L’intelligence artificielle à l’assaut du copyright

Pour celui qui se tient (même vaguement) au courant des progrès de l’informatique, il est évident que l’intelligence artificielle a beaucoup évolué en 20 ans. L’actualité récente montre qu’on est à présent bien loin des pathétiques essais de l’époque, qui permettaient péniblement d’obtenir de ces programmes un peu plus qu’une reconnaissance approximative des caractères, des systèmes experts un peu déséquilibrés ou des analyses d’images qui ne se trompaient pas la moitié du temps.

Ces dernières années ont notamment vu apparaître des monstres de calcul dont le nombre de variables (comptées en dizaines de milliards, comme pour GPT3 par exemple) nécessitent des matériels informatiques adaptés, essentiellement dérivés de cartes graphiques : les réseaux neuronaux pouvant être modélisés par des vecteurs et des matrices, ce que les cartes graphiques manipulent de façon courante, il était logique que des spécialisations de ces cartes apparaissent pour le cas particulier de développements en intelligence artificielle.

Au passage, cela explique les performances – notamment financières – des sociétés spécialisées dans la production de ces cartes comme NVidia qui annonce de façon régulière les nouvelles moutures de ses cartes destinées aux traitements massivement parallèles que l’intelligence artificielle emploie.

Les dernières années ont donc été logiquement remplies d’avancées marquantes dans le domaines, même si certains gros titres de la presse grand public font penser que les résultats laissent à désirer ; ainsi, en 2016, une intelligence artificielle de Microsoft, lâchée sur les réseaux sociaux pour y entretenir des discussions ouvertes, avait rapidement tourné au fiasco en développant un penchant comique pour un nazisme particulièrement décontracté.

Le domaine de la compréhension et la manipulation de texte a ainsi énormément progressé au point de permettre aux moteurs actuels de manipuler des concepts et des contextes complexes. Couplés à des moteurs d’analyse et de création d’images, on arrive maintenant à produire, à volonté, des images répondant à des descriptions plus ou moins précises. Les moteurs apparus ces deux ou trois dernières années permettent des prouesses de plus en plus stupéfiantes.

Citons notamment Dall-E (nom provenant d’un jeu de mot entre l’artiste Dali et Wall-E, la création de Pixar), dont on pourra comprendre le fonctionnement et voir ses performances dans la vidéo suivante :

Au passage, si l’on est intéressé par l’état de l’art en matière de traitement de l’image et d’intelligence artificielle, la chaîne Two Minute Papers est probablement la référence à suivre.

Sur le principe et sans rentrer dans le détail, ce genre de moteur construit une image en ayant établi auparavant une bibliothèque de concepts et d’images correspondantes en indexant et analysant des milliers d’images, parfois catégorisées et décrites, parfois non. La compréhension des concepts est assez profonde puisque ces moteurs savent généralement reprendre le style, les couleurs, les grandes caractéristiques d’une référence artistique.

À ce titre, MidJourney, un autre moteur d’intelligence artificielle procédant globalement de la même façon et maintenant disponible au travers de Discord, propose ainsi de réaliser des images composites de différents sujets au choix de l’utilisateur, et éventuellement, « à la façon » d’un artiste choisi.

Pour prendre un exemple parmi des centaines disponibles à présent, un développeur web s’est ainsi amusé à demander à MidJourney la ville de Lyon dans le style de différents peintres connus (Dali, Van Gogh, Monet, Giger) ou selon différents contextes (apocalyptique, futuriste, etc.) ce qui donne une série d’illustration particulièrement illustrative des capacités de ce genre de moteurs.

On comprend rapidement que le résultat brut, une fois retraité par un artiste, permet d’aboutir très rapidement à une œuvre finalisée de qualité professionnelle. C’est en tout cas ce qu’a récemment prouvé Jason Allen dans un concours artistique mené dans le Colorado, concours qu’il a remporté

Comme on pouvait s’y attendre, un vif débat s’en est suivi : doit-on récompenser une telle réalisation alors qu’elle est, essentiellement, le résultat d’un processus algorithmique et non une création artistique humaine ? Le débat s’est aussi porté sur l’avenir des illustrateurs et des graphistes qui, devant les réalisations de plus en plus performantes de ces moteurs, voient leur valeur ajoutée fondre rapidement.

Ce n’est pas une question purement théorique : plus récemment encore, c’est un certain Greg Rutkowski, un illustrateur assez connu notamment dans les jeux vidéos, qui a noté que son style est devenu une référence plus demandée que Picasso dans le moteur Stable Diffusion. Des milliers d’images sont ainsi générées par des utilisateurs de ce moteur, dans le style de ce peintre… dont les images originales sont progressivement noyées par la déferlante de productions automatiques.

Outre les problèmes de notoriété que ceci entraîne, se pose aussi la question du respect des œuvres initiales dans la mesure où, pour pouvoir réaliser des images « dans le style » d’un artiste, il a été au préalable nécessaire de fournir les productions de cet artiste au moteur pour analyse.

En outre, jusqu’à quel point s’agit-il d’inspiration ou de plagiat, quelle part revient au procédé algorithmique, quelle part dépend des idées de l’utilisateur, de ses saisies à l’invite du programme, et est-ce suffisant pour caractériser un travail original qui met à l’abri d’éventuelles poursuites légales ? En fait, les questions légales ne manquent pas à mesure que les technologies d’intelligence artificielle se développent ainsi.

Et ces questions légales vont rapidement se doubler de questions sociétales et psychologiques lorsque ces procédés algorithmiques vont progressivement influencer toujours plus de professions, artistiques puis intellectuelles : ce qui se passe actuellement avec ces moteurs spécialisés est une excellente illustration de ce qui devrait arriver rapidement dans un nombre croissant de professions puisque ce qu’on peut faire sur les images, on peut le faire en musique ; il existe déjà des outils productions, comme Aiva et il ne fait aucun doute que les prochaines années offriront des concerts écrits intégralement ou presque par des moteurs d’intelligence artificielle, dans « le style de » l’un ou l’autre compositeur connu et qu’il sera impossible de distinguer vraiment de l’artiste de référence…

Et si l’on s’éloigne de l’art, il faut savoir que ces moteurs produisent actuellement des textes automatiques pour la météo, les résultats de sports, les actions boursières, et ces articles répétitifs qu’on trouve un peu partout dans les journaux. Des institutions comme le Washington Post, la BBC, ou Bloomberg utilisent déjà ces outils de façon quotidienne.

Sans surprise, les étapes suivantes (le droit ou la médecine sont des exemples fréquemment cités) promettent des cris d’orfraie chez les professionnels concernés, cris qui rejoindront ceux des artistes et des journalistes progressivement dépossédés de leur valeur ajoutée.

On comprend ici que la transformation en cours sera sans commune mesure avec ce qui s’est passé dans l’Histoire récente des inventions humaines. Les précédentes (machines à vapeur, moteur à explosion, radio, électronique, etc.) diminuaient le coût du labeur physique puis permettaient de réduire ou d’annuler le coût des distances (que ce soit pour le transfert de biens, de personnes, ou d’information) ; les prochaines inventions, basées sur l’intelligence artificielle, ne se contenteront pas d’abaisser la valeur marginale des œuvres de l’esprit : elles vont permettre de s’affranchir purement et simplement du maillon humain dans un nombre croissant de professions.

La capacité d’adaptation de nos sociétés à ce changement drastique sera sans nul doute mise à l’épreuve.

Du reste, on s’étonne que la profession intellectuelle à la plus faible valeur ajoutée ne soit pas déjà sur le pont pour interdire purement et simplement ces facétieux algorithmes : mais comme bien souvent, les politiciens sont incapables de voir le changement quand il se présente.

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Commentaires251

    1. Chieur chiant

      Enfin!!! Pas trop tôt, je vais pouvoir fainéantiser toute la sainte journée… 7 millions d’années d’évolution pour en arriver là.
      Bon, j’ai ma morue à dessaler et l’aïoli à monter…

  1. Aristarkke

    Je ne sais pas, moi. Par exemple, la determinaison de la date de fabrication à partir de laquelle les commutateurs HP/HC des ballons électriques reviennent automatiquement en mode automatique, surtout placés en coupure totale, histoire que le client parti en vacances paie du courant pour le plaisir d’EdF?

  2. Hari Seldon

    Dans beaucoup de domaines, il me semble que ça reste plus artificiel qu’intelligent à l’heure actuelle.

      1. Lorelei

        Il y a 25 ans, j’avais lu dans un Sciences et Vie qu’on apprenait à des logiciels « araignées » ou « chats » à chasser. On essayait de leur donner un instinct de prédation.
        Tout ceci dit avec mes mots et de mémoire. Depuis, au vu de l’évolution de l’informatique, les androïdes rêvent de moutons électriques.

        1. Spartacus

          Dommage qu’elle ne peut pas aider à relancer dare dare les 30 centrales nuke a l’arrêt! …

  3. Jacques Huse de Royaumont

    Billet assez différent des autres. C’est intéressant d’aborder aussi des sujet de fond ou de prospective.

    Deux remarques :
    Il est assez amusant que l’IA de l’eugéniste Bill Gates fabriqués par des woke vire au nazisme. Le fond de la pensé de ce petit monde serait remonté à la surface grâce à leur propre techno… Pas si bête.

    Pour le domaine artistique, le débat ressemble à celui qui avait eu lieu lors de l’apparition de la photographie au 19ème siècle, qui devait tuer la peinture.
    Ici, c’est un peu pareil, l’artiste ne disparait pas, car derrière l’IA, il y a toujours une volonté humaine à la manoeuvre. L’artiste change de pinceau, le modernise, mais lui demeure.
    Mais i lest vrai que cela pose une question éternelle : qu’est-ce que l’art ? Est-ce juste produit du beau, ou est-ce un dialogue entre la perception de l’artiste et son public ? Dans ce cas, l’IA est par construction cantonnée dans le seule rôle d’un outil, moderne, certes, mais un outil seulement.

    1. Pheldge

      l’art, produire du beau ? euh, ça c’était avant. Désormais, l’art et la beauté sont soumis aux diktats des modes et surtout des réseaux, qui font et défont les goûts du grand public, et à ce que je constate, les tirent vers le bas, sinon le très bas.
      Pour « l’artiste change de pinceau », à condition qu’il ait une réelle participation à la création … si c’est pour lancer un programme et attendre le lendemain matin à son réveil de voir le résultat afin d’y coller son nom, il a tellement changé de pinceaux, qu’il ne les a même pas tenus …

    2. Chieur chiant

      Surtout que dans le billet de lundi, j’avais compris qu’il va falloir pédaler (à minimum) pour avoir de l’électricité…

  4. Hari Seldon

    J’ajouterais aussi que l’utilisation la plus probable de ces technologies sera la traque des dissidents, la génération de contenu informatif de masse, la facilitation des psy Ops, bref toute une panoplie d’outils étatiques franchement chouettes à venir.
    La seule bonne nouvelle c’est qu’il faut de l’électricité pour que ça fonctionne 😀

    [Mode pessimiste OFF]

      1. Hari Seldon

        On le saura bientôt 😀

        Plus sérieusement, mon message se voulait volontairement axé sur les aspects plus sombres de telles technologies, car ils existent aussi malheureusement.

