La permanence du spectacle et l’intermittence du bon sens

Petite poussée de fièvre dans le paysage politique et économique français : la Cour des Comptes vient de publier son dernier rapport. Précipitation de la presse, frétillements de journalistes, agitation de politiciens enfarinés ou pas, les commentaires vont bon train d’autant que ledit rapport est bien poivré, comme on aime les rapports en France…

Au moment où j’écris ces lignes, deux principaux sujets ressortent de l’épais bloc de papier — 1600 pages — produit par la Cour. Avec une telle épaisseur, nul doute qu’on va pouvoir caler un nombre impressionnant d’armoires à Bercy et dans les Ministères qui auront la charge d’enterrer aussi vite que possible les recommandations que l’institution a formulées.

Et cet enterrement sera d’ailleurs d’autant plus rapide que les sujets sont particulièrement épineux à aborder et que nous sommes, zut de zut, en pleine période électorale, qui, comme chacun le sait, est une période propice aux promesses de lendemains qui chantent et de vallées de miel et de lait (avec ou sans fromage) mais ne porte en elle aucun espoir d’une quelconque solution de long terme sur les problèmes soulevés.

Avant d’aborder ces deux sujets que la presse aura donc montés en épingle, je vous encourage à parcourir le discours préparé par Migaud (le patron de l’institution) qui a le mérite d’exposer les points les plus saillants de ce volumineux rapport, et permet d’aller rapidement au-delà de ce que la presse en a retenu.

Mais sans éplucher le rapport ou en lire sa synthèse (joliment faite), même en se contentant de ce qu’en dit la presse, on ne peut s’empêcher de repenser à sa dernière feuille d’impôts avec ce petit vague à l’âme qui peut déclencher une réaction envers les politiciens à côté de laquelle les pulsions d’un Breivik ressemblent à journée de pique-nique improvisée dans un après-midi de printemps.

Lucide, Didier Migaud explique par exemple que “Presque toutes les marges de gestion du budget 2012 ont disparu”, ce qui aurait été très gênant si nous avions été en tout début d’année par exemple. Oh. Wait.

Dès lors, l’objectif de 4.5% de déficit public, annoncé par François Baroin, le stagiaire de Bercy de sa belle voix grave et de sa décontraction encore plus grave, ressemble de plus en plus à un Foutage de Gueule En Cinémascope et Son Dolby Surround. L’étonnement doit être modéré quand on sait que notre stagiaire est un habitué du genre.

Baroin maîtrise la situation.

Le déficit explose donc tous les compteurs dans le calme et la douceur feutrée des moquettes épaisses de la République : le trou représente encore 110 milliards d’euros soit, précise le socialiste en charge de la Cour, les budgets de l’Enseignement scolaire, de la Justice et de la Défense cumulés. Fastoche.

Le rapport rappelle aussi que la Banque de France a réalisé des ventes d’or (alors que le prix du métal précieux monte, voilà qui est super-malin). Un bon conseil patrimonial : faites l’inverse de ce que l’Etat fait et vous pourriez vite finir très riche avec de gros bénéfices d’année en année.

Mais le pompon, la cerise sur le gâteau au caca que nous a préparé l’administration, ce qui donne véritablement envie de rouler avec un dragster sur des cageots de chatons, c’est lorsque la Cour décrit la légère dérive d’un régime social dont tout le monde a entendu parler, tant ici qu’ailleurs, et qui défraie la chronique depuis déjà des décennies sans qu’un iota n’aie changé.

Les intermittents du bon sens nous offrent donc une nouvelle fois un spectacle fort coûteux : celui de la décadence, de la compromission et de la pleutrerie terminale qui se sont emparé de tout le spectre politique.

Il apparaît en effet à la lumière de ce rapport — qui, je vous le rappelle, sera très vite oublié — qu’un tiers du déficit de l’assurance chômage est directement dû à la branche en charge des intermittents du spectacle qui ne représentent qu’un petit 3% de l’ensemble des chômeurs.

Même “massive”, ce n’est plus de dérive dont on doit parler ici, mais bel et bien de détournement de fonds publics à la solde d’une caste bien particulière et très choyée d’individus qui ont le douteux privilège d’entourer régulièrement les politiciens, de la même sorte que les clowns, les saltimbanques et les fous entouraient toujours les rois et les courtisans. De nos jours, ces intermittents sont ceux qui, directement ou indirectement, animent les soirées des dirigeants, braquent les caméras vers les gouvernants, allument les lumières autour d’eux ou les maquillent avant qu’ils ne passent sur les plateaux télé, par exemple.

