Avec le nuage volcanique, l’actualité semble ronronner sur les mêmes sujets, coincés entre la nervosité contenue des marchés face au cas grec et les commentaires plus ou moins pointus sur les yeux bouffis des passagers aériens coincés en gros paquets compacts dans les aéroports européens. Cependant, le monde continue de tourner…
Avions au sol, dépenses en l’air.
Et comme de juste, pendant que les avions ne volent pas, les compagnies s’ennuient, perdent de l’argent et pondèrent longuement sur l’utilité de plus en plus discutable d’un principe de précaution érigé en étalon indépassable de toute prise de risque actuelle.
L’oisiveté étant mère de tous les vices, pif, ça n’a pas traîné : les chômeurs du ciel ont habilement lobbyisé le gouvernement qui, en toute logique, a conclu que ce principe de précaution, non content d’avoir été fort coûteux pour la grippe, non content d’avoir été fort coûteux pour le volcan Truc, sera à nouveau fort coûteux pour le contribuable qui sera mis à spoliation contribution pour aider les pov’zindustries aéronautiques à rentrer dans leurs frais.
Ce qui se traduit dans la bouche de Novelli, le sous-fifre en charge des petits avions, des petits trains et des petites voitures, par un petit bout de phrase vaporeuse comme une jupe d’été ou, plus prosaïquement, comme un de ces nuages de volcan dont on ne voit pas le bout :
« On peut imaginer toute une série de soutiens, garanties, accompagnements, coups de pouce, mais ce qui est très important aujourd’hui, c’est l’évaluation et surtout la méthodologie pour identifier les coûts directs et les coûts indirects. »
Voyez comme c’est simple : l’Etat cloue au sol des avions (dont les pilotes mêmes s’accordent à dire que c’était peut-être un tantinet excessif) puis, pour compenser sa bévue, va imaginer des tubulures chromées et des petits tuyaux fiscaux, et faire une grosse commission pour évaluer et identifier et imaginer et accompagner et coupdepoucer et tout ça quoi, et Novelli s’en fiche, c’est nous qu’on régale.
L’aspect répétitif de ce genre de comportements (H1N1, quelqu’un ?) devrait tout de même faire poser des questions. Pour le moment, si elles existent, elles sont timides.
Et puisqu’on parle transports collectifs, parlons bus.
Aux dernières nouvelles, on apprend que Nicolas Rambozy va tenter une sortie en bus, seul, demain soir à Tremblay, histoire de filer quelques giroflées à cinq branches aux petites racailles qui sévissent dans le coin.
Ok, je plaisante. Notre Président (de moins en moins bien aimé) s’est simplement rendu sur le site des dernières démonstrations festives de jeunes déçus. Enfin, « simplement » mais pas tout seul (pas fou). Et question munition, le petit gars est venu lourdement armé : un beau préfet tout neuf, peu servi, les muscles huilés et l’esprit affûté comme du beurre chaudun haut fonctionnaire de la République.
On va tout péter (« j’ai décidé avec le nouveau préfet Christian Lambert une action en profondeur à Tremblay et Sevran pour lutter contre les trafics et les trafiquants« ) mais avec une précision millimétrique (« La République ne reculera pas d’un millimètre« ). Autrement dit : on va aller profond, sans reculer d’un millimètre.
Rhétoriquement, c’est puissant. Et concrètement, ça va se traduire par une flopée de moyens technoïdes branchouilles en phase avec le siècle : « Tous les jours, il y aura des actions de police contre les trafics et les trafiquants. Vos lignes de bus seront sécurisées et il y aura dans chaque bus une liaison directe avec la police, de façon à pouvoir localiser le bus pour ne pas perdre de temps. »
Pour les actions avec la police, je pense qu’ils ont écarté le championnat de pétanque et les ateliers poterie, mais je n’en suis pas sûr, puisqu’aucune autre précision (millimétrique, je le redis) n’a été apportée. Et pour les liaisons directes, l’État ira jusqu’à l’achat d’une balise ARGOS ou ARVA, tout à fait en phase avec les faits. On peut aussi envisager l’utilisation de webcams embarquées qui permettront aux forces de police de savoir quand la pluie de cailloux a cessé pour intervenir dans des conditions optimales.
Enfin, grâce à de volontaires petits coups de mentons permettant d’aborder l’idée de supprimer les allocations familiales des parents dont les enfants seraient des petits crevards, la volonté d’appliquer un jour cette sanction qui existe déjà fait son chemin. Grâce à l’impulsion vigoureuse ainsi suscitée, le siècle où on verra ceci en place se rapproche à petites enjambées virevoltantes. Promis.
