Le bonheur sur ordonnance

La musique, dit-on, adoucit les mœurs. Et sa pratique permet, dans une certaine mesure, de lutter contre Alzheimer. Il me semble donc indispensable de demander, dans les plus brefs délais, que la pratique d’un instrument soit — enfin ! — remboursée par la Sécurité Sociale. Comment ça, c’est complètement idiot ? Pourquoi les véliplanchistes et autres trotteurs du dimanche y auraient droit et pas les joueurs de cornemuse ou de triangle ?

Vous ne me suivez pas ?

C’est pourtant simple. Comme le relate une presse gourmande de toutes les implications sociétales que cette nouvelle implique, le Dr. Jacques Bazex de la très sérieuse Académie de Médecine propose que des activités physiques adaptées dans le cadre des prescriptions médicales soient prises en charge par la Sécurité sociale. Que voilà de la bonne idée en barre ! Pensez donc : par ce moyen (les calculs ont d’ailleurs été faits), la dépense occasionnée par ces prescriptions sera rapidement compensée par l’amélioration de l’état des patients, et, bien évidemment, une réduction automatique de la consommation de médicaments : en poussant le petit bouton là, et en tirant le petit levier ici, l’Imaps, une société liée à la Mutualité française, a calculé dans son gros ordinateur que la Sécurité Sociale économiserait 56,2 millions d’euros par an en finançant à hauteur de 150 euros une activité physique ou sportive adaptée à 10% des patients souffrant de cancer, de diabète ou d’insuffisance respiratoire chronique. Cela en fait, du million, non ?

gelafritt 500Mais si. Si les antibiotiques, c’est patotomatique, pour le sport, en revanche, ça l’est : vous êtes malade, on vous prescrit des séances de pilates, c’est chouette car remboursé par la Sécu, vous allez mieux ce qui fait que vous arrêtez de grignoter connement du Xanax pris en compensation d’une surdose de cortisone ou quelque chose comme ça. Bilan : les services sociaux de la Santé Collectiviste Française peuvent arrêter de vous distribuer votre camion de pilules colorées. Tout ça grâce à quelques petites séances. C’est-y pas beau ? Surtout que, si vous poussez le raisonnement sur les millions de Français qui explorent tous actuellement les tréfonds les plus repoussés de la médication psychiatrique, vous allez en faire, des économies !

Bon, évidemment, on ne va pas distribuer ces ordonnances pour du sport à n’importe qui et n’importe comment. Comme l’explique bien le Dr Bazex,

« Sur l’ordonnance devra figurer le détail des activités physiques: nature du sport, intensité, durée et fréquence des séances, suivi et contrôles médicaux à observer. »

Effectivement, ce serait assez dommage qu’on laisse saboter une aussi belle idée, celle du sport qui raffermit les chairs, vivifie les esprits et ravive les comptes de la Sécurité Sociale. Ce serait dramatique, même, qu’on commence à distribuer des ordonnances comme si on les coinçaient dans les essuie-glaces de voitures à l’instar de vulgaires flyers en quadrichromie pour des clubs de fitness, non mais oh et puis quoi encore ! On commence comme ça et on se retrouve avec les mêmes problèmes que les cures de thalassothérapie dont certains (Cour des Comptes ?) soupçonnent légèrement qu’ils sont en réalité des vacances payées en douce par la collectivité à l’assuré social.

On peut donc s’attendre, si l’idée fait son chemin, à ce que des contrôles efficaces et pointus soient mis en place afin d’éviter tout dérapage (fut-il en bi-cross et sous ordonnance). Et cela tombe bien parce que justement, l’idée progresse au sein du gouvernement surtout que (franchement, ça tombe bien toutes ces nouvelles, vous ne trouvez pas ?) le ministère de la Santé doit bientôt dévoiler son plan en faveur de l’activité physique ! Fouchtra, quelle coïncidence ! Alors bien sûr, pour ne pas louper une si belle conjonction astrale favorable et complètement inopinée, les uns et les autres rivalisent d’inventivité pour faire comprendre que le sport-remboursé-par-la-sécu, c’est une bonne idée qu’on devra mettre en place. Et puis, cela ira très bien dans la mouvance du moment dans laquelle, soit dit en passant, Valérie Fourneyron, ministre des Sports, a proposé la mise en place de « certificats d’indication » plutôt que les méchants certificats de « non contre-indication » à la pratique sportive tels qu’ils sont pratiqués actuellement. Et pour enrober le tout, elle a aussi noté que « certains publics restent éloignés de la pratique physique, ce qui renforce les inégalités en matière de santé », arrivant ainsi à injecter une petite goutte supplémentaire d’égalitarisme dans un domaine qui le dose pourtant de façon micrométrique. Décidément, l’adoucissement de la société dépasse toutes les espérances, et l’abrasion de la rugosité sociale arrive à un point tel que vivre en France va devenir une sinécure morbide cotonneuse dans laquelle les courses de momies boudinées de ouate deviendront un must à ne pas louper.

Las.

Au milieu de cette tempête de bisous, il me faut sans doute rappeler mes lecteurs à la raison.

Non, il n’y aura pas en France de séances de curling remboursées par la sécu, pas plus qu’il n’y aura de cours de jujitsu à l’oeil pour convalescent des cités. On sait déjà, avant même que la mesure soit mise en place, que la liste des sports désignés compatibles au remboursement sera extrêmement restreinte au début. Bien sûr, dans les prochaines années, cette liste sera appelée à grandir, mais ne comptez pas trop sur les matchs de polo gratuits tout de suite. Mais plus prosaïquement, cette mesure semble arriver à point nommé pour achever définitivement le système collectif de santé puisqu’on voit mal par quel miracle on va pouvoir contrôler précisément qu’il n’y aura pas d’abus. Oui, il est évident que la mesure compensera largement ses gains (forts hypothétiques) par une fraude décontractée tous azimuts. C’en est même banal que de le dire.

Et au-delà de ces considérations, cette idée même de sport sur ordonnance sent obstinément la mauvaise idée rance qu’on sort d’un placard poussiéreux lorsqu’on n’a plus aucune autre idée pour sauver la mise. En effet, l’explication officielle (réduire la facture par une pratique sportive adaptée) ne tient pas la route : s’il suffisait de prescrire par ordonnance pour qu’immédiatement, le malade emboîte le pas du médecin, des millions d’individus aux habitudes destructrices auraient largement retrouvé le chemin printanier de la santé.

