Si le lundi, c’est ravioli, le jeudi, c’est G20 : demain, prétextant la catastrophe japonaise et une reprise anémique après une crise mondiale carabinée, les pays les plus riches de la planète ont décidé d’aller grignoter des petits fours en Chine, une fois n’est pas coutume, histoire de varier les plaisirs et de formaliser l’entrée de l’Empire du Milieu dans le club select des nations qui comptent.
Du côté des Chinois, cependant, tout ne semble pas parfaitement clair. Déclarant sobrement qu’ils se contentent de mettre les infrastructures à disposition, on les sent en réalité fort réticents à ouvrir réellement des négociations dont le sujet principal, le Yuan, leur monnaie, les chatouille au plus haut point. On les comprend : ils connaissent la faiblesse du dollar, achètent de l’or à la tonne et veulent conserver une monnaie bon marché.
Si l’on ajoute leur ferme opposition aux interventions militaires en Libye, on comprend que les dirigeants chinois ne soient réellement pas dans les meilleurs dispositions pour organiser des petites sauteries pour le compte de la diplomatie française.
Pour arriver à faire passer la pilule, Sarkozy a bien évidemment murmuré à l’oreille des communistes devenus capitalistes qu’on pouvait, par exemple, envisager un renforcement du rôle de leur monnaie dans le système monétaire international, prélude à une convertibilité et début d’une empoignade homérique entre les principaux dirigeants qui n’entendent pas tous se faire dicter leur agenda par l’effervescent président français.
Cependant, rassurons-nous tout de suite.
Cette bataille de chiffonniers, qu’on imagine déjà vigoureuse et fleurie de noms d’oiseaux, ne sortira pas des salles feutrées du Sommet : la présidence française a jugé utile, pour des discussions « en profondeur » – traduisez musclées – qu’il n’y ait pas de conclusions ni de communiqué à l’issue des débats.
Voilà qui promet d’être particulièrement savoureux à décortiquer pour les journalistes avides de propulser des micros mous sous les nez frétillants des acteurs de cette nouvelle pitrerie : on sent déjà qu’on va devoir se cogner de la rumeur, des sources bien informées et des bruits de couloir pour étayer les suppositions parfois farfelues que ces derniers devront trouver pour occuper l’espace médiatique.
Je dis pitrerie parce qu’on s’en souvient, le précédent G20 avait abouti à l’épuisante conclusion qu’on allait un peu tenter de mesurer gentiment les déséquilibres entre pays exportateurs et les pays structurellement déficitaires, avec des indicateurs non-contraignants, ouverts à débat que plusieurs pays s’étaient montrés réticents à utiliser, dont, comme c’est fortuit, la Chine.
Pour résumer, il s’agissait de faire du David Hamilton, très flou, très pastel, très suggestif et cadré très large sur des chiffres économiques vus de loin enrobés dans des vapeurs allusives pour des pays qui ne veulent finalement pas trop se dévoiler.
Et cette fois-ci, tout indique que le G20 va se réunir, un peu contraint et maugréant, pour se chamailler sur des sujets dont on ne saura pas grand-chose et qui aboutiront peut-être à des conclusions qui ne seront pas divulguées si elles existent.
