Politique de la ville : on a voulu acheter la paix, on a financé la guerre

C’était il y a 20 ans, le 27 octobre 2005, deux mineurs manifestement mal isolés choisissaient de devenir des symboles de résistances à 100 kΩ : en pénétrant dans un transformateur afin d’échapper à un contrôle d’identité, l’électrocution de Zyed et Bouna allaient déclencher trois semaines de bordel homérique en France.

Et en 20 ans, il s’est certes passé beaucoup de choses mais si certaines ont changé, ce n’est pas en mieux.

Les cités existent toujours. Certaines ont bien sûr bénéficié d’un petit coup de peinture rapide et quelques unes de quelques caméras de surveillance – souvent inopérantes ou rapidement détruites, mais la plupart continuent de se dégrader. Les maux qui les gangrenaient en 2005 sont devenus endémiques et fermement installés. Les petits gangs locaux sont devenus des mafias régionales, les quartiers sont passés de sensibles à émotifs et les zones prioritaires sont devenues de non-droit.

L’échec est visible, total et sans appel et pourtant, ce n’est pas faute d’y avoir mis des moyens… et des médiocres.

Les moyens, financiers, ont été colossaux : en 20 ans, on estime que plus de 150 milliards d’euros ont ainsi été cramés dans ces banlieues problématiques qui nous les ont rendus en cramant toujours plus de voitures, d’écoles et de médiathèques. À raison de plus de 10 milliards d’euros jetés par des fenêtres en flammes tous les ans, la réponse politique a été complètement inepte et finalement délétère : cet argent, largement repompé par des myriades d’associations lucratives sans but, n’a fait qu’acheter une « paix sociale » complètement factice et a surtout irrigué toute une économie parallèle qui a renforcé la séparation de ces quartiers du reste du territoire. Bien joué.

Quant aux médiocres, politiciens et associatifs, ils se sont succédé entre électoralisme et récupération avec des résultats à peu près inexistants, à l’exception de leurs propres carrières, jamais oubliées.

Autrement dit, avec ces 150 milliards qui ont transformé la politique de la Ville en France en fête foraine sans attractions, le « recyclage » des banlieues ne parvient même pas à faire un tri sélectif des bonnes volontés.

Bref, rien à changer dans le constat dressé ici même il y a 20 ans dans ces colonnes, et rien n’a changé dans la direction prise par les politiciens et l’État au sujet de ces quartiers.

Parallèlement, on ne peut s’empêcher de noter les hommages véritablement dégoulinants de la presse pour ce qui reste un fait divers bêtement tragique (ou tragiquement bête, au choix), et, beaucoup plus problématiques, ceux des politiciens – notamment à gauche, sans surprise – qui n’hésitent pas à se lancer dans une récupération parfois carrément mensongère.

Cette récupération et ce mensonge n’ont rien d’un hasard.

Ici, une partie de la gauche n’hésite pas à continuer de faire croire, mordicus, que la police est responsable de la mort des deux adolescents alors qu’il n’en est rien, sans l’ombre d’un doute.

En poussant, par sous-entendu ou par mensonge direct – comme pour Manon Aubry par exemple – l’idée que la police serait raciste ou qu’elle tue sans vergogne, cette gauche de la récupération la plus crasse favorise en réalité l’implantation et la diffusion de l’idée que la fuite devant les forces de l’ordre est une idée lumineuse pour les populations ciblées.

Fidèle à sa tradition de trouver, à chaque fois que possible, un moyen pour créer un chaos chaud et fertile à leurs idées qui ne résistent pas à l’analyse à froid, cette gauche joue la victimisation car un jeune qui périt (même bêtement, que ce soit en se prenant un poteau suite à un rodéo sauvage, en refusant d’obtempérer ou en s’électrocutant dans un transformateur), c’est toujours une belle occasion de faire du battage politique, une récupération pas subtile mais entièrement basée sur l’émotion du moment, et autant de chance de récolter des voix électorales.

Ce calcul électoral est parfaitement sordide, mais il est systématique et s’étend sans problèmes à d’autres occasions.

Enfin, au-delà de ces constats déjà pas follement réjouissants, comment ne pas voir l’éléphant au milieu du transfo du salon, celui de l’insécurité et de la violence qui se sont largement développées sur ces deux dernières décennies ?

Depuis les experts et leurs (encombrants ?) rapports aux conclusions sans ambiguïté, jusqu’aux forces de l’ordre sur le terrain, en passant même par les quelques (rares) journalistes qui osent ouvrir les yeux, tous s’accordent à dire que non seulement le problème n’a pas été résolu mais qu’il a largement empiré.

