Éducation, désamour et prospectives

Stupeur : par le truchement d’un sondage à la précision millimétrique, on apprend que les enseignants manquent d’amour, qu’ils se sentent mal aimés dans leur profession et qu’ils sont tout « frustré » face à leur métier. Toute la presse bruisse et enquête.

C’est Le Parisien qui le dit, dans un sondage EXCLUSIF avec du rouge et tout et tout : « sur les 499 enseignants de moins de 35 ans qui ont été sondés, la moitié éprouvent de la frustration face à leur métier, 79% se déclarent insatisfaits et ce, aussi bien au niveau symbolique qu’économique », oui oui, ce sont les termes employés. À n’en pas douter, des douzaines de sociologues chevronnés se pencheront sur l’interprétation qu’on peut donner tant au pourcentage recueilli qu’à l’expression « frustré face à son métier », tout comme il faudra sans doute une armée de philosophes du travail et autres penseurs de la société pour analyser l’insatisfaction de 79% au niveau symbolique.

Comme je reste un simple d’esprit ni sociologue, ni philosophe, je me contenterai donc d’enregistrer que nos enseignants s’estiment frustrés et insatisfaits.

L’article du Parisien nous apprend en outre que, je cite,

« Paradoxalement, ce sont les instituteurs qui semblent le plus souffrir de désamour »

Et pour Le Parisien, le paradoxe se situerait dans ce ressenti alors que les Français seraient, eux, majoritairement contents de leur école primaire. En outre, le journal relate que le principal problème de l’enseignant moderne se situerait au niveau de son salaire, évidemment trop faible, et des moyens à disposition, évidemment truffés de manques. Le fait qu’un Manque De Moyen soit maintenant une revendication chez les pompiers, les policiers, les juges, les magistrats, les gendarmes, les enseignants d’écoles et de facultés, et tout le personnel travaillant dans toutes les administrations locales, régionales et nationales, dans toutes ces activités où l’État a mis ses doigts devrait apparaître comme un marqueur typique : ou bien l’État intervient exclusivement dans les domaines où, chroniquement, on Manque De Moyens, ce qui en ferait l’acteur économique le plus malchanceux de la planète, ou bien (et je sais, je vais tenter une hypothèse hardie), les domaines où intervient l’État se retrouvent rapidement en Manque De Moyens. Allez savoir.

education.jpgMais baste, passons : ce n’est pas le sujet. En réalité, si l’on oublie ce Manque De Moyen, il nous reste la question du vilain désamour et de la méchante frustration que nos enseignants ressentent. Ce n’est pas la première fois : à l’occasion de la rentrée scolaire, les marronniers journalistiques sont de sortie en petites foulées élastiques, et j’avais ainsi noté, il y a quelques années, la similitude des titres et traitements qu’infligeaient Libération et Le Monde, par exemple, à ce sujet. Au milieu d’un fleuve de larmes professorales, on apprenait toute l’horreur qui consistait à faire cours, à enseigner et à gérer des classes de maternelles pleines de peinture et de petits doigts couverts de chocolat.

Ceci posé, si l’on écarte prestement l’aspect caricatural des jérémiades relatées, le constat, lui, reste : oui, les enseignants se sentent mal aimés.

Et ils ont raison : à mesure que les années s’écoulent, on observe un décalage croissant entre l’idée qu’ils se font de leur métier au moment où ils le choisissent et leur ressenti après quelques années de pratique. La tendance existe. La question du pourquoi est rarement abordée. J’aimerai tenter d’apporter quelques pistes de réponse.

Tout d’abord, une évidence s’impose : si, il y a quarante ou même trente ans, la majorité des enseignants avait clairement choisi ce métier, il n’en va plus du tout de même à présent. Je ne crois pas me tromper beaucoup en imaginant qu’actuellement, une partie non négligeable d’enseignants est entrée dans la carrière pour, essentiellement, éviter le chômage qui semblait les attendre à la suite de leur formation. On peut s’interroger ensuite sur le niveau de motivation de cette partie là, et, par voie de conséquence, sur la qualité générale de l’enseignement que ces personnes seront capables de fournir.

Comme on peut s’en douter, le nombre toujours croissant d’enseignants recrutés par les pouvoirs publics, hors de toute considération de marché et en déconnexion totale des besoins réels et des affectations pragmatiques à des postes précis, a des effets délétères sur la profession que les individus qui l’exercent ressentent maintenant de façon grandissante.

Bien sûr, et c’est d’autant plus vrai pour les instituteurs que pour les autres, on pourrait noter qu’avec la démocratisation du savoir, la place de l’enseignant a perdu de sa superbe. Là où, en 1913, le Hussard Noir de la République, cher à Ferry, était l’ilot de connaissances dans le village avec le curé et le maire, un siècle plus tard, il n’en va plus du tout de la même façon.

Bien sûr, les profonds changements sociétaux des années 60 et 70 ont marqué la profession plus qu’elle n’aurait sans doute voulu l’admettre. Certes, on aura gagné sur la rigidité des cours et des méthodes des années précédant mai 68, et en « plaçant l’élève au cœur des préoccupations », on aura probablement permis d’assouplir la relation du maître ou de la maîtresse avec l’élève.

rentrée de hollande, réalisée sans trucagesMais on aura aussi largement désacralisé la fonction, à force de tutoiement, de référentiel bondissant, de méthodes aussi novatrices que catastrophiques ; et l’introduction de myriades de matières périphériques aux enseignements de base aura largement contribué à transformer, de façon inexorable, les classes de primaire en garderies ludiques où le calcul, l’écriture et la lecture sont coincés au mieux dans les ateliers de poterie, les cours de civisme, l’histoire créative, les leçons de choses, la piscine, le poney, les bricolages, les visites de musées, de théâtre, les dessins et activités diverses par lesquelles passe de nos jours toute remuante classe de France.

