ChatControl, vous n’en vouliez pas ? Eh bien vous l’aurez quand même !
En effet, ce 26 novembre, les 27 pays de l’Union européenne ont adopté – fort discrètement – une position commune sur leur projet de règlement contre les abus sexuels sur les mineurs en ligne. Cependant et comme le rappelait un récent billet, sous ce vocable bien protecteur – on va sauver des enfants, voyons, comment pouvez-vous vous y opposer ? – se cache en réalité un redoutable moyen de censure : l’idée était ainsi au départ d’imposer un déchiffrement en amont et en aval des discussions privées pour permettre aux opérateurs d’y regarder de plus près si, à tout hasard, un « dérapage criminel » ne s’y trouverait pas caché.
Par « dérapage criminel », le législateur européen entendait ici des échanges pédopornographiques, qui constituent l’emballage cadeau le plus seyant pour faire passer l’énormité de la pilule (l’abandon du secret des correspondances et le flicage permanent des conversations par les autorités) auprès des citoyens. L’idée que ces moyens pouvait en effet être utilisés bien, bien au-delà de ce simple mandat notamment pour permettre de faire taire l’un ou l’autre individu, l’une ou l’autre association enquiquinante pour le pouvoir en place, n’aura échappé à personne.
Et malheureusement pour le législateur, l’opposition fut suffisamment forte et exprimée pour que, fin octobre, plusieurs pays se soient finalement prononcés contre les textes proposés en débats parlementaires. Patatras, ChatControl semblait bien mal parti.
Et c’est donc de façon parfaitement cynique que, tout en voulant interdire très officiellement le secret des échanges entre citoyens, le Conseil européen (dans le cadre du Coreper) s’est tenu au secret, loin des caméras et des débats publics de l’hémicycle pour adopter le mandat de négociation pour le règlement CSAM (le fameux « Chat Control ») : des efforts notables ont été déployés pour que la séance se tienne à huis clos, permettant aux ambassadeurs des États membres de valider le mandat de négociation sans discussion, évitant ainsi tout examen approfondi ou opposition visible.
Sous l’impulsion de la présidence danoise de l’Union, le texte adopté est maintenant présenté comme une version « édulcorée », aux arômes de vie privée de plus en plus artificiels. Mais c’est du flan, destiné à endormir la vigilance citoyenne.
Le seul compromis consiste à avoir abandonné – pour le moment – l’obligation d’une analyse systématique des contenus, et à ne les pousser que lorsque le prestataire de communication (la plateforme, concrètement) se trouve confrontée à un risque élevé d’une malversation au moment des téléversements (via une modération des « uploads »). Ici, les géants américains comme Meta ou Google ont dû sabrer le champagne puisqu’on leur demande de faire officiellement ce qu’ils faisaient déjà en douce : déjà largement adeptes de ces pratiques aux États-Unis, ils vont généraliser ces scans systématiques, simplement pour limiter un risque juridique devenu énorme, transformant nos échanges en futures éléments incriminants.
Peu importe « incriminant sur quoi ». À partir du moment où l’instrument juridique existe, la destination peut être adaptée facilement : pédocriminel ou simple opposant politique, même combat.
Pire encore, le texte impose une vérification d’âge « fiable » pour identifier les mineurs, menaçant l’anonymat en ligne. Comme c’est commode : l’Union européenne a manifestement compris que pour « protéger les enfants », il convenait de neutraliser les adultes.
Eh oui : il va bientôt falloir montrer une pièce d’identité (ou un autre moyen tout aussi invasif) pour pouvoir ouvrir un compte e-mail. Terminée, la communication anonyme pour les lanceurs d’alerte, les journalistes ou les victimes d’abus.
Bien sûr, peu importe que la plupart des experts avertissent qu’il est impossible d’imposer cette vérification sans massivement collecter des données biométriques, avec tous les risques de fuite et d’exploitation qu’on peut imaginer (ou apercevoir dès aujourd’hui) : cela a été décidé, nos dirigeants réclament ces moyens pour fliquer les réseaux, ils sont donc mis en place sans attendre.