Ce sont aussi des personnes qui auront su utiliser le côté visible et médiatique de leurs revendications régulières, ubi et orbi, pour bien verrouiller leurs avantages. Ainsi, lorsque des manifestations internationales, représentant une certaine image de la France, sont parasitées par des mouvements syndicaux revendicatifs de ces intermittents, la (mauvaise) publicité provoquée profite directement aux troubles-fêtes qui ont là un levier de négociation important. De levier en levier, les privilèges s’entassent et rapidement, on en vient à sucer un tiers du déficit de l’assurance chômage pour 100.000 personnes environ. Magie du collectivisme et des assurances sociales gérées par l’état : ces 3% là sont au moins aussi provocants pour la société que le 1% dont on parlait bruyamment à l’automne dernier.

D’autant que, toujours d’après la Cour, les moyens de remédier au problèmes pourraient exister, mais l’inertie face aux fraudes et aux abus semble insurmontable. En l’état actuel, le régime d’indemnisation des intermittents accumule de telles tares que la Cour en vient à estimer que la situation ne pas soutenable.

Eh oui : à force de tirer sur la chevillette, la bobinette a chu. L’intermittence du bon sens dont ont fait preuve ceux qui ont largement profité du système l’ont directement propulsé vers la faillite (et oui, c’est le mot qui convient) et les “partenaires sociaux”, chargés de prévenir ce genre de lièvres, se sont contentés, ces dernières années, de reconduire dans la plus parfaite insouciance, les clauses qui établissent ce régime sur-privilégié.

Mais ne vous inquiétez pas : même si les caisses sont vides, même si Migaud explique qu’on est au bout du rouleau, je suis sûr que tout continuera encore pendant un moment sur les mêmes rails, même si cela doit entraîner d’autres chômeurs, d’autres régimes dans le gouffre.

Après tout, the show must go on, hein.

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Commentaires68

  1. Stéphane

    “on ne peut s’empêcher de repenser à sa dernière feuille d’impôts avec ce petit vague à l’âme qui peut déclencher une réaction envers les politiciens à côté de laquelle les pulsions d’un Breivik ressemblent à journée de pique-nique improvisée dans un après-midi de printemps.”

    De très mauvais goût. 🙁

    1. Before

      ça m’a un peu choqué aussi, mais c’est peut-être parce que j’ai bien peur que certains commencent à envisager sérieusement une telle éventualité..

      1. Meuhnon.
        Regardez : on va les tondre comme jamais et rien ne bouge. Tant qu’on ne ferme pas Youp0rn sur internet, tout ira bien.

        1. daredevil2007

          Là, Hash, je vous trouve très optimiste 😉 😉 Vous connaissez le dicton : il faut se méfier de l’eau qui dort…

      1. Aloux

        Oui pardon j’aurais du être plus explicite, il y a une faute dans le lien vers l’article du monde à la fin.

  2. infraniouzes

    Tous ces mauvais chiffres… vous voulez savoir à quoi ça devrait servir ? A décourager tous les impétrants candidats postulants à y aller…. Où ça ? A l’Élysée bien sûr… Avec un bilan prévisionnel aussi catastrophique même Hercule (le vrai celui de la mythologie) reculerait d’effroi.
    Mais, comme disait si bien Audiard: “Les cons, ça ose tout… C’est même à ça qu’on les reconnaît”…

  3. Deres

    Je pense que personne sur ce blog ne découvre rien du nouveau dans ce rapport sauf des chiffres précis. On savit déjà que la gestion de tout ces mastodontes et organisations publique était déplorables (banque de France, hopitaux publics, projets de prestige de collectivités locales, intermittents du spectacle, …). Cela prouve donc bien que la cour des comptes ne sert pas à grand chose …

    J’ai noté au passage dans la presse qu’elle ne fait peur à personne en réalité. Le directeur de la banque de France a directement dit qu’il n’acceptait aucune des remarques et a même critiqué la cour des comptes en la remettant en cause. Pour le parc d’attraction, le maire concerné a fait de l’humour …

  4. raoul

    Peut-être me trompé-je, mais il me semble comprendre à la lecture de cet article que le montant astronomique du budget de la culture (les fameux 7,4 milliards) ne prend pas en compte les allocations chômage versées aux intermittents.

    1. infraniouzes

      Comme on dirait: on privatise la gloire et les décorations etc… On mutualise les pertes et les déficits. . . .

    2. hagakure23

      Ca me fait penser à Fannie Mae et Freddie Mac, que je qualifierais de société écran. J’ai l’impression que le gouvernement crée de plus en plus de subventions cachées en créant ces systèmes bancals.

