Abomination ! Les écoliers décrivent le réel au lieu des fantasmes de l’EdNat !

Aujourd’hui, je tombe sur une dépêche « AFP ». Rédigée avec la patte inimitable « AFP », avec ce cachet si particulier « AFP », avec ces vrais morceaux de petits bouts de vécu « AFP » dedans, elle ne pouvait qu’attirer mon attention. En plus, ça parle de sexisme et d’enfants illettrés. Comme elle était d’importance, elle a été gentiment été copiée puis collée dans différents organes de cette presse que le monde du facsimilé nous envie. Une analyse s’impose.

Avant d’aller plus loin, cette dépêche se retrouve ici ou encore . Notez que le travail de l’un des sites aura consisté à insérer des retours chariots (qui montrent toute la finesse d’analyse du média en question) alors que l’autre aura trouvé la brillante idée d’insérer une jolie photo en chapeau de la dépêche. Tout ce travail sur le matériel brut de l’AFP est véritablement ébouriffant.

Pour rappel, les subventions directes à la presse (c’est à dire, votre argent) se montent cette année à plus d’un demi-milliard d’euros. On appréciera la bonne utilisation de ces fonds.

Demaerd Bisounoursland Security - Division Gros Calins
Et justement, à quoi ont été employés les fonds ? A nous narrer l’histoire rocambolesque d’un dictionnaire écrit par des écoliers, afin de les inciter à écrire et éviter ainsi l’écueil de l’illettrisme dans lequel l’Education Nationale s’emploie pourtant à les flanquer en toute bonne foi. L’idée, au départ, est comme d’habitude à la fois simple et parfaitement idiote : puisque les élèves savent à peine écrire, plutôt que reprendre leur enseignement avec des bases solides et des méthodes éprouvées, appliquons-nous à leur coller un exercice complexe et qui n’a pas été déjà fait auparavant ce qui nous évitera ainsi tout benchmark infamant. Faisons pondre à des élèves de grande section jusqu’au CM2 plusieurs milliers de définitions sur des mots divers et variés, collationnons l’ensemble et déclenchons ensuite une bonne polémique de vierges effarouchées lorsqu’on commencera à lire le résultat.

Parce qu’il faut comprendre que les définitions produites par des élèves au cerveau pas encore suffisamment lavé sont remplies d’abominables évidences machismes que seul un passage par l’Éducation Nationale, citoyenne et responsable, pendant une douzaine d’années, permet d’amoindrir.

Vous pensez que j’exagère ? Que nenni. Il suffit de lire la dépêche, phrase à phrase.

Le père, c’est « le chef de famille » et la mère « repasse »

Repasser, cela signifie qu’on porte des chemises proprettes avec, pourquoi pas, des petits pulls. Si la chemise est sous le petit pull, il n’y a alors pas besoin de la repasser, morbleu ! Dès lors, plutôt que d’interdire, le gouvernement devrait lancer une campagne d’information sur les tissus sans repassage, et aussi une campagne de formation des hommes au repassage, pardi ! Si les hommes refusent de repasser, c’est à leur(s) femme(s) de se révolter et pour cela, rien de plus simple : la menace de devoir aller au travail avec une chemise froissée aura tôt fait d’éliminer cet insoutenable esclavage du fer.

Bon.

En fait non, il est probable que les hommes iront juste au travail avec leurs fringues froissées, et au bout d’un moment les casual-fridays deviendront des casual-semaines, puis on inventera des « chic-friday » comme dans les compagnies qui embauchent des geeks sans maman ou sans femme pour repasser, et où tout le staff s’habille en punk depuis au moins dix ans.

« Le Dictionnaire numérique des écoliers, qui comprend 17.000 définitions écrites et illustrées par des élèves de la grande section au CM2, a été lancé en septembre 2010 par la Direction générale de l’enseignement scolaire, dans le cadre du plan national de prévention de l’illettrisme. »

Et moi qui croyais que pour ne plus être illettré, il fallait apprendre à écrire, alors qu’en réalité, un dictionnaire en ligne suffisait ! Le progrès est fulgurant : on se demande si c’est l’accès à un dico, écrit par des tout-petits enfants, qui combat l’illettrisme, ou si c’est le fait de devoir écrire une définition qui fait mieux le travail qu’une page de lettres et une dictée. Et d’ailleurs, le résultat est flagrant. Si flagrant que je suis absolument zoutré que le gouvernement, dans sa grande inconséquence, ait osé couper la prise au dictionnaire en question, au risque de favoriser l’illettrisme ! Quelle horreur !

En filigrane, l’action vigoureuse du gouvernement pose la question de savoir ce qui est mieux : une population sexiste ou une population illettrée ? Bizarrement, l’illettrisme semble donc plus souhaitable que le sexisme. Soit.

La suite nous apprend que « Certaines définitions (…) ne sont pas admissibles en l’état » et « même si le problème concerne une minorité de définitions », le ministère « a décidé sans attendre de suspendre la mise en ligne » sur le site internet du Centre national de documentation pédagogique (CNDP), a indiqué le ministère interrogé par cette bande de gros pachydermes mous de l’AFP. Ce qui est parfaitement logique : si une population illettrée est préférable à une population sexiste, il convient de retirer d’internet l’intégralité du dictionnaire, le temps pour le Comité De Nettoyage Pédagogique (CDNP) de vérifier toutes les définitions et d’en expurger celles par trop sexistes. Leu saiksimse, yl ne pasra papar mwa. Pourre l’ilétrimse, sa se négossie.

Le site « restera provisoirement fermé » dans l’attente d’une « révision » du processus de validation par le CNDP, et de « la relecture et réécriture » des définitions incriminées.

Oui mais attention ! On doit immédiatement savoir une chose : ce Comité De Nettoyage Pédagogique, là, est-il bien constitué d’enfants de la grande section au CM2 ? Et puis d’ailleurs, ce travail des enfants pour faire un dictionnaire a-t-il été rémunéré ? Comment peut-on ainsi accepter, en République du Bisounoursland, de nos jours, le fait de faire travailler des enfants à un dictionnaire, qui plus est supposé servir réellement de référence ? Comment peut-on laisser travailler des enfants, j’insiste, à une époque ou des étudiants et autres djeunzs ont tant de mal à trouver un job d’été ou même un stage rémunéré ? Combien un tel dictionnaire aurait-il permis de créer d’emploi s’il avait été correctement et normalement payé et réalisé par une équipe de personnels spécifiques, par exemple de syndiqués du Livre CGT ? La situation est insoutenable : selon toute vraisemblance, non seulement ce dictionnaire a été réalisé par des enfants non rémunérés (ce qui est formellement interdit, bande d’esclavagistes), mais en plus, il l’a été au détriment d’une classe sociale qui ne demande qu’à travailler ! L’abomination de cette révélation fera dresser tous les poils de n’importe quel socialiste imbibé d’égalité et de solidarité citoyenne participative !