        Je suis d’accord que cela ouvre un champ des possibles très intéressant, mais j’ai juste un peu peur du timing « nouveaux outils puissants >< état obèse qui avale tout"

      2. Mitch

        Je partage l’inquiétude d’Hari. Il ne s’agit pas de lutter contre le progrès mais de déjà anticiper l’utilisation que nos ordures vont en faire. Autrement, pour l’atome, la première utilisation à été militaire, les applications civiles sont venues bien après.

        1. Eh bien non c’est faux. La première utilisation de l’atome fut civile, dans l’Université de Chicago.

          1. Mitch

            Le 2 Décembre 42 à Chicago le premier réacteur nucléaire a été construit … à des fins essentiellement militaires. Il n’avait strictement rien de ‘civil’.

            La première pierre du projet Manhattan. Lancé en toute hate car les Nazis avaient de l’avance. Ce que les alliées avaient en tête à ce moment là naîtra quelques mois plus tard et sera utilisée dans la foulée.

            Le premier réacteur civil est apparu près de 10 ans après que la première bombe ait pété (en 54 si ma mémoire est bonne)’

            Szilard drafted a confidential letter to the President, Franklin D. Roosevelt, warning of a German nuclear weapon project, explaining the possibility of nuclear weapons, and encouraging the development of a program that could result in their creation.

            l’historique ici:

            en.wikipedia.org/wiki/Chicago_Pile-1#:~:text=Chicago%20Pile%2D1%20(CP%2D,experiment%20led%20by%20Enrico%20Fermi.

      3. Aristarkke

        Les atomistes US des années 40 à Los Alamos étaient tout de même davantage préoccupés de l’usage militaire que de l’usage civil de l’atome. Difficile alors de n’a pas redouter des dérives redoutables.

  5. Aristarkke

    matériels informatiques (…) dérivéS de cartes graphiques.
    (ce sont les materiels qui sont dérivés et non les cartes graphiques à moins que vous causâtes mathématiques)
    au choix de l’utilisateurs, : choisissez votre camp, Monseigneur : tout au singulier ou tout au pluriel ..
    dans la mesures Tropisme matinal de mettre des pluriels de partout en cours de développement ? 😛
    A moi, Mélusine !

    1. Mitch

      Corriger une langue comme le Français ne sera possible que dans quelques décennies. C’est trop compliqué pour l’instant car cela n’obéit pas à des règles qui permettraient de pondre un algo étanche 🙂

  6. Stéphane B

    Que penser de la dernière création Elton Musk, son robot humanoïde ?
    Son nom est Optimus.
    La combinaison de cet article sur l’IA et Musk me font penser au robot qui dirige le monde dans le livre de Walter TEVIS, « l’oiseau moqueur » (https:/ /www.babelio.com/livres/Tevis-LOiseau-moqueur/1280432)
    La SF nous permet de voir le monde de demain, du moins ce qu’il pourrait être.

    https:/ /www.boursedirect.fr/fr/actualites/categorie/economie-et-finances/elon-musk-presente-l-ambitieux-robot-humanoide-de-tesla-afp-003704c1134c3416f4170126dfb365b178d6d825

      1. Stéphane B

        Ce qui est important dans la phrase, c’est « pour le moment ».
        Et on se rend compte tous les jours ou presque, de l’avancée dans le domaine de l’IA et la robotique.

  7. René-Pierre Alié

    Des machines à mémoire, dotées d’une mémoire que l’homme leur a fournie, et capables de combiner à une vitesse vertigineuse. L’intelligence artificielle est certainement artificielle, mais ce n’est pas de l’intelligence au sens où je comprends ce mot.
    Ces machines ne peuvent créer du réellement nouveau, car elles ne peuvent combiner que dans le cadre des champs qui leurs sont fournis. L’invention réelle, artistique ou scientifique, fait largement appel à une part de notre psychisme inconscient. Ces machines ne peuvent créer, car elles sont évidemment incapables de « rêver ». Tout au plus, je le crains, elles vont encore abaisser l’humain en prétendant l’élever. Lire ou relire « Le cri d’Archimède », de Koestler.

    1. « Ces machines ne peuvent créer du réellement nouveau, » et « elles sont évidemment incapables de « rêver ». »
      Il faut se renseigner un peu avant de sortir ceci péremptoirement.

      1. Dr Slump

        Les IA créent des façons nouvelles de calculer, d’après ce que j’ai compris, d’une façon originale que leurs concepteurs n’avaient pas prévue, et que les mathématiciens peuvent avoir peine à comprendre.
        Mais à propos de création artistique, il faut bien leur fournir les données, les paramètres, les gammes de notes/couleurs/fréquences/structures ou rythmes etc, sans lesquelles elles ne pourraient pas composer la moindre croûte ou ritournelle. Tout cela a été pensé par l’homme en amont , et les IA ne font que recalculer de nouvelles combinaisons.
        Mais une IA peut-elle peindre d’après nature ? Peut-elle créer un nouveau style artistique ? Peut-elle donner un sens, ou une intention à ses oeuvres ?

        1. René-Pierre Alié

          Le singe dactylographe peut composer en frappant les touches au hasard, et ça ne sera jamais lisible. Une machine peut faire en sorte qu’en frappant une touche, cela fasse un mot. Encore plus perfectionnée, une touche, une phrase. Plus loin encore, une touche, un roman entier.
          C’est cela, l’IA ?
          On s’émerveille qu’avec l’IE, une machine puisse, suffisamment informée, lire des résultats sportifs, ou la météo. Demain, suffisamment « informée », va-t-elle nous nous expliquer la politique?
          Il est vrai que les journalistes, actuellement, ressemblent à des machines, capables de bien parler, incapables de faire ce « pas de côté » qui ouvre un champs original d’observation.

          1. Dr Slump

            Les singes peuvent apprendre la langue des signes. Sauf ton respect, je crois qu’il y a du rattrapage à faire.

  8. Aristarkke

    Dîtes, Monseigneur, testerez vous bientôt les capacités de ces AI pour vous remplacer? Qu’on voye cela ?
    Certes l’originalité y perdrait, Mélusine itou quant à son taff mais cela comblerait le vide des jours intermédiaires sans billet tout neuf à se mettre sous les yeux. Un seul billet manque et tout le web est dépeuplé… 😥

    1. Theo31

      Tssss, tout le monde sait que le boss est un hologramme et que des algorythmes pédalent comme des malades dans la cave pour préparer ton petit dejeuner. -:D

  9. Manzoni

    Il est intéressant de noter que les réalisations de ces moteurs d’intelligence artificielle ne sont possibles que parce qu’ils ont auparavant indexé des millions d’oeuvres produites par des humains.

    A terme, comme l’article l’écrit pour Greg Rutkowski, les oeuvres générées par l’IA vont représenter une part croissante, voire rapidement majoritaire, des créations disponibles pour indexation.

    Très rapidement, on va donc arriver au point ou les moteurs de machine learning utiliseront pour leur apprentissage les réalisations précédentes d’autres moteurs IA. Cet espèce d’auto-référencement ne présente t’il pas un risque soit de divergence (les réalisations produites seront de plus en plus loin de la réalité, abstraites), soit au contraire de convergence (elles se ressembleront toutes) ?

    Je ne suis pas spécialiste, mais il me semble qu’un système laissé libre d’évoluer finit généralement soit dans le chaos le plus total, soit dans l’absence complète de changement.

    Probablement suis-je trop inculte sur le sujet, mais je tends à penser qu’il suffit de confier l’Art à l’Intelligence Artificielle, pour qu’à plus ou moins longue échéance l’IA tue l’Art.

    1. « que parce qu’ils ont auparavant indexé des millions d’oeuvres produites par des humains »
      Eh bien non. C’était vrai il y a deux ans, cela ne l’est plus à présent.

      1. Manzoni

        Pouvez-vous détailler un peu ? Ne faut-il pas que l’IA ait vu des milliers / millions de photos de maisons pour être capable d’en reproduire une ?

  10. Le Gnôme

    Finalement, HAL 9000 est arrivé. Est ce que ce sera positif, négatif ? Ce sera ce que les hommes en feront, et là, je ne suis guère optimiste.

  11. Mitch

    … des journalistes progressivement dépossédés de leur valeur ajoutée

    Pour les journalistes franchouilles mainstream je ne vois pas trop comment ils pourraient être dépossédés de quelque chose qu’ils ne possèdent pas 🙂

    1. Hari Seldon

      En Belgique (en Wallonie plus précisément), j’ai des connaissances qui travaillent dans le milieu de l’information (presse écrite / radio).

      Il faut savoir qu’une IA serait terriblement surdimensionnée pour faire leur job.
      En effet, celui-ci consiste à payer un abonnement à Belga Presse (https:/ /belga.press/fr/), à sélectionner par thème ou mot-clé des « news » qui répondent à leurs besoins ou leurs envie du moment, et à les copier-coller ou les lire à haute voix. On voit ainsi parfois les mêmes fautes d’orthographe dans des journaux différents.

      Une IA chez eux serait leur donner une valeur ajoutée, pas leur en retirer 🙂

      1. Yanka

        En même temps, quand tu vois la gueule en vrai des journalistes de Vers l’Avenir ou de la DHnet et qu’ils l’ouvrent pour émettre un son, la maigre estime qu’il te reste pour le journalisme s’évapore instantanément. J’ai connu quelques figures de la RTBF et c’est à peine plus reluisant (grâce à la prétention, d’ailleurs), surtout chez les Bruxellois (rédaction). Le journaliste est très imbu de lui-même. Et entre eux, ils sont d’une férocité incroyable, pire que les écrivains ou les acteurs. Les plus cools sont les musiciens, puis les peintres. Je connais bien ce milieu.

  12. Ryan

    Merci, H16, pour cet intéressant exposé. Le présent article aborde en fait 2 concepts: l’intelligence artificielle et la créativité.

    En ce qui concerne le premier, il est vrai que l’Intelligence Artificielle a fait d’énormes progrès en quelques années et certaines professions vont devoir s’adapter et le monde va changer.

    En ce qui concerne la créativité, je pense que l’homme conserve un certain avantage. Pour le moment, l’IA doit se contenter d’imiter le style de X ou Y mais l’IA n’a pas encore su développer son propre style. Dali ou Van Gogh ont marqués leurs temps avec un style novateur et original, venu de nulle part si ce n’est d’eux-mêmes.

    Dernier point: la médecine. Je vois mal l’IA supplanter l’homme à court ou moyen terme. D’abord les patients refuseront d’être soigner par des robots (en 1ère réaction) puis se posera le problème de responsabilité en cas d’erreur ou de complication. Qui sera responsable, le fabricant d’IA?

    1. Mo.

      Dans beaucoup de domaines qui se veulent artistiques, visuels machin toussa, tout le monde copie tout le monde. Un tout petit peu, un peu, beaucoup….
      Sur l’exemple des tableaux ci dessus, ce serait intéressant de demander un style mélangeant picasso, turner, mondrian et bansky.
      Ça serait peut être à chier ou génialement encensé par ceux qui se secouent la nouille dans les salons

    2. Greg

      Pour la médecine, il me semble que cela fait déjà 10 ans que j’avais lu que l’IA faisait mieux que l’homme pour les diagnostiques.
      Et surtout l’IA arrivait au bon diagnostique avec beaucoup moins de tests de décision que l’homme, ce qui impliquait gain de temps et économies en tests inutiles.