Dans la bouche de certains spécimens locaux, cela se traduit même par des saillies lourdes de sens :

« Avant on cramait des voitures, on rentrait chez nous, ça nous soulageait. Ça nous ne suffit plus. Les prochaines émeutes, on va tout péter ! […] La France est de plus en plus raciste. »

Eh oui : exactement comme partout ailleurs, la distribution d’argent en lieu et place d’une vraie politique basée sur la liberté, la responsabilité et la garantie de justice n’aboutit qu’à exacerber les tendances les plus délétères déjà présentes. En arrosant de 150 milliards d’euros ces cités sensibles, on y a enkysté le non-droit, et on a montré que brûler des voitures et lapider des forces de l’ordre permettait de faire dégringoler de l’argent. Riche idée !

En somme, non seulement l’ascenseur social est tombé en panne mais depuis, il a été entièrement tagué, il y règne une odeur de chichon et une partie des pièces a été revendue sur le marché noir pour acheter des flingues.

Ce pays est foutu.

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Commentaires60

  1. Aristarkke

    Dans les cités, le coup de peinture a été remplacé par de l’isolation, thermique pas électrique, aux frais de Nick, comme d’hab !

  2. Aristarkke

    Dans les cités, le coup de peinture a été remplacé par de l’isolation, thermique pas électrique, aux frais de Nick, comme d’hab !

  3. Aristarkke

    Notons que récemment, les médiats ont ressorti Borloo de sa retraite. Il ne nous manquait guère mais comme extrême centriste macrono compatible, il faut prévoir un PM subsidiaire ?

  4. Aristarkke

    « en cramant toujours plus de voitures, d’écoles et de médiathèques »
    Des salles de sport aussi.
    Leur manque était pourtant présenté comme une cause d’émeutes, du moins selon les micro-trottoirs complaisants de la PreSStituée…
    Ils avaient mal été compris…

  5. Aristarkke

    Finalement, le manque de coercition par des peines de prison pour les éléments les plus dangereux, incite ces derniers à la surenchère. L’économie illusoire ainsi faite se fait largement dépasser par les dépenses de réparation…

    1. Aristarkke

      Sans même aller jusqu’au niveau carcéral, les conséquences des actes de délinquance dans les banlieues ne retombent financièrement que peu ou pas du tout sur leurs auteurs. Il y a trois mois, j’achète par un site archi connu, un jeu de plaquettes de frein neuves à Corbeil Essonnes. L’adresse du domicile se situe dans un quartier nouveau d’à peine 10 ans où sont mêlées copropriétés de moyenne gamme et logements sociaux d’apparence très convenable, en l’occurrence dans un groupe HLM. Dans le hall d’une des quatre entrées, un note du bailleur social indique que pour 2024, il a dû dépenser un total de 18 mille et des € pour réparer les dégradations et qu’au 14 juillet 2025, il en est déjà à plus de 14 mille … Note qui ne peut émouvoir que les mouches vu que ce genre de réparations incombe obligatoirement au propriétaire, encore davantage dans le logement social que dans le secteur libre puisque les charges locatives composent une liste plus étriquée…

  6. Blondin

    L’abruti fini qui veut tout péter parle de Chanteloup.
    Je connais bien.
    Lors des émeutes « nahéliennes », un dégénéré a défoncé l’entrée d’un centre social et y a foutu le feu.
    Un centre social, c’est-à-dire un truc conçu pour les habitants.
    Le bâtiment a été durablement évacué et, entre autres dégâts, les dossiers d’adoption de la plupart des gamins yvelinois a failli cramer.
    A Mantes, ça a failli être le même scénario mais un imam a fait remarquer qu’il y a avait un risque élevé que le feu se propage à la mosquée mitoyenne.
    La quasi totalité de la presse n’a toujours pas compris qu’il ne s’agissait pas d’une « colère sociale » alimentée par un racisme fantasmé.
    Mais de l’expulsion manu militari de tout ce qui représente l’Etat.

  7. Val

    « en lieu et place d’une vraie politique basée sur la liberté, la responsabilité et la garantie de justice » : Oulà ! comme tu y vas H , et pourquoi pas la liberté de construire un abri de jardin de plus de 5m2 dans son jardin si on va par là ?

    1. Dom17

      A propos de « justice », la récente panthéonisation, ô combien significative, de Badinter aurait pu être, pour des journalistes affutés, l’occasion de rappeler les méfaits de cet homme.
      Pas seulement l’abolition de la peine de mort qui devrait être dans ce civil ce qu’est la dissuasion nucléaire dans le domaine militaire: un garde-fou (fou de plus en plus au sens propre hélas) aussi peu utilisé que possible.

