Mille et un suicides

Paradoxalement, le suicide fait partie de la vie, tant de celle de l’individu qui le tente que de ceux qui apprennent l’issue de l’expérience. C’est si vrai que, comme le sexe, l’acte a su s’entourer de tabous émotionnels puissants, et qu’aborder le sujet sans déraper dans l’incongru, l’obscène ou le mauvais goût relève bien souvent de la gageure. A la différence du sexe où, finalement, il est aisé de faire rire, c’est même devenu un sujet si grave qu’en parler sur ce blog, ou la blagounette pouët-pouët trouve parfois sa place, n’est pas aisé.

Mais avec l’actualité, il devient difficile d’éviter le sujet.

Comme je le disais dans mon précédent billet, il y a toujours la possibilité de ressortir un de ces marronniers pas trop pourris et d’aligner quelques paragraphes rigolos sur leurs agitations. Rien qu’Hulot, actuellement, ce crétin bronzé parfumé à la Grenade des Açores, constituerait à lui seul le sujet d’au moins trois articles montrant par exemple a/ pourquoi c’est un crétin (trois lignes), b/ pourquoi ses aigreurs d’estomac sur le libéralisme sont déplacées (3 paragraphes), et c/ pourquoi il est bêtement bronzé et en quoi c’est un scandale (douze pages).

Mais, à l’instar du bigorneau pour la mouette rieuse, le bivalve Hulot constitue une proie trop facile. Alors qu’en matière de bivalves beaucoup plus agressifs, nous en avons toute une brouettée actuellement.

Et ceux-là veulent absolument faire parler d’eux, en se suicidant, certes, mais surtout, en mettant sur la table le Droit A l’Euthanasie, le Droit A Mourir Dignement et le Droit a Avoir Des Articles de Journaux Dans La Presse Et A Passer à La Télé.

Tout à commencé avec l’affaire Imbert qui, paralysé, réclamait qu’on mette fin à sa vie. A la suite de l’intervention de sa mère, puis d’un médecin, il aura gain de cause et sera euthanasié le 26 septembre 2003. L’affaire aura provoqué l’établissement d’une loi “relative aux droits des malades et à la fin de vie n° 2005-370”, qui sera adoptée par le parlement en avril 2005.

Alors qu’on s’apprêtait à fêter dignement et dans un respect feutré de la personne humaine à euthanasier la troisième année de cette loi, le second round de négociation est ouvert en fanfare par une certaine Chantal Sébire. Atteinte d’une maladie incurable, elle décide à son tour de demander l’euthanasie à grand renfort de moulinets médiatiques ventilatoires, n’obtient pas gain de cause et, finalement, se débrouille très bien toute seule, démontrant par l’exemple que l’euthanasie peut, bien souvent, se contenter de l’appellation Suicide sans avoir besoin d’une caméra, d’un journaliste et de gros titre pour obtenir le même résultat.

Et là, c’est l’avalanche : le corps de la malheureuse est à peine refroidi que déjà, une Clara Blanc réclame avec force un Droit A Mourir Médiatiquement, droit farfelu presqu’immédiatement repris par une infirmière en retraite. Petit à petit, le Droit A Mourir Dignement se mue en Droit A Mourir En Fanfare, ce qui interpelle le modeste bloggeur que je suis.

En effet, la presse relaye avec force ce passionnant feuilleton émotionnel, surenchérit à chaque malheur bien glauque camératisable, quitte à faire un film ensuite pour assurer les rentrées publicitaires. On sent qu’il y a un grand intérêt pour de tels sujets en Hypocondrifraônce. Mais dans cette presse, qui remarque que ce sont des citoyens qui interviennent personnellement et de façon totalement intrusive dans la vie politique et législative ? Qui, dans le concert de plaintes, de crispations de doigts et d’atermoiements lacrymaux fait l’effort nécessaire de la prise de recul, d’explication indispensable et de mise en perspective pour que, justement, le suicide ou l’euthanasie ne deviennent pas un espèce de show tragique où l’on remplace les paillettes et la sono par le bip bip lancinant d’un respirateur cardiaque ?