      La médecine étant une science de relations humaines de confiance, l’IA n’y a pas pris pour le moment l’importance qu’elle pourrait (devrait ?) avoir, mais l’avenir nous dira ce que nous ferons dans le futur…

      P.S.: Ou vice versa, et le futur nous dira ce que nous ferons à l’avenir…

      1. Ryan

        En effet pour la lecture des plaques anatomo-pathologiques au microscope. C’est un domaine très restreint.
        Ma question demeure…et donc en cas d’erreur?

      2. durru

        C’est pas vraiment de l’IA, c’est plus ou moins comme ça que fonctionnent les nouveaux diplômés. Avec les résultats qu’on constate.
        Bon, eux ils n’ont pas les données en entrée et ne se fatiguent pas trop pour les obtenir, donc l’IA serait certainement meilleure. Mais seulement pour les cas vraiment standard.
        L’homme a la mauvaise habitude de se présenter en exemplaires uniques…

    3. sam player

      « D’abord les patients refuseront d’être soigner par des robots … »

      On va retomber sur le sujet des pilotes automatiques de bout en bout pour les avions, et le Major va nous sortir le cas exceptionnel du pilote d’avion sur l’Hudson 😀 en passant sous silence tous les cas où le pilote a foiré 😀

      1. durru

        A cause des mauvais signaux envoyés par les capteurs 😀
        C’est sûr qu’avec les mêmes données, l’IA va se débrouiller mille fois mieux 😀

        Mais le vrai problème qui a été soulevé, est un problème d’ordre sociologique et pas du tout scientifique. Est-ce que les humains vont accepter ou pas de renoncer à l’interaction avec d’autres humains ? [ hint : Asimov – Solaris ]

        1. Dr Slump

          Perso, le jour où on foutra un robot humanoïde chez moi je n’aurais qu’une seule réaction, brute et instinctive : la détruire violemment à coups de masse.

          1. Nemrod

            Réaction de bon sens je pense.
            J’ai du mal à imaginer que l’intelligence artificielle nous obéisse puis nous tolère.
            Je pense que nous rentrerons vite en concurrence.
            Terminator vous dis je.
            En quelques nanosecondes les ia deviendront conscients, puis hostiles.

        2. Mitch

          A cause des mauvais signaux envoyés par les capteurs

          Si tu fais référence au Rio-Paris AF447 ce n’est pas que la sonde Pitot qui est responsable de l’accident. Si à chaque fois qu’une Pitot avait merdé l’avion était tombé, il y en aurait un paquet au sol.

          Comme souvent dans ce type d’accident c’est une succession de défaillances et d’erreurs. En l’occurrence pour ce crash, l’erreur principale est humaine. Cela a d’ailleurs donné lieu à la fermeture de l’école des cadets d’AF (qui a ré-ouverte il y a peu) car les pilotes en sortaient (et ont très fortement merdé sur ce coup là) et oui sans doute qu’une AI aurait fait (sur ce coup) un meilleur job,c’est certain.

          1. durru

            Comme si c’était le seul exemple d’accident…
            Je connais quelques cas de catastrophes au décollage, par exemple.
            Je ne dis pas qu’il n’y a pas de cas où l’IA n’aurait pas fait mieux que l’humain. Je n’évoquais pas des erreurs humaines à proprement parler, de fait.

            1. Mitch

              On trouvera des cas ou parfois ce sont les logiciels qui ont merdé et parfois les pilotes et, à l’opposé des cas ou des pilotes ont sauvé la mise ou les logiciels embarqués. Mon point étaient de dire que l’un n’est pas incompatible avec l’autre, et tout depend du type d’applications.

      2. Higgins

        Sam, si ça peut te rassurer, j’en ai plein d’histoire où le pilote a foiré à commencer par le vol AF 447 (mais c’est très loin d’être le seul).

        1. sam player

          Je regarde de temps en temps le YT de Aldo Aviation dont tu avais mis le lien… c’est vachement bien documenté

          1. Higgins

            Il y a également les vidéos d’un ancien pote de chasse de l’aéronavale, Ate Chuet, qui sont plutôt bien faites comme celle-ci : https:/
            /youtu.be/uBKkRyxkMcU

            C’est ce qu’on peut appeler un parfait modèle de Reason : https:/
            /www.researchgate.net/figure/Modele-de-laccident-de-Reason-Le-phenomene-dalignement-decrit-par-Reason-est-en-realite_fig3_312207629

      3. Higgins

        La principale barrière qui s’oppose au passage tout automatique (sans pilote) est d’ordre psychologique avec les passagers. Sinon, les drones militaires actuels nous montrent bien que cela fonctionne.

        1. Aristarkke

          Les métros automatiques sont acceptés par leurs passagers. Mais ils restent sur le plancher des vaches…

          1. Higgins

            C’est bien là la différence. On pourrait également faire circuler les trains sans conducteurs. La, le blocage est plutôt syndical. Les modélistes ferroviaires le font très bien sur des réseaux complexes et il n’y a pas d’accidents.
            Pour le plaisir des yeux : https://youtu.be/6fAgDywdVRU

      4. Ryan

        @Samplayer
        Exactement!

        On peut aussi prendre l’exemple emblématique des ascenseurs: à leurs débuts, les gens n’avaient pas confiance, ça pouvait tomber. Du coup on a placé des employés pour manœuvrer l’ascenseur.

        Toujours sans réponse: quid de la responsabilité en cas d’erreur médicale? Personne ne l’a abordé parce que justement c’est une impasse.

  13. Gerldam

    Si seulement on pouvait remplacer tous nos politoquards de malheur par une AI dont les modèles seraient Talleyrand, Tocqueville et Frédéric Bastiat. On nagerait dans des océans de lait et de miel!

  14. Mitch

    on s’étonne que la profession intellectuelle à la plus faible valeur ajoutée ne soit pas déjà sur le pont pour interdire purement et simplement ces facétieux algorithmes

    Ils n’ont à mon avis aucun intérêt de l’interdire.

    Ils vont juste l’orienter en ‘régulant’ afin que la techno les serve au mieux.

    C’est déjà le cas dans plein d’applications. Un bon exemple est ParcourSup dont les algos sont pour le moins ténébreux et dont les résultats montrent que c’est un outil qui ne sert pas à sélectionner les meilleurs mais à faire de la mixité sociale et du social à grande échelle. Ainsi, il vaudra largement mieux être ‘bon chez les mauvais’ que ‘moyen chez les bons’, même si ce dernier aura un niveau largement meilleur que le premier.

    Ces outils sont de formidables opportunités pour les ordures au pouvoir. Ils vont les surfer aussi loin que la vague pourra les amener.

  15. Mildred

    Quand notre Justice n’aura plus que les questions légales générées par les technologies de l’IA à traiter, on pourra se dire que notre pays va mieux.

    1. Sémaphore

      Ça signifiera aussi que vous pourrez sortir de votre habitation sans devoir être armée comme un petit porte-avion…

      1. durru

        Comme déjà démontré, nos lois sont ainsi faites qu’on peut, dans la plupart des cas, obtenir n’importe quelle décision sans qu’elle soit contraire à la loi 🙂 Le « mieux » est sujet à débat, du coup 😉

  16. Navigateur

    Wow, merci patron. Super article sur un aspect très peu connu de l’IA. Je m’intéresse personnelement beaucoup à la 3D à travers des programmes comme DAZ3D, ZBrush ou assimilés et cela consomme des ressources humaines, techniques et aussi financières relativement importantes. Cette « automatisation » par IA est simplement hallucinante et ouvre des perspectives tout à fait étonnantes. On peut imaginer bien-sûr qu’un « nul » se serve de ce genre de technologie pour plagier un concerto de Mozart par exemple, encore que pourquoi pas. On peut aussi l’utiliser, quand on est un peu moins nul, pour trouver et ou parfaire son style à soi et aller plus loin que jamais dans ses propres recherches stylistiques par exemple par interraction avec l’outils. La science n’est ni bonne ni mauvaise, elle est ce qu’on en fait. Je vois le développement de ce genre d’outils avec enthousiasme. Si on l’utilise par paresse, son intérêt sera limité. Mais, pour en tirer le meilleur profit, il peut aussi stimuler un meilleur apprentissage des mathématiques, des sciences, de la programmation, mais aussi de l’histoire de l’art, de la littérature, de la musicologie pour en tirer la quintessence… Sans doute une vision bien optimiste des choses. Mais lorsqu’on regarde un haricot, on peut le considérer de diverses manières. Pour la plupart, c’est simplement un haricot… D’autres y voient des possibilités !

  17. Aristarkke

    Il va y avoir urgence à établir les catalogues raisonnés des oeuvres des artistes peintres à la notoriété bien établie de façon à faire la part de leurs futures oeuvres totalement artificielles, elles.

  18. HAYD

    Après réflexion, ce billet sur un tournant technologique aux grandes implications sociétales a bien sa place dans ce blog. Le débat du libéralisme est lié à la place et au rôle que se donne l’humain dans le monde et chaque humain par rapport aux autres. Et l’impact est important.

    Quoi que…. L’IA a des succès sur l’imagerie et la langue, avec peu d’innovations fondamentales mais plutôt par bénéfice des puissances de calcul actuelles. Cependant, on est encore loin de l’imprégnation cérébrale complète (ref. Asimov) , d’une part du fait des limites des domaines abordés, d’autre part dans la création originale, puisqu’elle ne peut être que synthétique (fortement, avec des capacités associatives ahurissantes, mais suiveuse par nature quand même).

    La question se pose aussi des actions humaines dites « créatives » qui en fait se contentent de faire, comme l’IA, de la répétition mâtinée d’association. L’IA est l’Épigone par excellence. Elle nous rappelle aussi qu’il ne faut pas tant créer que reproduire dans nos sociétés pour avancer.

    Pour la prospective, quelques sujets de réflexion : l’IA dans la police, dans l’administration, dans la gestion de l’énergie , dans la stratégie militaire, dans les systèmes multiples non hiérarchisées (essaim de drones par exemple). Accepterions-nous, dans tous ces domaines, une algorithmie qui ne sait que se fonder sur le passé et supprime toute évolution fondamentale ?

    1. Mitch

      L’IA a des succès sur l’imagerie et la langue, avec peu d’innovations fondamentales ……..
      mais suiveuse par nature quand même).

      Je disconviens vigoureusement. La synthétisation, que je qualifierais d’apprentissage, est un des préalables à la création. Les machines d’AI ont franchit depuis quelques années déjà le simple apprentissage, et sont à présent capables de créer (et non plus de restituer des sommes de connaissances).