      Non Badinter a surtout été l’artisan d’une révolution judiciaire en mettant complètement en pratique la vieille lubie socialiste qui veut que le criminel soit d’abord une victime de la société. De là, l’impunité (si souvent dénoncée), de là le mépris pour les victimes, de là de multiples lois au prétexte d’accusations vagues de la société en général, et à peu près aussi efficaces qu’une punition collective dans une salle de classe.

      Le rôle de protection de la société de la procédure pénale étant devenu secondaire avec la disparition de l’effet dissuasif de la peine, la délinquance a explosé, suscitant des discours politiques faussement désolés mais ne remontant jamais aux causes du désastre.
      Pour rappel, au Conseil Constitutionnel, Badinter n’est pas resté inactif, s’opposant systématiquement à toutes les lois qui voulaient contenir l’immigration.

      Quand la République (et non la patrie) honore Badinter, elle se place dans la position de ceux qui déplorent les conséquences dont ils chérissent les causes.
      Ça rappelle trop d’autres postures protectrices ou bienveillantes aux antipodes des lois votées, pour que l’on croie au hasard ou à l’incompétence. Il suffit de regarder la littérature militante des gauchistes/trotskistes adeptes de l’anarcho-tyrannie pour s’en convaincre.

      1. Guillaume P.

        La peine de mort sacralise la vie des citoyens, l’état signale par cet acte ultime qu’il ne reculera devant rien pour les protéger (le meurtrier, lui est banni de la cité, ce n’est plus un citoyen).
        Encore un sacré que la gauche à détruit.

  8. Ryan

    Votre article de 2005 est intéressant à (re)lire en 2025. On note les choses qui n’ont pas changées et celles qui ont défavorablement changées:

    Les paragraphes « Echec du « logement social » », « Echec de la lutte contre le chômage » et »Echec de la sécurité » n’ont pas pris une ride.

    Le paragraphe « Echec de l’intégration » est toujours vrai mais à l’époque le niveau scolaire de la population générale devait encore se tenir…

    La conclusion de l’article est limpide encore de nos jours et résonne lugubrement.

    1. Blondin

      Entièrement d’accord.
      En 20 ans, quasiment personne n’a pris réellement conscience de ce qui se joue.
      Deux bémols à l’article de 2005 :
      – le niveau scolaire s’est effondré partout
      – l’auteur sous-estime le travail de sape effectué par le fondamentalisme musulman

          1. Pierre 82

            Comme en Angleterre ou en France : ils rouspètent un peu trop, alors la police intervient et la justice fout en taule ceux qui rouspètent (en France, on crevait les yeux en plus).
            Ça suffit à calmer la populace pendant quelques mois, voire quelques années.

  9. CPB33

    n’oublions pas le « procès du siècle » !!
    ripostelaique.com/proces-macreux-trognon-en-france-on-peut-rire-de-beaucoup-de-choses-mais-pas-du-zizi-de-brizitte.html

    1. Aristarkke

      J’ai eu à gérer des copropriétés à Évry mélangées à des immeubles HLM. Beaucoup de locaux collectifs extérieurs des environs n’étaient pas fermés à clef sous peine d’être forcés dans les deux semaines max …
      Probablement en raison de l’équation approximative : local fermé=>objets précieux dedans…
      Pourquoi pas un local transfo à cette aune ?

      1. דוב קרבי dov kravi

        Excellent idée. Comme les champs de pommes de terre gardés par des soldats sous Louis XVI pour exciter les voleurs. Grand succès qui lance la patate en France.

      2. Trasymsarl

        Dans un local transfo, il y a bien du cuivre? C’est plus délicat à voler que des cables SNCF, et dangereux de surcroit, sans doute pour ça que c’était pas fermé à clé!

    2. Guillaume P.

      Même ouvert, dans une société saine avec des citoyens intelligents, personne ne rentre dedans si panneau idoine.
      Il faut un minimum d’intelligence et des capacités de projections pour imaginer ce qui pourrait arriver.
      .
      Ils ont cru que le laxisme de la justice s’appliquait à l’électricité, Darwin.

      1. Trasymsarl

        Encore eut-il fallu qu’ils sussent lire le panneau idoine ( de nos jours c’est pas gagné, mais autrefois si jeunes et analphabètes? c’est bizarre!)

          1. Pierre 82

            Parce que tu penses qu’ils savent lire l’arabe, ou qu’ils le parlent mieux que le français ?
            Détrompe-toi, ils sont analphabètes dans toutes les langues.
            En dehors des insultes et du vocabulaire domestique, ils ne sont pas non plus très brillant dans cette langue. En plus, ça se limite souvent au dialecte de leur mère.

