L’euphorie, la Grèce, ses troubles et leurs conséquences

Ainsi donc, pour la dix-huitième fois (ou vingtième ? J’ai perdu le compte), l’Europe est sauvée, et ce au moins jusqu’à la semaine prochaine. Voilà qui met de bonne humeur pour une jolie semaine de mars, ne trouvez-vous pas ? Et puis, avec une addition bien au-delà des 100 milliards d’euros, ce serait dommage de bouder, hein…

Concrètement, la Grèce a donc fait faillite. Il aura fallu des mois de douloureuses négociations et de petites danses lascives autour du sujet et du mot tabou pour arriver enfin à le prononcer, mais nous y voilà : le pays a, tout à fait officiellement, fait faillite et organise maintenant le dépouillement légal de ses créditeurs.

Ce qu’il faut bien comprendre ici, c’est que si l’on a autant tourné autour du pot, ce n’est pas, loin s’en faut, pour tenter de trouver une issue favorable pour le peuple grec ou pour les contribuables européens en général. Les tergiversations multiples et les atermoiements auxquels nous avons assisté depuis plusieurs mois (plusieurs années, même) ne sont que l’expression brouillonne de la recherche, par les politiciens, du chemin de moindre résistance pour l’acceptation par ceux qui vont payer (nous) de la triste réalité : la Grèce ne pouvait pas être sauvée, du tout.

Le mot « faillite » une fois prononcé, on s’est mis en meilleure position pour accepter l’inévitable. Mais là encore, on procède par petite touches, pour ne pas brusquer les moutontribuables qui, stressés, produisent une mauvaise laine et chargent leur viande de toxines désagréables au goût. En effet, pour le moment, il est acquis que le défaut des Grecs revient à faire une décote de 54% (ou 75% de valeur actuelle nette).

Mais, comme l’explique bien Pasm sur Contrepoints, les hypothèses prises pour arriver à ce résultat camouflent mal qu’en réalité, les nouvelles émissions de l’Etat Grec vont subir, elle aussi, une furieuse décote, laissant le créancier avec une perte totale supérieure à 90%, probablement de l’ordre de 95% au final. Autrement dit : c’est cuit pour les créanciers grecs.

Mais tout est histoire de communication : puisqu’on a évité le défaut de paiement désordonné, que ce coup de rabot bien douloureux est, malgré tout, contrôlé, alors tout va bien. Tout va même mieux que bien, et les marchés sont, dixit la fine fleur de l’analyse financière, euphoriques !

Pensez donc : on vient d’effacer plus de 100 milliards d’euros de dette, on va faire un chèque de 130 milliards d’euros supplémentaires, les 200 milliards d’euros de dette grecque encore en stock vont plus que probablement devoir être annulés aussi, et le tout a été fait de façon contrôlée !

Grâce à ces magnifiques opérations calibrées au micromètre, l’Eurogroupe va pouvoir verser la tranche suivante du plan de sauvetage du pays, ce qui lui permettra de rembourser une échéance de 14,5 milliards d’euros d’ici le 20 mars et d’éviter une faillite désordonnée, ce qui serait très très ballot après tous ces efforts, vous en conviendrez. Alors si avec ça on ne rend pas les marchés euphoriques, c’est à désespérer…

En plus, petit bonus non négligeable, les assurances sur un défaut de la Grèce (les fameux CDS) vont pouvoir être déclenchées ; l’ISDA, l’organisme en charge de déterminer s’il y a bien eu faillite ou pas, a déclaré que « bon, oui, finalement, c’est bien une faillite » et qu’on pourrait donc honorer les contrats correspondants. La somme envisagée pour le moment, dans le calme et la pondération nécessaire à conserver l’euphorie des marchés, est de l’ordre de 3 milliards de dollars, et devrait être fournie par les assureurs (majoritairement des banques, dans le cas qui nous occupe) qui les verseront à d’autres banques, fonds de pension et institutions financières. Ces petits déplacements d’argent en vase clos ne doivent pas vous inquiéter pour le moment.

Ce qui semble plus problématique, c’est que toute cette agitation (qui rend les marchés euphoriques, qu’on vous dit) ne changera rien à l’affaire. Il semble évident que les notations de la Grèce et ses banques par les agences vont passer à D (« default »). À ce moment, des banques lourdement exposées aux dettes grecques se retrouveront à leur tour dans une situation délicate. Par exemple, la banque autrichienne KA Finanz se retrouve, peu ou prou, avec une ardoise de plus d’un milliards d’euros.