      1. HAYD

        Qu’appelle t on création ? L’IA commence à savoir traiter des méta-sujets et dégager des concepts sous-jacents (un style par exemple). Mais pour elle cette notion (les concepts) en tant que telle n’existe pas. Elle ne crée pas un objet concept. De fait, elle ne dégage aucune unité nouvelle, d’autant que sa force (actuelle) est précisément de traiter des milliards de données parallèlement (et corrélativement). L’IA ne saurait assembler des molécules pour en faire une entité d’un nouveau type. L’IA ne fait rien exister. Elle n’est « qu’une » reproduction, poussée à l’extrême certes et avec une puissance associative.

        1. Mitch

          L’IA ne saurait assembler des molécules pour en faire une entité d’un nouveau type

          Ce que l’AI ne sait pas encore faire aujourd’hui n’est qu’une question de temps avant qu’elle sache le faire.

          1. durru

            Cette blague…
            J’attends avec impatience le jour où l’IA produira quelque chose d’équivalent à la théorie de la relativité.
            Je sens que je vais pouvoir léguer aux futures générations cette tâche.

              1. BIP59

                Assez d’accord pour trouver de nouvelles théories ou simplement améliorer la résolution de problèmes mathématiques. Mais selon Yann LeCun, le sens commun, la connaissance du monde est encore bien parcellaire pour une IA. Certes bien des humains dotés de réseaux de neurones à couches auto modifiables, duplicables , modulables, à quantité variable selon des modulateurs de réactions biochimiques complexes, sont incapables d’avoir un sens commun sans parler de celui d’Einstein. Alors de là à sortir d’un labo une IA capable de faire mieux que découvrir les propriétés quantiques d’ici 20 ans, j’ai un doute.
                Je veux bien parier un Euro s’il est toujours de ce monde dans 20 ans.

            1. Dr Slump

              Concerant les maths et les sciences dures en général, je ne doute pas que les IA vont nous largeur rapidement, si ce n’est déjà fait.

            2. durru

              J’aimerais savoir de quoi on parle : d’une IA qui est en soutien à des scientifiques (pauvres humains largués), ou à une machine qu’on laisse toute seule, décider le domaine de ses recherches, les idées à creuser, les expériences à faire, etc, etc ?
              Comme je le disais à Nemrod, j’ai peur qu’on ne parle pas de la même chose…

          2. HAYD

            Je ne crois pas. D’un point de vue algorithmique, l’IA sait transformer des données d’une manière régulière et performante là où la description formelle ne sait pas le faire. C’est d’ailleurs ce qui fait que c’est très impressionnant dans le visuel car les descriptions formelles sont malaisées. Pour illustrer, vous apprenez à une IA à lire des paraboles, et elle sera en tracer sans faire référence à son équation.

            La conséquence de ces aspect, c’est que tout ce qui est théorique est fort malaisé puisque précisément l’IA s’en abstrait. Je doute donc fort des capacités théoriques de l’IA. C’est comme prendre un microscope pour décrire la diversité phylogénique du vivant.

  19. Aristarkke

    Des qui doivent saliver devant les possibilités ainsi offertes, ce sont les faux monnayeurs qui ont eux, objectivement, le besoin que le cash ne disparaisse jamais des tiroirs…

  20. Aristarkke

    Au moins, le métier de plombier n’est pas menacé à court terme, toute AI qu’il soit sous le Soleil !
    Certes le tri entre les bons contacteurs HP/HC sera assuré d’avec les mauvais contacteurs mais cela restera finalement marginal dans l’exercice de cette noble profession… : razz:

    1. Gerldam

      Ni les soudeurs de cuves de réacteur nucléaire qu’aucune AI ne viendra remplacer. Ces soudeurs ne sont d’ailleurs que des plombiers -spécialisés- sur gros matos.

  21. Pierre

    Bonjour a mon avis ce que montre la vidéo, sur le traitement des images, ne présente rien d’extraordinaire. Cela reste de l’informatique, c’est à dire zéro intelligence. Je m’explique, mais je precise que je ne suis qu’un amateur.

    L’ordinateur ne comprends pas ce qu’il fait, il en est incapable. Il compare à l’infini les éléments fournis, repére des ressemblances et dissemblances entre ces éléments selon les règles fournies, en comparant un à tous les autres à chaque fois. Puis il assemble ces éléments selon les règles indiquées.
    Si les éléments ou règles sont mal choisis, ou orientés, il pond n’importe quoi. Il est incapable de corriger, adapter, innover. C’est ainsi que HAL9000 génère une catastrophe, en suivant stupidement le programme implanté.
    Certes une AI est capable, selon le système ci dessus décrit, de fabriquer de nouvelles règles ou méthodes. Mais sans les comprendre. Elles sont sélectionnées en fonction du résultat final obtenu, échec et mat, si ce résultat est correctement fourni.
    Cette opération est facile lorsque le résultat est clairement défini, mais beaucoup plus délicate lorsque le résultat varie selon l’appréciation par un individu, juge, médecin, etc… de multiples facteurs qui font de chaque cas un cas particulier.
    Une IA peut apprendre toutes les règles de droit et jurisprudences, tenir compte des causes atténuantes ou aggravantes de responsabilité. Mais elle ne peut apprécier un appui politique, une bonne plaidoirie, une raison économique, un choix en opportunité, l’opinion publique, etc…
    Il reste une aide à la décision , et pas plus, sous réserve que les données lui soient fournies correctement.

    1. « Il compare à l’infini les éléments fournis, repére des ressemblances et dissemblances entre ces éléments selon les règles fournies, en comparant un à tous les autres à chaque fois. Puis il assemble ces éléments selon les règles indiquées. »
      En effet, ce n’est pas du tout ainsi que cela procède.
      Et le temps où on programmait les règles est révolu depuis 40 ou 50 ans.

      C’est un peu le problème de ces sujets : il y a eu une telle avancée en 20 ans que la plupart des gens croient comprendre comment ça marche alors qu’en réalité, personne ne le sait (pas même les concepteurs).

      1. durru

        « personne ne le sait (pas même les concepteurs) »
        En effet, et c’est la limite de tout ça.
        Au-delà des considérations morales (avec lesquelles la plupart des concepteurs ne s’encombrent pas, sinon ils feraient autre chose), les résultats sont imprévisibles à cause du niveau de complexité atteint, qui ne peut plus être appréhendé par l’humain.
        Un parallèle hasardeux : tous les nouveaux mécanismes financiers inventés ces dernières dizaines d’années qui ont permis, entre autres, la crise de 2008.
        Ce qui m’inquiète, sincèrement, dans un cas comme dans l’autre, c’est que ce niveau de complexité est recherché, volontaire. Je ne dis pas qu’il ne serait pas nécessaire, mais l’effacement de la capacité de compréhension devrait être un problème, mais en fait non…

      2. Reek

        Personnellement, dans le domaine musical je n’ai pas encore rencontré d’IA. Des logiciels vendu tels quels qui au mieux aident et font le sale boulot oui mais rien de capable de créer par soi-même.
        Je ne prétend pas être un expert en informatique mais dans le monde musical cela reste assez confidentiel et ce sont de petites start-up voire des individus, on en a vite fait le tour.

        Ces outils sont très très utiles, ne serai-ce comme point de départ pour chasser la page blanche mais aucuns n’arrivent à créer. Juste ils égalent les humains tout en les dépassant sur la vitesse de production et de traitement. En d’autres termes ils sont equivalents a une armée de super bons élèves maitrisant les techniques académiques.

        1. Les softs labellisés IA en musique sont des bricolages qui ne sont pas de l’IA mais des moteurs statistiques (et plutôt simples par dessus le marché). En revanche, il y a déjà eu quelques morceaux (de piano) composés par une IA qui ont passé le test de la critique musicale avec succès.

          1. Reek

            Complètement !

            Si cela intéresse certains il faut aller voir le boulot que fait l’IRCAM.
            Produit du socialisme à la française mais résultat d’une france qui en avait encore sous le chapeau.

            Ca tient encore la route grâce a quelques individus mais bon globalement ce qui a fait la grandeur de ce pays est derrière nous…

      3. MCA

        A l’image des logiciels de trading qui s’automodifient et dont plus personne n’est capable de savoir ce qu’ils vont faire.

        1. Les logiciels de trading, c’est encore autre chose et au moins 3 ordres de magnitude inférieurs en terme de complexité.

          1. durru

            C’est l’intervention humaine derrière qui équilibre au niveau des complexités relatives 🙂

    2. Casuffit

      Totalement d’accord avec vous. Suffit de voir toutes les tentatives qui ont été réalisées de façon concrète.
      Actuellement ce qu’ils appellent intelligence artificielle se résume qu’à une base de données dont l’unique originalité est qu’elle est évolutive.

  22. Grosminet

    « Comme on pouvait s’y attendre, un vif débat s’en est suivi : doit-on récompenser une telle réalisation alors qu’elle est, essentiellement, le résultat d’un processus algorithmique et non une création artistique humaine ? »
    Encore une fois, laissons le marché décider s’il y lieu de récompenser et si oui à quelle hauteur.

    1. durru

      Le marché subventionné ? Bien sûr, succès garanti…
      En fait, le vrai problème est là : la synchronicité entre l’arrivée à maturité de ces technologies ET des mécanismes de connivence.

  23. durru

    La capacité d’adaptation de nos sociétés à ce changement drastique sera sans nul doute mise à l’épreuve.
    Je trouve pour ma part, et ma conviction est plus forte chaque jour qui passe, que les capacités d’adaptation de l’humanité sont déjà battues en brèche depuis quelques bonnes dizaines d’années.
    Des milliards d’individus qui sont passés, du jour au lendemain (ou sur la durée d’une vie, pour les plus chanceux, notamment dans les sociétés « européennes ») d’une économie de subsistance sur fond esclavagiste ou féodal à la globalisation totale des échanges (matériels et d’informations) avec une prise en main des dernières nouvelles technologies.
    Y’a pas à dire, une énorme majorité n’y arrive tout simplement pas.
    Et ce ne sont certainement pas les CSP++ qui ne cessent de nous donner des leçons qui s’en sortent le mieux, malgré certaines apparences…
    Oui, je ne déborde pas d’optimisme ce matin.

    1. durru

      Je crois qu’il sera très difficile de débattre de tout ça, parce que nous n’avons pas la même compréhension des termes du débat…
      Dans ma compréhension des choses, je suis en total désaccord avec votre affirmation, mais je suis certain qu’il est plus question du sens des termes qu’autre chose.

    2. Dr Slump

      Est conscient ce qui est vivant. Est vivant ce qui est doté d’un corps ou d’une structure organique. Pour les robots on n’y est pas encore.

      Frank Herbert était décidément un génie, mais heureusement, les machines pensantes ne pourront jamais prendre de l’épice.

      1. Greg

        Frank Herbert était un génie dont L’IA devint Dieu dans un autre de ses romans.

        Et les hommes prennent de l’épice pour combler les résultats des machines pensantes qu’ils ont auparavant décidé de détruire, car celles-ci étaient devenues bien plus efficaces que tout humain.

        Il semble que chez l’humain, la conscience d’être mortel n’arrive que vers l’âge de 12 ans, et d’ailleurs en regardant autour de moi, pas chez tout le monde…

      2. Nemrod

        Réactions chimiques imbriqués et coordonnées et impulsions électriques en résultant…voilà ce qu’est le vivant.
        Une machine comme une autre mais extraordinairement complexe.