La réalité est qu’une ordonnance n’est bien souvent que l’acte final et bruyamment réclamé d’une conversation rémunérée entre un médecin et un individu à la recherche d’une oreille compatissante et compréhensive. C’est, en quelque sorte, le papelard officiel administratif permettant de conclure à la nécessité des jérémiades qui le précédèrent. Les statistiques de consommation des barbituriques et autre benzodiazépines en France laissent à ce sujet peu de doute sur l’état psychique catastrophique d’une partie importante de la population.

Surtout, avec cette proposition douteuse, l’Académie de médecine prétend vouloir enraciner le sport dans les habitudes de vie dès le plus jeune âge (la France étant le pays où la pratique du sport chez les préadolescents est la plus faible d’Europe) ; là encore, on a bien du mal à comprendre par quel raisonnement tortueux l’Académie parvient à trouver un charme quelconque aux petits crobards gribouillés par un médecin, charme qui brisera la malédiction du peu d’engouement des petits Français pour le sport. Alors que les équipements de sports pullulent en France, que les associations lucratives ou non à buts sportifs sont pléthoriques, que les dépenses du ministère concerné n’ont jamais été aussi élevées, que les ventes de survèt/casquettes/baskets pulsent vigoureusement dans tout le pays, les Français ne font pas de sport, zut et zut. Penser que c’est pour des raisons de coûts (et de non remboursement) c’est tout de même faire preuve d’un manque cruel d’imagination. Et puis, vouloir forcer le sport à tous et toutes, par tous les moyens possibles, dès le plus jeune âge, cela continue de faire penser à cette manie qu’ont certains régimes de vouloir des gens tous en excellente santé parce que les vieux, les mal fichus et les faibles détonent dans le tableau, et coûtent un pont aux autres…

Enfin, cette idée qu’il faut, in fine, un médecin pour s’occuper de vous, un coach pétillant et vitaminé pour vous conduire dans une vie plus fruitée, plus colorée, plus bondissante et évidememnt plus citoyenne, c’est tout de même foutrement déresponsabilisant : encore une fois, l’Etat va ici s’interposer entre les individus et leur santé, au motif que si celle-ci se détraque, c’est d’autant plus leur faute que cela sera facturé à toute la collectivité. Et dans sa grande bonté doublée d’un parfait aveuglement, l’Etat va donc piocher dans les poches des uns pour que d’autres puissent faire du trampoline, du stepping ou de la zumba.

D’Orwell et de Huxley, c’est finalement Huxley qui avait raison : le communisme ou collectivisme brutal, tel que l’envisageait Orwell, a misérablement échoué. Le collectivisme douillet, qui enrobe et étouffe doucement les individus dans une épaisse couche de gentillesse gluante, comme le décrivait Huxley, fonctionne bien et les gens qui le subissent foncent vers l’abîme la tête légère (ou baignée d’anxyolitiques). La proposition de l’Académie de Médecine n’en est qu’un nouvel exemple.

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Commentaires118

  1. MarcusVinicius

    C’est en effet totalement grotesque. A ce compte là, à quand le remboursement des cinq fruits et légumes du PNNS ? Après tout c’est bon pour la santé, des tas d’études sérieuses le prouvent. « Eat an apple each day keeps the doctor away », etc, etc…

    Et puis franchement, quand on connait la motivation moyenne du français lamda à changer ses habitudes de vie, faut être sacrément naïf pour imaginer une quelconque efficacité à ce machin. Au mieux un effet d’abaine pour les déjà motivés, déjà inscrits en salle de sports.

    1. hussardbleu

      pour le proverbe anglais, Churchill ajoutait :  » indeed, but you must be a good shot »…. or words to that effect…

  2. infraniouzes

    Moi je suis entièrement d’accord avec cette brillante idée ! (Et les Nobel’s boys regardez un peu chez nous SVP). Si c’est bon pour la santé, remboursons.
    Prochaine étape: aller aux putes c’est bon pour la santé des hommes… Remboursons !
    Etape suivante: faire les soldes c’est bon pour l’équilibre psychique de beaucoup de femmes, remboursons leur passage aux caisses en janvier et en juin…
    Yupee ! La vie sera belle en France….

      1. Alex6

        Aucun soucis. Tant qu’il y aura des politiciens, il n’y a pas une chance sur des milliards que les putes soient interdites.

  3. Jesrad

    Je vois de plus en plus ce qu’on appelle « civilisation moderne » comme, finalement, une forme abjectement perverse de domestication forcée. Nos social-démocraties sont devenues des zoos, et nous y sommes simultanément l’attraction principale retenue faute d’avoir nulle part ailleurs où aller, les employés-gardiens appliquant sans réflexion ni sens critique le règlement qui émerge du système lui-même, et les visiteurs qui s’ébaubissent du spectacle sans le comprendre.

    Les êtres humains doivent retrouver leur nature d’animal libre, sauvage (spontané). Nous ne sommes pas faits pour cet état domestique.

    1. Oh, on y reviendra. Ce qui est problématique, c’est qu’on a trop longtemps retenu notre nature profonde et que le retour de balancier compensera plus que largement les années de frustration. Il va y avoir… du sport !

    2. Nocte

      « Nous ne sommes pas faits pour cet état domestique »

      La preuve que si… la France semble d’ailleurs un magnifique laboratoire…
      Du pain et des jeux : l’Etat fournit à manger (aides sociales diverses, spécifiquement dédiées à maintenir le bénéficiaire sous perfusion), on ajoute à ça une version particulière de l’Histoire (1789 la révolution bourgeoise devenue curieusement populaire, les Hommes qui naissent libres et égaux, en oubliant systématiquement « en droit », etc…) et la version moderne des jeux du cirque avec la télé « réalité » ou la grève et sa petite sequestration: l’animal n’a plus à se fatiguer pour manger, d’autres le font à sa place, et on l’empêche de réfléchir en le saturant « d’informations » bisous compatibles (si la presse a déjà laissé passer l’idée de dégraisser l’Etat pour réduire la dette, j’ai du la rater) ou d’espoirs de gains colossaux en payant grassement un organisme d’état assimilable à une mafia (FdJ), quant aux velléités plus ou moins belliqueuses, on permet à l’animal d’éliminer une(des) personne(s) chaque semaine en envoyant un sms au 666 en tapant 1, 2 ou 3 (le pouce baissé, c’est trop vintage et puis, ça pourrait éventuellement renvoyer les gens vers les vrais livres d’Histoire écrits par des hérétiques avides de vérités historiques)

      Pour finir, merci H16 pour l’article

      1. Jesrad

        La France est un si bon exemple, vraiment ? Effectivement, l’état s’y acharne à créer une prison douce et moelleuse pour ses sujets… résultat, ceux-ci sont plus déprimés et avides de changement que jamais, ils n’ont jamais autant pris la route de l’exil depuis 1794.