Réchauffisme et scientificatures
Pendant ce temps, foin de réchauffisme, on apprend qu’une grosse partie de la production littéraire du GIEC n’est pas issue de sources scientifiques, ce qui continue de jeter le discrédit sur l’organisme dont les recommandations de lutte contre les effets du réchauffement – de plus en plus hypothétique – sont à 57% issues de revues aussi variées que des revues d’alpinisme ou de travaux d’étudiants, de rapports d’organisations écologistes ou même de manuel de nettoyage de bottes. Notons qu’à ce dernier sujet, le GIEC en connaît un rayon puisque, rappelons-le, Pachauri, son patron, est déjà gentiment acoquiné avec une grosse firme pétrolière (uh uh uh) et que la figure emblématique du réchauffisme ursinocide, Al Gore, est à la solde de Dow Chemical (oh oh oh).
Moins d’avions ? Plus de bateaux, plus de pirates, plus de rançons !
Et pour clore cette petite revue de presse, profitons de cet air printanier qui envahit les esprits, youpi youpi, pour nous projeter à Djibouti, mais pas trop fort (c’est loin et rugueux, là-bas) : rien de tel qu’une bonne balade en bateau pour compenser sa facture carbone.
On longera la côte de Somalie en faisant des signes joyeux et des grands coucous enthousiastes aux pirates qui viendront nous prendre en otage, puis, après quelques jours à suer à grosses gouttes, l’armée française viendra nous délivrer et payer notre rançon en risquant sa peau parce que c’est ça, la Rrrrépublique Fraônçaise : mieux vaut être un irresponsable tout nu sur un bateau au large de la Somalie qu’un chauffeur de bus à Tremblay.
Vous n’y croyez pas ? Les diplomates de Djibouti non plus, et pourtant … on se retrouve avec deux plaisanciers qui veulent absolument se lancer dans les eaux somaliennes, comme appât, sans doute.
Pour ma part, je dis : faites. Et peu importe, finalement, ce qui vous arrivera, mais ne venez pas pleurer quand vous aurez des soucis. Je repense ici, furtivement, à cette conne de Betancourt qui, malgré les insistants conseils des forces de police s’en est allée dans la jungle remplie de FARC pour se retrouver à bouffer du moustique pendant six ans. Bien fait.
Mais malheureusement, il y a une forte probabilité qu’une fois dans le caca somalien, nos deux facétieux bordelais fassent bouger ciel et terre pour qu’on les en retire. Et le mieux, c’est que ce cas risque de se reproduire de plus en plus, depuis qu’on sait que Le Tourisme Est Un Drwâdlhom !
Ah, décidément, ce monde est de plus en plus rigolo et cette France de plus en plus foutue.
Novelli n’est-il point l’ultra-libéral de la bande?On nous aurait menti?
Ultranéolibéral au moins tout ça deux fois et avec beaucoup de sauce.
Pfff. Bah non.
Je n’ai jamais rien trouver de libéral à ce type, lui comme d’autres sont là pour essayer de fixer une partie de l’électorat plutôt libéral et lui faire miroiter des trucs sans jamais rien faire, bien au contraire. Il est peut être temps que les « libéraux » fricotant avec ce genre de personnage le renvoi dans ces cordes à moins que Novelli ne s’assume enfin et donc quitte l’UMP.
jamais rien trouvé (participe passé)
le renvoiENT dans ces cordes (sujet pluriel)
M’est avis qu’un petit « des trains qui ne roulent pas » aurait permis d’avoir un portrait un peu plus complet des transports en France en ce moment 😀
Merci, j’ai bien rigolé :=)
Et au fait, où en sont nos amis les Grecs?
Remarque H16 La ministre des DomTom Marie-Luce Penchard reporte son voyage à la Réunion motif en raison des perturbations dans le trafic aérien, d’autant que cette Bérengère pétant dans la soie se balade de confetti en paradis pour fonctionnaires zélés
J’ai bien aimé ton papier sur les traders fonds synthétiques je me demande quand le « bain de sang financier »… va se terminer en France
Je viens de lire un résumé du programme PS/écolo, c’est du garanti 100% réchauffé / vagues déclarations d’intentions / déjà tenté, déjà foiré. Ma seule consolation c’est que s’ils s’imaginent que l’actualité les attendra pour qu’ils aient le loisir de nous asséner leurs conneries, ma foi ils se trompent lourdement.
Le plus étonnant avec cette aide « nécessaire » au secteur aérien, qui vivrait une crise pire que celle due aux attaques du 11 septembre, c’est qu’il n’est, dans la très grande majorité des cas, pas question d’une perte de chiffre d’affaire, mais d’un report, puisque les vol ne sont pas annulés mais reportés.
On verserait donc des aides, alors qu’il n’y a aucune (ou presque) perte de revenu, quelques dépenses (minimes au vu des conditions d’installation des passagers dans les aéroports), et aucun problème de trésorerie puisque les billets étaient déjà vendus.
Restent donc uniquement le manque à gagner des éventuelles ventes perdues… très largement inférieur comme coût à priori, si on le compare par exemple à… euh voyons voir: une grève des aiguilleurs du ciel en pleins départs en vacances? ou des pilotes… en plein départs en vacances… ou euh… des personnels de pistes, PNC, baggagistes… en plein départs en vacances????