  10. Aleph

    Une partie de la presse a quand même réussi à occulter l’agression aux cris de « sur le Coran, appelle tout le monde ! » d’une porte-parlote du gouvernement en campagne après la dissolution au pied des barres de la cité de Meudon-la-Forêt, à quelques mètres de l’endroit où un tram avait cramé pour honorer Nahel, en disant qu’elle avait été prise à partie à « Meudon », ville très cossue distante de ladite cité, c’est-à-dire, laissant entendre que des bourgeois tentés par le FN (et racistes : elle est basanée) avaient été exaspérés de sa présence au point de l’invectiver sauvagement.

    Comparer :
    lepoint.fr/politique/legislatives-prisca-thevenot-et-sa-suppleante-agressees-a-meudon-emotion-dans-la-classe-politique-04-07-2024-2564758_20.php

    Avec :
    europe1.fr/faits-divers/info-europe-1-sur-le-coran-appelle-tout-le-monde-le-recit-de-lagression-de-prisca-thevenot-a-meudon-4256446

  11. Gerldam

    Je regarde désormais cela de loin, mais quand je pense à la France de mon enfance, belle et calme où presque tout le monde était poli et souriant, et que je vois aujourd’hui ce pays en voie de décomposition avancée, je suis triste.
    Ce pays qui fût le mien, bâti sur des cathédrales, des chansons de geste aux poèmes de Victor Hugo, des Essais de Montaigne à la comédie humaine de Balzac, est en train de mourir.
    Un vrai populicide, comme dirait PDV.

  12. du

    Le chichon est l’ascenseur pour le paradis artificiel de tous les petits anges peuplant les quartiers émotifs . Comme pour le kebab , la qualité n’y est plus et leur paradis , c’est plus des putes maquillées à Hollywood que cent mille vierges (Guillaume!) habillées à La Mecque .

    1. Taisson

      La même Nathalie MP , immigrationniste par principe, qui refusait de voir les dégâts de l’invasion. Même en parler, c’était déjà trop !
      Je suis pas sur que Monsieur Milei , en dépit qu’il soit libéral, soutiendrait l’idée d’ importer tous les ans l’équivalent de presque 1% d’étrangers inintégrables dans une population déjà islamisée à 20% …
      Il ne semble pas avoir ce genre de problème, et heureusement, sinon il serait aussi mal vu chez elle !