        Au zoo de San-Diego, les orang-outans se font systématiquement la malle dès qu’ils parviennent à vaincre les mesures, sans cesse renforcées, pour les garder enfermés. Et ce malgré la nourriture gratuite, les loisirs gratuits, les soins gratuits, et même les partenaires sexuels gratuits… Il en va de même pour les autres primates, humains compris.

        1. Nocte

          Globalement, je suis d’accord avec toi, même si ça ne saute pas aux yeux – j’en conviens. Je pense simplement que le laboratoire de la taille d’une Nation fonctionne à plein régime, qu’il trouve des échos favorables dans la population et que certains cobayes sont prêts à le défendre tant qu’on lui fournit une cible qui détourne tout regard vers l’Etat.

          Quoiqu’il advienne, en regardant en arrière, l’Histoire vous donne raison, à H16 et toi, ça finit toujours par partir en vrille.

      2. hussardbleu

        « Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation a n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger. »
        Tocqueville

    3. John Bigballs

      Notre besoin de liberté, notre animalité ne peut pas disparaitre.
      Personne n’y échappe, même le plus con vaincu des convaincus
      ça finit par s’exprimer d’une façon ou d’une autre :
      Ironie, sarcasme, jalousie, haine, violence…

    4. Jean Erbenger

      « Nous ne sommes pas faits pour cet état domestique »
      Je ne sais pas si nous sommes faits pour cela mais à l’évidence nous nous y sommes plutôt bien habitués. Et cela fait longtemps que cela dure.
      Au fond je ne crois pas que la majorité des individus de l’espèce humaine aspire à la liberté car cela signifie avant tout assumer la responsabilité de soi-même. L’écrasante majorité se laisse porter par les événements, au fil des situations dans lesquelles elle se retrouve involontairement ; elle se laisse entrainer de la même manière par le démagogue de service, avec enthousiasme, quitte à le répudier par la suite de la même manière qu’elle l’avait adopté, l’assassinat en prime généralement.
      Quelques-uns résistent mais ils sont très rares. Il suffit de voir comment les populations se laissent exterminer où domestiquer, lors de périodes moins dures, sans aucune résistance, où si peu. C’est d’ailleurs ce qui avait fasciné Hannah Arendt : la passivité de ceux qui étaient conduits à la mort, quels qu’ils soient, d’où qu’ils viennent.
      De nombreuses études furent menées depuis lors, et toutes ont confirmé son intuition, voir la simple observation des faits.
      Seule une minorité résiste, seule une minorité veut être libre, partout et toujours, aujourd’hui comme hier où… demain ?

      1. Jesrad

        « Je ne sais pas si nous sommes faits pour cela mais à l’évidence nous nous y sommes plutôt bien habitués. Et cela fait longtemps que cela dure. »

        Longtemps vraiment ? Sur quelle échelle ?

        Si l’on étalait sur un calendrier (une année) l’histoire de l’Homme, celui-ci aurait passé 11 mois et 29 jours à vivre en tribus, et seulement depuis le soir du 30 décembre à créér, détruire et recréer des sociétés complexes à coups de guerres et de révolutions, pour s’entre-domestiquer.

        L’anthropologie moderne progresse vite, quoiqu’en toute discrétion. Depuis Chagnon, beaucoup de choses et d’interprétations des preuves archéologiques ont changé dramatiquement. Je vous invite par exemple à lire « The birth of war » publié dans Natural History ( http://iweb.tntech.edu/kosburn/history-444/birth_of_war.htm ). La guerre est apparue avec la « civilisation », il y a environ 8000 ans. La passivité des masses a cet âge-là aussi: elle découle principalement du délitement des liens sociaux par l’organisation centralisée de l’état.

    5. yann

      La domestication, fondamentalement, est la fixation de comportements infantiles chez l’animal.
      Ça marche pour toutes sortes d’animaux, y compris les grands fauves, et manifestement aussi chez le moutontribuable.

  4. Le Gnome

    Une p’tite loi, et hop, le sport est déclaré obligatoire pour tout les résidents pouvant encore mettre un pied devant l’autre, avec inscription obligatoire dans un club, l’assiduité étant visée par le responsable de celui-ci et le tout contrôlé par des brigades de fonctionnaires spécialement embauchés pour se faire.

    Tout ça dans l’intérêt de la santé publique, bien sûr.

    Nous vivons une époque formidable.

  5. Pere Collateur

    À noter que cela est expérimenté actuellement à Strasbourg qui fait office de ville pilote sur le coup.

    Et il est intéressant de savoir que cela ne sera pas financé par la sécu, mais par la ville, donc avec les impôts locaux des contribuables.

    Bon, il faut savoir que dans le coin, le maire socialiste risque très fortement de se faire lourder aux prochaines échéances, rapport à une mosquée alakon payée avec les sous des habitants pas vraiment d’accord.
    Je constate qu’en participant à l’utopie socialo communiste, son cas ne risque pas de s’arranger…

    1. Aristarque

      Il me semblait qu’il y avait une loi française « fondatrice », déjà vieille d’un bon siècle, empêchant l’Etat et ses dérivés, de financer quoi que ce soit des religions, naissant après sa promulgation…
      J’ai dû forcer sur la Gueuze Lambic ?

      1. Aloux

        J’imagine qu’il contourne ça en versant des subventions à des associations 1901 qui financent les dites mosquées. J’avoue que les motifs de ce soutien plus ou moins assumé depuis quelques années ne m’apparaissent pas clairement…

  6. Before

    Sans même aller jusqu’à la fraude (qui se produira inévitablement puisque le secret médical permettra au médecin de prescrire ce qu’il veut), comment pourra-t-on vérifier que les séances sportives payées par la « sécu » seront bien effectuées ?
    Aller deux fois par semaine dans une salle de sport est quelque chose de plus contraignant que de prendre une pilule bleue le matin et un cachet rouge le soir; si le patient ne fait pas du sport par lui-même, pour sa santé, il ne se bougera pas plus le cul même s’il ne paye pas pour ça.