On note ainsi que la presse échoue lamentablement (et probablement volontairement) a démystifier ou même expliquer les lois qui existent, la façon dont les administrations d’Etat fonctionnent, les responsabilités des uns et des autres. Au lieu d’informer, la presse se place toujours du coté du public le plus ignorant, appuyant sans le dire la démarche de ces victimes de la pipolisation en proie a des fantasmes de “participations personnelles” au gouvernement du pays. Quelque part, on retrouverait presque l’envie impérieuse de montrer sa souffrance que nous avait infligé la Pudibonde du Poitou pendant la campagne présidentielle… Signe des temps ?


Or, pour des Français obsedés de dignité humaine, de fin de vie honorable et sans souffrance ou avec garantie d’achèvement et pénalités de retard, je trouve étonnant le battage médiatique violent qu’ils s’infligent (et nous infligent) en faisant savoir au monde entier – et au microcosme médiatique franchouille en particulier – qu’ils réclament qu’on tente de mettre fin à leurs jours.

Parce que le plus beau, dans les trois derniers cas, c’est qu’il ne s’agit, finalement, pas de suicide ; il ne s’agit pas d’une personne annonçant vouloir mettre elle-même fin à sa vie. Non. Il s’agit de personnes voulant qu’un tiers le fasse pour elle, qu’on souligne le mot Euthanasie et qu’on en discute avec son voisin, avec beaucoup de bruit. Et de préférence, sous contrôle médical et avec la bénédiction de l’Etat, du public et de leurs proches, comme si l’onction journalistique donnait absolution pour la décision que ces femmes ne veulent surtout pas prendre en leur âme et conscience.

Entendons-nous bien : je n’ai aucun avis, finalement, sur le suicide. Il s’agit de l’acte le plus grave qui soit, par définition, et il n’appartient à personne de juger, de l’extérieur, un tel acte qui est le parangon même de l’acte individuel, mesurable exclusivement à l’aune des références personnelles de l’individu qui l’exerce. Que ces femmes, dans leurs souffrances, envisagent sérieusement la mort ne me paraît ni absurde, ni déshonorant. Ce choix est et reste le leur à tout moment de leur vie, et une fois cet acte posé, personne ne pourra jamais le leur reprocher.

Mais dès lors que cet acte est à ce point personnel, pourquoi diable ameuter toute la presse ? Quel besoin ont ces personnes de faire absolument parler de leur cas ? Pourquoi veulent-elles absolument un “débat public” alors que celui-ci n’apportera jamais, dans cette question éminemment personnelle, de réponse globale ? Et qu’on ne vienne pas me dire qu’il est impossible de se suicider en France, ou que les moyens manquent à une personne lambda pour se donner la mort. Ces trois femmes peuvent le faire, sans grande difficulté (et la première l’a d’ailleurs démontré).

Alors ?

Et si derrière la question de l’euthanasie ne se cachait pas, en réalité, de plus noirs desseins ? Certains trouvent en effet la solution, correctement planifiée à l’échelle d’une société, particulièrement attrayante. Par exemple, on trouve ceci :

“L’euthanasie deviendra un instrument essentiel de gouvernement.”

“Dans la logique même du système industriel dans lequel nous nous trouvons l’allongement de la vie n’est plus un objectif souhaité par la logique du pouvoir (…) Dès qu’on dépasse 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et coûte alors cher à la société (…) On pourrait accepter l’idée d’allongement de l’espérance de vie, à condition de rendre les vieux solvables et de créer un marché (…) Je suis, pour ma part, en tant que socialiste contre l’allongement de la vie parce que c’est un leurre, un faux problème.”

“L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c’est la liberté, et la liberté fondamentale c’est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société.”