Ce changement aura été de surcroît largement accéléré avec le dogme idiot des 80% d’une classe d’âge menée au bac (« menée » ici comme on mène les veaux à l’abattoir) : puisqu’il est rapidement apparu qu’il n’était pas possible d’augmenter sensiblement l’intelligence des gens sans utiliser un eugénisme un peu trop voyant, on aura choisi, pour remplir le même objectif, de diminuer le niveau. Si l’on y ajoute l’uniformisation léni(ni)fiante du collège « unique », et l’absolue nécessité de ne faire redoubler qu’en dernier recours, tout en imposant de conserver tout le monde, y compris les éléments les moins motivés, aussi longtemps que possible (tant pour des raisons sociales d’alphabétisation et d’encadrement que pour de basses-œuvres statistiques sur l’emploi), on obtient un tableau désastreux où, progressivement, le niveau général s’effondre. Le cercle vicieux se referme proprement lorsqu’arrivent devant les élèves des enseignants chargés d’apprendre la lecture, l’écriture et le calcul ayant des difficultés à rédiger une phrase complète sans faute d’orthographe ou qui peinent sur des fractions ou des proportions (la règle de trois n’étant plus franchement maîtrisée).

Education

En quelques décennies, le travail de sape s’est opéré de deux façons.

D’une part, en cédant à toutes les revendications corporatistes d’embaucher toujours plus de personnel, l’Éducation Nationale a mécaniquement dévalué la profession. Eh oui ! Chassez le marché par la porte, il revient par la fenêtre, avec une vengeance : moins une ressource est rare, moins elle est chère. L’Éducation Nationale a ainsi transformé la profession en une véritable voie de garage pour l’énorme production d’étudiants perpétuels qu’elle produit dans ses usines facultaires. Et sous forme de vengeance, cet afflux d’enseignants a mécaniquement réduit la proportion de ceux qui étaient là avant tout par motivation interne, pour qui le salaire, le nombre de jours de vacances ou les éventuels avantages ne sont rien à côté de la joie que peut procurer le sourire d’un enfant qui s’épanouit sous leur enseignement.

D’autre part, en acceptant d’abaisser le niveau, on l’a abaissé pour les élèves, et on l’a abaissé, en quelques générations, pour les enseignants. Immanquablement, les parents, confrontés à l’inadéquation grandissante entre les savoirs dispensés à leurs enfants et les besoins évidents du marché, ont très logiquement réévalué le prestige de la fonction.

Pendant ce temps, le reste du monde change. Drastiquement. Dans des proportions que les petits soldats du laïcardisme et du républicanisme à la Peillon ne peuvent soupçonner. D’une façon qui échappe totalement à la dogmatique porte-parlote du gouvernement et qui va modifier de façon profonde et irrémédiable la société française et mondiale, ainsi que l’acquisition du savoir.

Ce quatre septembre, la Khan Academy ouvre son site en Français. Comme j’en parlais dans un précédent billet, la Khan Academy met sur internet un contenu d’une incroyable richesse allant de l’arithmétique jusqu’aux intégrales et nombres complexes, en passant par la géométrie, balayant toute l’Histoire de l’Humanité, l’économie, la banque, la finance, la biologie, la physique, la chimie, l’informatique, l’astronomie, la médecine, les statistiques, et d’autre sujets encore, … sous forme de vidéos didactiques. Espérons que la richesse de la bibliothèque française sera à la hauteur de la bibliothèque anglaise, mais il suffit d’aller sur le site pour constater par soi-même le plaisir que peut avoir un enfant, un adolescent ou un adulte, à disposer d’une vidéo claire sur un sujet de son choix, au moment où il le veut, avec le temps qu’il veut : la vidéo est interruptible à tout moment et on peut faire répéter le prof autant de fois qu’on le veut. On peut l’interrompre, passer lorsque le sujet est trop simple, y revenir plus tard, …

Gratuitement.

En France, au moins, on a tout bien compris et on va donc passer la surmultipliée en décidant que si la situation empire, c’est qu’on n’a pas fait assez de ce qu’on vient déjà de faire. Autrement dit, on va embaucher encore plus et on va introduire encore plus de paillettes et d’alternatif dans le corpus de savoirs.

Le succès est assuré.

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Commentaires318

  1. Toto

    « LeRus » Faut aller dans le privé, c’est déjà beaucoup mieux.

    Rentré le Lundi déjà , Mes enfants sont aux collèges, pas de mouvement de classe, ce sont les profs qui se déplace, Menu à la cantine Unique, Collège fermé ouverture sur interphone, Ouverture des classes a 7h30 fermeture à 8h00 du collège. Minijupe et portable et autre pantalon sous la ceinture interdit -> sanction port de la belouse pendant une semaine excellent.
    Les profs malade sont automatiquement remplacé par un autre prof disponible dans la salle de prof ou par le directeur lui meme.

    J’ai testé pour la plus grande le collège Educ Nat et Niveau en fin de 6eme 17 de moyenne arrivé en privé 12 l’année suivant.

    Mes deux autres ptit nenfants sont directement partis dans le privé et heureux d’aller à l’ecole je précise …

    1. LeRus

      Oui, bien sûr, je suis d’accord avec vous que le privé est organisé différemment. J’ai d’ailleurs fait une bonne partie de mon éducation dans le privé.

      Mais ici on parle du service public, ce à quoi servent les impôts.

      Et puis dans le privé (sous contrat) les enfants doivent quand même suivre un programme gargantuesque et endurer un emploi du temps épuisant.

    2. Before

      Ma fille vient d’entrer dans un Lycée privé avec 15 de moyenne en 3ème. Je m’attends à quelques gincements de dents…