    1. Non seulement ça, mais si tu as des séances de fitness truc et que tu n’y vas pas, rien ne t’empêche d’y faire aller un bon copain qui lui aime ça…

      1. Grosben

        Et on peut aussi imaginer les gérants de salle de sport remercier les « patients » les moins assidus aux leçons de Zumba en leur donnant un cash-back sous la forme de bons-cadeau ou autres…

        1. Calvin

          Du gagnant-gagnant sauf pour les contribuables…
          Du coup, chaque année, la fraude augmentera jusqu’à ce qu’on mette au point une :
          Usine à gaz !

    2. Aloux

      « il ne se bougera pas plus le cul même s’il ne paye pas pour ça. »

      Surtout si il ne paye pas j’ai envie de dire. Payer ça incite naturellement à se bouger le cul même si on a pas envie.

  7. Stéphane

    Je le répète souvent: en Corée du Nord, ils font des exercice de gymnastique collective tous les matins. Et personne ne les entends se plaindre. C’est tout le contraire, ils ont tous le sourire!

    Un peuple en excellente santé (ils ne consomment pratiquement pas de médicaments, c’est dire) que copie chaque jour un peu plus le peuple français…

    1. Pandora

      En Corée du Sud, les enfants commencent leur journée par 1 heure de gymnastique (vers 4h m’a dit une amie mais je ne suis pas sûre de la croire).

      Et ce pays est nettement plus dynamique (et libre) que la France.

      1. Elphyr

        La Corée du Sud est tout sauf un exemple pour notre système européen. Je suis libéral certes, mais pas suicidaire : appliquer la culture et le mode de pensée coréen en Europe, même dans une Europe en plein âge d’or, ce serait de la folie pure.

        En plus, les européens se rendraient compte à quel point ils vivent au-dessus de leurs moyens, et la consommation d’antidépresseurs exploserait.

  8. Shnaffy

    Je pensais que vous alliez ressortir le certificat de gros bobo
    Mais c’est encore mieux les médicaments @rigoler

  9. BA

    Mardi 6 novembre 2012 :

    Le poisson pourrit par la tête.

    Sciences Po : petits arrangements entre amis.

    L’Express a obtenu la liste de la commission des rémunérations qui fixe les salaires de l’équipe dirigeante de Sciences Po, dont les excès sont dénoncés par la Cour des Comptes. Une liste très proche du comité d’instruction des candidatures à la succession de Richard Descoings… Qui vient de désigner Hervé Crès pour diriger la rue Saint Guillaume. Une collusion d’intérêts qui pose question.

    http://www.lexpress.fr/education/sciences-po-petits-arrangements-entre-amis_1181918.html

    1. vengeusemasquée

      Non ça ne pose pas question. Au contraire, toutes les réponses sont là.
      Sciences Po est une jolie petite fRance d’en-haut en version miniature, avec ses privilèges, ses rémunérations astronomiques arbitraires, son financement opaque, ses tarifs en constante augmentation, ses passe-droits, son égalité des chances en carton, ses bons sentiments alakon à tous les étages et sa tolérance toute relative pour les idées divergentes.

  10. YouplaBoum

    La suite sera encore plus drôle : j’ai hâte de voir les diverses fédérations sportives rivaliser d’imagination pour montrer que leur sport est le meilleur et faire du lobbying intensif pour rentrer dans la liste en question.

  11. Alexandre Bolkonsky

    Il me semble que les assurances santé font déjà payer plus cher les fumeurs aux États-Unis. Accorder une réduction à ceux qui entretiennent leur santé ne me paraîtrait pas scandaleux dans le principe.

      1. Tabilore

        Les assurances santé, c’est collectif aussi en fin de compte. Pas collectivisé. Et pas imposé. Collectif mais non collectivisé.

        Ce qui amène cette petite remarque de ma part qui me titille sur l’assurance, sans rapport avec la choucroute: à l’origine, c’est bien censé mettre en commun les risques qui pèsent sur l’ensemble des assurés, mais si on commence, comme c’est évidemment le cas, à appliquer différents tarifs sur les assurés en fonction des risques qu’ils représentent, est-ce qu’on ne risque pas d’arriver à une situation identique à celle où chacun paye exactement ce qu’il coûte en santé? Et ainsi retour à la case départ, c’est à dire la case sans assurance.
        Cette question dans le cadre de l’assurance privée, bien sûr.

        Sinon, H, bon article. Je me suis dit en entendant cette nouvelle sur le sport que tu allais en parler. Ca arrive souvent, ça, je me dis « Tiens, H va parler de ça » Et ça se réalise. Elle est pas belle la vie? Je devrais jouer au loto.

        1. paf

          non parce que justement le groupement du cout permet toujours de reduire le cout par personne, meme a risques.

    1. vengeusemasquée

      Certes mais dans ce cas-là, on ne parle plus d’égalité devant le service public, tout simplement.

    1. akaLeLoup

      +10000

      On s’approche lentement mais sûrement de la logique « une amende si tu ne portes pas ta petite laine l’hiver ».

  12. raph

    Aussi aberrant que cela puisse paraitre, la prise en charge du sport (lequel peut être gratuit ou presque : courir, ping pong, rando…) par la Sécu me semble moins coûteuse que celle des cure thermales, autre scandale qui perdure !

    1. Bah non. Le sport, c’est justement facile d’accès pour tous, ce qui veut dire que ce sera (CureThermale)³ au minimum.

    2. Grosben

      Même si l’inefficacité des cures thermales n’est plus à prouver pour 95% des pathologies, le maintien du leur remboursement est dû aux villes thermales qui font pression pour ne pas voir disparaître cette manne financière.
      Il se passera la même chose pour le remboursement du sport, quand on s’apercevra de l’inefficacité du dispositif il sera impossible de revenir en arrière sous la pression de toutes les associations qui vont s’engouffrer dans ce nouveau business artificiel.

      1. raph

        @Grosben >>> quand on s’apercevra de l’inefficacité du dispositif

        L’inefficacité du dispositif, bien sûr (pas du sport en lui même) ?