“D’où je crois que dans la logique même de la société industrielle, l’objectif ne va plus être d’allonger l’espérance de vie, mais de faire en sorte qu’à l’intérieur même d’une durée de vie déterminée, l’homme vive le mieux possible mais de telle sorte que les dépenses de santé seront les plus réduites possible en terme de coûts pour la collectivité. (…) En effet, du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement. C’est parfaitement clair si l’on se rappelle que les deux tiers des dépenses de santé sont concentrées sur les derniers mois de vie. “

C’est de Jacques Attali (L’avenir de la vie, 1981, Seghers). Ne voilà-t-il pas un joli projet de société, qu’un socialiste de droite comme Sarkozy ne renierait pas, même venant d’un socialiste de gauche comme Attila Attali ?

Et pendant que certaines, ici, font grand bruit de leurs demandes de suicide (assisté ou non), d’autres n’en finissent pas d’essayer, avec plus ou moins de succès, comme la malheureuse Ingrid De La Forêt Colombienne, dont le feuilleton, déjà bien aigre, tourne au glauque ; heureusement que le gouvernement français, dans toute sa béatitude communiste, propose déjà l’asile aux producteurs de la série : ils pourront ainsi continuer à tourner de palpitants épisodes en République Française.

Le seul point amusant, dans ces suicides médiatisés, assistés ou non, rapides ou à petit feu, c’est celui que s’inflige l’état, version Mort Lente et Pénible, en se condamnant à une amende de 3000 euros pour préjudice moral sur un détenu dans ses prisons.

L’euthanasie de l’état : voilà un suicide auquel je veux bien participer.

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Commentaires17

  1. Flak

    hehe, tres bon!

    l’euthanasie de l’Etat ne risque pas de se faire dans la dignite 🙂

  2. geo

    ""Mais dès lors que cet acte est à ce point personnel, pourquoi diable ameuter toute la presse ?"" j’ai une réponse et vous la soumet….
    le suicide est réprouvé par la croyance judéo chrétienne et il y a une lâcheté de passer a l’acte seul……

    Quand au passage du texte d’Attali, cette pensée n’est pas nouvelle….dans le film "soleil vert" (la surpopulation necessite l’euthanasie des personnes d’un certain âge) l’ennui dans ce film c’est que la famine aidant l’on fabrique des pilules vertes avec les morts……
    Remarquez nous on a la pilule bleue a défaut de la verte.

    Mais vous avez raison h16 le suicide assisté ou non est un acte trop grave pour être étalé dans les feuilles de choux (qui font font leur choux gras avec)

  3. Oppossum

    Excellent et bien vu.
    Sauf que là vous êtes dans l’erreur
    Bon on ne peut pas avoir raison partout.

    Tant qu’on a les moyens physiques de choisir et d’éxécuter , dans un mouvement d’autodétermination, sa disparition , oui, il n’est pas besoin de poser un droit. On le fait seul, point barre.
    Mais il arrive un moment où ce choix n’est plus physiquement possible. Et où effectivement on a besoin de ce droit pour mourir librement.

    Prenons l’exemple de Jacqueline, l’infirmière dont vous parlez . Elle demande à vivre le plus possible mais également à avoir , le moment où la maladie , la douleur et la proximité de l’issue fatale seront là et la dépossèderont , feuille après feuille , de sa propre identité et de son humanité , à avoir donc un simple verre à côté d’elle, qu’elle pourra encore prendre , en conscience et librement.

    Il s’agit donc d’un droit au respect d’une volonté de suicide et tant qu’acte volontaire et conscient, dans des conditions précises. Il s’agit donc d’une conception de l’homme , de la liberté, de l’autodetermination .
    Et je pense que cela ne contredit pas l’idée de l’humanité comme un don . Humanité ou Vie, si vous preferez … (mais alors pas vie comme processus uniquement biologique et chimique)
    Trouvons donc à cela un autre nom que ‘suicide’ ou ‘euthanasie’, catégories léguées par d’autres environnements economico-culturels.

    En ce qui concerne les délires d’Attali, je vous suis parfaitement : cette fausse vision économico-rationnelle est des plus hideuse. Maintenant, il n’a pas tort de poser le problème de cette course quantitative à un acharnement de l’ allongement de la durée de la vie, uniquement parce que c’est devenu un critère imposé comme signe de notre bien-être et notre bonheur.