Mais pire que tout, les tractations qui ont eu lieu n’ont finalement porté que sur la dette souveraine, celle qui est directement émise par l’État grec. Or, il existe tout un pan d’autres dettes, émises par divers organismes grecs, qui sont, de fait, eux aussi en faillite (sinon maintenant, au moins dans quelques semaines ou quelques mois). On trouve notamment des obligations émises par les transports ferroviaires helléniques, des dettes bancaires, des obligations liées à l’inflation, d’autres avec des collatéraux physiques et d’autres produits structurés plus ou moins garantis par l’Etat grec (vous savez, ce truc qu’on vient officiellement de déclarer en faillite).

Et, pompon de l’affaire, ces obligations sont soumises au droit anglais et non grec. On comprend dès lors que l’ISDA, l’institution qui a accepté la faillite grecque et les 3 milliards de fonds correspondants, soit maintenant un peu plus tendue lorsqu’il s’agit d’évoquer la décote (prévisible, à venir, inévitable, probablement totale) sur ces fonds et le déclenchement des CDS sur cette « autre » dette. Zero Hedge fournit une liste de cette « autre » dette, que je reproduis ici.

Greek List of Bonds Submitted

Bref : non seulement la Grèce n’est pas sortie de l’auberge, mais elle ne vient, à proprement parler, que d’y entrer et tout indique que l’auberge en question se range plutôt dans la catégorie « Hostel » que d’un charmant petit Bed & Breakfast de province anglaise. Au niveau financier, tout indique que les problèmes vont s’accumuler et s’accélérer plutôt que de se résoudre. Je doute à ce sujet que les marchés (et les dirigeants européens) continuent sur le registre euphorique

En outre, par voie de conséquence, la catastrophe grecque qui se joue actuellement va, par ricochet, impacter les autres pays européens. D’une part, il va devenir de plus en plus risqué d’emprunter sur les marchés, à mesure que son euphorie va s’évaporer. D’autre part, on vient d’effacer 100 milliards de dettes, ce qui veut dire aussi que 100 milliards d’euros de richesses viennent d’être annulées, purement et simplement.

On peut naïvement persister à penser que ceci sera sans impact, mais un peu de réalisme oblige à voir que la situation économique n’en sera pas améliorée ; tout indique que l’Espagne et le Portugal sont les pays suivants sur la liste des problèmes de l’euro-zone. Tiens, à ce sujet, j’insère ici un petit graphique, pour rire.

Chômage des jeunes en Europe

Je vous laisse l’interpréter comme vous voulez, mais rappelez-vous que le maître-mot, ici, c’est euphorie.

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Commentaires44

  1. Staline 1953

    Game over…..
    Plus personne ne voudra insérer une pièce dans le bourier.
    Les rotatives vont tourner a fond a la BCE

  2. Le Gnome

    Tiens, d’aucuns disaient en boucle il n’y a pas si longtemps qu’un Etat ne pouvait jamais faire fallite.

    D’aucuns auraient donc menti ? RRhôô, c’est pas beau ça.

  3. NeverMore

    Non la Grèce n’a pas fait faillite, elle est en défaut, c’est juste une écriture sur une ardoise.

    La faillite, c’est quand tout ferme, que les gens perdent leur travail, leur logement, toutes leurs prestations et qu’ils peinent à trouver leur nourriture et un abri.

    En Grèce,on est loin de tout çà …

    1. gem

      Loin de tout ça? vraiment ?
      Seul le respirateur artificiel (l’argent gratuit des contribuables européens et de la BCE) insuffle un simulacre de vie au zombie

    2. NeverMore

      Si vous prenez tout au premier degré, je boycotte ce blog … pendant au moins cinq minutes. Non mais …

        1. bibi

          @ breizh06
          front de gauche… lol qu’est ce que j’en ai a f…. de vos querelles de partis? c’est tout ce que t’as trouvé pour justifier ton indifférence à la souffrance humaine de familles qui font les poubelles pour se nourrir?

          encore un qui sait pas qu’il vaut mieux perdre ses opinions par bon sens que perdre son bon sens par opinion.

        2. breizh06

          Merci de ne pas me tutoyer (on n’a pas élevé les cochons ensemble en Bretagne ;-)).