        @H16 >>> (CureThermale)³
        J’imaginais pas que la prise en charge de mon footing par la Sécu atteindrait de telles sommes :D. Chuis con ! Mais c’est bien sûr, il va bien falloir créer un cadre juridique, administratif et social et bla bla.
        On n’est pas sortis de l’auberge…

      2. johnny_rotten

        les villes thermales se livrent à bien plus que de la pression.
        Mais carrément à du chantage de le style :
        Arrêt du remboursement des cures thermales => licenciements massifs.
        Ce chantage fait peur à tous les gouvernements qui n’osent pas abroger cette prise en charge.

    3. Before

      Bien sûr que le sport c’est bon pour la santé (quoique … dans certains cas … base jump, vtt de descente, macramé, bref), dans un monde idéal, cette mesure fonctionnerait.
      Mais on n’est pas dans un monde idéal. Pour que ça marche, il faudrait inventer des systèmes de mesures, de contrôles, de nouvelles usines à gaz, qui dilueraient complètement les bénéfices financiers qu’on en retirerait.

  13. Higgins

    « l’Académie de médecine prétend vouloir enraciner le sport dans les habitudes de vie dès le plus jeune âge (la France étant le pays où la pratique du sport chez les préadolescents est la plus faible d’Europe)…que les dépenses du ministère concerné n’ont jamais été aussi élevées,…les Français ne font pas de sport,… »
    Pour la première partie de cette belle phrase, il faut aller voir comment le sport à l’école est devenu un infâme blougui-boulga de manger-bougisme très socialoïde. Pour inciter les français à faire du sport, notons que les amibes qui nous gouvernent veulent taxer la bière. Le début d’une amorce d’un commencement de solution? Seule l’avenir pourra nous le dire.
    Sinon, quelques petites nouvelles de ce pays en totale décomposition:
    – hier soir, le TGV Bordeaux-Bruxelles n’affichait qu’un retard de 50 mn en gare de TGV Picardie, la gare des betteraves (bientôt, seul les ascenseurs des gares seront à l’heure s’ils ne sont pas en panne évidemment),
    – la France semble rechigner à payer son obole à sa grande amie d’outre-rhin (http://www.theatrum-belli.com/archive/2012/11/04/la-france-devrait-8-millions-d-euros-a-l-allemagne-dans-le-c.html#comments)
    – la compétitivité des entreprises françaises va connaître une grandiose expansion. Pour améliorer ce paramètre important, les amibes envisagent un … crédit d’impôt relatif aux charges et une hausse de la TVA (http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/11/06/20002-20121106ARTFIG00306-le-plan-du-gouvernement-pour-relancer-la-competitivite.php). Au passage, le billet de Lib relayé par Koz vaut le détour: http://www.koztoujours.fr/?p=14721

    J’arrête là. Je suis en passe de terminer « Neuro-esclaves » de Marco Della Luna et Paolo Cioni chez Macro-editions (http://www.dgdiffusion.com/prd_fiche-lg1.php?produitFamille=2&identifiant=31104). J’en recommande chaudement la lecture tant son propos général rejoint de nombreux thèmes présents sur ce blog: « Le clivage entre la base et le sommet de la pyramide sociale s’accentue, les dernières avancées technologiques offrant un bel éventail de moyens pour un contrôle de l’opinion publique. »

    1. John Bigballs

      « il faut aller voir comment le sport à l’école est devenu un infâme blougui-boulga de manger-bougisme très socialoïde »

      Notre « just do it » à nous !

  14. infraniouzes

    Moi je n’irai que chez des médecins qui prescrirons des trekkings à la Réunion ou de la plongée aux Maldives…
    Mais une marche nordique sur la Grande Muraille ne me déplairait pas non plus.
    L’adage, déjà ancien, se vérifie une fois de plus: en France… on n’a pas de pétrole…. mais on a des idées !!!

  15. Marco33

    Encore et toujours dans la déresponsabilisation.

    Moi le suis pour le vin remboursé par la sécu : on sait déjà qu’à dose régulière et modérée, c’est bon pour le coeur. En plus, l’alcool rend euphorique : des économies de médicaments anti-stess ou contre la dépression.
    Qui plus est, la production est locale et on a du stock.
    Et même, pour aller plus loin mais en plus machiavélique : ceux qui abuseraient du vin mourront plus tôt : autant de moins à verser en pension retraite !!
    Pour résumer, le vin a au minimum 3 actions parfaitement bénéfiques tant au niveau de la santé, du moral et des économies!!!
    Je crois que vu mes excellentes idées, je vais demander à être moi-même payer par la sécu !!!!!

    1. Fergunil

      @Marco33 « En plus, l’alcool rend euphorique : des économies de médicaments anti-stess ou contre la dépression. »
      L’alcool rend euphorique a très court terme, mais c’est un dépresseur violent après quelques heures.
      Il n’y a pas d’alcoolique heureux, contrairement à d’autres drogues. C’est le paradoxe de l’alcool, qui doit surement être la substance psychoactive la plus consommé au monde, mais qui reste également l’une des plus dangereuse.

      1. Pandora

        Et alors, tu veux l’interdire ?
        Personne n’est obligé de boire une bouteille par jour !
        Un peu de responsabilité individuelle !
        « Tout est toxique, rien n’est toxique, tout est une question de dose » Paracelse.

        Mais de toute façon, ce n’est pas prêt d’arriver car les finances publiques perdraient beaucoup trop.

        1. Fergunil

          Oulaa…
          La susceptibilité n’est pas le monopole des crypto-gauchistes on dirait.
          A force de dénoncer l’homme de paille dans les messages des autres, on rate l’homme de poutre dans les siens.
          Je n’ai jamais parlé d’interdire quoi que ce soit, j’énonçais un fait médical pour corriger le message précédant, rien de plus.

        2. Pandora

          Un verre de vin n’est pas néfaste, même si l’alcool est une substance psycho-active.

          poutre toi-même.

      2. Marco33

        Mon message était à prendre au 2nd degré….

        On veut mettre l’état partout, régenter tout, normaliser,encadrer, sanctionner…
        Nous ne sommes plus des êtres humains libres, mais des assistés sous tutelle.
        C’est ça, la patrie des droits de l’Homme, de la démocratie, de la liberté?
        Liberté, égalité, fraternité -> Infantilisme, égalitarisme, socialisme.

        1. Aristarque

          « On », ce sont les thuriféraires de l’Etat, principalement ceux qui en vivent directement ou indirectement, qui veulent le mettre de partout.
          Certains, comme moi, pensent qu’il est LE problème et non la solution du problème et ne veulent surtout pas de son envahissement gluant et liberticide, fût-il ouaté, sirupeux et fully-floppy.