  4. geo

    @ Oppossum

    Ok! je vous suis, enfin pas tout à fait.
    DFites moi que dois je faire sachant que j’ai la maladie d’Alhzeimmer, avec ce que cela va entrainer dans le futur.
    Imaginez que votre père vous demande de faire ce choix pour lui.
    Répondez svp, et pas la réponse du genre….euh….pour le moment cela ne se pose pas….car ce n’est pas une réponse…allez?

  5. @Opposum : le problème ne vient pas du tout dans le fait qu’un tiers puisse aider un malade a en terminer avec la vie. Le problème vient d’une part de la médiatisation qui en est faite, et d’autre part de la légalisation d’un homicide (même consenti, c’est un homicide).

    Le danger réside dans la légalisation et dans la médiatisation outrancière et émotive qui précède. Outre l’écran de fumée qui consiste à clamer un “droit à” qui n’existe pas parce qu’au contraire d’un vrai droit, il crée une obligation sur toute la société, la création d’une loi pour les 0.1% d’humains qui veulent en finir contre les 99.9% d’autres qui ne veulent pas est une erreur. On construit normalement le droit pour couvrir les cas les plus fréquents, pas les exceptions. Ça a toujours été comme cela sur les 5000 dernières années. Il doit y avoir une bonne raison.

  6. Oppossum

    @ Geo
    Si vous avez Alhzeimmer, à priori c’est un peu différent.
    Cette maladie laissant des répits de lucidité active ou vous avez votre libre arbitre et toute les possibilités d’éxécuter votre volonté, vous êtes donc réellement libre .
    Si vous laissez atteindre le point où vous n’êtes plus que l’ombre de vous même, c’est vous qui l’avez choisi. D’ailleurs, il n’y a pas souffrance (si celle de l’entourage), il n’y a pas condamnation à court terme. Donc la question n’a pas lieu d’être.
    Et bien entendu il est impensable d’exiger que quelqu’un vous euthanasie au simple motif que vous en auriez exprimé le souhait antérieurement.

    Ceci étant si un alhzeimmé très atteint vous fait part dans un instant de lucidité de son souhait de l’aider à mourir, on tombe dans une demande d’homme à homme que rien ne saurait régler. Ca sera évidemment un meurtre. On n’entre pas du tout dans le cadre tel que je le vois.

    D’ailleurs le concept de dignité même s’il est reconnu, je crois parfois par la justice, ne tient pas debout. C’est pas là le problème. La dignité c’est une traduction populaire et semi émotive de la réalité du problème.

    @ h16
    5000 ans ne sont pas suffisant rapporté à l’histoire de l’homme. 😉
    Oui la loi ne peut tout prévoir. Mais il ne s’agit pas de tout prévoir. Il s’agit de regler , par expl , le cas de votre infirmière .
    Et il restera quand même toujours les 0.1 %.

    DE plus ce n’est parce que les habituels processus de médiatémotisation déploient leur savoir faire mécanique qu’ils invalident le fond de cette question précise, sur laquelle l’opinion se détermine d’ailleurs de façon assez spontanée , sans attendre celle des professionels de l’agitation systématique. Sur ce point là , au moins.

    Est on si loin que ça d’une solution avec une loi leonetti toilettée ?

    Bon et puis mettre un verre à la portée de votre cas d’infirmière , dans un cas précis de lucidité actuelle/maladie avec souffrance ou destruction programmée psychique de la personne /condamnation certaine à terme, est-ce vraiment un droit si pesant que cela pour la société ?

    Cela ne pourrait-il pas simplifier d’autres situations pénibles et inutiles pour le malade, la famille et le médeçin ? (Et Attali en soulignerait les gains économiques , bien plus certains que ceux générés par l’implantation de grandes surfaces au quatre coins de notre hexagone !)

    Bien sûr , tout ceci est très délicat et il faut que droit donne un contenu conceptuel le plus précis possible à ces notions.

  7. gnarf

    oppossum: Comme le montre le cas Sebire, il est tres facile de se procurer des barbituriques en quantite mortelle. Un medecin l’a confirme sur un forum: il est tres frequent que les medecins "aident" les malades en phase terminale qui en font la demande, en toute discretion.