On apprend qu’en outre, le ministère a demandé à l’Inspection générale une « évaluation » de « l’ensemble du dispositif ». Dans un pays normal, l’inspection générale va bien évidemment conclure que des enfants ont été exploités dans un sweat-shop gouvernemental, que les services publics sont devenus des services d’esclavage des petits. En conséquence, les responsables seront lourdement récompensés et des innocents, choisis au hasard, seront sévèrement punis par du bon illettrisme propre, sans sexisme, logique et limpide comme de la vodka premier prix, payée avec votre argent. Dans un souci d’équité et d’apaisement transgénérationnel, le terme Méga-Cafouillage ne sera pas employé.

Tiens, dans le texte de l’AFP consciencieusement reproduit partout, on peut lire la phrase suivante :

« Le site internet spécialisé dans l’éducation « vousnousils » et le site « leplus.nouvelobs.com » donnent quelques exemples : Une « femme » est « une maman, une mamie ou une jeune fille. Elle peut porter des bijoux, des jupes et des robes. Elle a de la poitrine. »

Alors hum, il me semblait qu’on disait « Nous Vous Ils », dans cet ordre, mais c’est probablement faire du mauvais esprit que de souligner que la deuxième personne du pluriel soit maintenant en première position ou confondue avec la première ; après tout, pourquoi pas. Mais dans ce cas, je m’insurge contre cet insupportable sexisme qui ne nous fait pas plutôt dire « Vous Nous Elles », ou bien « Vous Nous Elles Ils » pour des raisons égalitaires, voire « Vous Nous Eux », ou encore … euh ah je ne sais plus mais vous comprenez la gravité de la situation. Et surtout, on note ici l’insupportable discrimination des mères sans poitrine qui portent des pantalons. C’est violent.

Honnêtement, on se demande à quoi pouvaient s’attendre les gens qui donnent des définitions à écrire à des jeunes enfants. Peut-être l’Inspection Générale et le Comité de Pureté des Cerveaux Nationaux aurait-ils dû intervenir à la base pour demander aux professeurs de retoucher les définitions, afin qu’elles soient plus politiquement correctes, moins violemment en prise avec le monde normal et réel. Peut-être même aurait-on dû donner la définition directement aux enfants plutôt que leur demander ce qu’ils voient autour d’eux, puisque ce qu’ils observent d’en bas et comprennent avec leur petits crânes de choupinets est à ce point méprisable et honteusement immature. Peut-être que l’EdNat devrait directement s’appliquer à laver les cerveaux dès le plus jeune âge exactement comme elle sait si bien le faire (en cours d’économie ou d’histoire par exemple) chez les — un peu — plus vieux, ou exactement comme elle le reproche aux (vilains) cathos qui enseignent leurs (vilaines) croyances dès la petite enfance, plutôt que demander leur avis (moralement répréhensibles) à des petits cons sexistes qui n’ont aucune expérience de la vraie vie à six ans (les cons) et ne savent pas que, contrairement à ce qu’ils observent à la maison, non, une femme ne doit pas repasser, ni avoir de poitrine, ni porter de robes car c’est bien sûr se soumettre de la façon la plus vile au capitalisme financier de la spéculation apatride au sexisme glauque d’une société française insupportablement conservatrice et rétrograde qui ignore les tissus infroissables et le bonheur radieux de porter une chemise frippée !

Vous me suivez ? Non ? Si ? Un Peu ? Ne partez pas, le texte de l’AFP continue !

Le « père » est « le mari de la maman, sans lui la maman ne pourrait pas avoir d’enfants. C’est le chef de famille parce qu’il protège ses enfants et sa femme. » Quant au mot « mère », il est défini par la phrase : « Ma mère repasse les affaires de toute la famille ».

On baigne en pleine horreur sexiste, j’en ai des palpitations !

Que le père soit le mari de la maman est suffisamment atroce sans qu’en plus on doive apprendre de front, brutalement et sans ambages que la maman ne puisse pas avoir d’enfant sans lui, alors que l’inverse se rencontre couramment ! Ce dictionnaire satanique, digne des pires régimes talibans (et de nos heures les plus sombres) ose poser comme une évidence que le chef de famille est le père, conception là encore rétrograde et conservatrice (avec des morceau de capitalisme, de libéralisme et des petits bouts d’apatrides qui en veulent à l’Humanité). Tout ceci est tout simplement inacceptable et justifie complètement son retrait du net : en effet, le chef de la famille est l’agent de police, ou le juge, les seuls habilités à défendre la femme et les enfants, a posteriori bien sûr, en cas d’agression (généralement inévitable, rendons-nous à l’évidence) dans la mesure où toute intervention armée ou musclée de la part du papa sera sévèrement punie, et l’agresseur dédommagé comme il se doit.

En revanche, « le travail réalisé en classe par les enseignants adhérents au projet n’est pour sa part pas remis en cause », indique le ministère, qui souligne que « l’élaboration de définitions par les élèves est un outil pédagogique opportun pour l’acquisition du vocabulaire, priorité dès l’école maternelle pour prévenir l’illettrisme ».

En lisant tout ça, j’ai du me munir d’une cuiller pour ramasser les morceaux de ma mâchoire tombée trop fort. Les zorribles définitions sexistes vérifiées, puis soumises par les enseignants de l’Épuration Nationale, forment malgré tout un travail « pas remis en cause ». La lutte contre l’illettrisme révèle un sexisme flagrant et troporibl qui n’a pas semblé défriser un seul des employés de l’État mais ça n’est pas grave, le travail a été fait et bien fait, tout baigne, arrêtons donc les serveurs.

Dico des écoliers sexistes et méchants

Dans ces conditions on peut se demander pourquoi le dictionnaire est mis hors ligne, et pourquoi une commission de nettoyage va devoir tout se retaper et tout réécrire de façon pure et citoyenne alors que non, on ne remet rien en cause. Ça doit venir de la logique limpide que le service public exploite, comme les petits enfants gratuits, le tout payé avec votre argent que vous avez osé gagner avec votre chemise repassée dans le plus pur sexisme décadent du capitalisme financier de la spéculation apatride du conservatisme familial insupportablement lettré, qu’on saura mettre au pas dans un illettrisme non sexiste, propre et salvateur, et surtout martelé avec soin dans le cerveau des cinq à dix ans qui sont des petits cons sexistes.

