Ce billet va être l’occasion de tester de nouvelles limites : peut-on parler excréments avec n’importe qui ? Je vais être trivial, mais parfois, il faut en passer par les métaphores les plus grasses pour transmettre les idées les plus importantes : le socialisme, c’est comme le caca ; il en existe aussi bien du mou que du dur. Et bien que, comme un caca dur, le socialisme dur entraîne généralement l’occlusion, le socialisme mou, comme le caca du même nom, n’en est pas moins dangereux.
Dans le rôle du caca dur, on retrouvera généralement les pointures de la constipation socialiste avec les phalanges les plus à gauche et les plus activistes de nos députés ou de nos sénateurs. Un type comme Mélenchon, par exemple, dégoulinant de populisme et d’une xénophobie suintante de ses discours haineux, représente assez bien ce que j’entends par constipation législative qui permet à la Fraônce de s’arcbouter sur des principes surannés ou tout simplement contraires au bon sens.
Evidemment, avec l’actualité que nous promet ce prochain jeudi d’occlusion dans les transports, on va avoir droit à toute la panoplie des symptômes intestinaux de dérangement majeur : il y a fort à parier que nos leaders syndicaux les plus médiatiques seront sur le pont à brailler à qui mieux mieux pour un retour au status quo chéri, et à une mise en avant de la défense héroïque des zavantages zacquis. De la même façon qu’une certaine frange de journalistes, parfaitement gagnée à la cause des corps gras bloquants, ressortira de ses cartons des reportages présentant des usagers compréhensifs, voire enthousiastes, devant les pagailles monstrueuses qui auront lieu, de cette même façon, les rumeurs de prolongations de cette grève au delà du 18 vont bon train (eh oui, il n’est pas bloqué, celui-là).
Et quand bien même il semblerait que les causes de ce “mouvement syndical unitaire pour la défense des retraites” soient de plus en plus mal perçues par les autres Français, ceux-là même qui n’en bénéficient pas (étonnant, non ?), on trouvera en effet toujours un crétin ou un naïf pour soutenir les parasitages viraux de nos syndicalistes de l’immobilisme, crétin ou naïf qui se retrouvera immédiatement assailli de caméras ou de micros qu’une foultitude de journalistes leur tendra.
On le voit, le socialisme dur, celui qui utilise la force pour imposer à tous les privilèges de certains, ce socialisme là, comme le caca bloqué, fait des dégâts. Déjà, en décembre 1995, l’ensemble de l’activité en France avait subi un sérieux revers et de nombreuses sociétés avaient dû fermer leurs portes à la suite des exactions lamentables de ces petites billes d’excréments coincées dans les dépôts de trains et dans les gares. Si jamais cette grève devait s’éterniser (peut-être jusqu’aux vacances de la Toussaint), on imagine sans mal les dommages “collatéraux” qu’elle entraînera.
Mais, à mon sens, le plus dangereux, comme pour le caca, ce n’est pas le dur, mais le mou, qui, sur le long terme, provoque plus de problèmes et plus de risques sur la bonne santé d’un organisme ou d’un pays. Or, ce socialisme mou, comme il se place sur le plus long terme et ne constitue pas un symptôme saillant d’une crise particulière, comme il s’insinue un peu partout de par sa nature même, passe presqu’inaperçu. Et, tout comme le ninja dont la discrétion est l’une des armes les plus redoutables, le socialisme mou sait se faire très très discret et passer dans la presse avec souplesse, sans faire lever de questions.
A défaut de prendre le plus fin des ninjas, on pourra, pour illustrer le propos, jeter un oeil sur les sumos du caca socialisme mou que sont Al Gore et notre trapéziste sans filet de l’environnement, j’ai nommé Borloo (avec deux “o”, comme dans noouille).
Le premier, candidat malheureux des élections américaines, a trouvé un recyclage efficace de ses thèmes de campagnes en se spécialisant dans la chiromancie, la bonne aventure et le catastrophisme de bazar à l’odeur d’encens bio et de tisanes inuit. Dans les années 60 et 70, les babas cools avaient le Vietnam. Dans les années 2000, il faut croire que les altercomprenants ont choisi le réchauffement climatique comme champ de bataille ; et si, jadis, Coppola ou Stone purent se faire les porte-parole d’une certaine vision du conflit, il en va de même pour Al Gore ou Michael Moore avec la guerre larvée mais très meurtrière qu’ils mènent sur le front d’une climatologie d’opérette.