        2. PAF

          « et ne veulent surtout pas de son envahissement »

          eh bien c’est assez largement raté n’est-ce pas…

  16. Pandora

    Ce n’est pas nouveau que l’Etat veuille s’occuper de la santé de ses citoyens.
    C’est la troisième république qui a instauré le sport à l’école en constatant l’état physique lamentable des petits urbains par rapport aux campagnards (qui faisaient tous les travaux des champs). Elle a donc rendu obligatoire des séances de gymnastique.

    Avec cette proposition, l’Académie de Médecine essaye juste de se faire un peu de publicité.

  17. jeanpierre

    Triiiiiiiiit!!! tout le monde debout! SSSpoooorrrt!!!
    Une! deux! une! deux!
    Bienvenue en France pays de la liberté, qui s’arrête où commence celle du voisin, et non celle qui nous donne la capacité de choisir.

  18. raimverd

    Un petit choix de citations pour éclairer/faire réfléchir;
    La malédiction de Tocqueville bien connue et trop longue est omise.

    Faut-il applaudir à la mesure et en demander d’autres pour changer le système par la crise?
    Loi de Jean Monnet : « People only accept change when they are faced with necessity and only recognize necessity when a crisis is upon them. »

    Comment peut-on régler le problème des vieux?
    « L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figures. » (Jacques Attali, L’avenir de la vie, 1981, Seghers)

    En attendant :

    « Quel rêve pourrait-il poursuivre sous la tyrannie anonyme et forcément despotique d’un Etat niveleur, prévoyant tous ses besoins et dirigeant toutes ses volontés ? Monsieur Bourdeau fait remarquer que l’organisation collectiviste ressemblerait assez à celle des jésuites du Paraguay. Ne ressemblerait-elle pas plutôt à l’organisation des nègres sur les plantations à l’époque de l’esclavage? »
    Gustave Le Bon Psychologie du Socialisme

    « Vous, les pays riches, vous avez un système de protection sociale qui a fini par enfermer les gens dans une sorte de zoo humain…Mon message est simple:si vous enfermez des oiseaux dans une cage vous prenez un risque. Le jour où vous décidez d’ouvrir cette cage, il n’est pas certain qu’ils s’envolent. »
    Muhammad Yunus

        1. raimverd

          La malédiction de Tocqueville (De la Démocratie en Amérique, II,IV,vi, Pléiade tome 2, p. 836+)
          « Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et, s’il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie.
          Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?
          C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre ; qu’il renferme l’action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu’à l’usage de lui-même. L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses : elle les a disposé à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.
          Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société toute entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger.

          « J’ai toujours cru que cette sorte de servitude, réglée, douce et paisible, dont je viens de faire le tableau, pourrait se combiner mieux qu’on ne l’imagine avec quelques-unes des formes extérieures de la liberté, et qu’il ne lui serait pas impossible de s’établir à l’ombre même de la souveraineté du peuple.
          Nos contemporains sont incessamment travaillés par deux passions ennemies : ils sentent le besoin d’êtres conduits et l’envie de rester libres. Ne pouvant détruire ni l’un ni l’autre de ces instincts contraires, ils s’efforceront de les satisfaire à la fois toutes les deux. Ils s’imaginent un pouvoir unique, tutélaire, tout-puissant, mais élu par les citoyens. Il combinent la centralisation et la souveraineté du peuple. Cela leur donne quelque relâche. Ils se consolent d’être en tutelle, en songeant qu’ils ont eux-mêmes choisi leurs tuteurs. Chaque individu souffre qu’on l’attache, parce qu’il voit que ce n’est pas un homme ni une classe, mais le peuple lui-même, qui tient le bout de la chaîne.
          Dans ce système, les citoyens sortent un moment de la dépendance pour indiquer leur maître, et y rentrent.
          Il y a, de nos jours, beaucoup de gens qui s’accommodent très aisément de cette espèce de compromis entre le despotisme administratif et la souveraineté du peuple, et qui pensent avoir assez garanti la liberté des individus, quand c’est au pouvoir national qu’ils la livrent. Cela ne me suffit point : La nature du maître m’importe bien moins que l’obéissance. »

        2. Higgins

          Voilà la phrase à laquelle je pensais: « Les Français veulent l’égalité, et quand ils ne la trouvent pas dans la liberté, ils la souhaitent dans l’esclavage. » (Alexis de Tocqueville; extrait du L’Ancien Régime et la Révolution). Grand merci à raimverd pour ce rappel opportun.

          Pour définir ce qu’est la Gauche actuellement, il a également dit ceci: « En politique, la communauté des haines fait presque toujours le fond des amitiés. »
          de Alexis de Tocqueville
          Extrait du Souvenirs

        3. NoName

          Très sages paroles de Tocqueville.
          Le passage cité par Raimverd a un côté très prophétique assez déconcertant, quand on voit l’exactitude de celui-ci. Cela ma rappelle la première fois que j’ai lu le Meilleur des Mondes, le petit citation de Huxley, sur la première page, était assez édifiante.

  19. NoName

    Sans rire, le sport remboursé par la sécurité sociale, c’est carrément du délire. Quelqu’un se rends t’il compte dans le pays de l’énormité de la proposition, proposée avec un aplomb déconcertant, dans la décontraction la plus totale, par le porte parole de la corporation médicale.
    J’ai du mal a trouver les mots pour rendre compte de l’ahurissement dans lequel je me suis trouvé lorsque j’ai entendu cette ineptie.

    A quand les cinq fruits et légumes remboursés ? L’eau en bouteille, forcément plus propre puisque non-pollué par les atroces pesticides capitalistes ? Le lait entier taxé 20% plus cher que le lait demi-écrémé, moins gras ?

    J’attends avec la plus grande impatience la distribution gratuite de Soma à la sortie du boulot, pour que nous puissions tous nous assommer tranquillement, dormir béatement, pendant que nous nous faisons faire les poches, pour notre plus grand bien.

