Un remaniement qui ne change rien

Avec une surprise très modérée et une effervescence médiatique aussi théâtrale que peu crédible, le gouvernement Borne a cédé sa place, la semaine dernière, au gouvernement Attal. Et globalement, à peu près tout le monde s’en fout.

On pourrait certes écrire de longs paragraphes plus ou moins bien troussés sur les mouvements de postes, sur les heureux nominés et les partants. Par exemple, on pourrait aisément se réjouir de voir le gluant Véran enfin éjecté, en espérant que les prochaines élections européennes permettront de le satelliser durablement en dehors de la vie politique, une humiliation électorale lui étant largement méritée.

On pourrait aussi se lancer dans une analyse politico-politicienne rapide de ce jeu de chaises musicales alors que le Titanic français continue de couler :

Que peut-on réellement dire d’Attal et de son bilan inexistant sur tous les postes qu’il a occupés ? Son passage éclair à l’Éducation nationale fut bien trop bref : que peuvent réellement en dire les enseignants ou les organisations syndicales ? Rien, à la vérité : il est resté trop peu de temps, il a lancé quelques bricoles en l’air qui n’ont même pas eu le temps de retomber (les uniformes, quelques autres bricoles sociétales périphériques) et ce alors même que le niveau continue de s’effondrer de façon spectaculaire. L’idée de remettre l’ordre ou un peu de discipline au cœur de « l’école républicaine » est toujours absente, tout comme le retour à des méthodes éprouvées. L’école à la maison est combattue. Bref, zéro, zilch, nada.

Au-delà du ministère des Finances (ou de ce qu’il en reste dans ce pays) – l’Économie étant une notion impénétrable pour les clowns à roulettes qui font semblant de diriger le pays – qui ne risquait pas de changer de tête de gondole, les postes régaliens n’ont pas plus changé de ministre et cela en dit très long sur les réelles difficultés pour Macron de trouver des individus simplement volontaires pour reprendre ces maroquins.

Le ministère des Affaires étrangères mérite une mention spéciale afin de noter le subtil placement de Séjourné, parfait incapable mais surtout ex-concubin du Premier ministre, ce qui n’a pas manqué de choquer un peu partout dans le monde sauf, bien sûr, en France où la basse-cour médiatique n’y a vu que du feu.

Pour le reste, les ministères potiches ont, eux, renouvelé leurs têtes, ce qui démontre que ces dernières n’ont aucun impact réel sur les directions prises réellement par ces ministères et leurs administrations : il est maintenant admis qu’ils se gouvernent, se dirigent, croissent et s’auto-congratulent sans l’aide de personne et surtout pas du gouvernement.

Le seul point vaguement saillant est l’arrivée de Rachida Dati à la Culture. Il faut être jeune ou très naïf pour ne découvrir que maintenant la duplicité de l’ancienne Garde des Sceaux sous Sarkozy, et sa présence dans un gouvernement de Macron constitue surtout une preuve supplémentaire du délitement complet des Républicains, épave politique aussi moribonde que le Parti socialiste dont on peine à se rappeler qui le dirige, qui en fait partie et s’en revendique réellement et surtout, qui s’en soucie vraiment.

Et c’est ce constat qui confirme aussi que le monde des jacassants – politiciens et journaleux – froufroute beaucoup autour de ces mouvements de palais, sans qu’en réalité ni le peuple, ni les industriels, ni les institutions et les administrations n’en aient réellement quelque chose à carrer. Ici, tout le monde comprend très bien que ce petit événement est aussi artificiel que construit pour occuper la galerie alors que, politiquement, absolument rien n’a changé : le Sénat n’a pas bougé et la composition de l’Assemblée nationale reste la même, soit une majorité très relative pour Macron ce qui signifie encore une nouvelle bordée de 49.3 lorsque les prochains projets les plus destructeurs seront présentés.

Autrement dit, tout montre que l’actuel parti présidentiel n’est rien de plus qu’une voiture balai des partis traditionnels en évaporation, sorte de gros centre mou qui a déjà absorbé les amibes du Modem, les blobs Républicains et les larves Socialistes et qui réussit l’exploit par sa propre vacuité d’attirer le néant des autres partis pour former une sorte de trou noir démocratique d’où aucune force politique concrète ne peut jamais sortir.

Or, de façon problématique, cette petite ébullition médiatique qui agite un peu Paris n’est pas du tout ce dont le pays a besoin : malgré des bidouillages intenses et acrobatiques visant à masquer la réalité (la récession n’est évitée qu’à ce tortillement grotesque), les chiffres économiques sont très mauvais avec une dette et des prélèvements records. La pauvreté s’étend chaque jour un peu plus, le niveau global des services publics, déjà fort peu élevé, continue pourtant de s’affaisser et aucun des ministres (les nouveaux comme les anciens) ne montre de disposition palpable pour s’attaquer au problème.