S’il existe des réunions internationales aux ambitions plus modestes, c’est qu’il faut les chercher au niveau de la Biennale des Collectionneurs de Bougies Parfumées ou dans le Championnat Mondial de Macramé Professionnel. D’ailleurs, à bien y réfléchir, on se demande si les G20 ne gagneraient pas à se jumeler avec ces dernières manifestations, ce qui accroîtrait d’un coup la crédibilité des ces sommets économiques dans lesquels, doit-on le rappeler, vagabondent à nos frais un violeur récidiviste, un dictateur, un vieillard libidineux qui détourne des mineures, et un type qui fait financer les campagnes des uns par le Pakistan et les siennes par la Libye…
D’autant que si les velléités françaises d’aboutir – en toute modestie – à un nouvel ordre monétaire mondial aboutissaient vraiment, on peut être sûr, compte-tenu de la doxa socialo-keynésienne qui fait fureur actuellement dans le pays, d’obtenir un résultat tonitruant où tous les ingrédients seraient réunis pour accroître encore le problème au lieu de le résoudre : vouloir, en effet, tenter de « coordonner » – comprenez : contraindre et gêner – des marchés en jouant sur les monnaies ne s’est jamais bien terminé pour aucun état, et à plus forte raison, pour aucun individu. On sent déjà que si un résultat tangible est obtenu, il va être particulièrement douloureux pour le portefeuille de centaines de millions de personnes pour lesquelles on n’aura qu’une seule explication, « Ta Gueule, C’est Magique !« , en guise de mantra pour tenir bon pendant que le pouvoir d’achat se réduira à sa plus simple expression…
Pendant ce temps, le principal problème, celui des dettes souveraines abyssales dans lesquelles s’enfoncent les principaux pays occidentaux, sera abordé de la plus mauvaise façon qui soit puisqu’on veut, finalement, forcer l’actuel créditeur du monde à renoncer à une (grosse) partie de son dû en laissant filer les monnaies. On imagine sans mal que la Chine applaudirait des deux mains ce projet réjouissant si tout le reste des pays ne s’était pas ligué pour lui tenir un des deux bras en clef dans le dos…
Compte-tenu des forces en présence, des agacements déclenchés par les derniers événements, et des situations parfois dramatiques de chacun des pays concernés, on comprend que le chemin que devra parcourir la voiture G20 vers une quelconque solution est plus qu’étroit et qu’il frôle dangereusement le gouffre de l’inflation galopante et le crépi abrasif du mur compact de la réalité.
Si, enfin, on tient compte des capacités générales des pilotes, pas tous d’accord sur la stratégie, leur historique global qui frise l’internement psychiatrique et la dose stupéfiante (c’est le mot) de produits consternants (ou l’inverse) qu’ils ont dans les veines, on n’en vient qu’à une seule conclusion :
Ce système monétaire international est foutu.
Achetez de l’or.
Et comme aurait dit un autre comique célèbre, « on s’autorise à penser dans les milieux autorisés qu’un accord secret pourrait être conclu »
Les journalistes étant prier de décrypter les termes de l’accord en fonction du nombre de marches qu’Hu Jintao aura descendu pour recevoir ses invités…
C’est marrant, j’ai pensé aussi à lui dès les premières lignes.
« Pour arriver à faire passer la pilule, Sarkozy a bien évidemment murmuré à l’oreille des communistes devenus capitalistes qu’on pouvait, par exemple, »
Rien que de penser que les chinois vont écouter Notre nabot national( dont sa taille fait l objet de plaisanterie glauques en chine) relève déjà de la plaisanterie.
ne pas oubliez non plus que sarko va ensuite aller jouer à l’expert nucléaire japon ou il est tout aussi détesté..
bref H16 tout est dans le titre ce sera transparent
En son temps, l’empereur de Chine considérait la reine Victoria, qui était pourtant la femme la plus puissante du monde, comme son vassal. Alors le pute-liticien de Bisounoursland…
Sarko a été Empereur de Chine ??
Oui, enfin, je rappel que, pour l’empereur de chine, cette vue à conduit à bien des désillusion…
Tout le monde se fou de ce que peuvent raconter les français, et de toute façon, le G20 c’est uniquement fait pour faire jolie devant les média, rien d’autre : on n’est pas là pour faire de la politique ou prendre des décisions.
le bilan carbone de la manif ne sera pas terrible !
Achetez de tout, mais pas que de l’or…
Achetez essentiellement en la valeur que vous estimez vous mêmes après mûre analyse comme correspondant à vos propres valeurs…
Parce que l’or, comme toute valeur spécifique que ce soit LUI AUSSI subit des chutes brutales, comme toute pyramide de Ponzi, lorsque les derniers entrants entrent dans la chaîne de croyance en des valeurs absolues…
Exemple dès 1980… Plouf / 5 = – 80% …
Ne croyez pas ce qu’on vous raconte, réfléchissez par vous mêmes !
http://www.creationmonetaire.info/2010/09/lor-son-plus-haut-historique-vraiment.html
+1
n’achetez que ce dont vous avez vraiment besoin vous-même, à la rigueur des trucs dont vous êtes sûr que des gens que vous connaissez bien en auront besoin, mais ne spéculez pas dans le vide sur une supposition de demande par des inconnus.