      1. NoName

        Mon Dieu, mais j’avais pas vu ça.
        Taxe sur tous ce qui n’est pas bisou-compatible, éco-conscient ou citoyen festif.
        Après le tabac, l’alcool (avec double dose pour la bière, boisson hautement subversive entraînant les djeunz comme moi dans la débauche et le stupre), le pétrole sous toutes ses formes, le gaz, l’électricité d’origine nucléaire, on attaque les sodas qui rendent violent, les pizzas qui font grossir, le nutella (mais détaxé en prison, évidemment sinon ça va commencer à leur coûter cher…), le beurre, le lait entier, le fromage, le café, le sucre et tout ce qui ne répond pas aux besoins du manger-bouger !
        A quand le retour de la taille, du formariage, de la dime, de la gabelle ou de la mainmorte ?

        Et je m’insurge: pourquoi ne sommes-nous pas déjà comme au Pays-Bas, où il existe une taxe sur le gras (true story). Et puisque les gros, les gens qui boivent, qui fument, qui prennent du café, du chocolat, du lait entier et du thé, qui mangent de la viande rouge, des oeufs, du fromage, etc… coutent plus cher à la sécurité sociale, pourquoi ne pas imposer un nouveau système fiscal rigolo de cotisations en fonction du poids des gens et de l’alimentation avec ticket de caisses envoyés directement à la Sécurité Sociale et contrôle du taux de lipides de l’alimentation, avec une majoration pour les fumeurs/buveurs/amateurs de café-thé, et abattement ou détaxe pour les éco-conscients végétar(l)iens ?

  20. Aurélien

    Si le sport est si efficace pour réduire les dépenses de santé, la logique voudrait que ceux qui pratiquent régulièrement un sport cotisent moins…

    Tiens d’ailleurs… ce serait pas plus incitatifs à la pratique et moins coûteux pour la sécu?

    Si?

    Bon bah on laisse tomber alors…

    1. Aurélien

      Petit rappel du slogan pour le Viazac (Viagra + Prozac) en illustration dans l’article:

      « Avec Viazac, je bande pas plus, mais j’m’en fous. »

    2. Before

      Oula ! Attention là ! C’est de la logique cââpitalisss ça… Efficacité rentabilité responsabilité : beeurrrrk !

  21. JS

    Allons jusqu’au bout du raisonnement : nationalisons les centres de fitness !!

    Et gare à celui qui courre plus vite que les autres..

    Sérieusement çà me fait vraiment penser à l’URSS ce truc.

    Pravda !

      1. JS

        C’est exactement ce à quoi je pensais ! Ayant vu les séquelles en Russie pour ma part.

        Merci pour les liens..

        1. eheime

          Si il n’y avait que le sport.
          Pour moi ce pays est déjà une république populaire qui n’a pas encore achevé complètement sa mutation. Mais tous les « gènes » du régime s’y trouvent : économie administrée, contrôles des moeurs, Histoire officialisée (merci la droite), cadre légalisé de l’expression orale et écrite, droit de propriété fortement atteint et dépassant très largement la limitation à la seule nuisance aux autres, controles des métiers, couples subventions/impositions généralisés empechant toute initiative, exclusion quasi officielle de certains partis politiques (même s’ils disent de grosses bêtises), etc ..

          Bref, contradiction totale avec la DDH de 1789 et mode de fonctionnement conceptuellement proche de la république populaire.

  22. Monsieur Z

    Je suggère que l’État pousse cette formidable initiative bien plus loin et crée le système PS : les Points Sport. Ils seraient cumulés pendant plusieurs trimestres pour calculer l’EPS (Effort Physique et Sportif) dont le niveau citoyen ouvrirait droit à l’AGIM (Allocation Généreuse d’Incitation à la Mobilité).

    1. eheime

      Passer le controle technique , c’est un sport. Ce sera pas remboursé par la sécu, mais l’état va s’occuper de toi bientot, il va te le faire pratiquer !

        1. El Gringo

          Bon OK, j’ai des plaques un peu plus petites et des décibels un peu plus grands, mais les contrôleurs seront sympas… enfin, on peut toujours rêver.

        2. Higgins

          Sur ce point, Big Brother est en route: http://www.auto-infos.fr/Controle-technique-annuel-entre,4176
          Aucune justification réelle si ce n’est un lobbying intense à Bruxelles.
          Comme le précise le Sénat dans l’article: « cette démarche ne paraît pas fondée tant l’impact des défaillances techniques des automobiles comme des motocycles sur les accidents de la route apparaît résiduel ». Si cela est vrai, quelle est la vraie justification de cette mesure? Ah oui, il fallait assurer des débouchés aux industriels de l’automobile. C’est beau, la France.

        3. eheime

          pour les bagnoles, independemment des states (qui effectivement prouvent qu’on fait cher les gens pour un impact tres reduit, voire minime), la justification est le risque créé aux autres.
          Admettons sur le principe.
          Mais pour les motos, le risque créé aux autres est proche de zéro.
          Sans compter que statistiquement les motos sont tres entretenues car en général les motards aiment la mécanique et ont conscience du danger que représente par exemple de ne pas avoir de freins et étant plus exposés sont en conséquence plus précautionneux.
          Mais c’est pas grave, peu importe la réalité et le bon sens, la loi passera tout de meme à terme.

  23. Maliciose

    Coucou^^
    Vous avez oublié un pré-requis… le remboursement est subordonné à un état : la maladie ! Donc je préfère m’en passer, et continuer à picoler à 19.6 et à grignoter mes truffes à 7% (anciennement 5.5 produit agricole non transformé). D’autant que la réelle preuve d’un bienfait du sport pour tous reste à fourguer à la bobolandie. No sport! Never ! disait WC.

    1. Stéphane

      Bah non on va pas demander aux fiévreux de faire une course d’endurance…

      On est dans la « prévention », qui permet le plus grand n’importe quoi non mesurable.

  24. docteurmaboule

    Juste pour amener une autre dimension au sujet:
    Officiellement, les visites de non-contre-indication à la pratique d’un sport ne sont pas rembousées par la sécurité sociale mais payées uniquement par l’intéressé…
    Etes-vous déja tombé sur un médecin qui vous a fait payer ce type de visite? ou l’a-t-il déclaré en consultation classique à rembourser par la sécu?
    Bref, si elle connaissait son métier, Valérie Fourneyron commencerait par demander le remboursement de ces visites par la sécurité sociale…
    En n’espérant ne pas avoir écrit de doublon…

    1. yann

      Tiens, oui, c’est vrai.
      J’ai eu le cas une fois (il y a fort longtemps) : ne m’a plus jamais revu, celui-là.