          Des petits vieux qui fouillent les poubelles le soir je vous en trouve des tonnes en Fraonce ! Et ceci, malgré nos 60% du PIB ponctionné par l’Etat.
          Vous faites peut-etre parti de ceux qui voudraient passer à 100% ? Comme ceux du FdG qui diffusent ces videos ?, et là c’est juste un FAIT.

    3. Pandora

      A. Briand, président du Comité pour le Contrôle des Finances Publiques Helléniques, mis en place en 1898 après le défaut de paiement des Grecs en 1893 disait en 1910 :
      « Il ne faut pas sous-estimer les Grecs. Vous pensez que la Grèce ne produit que des raisins de Corinthe mais elle produit en réalité beaucoup plus que vous ne croyez ».

      Je suis d’accord avec NeverMore : l’État Grec a des difficultés pour collecter l’impôt mais il n’est pas en faillite. Il lui suffit d’imposer (raisonnablement) les richesses produites et les créanciers seront remboursés.

      1. Sanksion

        Un quart du pays ne travaille pas. Un autre quart est fonctionnaire. Et l’autre moitié à la retraite.

        Imposer raisonnablement qui ?

        J’appelle ça faillite.

        1. Pandora

          Il n’y a pas de cadastre, il n’y a pas de facture..

          L’État n’a aucun moyen de prélever l’impôt mais peu d’espoir pour les Grecs d’y échapper : le Triumvirat (Commission Européenne, la BCE et l’Eurogroupe) mettra le temps mais il y parviendra… la technocratie est en marche.

    4. NeverMore

      Pandora
      Euh … je suis pas sûr d’avoir dit ça avec tant de conviction, mais pour une fois que quelqu’un est d’accord avec moi, on va pas chipoter.

      Bibi a bien compris, au second degré, que c’était un faux vrai premier degré, nuance …

      1. Pandora

        Les termes ont leur importance : défaut (non remboursement) n’est pas faillite (fermeture).

        La Grèce a souvent fait défaut dans l’histoire ; nos Eurocrates auraient pu s’en souvenir avant d’accepter ce pays dans l’Euro.

        1. Sanksion

          Ok, une fois qu’il y a eu le défaut. Il y a fermeture de tous les programmes gouvernementaux et para publics qui ne sont pas rentables. Autrement dit, ne restant plus rien, on peut considérer le mot magique en F.

    1. Nord

      Le terme « sauvetage » est presque cocasse, notez bien! « On estime que le produit intérieur brut (PIB) grec s’est contracté de 15% environ depuis 2008 » … alors d’accord, le PIB n’est pas tout, nous sommes bien d’accord, mais là j’éprouve quand même du mal à envisager qu’un « sauvetage » puisse réellement porter quelque fruit …

      Par ailleurs, l’article de Reuters n’est pas impartial, surtout quand je lis « Le risque est grand que plus d’austérité ne mette le pays à genoux » … avec l’argument social comme cache-sexe. Alors oui, certainement l’élément social est à prendre en compte (les émeutes, c’est pas forcément joyce et en pratique ça n’aide pas à la création de richesses) mais on loupe et pas de peu le fond du problème: l’état actuel de la Grèce est la résultante de décennies d’incurie généralisée mâtinée de vautrage dans la dette, point/ barre!

      Je connais un peu la Grèce, pour avoir travaillé avec ce pays dans mon secteur d’activités (c’est encore le cas, en fait, mais de moins en moins) et le potentiel y existe, comme partout naturellement. Mais les écueils, le obstacles, la corruption sont effectivement himalayesques …

  4. Higgins

    Les grecs, et les zeuropéens ne sont pas sortis de l’auberge (espagnole): http://chevallier.biz/2012/03/les-icebergs-de-mediterranee/ et http://www.objectifeco.com/economie/economie-politique/article/vincent-benard-l-isda-rectifie-le-tir-sur-les-cds-obligataires-grecs

    Sur les banques, La Fabrique de l’Histoire sur France Cu était particulièrement intéressante ce matin, notamment sur les causes des dérives actuelles : http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-banques-et-banquiers-14-2012-03-12

  5. Calvin

    Je crois que l’image sarkozienne de la « France Forte », à savoir que nous sommes tous dans une mer de dettes est une réalité (évidemment, ce n’est pas l’interprétation initiale de notre clown à roulettes, mais passons).
    Tout ceci me fait maintenant penser à un naufragé grec, qui n’arrivait plus à nager, portant 100kg de béton. Les autres européens nagent vers lui, se répartissent 50 Kg de béton, et tout le monde essaie encore de surnager, à grande peine…

      1. Calvin

        Un pays qui investit, peut être éventuellement endetté (c’est ce que font toutes les entreprises qui démarrent leur activité).
        L’inverse n’est malheureusement pas vrai.
        la France s’endette surtout pour payer ses dépenses publiques, pas pour investir.
        Premier degré ou pas !