Et avec l’attribution du Nobel de la Paix (!) à notre encombrant sumo du bidonné, c’est une véritable victoire d’étape qui a été marquée. Ce prix Nobel, depuis son attribution à d’étonnants représentants de la Paix comme Kissinger ou Arafat, avait déjà une valeur très fluctuante ; mais au moins pouvait-on se raccrocher à cette constatation qu’il était jusqu’alors attribué à des personnes qui avaient un rôle majeur dans la politique internationale et avaient sinon contribué à stopper des conflits, au moins à ne pas en allumer de nouveaux (ce qui est, finalement, un constat assez maigre au regard des ambitions initiales du prix Nobel).
Avec Al Gore, on peut légitimement se demander ce que l’histrion a bien pu faire pour éviter un conflit ou l’autre ; on peut même noter qu’il va probablement, par son activisme malsain basé sur des préconisations idiotes, conséquences illogiques de conclusions fausses sur des observations foireuses, déclencher de nouvelles tensions internationales voire, avec un peu de malchance, de véritables conflits…
On ne prête, dit-on, qu’aux riches, mais on peut regretter que ce prix, d’une dotation supérieure au million d’euros, soit attribué à un organisme et un personnage qui ne sont pas spécialement dans le besoin… D’un autre côté, faire le globe-trotter de par le vaste monde, en grillant des tonnes de kérosène pour présenter son film, ça crée des frais pour le pauvre Al Gore.
De l’autre côté de l’Atlantique, on retrouve le second sumo local du socialisme mou ; surfant lui aussi avec le brio d’un Brice de Nice sous Tranxen sur la vague écochondriaque d’une catastrophe imminente pour laquelle chaque atteinte à nos libertés compte autant qu’un steack, il nous propose, à la suite de sa réunion pompeusement appelée Grenelle de l’Environnement, toute une batterie de mesurettes frétillantes et inutiles pour résoudre l’absence de problème qui agite les élites en mal d’innovations pour nous punir de vivre hors de leur férule.
Et, comme en plus, cet organisme alcooliquement modifié est aussi en charge de la sécurité routière, il nous propose une vraie solution, du même acabit qu’en son temps Boutin avec son étage supplémentaire sur les immeubles pour résoudre le problème de logement en France. Pour Borloo, une bonne sécurité passe par un boîtier qui énoncera différentes règles de sécurité au conducteur une fois la clef de contact insérée dans le démarreur. J’attends avec une certaine trépidation de tout mon être le jour où des petits boîtiers se déclencheront à l’ouverture du réfrigérateur pour nous rappeler les règles élémentaires du Bien Manger, ou ce jour béni où nous aurons enfin un petit boîtier en descente de lit pour nous prévenir de tous les risques encourus en cas de relation sexuelle non protégée, ou un autre avatar électronique pour prévenir tout risque de chute dans la baignoire, noyade dans la piscine, chute dans les escaliers, etc…
Il n’est pas impossible que, dans quelques générations de dignes descendants de Borloos, nous nagions dans une flopitude de boîtiers électroniques nous donnant l’autorisation officielle du gouvernement d’uriner, de faire des enfants ou de manger un yaourt (nature et sans sucre, cela va de soi).
Grâce à ces deux exemples, on devine bien les effets du socialisme mou : c’est un petit collectivisme consensuel où l’utilisation de la force est omniprésente bien que cachée et reléguée aux rang de la menace voilée, et pour lequel l’intimidation, la pression médiatique et l’opprobre auront toutes leurs cartes à jouer.
Il n’en va pas autrement dans les admonestations autoritaires d’un Hulot fanatique : il n’est plus temps de désirer un changement de ses semblables. Il n’est plus nécessaire de proposer, il n’est plus utile d’essayer de persuader ; il est maintenant question de volonté, d’un “Je Veux” bien assumé qui vise clairement à étouffer les dissidences éventuelles et imposer sa vision des choses.
Eh oui : chassez le totalitarisme du collectivisme, il revient au galop. Car que le caca soit dur ou mou, cela reste … du caca.