    3. Martin-Lothar

      Ledit budget de la culture étant supérieur, je crois, à celui de la justice (y compris les prisons). Dans ce pays — touffu, il vaut mieux être clown intermittent que magistrat à temps… plaints…

  5. Pascale

    Un tiers du déficit de l’assurance chômage pour 3% d’assurés ??? Je savais que certaines corporations étaient volontairement protégées par la République, mais j’étais loin de m ‘imaginer que la hontectomie avait aussi été pratiquée aussi radicalement dans ce secteur. Et je cprends pourquoi certains veulent absolument obtenir l’appellation “intermittent du spectacle”

  6. fifou

    C’est moi ou le Tome 2 sur les suites des annees precedentes ‘Première partie – La Cour constate des progrès’ fait 86 pages sur les 1600 du rapport?

    1. Martin-Lothar

      86 sur 1600, ça ne fait jamais que du 5,3% de progrès. On avance, on avance les gars — et surtout, fermez votre gueule hein !

  7. Pandora

    Il faut aussi savoir que les produits financiers concernant la subvention des films sont particulièrement bien traités fiscalement (il faut bien que la “l’exception française” vive) et la boucle est bouclée…

  8. nordyck

    Tout à fait . Et ce pays est vraiment foutu si , en plus , l’humour fout le camp . Sinon , excellent article , comme d’hab. Merci à vous .

    *”une journée de pique-nique” ?

    ;

  9. Raoul

    Je l’ai déjà dit mais j’aime bien le répéter: Le spectacle vivant en France est joué à perte. Il y a bien des spectacles qui sont rentables, mais sur le budget annuel d’un théâtre les coûts sont systématiquement supérieurs aux recettes, c’est la culture économique française (une culture économique défaillante= une culture et une économie défaillantes) Ce sont les municipalités qui payent le trou… Moralité, les impôts payent les heures travaillées des intermittents, ce qui leur donne droit à des allocations chômage financées par les impôts.

    Qui a dit: “Cocu deux fois”?

    Non, parce qu’en réalité, c’est au moins quatre ou cinq fois!

    En effet, les collectivités payent aussi les associations qui produisent les spectacles via les subventions, leur facilitent l’accès à l’infrastructure avec des tarifs de location sans aucun rapport avec le coût d’investissement dans l’équipement de l’infrastructure (piano, lumières, table de mixage, enceintes, machineries, praticables, loges, billetterie) ou simplement dans l’infrastructure elle-même. Le tout géré par une myriade d’incompétents qui refusent de dialoguer entre eux et qui s’opposent les uns aux autres pour des questions avant tout d’ego… Pour tout dire, la seule avanie à laquelle je n’ai pas assisté, c’est le pot de vin. Il faut dire que malgré tout cela, les artistes du spectacles vivants sont plutôt pauvres (quand on y pense, c’est comique… ou effrayant si l’on considère ce milieu comme une expérience IRL du socialisme triomphant. Ils ont dix ans d’avance sur les autres milieux sociaux, subventionnés à mort et pauvres comme job, mais tous socialistes!)

  10. kelevra

    j habite dans une communne socialo green de la banlieu sud de paris, les employes municipaux ont montes une piece de theatre pendant leurs heures de travail (pardon presence a la mairie) puis ils ont presente leur oeuvre, representation soir et we. ils ont donc ete paye en heures supplementaires car ils jouaient cette piece le soir et le we (heures doubles le dimanche!!!), bien sur la mairie subventionne toutes les conneries habituelles : maison pour tous, maison des jeunes, maison des vieux et oui chacun la sienne etc etc, pour memoire les impots locaux de la commune n ont augmente que de 22% sur la seule annee 2011.

    1. Jesrad

      Et encore, les impôts locaux ne sont que la partie visible… Pensez un peu aux services utiles que tous ces gens pourraient fournir à la place de leur occupation à valeur nulle ou négative à la mairie et au théâtre… Combien d’assistantes maternelles en moins, combien de plombiers, de coursiers, d’investisseurs, de restaurateurs, etc. perdus pour la communauté ? 🙁

  11. Bruxibru

    Je pensais là.

    Et oui ! et en libertarien de base je me disais en pensant à ce sujet, et en réaction quelque part primaire, qui vient certainement à l’esprit à tout le monde, adapté en fonction de ses certitudes :

    “Est ce que les artistes ont eu besoin d’être subventionné pour exister ? L’art, comme tout, est né d’un besoin, et a existé comme çà, et son futur sain est celui là”.

    Bon.