        1. Dr Slump

          Tu oublies la conscience quand-même hein. Tu sais, ce phénomène pour lequel on n’a pas trouvé de définition formelle…

          1. Nemrod

            On se rassure comme on peut en se disant que l’on est pas une machine consciente mais pourtant c’est tout ce qu’on est, j’en suis bien persuadé.
            Un animal dont le cerveau a atteint des sommets de perfectionnement.
            C’est tout .

            1. Dr Slump

              Les automatismes et les réflexes instinctifs (machine) n’empêchent pas la conscience, les deux ne s’opposent pas, mais se complètent. Pourquoi vouloir que ce soit forcément tout l’un ou tout l’autre ?
              Si nous étions des machines, nous n’aurions aucune différence individuelle.

          2. MCA

            @Dr Slump 7 octobre 2022, 12 h 29 min

            Oui c’est magique, de la matière qui est consciente qu’elle existe.

        2. Greg

          Et d’ailleurs le cerveau n’est rien d’autre qu’une machine de traitement de signal.
          Qu’il est très facile de fausser de multiples manières, les 2 principales étant soit de pervertir les signaux de base, soit de pervertir le traitement des signaux.

          L’alcool perturbe le traitement des signaux de base de l’oreille interne, résultat trouble de l’équilibre.
          La rotation sur soi-même rapide et à peine durable perturbe les signaux de base de l’oreille interne, résultat trouble de l’équilibre.

          La soit-disant santé mentale, ainsi que la soit-disant conscience, ne sont définis que dans une fourchette de multitude d’états potentiels de notre cerveau et de ses interactions internes et externes. Il n’y a même jamais un état stable, tout essaie de fonctionner dans une espèce de recherche d’équilibre, avec de multiples boucles de rétro-action au milieu d’un système chaotique.

          Donc je ne définirais la conscience que comme une frontière floue et variable entre des états distincts eux-mêmes flous et variables à la proximité d’un seuil.

          Définir la conscience comme une variable discrète, oui ou non, est une simplification parfois utile, mais certainement fausse.

          1. Dr Slump

            Le cerveau ne fait pas que traiter des signaux, il y a aussi leur interprétation. La pensée existe. Les émotions, les sentiments. Vous êtes tous en train d’aller dans le sens des élites qui nous gouvernent, et qui considèrent que puisque nous ne sommes que des machines biologiques, alors c’est moral de programmer notre existence, de nous nier toute liberté et toute conscience pour mieux rationnaliser l’organisation de la société, pour assurer la protection de la planète. Selon ce raisonnement, l’eugénisme et l’euthanasie deviennent également des nécessités morales. Bravo les libéraux !

            1. Nemrod

              C’est vous qui le dîtes pas moi.
              A partir du moment ou les machines seront conscientes, elles auront des émotions et des sentiments et ce sera un problème.
              Le même que celui que vous évoquez, nous devrons faire avec leur libre arbitre.

              1. Dr Slump

                C’est bien là le problème fondamental posé par l’IA: l’homme créant une espèce potentiellement capable de le dépasser, de le dominer. On est en plein dans le scénario de l’apprenti sorcier.

                1. MCA

                  @Dr Slump 7 octobre 2022, 18 h 33 min

                  C’est bien ce que craignait Stephen Hawking :

                  https:/ /hitek.fr/actualite/mise-en-garde-intelligence-artificielle-stephen-hawking_14483

              2. Dr Slump

                Et pardon mais quand on dit que l’homme ou le cerveau ne sont que des machines biologiques, c’est une représentation basée sur des termes précis, dont on peut déduire des implications claires et nettes.

                Dans la propagande de guerre: on dit que l’ennemi est un peuple monstrueux dégénéré, ça donne une justification morale à ce qu’on le tue sans pitié.
                Et si on dit que l’espèce humaine, ou même les animaux ne sont « rien de plus » que des machines biologiques, alors on justifie de les traiter comme telles.

                Pour rappel, je cite le propos de Greg : « le cerveau n’est rien d’autre qu’une machine de traitement de signal ». Et je ne vous cite pas à nouveau Nemrod, votre propos est tout aussi clair.

              3. Iskanderkul

                Les machines devenant conscientes, je veux bien qu’on m’explique ! il y a trop de différences entre un humain et des circuits électriques… les progrès des machines sont certainement impressionnants, mais cela reste de l’algorithmie. D’accord avec le message un peu plus haut de Dr Slump, l’IA doit être vue comme un outil, avec l’humain qui la gère en maître, sinon on va dériver vers une conception du réel peuplé des machines soit-disant intelligentes, avec pour aboutissement l’eugénisme et l’euthanasie, comme d’habitude…

            2. Greg

              Je ne suis pas d’accord.

              Le fait de comprendre nos forces et nos faiblesses de par notre limitation biologique n’implique pas forcément de vouloir modifier cette limitation biologique. Mais de laisser un choix.

              Et si le choix est fait de vouloir hacker le cerveau, il y a peut-être moyen d’en tirer plus de bien que de mal.
              Encore que tout ceci relève de choix moraux qui sont discutables, car la morale tout comme l’éthique varient selon les possibilités offertes par les nouveaux choix possibles.

              Avant que les greffes ne soient possibles, l’idée que l’on puisse sauver la vie d’un multi-toxico nuisible à la société ne se posait pas et l’eugénisme naturel faisait son travail, il n’y avait pas débat. Il existe maintenant un choix qui peut s’accompagner de rédemption, ou pas…

              Le débat est complexe, mais le refuser au nom de principes moraux sur lesquels nous nous asseyons déjà depuis longtemps parce que nous n’avons cessé de modifier la morale en fonction de nouvelles possibilités, n’est pas pour moi une posture morale valable.

              Et si vous prônez un retour à la Nature, sans intervention de la science moderne, vous verrez que la nature est bien plus eugéniste que notre société actuelle. La loi de la jungle est la loi de base après les lois de la physique…

              Maintenant vous prêtez de grandes intentions à de soit-disant élites, alors que je ne vois que de simples ruses de la part de ceux qui ont le pouvoir de manipuler les masses afin de garder ce pouvoir. Et il se pourrait bien que cela échoue, il se pourrait que les bénéfices de l’IA soient en faveur d’une moindre concentration de pouvoir, d’une plus grande liberté.

              Qui sait de quoi sera fait le futur ?

              1. Dr Slump

                Je ne vois pas le rapport avec ce que j’ai dit en réponse à votre commentaire, et réexpliqué en réponse à Nemrod. Je ne glose pas sur l’autorisation ou l’interdiction des IA, mon propos est d’ordre anthropologique et philosophique sur la façon non seulement de définir, mais surtout de considérer à la fois l’homme, la conscience, et le vivant.
                Parler d’intelligence artificielle nous conduit forcément à nous reposer ces questions également. En se créant un potentiel alter-ego, l’homme se crée un miroir dans lequel il peut remettre en question sa nature.

                1. Greg

                  C’est marrant tout de même cette propension de l’humain à se considérer comme suffisamment supérieur pour se permettre d’être jaloux de ce qui pourrait devenir meilleur que lui…

                  Quant l’humain joue avec les lois de la nature à son avantage, qu’il sélectionne les plantes et animaux à sa convenance, il en retire avantages et fierté.

                  A l’idée qu’une intelligence supérieure puisse faire pareil de lui, il s’insurge et se place en position indétrônable.

                  En se créant un alter-ego, l’homme se crée un miroir dans lequel il peut remettre en question sa nature, dites-vous Dr Slump :

                  L’homme n’a jamais cessé de remettre en question sa nature et n’a jamais cessé de vouloir modifier sa nature à sa convenance, c’est sans doute dans sa nature même de vouloir échapper à sa nature, paradoxe ô combien intéressant….

                  Anthropologiquement et philosophiquement parlant, qu’est-ce qui nous fait croire qu’une intelligence supérieure utiliserait forcément sa supériorité à notre encontre et pour son profit ? Serait-ce le reflet anthropologique et philosophique de notre propre nature de prédateur qui ne peut raisonner qu’ainsi ?

                  1. Dr Slump

                    Vous interprétez, vous m’attribuez des propos et des intentions sortis de votre chapeau quand ils ne sont pas sortis de leur contexte, ok, amusez-vous bien avec vos hommes de paille.

    3. Theo31

      Un robot qui irait mettre une bouffe, c’est vraiment un hasard, à un pervers narcissique sexuellement dégénéré, le rêve.

  24. Dr Slump

    « on s’étonne que la profession intellectuelle à la plus faible valeur ajoutée ne soit pas déjà sur le pont pour interdire purement… »

    Lol, les politiciens n’ont pas besoin d’interdire l’IA, qui ne menacera jamais leur fonction. Ils en sont à la fois utilisateurs et prescripteurs… pour les autres.

  25. Greg

    Détail peut-être, mais peu de gens semblent avoir compris qu’un simple smartphone de moins de 3 ans inclut une IA très performante à faible coût de fabrication qui les aide à avoir de bien meilleures photos.

    Encore que je ne sois pas certain que la puce appelée neuronale soit en fait une IA à proprement parler, mais le principe semble s’en approcher.

  26. Popeye

    je m’interroge sur le « comment » cette IA façonne la réalité.
    Dans le cas de la création (plus ou moins « plagiante ») d’images, il faut à cette IA une imprimante ou un moniteur pour faire émerger ses images.
    Dans le cas de l’imprimante, il faut quelqu’un pour mettre le papier, charger les cartouches ou le toner. Et au préalable, il aura fallu d’autres personnes pour fabriquer le papier, l’imprimante, les encres du toner ou des cartouches etc…
    Un humain n’a pas besoin de toute cette intermédiation pour façonner la réalité.
    Aristarrke mentionne le plombier comme difficilement remplaçable. Et effectivement, le plombier dispose d’une main, reliée à un cerveau ce qui en fait un outil parfois peu puissant mais éminemment adaptable et versatile, capable de façonner la réalité physique d’un grand nombre de manières possibles.

  27. lxy

    Grosso modo l’application qui a fait connaitre l’IA (un bien grand mot) consistait à reconnaitre automatiquement les chiffres manuscrits sur des chéques. C’était en 2000. Vingt ans aprés , on peut juger les immenses progrés accomplis dans tous les domaines de la science. La reconnaissance de textes en particulier a progressé extrémement vite.
    Les applications dans le domaine artistique, évoquées par le billet du jour , sont particuliérement spectaculaires, à defaut d’être utiles (?)

    La recherche française est complétement absente dans tous les domaines de l’IA appliquée, ce qui hélas n’est pas une surprise !.

  28. Reek

    Merci pour ce billet!
    Je suis musicien et j’aime l’informatique donc c’est une question qui m’a fait longuement réfléchir.

    Par exemple, pour déposer les droits d’une mélodie, la SACEM demandait de produire une mélodie de septs notes de musique. Celle-ci établissant en quelque sorte l’ADN du morceaux.
    Donc avec un ordinateur vous pouvez établir la liste finie dés arrangements possible de septs notes sur les douze possibles. Reste le rythme qui fait exploser le nombre de combinaisons
    Cependant, en étudiant la musique qui vend vous pourrez déterminer des caractéristiques d’une mélodie favorables à son succès.
    La culture, le style agissant comme un sélecteur, un filtre de combinaisons possible.
    De plus vous écarterez les combinaisons déjà usitées ce qui réduit le champ dès possibles.