        1. Shnaffy

          Lors d’une discussion, j’ai dit que je ne voterais pas, argumentant  » je ne soutiendrais pas quelqun’un qui gaspille l’argent de mes enfants ( par la dette entre autre) »
          La réponse est citée mot pour mot, donc très sérieuse…

  6. kelevra

    apres des calculs complexes ne pouvant etre realises que par des technocrates de haut niveau, le bouzin fonce toujours a pleine vapeur vers la rive des realites sordides. alors plus par ci, moins par la, multiplie par l indice de cretinerie, divise par le coefficient de penetration dans la merde, « ca y chef, en 2020 la dette de la grece sera de 120.5% du pib et non de 120%, on s etait trompe… » depuis 2008, le pib a diminue de 15% et va continuer a plonger, malgre les voeux pieux de le voir en croissance de 4.5% par an pour resorber la dette.
    le cumul des plans d aide se monte a 700 milliard, pour une dette de 350, il est passe ou cet argent?

    1. Calvin

      « le cumul des plans d aide se monte a 700 milliard, pour une dette de 350, il est passe ou cet argent? »
      => DNC (Dans Notre C…)

      1. fifou

        C’est l’histoire d’un mec qui dit a un politicien: fille moi 700 milliards de fonds publics et je te retro commissionne 1 milliard de fonds prives pour tes fredaines personnelles
        Et le politicen se dit, chouette, je vais me faire 1 milliard!

  7. fifou

    Je pense etre acceptablement intelligent mais il y a un truc que je ne comprend pas dans l’article de la tribune en lien:
    ‘la Grèce a obtenu la participation de créanciers représentant 95,7% de la dette détenue par le secteur privé… Pour parvenir à un tel résultat, le gouvernement a dû se résoudre à déclencher des clauses imposant aux créanciers récalcitrants de se rallier à l’offre’
    ils declanchent des clauses imposant aux creanciers reclacitrants de se rallier a l’offre et n’atteignent pas 100%?
    notez d’ailleurs que l’article evite soigneusement de mentionner le % qui s’est rallie volontairement…
    La situation devient completement opaque

    1. Théo31

      « l’article evite soigneusement de mentionner le % qui s’est rallie volontairement… »

      Ca s’appelle une homèreta.

      Ok, je sors. 😀

      Ce qui est bien avec les poliotocards, les problèmes qui étaient proportionnels deviennent exponentiels. Prolétaires (sens très large) de tous les pays, cassez-vous de ce continent de cons !

    1. Calvin

      Désolé, H16, mais « CPEF » est une notion impropre.
      En fait, on devrait dire : LFSF

      (les Français sont foutus)

  8. Pod

    Nouvel acronyme, bien validé : LGEF — La Gréce Est Foutue
    A suivre :
    L’EEF
    LPEF
    LIEF
    LFEF
    ………

  9. Thomas

    H16 lecteur de zerohedge the scariest chart of Europe got even scarier 😉

    Je veux ajouter que les 3 milliards dont on parle sont du net… il y a des gagnants et des perdants dans l’histoire et le net fait -3 milliards.
    Comme tout le monde le voit on peut atteindre -3 avec pas mal d’opérations différentes, certains voient des pertes de 30 milliards (et donc des gains de 27 de l’autre côté), d’autres sont plus sur du 60…

    Dans tous les cas, ca va faire beaucoup plus mal que 3 milliards

  10. Pascale

    La dette grecque à-t-elle été annulée ou échelonnée? Je ne pense pas que ça change grand chose au final, mais au niveau conceptuel il y a une sacrée différence.

  11. simple citoyen

    Bien vu H.
    Un point cependant que tu abordes de biais (serait-ce par courmandise, histoire de nous en remettre une couche plus tard? ;-)) concerne la transmission ou non, partielle ou totale des conditions qui accompagnent normalement les CDS. Il semblerait en effet que lors de leurs multiples reventes et lors de la construction des chateaux de cartes que sont les produits structurés, les banques et autres assureures aient choisi de ne pas tout transmettre, ce qui a créé de facto un effet de levier induit, qui pourrait s’avérer voire cette enveloppe initiale de 3Mds€ exploser.