    Et après, il faut bien se faire mal, l’art à aussi existé comme “fou du roi”. Pour reprendre les terme de cet article.

    Michael Angelo, et touti quanti, critiquait peut être l’église, le pape, le dogmatisme (j’ai une magnifique reproduction du pape emmené par des démons de cet auteur au dessus de ma cheminé), le crétinisme ainsi que la torture associé. Mais ils (l’église et l’artiste) étaient probablement (comme certainement avant eux) dans des rapports controversés entre les idées et le financement de leur oeuvres, dont il est difficile de contester que ca aurait été dommage de ne pas les faire.
    Surtout, quand ce ne sont pas nos cervicales qui sont en question.

    Il est probable que les dessins dans les grottes, ont été aussi faite aussi pour plaire à tel ou tel congénère (tout en se réservant un jardin privé, des artistes quand même !) qui avait un baton plus gros que les autres, ou qui savait mieux s’en servir.

    Ce qui est rationnel existe, mais ce qui est irrationnel existe aussi.

    Bru

      1. Bruxibru

        Bleu ? plus chien que bleu j’espère !

        Je me fais “l’avocat du diable”. Ces arguments ne tiennent certainement pas, mais pour sûr, ce n’est pas parce qu’ils sont bleus.

    1. Web et SEO

      “«C’est à peine 2,4% de ses bénéfices!» s’offusque le candidat.”

      À peine ????
      On ne vit décidément pas sur la même planète lui et moi.

      sinon autres perles dans les commentaires :
      “Non la grèce n’est pas dans cette état à cause des nationalisations, mais des comptes trafiqués par la droite de ce pays avec l’aide de la banque Goldman Sachs”

      “les grandes entreprises étaient Nationalisé Renault, Total, EDF/GDF, le Nucléaire, la Poste, la SNCF, Air France, les Autoroutes etc… et on ne s’en portait pas plus mal, mais les politiques UMPS se sont convertis aux sirènes de l’ultra libéralisme”

    2. scaletrans

      Pour ce qui est des commentaires à l’article d’Atlantico, c’est plutôt rassurant: tout le monde n’est pas lobotomisé.

    3. Higgins

      D’ailleurs, si j’étais député, je proposerai une loi qui pénaliserait sévèrement ceux qui nient la réalité du réchauffement climatique (à caractère anthropique ou non) ainsi que les dirigeants des entreprises qui font outrageusement des bénéfices (parce que l’argent, c’est mal). Je veillerai d’ailleurs à ce que ce soit inscrit dans la constitution.

  12. Pascale

    C’est ce que j’appelle de l’étatisme de connivence : l’État “protège” une certaine partie de la population aux détriments d’une autre qui paie, pour se faire chouchouter par les médias et tous ceux qui peuvent avoir une influence sur l’image des “protecteurs” véhiculée par les “protégés”.

    Ce n’est rien d’autre qu’un système mafieux.

  13. Ginette

    Suis-je une intermittente ? Oui. Touche-je des indemnités ? Non. Guide conférencière du patrimoine, j’anime des visites guidées à des clients que je dois trouver, fidéliser, choyer et ils me payent pour cela. Il y a une période creuse en hiver – sans revenu. Je fais mon show 9 mois sur 12, cotise à tout et n’ai droit à rien – si : fermer ma g… Je suis “indignée” depuis des années de ce traitement des “intermittents du spectacle” qui exploitent le filon un maximum et nous prennent vraisemblablement pour des c.ns, nous qui trimons pour leur offrir cette vie de rêve (2 mois de travail, 10 mois au frais du moutontribuable). Philippe Muray, reviens!!!

  14. Ginette

    Récemment sur FR3 j’ai vu un documentaire retraçant la carrière de Bernard Blier. Cet homme a tourné dans des dizaines (centaines ?) de film. Il passait son temps à courir de cachet en cachet. Il a participé à des chefs-d’oeuvres que nous connaissons. Il a fait aussi beaucoup d’alimentaire dont on n’entend plus parler. J’étais épatée de voir son rythme de travail. Puis, j’ai compris. Du temps de Blier, Ventura, Blanche et autre seigneur du cinéma, il n’y avait pas de “statut” de fainéant du spectacle!

  15. chabenj

    La cour des comptes est une noble institution (la seule?) qui pourrait faire la fierté, la grandeur de la Frâonce et de ses politiciens…
    …si seulement ses rapports servaient à autre chose qu’a caler des meubles. (c’est une image, car caler un meuble avec un pavé de 1600 pages, hein…)

    1. Maleypart

      En effet, je suis même assez étonné de la virulence de leur rapport tous les ans, dans le déluge de bisounourseries qui nous entoure.