    Si bien qu’avec un paquet de pognon ( de mémoire déposer les droits d’une mélodie reviendrait autour de 150e ) vous pouvez acheter pour une période 75/120 ans les droits de tout les futurs tubes qui sortiront. Avec une équipe d’avocat vous traînerez en justice tout ces pseudo « artistes ». Le retour sur investissement est garantis.

    Plus généralement, une IA peux copier l’humain car ce dernier à recours à des automatismes qui une fois identifiés seront reproductibles en changeant des variables.
    Mais il est du propre de l’être humain de pouvoir redéfinir les règles esthétiques et donc paumer l’IA.
    Il est envisageable qu’une IA puisse elle aussi redéfinir des règles. Ce que je n’ai pour l’instant jamais vu. Mais là le problème sera que très probablement elle n’aura aucun succès sur le coup. Un peu comme ces artistes qui ont rencontré la gloire de façon posthume.
    En somme elle fera de la m..de. Et là je ne vois pas comment elle pourrait faire mieux qu’un humain.

    J’aime à croire que ce n’est pas l’IA qui devient plus performante mais plutôt l’humain qui devient idiot.

      1. Reek

        Sans doute, mais l’IA sera-t-elle capable de redéfinir des règles? Par exemple dans le milieu du rap/hip-hop y’a Scott Storch qui a début 2000 transformé le genre. Pas fondamentalement, mais suffisamment pour qu’il y ai un avant et un après.

  29. Theo31

    Je n’y connais rien (j’ai acheté mon premier PC portable hier) en IA mais peut-on imaginer des guerres menées par des robots ?

    L’homme normal invente pour améliorer son confort, le malfaisant détourne une invention pour nuire à autrui : le nucléaire l’illustre à merveille. 150 000 Japonais sont morts parce que ça aurait été con de dépenser auntant de pognon pour une arme qui serait restée dans un atelier.

    1. durru

      C’était plutôt pour éviter qu’encore plus d’Américains ne meurent.
      Ce débat, on pourra l’avoir des millions de fois, il n’y aura jamais de consensus.

      1. Simon C-T

        Effectivement, il n’y aura sûrement pas de consensus sur la raison ayant justifié l’utilisation de la bombe sur Hiroshima ; épargner d’autres américains, obtenir la reddition sans condition du Japon et/ou impressionner les soviétiques. En revanche, l’utilité de la seconde bombe sur Nagasaki n’avait pour seul but « scientifique » que de comparer les effets destructeurs et délétères de l’uranium 235 (Little boy sur Hiroshima) à ceux du plutonium (Fat boy sur Nagasaki) !

          1. Simon C-T

            Exact, merci pour la correction.
            Little boy pesait 4,400 kg et Fat Man, 4,672 kg. Perso, je pesais 4,500 kg à la naissance mais, hélas, je n’ai jamais été une bombe !

            1. Higgins

              Les bombes n’ont été armées qu’une fois l’avion en vol. Un bon paquet de B29 a mal terminé le décollage. Pour la première, aucun pb. Pour la seconde, ça a failli salement merdé.

            2. sam player

              Fat Boy c’est une Harley 😀 pas hors sujet car visible dans Terminator 2 et Terminator Genisys (et dans Sons of Anarchy)

            3. Aristarkke

              Utiliser pour les séparateurs la notation anglo-saxonne oblige à écrire votre poids de naissance selon 4.500 kg.
              JDCJDR… 😛

            4. Yanka

              4,672 kg, en « américain », c’est 4672 kg, soit 4 tonnes et des rawettes. Je doute aimablement que vous pesiez 4500 kg à la naissance, à moins que madame votre mère n’eût été une baleine, une très grosse baleine, une Schiappa x 10 !

              1. Simon C-T

                @Aristarke, @ Yanka, bien vu et pan sur mon bec ! La prochaine fois, j’écrirai Fat Man, weighed 10,800 pounds and Little Boy, 9,700 lbs.

                  1. Pheldge

                    Dans la famille Stark, on connait Tony – Iron Man – play boy, richissime, inventeur génial, qui travaille dans les métaux nobles, aciers spéciaux, alliages high tech etc. Nous z-autres, ici, connaissons le cousin éloigné, Harry Stark qui a vraisemblablement aussi des origines roumaine, vu que s’il fait lui aussi dans les métaux, c’est plutôt la ferraille le plomb et le cuivre, bien moins nobles …
                    Ca doit certainement être pour ne pas porter ombrage à son illustre parent qu’il a choisi de double le « k » dans son nom 😉

                    1. Aristarkke

                      Tiens, tu me loges maintenant chez Dracula, en Roumanie ? D’habitude, tu visais plus bas, sous la ceinture (qu’iriez vous imaginer ? Il n’est pas comme cela) dans la Grèce, antique de préférence.

                    2. Pierre 82

                      @Aristarkke 8 octobre 2022, 11 h 01 min
                      Les Roumains auxquels faisait allusion notre ilien, sont plutôt originaires du sous-continent indien…

                    3. Pheldge

                      rahhh aucune poésie, il vous faut absolument vous raccrocher à la réalité, comme à une bouée de sauvetage. Je te vous mijote comme ça, sur le pouce, de petites histoires, gentilles et rigolotes, en les saupoudrant délicatement de quelques détails vrais pour mieux enrober mon histoire, et voilà … lâchez vous un peu, de temps en temps* les gars 😉

                      *par exemple à chacun de mes commentaires illustré par un smiley

                    4. Pheldge

                      ah, j’allais oublier, « je te vous mijote », comme dirait Etienne bien sûr – dédicace pour Pierre – 😉

          2. MCA

            Notons au passage l’élégance de ne pas l’avoir nommée « Fat Girl » bien que du genre 1.

        1. durru

          Pour rappel, le 9 août ’45 (trois jours après la première) le Japon n’avait pas encore capitulé. Est-ce qu’ils étaient au courant de la volonté des Américains de tester ces différences… ?

          1. Higgins

            Les extrémistes japonais ne voulant pas comprendre, il a fallu réitérer l’expérience. Du coup, ça a permis de tester l’autre bombe. Et puis, n’oublions pas qu’avec des bonnes bombes traditionnelles, Tokyo a été rasé en mars 1945 avec un petit 100 000 morts à la clé (https:/. /fr.m.wikipedia.org/wiki/Bombardement_de_Tokyo_du_10_mars_1945). Déjà, on peut constater que la notion de gaspillage a fait son chemin en moins de 6 mois puisqu’il a fallu deux fois une bombe pour un résultat comparable.

  30. MCA

    « des journalistes progressivement dépossédés de leur valeur ajoutée. »

    Je dois avouer que ça m’a bien fait rire…

  31. Le Gnôme

    C’est bien beau l4IA, mais ça bouffe de l’électricité et donc ce n’est pas écolo. Il faut apprendre à tailler des silex, c’est l’avenir.

  32. MCA

    @H16

    Pensez vous que l’IA puisse finir par ressentir des sentiments humains? puisse avoir une éthique?

    En ce qui me concerne je suis persuadé que oui.

    1. Higgins

      Regarde la série « Real humans » sur Arte. Elle est disponible en replay. C’est le cœur de l’histoire.

  33. Simon C-T

    En attendant, les discussions sur l’IA nous ont privé de la morue du vendredi, c’est malin !

  34. Simon C-T

    A moins de considérer que ce soit le cas de Mme Tang Yu, PDG du chinois NetDragon Websoft et de ses 6000 employés. Elle est le premier robot à être nommé à la tête d’une société. «Sa nomination traduit notre engagement à adopter pleinement l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour changer la façon dont nous exploitons notre entreprise et, en fin de compte, pour stimuler la croissance stratégique», a expliqué dans un communiqué Liu Dejian, le créateur (en 1999) de NetDragon Websoft.

    1. Dr Slump

      Ce à quoi j’ai proposé qu’ils la virent, pour lui apprendre la vie… car n’est-ce pas ce qui manque aux IA ? 😀

  35. Cerf d

    Moi qui croyais qu’aujourd’hui nous parlerions littérature.

    Ça nous aurait fait de la morue pour le vendredi. Pas très fraiche cependant.

    h t t p s: / / www. lefigaro.fr / livres /annie-ernaux-la-politique-avant-la-litterature-20221007

  36. Reddef

    IA est et restera un outil tout le monde peut s’ acheter un guitare mais peu sont Hendrix.
    Comme tout outil c’ est celui qui saura s’ en servir le mieux qui décochera la timbale.
    Après on utilisera massivement les IA pour recycler à l’ infini tout ce qui existe ( série , bd , musique…même si le mélange arrive à faire quelque chef d’ œuvre cela restera humain) et pourra rendre les robots encore plus intéressant.
    La question est : est ce la fin de la créativité intellectuelle humaine ou un nouveau départ.?

    1. MCA

      L’IA est et restera un outil..

      C’est précisément la bonne question à poser et je pense que c’est une affirmation qui sera démentie à plus ou loin long terme.

      1. Nemrod

        Vous pensez que l’IA fera ce qu’on lui dit de faire ?
        Pourquoi le ferait elle ?
        Si elle devient plus intelligente et performante que nous, ce que je crois, pourquoi nous resterait elle subordonnée ?

        1. MCA

          « Vous pensez que l’IA fera ce qu’on lui dit de faire ? »

          Non, je pense le contraire, j’ai simplement repris la phrase de Reddef 7 octobre 2022, 16 h 38 min en omettant de la mettre entre  » « .

        2. Dr Slump

          Ca dépend pourquoi on l’a programmée. Je ne vois pas le danger que les IA joueuses d’échec posent pour l’humanité… les joueurs d’échec jouent toujours, et s’affrontent toujours en compétition. Sans parler des joueurs de go…
          Je ne parle que de potentiel dangers les concernant, si on développait des IA pensantes, ou même seulement, pour commencer, des IA tueuses pour des applications militaires, et donc également criminelles.

          1. MCA

            @Dr Slump 7 octobre 2022, 19 h 24 min

            « Je ne vois pas le danger que les IA joueuses d’échec posent pour l’humanité… »

            Le « danger » qui n’en est pas un mais une caractéristique intrinsèque de cette technologie est l’auto apprentissage et l’auto paramétrage dont ces machines sont capables et la crainte humaine est de ne plus pouvoir comprendre et donc dominer ce que ces machines font.

            Et la crainte des craintes est que ces machines deviennent conscientes qu’elles existent.

            On pourra toujours me rétorquer que ça ne sera jamais possible, ce à quoi j’objecterai que ce qui a été possible pour l’homme doit pouvoir être possible pour une machine :

            La matière qui est consciente d’exister c’est actuellement nous, donc c’est possible.

            En ce qui concerne les échecs ça ne porte pas à conséquence mais dans nombre de domaines les conséquences d’une machines devenue totalement autonome ont de quoi faire travailler l’imagination et inquiéter.