La brève de l’AFP contient à peine plus de 300 mots, et dans ces 300 mots, toute l’imbécilité, toute la stupidité crasse de notre société momifiquement correcte ressort d’un seul coup. C’est, véritablement, une performance pour cette Agence d’être ainsi parvenue à concentrer autant d’abrutissantes idioties, tant de son fait à elle que du fait de l’Éducation Nationale.

Je dis chapeau.

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Commentaires123

  1. Elphyr

    C’est dur à suivre… mais c’est bien écrit et bien vrai.

    Notre Censure Nationale va passer par là et remettre ces petits délinquants dans l’droit ch’min que j’vous dit. Nos p’tites têtes (naturellement ultralibérales et ultracapitalises, regardez leurs Listes de Noël) vont être éduquées que j’vous l’assure que ca s’passera pas comme ca ouais.

    Souvenez-vous : les gens naissent ignorants, pas idiots. C’est l’éducation qui les rend idiots.
    (Cette citation aurait été wonderful en conclusion de l’article AFP !)

    1. Oui, à la relecture, ça part dans tous les sens, mais il y a tellement de trucs qui viennent à l’esprit en lisant ce concentré de consternation de l’AFP que ça déboule un peu en vrac.

      1. Calvin

        Garde comme ça !
        J’ai suivi ton cheminement. Cela va au delà de l’indignation. C’est un constat déprimant sur l’ensemble des moyens développés inconsciemment (ou pas) pour déstructurer les valeurs humaines.

      2. Flo

        A votre décharge il faut dire que depuis quelques mois c’est une telle déferlante qu’on a de plus en plus de mal à suivre.
        Cette histoire rappelle vaguement le sort réservé au résultat de certain referendum…

  2. Calvin

    Même pas un mot pour rappeler que cela a été initié durant le Mandat Inique de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Dire-Le-Nom ?
    Ben non, car l’EdNat est un bateau ivre depuis tant d’années qu’il vague, ayant perdu sa boussole des valeurs, au gré des idées fumeuses de ceux qui en vivent.
    L’EdNat est un gros machin destiné à des prétendus-pédagogues de se faire plaisir et en étant payé pour jouer.

    Rien dans ce pays ne pourra être entrepris sans un cataclysme au niveau de l’instruction, et sans doute l’éviction totale de ces apprentis-sorciers de la « Pédagogie ».
    C’est rare que je dise cela, mais j’ai vraiment de la haine pour ces gens-là : ils sont responsables de la proportion de gens feignants, violents, amorphes, du niveau affligeants des cadres, des élus, des présidents…

    1. Elphyr

      Et le pire, c’est que quand on tombe sur de bons pédagogues (ie quelqu’un qui ne t’impose pas sa facon de penser et ne fait que t’ouvrir l’esprit), c’est soit trop tard (trouver un bon prof de philo en terminale est un cauchemar, ils sont tous en prépa…) soit ils sont réprimandés.

      3615 my life mais en 5eme en cours d’Hist/Géo/Educ civique (oui, rétrospectivement, l’ÉdNat troll les gamins dès la 5eme) j’avais écrit une dissert très critique sur l’Euro/l’Europe (je ne sais vraiment pas quel génie libéral m’avait inspiré ce jour-là) et la prof m’a dit en quelque mot « c’est très bien mais tu gardes ca pour toi et tu ne diras jamais ca devant un vrai correcteur » (aaah l’avantage des collèges privés sans syndicaliste à tous les coins du bâtiment).

      Alors oui, je partage ta haîne pour ces obscurantistes (qu’ils soient de l’ÉdNat ou d’ailleurs).

      1. Josselin

        « 3615 my life »

        Rhoo l’has-been, le Minitel ça n’existe plus eh ! Maintenant on dit « www.my-life.com ».

      2. Calvin

        Attention, je parlais des pédagogues « d’en haut », ceux qui font les programmes, ainsi que les intellos qui poussent vers cette uniformisation médiocre, etc…

        Les profs, confrontés au quotidien, se séparent en deux catégories principales :
        – ceux qui appliquent les procédures, tout en contrebalançant un peu (et oui, le réel finit par frapper à la porte),
        – ceux qui sont en révolte larvée (surtout ne pas le montrer à un inspecteurs ou à des parents zélés-délateurs) et respectent les fondamentaux de notre espèce.

      3. Flo

        A propos de prof de philo de terminale il y a quelques jours un élève me raconte la sortie du sien en plein cours sur le bonheur et tout ça :
        « Mais vous vous rendez compte qu’en France même pas 50 % des gens paient l’IR. Je ne fais pas de politique mais bon, on fabrique des assistés… »
        Bon si on évacue le wtf et l’hypothèse d’une provocation, je dis aux élèves : warning, la probabilité que vous tombiez sur un correcteur comme ça à l’examen tend dangereusement vers zéro.
        A moins que celui là ait le courage d’exprimer en classe ce qu’un nombre plus important qu’on ne croît pense en réalité.

  3. T-Buster

    Pfff la honte cette vision passéiste de la famille, car tous le monde sait bien que c’est l’employée du pressing qui repasse les chemises maintenant 😉

  4. zen aztec

    « ’illettrisme dans lequel l’Education Nationale s’emploie pourtant à les flanquer en toute bonne foi. »
    Bonne foi?hum hum…

    1. Calvin

      En bonne foi, oui, je le crois aussi.

      L’idée est d’abaisser le niveau suffisamment pour que chaque enfant, quelle que soit sa classe sociale, soient égaux, mais pas trop pour qu’il n’y ait pas (plus) d’illettrisme.

      Ce qui n’était pas prévu par ces pédagogos, c’est qu’en abaissant légèrement et de plus en plus le niveau, les enfants les plus faibles réagiraient en travaillant encore moins ou en étant démotivés, et, de fait, atteindraient des niveaux proches des abysses.

      1. Egomet

        En toute bonne foi, en effet. Ce n’est pas la pureté des convictions qui pose problème, mais le respect du réel.
        On voit mal d’ailleurs par quelle perversion des gens chercheraient à abrutir les masses et quel serait leur intérêt caché. Nous n’avons pas de tyran assez puissant pour en profiter sur le plan économique ou politique. Après tout, les mensonges ordinaires fonctionnent très bien avec les ingénieurs ou les médecins. Pas besoin que les citoyens soient des demeurés pour les escroquer.
        En revanche, on voit très bien comment on s’obstine dans l’erreur, pour ne pas désavouer les efforts de toute une vie, ou ne pas risquer de passer pour un hérétique.