  2. Bruno

    le dogme idiot des 80% d’une classe d’âge menée au bac (« menée » ici comme on mène les veaux à l’abattoir)
    Allons, allons ! Le pessimisme le plus noir fini par vous envahir, cher H 16. . . L’image de l’abattoir est quand même troporible par rapport à la réalité.
    Depuis que Jospin a sévi, en juillet 89 (ça ne nous rajeunit pas), nos veaux (au sens gaullien du terme) sont devenus, non des escalopes, mais de joyeux électeurs de gauche, avec en poche ce bac qu’effectivement il n’auraient jamais eu sans le Progrès, irréversible œuvre des forces de gauche.
    L’image serait plutôt qu’ils sont menés en direction les verts pâturages du RMI, du RSA, des Emplois jeunes, des Emplois aidés, etc. . .
    Certains même, au nom de l’égalité des chances, une fois en possession du précieux parchemin, peuvent s’inscrire à des cours d’alphabétisation en faculté. . . Si ; si. Ça n’existe nulle part ailleurs, et naturellement le monde entier nous envie, les jaloux !
    Mais pourquoi, direz-vous, petits coquins, avoir limité à 80% la distribution du gadget ? n’est-ce point là l’amorce d’une discrimination à l’égard des 20% restant ?
    Mais c’est que nous avons une élite d’Enarques au ministère qui montrent en toutes circonstances un solide réalisme (ou je m’avance un peu ?).
    Toujours est-il qu’on ne peut ignore le fait qu’en 150ans à peu près de scolarisation obligatoire de tous les petits Français, on disposait avec le passage obligé du service militaire, d’un instrument statistique de premier ordre.
    Une fois réformés tous les handicapés psychomoteurs, il restait une masse de bidasses dont, bon an mal an 20% étaient quand même analphabètes, malgré le passage entre les mains des « hussards noirs ».
    D’où sans doute le chiffre jospinien.
    Mais notre idéologue avait oublié l’histoire récente, et l’effet conjugué de l’immigration massive de « chances pour la France », et plus délétère encore, le pédagogisme soixante-huitard, Meyrieu en tête. Ce qui fait qu’on constate une montée significative du taux d’illettrisme, vers les 25%.
    Résultat incontournable : au moins 5%, à monter, d’analphabètes bacheliers, d’où ces fameux cours d’alphabétisation de rattrapage en fac (résultats nuls, ça va sans dire, mais ça occupe. . . )

    1. Higgins

      Détecter cette population d’illettrés/analphabètes est la seule raison d’être de feue la JAPD maintenant appelée journée défense et citoyenneté (JDC).
      Pour avoir travaillé sur sujet, j’avais trouvé des chiffres qui indiquaient que ce taux était largement inférieur à 10% au début du XXème siècle (il n’intégrait pas le sexe faible qui ne faisait pas le service militaire).

      1. Guillaume

        ouh là, la JAPD… Les souvenirs qui remontent des tocards abrutis dans la salle, qui écrivaient papa avec 3 « p »…

        1. Fausto Consolo

          Par qui ont ils ete abrutis sinon par des parents cas soc largues et assistes, une absence d enseignement de valeurs et une joyeuse complaisance de ce pays qui aime bien avoir ses pauvres, ses goitreux, ses bossus, ses arabes ?

          1. Guillaume

            Bon, je disais ça, mais au code c’était pareil (sensiblement les mêmes, sauf qu’en plus, tu peux les entendre débiter leurs conneries)

  3. Cyril

    Feu mon père disait: « Il faudrait donner le diplôme du Bac en même temps que le certificat de naissance ! »

  4. greg

    Je travaille dans le privé et je me sent fustré et pas assez payé. Pire encore: je suis fatigué à force de trop bosser!
    J’ai même pas la reconaissance de mon patron, et je n’éprouve plus de satisfaction quand j’arrive à faire comprendre un truc à mon équipe (au bout de la cinquantieme fois).

    Mais quand je vois toute la tristesse du corps enseignant, je me dit qu’il y a bien plus malheureux que moi.

  5. hipparchia

    En fait, la vraie question, c’est est-ce qu’une année, je pourrai reprendre le boulot et que la presse me foute la paix ?

    Tout va bien, j’ai moins de 35 ans, je suis en quartier sensible et je suis RA-VIE de reprendre le taff, les élèves sont encore mignons et sages, mon salaire me suffit pour vivre et c’est déjà pas mal, j’ai la chance de transmettre (à ceux qui pigent, ce n’est pas toujours le cas, il est vrai) mon amour de la philosophie, des raisonnements rigoureux et de la pensée libre. Si j’en ai un peu ras-le-zboub’ c’est précisément parce que chaque année, on réentend les mêmes cons DE BASE, dire les mêmes conneries DE BASE. Si le métier les déprime autant mais qu’ils se cassent, c’est quand même pas très compliqué.

  6. trottinette

    Tout d’un coup, j’ai peur avec ces cours Khan, aux usa, ça a l’air de fonctionner.
    Parce que les cours ont l’air d’être construit sur des faits et avec du recul.
    En France, va y avoir des problèmes avec les cours et les vidéo. Je sens un paquet d’associations qui vont demander à s’en occuper aussi. Orientation d’idées (français, philo,…), reconstruction des cours (histoire), et j’en passe. Un meilleur nettoyage de cerveaux qui s’annonce. Je peux me tromper , mais vu comment ça se déroule.

    1. Halv

      J’ai pensé la même chose. Les cours en français de la Khan Academy risquent de porter sur le vivrensemble, sur des explications keynesiennes de l’économie… et de mettre de la « déconstruction » un peu partout.

  7. salpetre

    Personnellement j’aurais ajouté sous la photo de flamby : « Attention cette photo est originale et n’a pas été retouchée » ainsi que le ©Denis Charlet/AFP comme le code de la propriété intellectuelle vous l’impose…

    1. Mais voyons, cette photo n’existe pas. Elle n’a pas été prise, elle ne représente pas le chef de l’Etat, et circulez y’a rien à voir.

      1. Fausto Consolo

        oui cette photo, encore une vrai meme pas retouchee ! ca depasse la fiction… la nature imite l art. Ce gars devrait se franchiser, comme Bean, Max la menace ou Clouseau…

  8. hipparchia

    En passant, j’ai la joie cette année, entre trois e-mail stupides de VP, d’avoir dans mon établissement un emploi avenir (EAP, à l’EN ils aiment les sigles).

    Donc, je sais enfin ce que c’est.

    Accrochez-vous : en gros le mec est payé pour me regarder faire cours. Voilà, c’est dans ce genre de choses indispensables que passe l’argent. Festif, non ?

    1. vengeusemasquée

      Et n’avez-vous pas également d’emploi aidé payé par la collectivité type CUI pour l’entretien du lycée ? Les départements en raffolent donc j’ai du mal à croire qu’il en soit autrement pour la région.