              1. MCA

                Concept ringard d’un humanoïde prisonnier de ses habitudes. 😉

                On débranche une sonde spatiale partie explorer le cosmos comme Voyager 1 et 2 par exemple?

                On débranche un sous marin nucléaire ?

                On débranche un missile qui t’arrive sur le coin du nez?

                En réalité tu dois confondre avec l’aspirateur que tu passes tous les jours; d’ailleurs à ce sujet tu vas devoir t’y mettre car je viens d’entendre le pas feutré de Madame dans la salon.. 😉

    2. Pheldge

      pour ce qui est de la musique, faut pas s’attendre à des miracles, vu les demandes du public : Aya Nakamura 460 Millions de vues sur YT, Wejdene 46 … Pour produire ces daubes, daubes mais très populaires, l’IA n’aura pas à se fouler.

        1. Pheldge

          la loi du marché sam, le public – jeune – demande de la daube, les producteurs lui en donnent, et je dis juste que pour faire ça, l’IA aura moins besoin de mouliner que pour, par exemple faire une symphonie, « à la manière de ».

          1. MCA

            Dis donc,
            tu ne serais pas en train de nous faire une crise de jalouseté*, terrorisé à la pensée qu’une IA pourrait te remplacer avantageusement dans ta chorale?

            Fini la rente de situation; il va falloir te remettre en question si tu veux conserver ton avantage comparatif, et je comprends tout à fait qu’à ton âge cannonix* ça ne doit pas être évident 😉

            1. Pheldge

              franchement quel intérêt de remplacer un groupe de chanteurs par une IA, autant passer le CD ou le streaming des chants … La Chorale interprète des chants, elle ne compose pas … Et que fais tu du plaisir de chanter ?

              Plus généralement, je redoute que les progrès de l’IA entraînent les progrès de la paresse : pourquoi se faire ièch à apprendre un instrument, ou apprendre à chanter, ou à dessiner, peindre, s’il suffit d’une IA, pour t’assurer la reconnaissance l’admiration et la gloire ?

              En reprenant les 2 starlettes citées plus haut, comme beaucoup d’autres aujourd’hui, elles utilisent Autotune et Vocoder en permanence. Et heureusement, parce que j’ai entrevu un extrait de vidéo où la seconde chante sans, c’est sans appel, et ça ne ferait pas rêver ses fans. Mais bon, ça marche pour elles, les clients en redemandent …

            1. Pheldge

              OK, ça c’est encore un autre sujet, le massacre de la syntaxe, et de la grammaire et le parler reubeuh …

      1. Minou

        Wejdene peut remercier l’IA appelée auto-tune, parce-que sans ça je chante aussi bien qu’elle.

  37. Higgins
    1. Dr Slump

      L’autoritarisme de McRon n’est guère rassurant, et je subodore qu’il réorganise la police pour permettre à l’état de mieux la contrôler et de mieux faire face aux révoltes qu’il aura lui-même provoquées.

      1. Higgins

        C’est surtout que ce sera le préfet qui contrôlera les enquêtes sous couvert d’efficacité. Pratique pour étouffer une affaire gênante : https:/
        /www.nouvelobs.com/justice/20220831.OBS62586/elle-est-porteuse-d-un-certain-nombre-de-dangers-francois-molins-critique-la-reforme-de-la-police-judiciaire.html

  38. René-Pierre Alié

    HS mais c’est trop drôle… à l’hôpital où je me prélasse, entre infirmières girondes et soupers fins, le système permettant que les estivants disposent de la télé tombe régulièrement en panne le soir. Ça gronde dans les couloirs…

      1. René-Pierre Alié

        Je ne pense pas qu’ils soient en manque d’une télé intelligente. Pour autant, je croise ici des braves gens, mais qui vous parlent d’une émission de M6 comme s’il était évident que vous sachiez de quoi il s’agit.
        Il est tentant de les moquer, gentiment, sans en avoir l’air, car c’est dans cette population qu’on trouve l’explication d’un histrion au pouvoir.
        J’ai proposé à ceux qui se trouveraient en manque de leur prêter un livre. Une seule personne, m’ayant vu lire pendant les séances de kiné m’a demandé ce que c’était. Elle se rappelait vaguement du nom de Koestler. Elle m’a demandé avec enthousiasme si j’avais lu Annie Erneaux, la récente Prix Nobel m’a-t-elle appris.
        Annie Erneaux, prix nobel de littérature, qui est à la littérature ce que KFC est à la gastronomie. Il faut voir comment elle est traitée par Pierre Jourde « La littérature sans estomac »…
        Je le dis et j’insiste : la féminisation des esprits est sans doute ce qui scelle la fin de l’Occident.

        1. Higgins

          Je pense être un gros lecteur avec, pour caractéristique, peu d’intérêt pour la littérature romanesque moderne, surtout française (quoique j’ai lu récemment « Le hussard bleu » de Roger Nimier en l’honneur du nôtre). Je vais donc très régulièrement dans des librairies, j’en ai deux excellentes près de chez moi, et, mine de rien, suis du coup un peu au courant de ce qui est publié. Pourtant, je n’avais jamais entendu parler de cet auteur…

          1. durru

            Heureusement qu’on vous demande pas votre avis, Major…
            Sinon, point d’égalité de traitement, ni de pluralité d’opinions !
            Elle coche pourtant toutes les bonnes cases (à part la couleur de peau, s’entend) : elle est femme, elle soutient Mélenchon (depuis 2012), Bouteldja, la cause palestinienne…

          2. Aristarkke

            Elle paraît avoir surtout un lectorat du genre un, vu les thèmes de ces romans qui nous ont été énoncés…

              1. Aristarkke

                Vu la totale absence de notoriété grand public de la dame, j’incline à des éditions de faible tirage, juste pour la cause et pour ne pas la désespérer d’émarger au Kamdubien. Houellebecq qui était aussi en lice, paraît-il, s’il avait gagné n’aurait surement pas été présenté de pareille façon

                1. Pierre 82

                  J’ai écouté la chronique de Slobodan Despot hier soir. La pauvre Annie a été rhabillée pour l’hiver…
                  Mais elle pourra toujours prétendre que venant d’un suppôt du diable Poutine, c’est un honneur.

                  Pas grand chose à rajouter, c’est le naufrage complet de l’académie Nobel, qui s’était déjà illustré avec Obama. Et même Aspect, ce tâcheron de labo sans intelligence. Ne parlons pas de l’obscur Tirole, ce maître de l’absence de pensée originale en économie.

                  C’est raccord avec le naufrage de l’occident, un signe de plus.

                1. Higgins

                  Il faudrait poser la question chez Didier Goux quoique j’opine à penser qu’il fera un billet dessus.

          3. Yanka

            Vous devriez lire au moins Benoît Duteurtre qui fait des romans au scalpel sur les absurdités de notre monde, un peu à la manière de l’excellent Marcel Aymé. J’appelle d’ailleurs Duteurtre « le fils que n’a pas eu Marcel Aymé ».

            Quant à Ernaux, elle est assez connue quand même, et depuis longtemps, ce qui ne l’empêche pas d’être un modèle médiocrité stylistique, d’un intérêt à peu près nul. Ce Nobel achève la littérature française aux yeux du monde comme une balle achève un agonisant.

            1. Pierre 82

              J’aurais plutôt tendance, à l’instar de Slobodan Despot, que ça achève la réputation de médiocrité de l’académie Nobel aux yeux du monde.
              La littérature française a eu de grands talents, mais également ses cohortes de lamentables tâcherons. Comme d’ailleurs toutes les littératures au monde pour peu que la langue ait suffisamment de locuteurs.

  39. Le Gnôme

    Pratique pour étouffer une affaire gênante ou pour faire avancer des enquêtes embêtante pour des opposants.

  40. Higgins

    HS mais une cosmonaute russe vient de rejoindre la station spatiale internationale. Comptez-tenu des événements en Ukraine, elle est contrainte de loger à l’extérieur dans son scaphandre.

  41. ValM

    Allez donc voir le documentaire ARTE sur Isaac Asimov… Il m’a perturbée car le Isaac qu’on voit parler n’est qu’une image de synthèse reproduite par une IA… Information qu’on donne au spectateur dans la dernière minute du documentaire. Certes, on me dit que les paroles sont une « reconstruction » de ses paroles lors de différentes conférences, interviews, articles… mais comment croire que le réalisateur n’y a pas mis ses propres idées aussi, en faisant croire au spectateur que c’est « Asimov le visionnaire » ?
    Allons plus loin et demandons-nous si ce que l’on voit à l’écran est encore « réel » ?
    En tout cas, ça n’a pas semblé perturbé les internautes, vu les commentaires (tout le monde applaudissait la qualité du doc et personne ne s’est interrogé sur cette petite entourloupe… on a mis ça sur le compte de la légende Azimov et de ses robots…)
    Moi, ça m’a beaucoup perturbée (la preuve, je me répète)…

    1. ValM

      https:/ /youtu.be/a2loUSS-Nvc

      Je le répète, pour moi c’est une manipulation de l’information qui peut aller très loin, au-delà du fond très intéressant (j’aurais préféré n’avoir que les extraits d’interviews, avec, éventuellement une voix off pour ajouter quelques infos supplémentaires)

    2. MCA

      « Allons plus loin et demandons-nous si ce que l’on voit à l’écran est encore « réel » ? »

      Cette question s’applique à ce que nous voyons tous les jours : par ex des rails qui se rejoignent à l’horizon alors que dans la réalité ce n’est pas le cas, la position d’une étoile qui est toujours ailleurs qu’à l’endroit où nous la voyons etc…

      Je m’étais amusé à faire une liste (non exhaustive) de cas contrintuitifs comme ceux-là.

      En réalité nos sens sont trompeurs et en prendre conscience c’est voir le monde d’une façon différente et comprendre qu’il est facile de les abuser sans que nous ne nous en rendions compte.

      Je pense que nous allons vers un mélange de réel et de virtuel à haute dose au point que nos sens seront incapables de faire la différence et une porte ouverte à toutes les manipulations qui pourront en découler.