      2. Aristarque

        Etymologiquement, abysse signifie sans fond….
        Le niveau peut donc encore descendre, si possible…

  5. Josselin

    Il va bien arriver un moment où Google sabordera l’ensemble des articles de la presse copieuse-colleuse pour Duplicate Content… (indépendant du déréférencement auquel il va être contraint)

    « Le père est le mari de la maman »

    Alors ça, c’est vraiment pas bisou-bobo-sociétal-compatible. Le père est aussi le mari du père. Non mais. Faut tout leur apprendre à ces mômes.

    Quelques fautes de frappe :

    – « vérifier toutes les définitions et d’en expurger celles par trop sexistes » : mot « par » en trop (au-dessus de la quatrième citation)
    – « Et puis d’ailLeurs, ce travail des enfants pour faire un dictionnaire a-t-il été rémunéré ? » (en-dessous de la troisième citation)
    – « le tout payÉ avec votre argent que vous avez osé gagner/ » (avant-dernier paragraphe)

    (Vous pouvez bien évidemment modifier mon commentaire une fois les corrections faites :))

  6. infraniouzes

    Moi je ne suis pas inquiet; ce formidable travail expérimental (on ne fait que ça à l’EdNat) va donner lieu à un rapport (que personne ne lira) puis à un Livre Blanc remis en grandes pompes au président du Bisounoursland et enfin se terminera par moult promotions, décorations et augmentation aux valeureux enseignants qui se seront coltinés le travail…
    Et puis on passera à autre chose…

  7. Le Parisien Liberal

    petite digression : on rigolera quand les jeunes des minorités arabes, donc victimes officielles, tiendront en classe des propos sexistes (donc conservateurs). Il y aura forcement, à ce moment la, un bug généralisé chez les profs pour qui il y a d’un coté les bons, de l’autre les méchants.

    1. infraniouzes

      Excellente remarque sauf… que ça doit déjà se produire régulièrement mais que personne ne moufte afin de préserver le consensus gluant cher aux élites de gauches. Mais quand les minoritaires seront devenus, peu ou prou, majoritaires, ce sera une autre chanson…

    2. JS

      Cela fait déjà des années que ce que vous décrivez à cours.

      Il en va de même pour les propos homophobes ou antisémites.

      Mais le bug n’a toujours pas eu lieu, la Matrice idéologique tient bon pour l’instant..les victimes ne peuvent pas faire d’autres victimes ou alors çà n’est pas de leur faute !

    3. gem

      t’inquiètes pas, le cas est connu, prévu, et parfaitement géré : une victime officielle qui tient des propos troporibles manifeste qu’elle est une double victime. Elle a donc trop à une double dose de bisous, tandis que l’infâme blanc qui rapporte les dit propos sera sanctionné pour stigmatisation, le méchant.

  8. Aurélien

    La qualité travail des enseignants dans la cadre de ce plan national contre l’illettrisme n’est pas remis en cause… Le plan lui-même encore moins…

    Pourtant 17 000 définitions pour 48500 écoles primaires et maternelles, ça donne la production moyenne époustouflante de 0,35 définition par établissement.

    On sent que le monde de l’éducation, enseignants, parents, enfants, s’est passionné et tout entier investi dans ce projet.

  9. Typhon

    T’façon, les enfants, c’est tous des fachos belliqueux, voire des partisans de la monarchie absolue.

    Il n’y a qu’à voir avec quelle passion ils recréent un système féodal surranné en jouant au chevalier et à la princesse, avec quel enthousiasme ils se remettent dans les conditions d’un génocide en jouant aux cow-boys et aux indiens, pour comprendre qu’ils sont tous fervents adeptes d’une idéologie ultra-conservatrice de haine et de terreur où l’égalité n’a pas sa place.

    Les enfants, ce sont les éléments les plus maurassiens de notre société.

    Typhon

  10. Pangloss

    Pour une fois qu’il y avait un semblant de bonne idée: faire s’exprimer les enfants et les inciter à écrire, il faut qu’une censure imbécile leur indique que ce n’est pas le tout de s’exprimer, encore faut-il penser comme on vous dit de le faire.
    Le politiquement correct s’impose à l’école. Pour la vie réelle, il suffit de regarder autour de soi et si on en veut encore, les dessins animés du mercredi et les paroles des rappeurs.

  11. Dubitatif

    « Leu saiksimse, yl ne pasra papar mwa »

    Mon écran et mon clavier ne vous remercient pas :), contrairement à moi ils n’aiment pas trop le café.

    Encore un billet d’anthologie, grâce à vous nous garderons notre sourire malgré tout.

    1. Elphyr

      En parlant de café, je me demande si H16 écrit tout celà avec l’horaire francais (ie sortir tout à 9h du mat) ?
      Parceque ce billet faut le digérer au réveil x)

      (Je me doute bien que les billets sont pré-préparés la veille ou quelque jour à l’avance, mais quand même, quelle foi !)

  12. Yrreiht

    Je trouve ce billet incroyablement positif, c’est une bouffée de fraicheur et d’optimisme.

    Malgré plusieurs décennies d’effort, rien n’a été fondamentalement altéré et le cerveau des enfants fonctionne encore logiquement.

    Notre espèce est plus résistante que prévue, Alléluia ! Nous survivrons !

    Le béton du réel fracassera encore quelques illusions, et quelques faibles et faiblesses, haut les cœurs la vérité sortira toujours de la bouche des enfants.

    1. Josselin

      Enfants qui d’ici quelques années sortiront la vérité :

      – Père, mari de mon 2e papa qui ressemble plus à une madame
      – Mère, femme de ma 2e maman qui parle comme un papa

      1. Pandora

        D’accord avec malbarré.
        Le mariage pour tous est une manœuvre de diversion : personne ne parle des hausses d’impôts qui s’accumulent encore et toujours.
        La dernière ? Taxe sur l’huile de palme !

        1. Pascale

          Oui, et ce qui est hallucinant c’est que le sondage du Figaro qui demande « faut-il taxer le Nutella » reçoit 66% de réponses positives. Je crois que finalement les Français n’ont que ce qu’ils méritent : l’État leur prend déjà 56% de la richesse qu’ils créent chaque année et ils en redemandent…

    2. Pandora

      La vérité qui sort de la bouche des enfants ressemble beaucoup à ce qu’ils entendent de leurs parents.

    3. JS

      Je ne partage malheureusement pas votre enthousiasme. Ces enfants sont encore jeunes, leur endoctrinement n’en est qu’à son commencement.

      Le plus important se passe au collège et ensuite au lycée. Ces charmants bambins seront alors devenus des victimes du bolchevisme Franchouillard et de l’assistanat victimaire..