    Ce medecin disait aussi que s’il y a autopsie, le rapport d’autopsie ignore volontairement ces substances, etant donne l’avancement de la maladie.

    En resume, le droit a mourir dignement existe officieusement, au cas par cas, entre soignants et malades. A partir du moment ou il y aura une loi sur ce sujet, ca ne marchera pas mieux mais pire…il faudra poser "candidature", passer devant une commission,il y aura les medecins de la mort, persecutes par les extremistes religieux….etc.

  8. Ozenfant

    Je vous trouve tous bien intéressants dans vos suggestions.
    H16 est un peu lui même dans le potage sur ce sujet, ce qui est également mon cas.
    Oppossum apporte une précision dans le cas d’Alzheimer, maladie dont j’ai vu les effets sur ma Gd Mère. Bémol, à la fin de sa vie, elle n’avait plus aucuns moments de lucidité, mais elle n’était pas du tout malheureuse …

    Finalement, si je me mets à la place d’un être souffrant au point de préférer mourir, ce que je souhaiterais, c’est qu’on puisse me fournir le somnifère définitif à verser dans mon goûte à goûte !

    Solution trop simple pour l’intelligentsia "intelluactualo-intellectualiste" française ?

    Oppossum… Alors ce petit sujet pour nous ? Please !

  9. Ozenfant

    Veuillez m’excuser, Gnarf, mais c’est déjà de qui se pase, d’après ce que vous dîtes !
    Il suffirraît donc, de faire en sorte que les candidats au suicide ne puissent plus tomber sur des équipes médicales "plus royalistes que le Roi", ou bien ?

  10. Ozenfant

    @Geo,

    Si les gens ne veulent pas se suicider par peur de ne pas aller au Paradis de Jésus (qu’en est-il de l’Islam ? ), c’est leur problème !
    Mais s’il demandent à d’autres de les "suicider", la faute judeo-chrétienne doit alors nécéssairement retomber sur les "suicideur" et c’est lui qui doit alors être privé de paradis !
    Encore une belle hypocrisie, propre aux superstitions religieuses !

  11. Oppossum

    Oui Ozenfant, c’est vraiment gentil. Mais j’ai peu de fond, enfin juste celui des autres qui me poussent à chercher une bonne réponse à une question qu’ils posent correctement. Je vais voir.

  12. Jesrad

    Je suis absolument frigorifié par les propos d’Attali.

    Un individu qui tient des raisonnements pareils et surtout milite auprès du gouvernement pour les faire appliquer ne mérite qu’une balle dans la tête et une pelletée de chaux sur le corps – légitime défense puisque c’est lui qui a commencé.

    On voit dans ses déclarations toute l’aliénation du collectivisme: quand on subordonne ses propres intérêts (et surtout ceux des autres !) au "bien-être" d’une construction mentale fictive (le collectif), il n’y a plus de limites et on piétine sans plus de retenue l’éthique et les droits de l’homme.

    La société doit servir les intérêts de chacun, et pas l’inverse: c’est la leçon que nous ont léguée les horreurs du XXème siècle.

    Sinon, mon avis sur le suicide, en tant que Pape, est que c’est un acte débile car auto-contradictoire. Je serais vachement déçu qu’un de mes proches s’y laisse prendre, et je refuserai toujours d’aider à le faire, tout en respectant ceux qui pensent le contraire. C’est tout.

  13. Oppossum

    Le cas Attali est intéressant. Car c’est une sorte de mélange d’intelligence sans grand sens pratique. Sa carrière semble en attester.
    Le meilleur rôle qu’il ait tenu est celui de conseiller du Prince : ça tenait probablement aussi au savoir-faire de celui-ci.
    Cette absence tactile du réel s’accompagne curieusement d’un belle érudition . Mais au lieu d’éclairer la faisabilité et les difficultés de l’action, ce savoir devient un cadre historique un peu décoratif, une instance cotonneusement causale , un cheval magnifique qu’on enfourche pour enjamber de sauts magnifiques les rigidités socio-économiques.