Pire, ce remaniement démontre une nouvelle étape de dissociation entre le petit Paris et tout le reste du pays, entre la classe jacassante et le reste du peuple, avec un gouffre de plus en plus large.

Enfin, il est impossible de ne pas voir la volonté manifeste ou bien de fusiller Attal, perçu comme un concurrent gênant, en le laissant suffisamment longtemps en poste pour qu’il s’y fasse détester – ce qui ne sera pas très long vu le sentiment général réel des Français à l’égard du pouvoir actuel – ou bien plus probablement, de le positionner comme crédible dans la course à l’Elysée pour 2027 ; il ne devra pas rester trop longtemps et sera dans cette hypothèse probablement exfiltré l’année prochaine, écrivant ainsi un nouveau chapitre pathétique de politique politicienne française.

Mais quoi qu’il en soit, rappelons après des années de Macron et de ses gouvernements tous plus consternants les uns que les autres, que ceux qui croient que cette nouvelle mouture va leur vouloir du bien sont probablement ceux qui croient aussi que les strip-teaseuses les aiment. Ceux-là vont aller au devant de nouvelles déconvenues. Les autres savent déjà à quoi s’attendre : absolument rien de bon.

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Commentaires611

  1. nemrod

    En parcourant les résumés d’un derrière distrait j’entends parler d’un congés de six mois pour les deux parents remplaçant le congé parental…encore une ineptie et au delà l’illustration que cette bande de branques ne s’adressent qu’aux salariés ou aux fonctionnaires de la population active.
    Accélérant a chaque fois le mouvement de désengagement des autres.

      1. nemrod

        Déjà que je trouve que le congé de paternité est une connerie consternante.
        J’ai 3 enfants et l’accouchement ne m’a pas épuisé.
        Que la mère ai des congés ok mais le père…
        Son rôle est son devoir est de turbiner pour nourrir ses mômes…point
        Pas de tricoter de la layette et de siester pour récupérer des petites nuits…
        On enkyste un peu plus a chaque fois dans l’assistanat et la flemme.
        Tout ça est reçu 5/5 et le pays s’arrête.

        1. Pierre 82

          D’accord avec toi : ces congés de paternité sont une aberration complète.
          Une semaine pour aider sa femme dans les premiers jour, c’est largement suffisant.
          Je n’ai jamais compris, à part une volonté délibérée d’amollir les mecs, quelle était le raisonnement derrière cet allongement du « congé de paternité ».

          1. Aristarkke

            Des cadeaux faits avec l’argent des Autres, y compris celui des « bénéficiaires » bien évidemment…
            D’ailleurs, sont-ils nombreux à s’en rendre compte ?

            1. Nemrod

              Et puis il arrive tout de même que certains soit utiles dans une entreprise au point que s’en passer 6 mois pose des sérieux problèmes.
              Evidemment pas dans les cabinets ministériels, la Haute Fonction Publique et les Conseils D’Administration du capitalisme de connivence, seuls horizons de cette bande de guignol.
              Ah qu’est ce que je suis heureux de pouvoir me passer de personnel…faut être un peu dingue pour en avoir ou bien avoir un goût immodéré pour la vaseline.

      2. Pierre 82

        @breizh 21 h 02
        Tu est médisant : ils auraient tous les deux voulu en avoir, mais la femme du premier était déjà ménopausée le jour où ils se sont rencontrés (à moins qu’un autre phénomène ait pu rendre ça impossible, mais je pense que ce sont des médisances).
        Quant au second, ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais pour une raison qu’ils n’ont pas compris, le ministre des affaires étrangères semble stérile. En tous cas ça n’a pas marché. Les scientifiques sont à la recherche d’un consensus pour trouver une explication.

    1. Higgins

      Effectivement, il n’y avait rien : https:/ /www.bvoltaire.fr/conference-de-presse-de-macron-on-ne-doit-pas-vivre-dans-le-meme-pays/

  2. Miniac

    Dissolution après les JO, éjection d’atal pour 3 ans, et retour triomphal en 2027 après le fiasco de l’incompétente le pen qui ne pourra jamais tenir ses promesses sans sortir de l’europe == fiasco à la meloni… Scenario de Lassale qui est assez crédible.

  3. Creation Rebel

    Un président qui cherche des mots, La Mathilde qui finie son speech par écologie… 2mn de TV suffisent
    Sans avoir d’autres Pignons, LFEF

  4. breizh

    tout va bien : https:/ /www.breizh-info.com/2024/01/17/229208/demographie-les-immigrees-algeriennes-ont-un-taux-de-fecondite-de-369-enfants-par-femme-en-france-contre-22-en-algerie/

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