Le complexe militaro-industriel de la censure

Billet initialement paru le 17.02.2024 sur X.com

Pour les anglophones, il faut écouter cet entretien crucial pour comprendre ce qui se passe actuellement sur internet et la véritable guerre que l’establishment mène contre les peuples au travers de la censure et du contrôle fin de l’information.

EP 75 : Le principe de “sécurité nationale” est le principal moteur de la censure et de l’ingérence électorale aux États-Unis. “Ce que je décris, c’est un régime militaire”, déclare Mike Benz, “c’est l’inversion de la démocratie” :

Benz, le directeur exécutif de la Foundation For Freedom Online, y décrit de façon claire comment, historiquement, étape par étape, l’internet a d’abord été utilisé pour faire tomber des gouvernements non démocratiques, puis comment, à partir du milieu des années 2010-2020, les autorités non élues ont commencé à se retourner contre les peuples occidentaux dont les buts ne s’alignaient plus avec les leurs.

Il montre aussi comment [autour de 11′] les agences à trois lettres américaines, les ONG stipendiées par diverses organisations et gouvernements sont passées, autour de 2014 – 2016, d’une lutte contre l’influence extérieure de certains acteurs hors de l’Occident vers une lutte contre les opinions dissidentes en Occident même, et d’autant plus que les réseaux sociaux sur internet et les “citoyens journalistes” commençaient à dépasser en notoriété et en influence les médias traditionnels, bien contrôlés par ces entités non-élues.

Ce qui se passe, actuellement, avec la montée des tensions dans le Moyen-Orient et bien sûr en Europe avec le conflit russo-ukrainien est la conséquence directe d’une guerre informationnelle entre la classe au pouvoir (élue et non élue) avec ses instruments de contrôle de l’information – les médias traditionnels contrôlables car pilotés du haut vers le bas – et le reste des peuples dont les opinions ne s’alignent plus avec les plans généraux que les dirigeants ont prévu pour eux.

Benz décrit aussi [autour de 26′] comment l’Atlantic Council a été utilisé pour faire pression sur les autorités européennes et les dirigeants des pays européens afin de mettre en place les mêmes outils de censure plus ou moins discrète que ceux qui ont été déployés aux États-Unis depuis le début des années 2000, sous couvert de lutte contre la “désinformation” et les “discours de haine”. À présent, même l’intelligence artificielle est utilisée pour fabriquer des outils de “d’effaçage en masse” (“weapons of mass deletion”) afin de faire disparaître les discours (unilatéralement et non démocratiquement) jugés comme haineux/séditieux et surtout “dangereux pour la démocratie” : ces outils ont été notamment utilisés contre les opinions dissidentes sur les masques, les vaccins, les contre-arguments sur Fauci, etc. (voir le Virality Project, par exemple, ou l’Integrity initiative au Royaume-Uni) ainsi que tout ce qui concernait l’élection présidentielle américaine, que Benz considère comme les événements les plus censurés de l’histoire américaine.

De fil en aiguille, le complexe militaro-industriel de la censure s’est mis en place aux États-Unis et a été fidèlement reproduit en Europe, en tenant compte des particularités locales, au point qu’à présent, émettre des doutes sur l’un ou l’autre aspect d’un scrutin ou d’une information en général peut être assimilé à un acte cybercriminel ou de propagande.

Benz explique ensuite [vers 39′] comment, aux États-Unis, fut mise en place une organisation pour censurer préventivement toute dissidence pendant la campagne et l’élection présidentielle de 2020, et comment le bras armé de l’État américain fut explicitement utilisé pour bannir les discours dissidents des réseaux sociaux (il évoque ainsi plusieurs dizaines de millions de tweets effacés).

Au final [vers 47′], tout ceci aboutit à redéfinir la notion même de démocratie, anciennement “la volonté des électeurs”, vers quelque chose comme “le caractère sacré des institutions démocratiques” qui sont – ça tombe bien – les agences non élues, les ONG, les administrations de contrôle et les médias officiels. Pratique : la démocratie devient le résultat du consensus – très coûteux à établir – entre ces parties intéressées, desquelles le peuple a été commodément évacué d’autant plus qu’il a généralement tort et que son avis peut foutre en l’air ce coûteux “consensus” établi en coulisse -et parfois à ses dépens – n’est-ce pas…

Benz mentionne enfin [1:00′] que dans ce contexte, il n’est pas étonnant que X.com et Musk soient sous une très forte (et croissante) pression des acteurs étatiques. Cependant, les tactiques précédentes (qui ont notamment poussés les pays européens à s’autosanctionner et s’auto-censurer) commencent à s’essouffler et oblige le complexe militaro-industriel de la censure à faire passer des lois au niveau des états eux-mêmes (le Digital Service Act européen n’est qu’un avatar de ce côté-ci de l’Atlantique de ces nouvelles tactiques). Pour Benz, le risque existentiel pour X.com se trouve de ce côté puisque les Européens représentent plus de 500 millions de personnes (contre 300 millions aux USA) ; encore une preuve, au passage, que l’Union européenne n’est plus qu’une marionnette dans les mains américaines.