Ce cher Borloo veut nous embarqué dans le monde du film "Demolition Man" en somme. Bientôt les amendes pour chaque insulte prononcée, et avec prison si ça s’adresse à une femme (mais que dans un sens), un noir, un arabe, un homo, un clochard, un fonctionnaire, etc…
Liberté, je chie sur ton nom !
J’ai même entendu une pub à la radio pour la mise en garde des dangers des noyades accidentelles qui se terminait par "si toutefois vous avez décidé de vous rendre en vancances à la mer…"
Il est vrai qu’oser prendre des vacances à la mer, de nos jours, avec les noyades, les requins, les courants félons, les boulettes de mazout, les méduses et les icebergs à la dérive, c’est une véritable aventure digne d’un trekking au Népal…
Quelques soient les causes de cette évolution certaine, tangible, et frappante du climat, il reste qu ‘il y a là une belle occasion de récupération-régénération idéologique : pour un nouveau caca plus frais !
Mais si on peut trouver à redire sur cet opportunisme et les nouveaux moralismes qui se préparent et de diffusent, il trop facile de passer à la trappe le fait brut en le réduisant à "des observations foireuses". Me semble-t-il .
PS/ Un petit billet sur l’ idéologie pipi libérale ?
La justice britannique juge le film d’Al Gore : erreurs, alarmisme et exagérations :
http://www.solidariteetprogres.o...
"Le Juge Burton de la Haute Cour de Londres a rendu un verdict sans appel contre le film « la vérité qui dérange » d’Al Gore, confirmant qu’il contenait « 9 erreurs scientifiques », faites « dans un contexte d’alarmisme et d’exagération ». Avec la vérité qui dérange, « la science est utilisée par un homme politique et un communicateur de talent pour faire une déclaration politique et soutenir un programme politique » …"
Le meilleur pour la fin :
"Il est le gérant d’un hedge funds londonien qui fait son blé sur les marchés fictifs des émissions de carbone, et il est l’instrument des partisans d’une réduction massive de la population mondiale."
j ai une question le caca mou send-t-il la ROSE?
Les mêmes mauvaises recettes sévissent partout…
"""dans quelques générations de dignes descendants de Borloos,""""
seront des petits Français génétiquement modifiés
Caca dur, caca mou… C’est toujours de la merde de toute façon ; de droite ou de gauche, on pense toujours que la sienne sent la rose.
Et, évidemment, un autre avis sur la question de la grève… sur dufinfondduquebec.20six.f…
Je reviens… Ben oui, j’ai mieux lu.
A force de taper sur tout, mon p’tit gars, on se demande si tu n’es pas pro-guerre du vietnam (pro-guerre en Irak donc en conséquence, puisque t’es anti-baba qui sont anti-guerre), pro-pollution, etc. Enfin, c’est du poujadisme de chez poujade et ca fleure bon le début de 19è siècle.
Je suis cependant très triste de ne pas pouvoir être totalement en désaccord avec toi sur ton analyse de certains boîtiers électroniques et autres étrons politiques.
Pro-guerre ? Pro-pollution ? Tu m’auras mal lu. Relis encore.
Dans un n-ième article du Figaro relatif au drame de l’année, le divorce dont tout le monde se fout, j’ai découvert un nouveau terme pour caca :
"Divorce, croissance à la peine, grèves, polémique en vue sur l’entrée de Bernard Laporte au gouvernement : « Nicolas Sarkozy est confronté à un certain nombre de réalités, mais il s’y est préparé », répond un membre de l’entourage présidentiel, […]"
Le mot "réalité" est donc devenu un synonyme légal pour ce qui est chaud et nauséabond. J’aime bien la novlangue, c’est rigolo ^^
@h16 : "Pro-guerre ? Pro-pollution ?"
Bin oui, si t’es pas pro-Gore, bin t’es pro-pollution.
Si t’es anti-baba, bin t’es pro-guerre (et la guerre, c’est hyper-gore – je sais, ça devient ardu, là).
C’est pas compliqué.
Si t’es pas avec nous, t’es contre nous
(notons que ce sont souvent les mêmes qui reprochent au président d’un pays bien connu d’Amérique du Nord d’employer une réthorique aussi simpliste, mais bon…)