      1. hermes21

        Une seule solution, pour rentabiliser ce boulot : rendre contraignant tous les avis de la cour des comptes !

        Nan, mais ! Hein, t’as vu…

    1. Nord

      Je peux troller, si vous voulez. Mais comme je suis un infâme capitaliste il vous en coûtera 20€ la ligne. Oui je sais c’est cher, mais pour ce prix je fais de la qualité, du joli, du recherché. Pour 24,99€ je place même du réchauffement climatique (pour l’impôt confiscatoire et les nationalisations, demandez un devis).

      Faire offre à Me Enfoiros, huissier à Paris.

      😉

  16. infraniouzes

    Le top du top: être intermittent du spectacle tout en étant permanent d’un parti politique. Avec ça vous pouvez tenir tout une vie sans jamais rien branler.
    Ce pays n’est pas foutu pour tout le monde. . . .

    1. Le crédule libéral

      Bonjour,
      Pour ma part, en étant comédien amateur, je suis payé des clopinettes pour chacun de mes spectacles. Ce n’est pas grave, je m’en fous. Je suis content de jouer. C’est juste un peu lourd car dans ce cas au lieu de me refiler ces 3 balles sans discuter, on me demande une facture estampillée comme celle d’un professionnel. On me fait parfois même signer un contrat en 3 exemplaires. Bref on créé du buzz bureaucratique pour 3 fois rien. Mais, cela n’est rien du tout par rapport à certaines associations, qui proposent de faire passer le chapeau et de me payer en signatures. “Cela te fera un contrat et au bout d’un certain nombre, tu auras droit à l’intermittence.” Bref l’intermittence est une manière de prolétariser les acteurs, de rendre plus difficile encore de sortir du lot, de faire payer aux contribuables les spectacles et de transformer en lèche-bottes tout le petit monde du spectacle, pardon du “spectacle vivant”

      1. Nord

        CQFD, donc – mais rassurez-moi: vous êtes une minorité à penser ainsi, non? Je demande, parce que j’en connais 2-3 des artistes confidentiels dont l’art ne me laisse pas indifférent, mais avec qui j’évite de parler éco-politique afin d’éviter d’en venir aux mains 😀

  17. fifou

    j’adore la reponse de base des intermittents a ceux qui se plaignent de ce systeme (ou toute autre gabegie du systeme socialiste francais): vous zavez qu’a etre intermittents gros jaloux

    Moi je vais etre cambrioleur ou detrousser les vieilles, a ceux qui me le reprocheront je leurs dirait: zavez qu’a etre voleurs/ violeurs/ cambrioleurs… especes de gros jaloux

    1. something

      Les riches devraient balancer ça à la figure des zindiniais : z’avez qu’à être riche bande de cloportes !

  18. JL

    J’aimerais connaître la proportion de personnes qui ont le statut d’intermittent dans les boîtes de prod et le monde de la télé. Il paraîtrait que les technicos et les artistes ne seraient pas forcément majoritaires dans ce statut. Demandez-vous à qui profite vraiment le plus ce statut. Je trouve amusant de se vautrer dans la caricature antisocialo, il y a de quoi, mais j’ai la nausée à lire certains commentaires. Au moins sur internet, on peut avoir la nausée mais pas les mains sales.

  19. Joe

    Extrait du rapport (vi, désolé, j’ai un peu de retard dans mes lectures) :
    “S’agissant des aides aux investissements productifs, le seul indicateur disponible est la dépense fiscale rapportée
    à chaque emploi direct dont la création est prévue par les investissements agréés : cette dépense progresse continument et a été en 2009 supérieure au montant exorbitant de 700 000 €.”

    700k€ / emploi soit 40 ans de salaires à 20k€ / an, une vie de travail par emploi créé. Seriously, WTF ??

    1. Joe

      Mais c’est une mine d’or ce rapport. Vous aviez vu la petite fraude à 1,6Md € où les services de l’état ont joué “ouais on sait bien, mais on va prendre un peu de temps avant de réagir. Merci de nous avoir prévenu”

      (p23 de la synthèse :”On peut considérer que deux à trois mois ont ainsi été perdus, favorisant des pertes de recettes fiscales comprises entre 600 et 800 M€ sur cette seule période.”

      Que vous soyez blanc ou noir … (p. 30 : “Il reste néanmoins que le nombre d’examens approfondis est faible. La probabilité pour un contribuable fortuné d’être contrôlé en ESFP est d’une fois tous les 40 ans.”)

      La suite au prochain numéro !

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