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Version doublée en français :

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Commentaires42

  1. durru

    Écouté. C’est une pièce essentielle.
    Si vous arrivez à faire écouter ça à des proches qui ont commencé à avoir des doutes, il y a des fortes chances que les doutes s’accentuent de façon significative.

    1. Franck

      Le doute c’est bien, un nombre non-négligeable de personnes l’ont déjà, et depuis un moment. Mais après ?? Nous tous ici, nous l’avons aussi depuis (très ?) longtemps, et pourtant personne n’a tenté de soulèvement, d’insurrection armée ni rien.
      Ce qu’il faudrait, c’est inventer de nouvelles formes de rebellions (je m’emploie déjà à payer mes impôts ou autre le + tard possible, mais je doute que ça gêne en quoi que ce soit)

      1. Yves

        Remarque très pertinente et qui amène la question suivante : les égouts de Bruxelles sont-ils plus respectueux des complotistes que les égouts parisiens de La Dinguo ?

  2. Béraud-Sudreau

    Au patron : les billets sur X sont-ils toujours différents des “nôtres” ? Je ne suis pas sur X ni sur FB, je ne souhaite pas m’y inscrire, mais ça me fait deuil de louper certains de vos billets ….
    Et c’est Byzance, un billet par jour, merci, mais on va y prendre gout !

    1. laurent a LA

      Je n’ai jamais eu un compte twitter, mais Musk a repris le machin qui est devenu X, et soudain jaizeu une revelation: avoir un compte X permet de suivre un certain nombre de journalistes citoyens et de re-poster leurs billets. Cela participe a propager la bonne parole (bonne a mes yeux). En plus cela valorise leurs comptes et fait des sous a X pour la pub. X etant un des derniers defenseurs de la liberte de parole a laquelle je me suis habitue dans mes jeunes annees, je trouve que ca vaut le coup d’apporter ma (modeste) pierre a l’edifice.

      C’etait la minute de pub. pour X.

    2. Aristarkke

      Nous connûmes, autrefois, cette époque du billet quotidien. Sniff ! Sniff ! Que les moins de six ans de ce blog n’ont pas vue… Re sniff !
      Mais je confesse, c’est vous dire le certificat que cela décerne, que les textes sont devenus plus longs tout en ne baissant pas le niveau de recherche du fonds et le nombre de participations a lui aussi, bien grandi. Le plaisir est donc largement entretenu…

        1. L’essai n’était pas concluant : le “reach” d’un billet Twitter est inférieur à celui d’un billet organique, donc pour le moment, je ne change rien.

      1. Stéphane B

        Une bonne découverte ce billet, que dis je une excellente découverte;

        Je ne suis pas venu hier pour lire les commentaires du billet de lundi, mais ce matin, j’ai foncé dessus. Je commence à être comme le Ari, un peu drogué au billet.

        Ce genre de billet, commentaire d’un tweet ou d’un discours, change et permet d’élargir sa réflexion.

  3. Higgins

    Un peu HS quoique l’article énonce quelques vérités : https:/ /brunobertez.com/2024/02/20/du-berliner-zeitung-limmense-responsabilite-des-occidentaux-en-ukraine/

  4. Rufus13

    Je regardais les jobs chez openai, https:/ /openai.com/careers/search, il y en a à Londre, en Irland, aux states of course, mais pas en France ni en europe communiste.

    Merci qui ? Merci Thierry B.

    1. Vieux rat

      Il y avait bien un poste, pour le développement de chatGPT dans les EHPAD français.
      Mais on me dit que le poste a été pourvu du côté d’Oléron… 😀

      1. Vieux rat

        En Suisse, ce sont les francophones qui sont les plus gauchistes.

        Au Québec, idem. Quelle est la maladie qui fait que tout francophone est gauchiste ? 😕

          1. Vieux rat

            J’ai bien une explication d’ordre biologique, et même pas besoin de démontage !

            C’est un problème de pilosité, qui ne concerne que la paume de la main… 😉

              1. Vieux rat

                C’est une maladie identifiée depuis l’aube de l’humanité.

                Son nom commence par “Co” et finit par “rie”, même si on ne rit pas du tout ! 😀

                Après pourquoi autant en France et autour, mystère…

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