avion, un communiste éclairé : ça n’existe tout simplement pas. En plus, M. Quidam, cela fait très très longtemps que le Parti Socialiste n’en a plus rencontré réellement. Depuis que les uns font des collecs’ de Rolex sur le dos des Potes et les autres grignotent à belles dents aux râteliers publics, on peine à voir du tout un chacun dans ce parti devenu un repaire de notable magouilleurs. Plus ça va, et plus le PS ressemble … à l’UMP, dites donc.
D’autre part, les utopies concrètes, c’est tout de même super-pratique pour camoufler l’absence consternante de toute ligne directrice, de tout programme, de toute prise avec la réalité.
Qu’une Aubry ou qu’une Royal en viennent à utiliser ce genre d’artifices grossiers pour mobiliser le benêt, on n’est pas surpris : le vent, l’air chaud, les grandes phrases vaporeuses et les programmes politiques découpés dans le tulle léger des billevesées niaiseuses de précieuses ridicules, ça les connait.
Mais que Valls prétende que le parti se serait éloigné de la recherche fiévreuse de ces balivernes et qu’il faudrait – vite, vite – y revenir, montre à quel point notre ami produit là un magnifique exemple du « Je fais comme les autres mais différent donc c’est mieux ».
C’est en général là que ses petites couilles d’occasion se détachent et choient à terre dans un petit « plof » flasque.
Eh oui : le petit jeunot, là, il veut simplement devenir calife à la place du calife. Il fait du vent dans le sens anti-horaire pour contrer le vent en sens horaire en provenance de la direction. Ca agite un peu le feuillage alentour, mais c’est tout.
Le PS, ce n’est plus le KourPSk.
C’est plutôt le Monthy PSython Flying Circus.
Le lien pour "clown trotskiste" renvoit vers ton blog ; on m’aurait menti ?!
Exact le lien revient vers ton site mon bon H. Je ne te savais trostkyste ! encore moins clown. 😉 A propos de ce voyage au bout de l’ennui, j’espère que tu as pris le temps de regarder les deux extraits des vidéos où l’on voit en action les deux passe-plats. On dirait une parodie, non ?
Simple erreur de BBCode 🙁 – J’ai corrigé.
Pour les vidéos, oui, j’ai vu… Comment dire… Les mots me manquent… Disons que c’est au journalisme ce qu’un cancer du rectum est à un rhume des foins.
Eh beh dit donc, je ne l’imaginais pas du tout comme ça Manuel Valls! Je comprends enfin cette histoire de "blancs, whites, blancos" évoquée dans quelques blogs!
Lui aussi est une victime du nominalisme, il a besoin que le PS ait un nouveau nom pour exprimer ce qu’il est! Moi je propose le LFP, le Lobby de la Fonction Publique 😀
Le pb, c’est que le remplaçant est déjà trouvé : le PArti Démocratique Verdiste, qui veut nous imposer du potiron et des épinards à tous les repas.
A tout prendre, je préfère encore le PS, ils sont plus marrants.