  13. Guillaume P.

    48 ans de descente aux enfers
    La gauchiasse est une plaie pour l’humanité
    ——————————————-
    .
    1971 : premières tensions violentes à la cité de la Grappinière, à Vaulx-en-Velin (banlieue lyonnaise), préfigurant les émeutes urbaines futures
    .
    1977 : premier plan banlieue « Habitant et vie sociale » sous Valéry Giscard d’Estaing, pour améliorer les logements et la cohésion sociale dans les quartiers populaires
    .
    1979 : émeutes à la Grappinière, Vaulx-en-Velin (Lyon), première émeute urbaine d’ampleur en France, avec affrontements et incendies de voitures, coûtant environ 1 million d’euros en dégradations
    .
    1981 : émeutes des Minguettes dans la banlieue de Lyon et création des ZEP (Zones d’Éducation Prioritaire) pour lutter contre l’échec scolaire ; plan de Développement social des quartiers (DSQ) lancé par Pierre Mauroy
    .
    1983 : plan « Banlieues 89 » pour désenclaver et enjoliver les banlieues ; Marche pour l’égalité et contre le racisme (Marche des Beurs) de Marseille à Paris, aboutissant à des accords symboliques sur l’intégration
    .
    1986 : émeutes à Vaulx-en-Velin après la mort de Thomas Claudio, jeune motard tué lors d’un contrôle policier
    .
    1988 : création de la Délégation interministérielle à la ville (DIV) pour coordonner les politiques ; extension des DSQ
    .
    1990 : émeutes à Vaulx-en-Velin, première couverte nationalement, avec extension à d’autres banlieues lyonnaises
    .
    1991 : loi d’orientation pour la ville (LOV) sous Michel Rocard, instaurant les grands projets urbains et les contrats de ville
    .
    1993 : plan d’urgence Balladur (5 milliards de francs initiaux, puis 10 sur 4 ans) pour la rénovation et la sécurité des quartiers
    .
    1994 : émeutes à Épinay-sur-Seine après la mort d’un jeune lors d’un contrôle policier
    .
    1995 : émeutes à Dammarie-lès-Lys (Seine-et-Marne) suite à la mort de Youssef, jeune tué par un vigile
    .
    1996 : « plan Marshall » de l’État pour les banlieues, qui crée les ZUS (zones urbaines sensibles), ZFU (zones franches urbaines) et ZRU (zones de redynamisation urbaine) contre la « fracture sociale » dénoncée par Jacques Chirac ; Pacte de relance pour la ville d’Alain Juppé avec 30 premières ZFU
    .
    1997 : émeutes à Val-de-Reuil (Eure) après la mort d’un jeune en moto percuté par un véhicule de police
    .
    1998 : émeutes à Lucheux (Pas-de-Calais) et à Thionville (Moselle), affrontements de taille moyenne avec incendies
    .
    1999 : émeutes à Givors (sud de Lyon) après la mort d’un braqueur de 20 ans ; plan de rénovation urbaine et de solidarité de Lionel Jospin (20 milliards de francs sur 6 ans)
    .
    2000 : loi SRU qui impose aux villes des grandes agglomérations d’offrir au moins 20 % de logements sociaux
    .
    2002 : plan de rénovation urbaine (30 milliards d’euros sur 5 ans) pour démolir, construire ou réhabiliter 600 000 logements sociaux
    .
    2003 : loi Borloo qui crée un observatoire national des zones urbaines sensibles (l’actuel Observatoire national de la politique de la ville) et prévoit la construction, la réhabilitation et la destruction de logements sociaux ; création de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine)
    .
    2004 : création de la HALDE (Haute Autorité de lutte contre les discriminations) et de l’Observatoire national de la délinquance
    .
    2005 : émeutes dans les banlieues après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois, étendues à 300 communes sur 3 semaines, 10 000 véhicules brûlés, coût estimé à 200-250 millions d’euros pour l’État et les assurances ; création de préfets délégués à l’égalité des chances et de 41 ZFU supplémentaires ; état d’urgence déclaré
    .
    2006 : loi pour l’égalité des chances, renforçant les contrats de ville ; pacte de dispersion des logements sociaux pour éviter la ghettoïsation
    .
    2007 : émeutes à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) après la mort de deux adolescents heurtés par une voiture de police, avec tirs sur les forces de l’ordre et extension à plusieurs banlieues, coûtant environ 50 millions d’euros
    .
    2008 : plan « Espoir banlieue » de Fadela Amara pour lutter contre le chômage (1 milliard d’euros sur 215 quartiers) ; « Une dynamique pour la France » sous Nicolas Sarkozy, intégrant éducation, police et associations
    .
    2009 : émeutes à Firminy (Loire) suite à la mort d’un jeune lors d’un contrôle
    .
    2011 : émeutes à Dugny (Seine-Saint-Denis) après la mort d’un jeune motard
    .
    2012 : émeutes à Amiens (Somme) avec affrontements violents et tirs d’armes à feu contre la police
    .
    2014 : ciblage de 1 300 quartiers prioritaires (au lieu de 2 500) ; loi sur les conseils citoyens pour impliquer les habitants dans les contrats de ville
    .
    2015 : réforme des ZUS en Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ; expérimentation des emplois francs (5 000 € par embauche dans les QPV)
    .
    2016 : émeutes à Viry-Châtillon (Essonne) après l’attaque au cocktail Molotov contre des policiers, blessant gravement deux agents
    .
    2017 : plan Macron pour les banlieues, promettant le « retour de l’État » avec focus sur éducation et emploi ; concentration des 500 millions annuels sur les QPV
    .
    2020 : émeutes sporadiques liées au Covid, comme à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) après un contrôle policier
    .
    2021 : émeutes à Fréjus (Var) dans la cité de la Gabelle, sans motif apparent mais liées aux trafics, sur trois nuits
    .
    2023 : émeutes après la mort de Nahel Merzouk à Nanterre, tuée par un policier lors d’un contrôle routier, étendues à 672 communes sur 11 jours, 12 000 véhicules brûlés, 2 500 bâtiments endommagés, coût estimé à 793 millions d’euros pour les assurances (dont 200 millions pour les collectivités) et jusqu’à 1 milliard au total pour l’État (préjudice police : 30 millions, justice : 5 millions) ; mesures post-émeutes : aide régionale de 500 000 € à Nanterre, propositions sénatoriales pour surveillance des réseaux sociaux et placement en centres éducatifs fermés pour mineurs émeutiers
    .
    2024 : suites judiciaires des émeutes de 2023, avec 21 enquêtes sur violences policières ; renvoi du policier pour meurtre devant la cour d’assises ; rapport sénatorial avec 25 propositions pour prévenir les récidives

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