      1. hipparchia

        @vengeusemasquéeJe ne sais pas. Sûrement, oui, dans le personnel ATOSS, mais j’ai assez peu l’occasion de les fréquenter. Enfin, cela m’étonnerait fort qu’une si charmante chose ne soit pas exploitée à fond par la fabrique institutionnelle.

        @h16 : pas de souci. De toute façon, dès que j’ai une occasion de balancer, moi… Je balance. Je peux aussi, si vous le souhaitez, vous transmettre les e-mail de VP sur la refondation de l’école, organisée en concertation avec la responsable éducation de Elle ou Marie-Claire, je ne sais plus.

    2. Ah oui. Je veux bien des détails (éventuellement par mail, histoire de, peut-être, pouvoir en faire un billet, qui sait ?) …

    3. vengeusemasquée

      Recrutés sur des durées hebdomadaires de 20 à 26h de travail selon la nature du contrat aidé, ils ne répondent à aucun besoin. Il arrive parfois que ces dispositifs permettent à une personne sur dix de retrouver le chemin de l’emploi, on en a vu. Néanmoins, ce sont généralement des gens sous-qualifiés qui nécessitent tellement qu’on repasse derrière eux que certains services demandent que, par pitié, on les oublie.
      Je devrais normalement en recruter une fournée au mois d’octobre, avant de partir en vacances au Canada ( 😈 ). Je te raconterai, si ça envoie du gras.

    4. Nyamba

      Témoignage en sus, si vous êtes preneur, M. Hash :
      Le contrat d’avenir, c’est la seule solution que l’on m’ait proposée en réponse à ma demande de technicien supérieur.
      Ma direction discutait (de façon positive) ce matin sur une candidature ne correspondant absolument pas au profil que je demandais, et dénuée en plus des compétences accessoires (comme, à tout hasard, la rigueur orthographique…) qui m’apparaissaient comme de petits bonus non négligeables. J’ai donc tranquillement rappelé que j’avais demandé une aide, pas un nouveau boulet aux pieds (oui, je suis désignée « tutrice volontaire ». Youpi.) ; et que si l’aide n’était pas possible, je préférais qu’ils n’embauchent pas.
      Ça a jeté comme un froid…

      1. hussardbleu

        Au regard de ta maîtrise de la langue, dont l’orthographe, pourquoi ne pas envisager un changement d’orientation ?
        Dans les professions du Droit, et autres, je pense qu’il y a demande de personnels sachant éviter les 5 fautes par ligne….

        1. hussardbleu

          Et, please, ne mentionne pas ton taux de mélanine : une fille comme toi, de quelque couleur qu’elle soit, est appréciable professionnellem

          1. Aristarque

            Déjà avec Black Mamba, ça dérapait grave mais Nyamba te met également dans tous tes états… A la troisième, que va-t-il rester de notre fier cavalier ?

            1. hussardbleu

              Il me semble détecter, dans la complexion d’Aristarque, comme une tentacule du Monstre aux Yeux Verts….

            2. hussardbleu

              Pour « tentacule », pas d’émotion, mon ami : je sais que c’est un substantif masculin, mais il me semblait que, me mettre au goût du jour, n’est-ce pas…. le genre, et toussa… se termine par un « e »….

        2. Nyamba

          Ah, que voilà un commentaire déroutant ! (ça vous amuse, hein ? avouez !)

          Que dire…
          J’aime mon métier ! Exigeant – certes, mais j’ai signé pour – il me fait régulièrement prendre l’air, jouer avec des bestioles sympathiques, me permets de me nourrir et de payer les factures, et en plus m’évite la routine (et voyez donc ! je prends le temps de suivre assidûment ce blog, alors que j’ai un retard monstrueux sur mes saisies de données de terrain…).
          Je n’en demanderais pas davantage, si j’y voyais aussi un avenir…

          Mais enfin, si vous embauchez, on peut toujours discuter, hein 😉

          [La mélanine ? C’est déjà oublié !]

          1. hussardbleu

            A deux ans de la retraite (65 ans pour les « libéraux ») je n’envisage pas d’embaucher, et je le regrette, jeune Tortue versicolore ; mais dans les professions du droit, comme je le disais, les avocats, notaires et autres, sont généralement navrés de voir le niveau de la plupart de leurs collaborateurs en ce qui concerne l’orthographe, pour ne rien dire du style…

            Tu pourrais donc lancer des candidatures spontanées, à tout hasard. Si je lisais l’une de tes lettres sans te connaître au préalable, je sais que mon cœur ferait un bond… tant c’est un plaisir de te lire.

            Et il existe également des concours aministratifs pour les postes de greffiers dans les Tribunaux, avec les mêmes qualités demandées.
            Il est décevant, bien certainement, de quitter une spécialité embrassée dans l’enthousiasme, mais qui t’empêcherait alors de l’exercer en violon d’Ingres ?

            Personnellement, ma vocation première était d’être « prof d’anglais »… ça n’a pas duré un an, mais j’aime toujours cette langue, que je pratique, uniquement, ou presque, pour le plaisir depuis plus de 50 ans. J’ai dû l’utiliser à titre professionnel pas plus d’une dizaine de fois.

            Alors, les petites bêtes, le week end, c’est fort plaisant aussi…

            1. Nyamba

              Le weekend, peut-être ai-je d’autres hobbies… 😉
              Je suis réellement flattée de ces compliments, bien qu’il me faille avouer que dans la vraie vie, j’ai le langage châtié d’une poissonnière de mauvaise humeur (je fais attention ici, je ne tiens pas à amoindrir la qualité du blog !).
              Il ne me serait jamais venu à l’esprit de candidater dans ce secteur, tant il me paraît aux antipodes de ce que je sais faire… Je garde votre suggestion dans un coin de l’esprit, si un jour je décide de changer de voie !