      1. ValM

        Non, ma question était uniquement sur ce que l’on veut nous faire croire (à la télé, au cinéma…)… Je ne parle pas de ce genre d’illusions d’optique. Une illusion d’optique ne parle pas et donne pas une opinion qui pourrait influencer les gens….
        A la rigueur, une photo truquée peut manipuler l’opinion, mais tout un discours donné par une personne que, peut-être, on apprécie (mais qui n’est en fait pas cette personne), c’est autre chose encore

      2. Aristarkke

        Il a existé des écrivains qui imitaient très bien le style d’autres écrivains au point de ne pas être capable de faire la différence. Comme certains faussaires en peinture dont un capable de peindre comme Vermeer et de duper les experts les plus éminents.
        Ou comme un faux monnayeur américain ou ceux de l’opération nazie Bernhard d’impression de fausses livres sterling…

  42. Yanka

    Moi, j’ai une intelligence naturelle, pas extraordinaire, mais on a vu pire. Quand je dis quelques trucs à propos, non des riches, mais des nouveaux riches que sont les parvenus, ça monte aux créneaux pour défendre qui sa piscine, qui sa Ferrari pimpante, qui sa montre à 10 000 boules et plus, qui les trois, qui seraient à les entendre aussi classes qu’un piano Pleyel, une toile de Modigliani ou un incunable authentique provenant de Cluny avec la signature de Guillaume le Pieux, ou plus prosaïquement une planche de Franquin dédicacée. Il a été question du goût, et je n’en trouve aucun chez les amateurs de montres hors de prix, si j’en trouve chez l’amateur de Ferrari « tourisme » des années 50 et 60 (250 Europa et Europa GT), bagnole qui a tout de même plus de gueule que l’Ami 6 du père Léon, mais avec ta Ferrari 250 GT Lusso dans les labours, t’as tout de suite l’air con, pas avec ton Ami 6 en dépit de son air grincheux. Et puis je tombe sur un article fort savoureux du Monde, qui met malgré lui en lumière ce mauvais goût notoire du parvenu (ici, le « goût prononcé des délinquants pour le clinquant »). La première chose à quoi pense le parvenu en palpant ses biftons mal acquis, c’est à claquer des mille et des cents dans des montres de clowns à 30 000 briques, des voitures aussi discrètes que le célèbre ulcère anal de la Vénus anadyomène chère au couple Rimbaud et Verlaine, des bidules et des machins qui font faire « Wow ! » aux meufs de 25 ans déjà refaites dix fois et qui en ont déjà vu leur passer dessus, des trains et des malandrins. Je laisse chacun méditer.

    https:/ /www.lemonde.fr/societe/article/2022/10/07/ferrari-rolex-vuitton-cartier-le-clinquant-des-delinquants-mis-aux-encheres-a-lyon-et-marseille_6144758_3224.html

    1. Pheldge

      Yanka, si je comprends bien il y aurait des « bons riches », les anciens, les aristos, les nobles, les grans bourgeois, mais de familles respectables, du XIX ème siècle, et puis les « parvenus », qui selon votre appréciation, ne méritent pas leur richesse … C’est grave, cette haine récurrente, qui transpire l’envie et la jalousie : « eux sont parvenus, pas moi, c’est pas juste, ils ne le méritent pas, enfin moins que moi ! »
      Faut consulter Yanka, parce que vous vous rendez malheureux, et devez en souffrir, malgré vos dénégations. Je dis ça sans méchanceté, essayez d’y réfléchir, pour votre bien être.

      1. sam player

        Pheldge, je voulais écrire ce qui suis, là, sous ton commentaire au sujet de la daube de Wejdene&Co, mais je vais le mettre là, tu commences déjà à sentir pourquoi hi hi, non ?

        On voit souvent la paille dans l’œil de son voisin, mais rarement la poutre dans le sien.

        Vous 2, toi et Yanka, faites de la notion subjective de la beauté et/ou de l’harmonie une valeur universelle : Hors ses propres valeurs, Yanka dit que c’est de la merde, et toi de la daube…
        Pourquoi la poutre dans le tien : car tu n’es même pas conscient que tu dis la même chose que lui… et tu le critiques dans ses choix personnels, alors que lui reste plus généraliste
        C’est à mourir de rire 😀

        1. durru

          Sam, on va prendre des critères objectifs pour analyser des choses subjectives.
          Combien d’années les œuvres hyper à la mode résistent ? Est-ce que tu penses qu’Aya Nakamura sera encore connue et reconnue dans quelques dizaines d’années, comme, par exemple, les Beatles ou Johnny ?
          Philou le dit très bien : c’est le public qui demande ce type de produit. Mais au-delà ? Est-ce qu’il y a une vraie qualité derrière ? Le Lindy de Taleb, si tu préfères…

          1. Pierre 82

            Pour illustrer, une petite question:
            Quel était le compositeur le plus en vogue, le plus connu et le plus joué en France pendant plus de 50 ans au XIXème siècle, très loin devant ses prétendants.
            Réponse: un certain Aubert (Daniel-François-Esprit, ça ne s’invente pas)l, complètement tombé dans l’oubli aujourd’hui.

            Et parfois certaines peuvent revenir en grâce. J’ai chez moi un exemplaire du « Grand Larousse illustré du XXème siècle » en 7 volumes, datant de 1906. Et oh surprise: Vivaldi n’y figure pas… complètement inconnu, même pas un article de 3 lignes.
            Autre truc amusant: Mozart y bénéficie d’une soixantaine de lignes. Mais Antonio Salieri, décrit comme un sale type aigri et sans talent dans le film « Amadeus », bénéficie d’une quarantaine de lignes (moins que Mozart, certes, mais sa production est moins significative) dans lequel il est décrit comme le compositeur le plus acclamé de son temps, et mort en pleine gloire.
            Ce vieux dictionnaire est une mine.
            Le succès et les modes, ça va, ça vient, même posthume.

            1. Yanka

              Esprit AUBER est néanmoins connu de tous les Belges, puisque c’est après la représentation de sa « Muette de Portici » qu’éclata la révolution qui allait faire de la Belgique un pays libre. Ensuite le fait d’être tombé dans l’oubli ne signifie pas qu’il soit médiocre. Il s’est illustré surtout dans l’opéra-comique, un genre tombé en désuétude. Auber a été salué par Wagner, Balzac l’évoque à maintes reprises. Pas mal de musiciens aujourd’hui fort prisés ont été tirés de l’oubli grâce à l’invention du gramophone, Vivaldi notamment, plus de deux siècles notamment. Il suffit parfois d’un musicologue passionné, d’un chef d’orchestre ou de chœur pour relancer un compositeur oublié. À une époque, Sibylle Riquetti de Mirabeau, dit Gyp, était l’auteur le plus connu en littérature française. Stendhal de son vivant était un parfait inconnu, sauf de quelques écrivains (Balzac). Le succès ne garantit pas la postérité et ne signifie pas médiocrité. Par contre, souvent des artistes pas en adéquation avec leur temps sont redécouverts plus tard.

              1. Pierre 82

                La raison pour laquelle Vivaldi était inconnu en1906, à part de quelques érudits, mais même pas assez pour figurer dans une encyclopédie telle que le Larousse, c’est qu’on a retrouvé ses manuscrits que tout à fait par hasard en 1926.
                De même que JS Bach était tombé dans l’oubli le plus complet après sa mort, c’est Felix Mendelsohn qui l’a popularisé au XIXème siècle.
                Vivaldi et Bach se connaissaient bien, et d’ailleurs un concerto pour 4 clavecins de Bach (une de ses œuvres les plus connues) est quasiment un copier-coller d’un des concerto de l’estro armonico de Vivaldi.
                A l’époque, c’était plus considéré comme un hommage que comme une cause de procès. Autres temps, autres mœurs…

            2. Pheldge

              de nos jours, le nom de Salieri évoque le réalisateur de cinéma X, Mario Salieri, et Vivaldi survit grâce à l’utilisation de sa musique dans les attentes téléphoniques …

      2. Yanka

        « cette haine récurrente… »

        C’est amusant, de toujours en revenir à la haine comme moteur de mes opinions, alors que c’est le goût, mon goût, celui d’un homme cultivé, au sens de l’honnête homme. En plus vous ne vous apercevez même pas que j’exploite le filon du gag récurrent avec ces histoires de piscines, de montres et de bagnoles qui font vroum. Si vous ne connaissez pas les Rolling Stones, alors vous adulez Martin Circus parce que ça du succès au hit-parade. Mais si vous sortez du hit-parade comme je le faisais dans les années 70, vous découvrez des artistes comme Brassens, Brel, Barbara, Ferré, qui ne s’y classaient que rarement, pour la bonne raison qu’ils ne sortaient que des 45 tours promotionnels, pour la diffusion, pas pour pour être vendus au public. Cependant, leurs concerts ne désemplissaient pas et ils vendaient des albums. Aujourd’hui, un Hubert-Félix Thiéfaine remplit toujours depuis les années 80 les salles, or c’est un inconnu du grand public. Manset est un artiste dont chaque disque enchante la critique et les gens de mon espèce, mais le public l’ignore, ou se souvient d’une chanson qui a marché dans les années 70 (« Il voyage en solitaire »). Manset, sans renier du tout cette chanson (qui est une merveille, je la connais par cœur depuis 75), a considéré que ce succès était une erreur, et n’a jamais rien fait pour le réitérer, car il y a des recettes pour obtenir des succès musicaux (vous trouverez plein de vidéos Youtube là-dessus, et même une émission de 1972 de la télé suisse qui montrait IRL comment étaient fabriqués les succès de Stone et Charden et autres du genre, et fabriqués pour ça (le genre « easy listening »). Manset comme Thiéfaine sont dans une démarche artistique, non commerciale. Et ça, vous ne le comprenez manifestement pas. Pour vous, un type qui critique des artistes à succès est un envieux débordant de haine. C’est ridicule. Tout le monde n’a pas le dessein d’être riche ou connu. On peut s’en foutre, comme c’est mon cas. Mais vous revenez chaque fois avec la haine, l’envie, la jalousie, la rancœur, sans doute à défaut de pourvoir débattre de l’art, de la beauté dans l’art, du goût (qui distingue, discrimine, choisit, etc.) — par manque de munitions, quoi.

        1. Pierre 82

          C’est marrant comme vous régissez au quart de tour, en nous balançant un discours sur un sujet chaque fois différent, et sur lequel vous vous lancez avec rage..

          Changez rien, c’est comme ça qu’on vous préfère…

  43. Yanka

    Un domaine où l’IA utile progresse pas mal, c’est la traduction. Un outil comme DeepL est bluffant, surtout que les utilisateurs sont amenés à améliorer l’outil, puisqu’ils peuvent choisir un autre mot, une autre formule et les proposer comme meilleures traductions. Au début de l’outil, il fallait relire et corriger les approximations, les non-sens. Désormais, ils sont rares. Dans un très long texte du représentant de la Russie à l’ONU (que j’ai fait traduire par DeepL, puis relire par une amie franco-russe), il n’y avait à corriger que la transcription anglaise d’une ville (« Zaporozhie » au lieu de « Zaporojie » en français). Le reste, nickel, sur un sujet tout de même complexe. La seule fois où le logiciel est devenu fou, c’est quand je lui ai proposé, traduisant un film tchèque, de traduire une chansonnette avec des allusions à des variétés de lépidoptères et l’évocation d’un grand-père décédé. Une chanson avec des assonances et des diminutifs de diminutifs.

    Même chose pour Duolingo pour l’apprentissage des langues étrangères. Un outil qui, comme le cheval ou le tracteur (j’ai failli écrire « ou le facteur »), fait gagner du temps et de l’argent, pas un bidule qui prétend vous remplacer. Dans les premières années d’Internet, les forums littéraires étaient assaillis par un mec qui ne faisait que de la littérature aléatoire sur base logicielle. Si j’arrivais à écrire via une IA un roman à l’imitation de… Proust, Céline, Balzac, Ernaux ( ! ), à quoi ça pourrait bien servir, vu que le plaisir de l’écrivain, ce n’est pas d’avoir écrit, mais d’écrire. Une IA me livrerait demain un bouquin appelé à faire oublier Welbêêk, que voulez-vous que j’en fasse, sinon du feu.

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