Cet assaut marqué contre notre vie privée ne vient bien évidemment pas de nulle part.
Il s’inscrit dans un mouvement d’ensemble qui n’échappe plus qu’aux naïfs les plus purs (« je n’ai rien à me reprocher, qu’est-ce qui pourrait bien m’arriver « ) et aux journalistes des médias de grand chemin dont le salaire dépend expressément de leur non-compréhension totale. Et ce mouvement d’ensemble comprend aussi les autres coups de boutoir menés en parallèle par… le Parlement européen qui vient d’adopter un rapport en session plénière préconisant d’interdire l’accès de ces réseaux aux moins de 16 ans.
Ainsi, le Parlement, usant du prétexte de contrer les « risques physiques et psychiques » encourus par les enfants et adolescents en ligne, préconise la mise en place de dérogation parentales spécifiques pour les adolescents de 13 à 16 ans, et l’accès possible à partir de 16 ans conditionné à des identifications d’âge fortes. En outre, tout ceci s’accompagne de proposition de nouvelles interdictions, comme la pratique du « pull to refresh » ou certains systèmes de récompense, avec bannissement des sites s’ils ne s’abstiennent plus de ces pratiques dans l’Union européenne
Si ce rapport est non contraignant – pour le moment – on ne peut s’empêcher de noter qu’une fois encore, les parents sont sobrement et calmement évacués de l’équation entre 0 et 13 ans, pour ne réapparaître que lorsque l’ado est déjà bien (dé)formé, notamment par les institutions qui lui sont passées dessus. Il ne faudrait pas que les parents soient mis en face de leur responsabilité d’éducation et d’encadrement de leurs enfants : on commence ainsi, et on se retrouve avec des citoyens responsables, conscients de leurs devoirs et surtout, assez indépendants de l’État, de ses institutions et de tous ces parasites qui en vivent.
Vous n’y pensez pas, malheureux ! Ce serait une menace contre la démocratie !
Tout comme serait une menace à la démocratie de laisser se discuter de façon publique un sujet technique et complexe. Des débats clairs, ouverts, avec des votes des représentants des citoyens ? Allons, c’est à l’évidence une menace à la démocratie. Tout comme serait une menace à la démocratie de ne pas miner la vie privée par des mesures d’affaiblissement du chiffrage et de la protection des conversations privées.
L’alibi de la protection des enfants continue de servir les plus sombres penchants de l’Union et des États membres derrière elle. Le continent européen, dirigé par un groupe de politiciens de plus en plus perdus démocratiquement, s’enfonce dans le totalitarisme le plus pur.
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Pour information, voici la liste des Eurodéputés français clés qui siègent actuellement à la commission LIBE (Libertés civiles, justice et affaires intérieures) qui suivront les négociations (« trilogues ») sur le texte Chat Control :
Fabienne Keller – @fabienne_keller
Christophe Gomart – @Chris_Gomart
Raphael Glucksmann – @rglucks1
Murielle Laurent – @MurielleL69320
Mélissa Camara – @CAMARAMlissa2
Pierre-Romain Thionnet – @PR_Thionnet
Nicolas Bay – @NicolasBay_






Et pour contrôler la minorité d’âge, on contrôlera la majorité d’âge…
Les opérateurs de VPN disent merci !
Pour les sites basés dans l’UE, le VPN n’aidera en rien: le déchiffrement s’opérera du coté du serveur du site, pas au niveau de votre connexion et puis vous serez identifié…
lors du login.
Oui enfin un des intérêt du VPN sera d’utiliser les serveurs basés hors UE des sites.
« Le continent européen, dirigé par un groupe de politiciens de plus en plus perdus démocratiquement, s’enfonce dans le totalitarisme le plus pur. »
Très soucieux des enfants des autres alors qu’ils n’en ont même pas pour la plupart…
Un peu comme pour l’argent sauf que là, ils sont pourvus…
Pas surpris mais ça montre le degré d’avilissement des nos soi-disants représentants.