  25. Philipem

    Cette idée signe aussi un nouvel échec de l’éd.nat.
    Entre 10 à 16 … années d’enseignement de l’éducation physique et sportive par des moniteurs (maintenant souvent titulaires d’une licence ou maîtrise en STAPS) et professeurs certifiés ou agrégés de la maternelle à l’université, avec pour objectifs généraux la connaissance de ses capacités, l’acquisition d’une culture sportive, l’accès à l’autonomie dans la gestion de sa vie physique (termes quasi officiels), pour en arriver à cela !
    Le vide pédagogique doublé d’un énorme gâchis économique.

    1. L’EPS en France est la discipline la plus détestée selon différents sondages réguliers. C’est aussi la discipline la plus mal enseignée, celle dans laquelle un maximum d’élèves se sentent mal à l’aise, juste après les maths.

      1. PAF

        je me demande si ca a un rapport avec la tendance que les francais ont a denigrer les sportifs et a les associer a des idiots.

        1. Before

          Faut être idiot pour faire du sport : c’est fatigant toujours, ça fait mal souvent, peur parfois.
          Ça doit être pour ça que ça me plait…

        2. eheime

          @ h16

          les maths aussi sont mal enseignés (mais je ne jete pas la pierre, j’admets totalement que ce n’est pas simple).

          c’est présenté comme un truc relou pour les psychopathes associaux.

          j’ai l’impression que beaucoup de gens « n’aiment pas les maths » plus par l’idée qu’ils s’en font que par la difficulté (toute relative) qu’elles sont réellement.

  26. El Gringo

    @H16
    Complètement hors sujet mais comme on ne va pas y échapper:
    Nos merdias présentent les élections US comme un duel entre deux postulants. Il n’y a donc aucune chance pour entendre parler de qui que ce soit d’autre.
    Vous qui avez clairement soutenu Ron Paul mais, sauf erreur de ma part, rien dit sur Gary Earl Johnson, que pensez vous de ce candidat?

  27. Pierre

    D’après les Hollandais, leurs investissements (lourds) en pistes cyclables sont en fait très rentables, via les économies de santé publique et d’importation de pétrole… surtout le pétrole…

    Il ne faut surtout pas en parler à Flanby : pour réduire les inégalités, il nous sortirait des bus à pédales (pour que tout le monde aille à la même vitesse très lente, et garder le côté collectiviste du transport en commun), et payants bien sûr (pour compenser le « manque à gagner » sur la TIPP)…

    http://emdx.org/photos/cptdb/QRN-1a.gif

    « Tir sportif », vous pensez que ça le fait, comme sport sur ordonnance ? Après tout, ça détend…

    1. eheime

      On les a deja les pistes cyclables.

      Bon .. le problème c’est qu’elles sont inutilisées. Mais c’est pas comme si on était un pays qui réfléchissait avant de faire des trucs inutiles ? Faudrait quand meme pas nous prendre pour des gens normaux, non plus.

      1. Higgins

        Confirmé. Dans ma ville, elles ne sont pas nettoyées par les sé(r)vices municipaux donc les vélos roulent sur les boulevards. Quant au respect du code de la route, vive le sport.

      1. NoName

        Tir Sportif, remboursé par la Sécurité sociale, ça serait une idée. Au moins, lorsque ce pays sera livré au chaos après des décennies de n’importe quoi étatique, ça pourra vraiment allonger notre durée de vie…

        1. Théo31

          Le tir, c’est ultralibéral, donc très très méchant. La preuve : DSK, très méchant libéral selon une pétasse dont j’ai oublié le nom, s’est fait choper en pleine séance de nettoyage de son matériel. 😀

  28. max

    Des pédalos en libre service, une grande flotte de pédalibs sur les rivières, lacs, côtes… Voilà une idée.

  29. Aristarque

    @H16.
    La photo du médicament FEPALCON 500 comporte en arrière plan la mention que cela est offert par le département des Affaires Sociales de la Province de Liège.

    Cela a été aussi truqué par Photoshop ou la boîte du médicament qui a servi de base modifiable est REELLEMENT offerte ?

    1. Elphyr

      Pensez-vous. Les placébos font sans aucun doute parti des objets avec le plus de valeur ajouté au monde, simplement parceque leur valeur brute est nulle (ou presque).
      Si jamais ces « médocs » étaient offerts même pré-photoshop, ce serait pas si scandaleux que ca.

      Ce qui est plus scandaleux (enfin, j’vais pas m’en plaindre), c’est que des trucs comme du Gélafritt (ecstasy naturelle !) sont vraiment disponibles sur Internet.

      1. Aristarque

        A force d’entendre pester sur le coût des médicaments, je n’avais pas pensé aux placebos et autres médocs à bas prix.

  30. Alex6

    Huxley, tres exactement. Je crois me souvenir d’un de tes billets sous forme de BD opposant « 1984 » et « A Brave new World », ou tu penchais plus pour 1984.
    J’ai pour ma part toujours defendu la vision de Huxley qui est une parfaite representation du monde moderne en occident et particulierement en France.
    1984 est trop grossier, la dictature actuelle est plus subtile que ca.
    Le pire c’est que pour Huxley, les classes s’opposent en se meprisant l’une l’autre tout en pensant que chacune est la meilleure. J’ai parfois l’impression que les liberaux ne sont que ca dans ce systeme, des gens qui meprisent les autres abrutis socialistes (a raison sans doute) mais qui au final n’ont que peu d’impact sur l’evolution globale du systeme.

  31. John Bigballs

    Des bons pour faire du sport.
    Puis des bons pour « se cultiver ».
    Puis des bons pour acheter des fruits et légumes.
    Puis des bons pour faire ses courses.
    Puis des bons pour se loger.
    Puis des bons pour acheter un vélo.
    Des bons pour acheter toutes sortes de trucs selon ce que l’Etat a décidé de « secourir ».
    Puis plus d’argent, que des bons.

    ça se tient en fait.

  32. Emma

    Excellent billet comme toujours, cher H16. Bravo pour les boîtes revisitées à votre sauce, Gélafritt et Gépalemoral sont excellentes.

    Merci aussi à Gesrad et Raimverd pour leurs interventions si pertinentes. En effet, Tocqueville était prémonitoire c’est la raison pour laquelle il n’est jamais cité par nos politiques. Et relire Konrad Lorenz, ce grand ethnologue allemand très inspiré est très bénéfique aussi ; il comparait nos sociétés évoluées à des basses-cours.

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