              @GG : Ah ha ! L’île est trop petite, vous seriez capable de m’identifier…

            2. Black Mamba

              @Nyamba

               » dans la vraie vie, j’ai le langage châtié d’une poissonnière de mauvaise humeur  »
              Ne t’inquiète pas avec le temps et l’expérience on a apprend à avoir un langage plus châtié, j’ai du apprendre même à me taire dans mon métier. Les clients de mon époux soient se plaignaient de mon langage cru et de mon humour noir ou tout simplement partaient voir ailleurs.
              Une jeune fille comme toi saura s’adapter en milieu « hostile »…
              😉

  9. José

    Je vous rejoins sur la plupart de vos points. Les étudiants aujourd’hui se disent: bon je trouve pas de taf, alors je vais devenir prof! Ensuite, ils vont à l’IUFM où on leur apprend des trucs complètement éloignées de la réalité. Et on se retrouve avec un prof qui aura 30 élèves devant lui et ne saura strictement rien faire, à part citer du Corneille (le chanteur ou l’auteur?)

    Un prof mal préparé ça chiale tout le temps et ça demande des congés sabbatiques.

    1. Martini

      Ahah… Je pourrais rire si ce n’était pas exactement le cas de mon ex copine. Après une licence en LEA, elle est partie un an en Allemagne pour devenir bilingue, sur mes conseils et ceux de ses parents. Revenue en France elle rentre demain dans l’ESPE qui remplace les anciens IUFM. Peut être que étant dans la branche bilingue, elle arrivera à s’en sortir.

      Quoiqu’il en soit, j’avais pu assister à l’époque à la séance d’introduction à what is the espe, avec powerpoint et tout le bordel. Tous les parents qui étaient là étaient désœuvrés face au manque de concret et leurs ados de 20 balais n’étaient eux pas l’air plus motivé que cela… Quelle tristesse.

  10. Simorgh

    Avez-vous lu les dernières nouvelles ? Programmes d’histoire-géo allégés …Hop, on supprime la présidence de De Gaulle, l’évolution du capitalisme, système de production etc, qu’on remplace par les guerres mondiales et les régimes totalitaires (hein? Mais …mais… Ça y était déjà, non?). Désespérant !

      1. hussardbleu

        Ce fameux 11 septembre me semble en voie de devenir une sorte de Shoah américaine.
        Mais les voyages obligatoires des élèves des ZEP à Ground Zero vont coûter cher, sans rencontrer le succès espéré, si l’on se souvient des manifestations d’allégresse dans le monde arabe, après coup…

  11. topolou

    bonjour
    voila, j’ai un probléme : je ne peux plus lire que les derniers posts à partir de celui de toto réponse au Rus..
    Est ce que d’autres ont le même probléme ?

  12. Mortimer

    Il y a une sacrée démobilisation dans ce métier.

    J’ai un ami prof d’Anglais en collège et j’ai constaté la lente évolution de son état d’esprit.
    Avant, il était peu partisan de participer aux grèves les considérant peu fondées et il s’investissait beaucoup dans la préparation de ses cours.
    On sentait que le métier lui plaisait et qu’il voulait transmettre un savoir.

    Aujourd’hui, il compte les jours dés qu’il est en vacances et est beaucoup moins regardant sur les motifs des grèves.

    Je sens chez lui une réelle désillusion.

      1. Wapi

        Anesthesié par le salaire emploi garanti, bien au chaud dans l’ednat,
        il n’a plus conscience d’être un esclave… de ses avantages acquis. Peur d’aller au charbon chercher du travail, se présenter en entretien d’embauche devant un horrible méchant capitaliste aux dents longues et griffes acérées…il reste, comme tous les autres…soumis, confit dans ses certitudes. Ils n’ont jamais posé le cartable, ( a part quelques martiens 🙂 ) ils sont pris en charge du berceau au tombeau…La nature profonde du système est à revoir, du recrutement, des rémunérations. Tout.
        Comme Alice je suis passée un temps de l’autre côté du miroir, et je préfère la Vie avec toutes ses incertitudes et ses risques à ce Mausolée…life is too short.
        @ leRus +1000

        1. Mortimer

          Chacun sa vie, lui aussi à tater du travail dans le privé. C’est d’ailleurs là que je l’ai rencontré. Je dis ça pour vous éviter d’écrire des énormités la prochaine fois.
          Il est évident qu’il est victime du système, et s’il faut s’en prendre à quelqu’un c’est bien au système.

          Quant à changer de métier!
          Bah, il a 46 ans et 2 gamins. Vous croyez quoi, qu’on change de métier comme de chemise?

          1. wapi

            Relisez moi, j’écris »il n’a plus conscience d’être un esclave ». Une fois entré dans ce que les initiés appellent « la grande maison », il y un effet miroir déformant; le mammouth congèle les capacités intellectuelles.Par ailleurs, il semblerait qu’à 46 ans vous le trouviez trop agé pour se remettre en question et évoluer professionnellement? Les enfants? Changé de perspectives professionnelles une fois à 35 quand j’ai quitté le Mammouth, et dernièrement à 45… avec trois enfants. Oui on prend des risques et les petits n’auront pas la dernière nintendo et ou les vacances au ski… oui on envoie bouler son petit confort difficilement acquis toutes ces années… oui on peut changer de métier. C’est plus compliqué que changer de chemise, mais c’est possible.

      2. Fausto Consolo

        Je concorde,
        mieux vaut vivre ambitieux que résigné. L’ambition peut être modeste, l’important est d’en avoir c’ est le moteur de la vie. Sans perspectives tout est plat.

  13. ZebrArtur

    « ou bien l’État intervient exclusivement dans les domaines où, chroniquement, on Manque De Moyens » sans blague, ben oui, et c’est par dessein, pas par malchance en investissements.

  14. eheime

    Un défaut de l’école aujourd’hui c’est le monolitisme. C’était peut etre bien à une certaine époque (ce n’est pas une affirmation, juste une hypothèse), c’est nul aujourd’hui (ceci est une affirmation). Il devrait y avoir un socle de base (maths, francais, anglais) et ensuite chacun choisit ses matieres en fonction de ses gouts .. ou ses dégouts passés, sa curiosité, selon les choix de l’école et les possibilités offertes par le millieu environnant (ainsi une école située pres de Toulouse aura sans doute des facilités à faire découvrir à des gamins de 15 ans les merveilles de l’aviation par exemple).