Je crois que c’est l’Allemagne qui a fait sauter la tentative d’octobre de faire passer cette loi. Pourquoi cette fois ce pays ne s’est pas manifesté?
« Il ne faudrait pas que les parents soient mis en face de leur responsabilité d’éducation et d’encadrement de leurs enfants » : Oula les parents devraient éduquer et encadrer les enfants et pire être responsables ? Voila une belle violation de la constitution du Bisounoursland .
Le colonel soja l’a dit : les enfants qui iront mourir en Ukraine appartiennent à l’Etat.
C’est un principe chez cette catin de république française.
@Théo il faudrait tout de même que quelqu’un se penche sur notre propension en Europe au suicide collectif (et individuel mais c’est une autre histoire, quoi que ..), effet Werther national ? Nous rêvions de couler un amour langoureux pour la belle contrée russe ; manque de pot elle s’est pacsée avec Xi, non sans avoir planté son habituel amant allemand lequel est en phase critique comme à chaque rupture.
Le socialisme est la traduction politique de la pulsion de mort.
Il va falloir que chaque citoyen pas encore lobotomisé par l’EdNat + propagande officielle type LCI devienne un as informatique et ne se déplace plus que sur des dark nets plus ou moins darks.
J’avoue qu’à mon âge, cela m’ennuie un peu.
Avez-vous des conseils pour senior pas encore débile mais qui veut utiliser le temps qui lui reste à des activités plus amusantes ou plus satisfaisantes, telles l’écoute d’un concert de Claudio Abbado (il y a des dizaines de ocnetst enregistré (et même filmés) de ce génial chef d’orchestre, malheureusement décédé?
Merci d’avance pour votre aide collective.
Vous pouvez vous abonner à Spotify, c’est une vraie mine d’or pour audiophiles.
Voici un lien pour le best-of Spotify de C. Abbado: open.spotify.com/playlist/1g2466FD1XZ7aFqexP3SyZ?si=ca4df2d367f94543
Tous les députés français a Bruxelles ont voté le DSA.
Camarade, entends le bruit des bottes ?
Les mêmes qui veulent démonter l’extrême droite leur servent sur un plateau les outils du totalitarisme.
Encore une mission réussie.
J’ajoute , tout est à l’envers , tout est fait pour créer un monde d’irresponsables. Tout est fait pour empêcher tout ce qui a pour objet de responsabiliser, d instruire, de construire, de rendre adulte et donc libre. Et dans le même temps, le monde exterieur et numérique est devenu bien plus dangereux, bien plus chaotique et changeant. Alors ça ne marchera pas, les individus s’en rendent compte et se rebelleront. C’est une question de temps et de circonstances. Et elles arrivent.
La majeure partie des gens ne veulent pas de responsabilités.
Même simple chef d’équipe de préparateurs de commandes (exemple perso hier). Rester des robots leur convient.
Pas de couilles, pas d’embrouilles.
Ce qui m’étonne, ce sont les pays qui ont vécu l’URSS.
Ont ils perdu la mémoire ?
Allons donc, aujourd’hui avoir de la mémoir c’est être fachisse.
mémoire, pardon
38 ans se sont écoulés.
concrètement, quelles contraintes de plus que maintenant ? il y a déjà de la censure sur facebook ou youtube, je vois pas ce que ça change ?
Et les gens seront contents.
Comment ils sont satisfaits du retour du service militaire.
Comme disais Daladier : C’est ainsi que meurt la démocratie, sous un tonnerre d’applaudissements
Ou alors c’est pas cette citation.
Cette information, relayée par H16, un Nazi par définition au vu des sujets traités, doit être une fake news pour diviser les Français… Cette information n’a pas été relayée par les médias publics, donc à prendre avec des grosses pincettes !!
Non je rigole, merci de nous informer H16 ! Ce pays est foutu !