Je vous dirais bien, suivant Mark Twain, « Achetez de la terre, on n’en fabrique plus », mais la terre c’est vraiment trop facile à taxer.
l’or est reste vraiment stable en mars.
je conseille d’acheter des boites de hareng, c’est plat, on peut en stocker des centaines et c’est tres tres bon 🙂
Attention, là, je sens que je vais troller sévère, et je compte bien déclencher des tonnes de réactions virulentes et indignées. Je me lance et me livre à la vindicte des aficionados de ce blog:
Les harengs, c’est dégueulasse, achetez des sardines, ou, à la rigueur, des maquereaux.
Diable.
You know, of course, this means war ?
reaction virulente et indignee, les harengs bien prepares c’est aussi bon que les sardines a l’huile.je sais pas si vous avez deja goute des sardines a l’eau mais c’est degueulasse.D’autre part les harengs sont en filet alors que les sardines ont encore leur colonne vertebrale ce qui donne un avantage indubitable au hareng a delice egal.
Adopt a communist (soon endangered species and very rare !)
Mercredi 30 mars 2011 :
Les investisseurs internationaux n’ont plus aucune confiance dans la capacité du Portugal à rembourser ses dettes.
Les obligations de l’Etat portugais sont en train d’exploser. Les taux atteignent des records historiques.
Regardez ces trois graphiques :
Portugal : taux des obligations à 2 ans : 8,030 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT2YR:IND
Portugal : taux des obligations à 5 ans : 9,132 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT5YR:IND
Portugal : taux des obligations à 10 ans : 8,101 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND
Tout se déroule comme prévu : il y a quelques jours, le Premier portugais annonçait crânement qu’il n’avait pas besoin de l’aide européenne, exactement comme les Irlandais quelques jours avant la catastrophe.
Grèce, c’est fait. Irlande, check. Portugal, quasi-cuit. Le suivant, c’est qui déjà ? Espagne, Italie ?
Ni l’un ni l’autre. Ça sera La Chine en prélude aux USA puis à l’Europe et enfin à la Terre entière.
Gné?
Espagne ou France, je dirai.
Du coup, la RFA va peut être trouver que ca commence à bien faire, et quitter l’Euro ?? Tu vois la gueule des français !
L’Allemagne est peut-être effectivement le seul pays de la zone EURO qui pourrait revenir à sa monnaie sans trop de dégâts, rapport à la structure de ses échanges commerciaux et à quelques réformes (assez timides quand même) pas tout à fait sans rappeler le détricotage (nécessaire) de l’état-providence.
Encore que …
A mon avis l’Allemagne devrait alors salement apprécier sa nouvelle-ancienne monnaie (certains parlent même de 30%) afin de ne pas déstabiliser le produit de ses exportations … et là ça va faire bobo aux prix à l’exportation mais donc aussi à l’importation (pour ses partenaires, puisque l’Allemagne est le principal ‘fournisseur’ de la zone EURO.) Ca veut dire aussi pour les banques (mais pas seulement) de faire une croix sur pas mal de leurs avoirs, d’une proportion sans doute équivalente à l’appréciation susmentionnée de la monnaie, car les avoirs et les à-valoirs à l’étranger sont quand même maousses: plusieurs milliards de USD! Bobo aussi, donc! Un beau gros write-off en perspective.
Pas certain que ce scénario soit le bon … une dévaluation de l’EURO peut-être? Moui, mais je n’y vois qu’un intérêt à court terme (car il faudrait aussi que la productivité s’accroisse … en Allemagne peut-être! mais en France?)
Mais j’admets que j’énonce tout ceci dans un esprit IMAO … happy to be contradicted!
Ceux qui auront accumulé de la morue séchée en seront pour leurs frais.
« Si l’on ajoute leur ferme opposition aux interventions militaires en Libye » : opposition mon c…
Il ont un droit de veto, ils ne l’ont pas exercé. Donc ils laissent faire. Ils ont simplememnt pas envie de se faire taper le pétrole. En cas de victoire de Kad, d’ailleurs, ils seront gagnants, comme les Brésiliens et les Indiens, et iront remplacer Total sur place.
Tout à fait d’accord, ce n’est pas pour rien que les nations unis on inventé le système de droit de véto et que seule quelques privilégiés ont le pouvoir de l’utiliser. Quel gâchis !