    On a pas besoin d’une armée de petits étudiants tous pareils. On a besoin de gens qui aiment ce qu’ils font, qui savent ce qu’ils n’aiment pas, avec des compétences et des idées differentes.

  15. Olivier Vitri

    Rien à voir : comment peut-on avoir son petit avatar personnalisé mignon tout plein lors des posts ici-bas ? Je jalouse celui de Black Mamba très (très) suggestif

  16. val

    L’éd nat est une broyeuse , elle détruit les enfants et les enseignants . C’est un « blob » sans âme ni sens qui se nourrit de tout ce qu’il touche. Une machine à faire des gens « normaux » elle hait toute différence , dans un sens comme dans l’autre , elle aplanit , lisse , elle construit des M Normaux , comme Hollande.
    Une de mes amies vient de donner sa dem de son job d’instit de maternelle , elle avait fait ça par passion sur le tard , apres une vie de cadre traditionnelle ds le privé. Elle avait du temps , de la passion (et l’a encore , Dieu merci) mais a été écoeurée par l’Ed nat , elle a adoré ses cours avec les enfants , ses relations avec les parents mais refuse de continuer ds ce sytème . Heureusement , la nature a horreur du vide , bravo aux initiatives du net !!! et vive la vie

  17. Tom P

    Voila encore une belle idée (maintenant quotidienne de l’EdN)
    Je cite « Toutes les normes sociales, offrent une option à leur destinataire.
    ON A TOUJOURS UNE OPTION CELLE DE BRÛLER LE FEU ROUGE, DE TUER SON VOISIN OU DE NE PAS AIDER SON PROCHAIN »
    Mon prof distribue il des tracts du pcf à la sortie de la fac ? :O

  18. NOURATIN

    On en arrive à ce paradoxe que plus on en fait, plus tout le monde est mécontent. Enfin pas tout le monde puisque le substrat de naturels du pays un peu conscient de la situation fait tout ce qu’il peut pour envoyer sa progéniture dans les établissements privés et ce pour des raisons tellement évidentes qu’il n’est pas nécessaire d’en dire plus.
    Un jour, à ce train là, la population active ne sera plus composée que d’enseignants…ils vont devoir apprendre à « dealer » ça leur arrondira les fins de mois difficiles, en plus.

  19. Inspecteur Juve

    D’expérience, il ne faut pas s’exagérer les différences entre Public et Privé, du moins Privé sous contrat, en tous cas en région parisienne.

    Aujourd’hui, les nouveaux profs qui débarquent dans le Privé ont suivi la même formation que leurs homologues qui vont dans le public. Ils utilisent les mêmes méthodes, parfois en regrettant qu’elles soient « imposées par le ministère ». Ils ne sont pas plus intéressés que ça aux progrès de leurs élèves (l’année dernière, dans le lycée que je connais (dans le 92), un tiers des enseignants ne se sont même pas rendus à la réunion parents / profs de début d’année : d’un autre côté, c’est juste la classe de première …).
    En fait, le Privé ne disposent plus que de profs « normaux » : ceux-ci ne sont pas dans le Privé par conviction, mais pour ne plus se prendre d’insultes, de crachats, etc. et ne plus subir les crétins à jet continu. Voire pour éviter le phénomène de dissonance cognitive entre les beaux idéaux gauchistes et la réalité de la France black-blanc-beur quand on se la prend dans la gueule.
    Ceci n’a aucune influence sur leurs comportements : une prof qualifiait l’islam de religion « brillante » (on est content de mettre ses enfants dans une école catho), une autre stigmatise régulièrement les chrétiens « qui devraient tendre plus systématiquement la joue gauche », etc.

    Et les autorités des écoles concernées ? Et bien elles s’en moquent. Il y a tellement de gens qui veulent mettre leurs enfants dans le Privé qu’il suffit d’écrémer les moins bons chaque année (plus exactement : à l’occasion du passage en sixième puis en seconde), pour les remplacer par des meilleurs dégoutés du Public. De sorte que, si les résultats du Privé restent supérieurs à ceux du Public, ce n’est plus grâce à l’excellence de l’enseignement et des professeurs, mais simplement parce qu’on vire tous ceux qui pourraient faire baisser la moyenne des résultats au bac.
    Les moins bons élèves du Privé se retrouvent d’ailleurs en danger s’ils ont plus de 16 ans, car l’enseignement public ne les repêchera pas nécessairement : ils devront aller dans le public hors contrat (où l’on rencontre aussi d’excellents professeurs par ailleurs).

    1. Tom P

      Pour des raisons de mutation certains prof font aussi le choix du privé car n’ont pas le nombre de points (si je ne me trompe) nécessaire à cette mutation.

  20. Mateo

    « où le calcul, l’écriture et la lecture sont coincés au mieux dans les ateliers de poterie, les cours de civisme, l’histoire créative, les leçons de choses, la piscine, le poney, les bricolages, les visites de musées, de théâtre, les dessins et activités diverses par lesquelles passe de nos jours toute remuante classe de France. »

    La réalité dépasse l’affliction: une collègue de ma chère et tendre, donc le fils est à l’école primaire, a subit les affres d’une énième réforme. En plus de passer le temps de récré de 20 à 30 minutes, les enfants n’auront dorénavant plus cours que le matin, l’après-midi étant consacré à d’autres activités. Et elle a dû choisir une (ou plusieurs?) des activités proposées, entre:
    – cours de slam
    – cours de hip hop
    – cours de Wii
    – cours de stylisme (oui oui, à l’école primaire)

    Ce n’est pas une blague…

    Conséquence: la collègue inscrira son fils en privé dès l’année prochaine (trop tard pour cette année apparemment).