  12. simple citoyen

    oui oui Gourmandise! la courmandise est un vilain défaut mais pas un péché capital! 😉

  13. pi31416

    Je cite « La Grèce contemporaine » de Edmond About, publié en 1863, disponible ici http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k28630w

    Page 258 on lit:

    La Grèce est le seul exemple connu d’un pays vivant en pleine banqueroute depuis le jour de sa naissance [soit 1830, fin de la guerre d’indépendence contre l’empire ottoman]. Si la France ou l’Angleterre se trouvaient seulement une année dans cette situation, on verrait des catastrophes terribles : la Grèce a vécu plus de vingt ans avec la banqueroute.

    Tous les budgets, depuis le premier jusqu’au dernier, sont en déficit.

    Lorsque, dans un pays civilisé, le budget des recettes ne suffit pas à couvir le budget des dépenses, on y pourvoit au moyen d’un emprunt fait à l’intérieur. C’est un moyen que le gouvernement grec n’a jamais tenté, et qu’il aurait tenté sans succès.

    Il a fallu que les puissances protectrices de la Grèce garantissent sa solvabilité pour qu’elle négociât un emprunt à l’extérieur.

    Les ressources fournies par cet emprunt ont été gaspillées par le gouvernement sans aucun fruit pour le pays; et, une fois l’argent dépensé, il a fallu que les garants, par pure bienveillance, en servissent les intérêts: la Grèce ne pouvait point les payer.
    —-fin de citation

    Et cela depuis 1830. Cela n’a pas changé en 180 ans. Vous attendez-vous à ce que ça change demain?
    Vous attendiez-vous à ce que ça ait changé hier?

  14. BA

    La BCE prête des centaines de milliards d’euros aux banques de la zone euro.
    Au 9 décembre 2011, l’encours de ces prêts était de 642 milliards d’euros.
    Au 16 décembre 2011, l’encours de ces prêts était de 665 milliards d’euros.
    Au 3 février 2012, l’encours de ces prêts était de 794 milliards d’euros.
    Au 17 février 2012, l’encours de ces prêts était de 796 milliards d’euros.
    Au 24 février 2012, l’encours de ces prêts était de 819 milliards d’euros.
    Au 2 mars 2012, l’encours de ces prêts était de 1130 milliards d’euros.

    http://www.ecb.int/press/pr/wfs/2012/html/fs120306.fr.html

    La BCE prête des centaines de milliards d’euros aux banques de la zone euro au taux de 1 % pour un prêt de 3 ans.

    Dans trois ans, en décembre 2014, les banques de la zone euro seront obligées de rembourser à la BCE ces centaines de milliards d’euros. Mais si elles ne peuvent pas rembourser, que fera la BCE ? La BCE leur prêtera de nouvelles centaines de milliards d’euros pour que le système puisse tenir encore trois ans, jusqu’en décembre 2017.

    Et ensuite, en décembre 2017, les banques de la zone euro seront obligées de rembourser à la BCE ces milliers de milliards d’euros. Mais si elles ne peuvent pas rembourser, que fera la BCE ? La BCE leur prêtera de nouvelles centaines de milliards d’euros pour que le système puisse tenir encore trois ans, jusqu’en décembre 2020.

    Et ensuite, en décembre 2020, les banques de la zone euro seront obligées de rembourser à la BCE ces dizaines de milliers de milliards d’euros. Mais si elles ne peuvent pas rembourser, que fera la BCE ? La BCE leur prêtera de nouvelles dizaines de milliers de milliards d’euros pour que le système puisse tenir encore trois ans, jusqu’en décembre 2023.

    Etc, etc.

    Et à la fin, ça finira bien.

  15. BA

    Samedi 17 mars 2012 :

    A propos de l’Espagne :

    Les banques espagnoles ont obtenu 47 % des prêts accordés par la BCE en février ; la dette publique de l’Espagne est de 110 % du PIB, et non de 68 % comme elle l’avait déclaré ; l’Espagne va imploser. C’est un miracle que ça ne soit pas encore arrivé.

    Spanish Banks Account for 47% of ECB Credit in February ; Spain’s Real Debt to GDP Ratio is 110% Not Reported 68% ; Spain Will Implode. It’s a Wonder it Hasn’t Already.

    http://globaleconomicanalysis.blogspot.fr/2012/03/spanish-banks-account-for-47-of-ecb.html

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