  13. YB69

    et quand on lit la dépêche sur le site http://www.vousnousils.fr/2012/11/05/le-dictionnaire-des-ecoliers-juge-sexiste-536894 dernier paragraphe, je cite : Najat Vallaud-Belkacem et Vincent Peillon sou­haitent pour­tant faire de la lutte contre le sexisme un thème phare de la ren­trée 2013, avec l’expérimentation, dès la mater­nelle, d’un pro­gramme péda­go­gique d’une quin­zaine d’heures sur ce thème. – il y a de quoi s’inquiéter, petit, Ce Que Tu Vois n’est pas ce Que Tu Penses…

  14. Jesrad

    « La lutte contre l’illettrisme révèle un sexisme flagrant et troporibl qui n’a pas semblé défriser un seul des employés de l’État mais ça n’est pas grave, le travail a été fait et bien fait, tout baigne, arrêtons donc les serveurs. »

    Etonnant non ? La seule chose que l’état s’applique à faire de son mieux, c’est de se justifier. Ainsi, toutes les évaluations qu’il se fait de sa propre action se bornent à souligner à quel point ses initiatives sont forcément empreintes de détermination louable, comment sa volonté est juste et bonne, comment ses présupposés sont forcément évidents et limpides et ses efforts judicieusement employés en tous leurs aspects…

    Par exemple je pourrais citer des passages incroyablement consternants des rapports de l’OPEPS, qui évalue l’action publique en matière de nutrition et prévention de l’obésité…

  15. douar

    Quand j’ai entendu ça ce matin sur France Inter, je me suis dit que ça allait forcément faire l’objet d’un billet ici, tant ça tient du prodige. Et puis, paf, 10 mn après, rebelote avec la taxe dite « nutella ». Décidément, Ils ne s’arrêteront jamais? Je vous le dit, des champions du monde.

  16. Jeanpierre

    La lecture de cet article n’était pas facile à suivre. (Surtout que j’étais encore un peu dans le gaz. Premier avantage, ça m’a réveillé). En revanche, ça m’a foutu le moral dans les baskets. Je vais aller me prendre un bon café et une clope, c’est urgent.
    Juste en passant : je pense qu’il sont entrain de combattre un problème d’éducation comme une idée. C’est faire trop d’honneur au sexisme que le considérer comme une idée. Des petites phrases en leitmotiv comme « on ne frappe pas une fille, même avec … (compléter la phrase et je vous préviens tout de suite, ce n’est pas « rage ») ou « même un loup ne se bat pas avec une louve » suffisent pour faire rentrer dans la tête des gens qu’une fille est différente d’un homme sans pour autant être inférieure. Juste différente.

  17. tn

    Ce dictionnaire me laisse pantois.

    Un fin lettré maîtrise moins de 10 000 mots.
    Un citoyen lambda en utilise couramment moins de 2 000.

    Comment des bambins entre 5 et 10 ans ont-ils pu pondre 17 000 définitions?

    1. Elphyr

      « Anticonstitutionnellement: mot le plus long de la langue francaise. »

      (C’est même pas vrai en plus.)

  18. Tremendo

    Cet article part un peu dans tous les sens mais il est assez drôle:
    Il révèle trois choses:
    1) A la lecture des définitions, on se dit que franchement nos gamins deviennent des analphabètes. Merci à l’ednat.
    2) Pour pondre des iniciatives aussi bidon, à l’ednat et dans nos administrations ils ont franchement rien à foutre avec tout notre poignon, ceci dit cela a au moins l’avantage de mettre en lumière le point 1.
    3) Ce pays est dans un état très très avancé de bisounoursisme, de bien-pensance et de polémique débile. Le féminisme est un fascisme parmi d’autres.

    1. NoName

      3) Tout à fait d’accord. Moi, je l’aurai plutôt comparé a un marxisme, mais le fascisme étant issu du marxisme… Non, parce que le féminisme, c’est du marxisme avec phrase préconçue et mots-clefs à changer:
      – bourgeoisie -> patriarciat
      – prolétariat -> classe féminine
      – capitalisme -> société patriarciale
      Les féministes/marxiste ayant dans l’idée qu’un certain complot mondial des hommes/hétéros/bourgeois vise à oppresser les prolétaires/homosexuels/femmes (au choix) et que seule une révolte armée de ceux/celles-ci pourra permettre l’arrivée d’une société sans classe/sexe/différenciation sexuelle…

      A part ça, très bon billet H16. Encore un bel exemple de débilité décontractée de la part de l’Education Nationale.

      1. Tremendo

        Oui c’est vrai, mais comme tu dis marxisme et fascisme ont les mêmes origines, et je trouve que le mot fascisme a une connotation « autoritaire », « intolérant », »accusateur » qui va bien avec le féminisme.

  19. Josselin

    D’ailleurs, pour un enfant qui n’est pas encore à l’étape du supérieur (n’a donc pas encore passé son bac), on parle bien d’élève et non d’étudiant.

    Quelque chose que l’on élève, c’est quelque chose dont on fait l’élevage. Qui dit élevage, dit formatage de masse. Et si le terme n’a pas encore choqué les si prompts à la bienpensance, c’est qu’il ne doit pas être si faux que ça…

    1. Egomet

      Vous interprétez mal le mot élève. C’est celui que l’on élève, que l’on fait grandir, que l’on aide à monter.
      D’ailleurs, c’est un terme assez peu à la mode. Dans le jargon pédago, on dit « apprenant ». C’est tellement plus joli.

    2. Pandora

      Élever n’est pas formatage de masse mais « Porter plus haut dans l’ordre intellectuel, moral ou spirituel » définition du CNRTL.
      Mais « apprenant » doit mieux convenir à la bureaucratie de l’EdNat.

      1. Josselin

        La définition que j’en ai :
        « Assurer à un être vivant un développement continu, depuis sa naissance ou à partir d’un moment relativement proche de sa naissance, jusqu’à un certain degré d’accomplissement. »

        Ce qui vaut aussi bien pour les hommes que pour le bétail. Ce n’est plus qu’une question d’interprétation.

    3. Aristarque

      Pauvres de nous.
      Si les pauvres apprenants de maintenant doivent ingurgiter un brouet pareil de définitions et références pour connaître les différentes acceptions d’un mot, on peut comprendre le niveau d’illettrisme en résultant.

  20. Aloux

    J’aimerais bien trouver des traductions d’articles de la pravda de la grande époque (pas Staline, ce serait méchant, disons ère Brejnev), juste pour voir si la purée produite par la presse et le système éducatif français actuels soutient la comparaison. Quand je vois cette article je me dis qu’on a sûrement enfoncé le niveau de propagande débile et d’idéologie surréaliste atteint en son temps par l’urss.