    PS: peut-être qu’un commentaire similaire a déjà été posté, mais je 269 com à lire, ça fait un peu trop 😉

  21. Aristarque

    Être xénophobe, non. Mais être immédiatement taxé, qualifié, vilipendé de xénophobe, alors là oui. Prenons le cas de Meremptoire qui est ma Maire, en partie : jusqu’ en 2011, que du mépris pour tous ceux qui estimaient que les Roms venaient fort mal-t-à-propos nous encombrer. Être voué aux gémonies ou au sort de Sodome et Gomorrhe aurait été moins pire. Revenue s’ occuper de sa bonne ville de Lille depuis son choix du mauvais cheval, nous avons maintenant droit à un splendide cas de dédoublement de personnalité: Madame le Maire s’ étant avisée, pour des raisons de boulot de dans un an, que ces Roms se concentraient surtout dans la partie sud de sa bonne ville où se trouvent aussi ses réserves d’électeurs, le hasard faisant mal les choses, se trouva bien dépourvue et dépitée. Comment faire coïncider noblesse d’ âme et écoute de ses électeurs, pourtant d’origine étrangère eux aussi, peu sensibles les rustres à la beauté du geste d’accueil ? Fastoche : Mme Aubry Martine, Président de la communauté urbaine de Lille, à l’ écoute des maires des communes (enfin,surtout les roses, verts et rouges car pour les autres, il y a des problèmes de voix qui portent -mal-) mène sans faillir les procédures judiciaires à l’ expulsion desdits Roms qu’ elle n’ omet pas de transmettre, la décision en sa faveur acquise, au Préfet pour exécution dans les plus brefs délais alors que Mme le Maire de Lille, Martine Aubry, s’ épanche publiquement sur le sort de ces populations « pour lesquelles il faudrait mettre en oeuvre tout plein de delicieusetes pour les accueillir comme il sied à la France, terre d’ asile, und so weiter pour le bla Bla habituel. Et gare a vous si vous osez soulever le lièvre…
    Et si je vous parle de Meremptoire, il y en bien d’autres du même tonneau…

    1. Aristarque

      Je ne comprends pas ce que vient faire mon commentaire à cet endroit. Je répondais à Tlôn qui est beaucoup plus haut, d’emeuvant de la xénophobie ambiante…

      1. hussardbleu

        Pourtant, hein, il n’est pas si tard, finalement ? p’tain, la bière flamande, c’est destroy, quand même….

  22. Flo

    Mateo, ceci n’est pas vraiment nouveau.
    Dans les années 70 mes parents ouvriers m’ont mis dans le privé après le parcours irrégulier suivant :
    CP : enseignante âgée « à l’ancienne » OK
    CE1 : cinq enseignants successifs assez jeunes dans l’année, activités ludiques les après-midi, froncements de sourcils et inquiétude
    CE2: enseignante d’âge intermédiaire « à l’ancienne » re-OK
    CM1: à nouveau cinq enseignantes dans l’année plutôt jeunes et retour à fond la caisse des activités ludiques et « culturelles »
    Conclusion : grosse colère de papa-maman, gros sacrifice financier, et :
    CM2 : école privée sous contrat cool mais quand même avec enseignants exclusivement « à l’ancienne » jusqu’en terminale. Petit choc par rapport au travail exigé au tout début, grosse punition (regardé mes copains partir en classe de neige), puis tout est rentré dans l’ordre.
    La décision de mes parents, à l’époque déjà, m’a « sauvé » car ils n’auraient pas pu m’aider eux-mêmes à partir du collège.

    Ces pédagogies « alternatives » ne sont donc pas nouvelles et auront des effets d’autant plus dévastateurs qu’elles seront plus répandues.

    Une part au moins du problème vient assurément d’ailleurs, c’est le cas de le dire.
    J’entendais un linguiste hier à la radio qui expliquait que l’écart du nombre de mots maîtrisés (langue parlée) par les enfants entrant en CP (20 % des mieux lotis / 20 % les moins bien lotis) allait s’agrandissant rapidement et avait atteint un rapport de 1 à 7 (2500 mots / 350 mots)!

    1. Mateo

      Oui mais là, « cours de Wii » (???), cours de hip hop (???), cours de stylisme (???)!!! C’est du WTF de compét!

      Sinon pas du tout étonné pour la maîtrise du langage. Et le pire c’est que ne suis vraiment pas sûr que l’écart diminue avec l’âge…

      1. Flo

        Oui c’est clair le n’importe quoi s’étend comme l’écrivait un certain blogueur il y a peu.
        Il s’intensifie aussi, et pourtant je vous assure qu’à l’époque c’était déjà gratiné.
        Pour que mes parents qui ont un certificat d’études (dont un pas Français) s’en soient rendus compte en moins de deux années non successives de scolarité…
        Pour le langage et l’écart qui perdure avec l’âge, ceci expliquerait déjà pas mal cela!

      2. Nocte

        « Ouesh, bien ou bien bâtard !?
        Ptain, t’as vu la gueule du boloss de prof ?
        oué, faudrait qu’on lui donne des cours pour qu’il ait trop le swag »

    1. Martini

      Parfois j’ai tout de même de la pitié pour cet homme… Autant Sarkozy c’était voulu, autant Hollande donne vraiment l’impression de ne rien comprendre à ce qui se passe autour de lui.

      1. tess

        Mais en même temps, il l’a voulu ce poste. Il ne fait pas pitié, il fait plutôt honte. 11 ans comme secrétaire au parti socialiste, ça laisse des traces.

      2. Fausto Consolo

        Mais que croyez vous ? Qu’il est bête ? Qui est le prez, qui ? Et qui l’a élu ? C’est un monstre froid. Il est 100% responsable de lui même et n’est pas à plaindre.

        1. Martini

          Désolé c’est mon empathie naturelle. Bien entendu qu’il est 100% responsable de ses actes selon nous, mais je ne pense pas que ce naïf savait ce qui l’attendait. C’est devenu naturel en France ne pas prendre ses responsabilités. Et comme le dit tess, 11 ans au secrétaire du Parti, on est certainement un des derniers à les prendre.

    2. Aristarque

      Et si notre hôte lançait un petit concours de la meilleure légende en X caractères? Au format tweeter par exemple ?

  23. marie

    A d’Educ.Nat. on se demande se qu’ils font avec tous le pognon qui vient du contribuable en primaire 5700€ par année par élève avec des classes de 28 à 32 , de plus pas de frais de loyer ni d’électricité (c’est à la charge de la commune) l’escroquerie est monstrueuse. Je fais tourner mon établissement privé hors contrat avec max. de 12 élèves par classe des profs bien mieux payés que dans le publique et l’affaire tourne très bien, que du gâchis dans la fonction publique…. bonne nuit à tous !