    Bref, la pensée attalienne se déploie alors sans frein et suit logiquement son développement logique au frontière du surréalisme et de Walt Dysney. Les conclusions poético-farfelues (même moi ça me saute aux yeux) malgré leurs apprêts aux couleurs simples et sagement épicuro-austères , ne sont jamais remises en question.

    S’imaginant homme d’action , il passe d’une agitation intellectuelle à une autre , sans jamais douter ni de la stérilité de sa pensée, ni du peu d’influence qu’elles n’arrivent même pas à avoir.
    Mais un tact discret, tel un cordon sanitaire, entoure notre clown au sourire d’enfant et ça et là on sollicite ses aimables avis pour quelques rapports ou périodiques distingués, lui laissant ainsi la douce impression d’être utile …

    Franchement notre Peter Pan est-il vraiment Attila ?

  14. sam00

    Attali ne fait que remettre au gout du jour ce que ses illustres prédécesseur socialistes et communistes ont mis en pratique de nombreuses fois.

    A votre avis, les goulags et les camps cela servait à quoi? A emprisonner les dissidents? Ou bien à trouver une solution pour limiter le nombre de bouches à nourrir dans une économie exsangue?

    La fontière sera vite franchie du vote de "l’age limite de vie" … au lieu de partir à la retraite à 60ans, on partira pour l’autre monde …

    Je dis "autre monde" car une fois réalisé l’idéal socialiste de ces grands malades (attali et associés), le meilleur des monde sera sur terre et pas au ciel …

    Avec des "intellectuels" de ce calibre, la Fraonce à encore de belles leçons de collectivisme et d’esclavage à donner au monde entier.

  15. Ozenfant

    Nous retombons sans arrêt, dans ce sujet comme dans d’autres sur la déconnection de la presse française.
    Une fois de plus, la bulle médiatico/politique est DANS LE POTAGE : En réalité aucun électeur, en dehors des incorrigibles crédules, ne croit plus la presse EN DEHORS DES HOMMES POLITIQUES. (On se souviendra que 95% de la presse pour le traité de Giscard sur l’Europe n’avait eu aucune influence sur les Français, mais beaucoup d’influence sur la direction du PS).
    Le peuple ébahi assiste donc au convoi surréaliste d’une presse/locomotive d’opinion qui ne tracte plus que des wagons pleins de politiciens.
    Ce train défile sous les yeux atterrés des vaches à lait/électeurs que nous sommes !

  16. Stéphane

    Je pense pour ma part que le droit au suicide, à l’euthanasie, etc. correspond ni plus ni moins au droit fondamental de chacun de disposer de sa propre vie. Y compris pour y mettre un terme.

    Bien des gens se suppriment en toute discrétion, parce qu’ils en ont la capacité. D’autres ne l’ont plus. A partir de ce moment, en quoi la demande d’assistance d’un tiers est-elle si différente de n’importe quelle offre de service?

    Malheureusement, dans nos sociétés celui-ci ne peut plus être rendu officiellement, puisque l’Etat a créé un monopole des actes médicaux et décide donc lui-même de qui doit mourir, et comment.

    A propros de l’euthanasie "étatique": elle existe déjà. En France, des directives existent pour que les vieillards agonisants ne soient pas réanimés en ambulance pendant leur trajet à l’hôpital. Pour ne pas occuper inutilement des lits.

  17. Alfred

    A propos d’Ingrid de la Forêt Colombienne.
    J’ai remarqué dans la presse (journaux et TV) un joli glissement sémantique comme on dit maintenant.
    Il s’agissait d’échanger contre Ingrid quelques membres des FARC emprisonnés à Bogota et que la France pourrait accueillir.
    Du coup, ces membres des FARC, jusqu’alors considérés par la Presse et la TV françaises comme des guerilléros marxistes, coutumiers du rackett, du massacre des populations civiles, du trafic de drogue, des enlèvements crapuleux etc., et emprisonnés pour certains pour crimes contre l’humanité sont de venus soudainement des "militants des FARC" !

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