  21. Higgins

    « La brève de l’AFP contient à peine plus de 300 mots, et dans ces 300 mots, toute l’imbécilité, toute la stupidité crasse de notre société momifiquement correcte ressort d’un seul coup. C’est, véritablement, une performance pour cette Agence d’être ainsi parvenue à concentrer autant d’abrutissantes idioties, tant de son fait à elle que du fait de l’Éducation Nationale. »
    Excellentissime. Il fut un temps où, dans ce pays autrefois guidé par la raison, un tel comportement, si tant est que les cuistres qui l’ont commandité auraient eu l’outrecuidance de le manifester, aurait suscité des indignations totalement justifiées et des railleries du meilleur niveau par quelques humoristes à l’esprit acéré (je pense à feu Desproges). Y-a-t-il un fond au gouffre dans lequel nous sommes tombés?

    1. NoName

      c’est vrai qu’en y repensant, il me manque ce Desproges. Cela me rappelle un de ses sketch, qui doit dater d’il y a trente ans, où il parlait d’un enfant « en échec scolaire manifeste, puisque malgré toutes les techniques de pointes en vogue à l’éducation nationale, il savait encore, en arrivant en troisième, lire et écrire ». Ou quelque chose dans le même ton.

      Quel prophète !

    2. Elphyr

      Rassurez-vous, on est encore loin du niveau des USA.
      Honey Boo Boo, Jersey Shore, Fox News… je suis heureux en France on soit encore à Secret Story, Qui veut épouser ma tarlouze et l’AFP.
      Je ne cautionne pas l’AFP, mais la barre est encore assez haute pour être (re)levée. Aux USA, c’est trop tard (« Raise the Bar » de South Park est équivoque).

      Puis si vous voulez des informations impartiales, allez sur Al Jazeera (nécessite une connaissance ou un traducteur arabe). Au-moins, ils ont un coverage exceptionnel des évènements en Syrie !

  22. Arsi

    Je suis d’accord sur le fait que l’éduc nationale française part en cacahuète. En revanche, quand je vois les fameux tweets (défrayant la chronique il faut bien le dire) parlant de #oldschool, #sexisme, #wtf à propos de la def du père par les élèves, je me dis qu’on a effectivement des branquignols au pouvoir, mais également qu’on a une nuée de boulets derrière…

  23. Pandora

    Très bon article qui ne souligne pas le fait qu’il existe beaucoup d’entreprises privées qui éditent tous les ans des dictionnaires.

    Avant de pouvoir faire son propre dictionnaire, il faut commencer par savoir ce que signifient les mots et donc apprendre (quelle horreur!!) leurs définitions dans plusieurs ouvrages.

    1. hussardbleu

      des lexico-graves ?

      au moins, quand La Fontaine s’en prenait à Furetière, ça donnait la délicieuse querelle des bois en grume et des bois marmentaux…

      Merci H16, je te dois quelques bons moments…

    1. Aloux

      Ah ah, saloperie de mômes sexistes, le crime-pensée, comme la valeur, n’attend pas le nombre des années. Matéo, Zoé, au laogai, schnell !

      Blague à part je me demande comment ces gens font pour s’insurger constamment contre toute réalité, ça doit être fatiguant au quotidien.

      1. Gome

        L’article est marrant, mais je ne comprends pas trop cet argument évoqué un peu partout dans les commentaires du « dans la maison, c’est Bobonne qui repasse, c’est comme ça que ça se passe chez moi, alors il faut arrêter de jouer au Bisounours et oser exprimer la réalité ». hmm que ça se passe comme ça dans beaucoup de foyers, sans doute, mais ce n’est pas une raison pour s’en réjouir… Si? hmm, rassurez-moi, tenter de changer les choses c’est pas par essence grave, hein?
        Bref, ce n’est pas parce qu’une chose existe qu’il faut en faire l’apologie. Sinon allons-y! Le cancer existe : tous les médecins-chercheurs sont donc des affreux bisounours bien-pensants qui devraient simplement accepter la réalité au lieu de chercher à améliorer les choses, cette bande de marxistes à la pensée unique, socialo-bobos!

        1. Gome

          hmm et je ne compare pas le sexisme au cancer, hein! J’essaie simplement de montrer ce que je considère être un argument absurde en le tirant vers l’extrême.

        2. Dire que « les nazis ont exterminé les juifs » ce n’est pas se réjouir de ce fait. Dire que dans la plupart des foyers, la mère repasse, ce n’est que statuer un fait. Le point du billet est de dire que si les enfants pondent une définition « Le père protège la mère repasse », c’est peut-être réducteur, c’est peut-être sexiste ou tout ce qu’on veut, mais c’est d’abord ce que les enfants observent. Dès lors, y attacher une signification politique ou militante est absurde, et surtout, tenter de corriger / effacer les définitions qui gênent, c’est de la déformation de la réalité pour éviter de choquer quelques belles âmes, c’est, dans la plus pure acceptation du terme, du constructivisme.

          Quant à la comparaison avec le cancer, elle est foireuse. Si vous voulez la faire correctement, il faudrait dire :
          « La définition du cancer est choquante, les médecins ont jugé nécessaire de la retirer du dictionnaire / de l’amender pour éviter que les malades n’aient plus mal que nécessaire ».

          Bref : ne mélangez pas tout.

        3. Gome

          Merci de votre réponse ; car à lire certains de vos commentateurs il semble que « l’amour de la réalité » est parfois si poussé que cette réalité devient comme immanente, une espèce de force qui, simplement parce qu’elle existe, doit être défendue.

          « Dès lors, y attacher une signification politique ou militante est absurde, et surtout, tenter de corriger / effacer les définitions qui gênent, c’est de la déformation de la réalité pour éviter de choquer quelques belles âmes, c’est, dans la plus pure acceptation du terme, du constructivisme. »

          Oui la démarche du CNDP est absurde – même si je dois avouer y être plus indifférent qu’autre chose. Mais je trouve votre démarche, qui consiste à donner une signification politique et militante à cette réévaluation du dictionnaire, tout aussi absurde. Après tout, sans jouer au Bisounours bien-pensant toussa, vous conviendrez que la définition « femme : une maman, une mamie ou une jeune fille. Elle peut porter des bijoux, des jupes et des robes. Elle a de la poitrine » n’est pas d’une grande pertinence… Même un gosse (lettré) de CM2 peut faire mieux, franchement!
          Bref le vertige me saisit, et j’ai un peu peur que vous soyiez le CNDP du CNDP : l’idéologue venant projeter ses propres idéologies sur un travail extérieur.