Pas tout à fait. Il y a aussi la perte d’exploitation liée aux avions qui ne volent pas. Un avion immobilisé, c’est un avion qui n’est pas amorti. Et sur un bignou à plus de 200 millions pièce, chaque jour non rentabilisé par des vols est une perte sèche assez solide. Multipliez par la flotte européenne, le chiffre reste conséquent. Mais il est vrai que pour le reste, il s’agit essentiellement d’un report. En outre, les assurances devraient couvrir une partie de ces pertes. Bref : pas de quoi, pour le gouvernement, sortir le chéquier.
Mieux vaut conserver cet argent pour aider la Grèce… uh uh uh …
« Mieux vaut conserver cet argent pour aider la Grèce… uh uh uh … »
… ou acheter la prochaine élection…
@simple citoyen :
Vous parlez de reports. Soit. Il faudra bien acheminer toutes les personnes qui attendent déjà plus toutes celles qui vont embarquer ensuite. Il faudra donc mobiliser des avions supplémentaires pour désengorger le bouchon créé par l’incurie mentale des autorités. Ca fera des avions qui voleront à vide et cela aura un coût important. Et pour les sous-traitants des compagnies, si les avions ne volent pas, c’est risque de chômage technique voire plus.
Le simple citoyen a-t-il réfléchi plus de deux secondes avant de poster ? Quid de la désorganisation (les équipes de vol ne sont pas là où elles devraient être, les avions non plus : ils sont littéralement éparpillés au 4 coins du monde), des aller retour entre redémarrage et arrêt suspendus au bon vouloir du volcan et des autorités publiques (qui vont décider un jour oui un jour non sur des raisons que personne ne connait) etc. Tout ça a un coût énorme. Maintenant que ce soit remboursé par le moutontribuable est une autre affaire.
Bien sûr Kassad que je forcis le trait, mais dites moi en quoi cette situation est différente des grèves dont je parle?
Quant au coûts dont vous parlez ils sont quasiment identiques à ceux de l’exploitation, qui impose des découchés, périodes de repos compensatoires etc. Les avions ne volent pas que je sache. Le seul vria surcoût serait celui facturé par les aéroports s’ils facturaient les slots sur place. j’en doute.
Mais comment peut-on être aussi con? aller en mer avec un rafiot pourri et avoir de graaaaandes chances de se faire gauler par des pirates (autochtones certes mais peu sympathiques). Pourquoi des gars devraient risquer leurs vie pour aller ensuite les sauver? Le pire dans la lettre de l’abruti congénital qui l’a écrite, c’est qu’il parle de liberté, le problème c’est qu’ici encore la responsabilité sera mutualisée et non assurée par ce gros con!
Mais bon sang de bonsoir quand est-ce que les gens comprendront qu’il faut être responsable de ses actes quand on veut être libre! Elle a bon dos la liberté, quand au moindre pépin on en appelle à la société.
Les avions, une fois encore c’est scandaleux. l’Etat fait une connerie, nous payons.
Le GIEC, bon là nous n’avons même plus à commenter ce que cette bande de faussaires a pondu et que Borloo va continuer de croire, sous peine de passer pour un con devant toute la France. Le monsieur écolo-pastisso-ministre va tout de même se justifier en nous racontant qu’il faut quand même faire des efforts (taxes) afin de sauver la planète. Oui, c’est vrai que les français peuvent, à eux seuls, sauver la planète…
Hé oh, on s’en prend pas au Pastis hein! 😀
EN bon sudiste que je suis certainement pas! Le pastaga est dans mes veines, mon adn et mon esprit!
Dans mes bras! lol
Alors, Ricard ou 51? 😀
« Mais comment peut-on être aussi con? aller en mer avec un rafiot pourri et avoir de graaaaandes chances de se faire gauler par des pirates (autochtones certes mais peu sympathiques). »
il n’a probablement pas realise ce qui va arriver a sa copine quand il se seront fait attraper – c’est a la fois un manque de culture et d’imagination…
En meme temps si j’allais dans un endroit dangereux en connaissance de cause, ca me ferait chier qu’on m’en empeche en arguant qu’on serait oblige de venir me chercher, ce qui deja pourrait faire l’objet d’une decharge par exemple…
A lire aussi, la nouvelle méga pignouferie signée l’Immonde :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/04/21/le-volcan-revele-la-fragilite-de-la-mondialisation_1340519_3244.html
Et si, après la lecture d’un tel tombereau de sophismes, vous ne vous êtes toujours pas ouvert les veines, allez jeter un œil aux commentaires, ça vaut son petit pesant de cacahuètes (attention : fort risque de pétage de plombs, vous êtes prévenus).
ahah lol j’y vais de ce pas 🙂
c’est genial! quand je pense que les redacteurs et lecteurs du Monde se prennent pour des intellos…
Il y a des prix Jdanov de la pensée qui se perdent.
Le patron d’Air Caraïbes avait répondu par avance à Novelli sur BFM : une compagnie aérienne bien gérée à des réserves pour traverser les coups dur. Quand aux éventuelles pertes, pendant l’arrêt des vols, le pétrole à baissé de 2$ sur les marchés, ce qui compense largement la perte.