  24. Benway

    C’est moi ou cette rentrée des classes dure (médiatiquement du moins) depuis 3 semaines? Comme la neige cet hiver qui a trusté les unes 2 mois durant… J’ai parfois l’impression que les vacances de la Toussaint sont pour demain… Et avec tout ça, peut-on affirmer avec certitude que cette rentrée s’est bien passée ;-)?
    Merci H16 pour ce texte dont la chute m’a laissé coi.

  25. Fersen

    Ma femme travaille en IUFM et elle confirme ce qui est dit dans ce billet. La majorité des futurs instituteurs considèrent la profession comme voie de garage, parce qu’ils ne savent pas quoi faire d’autre. Ils sont d’ailleurs recruté larga manu, à partir de 4/20 de moyenne au concours d’entrée dans certains IUFM. Un certain nombre (voir même un nombre certain) ne sait pas écrire une lettre sans faire moins d’une faute par phrase.
    Suite à ce constat, on a décidé d’apprendre nous-même la lecture, l’écriture et le calcul à nos futurs enfants.

  26. ODE

    Bonjour, je poste ce commentaire avant d’avoir lu les 300 autres… Je reprends cette année des classes de lycée en français. J’ai une haute idée de l’enseignement du français, de ce qu’on appelait autrefois les humanités.
    Je crois être un bon prof. J’ai un très bon niveau, fait de hautes études, et ai une expérience très variée. J’aime les élèves. Cependant, je sais que je ne ferai pas ce métier toute ma vie.
    Premièrement, en effet, quand on aime tout ce qui est intellectuel, on se lasse vite du fait que de moins en moins d’élèves aient la fibre littéraire, et c’est peu dire. A l’époque de mes parents, on sortait de terminale en parlant latin, en connaissant par cœur les plus beaux poèmes de notre langue, en ayant une graphie parfaite et évidemment sans faire de faute. On n’étudiait pas que des textes d’auteurs « politiquement corrects » (il faut voir la différence de sélection des textes entre le Lagarde & Michard et les manuels d’aujourd’hui). Alors on fait ce métier par amour des élèves, pour leur faire devenir ce qu’ils sont. Et au bout de quelques années, on rêve d’université, mais il paraît qu’à l’université c’est la même chose. Alors? Le rêve: faire comme René Girard, partir enseigner à l’étranger. Dans les universités anglaises, on ne prétend pas qu’une personne douée en littérature soit nulle dans les autres matières. On peut étudier l’histoire et les lettres puis postuler au métier qu’on veut.

    De plus, le « programme » a l’air très alléchant au premier abord, très sérieux et structuré. On rêve de le suivre, d’arriver à tout faire, tout traiter. Et puis… au fil du temps, on se rend compte que c’est un peu étrange de cataloguer ainsi la littérature. Il faut compartimenter son année en « objets d’étude » qui sont traités sous forme de « séquences » et de « séances ». On peut choisir le livre qu’on veut (mais on n’a pas tellement intérêt à faire étudier Joseph de Maistre). Et finalement, on passe l’année à faire du « soutien » de « l’aide individualisée », des « enseignements d’exploration », de la « remédiation » et de leur apprendre des techniques terribles pour avoir son bac français (dissert, commentaire, écriture d’invention). Au total… exit la littérature, la grande littérature. On n’en aura jamais vraiment fait… et les élèves continueront à dire qu’ils n’aiment pas lire (ce qui est absurde quand on y pense), à trouver le français ennuyeux (on les comprend)…

    Enfin, le salaire, en effet. J’ai toujours été choquée de gagner moins qu’une nounou à domicile. Je « garde », moi, 30 à 40 enfants, des grands, à qui j’apprends les racines de notre langue, de notre culture, et que j’essaie d’élever vers la liberté. Mon mari aux Assedic gagne plus que moi qui travaille. Si le salaire doit correspondre et aux compétences et au niveau d’étude, je réclame plus, en effet! Je préférerais, oui, vraiment, être évaluée par n’importe qui, le directeur, les parents, les élèves, même un inspecteur! et pouvoir gagner plus d’argent suite à cette évaluation (il est vrai que quand on change d’échelon le salaire change aussi). Il paraît qu’au Luxembourg ou en Allemagne, les professeurs sont 2 à 3 fois mieux payés qu’ici. Quelle bonne raison me retient ici?

    Cela dit, beaucoup réagissent à cet état de choses. Il faut s’intéresser à ce que met en place la Fondation pour l’école depuis des années. Certaines écoles, certains collèges (publics ou privés) sortent du lot, parce que le directeur est « quelqu’un », a du respect pour les savoirs, de l’ambition pour les élèves. Des livres fondés sur les neurosciences nous apprennent à mieux enseigner. C’est passionnant, la pédagogie.

    Il y a une école incroyable en Belgique, où les élèves apprennent à s’exprimer couramment en latin, en plus du français.

    Bref, il y a des endroits, des lieux, où on ne prend pas l’élève pour un imbécile et le prof pour un supplétif.

    Les lettres sont dans un marasme total. Et ce, depuis 68. Et de plus en plus. Le résultat est évident: non seulement les gens ne savent plus écrire, mais évidemment, ils gobent tout ce qu’on leur dit, ne savent plus réfléchir, avoir de vrais jugements de valeur, comme ils s’expriment mal ils deviennent plus violents, ils oublient leur culture, etc. Ils ne savent plus rigoler, non plus (ils comprennent Florence Foresti mais combien savoureraient encore Devos ou Desproges), ni croire (la foi est fondée sur la Parole), ni réfléchir à leur vie (mythes antiques, tragédies). Est-ce que c’était voulu au départ? C’est au même moment, en 68 et après, que le théâtre a été désacralisé, qu’on a fait plier Jean-Louis Barrault. Je crois fermement que quand la littérature n’existe plus, ou plus que par Anna Gavalda et Guillaume Musso, oui, le pays est foutu.

    Comme dans les temps barbares, ce sont les moines copistes qui sauveront les savoirs et sauveront donc la civilisation. L’auteur de ce blog en est un!

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