          1. Mondieumondieumondieu.

            La question n’est absolument pas de savoir si la définition de Kevin, 8 ans, pour le mot « femme » est pertinente ou pas. La question est de savoir si la démarche du CNDP a un sens. Bah oui : c’est celui qui consiste à cacher le sexe des anges. C’est cette démarche qui consiste à vouloir modifier ce qui sort de la bouche des enfants, aussi peu pertinent soit-ce, au prétexte que c’est sexiste. Et comme ça s’inscrit dans un ensemble de démarches (regardez ce blog, j’ai des douzaines d’articles sur ce sujet) toutes du même calibre, toutes dans la même orientation, là, ça prend un sens.

            Le constructivisme est ici évident et dénoncer le constructivisme fait évidemment partie d’une démarche militante (vous avez noté que vous êtes sur un blog ouvertement libéral ou vous intervenez juste pour le fun ?) J’abhorre le constructivisme, j’abhorre les directeurs de la pensée du CNDP et je conchie les démarches féministes qui sont devenues des symétries parfaites du machisme en mode féminin. Ce monde, la France en particulier, marche sur la tête.

        4. Gome

          « Vous avez noté que vous êtes sur un blog ouvertement libéral ou vous intervenez juste pour le fun ? »
          Quelle question!! Les deux bien sûr! (Pourquoi serait-ce incompatible?)

          En tout cas merci d’avoir pris le temps de me répondre!

  24. Pascale

    Quand je pense qu’il y en a qui trouvent que Flamby et Zero ne font rien, alors qu’un tombereau de bêtises mises en œuvre depuis seulement 6 mois nous ensevelit un peu plus chaque jour !

  25. peste et coriza

    Que les hierarques de l’educ naze pondent des rapports pour dénoncer le sexisme des élevés, ça ne surprend personne.
    Il faut bien qu’ils justifient le budget alloué pour les payer.

    Pondre des rapports m*rdiques est à la mode.

    Le dernier en date a été pondu par un certain Gallois L., branleur professionnel de son état. Je n’ai lu que le début, et je me marre déjà…

    1. Sébastien R.

      Je pensais qu’on touchait le fond de la connerie avec Sarko, mais les socialistes au pouvoir je ne connaissais pas… Erreur, ils sont redoutables dans la connerie, népotisme, bisous etc… J’ai peur pour H16, la cadence est effrénée face à cette avalanche de connerie. Il y a tellement à dire, comme par exemple la brillante allocution de la 1er minustre (avec en prime le Medef qui applaudit) navrant !

      1. peste et coriza

        Ben oui, il faut bien empêcher les patrons ne faisant pas partie de la caste de parasites de se barrer…

        En fait, incriminer le cout du travail pour expliquer le manque de compétivité est une supercherie. Surtout avec la productivité horaire du salarié français lambda.

        Les vraies raisons, on les connait :
        – une oligarchie sclérosée issue des mêmes grandes écoles dont est issue un grande majorité de la classe politique.
        – un tombereau de taxes incompréhensibles
        – une inflation législative
        – une administration… je préfère ne rien dire !
        – le financement des petites et grandes rentes.

  26. Morsay

    la première fois j’ai lu ça

    « C’est le chef de famille parce qu’il protège ses enfants de sa femme. »

    là ça aurait fait scandale effectivement

    1. Pascale

      Article où j’ai relevé le titre suivant :

      « Changer l’univers mental des enfants, un long chemin »

      On se croirait dans un univers communiste dans lequel toute pensée « petit bourgeois » est à bannir et les « petits bourgeois » a rééduquer en camp approprié et dans lequel on a des réunions de quartier pour déceler tous ceux qui ont une pensée déviante.

      1. NoName

        D’une certaine manière, ça me rappelle 1984 cette histoire de pensée déviante, la « crimepensée », où toute pensée non-conforme est attaquée et bannie et où ce sont les enfants qui dénoncent leurs parents en voie de dissidence mentale.

        1. Elphyr

          Comme dit dans les billets précédents, pas mal de gens s’accordent pour dire que « Le Meilleur des Mondes » est un exemple plus probant de notre démolitarisme (ha, joli mot que font démocratie et totalitarisme).
          Pour le coup, ca marche aussi. La programmation dès l’enfance (et avant) est un enjeu phare.

    2. Aristarque

      Lu une partie de ce renvoi :
      C’est effectivement consternant d’arrièration mentale montrant tout le besoin d’une intervention longue durée de l’Ednat.
      Un vrai scandale, disons-le!

      Voilà que des enfants de 5 à 6 ans (Cour préparatoire) qui définissent convenablement ménagère ou père (au regard de la réalité – pas de ce que voulait entendre l’Ednat), n’ont commis aucune définition du mot homosexuel parce qu’ils ont eu le malheur de naître par des méthodes bêtement hétérosexuelles et qu’ils sont peut-être un peu trop jeunes pour s’être passionné par la récente campagne éléctorale…

      Il n’y a plus de jeunesse…

      Heureusement, Mimolette a déjà prévu d’y remédier pour les générations futures

  27. nemrod

    Merci H 16 pour ces éclaircies quotidiennes dans la grisaille orwellienne.
    Faut il que le monde que ces foldingues nous vendent soit aussi factice que les villages Potemkine pour que quelques uns voient la supercherie passé leur 15 ans.
    Un tel endoctrinement est bien le signe d’un totalitarisme même soft…pour l’instant.

    Comme d’autres, j’ai appris à mes enfant à mentir et à camoufler leurs pensées véritables pour complaire aux profs d’éco guenilleux et autres profs d’histoire altermondialistes…méprisables et méprisés petit commissaires politiques d’une France crépusculaire.

  28. Philippe Baichette

    Ils ont raison de les redresser ces petits c**s. Ce n’est pas en écrivant des définitions sexistes et fascisantes qu’on obtiendra un « emploi d’avenir ».

  29. laurent

    Quel talent! c’est à ça que l’on reconnais les vrais artistes : ils savent faire rire même avec les sujets les plus tragiques…

  30. Alex6

    Un vrai gentleman ne fait pas faire son repassage par sa femme. Soit il le fait lui-meme, soit il va au pressing.
    Ma femme n’a jamais repasse une seule de mes chemises depuis les dix ans que nous sommes ensemble et pourtant je change tous les jours.
    C’est pas une femme de menage merde.

  31. hosni

    Un inspecteur d’académie a sorti une énormité qui mériterait de figurer dans ces pages. Au sujet des Travaux Pratiques en sciences, la seule chose qui le révulsait, ce n’était pas le manque de moyens ou la vulgarité des élèves, ou le manque d’autorité du prof du à l’impunité des élèves, non… c’était que l’on puisse encore utiliser ce terme « Travaux Pratiques »… Vous comprenez, ça fait un peu trop « Travaux Forcés ». C’est vrai que l’école c’est le bagne…

  32. Euterpe

    Eh hop, les mecs ont trouvé un nouveau plan pour étaler leur sexisme chéri sans se faire allumer direct par les féministes (qu’ils croient) c’est de faire comme si c’était les enfants qui auraient mal causé des meufs et pas eux. Maintenant ils peuvent dire : « Mééééééééé, c’est les enfants, c’est pas nous ! » Et ajouter : « la vérité sort de la bouche des enfants, m’dame ». Et je leur conseille d’ajouter : « D’ailleurs c’est le dictionnaire des écoliers pas des écolières ». Comme cela on aura fait le tour de la question.

  33. Io

    Bonjour!
    J’ai découvert ce billet grâce à un ami fureteur qui m’a envoyé le lien.
    Je ne regrette pas.
    D’abord, cette affaire de dictionnaire censuré est passée complètement à la trappe et là, en effet, on peut se demander à quoi la presse est payée (en dehors de l’AFP, s’entend).
    Ensuite, j’aime beaucoup le style enlevé avec lequel tu pointes l’absurde système schizophrène dans lequel l’EdNat est en train de sombrer. Il y a péril en la demeure et le bazar continue à pondre des idées de ce genre, plus proches de l’utopie collectiviste que du bon vieux bon-sens. Les pédago-tête-d’oeuf qui ont encore la haute main sur la maison se sont flanqué dans le cabochon que toute référence à l’ancien régime, avant 68, était digne de l’Inquisition. Ils persistent donc, malgré l’évidence, à infliger aux gosses et aux enseignants leurs théories absurdes.
    Je comprends difficilement comment nos dirigeants, toute couleur politique confondue, continue à accorder de l’intérêt à leurs errances. Ils ont des gosses. Ils les ont certes collés à l’Ecole Alsacienne ou dans d’autres établissements protégés, mais tout de même!
    Alors quoi? Pourquoi?
    Et bien non. Au lieu de ça, après avoir soutenu mordicus pendant des années que le niveau montait, on cherche maintenant à rendre la terre entière responsable de la nullité croissante des élèves français.
    Je vois qu’on n’est pas encore au bout de nos peines.

    Io
    Maîtresse d’école en Seine-Saint-Denis

    1. Aristarque

      Avoir un système scolaire en qualité déclinante constante permet de garantir pour la descendance de ceux qui le savent et agissent en conséquence (Ecole alsacienne ou autres du même tonneau pour tous les niveaux scolaires de la maternelle aux grandes écoles), une concurrence limitée aux seuls membres du sérail au lieu de devoir affronter des multitudes d’ilotes ayant pu et su saisir leur chance dans une offre républicaine de qualité d’enseignement assurée.
      Les bons postes n’étant pas en quantité élargissable ad libitum, il convient d’agir très en amont pour les futures récoltes…

  34. NL

    Désigner comme étant une référence le babillage des enfants de 6 ans, en voilà une idée géniale pour niveler les adultes vers le bas !

  35. hipparchia

    Bonjour

    J’aime bien ce blog mais d’ordinaire je me garde bien d’intervenir ne serait-ce que parce que je suis une cumularde : prof, de philo, fondamentalement humaniste ; la seule chose capable de me sauver c’est bien ma haine des syndicats. Puis, bon, plus fondamentalement, je suis assez nulle en économie. Moins que beaucoup de français, certes, mais ça ne veut pas dire grand chose.

    J’avais ricané comme une grognasse en lisant cet article, je le confesse. Je confirme au passage que les questions de genre c’est un peu la question du moment, même que les inspecteurs et autres responsables pédagomachin ils avaient pas l’air de trop me croire quand je leur disais que mes élèves en avaient rien à foutre et que ces questions leur étaient parfaitement étrangères. Je suis donc pas mal rodée à l’exercice de la connerie, on va dire.

    Ce matin j’ai reçu cet e-mail et j’ai moins ricané, mais je me suis dit que la grossièreté de la chose pouvait vous intéresser.
    La mode est aux projets d’établissement, c’est-à-dire des trucs que les profs (la plupart) considèrent comme parfaitement idiots, que les parents ne comprennent pas – y’a qu’à voir l’accompagnement personnalisé, beaucoup ont trouvé ça troooooop génial parce qu’ils pensaient que personnalisé voulait dire individuel ; jusqu’à qu’on leur explique – mais qui fait bien et que les chefs d’établissements aiment bien montrer.

    Contenu de l’e-mail :

     » Pour information :

    Le Projet d’Etablissement prochainement rédigé aura une composante « autonomie de l’élève ».

    A titre expérimental, nous proposons aux élèves de Secondes et Terminales une forme d’auto-évaluation pour cette fin de trimestre.

    Les élèves complèteront les bulletins vierges qui leurs seront distribués et les remettront aux professeurs principaux avant les conseils de classe.

    Ces bulletins seront agrafés aux bulletins réels avant l’envoi ou la distribution.

    Nous laissons aux professeurs principaux toute la liberté de réalisation et de suivi de cette expérimentation. »

    D’accord, d’accord. Déjà je trouve le concept super fun, c’est révolutionnaire parce qu’avant on s’était pas tapé l’autodictée – les élèves corrigent eux-mêmes leurs fautes, enfin leurs « erreurs » parce que c’est dégueulasse de parler de faute comme si c’était une question de morale, puis d’ailleurs on dit erreur de calcul, non ? dans les dictées

  36. hipparchia

    (j’ai été coupé)

    Bon, ben là, ils vont remplir leurs bulletins… Mes élèves, ceux qui sont jamais en train de parler alors que du son sort de leurs lèvres qui bougent.

    Tous ça promet, je pense, de bien belles aventures au pays du n’importe quoi.

    Sinon, dans le projet d’établissement, le mot « orientation » est présent 25 fois en 15 pages, contre aucune occurrence pour le terme « connaissance ».

    Alors, très sincèrement, je ne sais pas si demain en me levant je vais avoir une pensée pour chacun des français qui paye des impôts pour payer mon loyer, à l’instar d’un certain jardinier municipal, mais j’aurais une pensée pour mes collègues qui participent à l’élaboration de ce genre de connerie au lieu de faire cours… vraiment.

    Bisous !

      1. hipparchia

        C’est gentil, d’ailleurs en quelques années les dégâts sont déjà visibles. Mais dans l’absolu, moi, on s’en fout. Je pense quand même que lorsqu’on est en démocratie, que l’école devienne une usine à débiles bien-pensants qui s’autoévaluent, c’est un peu violent.

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